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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 13:34


indigne-e-s.net

Bonjour à tous,

Clermont-Ferrand va prendre de l’envergure sur la scène nationale des Indignés, en effet, nous proposons un rassemblement national des mouvements Occupy, ainsi que toutes les personnes voulant se joindre à nous, dans la capitale Auvergnate le 4 Février.  Cet évènement, lancé sur Facebook (lien ici), vois aujourd’hui plus de 130 personnes « inscrites », et 8 000 invités aux 4 coins de la France. Ce sera l’occasion pour nous de montrer que l’Auvergne n’est pas endormie, et que les Assemblées Populaires ainsi que les rassemblements portent peu à peu leurs fruits. Pour le 4 Février, reportez-vous sur le lien Facebook ou sur notre Calendrier sur le site.

Parallèlement à l’organisation de ce gros évènement, nous avons, comme dans de nombreuses villes de France, organisé la journée Mondiale des Assemblées Populaires, lancées par nos amis Allemands. L’action « pépites citoyennes », déjà proposée aux passants le 10 Décembre (voir ici) à été relancée en cette journée symbolique. La participation a été bonne, et les passants de plus en plus intéressés par ce mouvement populaire.  Vous pourrez retrouver des photos de l’action ici.

Période chargée mais personne ne se décourage malgré le froid, le 17 Janvier, veille du « Sommet social sur l’Emploi », plus de 35 Pôles Emploi ont été occupés en France par les Indignés, les Syndicats et Associations de Chômeurs. Clermont-Ferrand n’a pas dérogé à la règle, et c’est le « Pôle Emploi Clermont Est » qui à été choisi, à savoir Rue Près La Reine. Photos et Compte-Rendu ici

Côté matériel, nous nous équipons de mieux en mieux, avec des investissements faits, notamment dans un Mégaphone, de nombreuses bombes de peintures, des marqueurs et toujours quelques boissons chaudes généreusement amenées par les Indignés.

Samedi 21, ce sera trêve chez les Indignés Clermontois, et oui pas facile de concilier travail/études, vie privée et l’organisation et participation aux rendez-vous. Cependant une petite réunion est prévue à l’Hotel des Vils (avenue de l’Union Soviétique à côté de la gare) pour ceux désireux de voir comment s’organisent les choses. Rien n’est encore sur, mais au programme : Organisation du 28 Janvier, 4 Février, Débats et tours de paroles sur nos convictions etc …

 

Occupons Pôle Emploi !

Occupons Pôle Emploi ! Photo par Tox.

Rémi, 18 janvier.

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 13:28
Médiapart

C’est lancé !...

 

L’un d’eux, Michel Gautier, qui tient une édition en ligne sur Mediapart, m’a fait parvenir des textes fondamentaux en provenance du mouvement des Indignés.

La mise en page sur format A5 donne une belle ouvrage dépassant les 150 pages, pour le moment en français, c’est l’essentiel dans la perspective d’un lancement aux premiers jours d’avril. Un premier tirage à mille exemplaires vendus 10  € prix public TTC au bénéfice intégral des Indignés. Ce qui est à la fois prudent et judicieux : la quantité est suffisante pour que le quart à peine des ventes puisse payer l’imprimerie et les frais d’envoi et, au cas où il faudrait dépasser ce nombre de mille exemplaires, un retirage immédiat pourra alors venir combler la demande.

 

Indignés à Barcelone 
Indignés à Barcelone© Andrea Coma / Reuters

Je souhaiterais que ces pages soient traduites en espéranto.

Pourquoi ?

Parce que des débats sur la démocratie se font au-delà des langues et des langages liés à l’impérialisme dominant : ainsi, au Canada, les frais d’apprentissage du bilinguisme sont invoqués pour proposer de supprimer le français, car c’est bien de ça qu’il s’agit dans le monde anglophone – consacrer son énergie à d’autres activités que de connaître les cultures du reste du monde. Pendant ce temps, l’énergie que les sociétés mettent à se comprendre empêche de créer sur des plans où chacune pourrait exercer d’autres compétences, en art, en science, en technologie, et en politique également.

