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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 14:16

 

Info reçue par mail

 

 

On se bat toujours
  ...de l’appel « On bloque tout »,
 vers un réseau intersyndical de lutte.
 

Nous sommes des syndicalistes affilié.e.s à   différentes organisations (CGT, Solidaires, CNTSO,CNT, FSU, FO, LAB, Confédération  paysanne…).
Ensemble, nous nous sommes  retrouvé.e.s dans l’appel « On bloque tout ! ».
.
Depuis mars dernier, nous en avons porté les  propositions dans des meetings, dans nos  structures,
auprès de nos camarades, de  nos collègues. Nous avons ainsi  contribué à la mobilisation large,
et déterminée pour le retrait de  la loi « travail », et à   populariser l’objectif du  blocage de l’économie.
.
Nous  nous battons toujours pour  l’abrogation de cette loi.
Pour autant nous avons toutes  et tous, et ce quel que soit notre  organisation syndicale,
eu des  difficultés pour ancrer la grève dans  nos secteurs professionnels,
pour  l’étendre, à passer aux nécessaires  reconduction et généralisation de la grève.
.
Nous continuons de penser que c’est un  instrument décisif pour construire
un rapport de  force en mesure de repousser les attaques de  l’État et du patronat.
 
.Nous continuons de penser  que les structures syndicales doivent continuer de  réfléchir
aux obstacles à l’action et à  l’engagement des salarié.e.s ainsi qu’aux  pratiques syndicales
qui les perpétuent.
.
L’appel « On bloque tout ! » s’est voulu porteur  de l’exigence de reprendre l’offensive,
après des  années passées à défendre des acquis sans cesse  attaqués
par les gouvernements successifs.
.
Le  constat est fait que notre lutte est restée pour  l’instant trop défensive,
pas assez imaginative. Et  nous continuons de penser que,
pour donner  l’envie d’en découdre, il faut aussi se battre  « pour » des alternatives progressistes.
.
C’est  pourquoi l’appel « On bloque tout ! » a proposé  de porter la revendication
des 32 heures de travail  hebdomadaires,   sans flexibilité ni perte de salaire  :
Perspective audacieuse qui contrevient à l’air du  temps autant
qu’elle porte des espérances   concrètes d’amélioration immédiate de luttes
pour  les conditions de travail, les salaires et contre la  précarité et le chômage.
.
C’est aussi un exemple  de revendication unifiante
car commune à  plusieurs organisations syndicales,
et concernant  aussi bien les salarié(e)s du secteur privé et dusecteur public,
les chômeurs et les chômeuses...
.
Aujourd’hui, nous proposons de dépasser la  forme appel d’« On bloque tout ! ».
C’est le bilan  qui a été tiré en juillet dernier après quatre mois de lutte.
Des déclinaisons concrètes de l’appel  sont réclamées,
c’est pourquoi on pourrait  imaginer de "faire émerger" un réseau pérenne de syndicalistes de lutte,
appuyé sur de  réels collectifs locaux,
dont la forme  comme le nom resterait à trouver, 
mais qui viserait à dépasser la  forme « appel » pour être  capable d’initiatives concrètes  et de terrain.
.
Un réseau,  des collectifs de syndicalistes
de lutte pourrait (…) organiser  des rencontres, régionales et  nationales, des formations, des  campagnes mêmes.
.
Nous invitons donc, largement, toutes  et tous les syndicalistes qui pensent  qu’un tel réseau
ou collectif serait utile à   le construire, dès maintenant, avec nous.
Un tel outil ne se substituerait pas à nos  organisations respectives :
nous sommes  respectueuses et respectueux du fédéralisme de  nos organisations,
des rythmes et des temps  démocratiques de nos structures.
.
Simplement,  nous pensons que mener des débats, des  actions, ouvertes et plurielles,
contribuerait à  redonner du souffle au syndicalisme de lutte  dans toute sa diversité.
Cette unité  intersyndicale gagnerait à s’incarner dès la   base :
Voilà ce que nous proposons de faire  exister.
.
Pour cela, nous organisons le  
samedi 15 octobre, 14h,
à la Bourse du travail de Paris,  
salle Eugène Varlin,
 
une   première rencontre constitutive  de cet outil commun.
Nous vous y attendons, nombreuses et   nombreux, toujours en lutte !
.
                                                         Le Collectif d’animation de l’appel « On bloque tout ! »
                                                www.onbloquetout.org
.                                                    facebook : on bloque tout
 

 

 

 

 

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 14:02

 

Source : http://zad.nadir.org

 

ZAD : Valls sans retour. Depuis Notre-Dame-des-Landes par le collectif Mauvaise Troupe

mercredi 12 octobre 2016, par zadist

 

 

 

Alors que nous écrivons ces lignes, le bruit de l’hélicoptère tente de briser notre concentration. Il tourne, désormais quotidiennement, là-haut où les avions ne volent pas, répandant sa rumeur de guerre et de reconquête. César1 guette et cherche à impressionner. Parfois il se met légèrement sur le flanc, pour nous mieux observer. Est-il surpris par la ronde des tracteurs qui depuis quelques jours déposent des balles de foin aux carrefours ? Par ces comités de soutien qui viennent repérer les lieux les plus stratégiques où ériger leurs barricades ? Par les formations qui chaque fin de semaine regroupent plus de cent personnes venues se préparer aux expulsions annoncées ? Peut-être l’est-il davantage encore de tous ces gestes qui perdurent. Sylvie et Marcel qui soignent leur troupeau, les moissons du sarrasin, un fest-noz célébrant la récolte de patates, quatre-vingt charpentiers bâtissant l’ossature d’un gigantesque hangar ou une bibliothèque tout juste inaugurée. Son regard peut-il embrasser avec les 2000 hectares toute la richesse de la vie qui les peuplent ? Celle qu’il prétend détruire dans le mois à venir...

 

Les préparatifs d’une nouvelle opération d’occupation et de destruction du bocage à sept mois des élections présidentielles ont quelque chose d’irréel. Après un printemps de grèves, de blocages économiques, d’agitation de rue contre la loi travail, en plein état d’urgence, quel serait l’enjeu de transformer ce coin de campagne mais aussi la ville de Nantes en véritables poudrières ? Ce n’est certes pas seulement pour construire un aéroport de plus et ainsi honorer les « accords public-privé » avec la multinationale Vinci. S’il est vital pour les gouvernants d’écraser la zad, c’est qu’elle constitue une démonstration insolente d’une vie possible sans eux. Et d’une vie meilleure. À l’heure où la seule prise politique qui nous est proposée consiste à choisir, le nez bouché, le moins pire des affairistes en mesure de battre le FN (mais d’en appliquer le programme), le surgissement d’un territoire hors et contre le principe même de gouvernement leur est insupportable.

 

Car ici, l’expression « zone de non droit », qu’ils voudraient effrayante, a pris une acception radicalement positive. Contrairement à ce qui a lieu dans les rues des villes « policées », à la zad, personne ne dort dehors et chacun mange à sa faim. De grands dortoirs accueillent les arrivants, un « non-marché » hebdomadaire propose les légumes, la farine, le lait, le pain et les fromages produits sur place, sans qu’un prix ne vienne en sanctionner la valeur. Dans les nombreuses infrastructures collectives, mais aussi dans les échanges ou les travaux collectifs, les relations se basent sur la confiance et la mise en commun, à l’envers des logiques ayant cours qui s’appuient sur le soupçon et l’individualisme. Ce que les cyniques de tous bords taxent d’utopie irréalisable est éprouvé dans les gestes et la matière. Même l’absence de police et de justice - les gendarmes ne fréquentant plus la zone depuis 2013 - n’a pas produit le chaos que d’aucuns auraient imaginé et souhaité. Les opposants à l’aéroport ont démontré qu’ils étaient capables de vivre ensemble sans aucune tutelle les surplombant. Une communauté de lutte a donc patiemment vu le jour, nouant des liens tissés pour résister aux attaques comme au pourrissement. Tout ceci ne va pas sans heurts, évidemment, si déshabitués que nous sommes à décider nous-mêmes de nos devenirs. Nous réapprenons, nous apprenons, et rien n’est plus joyeux et passionnant que de se plonger dans cet inconnu.