 

L’espéranto comme ressource nouvelle dans les échanges avec les autres cultures du monde, entre gens de peuples différents, entre personnes qui se rencontrent sur des bases et sur des objectifs qui dépassent largement la seule rentabilité, les pertes et les profits, les affaires à faire. C’est une idée venue droit du Manifeste de Prague, et qui permettrait très certainement de mettre tous les pays sur le même pied d’égalité dans l’accès aux savoirs et aux savoir-faire, dans la communication des idées, des valeurs, et qui s’élève enfin très au-dessus de ce degré zéro des résultatsarithmétiques que l’économie financière a imposé au monde entier tout au long du XXe siècle.

 

Je veux faire de cette parution un acte militant en direction des populations au moment où elles se préparent à voter.

 

Au-delà de ce que j'espère de joli au mois de mai, je veux bien faire moisson pour une suite avec les témoignages d’Indignés de toutes langues, qui seraient traduits en français et en espéranto.

 

Je demande aux personnes et aux organisations qui soutiennent ce projet de passer commande sous forme de souscription : je souhaite obtenir le soutien logistique d’organismes comme Mediapart ou ATTAC pour la diffusion de cette initiative dont tout le bénéfice ira entièrement aux seuls Indignés et à leur cause.

 

Jean-Jacques M’µ

www.abceditions.net

 

 

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 13:24

 

france24.com - 18/01/2012 

 

Les indignés londoniens doivent lever le camp

La Haute Cour de Londres a donné raison à la municipalité, qui réclamait leur départ. Installés depuis 3 mois au coeur de la City, les manifestants anticapitalistes doivent évacuer le campement, pour "obstruction illégale de la voie publique".

Par Dépêche (texte)
 

AFP - La Haute Cour de Londres a autorisé mercredi l'éviction des manifestants anti-capitalistes installés depuis trois mois devant la cathédrale Saint-Paul, en plein coeur de la City, le quartier des affaires de la capitale britannique.

La justice a donné raison à la ville de Londres, qui avait demandé l'évacuation du camp, arguant notamment que les dizaines de tentes constituaient une "obstruction illégale de la voie publique".

La municipalité de Londres a salué cette décision. "Nous espérons maintenant que les manifestants vont volontairement enlever leurs tentes. Dans le cas contraire, et s'il n'y a pas d'appel, nous examinerons les mesures à prendre pour faire appliquer" la décision de justice "aussi vite que possible", a prévenu la ville de Londres.

"Des manifestations légales font partie de la vie de la City mais une voie publique n'est pas faite pour accueillir des tentes (...) et de plus en plus de désordre et de bruit. Le public est perdant", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

On ne savait pas dans l'immédiat si les manifestants allaient faire appel ou non de la décision.

Une quarantaine d'entre eux étaient réunis devant le tribunal au moment de l'annonce du jugement. "Je pense que c'était inévitable malheureusement, et je suis inquiet de ce qui va se passer maintenant", a réagi Tilly George, 19 ans, espérant que l'évacuation ne soit "pas trop violente".

"Comment pouvons-nous être un dérangement ? Ils ont basé leur jugement sur les règles de voirie, mais nous n'obstruons pas du tout la voie publique", a affirmé Luke Adams, un ingénieur de 26 ans, installé dans un autre camp des "indignés" à Londres, à Finsbury Square (nord-est).

Dans la capitale britannique, les manifestants anti-capitalistes ont implanté deux camps, à Saint-Paul et Finsbury Square, dans la foulée du mouvement "Occupy Wall Street" lancé aux Etats-Unis. Le campement de Saint-Paul a accueilli jusqu'à 200 personnes.

L'attitude à adopter à l'égard des protestataires a profondément divisé les responsables religieux de Saint-Paul au point que plusieurs d'entre eux, dont le doyen, ont remis leur démission.

Fin octobre, la cathédrale avait dû fermer ses portes aux visiteurs quelques jours pour des raisons de sécurité et d'hygiène, une première depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le campement de New York, d'où était partie la contestation, a été démantelé par la force à la mi-novembre.

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 13:17
Agoravox
par democradirect (son site) jeudi 19 janvier 2012 -  

Le déficit démocratique, cause de la crise de l’euro

La crise de l’euro est d’abord une crise de gouvernance, et la crise de gouvernance est d’abord la conséquence d’un grave déficit démocratique.

Crise de gouvernance : pourquoi l’euro aggrave les crises

Lorsque différents pays adoptent une monnaie commune, ils perdent un outil important de stabilisation économique : leur politique monétaire nationale. Ces politiques monétaires nationales sont remplacées par une politique monétaire unique qui risque de ne pas convenir simultanément à tous les pays de la zone monétaire. Etant trop restrictive pour les uns, elle y renforce la crise. Etant trop expansive pour les autres, elle y conduit à une surchauffe qui peut provoquer la prochaine crise. Ainsi, la politique monétaire commune qui était trop expansive pour l’Espagne a contribué à la bulle immobilière dont l’explosion a provoqué la crise espagnole.

Ce problème devient particulièrement aigu si un choc économique important touche certains pays et pas d’autres (on parle d’un choc asymétrique). Pour qu’une monnaie unique puisse fonctionner, il faut que les pays qui l’adoptent aient les caractéristiques suivantes (je présente ici une vulgarisation de la théorie de la zone monétaire optimale) :

  • Homogénéité
    Si ces pays sont suffisamment similaires, ils seront tous touchés de la même façon par les chocs (absence de choc asymétrique). Une politique monétaire commune permettra alors de stabiliser simultanément les économies de tous les pays membres. Mais l’Allemagne et la Grèce ne sont pas du tout similaires d’un point de vue économique.
  • Flexibilité
    Un pays qui n’a plus de monnaie nationale ne peut plus laisser son taux de change se déprécier. Une grande flexibilité des prix et des salaires permet partiellement d’obtenir les mêmes effets. Ce n’est toutefois que partiel, car n’ayant plus de monnaie nationale, le pays ne peut plus s’endetter dans sa propre monnaie, et le poids de l’endettement libellé dans la monnaie unique s’alourdit quand les revenus baissent. De plus, même si la dette était indexée sur les prix, il resterait très difficile d’obtenir une flexibilité des prix et des salaires telle que la flexibilité des taux de change puissent être répliquée. Finalement, même si l’on parvenait ainsi à répliquer la flexibilité des taux de change, cela ne permettrait pas de répliquer l’effet d’une politique monétaire autonome, car le taux de change n’est que l’un des canaux par lesquels la politique monétaire peut stabiliser l’économie. La flexibilité des prix et des salaires ne permettrait donc pas d’éviter que la crise provoque du chômage. D’où l’importance de la mobilité internationale des travailleurs : ce chômage augmente moins dans le pays touché par la crise si les travailleurs vont se faire embaucher à l’étranger. Dans la zone euro, les salaires sont toutefois relativement rigides, et la mobilité des travailleurs est limitée notamment par les différences linguistiques.
  • Solidarité
    L’impact d’un choc asymétrique peut être amoindri si les pays qui ne sont pas en crise aident financièrement les pays touchés. La construction de la zone euro excluait explicitement ces transferts (clause de « no bailout »). Lorsqu’une monnaie correspond à un pays plutôt qu’à un ensemble de pays, des mécanismes automatiques de transfert sont mis en place (notamment via une assurance chômage commune). Ceci implique aussi une perte d’autonomie budgétaire des pays membres pour éviter que certains pays choisissent de vivre aux dépens des autres pays. Ainsi, on voit mal qu’un pays finance durablement les caisses d’un autre pays où l’on prend la retraite plus tôt. 

La zone euro n’est pas adaptée pour avoir une monnaie unique. Elle aggrave les crises en empêchant chaque pays membre de stabiliser son économie. En plus, elle ne prévoyait pas de dispositif pour gérer ces crises. C’est pourquoi la gestion de la crise a été improvisée. On peut certes réformer la zone euro. Mais il y a plusieurs façons de le faire. Les dirigeants tentent d’en choisir une en contournant les traités, souvent au mépris des parlements nationaux, et toujours au mépris du peuple.