 

C’est pour toutes ces raisons que la zad représente une véritable expérience révolutionnaire, de celles qui redessinent radicalement les lignes de conflit d’une époque. Le mouvement anti-aéroport s’étend aujourd’hui dans des pans de la société habituellement plus sensibles au chantage à l’emploi et à la crise qu’à la défense d’un bocage. Les salariés de Vinci, mais aussi de l’actuel aéroport, ont clairement exprimé, via leurs sections CGT, qu’ils rejoignaient la lutte et ne seraient jamais des « mercenaires ». De même, les lycéens et étudiants mobilisés au cours du mouvement contre la loi travail s’apprêtent à bloquer leurs établissements dès l’arrivée des troupes. Trop d’espoirs sont condensés ici pour que nous puissions être vaincus, il en va de notre avenir, de nos possibilités d’émancipation. Nombreux sont ceux qui le pressentent, se tenant prêts à transformer la bataille de Notre-Dame-des-Landes, si elle a lieu, en véritable soulèvement populaire, capable de rabattre l’arrogance d’un État qui pense pouvoir impunément casser les travailleurs, précariser la population, mutiler les manifestants, tuer Rémi Fraisse, Adama Traoré et tant d’autres, donner un blanc-seing à sa police et continuer allègrement sa chasse aux migrants.

 

Face à leurs fusils semi-létaux, face à leurs blindés à chenilles, nous aurons les armes séculaires de la résistance : nos corps, des pierres, des tracteurs et des bouteilles incendiaires, mais surtout notre incroyable solidarité. Peu importe que la partie soit inégale, elle l’était tout autant en 2012, quand après des semaines dans la boue, derrière les barricades, nous leurs avons finalement fait tourner les talons. Il y a quelques semaines déjà, alors que sous le hangar de la Vacherit l’assemblée du mouvement touchait à sa fin, un octogénaire se lève, un éclat de malice dans le regard et des cartons plein les bras. Il déballe fièrement les mille lance-pierres qu’il a fabriqués avec quelques complices pour projeter des glaçons de peinture. Tous rient, mais en essaient l’élastique. Car s’il faut à nouveau prendre les sentiers de la guerre pour défendre ce bocage, nous serons nombreux à le faire, ici, partout. C’est ce que nous avons affirmé ensemble une fois de plus lors de la grande manifestation du 8 octobre. Brandissant nos bâtons, nous avons scellé ce serment : nous défendrons ce bocage comme on défend sa peau ; policiers, soldats, politiciens, vous pouvez venir raser les maisons, abattre le bétail, détruire les haies et les forêts, ne vous y trompez pas : la fin de votre mandat ne suffirait pas à éteindre ce que vous embraseriez à Notre-Dame-des-Landes.

Collectif Mauvaise Troupe

 

Collectif auteur de "Contrées, histoires croisées de la zad de Notre-Dame-des-Landes et de la lutte No TAV dans le Val Susa"

 

 

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

 

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 18:13

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Pollutions

Au Québec, écologistes et Amérindiens entrent en guerre contre un nouveau projet d’oléoduc géant

par

 

 

 

 

La polémique enfle au Québec autour d’un gigantesque projet d’oléoduc qui traverserait plusieurs centaines de rivières. Dans ses tuyaux, un pétrole issu des très polluants sables bitumineux de l’Alberta, qui sera ensuite acheminé vers l’Europe ou les États-Unis. Déjà recalée par Barack Obama pour son très controversé projet d’oléoduc Keystone XL, l’entreprise canadienne TransCanada voit grandir face à elle un front citoyen mené par les communautés autochtones et les organisations environnementales. Celles-ci redoutent une marée noire dans le Saint-Laurent ou ses affluents. Elles veulent que les gouvernements canadien et québécois tournent le dos aux hydrocarbures, et respectent leurs engagements pris lors de la COP21.

Ils sont une centaine à battre le pavé ce samedi 20 août, sur le pont qui relie Gatineau [1] à Ottawa. A l’avant du cortège, une grande banderole annonce la couleur : « Coule pas dans nos cours d’eau ! ». La « Marche pour nos rivières », partie sept jours plus tôt, s’achève devant le Parlement de la capitale du Canada. C’est la première action menée par le mouvement citoyen « Stop oléoduc Outaouais », né en avril. Objectif : empêcher le projet Énergie Est porté par la compagnie TransCanada de voir le jour [2].

Énergie Est n’est pas un ouvrage comme les autres. C’est le plus important projet d’oléoduc jamais imaginé en Amérique du nord : 4 600 kilomètres de tuyaux [3] entre les provinces de l’Alberta et du Nouveau-Brunswick, 1,1 million de barils de pétrole transportés chaque jour, 15,7 milliards de dollars d’investissement. Et 830 cours d’eau traversés, rien qu’au Québec. Un temps favorables au projet, les Québécois sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à se joindre à la contestation. Début 2014, seuls 19% d’entre eux se déclaraient hostiles au projet [4]. Fin 2015, ils étaient 57% [5]. Ce qui les inquiète le plus ? Les risques de pollution de l’eau potable et l’absence de transparence du processus d’évaluation.

 

Trois millions de personnes sans eau potable ?

Cette marche citoyenne marque une étape importante pour les opposants à Énergie Est. Elle leur aura permis d’obtenir le soutien de la municipalité de Gatineau, quatrième ville du Québec, et de se livrer à une belle revue d’effectifs. Parmi les invités venus ajouter leur voix à celle des marcheurs, des appuis de poids : la députée Manon Massé, du parti Québec Solidaire, l’archevêque de Gatineau, le vice-président de la Fonction publique canadienne, un responsable de la Confédération des syndicats nationaux et Jean-Guy Whiteduck, chef de la communauté amérindienne Kitigan Zibi Anishinabeg.

 

Dernière étape de la Marche citoyenne pour nos rivières, entre Gatineau et Ottawa.

 

« Nous, les peuples autochtones, n’avons pas été consultés par le gouvernement du Canada, intervient le chef autochtone. Nous sommes inquiets car l’eau est sacrée pour nous. Nous avons vu ce qui s’est passé au Saskatchewan ces dernières semaines et cela pourrait aussi se produire ici avec ce pipeline. » Le 20 juillet 2016, la fuite d’un oléoduc avait provoqué une marée noire dans la rivière Saskatchewan nord. Le tracé d’Énergie Est présente deux points particulièrement sensibles qui correspondent à la traversée du fleuve Saint-Laurent : au sud de la ville de Québec et à l’ouest de Montréal. « S’il y avait une rupture du pipeline à cet endroit, le pétrole s’écoulerait jusqu’à Montréal et on aurait trois millions de personnes sans eau potable », s’indigne Geneviève Nadeau, co-organisatrice de la marche.

 

Les précédents du Saskatchewan et du Michigan

Le bilan affiché par les transporteurs en matière de sûreté n’a pas de quoi rassurer les Québécois. Le 20 juillet dernier, 69 000 personnes ont été privées d’eau potable dans la province canadienne du Saskatchewan, suite à la fuite de l’oléoduc de la compagnie Husky Energy. Un rapport publié le 2 septembre à la demande des communautés autochtones de la région dénonce la lenteur de réaction de l’entreprise : 14 heures ! Pendant ce temps 250 000 litres de pétrole brut se sont déversés dans la rivière Saskatchewan nord. Près de deux mois après l’accident, son eau n’est toujours pas potable.