Déficit démocratique

Pourquoi la zone euro a-t-elle été aussi mal conçue ? C’était une stratégie visant à placer les parlements nationaux devant le fait accompli. Comme les parlements n’étaient pas disposés à accepter la perte de souveraineté nationale qu’implique une union monétaire, il a été décidé de faire la moitié du chemin, avec l’idée que lorsque la crise frapperait la zone euro au milieu de la rivière, on dira qu’il n’y a pas le choix : il faudra faire le reste du chemin. La mauvaise gouvernance, cause de la crise de l’euro, a donc elle-même été causée par le déficit démocratique.

Le peuple doit prendre les manettes

En démocratie, c’est le peuple qui a le pouvoir. Comme il n’a pas le temps de s’occuper des affaires publiques quotidiennes, il délègue des compétences à des représentants. Mais sur une question aussi importante que les transferts de souveraineté dans le cadre d’une union monétaire, le peuple devrait obligatoirement être consulté. Lui seul a la légitimité pour décider sur un point aussi important. A cette question fondamentale de légitimité s’ajoute aujourd’hui encore un autre élément : en maltraitant les traités, les élus et les eurocrates ont perdu toute crédibilité. Seuls les peuples d’Europe peuvent donner une crédibilité à de nouveaux traités.

Il faut que les pays d’Europe deviennent de véritables démocraties. La priorité est d’introduire dans chaque pays un droit de référendum et d’initiative au niveau constitutionnel. La situation est actuellement relativement propice en France où il faut tirer parti des prochaines élections. Diffusez la revendication : « le peuple, et uniquement le peuple, doit pouvoir modifier la Constitution » que vous trouverez ici. Voir ici pour une argumentation plus détaillée.

 

 

http://peupleconstitution.blogspot.com/

Alors que les élections présidentielles et législatives de 2012 se dérouleront dans le contexte d’une crise aigüe de confiance vis-à-vis des élites, une opportunité exceptionnelle se présente pour refonder notre démocratie. Ce progrès est souhaité par une majorité de français de tous bords et de toutes conditions. Il est d’autant plus urgent que des décisions cruciales concernant notre souveraineté seront vraisemblablement prises prochainement dans le cadre de l’Union européenne.

Quelle est la réforme la plus modeste et la plus consensuelle qui permettrait de régénérer notre démocratie ? Un droit d’initiative populaire permettant de modifier la constitution. Voici en quoi consisterait un tel droit : si une proposition de modification de la constitution est soutenue par un nombre suffisant de signatures de citoyennes et de citoyens inscrits sur les listes électorales – par exemple un million de signatures réunies en 18 mois –, alors cette proposition devra être soumise par référendum à l’ensemble des citoyens. De plus, toute modification de la Constitution – même voulue par les élus – devra obligatoirement être soumise au référendum.

C’est à nous de faire en sorte que la refondation de la démocratie devienne un thème majeur des prochaines campagnes électorales, et que les candidats en lice se prononcent clairement sur ce thème.

Cette initiative émane de citoyens indépendants des partis. Si vous l’approuvez, parlez-en autour de vous, faites circuler cet appel à vos correspondants, contactez des personnes influentes dans les partis et les médias pour promouvoir ce projet politique au sens le plus noble du terme.

 

 

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 13:09

 

| Par Lucie Delaporte

 

Depuis que le Conseil d'Etat a retoqué l'arrêté ministériel sur la masterisation estimant que le ministère avait commis un « abus de pouvoir » sur cette réforme cruciale de la formation des enseignants, on attendait une réponse du côté de la rue de Grenelle. C'est par la voix du député UMP Jacques Grosperrin, par ailleurs auteur d'un rapport prônant la suppression des concours d'enseignement, que cette réponse vient d'arriver.


 Alors que le gouvernement était appelé à rouvrir les négociations sur cet épineux dossier, dont même les députés UMP disent qu'il a conduit à un immense gâchis, la proposition de loi déposée le 10 janvier arrive comme une habile parade pour sauver la réforme. Plus besoin, dès lors que les principes de la masterisation sont inscrits dans la loi, de consulter le Haut conseil à l'éducation. « C'est un simple toilettage technique pour se mettre en conformité avec le Conseil d'Etat», affirme le député Jacques Grosperrin.


 Mais en proposant de remplacer dans l’article L. 625-1 al. 1 du code de l'éducation la phrase « la formation des maîtres est assurée par les IUFM » par « elle est assurée notamment par les universités », la proposition de loi a déclenché une vague d'interrogations dans le monde enseignant. « Notamment »…, l'adverbe a mis le feux aux poudres. Graver dans la loi que la formation des enseignants est « notamment » du ressort des universités, ouvre la porte à d'autres acteurs, estiment en effet la plupart des syndicats enseignants. Pour le Snesup, c'est tout simplement le rôle « exclusif » des universités à former les profs qui serait ainsi supprimé. Par cette formulation, la loi laisse « la possibilité aux officines privées de prendre le relais, mettant ainsi en cause le lien enseignement-recherche consubstantiel d’une formation universitaire », affirme le syndicat dans un communiqué. Alors que la formation des enseignants a été déconstruite, pourquoi ne pas offrir au secteur privé une partie de ce service sur un plateau, et alléger, un peu, le fardeau de l'Etat ?


 Le scénario n'est pas absurde. « En détruisant la formation, on a créé un vide, souligne Patrick Gonthier, secrétaire général du SE Unsa. Comme la nature a horreur du vide et que les besoins vont exister, cela laisse de la place à l'enseignement catholique, mais aussi aux officines privées. »


 Fantasme sur un adverbe ? Le député Jacques Grosperrin affirme que la lecture des syndicats enseignants est erronée. « Nous n'avons pas du tout l'intention d'ouvrir la formation au privé, affirme-t-il. Par contre, si on supprimait l'adverbe "notamment", on exclurait de fait les écoles qui, à ce jour, proposent cette formation. Que faites-vous de Normale sup, de Sciences-po, de l'institut agronomique de Toulouse, de l'université de Lorraine (passée grand établissement, elle a un statut dérogatoire - ndlr) mais aussi des universités catholiques ?»


Du côté de Sauvons l'université, l'argument fait sourire. « Depuis quand Sciences-po forme les enseignants ? Ce n'est pas parce qu'on délivre un master qu'on forme les enseignants ! », s'étrangle Etienne Boisserie, président de SLU pour qui M. Grosperrin « maîtrise visiblement mal son sujet mais c'est sans doute pour ça qu'il est là ». Selon lui, la nouvelle rédaction proposée du code de l'éducation est une réponse directe à l'annulation par le Conseil d'Etat de la circulaire du 25 février 2010, qui comportait déjà une formulation ambiguë sur ce point. Plus qu'un simple « toilettage technique », la proposition de loi correspondrait plutôt à une vieille lubie de la droite de libéraliser ce secteur stratégique.


 La suppression du « cahier des charges » sur la formation des enseignants, remplacé par un simple « référentiel » dans la proposition de loi (article L. 625-1 alinéa 2), est, elle aussi, loin d'être anodine. Alors que le cahier des charges imposait des contraintes fortes sur la formation en terme d'horaires notamment, le référentiel est, lui, des plus souples. Chaque université, ou chaque officine privée, serait libre de proposer sa propre formule de formation dès lors qu'elle respecte un référentiel a minima. Une rupture inacceptable du cadre national, jugent les syndicats enseignants. « Enfin, c'est déjà un peu ce qui se passe aujourd'hui », concède Jacques Grosperrin lorsqu'on l'interroge sur ce risque. En ce sens, sa proposition de loi ne ferait qu'acter des distorsions qui existent déjà. Pas très rassurant.


 Soucieux d'aller vite sans doute, le gouvernement a poussé pour que la proposition soit examinée dans les plus brefs délais. « Cette question d'une extrême importance qu'est la formation des maîtres ne mérite pas d'être traitée ainsi », a prévenu en commission la députée communiste Marie-Hélène Amiable, très en pointe sur le sujet. « L'Etat renonce à tout engagement précis sur la formation des enseignants. Lorsque l'on met ça en lien avec l'autonomie des établissements, la possibilité de recrutement local ou la suppression à terme des concours…, on voit bien vers quel modèle on se dirige », assure-t-elle.