Six ans plus tôt, dans le Michigan (États-Unis), c’est un oléoduc de la compagnie Enbridge qui s’était rompu, déversant plus de 300 000 litres de « dilbit », ce pétrole bitumineux venu de l’Alberta, dilué avec des solvants afin de le rendre plus fluide. Le même pétrole que l’on retrouverait dans les tuyaux d’Énergie Est. Pointée du doigt pour l’extrême lenteur de son intervention le jour de la catastrophe – 17 heures après la première alerte –, Enbridge a estimé à 1,2 milliards de dollars le coût des opérations de nettoyage. « La question n’est pas "est-ce qu’il y aura des fuites", mais "à quel moment et quelle sera leur ampleur" », résume Sydney Ribaux, directeur général d’Equiterre, une ONG québécoise.

 

« Trop de risques pour trop peu de retombées »

S’appuyant sur les chiffres du Bureau de la sécurité des transports du Canada, l’ONG estime à 412 le nombre de fuites et déversements observés sur les oléoducs de TransCanada depuis 2004 [6]. Un chiffre contesté par l’entreprise basée à Calgary (Alberta), qui met en avant son nouveau système électronique de contrôle et de détection. Ce système permettrait à ses équipes, dans le scénario idéal, d’intervenir 13 minutes seulement après une fuite. Délai suffisant, néanmoins, pour laisser s’échapper 1,5 millions de litres de pétrole dans une rivière... « Même dans le cas d’une fermeture très rapide des vannes, on a une catastrophe », confirme Chantal Savaria, ingénieur géologue [7].

 

La raffinerie Suncor, près de Montréal, doit être alimentée par l’oléoduc Energie Est.

 

« Dans la majorité des cas, il faut plusieurs heures avant de détecter les fuites ou les déversements accidentels », poursuit la géologue. Le projet Énergie Est comporte « trop de risques environnementaux » pour « trop peu de retombées économiques », a reconnu le maire de Montréal Denis Coderre. Opposant de la première heure, Gérard Jean, édile de Lanoraie, une commune québecoise de 4 000 habitants, avait fait réaliser dès la fin 2014 une étude d’impact dont les conclusions font désormais autorité. Dans cette commune, l’arrivée de l’oléoduc causerait la perte de plus de 50 hectares de forêts et de tourbières et menacerait une réserve écologique protégée.

 

L’argument de l’emploi

Le regard dans le vague, Serge Simon observe le lac où il venait autrefois pêcher avec son père. « Le pipeline passerait sous la rivière des Outaouais, à dix kilomètres du lac des Deux Montagnes », indique d’un geste de la main le grand chef de la Nation autochtone Kanesatake [8]. « S’il y avait un déversement, ce serait un désastre écologique comme on n’en a jamais vu ici », lâche-t-il avec gravité [9]. Même son de cloche du côté de la réserve indienne de Wendake – qui compte entre 3 000 et 4 000 habitants – située à quinze minutes de la ville de Québec. « Le moindre déversement aurait un effet catastrophique pour les bélugas et l’ensemble de la faune aquatique », affirme Konrad Sioui, grand chef de la nation Huronne-Wendat. En juin, l’Assemblée des premières nations du Québec-Labrador (APNQL) a adopté une résolution officielle d’opposition au projet Énergie Est. Pour elle, ce projet ne respecte pas les droits ancestraux des Premières nations, menace leurs lacs et leurs rivières, favorise l’expansion de sables bitumineux et accélère les changements climatiques.

Si les communautés autochtones opposées à Énergie Est sont nettement majoritaires, ce genre de projet continue cependant de susciter des débats en leur sein même, concède Ghislain Picard, chef de l’APNQL. « Nos dirigeants doivent d’un côté protéger l’environnement et, de l’autre, répondre aux besoins économiques de leur population ». Dans les réserves, le taux de chômage et le manque de perspectives sont criants. « Nous sommes toujours en situation de rattrapage sur le plan de l’éducation, de l’emploi, de la santé », déplore Ghislain Picard. Dans ce contexte, les perspectives d’emplois sont parfois difficiles à refuser. Et quand TransCanada annonce la création de 14 000 emplois, dont 3 000 au Québec, certains y voient la promesse d’un avenir meilleur. « Peut-on réellement se passer d’un projet d’investissement privé qui créerait et maintiendrait annuellement plus de 14 000 emplois directs et indirects au pays, dont près de 25% au Québec ? », écrivent d’une même main le PDG de la Fédération des chambres de commerce et le PDG du Conseil du patronat du Québec [10].

 

Alliance des syndicats et des ONG environnementales

L’argument de l’emploi, la Fédération des travailleurs du Québec n’y croit plus. Il n’y aurait pas plus de 33 emplois directs créés durant la phase d’exploitation, avance Marc-Edouard Joubert, président du Conseil régional du principal syndicat du Québec. Un chiffre que ne conteste pas Énergie Est [11]. Pour le dirigeant syndical, l’affaire est entendue : « Les 33 emplois créés ne contrebalancent pas les risques de déversement associés au déploiement d’un oléoduc sur le territoire québécois. » Et d’ajouter : « l’exploitation des sables bitumineux est sale. On devrait l’arrêter ». Une manière de signifier que l’opposition à cet oléoduc s’inscrit dans un combat bien plus large que la prévention des marées noires.

 

Manifestation contre Energie Est à Montréal, le 11 août 2016.

 

« Le plus grand risque que pose Énergie Est, martèle Sydney Ribaux, le directeur général d’Equiterre, c’est de permettre l’expansion des sables bitumineux en Alberta et au Saskatchewan. L’extraction de ce pétrole émet trois à quatre fois plus de gaz à effet de serre que celle du pétrole conventionnel ». Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie à Greenpeace Canada, dénonce quant à lui « la destruction de la forêt boréale », « l’utilisation massive d’eau et de gaz naturel » pour extraire le bitume et « la création de grands réservoirs toxiques remplis de produits chimiques », qui menacent la santé des communautés autochtones de l’Alberta [12].

 

Les promesses de Justin Trudeau à l’épreuve des faits

Sortir ou ne pas sortir de l’extrême dépendance au pétrole héritée des années Harper, Premier ministre conservateur de 2006 à 2015, telle est la question que semblent se poser les dirigeants canadiens. Fraîchement nommé Premier ministre, Justin Trudeau avait pris tout le monde de court en s’engageant lors de la COP21 à réduire les émissions du Canada de 30% d’ici 2030. Un défi colossal pour ce pays qui figure dans le quatuor de tête des plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre par habitant, aux côtés de l’Australie, de l’Arabie Saoudite et des États-Unis. « Si le Canada prend au sérieux ses propres engagements à la COP21, il doit mettre un moratoire sur les futurs projets dans les sables bitumineux », estime le géologue canadien David Hugues [13].

 

Marche d’ouverture du Forum social mondial à Montréal le 9 août 2016.

 

Mais depuis la conférence de Paris, rien ne semble avoir changé. La promesse électorale du candidat Trudeau de réformer l’Office national de l’énergie (ONE), organisme chargé notamment d’évaluer les projets d’oléoducs, est restée lettre morte. Or ce « tribunal de l’énergie », accusé de servir les intérêts des compagnies pétrolières et gazières, vient d’entrer en crise ouverte. La 9 septembre, sous le feu des critiques, les trois commissaires en charge de ces audiences ont décidé de jeter l’éponge. Pendant ce temps-là, Philippe Couillard, le Premier ministre du Québec, joue les équilibristes. Son projet de loi de transition énergétique, qui doit être soumis à l’Assemblée nationale en octobre, prévoit, dans un même élan, de réduire la consommation d’hydrocarbures de 40 % d’ici 2030 et de renforcer les droits d’exploration et d’exploitation des entreprises pétrolières et gazières. Si cette loi est votée en l’état, prévient le juriste et sociologue Richard Langelier, « les compagnies auront un droit prioritaire d’accès aux terrains des résidents durant la phase de prospection ». Elles pourront même les exproprier, insiste-t-il, si elles trouvent du gaz ou du pétrole sur leur propriété.

 

Un mouvement de mobilisation « sans précédent »

Interrogés sur les conséquences du projet d’oléoduc géant, ni TransCanada, ni l’ONE, ni le ministère de l’Environnement du Québec n’ont souhaité nous répondre. Alors que les forages exploratoires se multiplient le long du fleuve Saint-Laurent, en Gaspésie et jusque sur l’île d’Anticosti, Énergie Est apparaît de plus en plus clairement comme le maillon central d’une stratégie pro-hydrocarbures. L’oléoduc de TransCanada pourrait ainsi servir à la fois à transporter les pétroles bitumineux de l’Alberta et les pétroles de schiste du Québec. Un défi énorme pour le mouvement de résistance organisé autour des peuples autochtones et des 130 comités citoyens du Réseau vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ).

 

Anne-Céline Guyon, porte-parole de STOP oléoduc, au bord du Saint-Laurent, près du lieu de passage prévu pour Energie Est.

 

C’est « un mouvement sans précédent dans l’histoire du Québec », se félicite la porte-parole de ce réseau, Carole Dupuis. « On ne lutte pas seulement contre Énergie Est mais surtout contre l’exploration, l’exploitation et le transport des énergies fossiles en général », précise Anne-Céline Guyon. Selon la porte-parole de Stop oléoduc, l’heure est à la convergence des luttes. Notamment avec les Premières nations, dont les revendications ne sont pas toujours en phase avec celles des autres communautés, mais dont la capacité d’action reste intacte. « Si tous les autochtones du Canada se soulèvent en même temps, les choses vont changer », prévient Serge Simon.

 

Bloquer au Québec, boycotter en Europe

Le grand chef Kanesatake se dit prêt, s’il le faut, à « bloquer physiquement » l’avancée de l’oléoduc. Serait-ce le grain de sable capable d’enrayer la mécanique bitumineuse ? C’est ce que croit le sociologue Eric Pineault [14]. « Dans ce combat qui, selon moi, va définir le Canada du 21ème siècle, explique-t-il, les communautés autochtones ont un avantage sur les citoyens québécois : elles peuvent exercer une souveraineté ». Aujourd’hui, observe le sociologue, ce sont les communautés autochtones qui bloquent les autres grands projets d’oléoducs dans l’ouest Canadien.

Aux États-Unis, les autochtones étaient déjà en première ligne dans la lutte contre le projet Keystone XL de la compagnie… TransCanada (Lire notre précédent article sur Keystone XL). Un projet rejeté par Barack Obama en février 2015. Bloquée au sud, l’entreprise albertaine mise énormément sur la route de l’est qui lui ouvrirait les marchés européens et asiatiques. Pour Anne-Céline Guyon, il faut maintenant organiser la mobilisation des Européens, clients potentiels de ce pétrole bitumineux. Et utiliser l’arme du boycott.

Texte et photos : Samy Archimède

- sauf photo de une : CC Lenny K Photography

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 17:31

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Luttant contre la publicité, les déboulonneurs passent en procès

12 octobre 2016 / par Emilie Massemin (Reporterre)
 

 

 

Mardi 11 octobre, sept membres du collectif anti-pub les Déboulonneurs étaient convoqués au tribunal. Ils sont accusés d’avoir inscrit des messages anti-pub sur des panneaux publicitaires numériques. Ils ont plaidé la liberté d’expression et l’état de nécessité face aux dangers de la publicité.

 

« Nous dénonçons l’emprise de la publicité dans l’espace public. » Henri, 28 ans, à la barre de la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris, mardi 11 octobre, est bien décidé à défendre le sens de son action. La présidente du tribunal, visiblement excédée et fatiguée après déjà plus de quatre heures d’audience (il fallait traiter d’autres affaires avant), ne lui en laissera pas l’occasion : « Non, çà c’est le mobile. Pour vous exprimer, il y a les médias, les tribunes. Le tribunal n’est pas là pour s’exprimer. Que faisiez-vous ce jour-là ? »

Ce jour-là, c’est le 2 mai 2015. Les membres du collectif des Déboulonneurs se retrouvent place d’Aligre, dans le XIIe arrondissement de Paris. Le mégaphone, les affichettes, les tracts et les bombes de peinture, tout est prêt. Arrivé Gare de Lyon vers 15 h 30, le petit groupe file directement vers le hall 2. Là, cinq d’entre eux inscrivent des messages anti-pub - « Attention à la pub en descendant du train », « Liberté de réception » ou encore « La pub pollue nos rêves » - sur huit panneaux publicitaires numériques situés à proximité des voies 17 et 19.

 

 

Apparus en 2008 dans les gares et les métros parisiens (ils restent pour l’heure interdits en surface), ces écrans cristallisent l’opposition du collectif anti-pub qui réclame leur interdiction. « Impossible d’y échapper, leur reproche Raphaël, un des prévenus. Des chercheurs en neurosciences ont mis en évidence le fait que nous avons le réflexe de tourner les yeux vers ce qui bouge, ce qui est lumineux. On est obligé de regarder et de réceptionner le message publicitaire, ce qui constitue une atteinte à nos libertés démocratiques. »

 

Troubles de l’attention et obésité sont favorisés par la publicité

Sans compter les risques pour la santé publique : « L’omniprésence agressive de publicité provoque des sollicitations et des interruptions attentionnelles régulières, sinon constantes, alerte le psychiatre Christophe André, qui a envoyé une lettre de soutien aux Déboulonneurs. Parmi les impacts de ces vols d’attention figurent l’affaiblissement des capacités de continuité attentionnelle (la concentration), la dérégulation de l’autocontrôle (difficulté à contrôler ses impulsions à acheter, boire, manger, etc.) et la réduction des temps de repos cérébraux. » Isabelle Darnis, diététicienne-nutritionniste convoquée comme experte au procès, renchérit : « Les publicités incitent à manger des produits mauvais pour la santé, favorisent l’obésité infantile – un enfant sur quatre dans certaines zones - et provoquent des troubles du schéma corporel chez les jeunes filles. »

Alertées par l’attroupement qui se forme autour des membres du collectif, la police et la sûreté ferroviaire sont intervenues rapidement, ce 15 mai. Elles ont embarqué les cinq « barbouilleurs » d’écran, ainsi qu’un porteur du mégaphone et un distributeur de tracts. Menottés, les sept amis ont d’abord été conduits au commissariat de la gare, puis à celui du XXe arrondissement....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 17:22

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Bettencourt, Arnault, Guerlain... le Canard enchaîné publie la liste des milliardaires qui contournent l'ISF

"Le Canard enchainé" publie ce 8 juin la liste des 50 contribuables français les plus fortunés qui, en 2015, ont payé peu ou pas d'ISF, grâce à la règle édictant qu'au-delà de 75 % des revenus l'impôt devient "confiscatoire". Le tout alors qu'ils y étaient donc théoriquement assujettis. En haut de la liste, on retrouve Liliane Bettencourt qui, avec une fortune pourtant estimée à 32 milliards d'euros, n'a rien payé au titre de l'ISF...
 
La une du "Canard enchainé" du 8 juin.

"Mon ennemi c'est la finance". Si on doutait encore que cette sortie de François Hollande n'était qu'un effet de manche, le Canard enchainé, document à l'appui, vient définitivement en faire la démonstration ce 8 juin. Le "Palmipède" publie en effet une liste, concoctée par les bons soins de Bercy, des 50 contribuables qui ont bénéficié en 2015, en toute légalité, d'un abattement massif sur leur Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). En moyenne 90 %. Soit un manque à gagner pour l'Etat, pour ces 50 contribuables, d'un peu plus de 199 millions d'euros cette année-là... 

Tout droit sorti de la Direction des finances publiques, ce document révèle le côté ubuesque de notre système fiscal avec un impôt, l'ISF, censé ramener un peu de justice fiscale... et neutralisé par la notion "d'impôt confiscatoire" développé par le Conseil Constitutionnel depuis 2005. Impossible en France de prélever au-delà des 75 % des revenus. Selon l'hebdo, Jean-Marc Ayrault y aurait aussi participé involontairement. Dès 2012, alors Premier ministre, il se lance dans sa grande réforme fiscale qui comprend, entre autres, la taxation à 75 % des revenus supérieurs à 1 million d'euros et l'intégration dans le calcul de l'ISF des revenus ou bénéfices capitalisés, c'est-à-dire disponibles mais pas encore perçus. Les sages du Conseil constitutionnel retoquent ces deux dispositions. Conséquence, la réforme tronquée serait devenue plus avantageuse que le "bouclier fiscal" de Sarko !

 
Liliane Bettencourt, 1ère fortune française, ne paye pas d'ISF

Résultat, tout en haut de cette liste, on retrouve, ô surprise, Liliane Bettencourt. L'héritière paye en tout et pour tout à l'Etat, au nom de l'ISF la modique somme de... 0 euros. Malgré une fortune estimée à 32 milliards d'euros, Madame Bettencourt qui devrait théoriquement débourser 61 millions au nom de cet impôt, voit son ardoise effacée. Ils sont onze à ne s'acquitter d'aucun impôt sur la fortune, dont la veuve d'Edouard Leclerc, le fondateur des supermarchés du même nom.

Autres noms présents dans la liste de Bercy : Bernard Arnault, feu Jean-Claude Decaux, Hélène Darty ou encore Christiane Guerlain, héritière du fondateur des parfums qui ont, eux, bénéficié d'une sacrée ristourne. 

Sur les un peu plus de 219 millions d'euros d'ISF supposés aller dans les caisses de l'Etat, seuls 21 millions arrivent à bon port. Soit un taux de recouvrement de 9,66 %... Quelle efficacité !

 
Optimisation fiscale à plein régime

La machine à optimisation fiscale marche à plein régime pour arriver à un tel tableau. Selon le Canard, la principale trouvaille consiste à minorer son revenu imposable : "Plus celui-ci est bas, plus le plafond des 75 % sera atteint". Un moyen efficace est de créer des sociétés financières et d'y laisser les dividendes et les revenus d'assurance-vie. Pour le cas de Liliane Bettencourt, un avocat spécialiste dans le droit fiscal expliquait ainsi à  dès 2010 :

"Elle a créé une holding où sont logées les actions qu'elle détient dans le capital de L'Oréal (...) C'est cette holding, et pas Liliane Bettencourt directement, qui encaisse les dividendes et ces dividendes y restent bien au chaud. C'est une sorte de tirelire dans laquelle Liliane Bettencourt peut puiser au gré de ses besoins. C'est seulement l'argent qui est sorti des comptes de la holding qui est imposé à l'impôt sur le revenu (IR). Si elle n'a pas de gros besoins - tout est relatif quand il s'agit de l'une des premières fortunes françaises - l'IR sera donc calculé sur une somme relativement faible, comparée aux dividendes effectivement versés par L'Oréal sur le compte de Thétys."

Autre astuce dévoilée, et encore plus perverse, contracter des emprunts pour asssurer son train de vie et paraître, aux yeux de l'administration fiscale, comme un pauvre sans le sous. En matière d'ésquive fiscale, nos grandes fortunes sont décidément bien inventives.

 

 

[Edit à 11h50] Bercy porte plainte
Dans un , Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, et Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du Budget ont fait part "de leur indignation après la publication par la presse d’informations couvertes par le secret fiscal." Dans leur viseur, la liste révélée par le Canard enchainé. Ils indiquent avoir demandé à l'inspection des finances publiques de "diligenter une enquête, dans les meilleurs délais". En clair, Bercy lance la chasse pour débusquer la source des journalistes... Dans la foulée, une plainte contre X a été déposée. Dans le document publié par le "Palmipède", une mention précise que sa "divulgation" peut-être "punie d'un an d'emprisonnement et de 18 000 € d'amende". Décidémment, en France,  a encore du chemin à faire...

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 17:08

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Plafonnement de l’ISF : un milliard d’euros retournent dans la poche des plus riches

En 2015, le plafonnement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) à 75% des revenus perçus a privé les caisses de l'Etat d’1,077 milliard d'euros de recettes, a révélé "Le Figaro". Une somme qui a surtout profité aux plus riches, notamment ceux dont la fortune est estimée à plus de 10 millions d'euros...
 
Près de 10.000 foyers soumis à l’ISF ont profité de la ristourne. - SIPANY/SIPA
 

Un cadeau fiscal à un milliard. Avec le plafonnement de l'impôt de solidarité sur la fortune (l’ISF) à 75% des revenus perçus - seuil validé par le Conseil constitutionnel fin 2013 afin que l’impôt ne devienne pas "confiscatoire" -, l’Etat a enregistré en 2015 un manque à gagner d’1,077 milliard d’euros. Près de 10.000 foyers, soumis à l’ISF et dont le patrimoine dépasse 1,3 million d'euros, ont ainsi profité de la ristourne, indique le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, dans une note révélée par ce mardi 11 octobre.

Parmi ces derniers, 3.590 des foyers les plus riches (une peu plus de 37% des bénéficiaires), possédant une fortune estimée à plus de 10 millions d'euros, ont capté à eux seuls 87,7% des bénéfices du plafonnement, soit plus de 940 millions d'euros. Le montant moyen de leur ISF, précise Le Figaro, a donc été plus de 3,6 fois inférieur à ce qu’il aurait pu être sans plafonnement : 100.200 euros payés grâce au plafond, au lieu de 363.000 euros.

 

 

"La gauche se retrouve avec un plafonnement de l'ISF qui coûte plus cher que le bouclier fiscal qu'elle dénonçait sous le quinquennat précédent", souligne par conséquent le président LR de la Commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez, à qui la note de Christian Eckert était adressée. C’est là tout le paradoxe. Au lieu d’abaisser le seuil d’assujettissement à l’ISF, relevé en 2011 (sous le mandat de Nicolas Sarkozy) à 1,3 million d’euros contre 800.000 auparavant, la gauche a préféré instaurer une surtaxe ISF. Or cette surtaxe a aussitôt été censurée par le Conseil constitutionnel, contraignant le gouvernement à revoir son dispositif et à rétablir un plafonnement à 75% des revenus. 

L’optimisation fiscale des grandes fortunes

Face au manque de justice devant l’impôt, en raison notamment des pratiques agressives d’optimisation fiscale des plus fortunés, la gauche souhaite désormais mettre en place, dans le cadre de son projet de loi de finances pour 2017, un mécanisme "anti-abus".

Suffira-t-il cependant à éviter que certains milliardaires en arrivent à payer, comme le révélait en juin dernier … 0 euros d’ISF grâce à quelques tours de passe-passe très juteux, consistant notamment à minorer ses revenus imposables ? Pas sûr... De leur côté, les candidats de la droite à la primaire (à l’exception de Nathalie Kosciusko-Morizet) ont résolu le problème, en proposant de purement et simplement supprimer l’ISF…

 

 

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 16:17

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

A Rennes, les interdictions de manifester pleuvent
12 octobre 2016 | Par Karl Laske
 
 
 
 

Près d’une cinquantaine d’opposants à la loi sur le travail sont désormais interdits de séjour au centre-ville les jours de manifestation. Les auteurs de tags ou de dégradations ont été ciblés. 

À chacun son enveloppe. À Rennes, l’État a débloqué 600 000 euros pour dédommager les commerçants du centre-ville dont le chiffre d’affaires a été défavorablement impacté par les manifestations des opposants à la loi sur le travail – une « première », selon la maire socialiste Nathalie Appéré ; tandis qu’en ville, les policiers tournent à la recherche du lieu de résidence des opposants, pour leur remettre sous enveloppe de nouvelles interdictions de manifester prises par le préfet. D’importants moyens ont été engagés par le parquet pour identifier et cibler les auteurs de tags ou de dégradations survenues au printemps. Et plusieurs opérations de police ont été conduites, en septembre, afin d’interpeller des militants.

Entre les arrêtés préfectoraux et les contrôles judiciaires consécutifs aux poursuites engagées en marge des manifestations, près d’une cinquantaine d’opposants à la loi sur le travail sont désormais interdits de séjour au centre-ville en cas de manifestation. Pour faire bonne mesure, ces interdictions comprennent les rassemblements contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Fin mai, le procureur de la République, Nicolas Jacquet, s’est illustré en poursuivant pour « association de malfaiteurs » les jeunes auteurs des dégradations des bornes de compostage du métro, lors d’une journée d’action contre la loi sur le travail, et en requérant le placement en détention de 18 d’entre eux. Il s’appuyait notamment sur un rapport de police fumeux, intitulé Éléments d’information sur les membres de l’extrême gauche rennaise. Concomitamment, le vice-président du tribunal, Nicolas Léger, a ordonné la détention provisoire de quatre jeunes étudiants sans casier, après une bagarre sans gravité survenue dans un restaurant Bagelstein. 

 

Policiers rennais à l'entraînement. © DR Policiers rennais à l'entraînement. © DR

 

Des arrêtés pris en septembre par le préfet d’Ille-et-Vilaine Christophe Mirmand prouvent que la police a continué son travail de renseignement durant l’été, sous le contrôle du parquet, afin de neutraliser plus de militants. Le 14 septembre, une opération de police dans un appartement en colocation a visé trois d’entre eux. « Vers seize heures, la police a bloqué la rue, avec trois fourgons et quatre voitures, et ils sont entrés dans l’appartement avec un bélier et un bouclier, raconte un proche. Il y avait cinq, six enfants de 2 à 4 ans à la maison. »

Placé en garde à vue, François se voit reprocher « d’avoir inséré de la mousse expansive » dans une borne de compostage du métro, le 31 mai. Il a été identifié par la police, près de quatre mois après les faits, sur la base de photos extraites de films de vidéosurveillance. La police lui reproche aussi d’avoir « pénétré sans autorisation dans un espace affecté à la conduite d’un train »… le 22 juillet 2012. Une fraude dans le train, vieille de quatre ans, qui était restée sans suite....

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 19:49

 

Source : http://soligrecsnimes.collectif-citoyen.fr

 

 

Collectif citoyen, solidaire de la résistance du peuple grec contre l'austérité économique qui lui est infligée.

Caravane Solidaire 2016 : c’est parti pour la grande collecte dans le sud !
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Plusieurs associations et collectifs se réunissent pour organiser l’envoi de médicaments, de matériels médicaux et de fournitures en Grèce cet automne.

La Caravane Solidaire, dont l’initiative a démarré depuis février 2016, avec le rassemblement d’organisations de toute la France, passe la vitesse supérieure, avant de prendre la route le 15 octobre vers la Grèce. L’opération sera cadencée de la manière suivante :

  • Organisation de la grande collecte
  • Commerce solidaire pour des produits grecs naturels
  • Quinzaine de la solidarité
  • Soirée du retour avec distribution des produits grecs commandés

Pour le sud de la France, les organisations suivantes se sont regroupées pour unir leurs moyens :

  • Alès : Collectif Cévenol de Solidarité avec le Peuple Grec
  • Avignon : Collectif Vauclusien de Soutien au Peuple Grec et contre l’Austérité
  • Narbonne : Collectif « Comment aider ceux qui aident »
  • Saint Mamert du Gard : Association Vivence
  • et enfin, le Collectif « SoliGrecs Nîmes« 

La grande collecte

Elle est destinée à recueillir médicaments, matériel médical, vêtements et fournitures diverses. Cette liste des besoin nous a été transmise par les bénévoles grecs sollicités pour l’opération.

C’est pour qui ?

La collecte réalisée en France sera distribuée aux organisations et aux Dispensaires Sociaux et Solidaires grecs, autogérés par des membres et des soignants exclusivement bénévoles.

Pharmacie-Solidaire-201511-17 Pharmacie-Solidaire-201511-22 Main-Tendue-de-Narbonne-07 Main-Tendue-de-Narbonne-08 City-Plaza-Nourriture-Espagnols

C’est pour quoi ?

DispensaireLe peuple grec est soumis à un régime d’austérité imposé par l’Europe depuis la crise de 2008 : taux de chômage très élevé, précarité sans précédent, droits sociaux gravement diminués, augmentation des suicides, de la mortalité infantile, réduction d’accès aux soins à cause de leurs coûts…

À ce contexte, s’ajoute le secours des grecs aux réfugiés. Ce sont des initiatives populaires qui ont permis la création des Dispensaires Sociaux et Solidaires.

Qui organise ?

Nous sommes des membres bénévoles d’associations et de collectifs qui ont décidé de regrouper leurs moyens pour permettre la réalisation d’une Caravane Solidaire avec plusieurs véhicules, depuis toute la France, vers la Grèce.

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Quoi donner ?
  • Médicaments : impérativement avec date limite après janvier 2017
  • Lait pour bébé : 1er et 2ème âge
  • Matériel médical : béquilles, déambulateur, fauteuil roulant, lit médicalisé…
  • Vêtements : simples et sobres pour enfants et adultes (jeans, t-shirts, sweets…)
  • Produits d’entretien et d’hygiène : brosses à dents, dentifrices, savons et shampoings, serviettes de toilettes, serviettes hygiéniques, rasoirs, peigne, éponge, brosse, balais…
  • Affaires scolaires : cahiers, crayons, stylos, tableaux, paperboard…
Où donner et qui contacter ?

Des points de collecte sont organisés dans différents établissements. Plusieurs membres bénévoles se sont proposés pour être des correspondant(e)s locaux.

Recherchez celui qui est le proche de chez vous, sur la carte interactive pour connaitre ses coordonnées et rentrer en contact.

Vous souhaitez être dépositaire ou correspondant local ? Contactez-nous vite en cliquant ici !

 

Achat de produits grecs naturels : commerce solidaire

Profitez du retour des véhicules pour obtenir les produits naturels locaux !

Lessives et savons naturels, fabriqués par l’usine autogérée VIO.ME et produits issus de la culture bio en Crête… Cliquez ici pour compléter votre bon de commande en ligne.

Ne perdez pas de temps, la date limite des commande est fixée au 10/10/2016.

Quinzaine de la solidarité

De multiples événements sont organisés nationalement du 1er au 15 octobre 2016.

Tous les événements sont présentés dans l’agenda. Cliquez ici pour y accéder aux événements recensés.

Avant le départ : points collectes et appels au dons

Projections de films, diffusion de documentaires, rassemblements festifs… sont autant d’initiatives locales qui concourent à l’organisation de la Caravane Solidaire. Chacune de ces soirées tiendra un Point Collecte pour que ceux qui le souhaitent puisse apporter les articles qu’ils souhaitent donner. Avec une entrée gratuite, certaines d’entre-elles seront animées de débats, buffets…

Bien entendu, chacun pourra faire des dons en numéraire.

Pour les dons supérieurs à 50€, il pourra être établi un reçu fiscal vous permettant de bénéficier d’une déduction fiscale de 66%. C’est dommage de ne pas en profiter !

La quinzaine de la solidarité sera clôturé, par le départ de la Caravane vers la Grèce, depuis Lyon, à l’occasion d’un grand événement organisé à Vénissieux (69).

Au retour : récits et distribution des produits grecs commandés

Plusieurs organisations ont d’ores et déjà émis le souhait d’organiser une soirée en présence des participants à la Caravane, après leur retour.

Outre leurs récits, ce sera l’occasion de pouvoir récupérer les articles grecs commandés aux bénévoles.


Vous souhaitez communiquer sur l’organisation de la Caravane Solidaire ? Rendez-vous ici pour accéder aux kits de communication préparés.

 

                                                                             ******************************

 

Invitation des journalistes au départ de la Caravane Solidaire vers la Grèce
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Nous vous proposons de venir rencontrer les membres de SoliGrecs à la veille de leur départ vers la Grèce,

A l’occasion du tri de médicaments et fournitures,

Dans les locaux d’Amphi30 (Action Médico Pharma Human Intern Gard : 10 Rue Arnavielle, 30900 Nîmes, cliquez ici pour voir la carte),

Ce vendredi 14 octobre à 14h00.

img_20161005_002314_273Ils vous décriront à cette occasion ce qui est prévu une fois en Grèce, la retranscription en partenariat avec Médiapart, ainsi que la programmation de soirées avec témoignages sur le séjour, déjà planifiées pour Nîmes et Avignon.

Compte-tenu du succès rencontré à l’occasion de la collecte auprès des citoyens, un autre convoi est dors-et-déjà programmé pour février 2017 !


Les besoins sont considérables mais nos petits gestes comptent énormément pour ceux qui, en Grèce, agissent au quotidien.

Le 15 octobre prochain, la Caravane de solidarité avec le peuple grec, venue de toute la France, se regroupera à Lyon, après avoir collecté du matériel médical, des médicaments, des vêtements et des fournitures scolaires à destination des dispensaires médico-sociaux autogérés d’Athènes, de Thessalonique et des camps de réfugiés.

Il s’agit là d’une mobilisation citoyenne sans précédent destinée à attirer l’attention sur la situation de la Grèce, que les politiques européennes successives, dictées par les mesures d’austérité imposées par la Troïka (avec le FMI et la BCE) ont rendu exsangue :

Diminution drastique des salaires et des retraites, montée en flèche du chômage (près d’un quart de la population est touchée), de la pauvreté et de la précarité sociale.

Plus d’un tiers de la population n’a plus d’assurance maladie et se voit donc privée d’accès aux soins !

De plus de nombreux services hospitaliers ont dû fermer, faute de moyens et beaucoup de médecins ont été chercher à l’étranger des postes plus lucratifs…

Pour pallier à cette situation dramatique, la mobilisation solidaire de citoyens bénévoles, de médecins, de soignants et de travailleurs sociaux a permis l’émergence de dispensaires médicaux (53 en Attique), fonctionnant pour la plupart de manière autogérée. Destinés initialement aux soins pour les plus démunis, ils doivent maintenant prendre en charge également les migrants et réfugiés que l’Europe confine dans le pays et qui reçoivent néanmoins en Grèce, un accueil digne et humain ( plus de 170 000 personnes ainsi accueillies sur le continent et les îles).

Pour le sud de la France, 2 fourgons et 7 gardois participeront à la caravane nationale et rejoindrons tout d’abord Lyon – Venissieux ce samedi 15 octobre pour un grand meeting de convergence nationale. Il clôturera la quinzaine de solidarité avec la Grèce dont le point d’orgue fut par exemple à Nîmes la réunion du 5 octobre a la maison du protestantisme à Narbonne la projection de « La Tourmente Grecque 2 » suivie d’un débat, à la MJC, ce jeudi 13 octobre. Ils prendront la route vers Ancône (Italie) où se rassemblera l’ensemble de la caravane, avant d’être accueillie par des événements de solidarité le 20 octobre à Thessalonique et le 23 octobre à Athènes, notamment au dispensaire d’Ellenikon.

Ils apporteront ainsi les dons, matériels et médicaments, collectés par le Collectif SoliGrecs Nîmes, le Collectif alésien mais aussi par l’association Vivence de St Mamert du Gard auprès de la population gardoise ainsi que par les collectifs de solidarité d’Avignon, de Narbonne et des militants marseillais sensibles à la cause grecque.

 

 

 

Source : http://soligrecsnimes.collectif-citoyen.fr

 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 17:22

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Des pesticides dans les mueslis du petit-déjeuner

 
 
Selon les résultats d'une étude publiée ce mardi 11 octobre par l’ONG Générations Futures, de nombreux résidus de pesticides ont été retrouvés sur un échantillon de quinze produits de mueslis aux fruits notamment consommés au petit-déjeuner. Des résultats qui mettent une nouvelle fois en évidence l'inaction de l'Union européenne sur le sujet...
 
Sur la quinzaine d’échantillons de mueslis testés par l’association Générations Futures, 141 résidus ont été retrouvés dont 81 suspectés d’appartenir à la classe des perturbateurs endocriniens - Martin Lee / Rex Featur/REX/SIPA
 

Des pesticides au petit-déjeuner ? C’est ce que trouvent dans leurs assiettes certains amateurs de mueslis aux fruits selon une étude publiée ce mardi 11 octobre par l’ONG Générations Futures, engagée contre les risques sanitaires et environnementaux liés à l’emploi des pesticides. Sur la quinzaine d’échantillons de mueslis testés par l’association, 141 résidus au total ont en effet été retrouvés, dont 81 suspectés d’appartenir à la classe des perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques qui perturbent, entre autres, le système hormonal.

Les produits passés à la loupe, commercialisés aussi bien par de grandes marques (Kellogg's, Nestlé, Jordans...) que par des marques distributeurs (Auchan, Leclerc, Carrefour...), consommés à dose quotidienne comprises entre 50 et 100 grammes ne présenteraient toutefois pas de risque "appréciable" pour la santé.

 

Néanmoins, l’ingestion de ces mueslis à petites doses chaque jour, à laquelle vient s’ajouter "la contamination par d'autres perturbateurs endocriniens (…) plastiques, cosmétiques, ignifugeants etc., vont exposer notre organisme à des cocktails (...) dont on sait qu'ils peuvent avoir des effets sur les organismes les plus sensibles", a expliqué le porte-parole de Générations Futures, François Veillerette, lors d'une conférence de presse ce mardi.

"Le gens ne vont pas être empoisonnés", conclut-il, mais les résultats de l’étude - qui n'a par ailleurs pas mis en évidence de pesticides parmi les cinq paquets de mueslis bio étudiés - interrogent. D’autant qu’un fongicide utilisé en viticulture, le pyriméthanil, a été détecté dans tous les échantillons non-bio analysés. Un fongicide notamment "classé cancérigène possible" aux Etats-Unis.

 

L'Europe impuissante face aux pesticides

Contacté par , Kellogg's n'a pas "pu trouver de porte-parole disponible pour répondre" avant la parution de l’étude, mais Nestlé, qui commercialise notamment les mueslis "Fitness 5 fruits" accusés de porter des traces de 13 résidus de pesticides différents, affirme "respecter" (…) "la réglementation en vigueur", et avoir mis en place "des règles de contrôle très strictes".

La publication de ces analyses intervient alors que l'Union européenne peine à se mettre d'accord sur une définition des perturbateurs endoctriniens qui doit permettre d'encadrer leur utilisation, ajoute quant à elle l’AFP. En juin dernier, avec plus de deux ans et demi de retard sur le calendrier, le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis a de fait suscité un tollé en dévoilant les critères que propose de retenir l'Union. 

En cause notamment, le fait que ladite définition ne retienne que des éléments "pertinents" pour la santé de l'homme "alors que certains signaux d’alerte proviennent du monde animaldétaille L’imposex par exemple poursuit le quotidien "est un trouble qui procure des pénis aux femelles bulots". (...) Bien "qu'aucune affection équivalente" n’a été, à ce jour, constatée chez les humaines, une alerte a bel et bien été lancée après que des perturbateurs endocriniens de la branche des organoétains "se sont avérés en être la cause".

Les responsables européens, sous le feu des critiques depuis plusieurs années pour leur inaction, apparaissent ainsi une fois encore impuissants alors que l'Organisation mondiale de la santé (l'OMS) a publié sa propre définition des perturbateurs endocriniens dès 2002...

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 17:08

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

En souffrance à La Poste
11 octobre 2016 | Par Rachida El Azzouzi

 

 

Le syndicat Sud-PTT veut briser le mur du silence, établi par la direction de la Poste, et qui entoure la souffrance au travail des postiers. Surcharge de travail, management par la peur, cadences infernales: les familles et les facteurs témoignent.

Pierre découvre la Bourse du travail à Paris, les syndicats et les médias. Il a 25 ans, vient des montagnes du Jura. Pour évoquer la mémoire de son père : Charles Griffond, mort à 53 ans à cause du travail, de La Poste, son employeur depuis 34 ans. Charles s’est pendu au croc de boucher qui lui servait à tuer ses animaux, le 17 juillet dernier. Il a laissé deux lettres, une pour ses proches, l’autre pour le journal local, L’Est républicain, pour qu’il informe le monde de « l’enfer » au sein de ce qui était sa vie, La Poste, une entreprise publique transformée au pas de charge en 2010, « plus préoccupée par le rendement, l’argent que par l’humain », dit son fils.

« Depuis trente-quatre ans, j’ai exercé mon métier avec l’amour de mon travail et de mes clients. Mais, depuis quelques années, la Poste a petit à petit détruit ses employés, les vrais postiers, ceux qui avaient le contact avec les gens. En ce qui me concerne, ils m’ont totalement détruit. Depuis décembre 2015, je suis en arrêt de travail et je souffre intérieurement le martyre. Personne, ni de mes collègues ou de ma hiérarchie, n’a pris de mes nouvelles. Alors bougeons avec la Poste et mourons grâce à la Poste. » C’est le meilleur ami de Charles qui a découvert les lettres, signées « Charles Griffond, facteur à Pontarlier », et le corps sans vie.

 

Pierre Griffond, 25 ans. Son père, Charles, facteur depuis 34 ans, s'est suicidé en laissant une lettre accusant La Poste. © Rachida EL Azzouzi Pierre Griffond, 25 ans. Son père, Charles, facteur depuis 34 ans, s'est suicidé en laissant une lettre accusant La Poste. © Rachida EL Azzouzi

 

Trois fois déjà qu’en un an, Charles tentait le suicide avec des médicaments. Il avait perdu trente kilos, était méconnaissable dans la dépression, lui, si jovial, si fêtard. Facteur « à l’ancienne », apprécié à des kilomètres à la ronde, il assurait sa tournée par tous les temps, se déguisant même, décembre venu, en Père Noël, pour faire rêver les enfants. Mais ces dernières années, à force de restructurations, de pressions commerciales, il s’avouait « à bout ». Ne tenait plus la cadence. « Il avait récupéré 200 boîtes aux lettres supplémentaires alors que sa tournée était déjà l’une des plus dures de Pontarlier, raconte son fils, Pierre, qui ne veut pas lancer sa famille meurtrie dans des démarches judiciaires. Pas le courage. On n’ira pas plus loin que les articles dans la presse. »

La Poste avait bien intégré Charles dans un dispositif de pré-retraite, « mais à 53 ans et avec seulement 34 annuités, c’était le condamner à une vie de misère », estiment ses copains postiers… « Faux », réplique la direction de La Poste : « Charles Griffond avait demandé à bénéficier d’une pré-retraite et il n’aurait pas été lésé car la pénibilité de sa carrière aurait été prise en compte. L’incompréhension nous a saisis quand nous avons appris son suicide. Tout allait mieux pour lui. Il n’avait pas remis les pieds au travail depuis des mois. Il était suivi par le médecin du travail, l’assistante sociale. »...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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Source : https://www.franceinter.fr/economie/souffrance-a-la-poste-si-j-etais-sortie-en-tournee-a-l-heure-actuelle-je-serais-peut-etre-morte

 

 

Souffrance à La Poste : "Si j'étais sortie en tournée, à l'heure actuelle je serais peut-être morte"

Pour le syndicat Sud-PTT, travailler à La Poste est de plus en plus une souffrance. Une situation illustrée à l'extrême, par le cas d'Émeline, qui a fait un AVC au travail.

 

La souffrance au travail, une réalité pour le syndicat Sud-PTT
La souffrance au travail, une réalité pour le syndicat Sud-PTT © Maxppp / Sebastien Jarry

Le syndicat lance aujourd'hui une campagne visant à dénoncer la souffrance des salariés qui travaillent à la Poste. Pour Sud-PTT, la direction n'a tiré aucune leçon de la vague de suicides de 2012 : management par la peur, répression des militants syndicaux, agents poussés à bout dans un contexte général de manque d'effectifs...

 

Et pour le démontrer, le syndicat compte sur la parole à des victimes, des familles de victimes et de leurs avocats, pour "briser le mur du silence". Émeline, 25 ans, employée de la Poste dans le Nord de la France, a fait en début d'année un AVC sur son lieu de travail.

► ► ► Écoutez le reportage de Manuel Ruffez Lien ici

Ce matin de février dernier, Émeline ne se sent vraiment pas bien. Elle prévient sa direction par SMS, mais son chef l'appelle : il a absolument besoin d'elle. Sur place, son état empire, elle donne l'alerte à plusieurs reprises, affirme-t-elle, mais aucun cadre ne réagit. C'est finalement un collègue qui appelle les pompiers. Émeline vient de faire un AVC.

Si ce collègue n'était pas intervenu, j'en suis sûre et certaine, ils m'auraient fait partir en tournée. Je serais sortie en tournée et à l'heure actuelle, je serais peut-être morte.

Pour Émeline, aucun doute possible, son accident cérébral, elle le doit bien à son employeur : "Ils m'envoyaient faire des tournées que je ne connaissais pas, faire des double-journées sans être payée... Je ne disais jamais non, et au final, ils profitaient. Aujourd'hui j'en veux à La Poste car j'ai une paralysie. J'ai 25 ans, je suis maman, je ne peux plus jouer à certaines choses avec eux."

Elle a donc décidé de témoigner, mais aussi de porter plainte notamment pour non-assistance à personne en danger.

 

 

Source : https://www.franceinter.fr/economie/souffrance-a-la-poste-si-j-etais-sortie-en-tournee-a-l-heure-actuelle-je-serais-peut-etre-morte

 

 

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