La proposition de loi devrait être examinée en commission dès le 8 février. Jacques Grosperrin, qui assure vouloir avant tout apaiser le débat, explique qu'il « auditionnera tout le monde » pour lever toutes les inquiétudes.


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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 13:02

 

| Par Edwy Plenel

 

Mediapart savait avoir été victime d’un espionnage policier sur ordre de l’Elysée. Nous l’avions écrit le 3 novembre 2010, ce qui nous avait valu une plainte de Claude Guéant (notre article “Espionnage d'Etat des journalistes : Monsieur le Président, cela vous concerne”). Puis, le bras droit de Nicolas Sarkozy a brusquement renoncé, le 30 juin 2011, par crainte du procès à venir (nos articles ici et ici). Quelques jours plus tôt, la preuve – les fameuses « fadettes » – des surveillances visant les téléphones de journalistes du Monde enquêtant sur les mêmes dossiers que Mediapart avait été apportée à la justice. Aujourd’hui, un livre d’enquête, L’Espion du Président (Robert Laffont), apporte de nouvelles révélations sur l’ampleur de cette surveillance attentatoire aux libertés fondamentales.

 

 

Mediapart va évidemment saisir la justice de ces faits nouveaux afin que toute la vérité soit faite sur cet espionnage et que ses auteurs en répondent, ceux qui l’ont ordonné comme ceux qui ont exécuté cet ordre illégal. Le livre des journalistes Olivia Recasens, Christophe Labbé et Didier Hassoux – les deux premiers travaillant au Point et le troisième au Canard enchaîné – est consacré à Bernard Squarcini, le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), issue de la fusion des Renseignements généraux et de la Direction de la surveillance du territoire.

Leur enquête montre avec minutie comment cette direction de la police nationale est devenue, sous la direction de ce policier totalement dévoué à Nicolas Sarkozy et sous couvert d’un secret défense favorisant une totale opacité, l’exécutante des missions de basse police du pouvoir politique, et plus précisément de la présidence de la République.

 

Bernard Squarcini, patron de la DCRI. 
Bernard Squarcini, patron de la DCRI.© (Reuters)

Les révélations de notre consœur et de nos confrères sont précises, factuelles et sourcées, avec notamment le témoignage « on » d’un policier, Joël Bouchité, qui fut patron des RG et qui est récemment devenu préfet de l’Orne après avoir été, jusqu’en juillet 2011, conseiller pour la sécurité à l’Elysée ! Une source qui ne peut donc guère être soupçonnée de médisances partisanes envers le pouvoir actuel…

Or Mediapart est longuement évoqué (pages 145 à 149) juste après que ce haut fonctionnaire, dans un témoignage recueilli le 16 août 2011, a été longuement cité, expliquant avec moult détails les « moyens parfaitement illégaux » utilisés pour surveiller les rédactions sous le règne de Bernard Squarcini auquel il reproche d’avoir « ancré dans l’imaginaire populaire que la DCRI était une police politique ».

« Début juillet 2010, écrivent les auteurs, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, organise rue du Faubourg-Saint-Honoré une réunion de crise pour riposter aux révélations sur l’affaire Bettencourt publiées sur Mediapart. Le journal en ligne piloté par Edwy Plenel, l’ancien patron de la rédaction du Monde, a sorti, quelques semaines plus tôt, les enregistrements pirates qui mettent en cause le ministre du budget et trésorier de l’UMP, Eric Woerth. L’Elysée prétend posséder un dossier produit par la Direction centrale du renseignement intérieur. L’information diffusée est de fait précise : le principal actionnaire de Mediapart est un évadé fiscal belge, propriétaire d’un restaurant à Paris dans le VIe arrondissement. »

En novembre 2010, nous avions vaguement évoqué, dans notre interpellation publique de Nicolas Sarkozy sur l’espionnage dont nous avions été la cible, ce tuyau crevé visant notre actionnariat dont nous avions appris qu’il avait été complaisamment diffusé dans certaines rédactions qui, évidemment, n’en avaient rien fait, tout simplement parce que rien n’est vrai. L’actionnaire principal de Mediapart, ce sont ses fondateurs salariés et, à notre connaissance, aucun évadé fiscal belge ou restaurateur parisien ne figure à notre tour de table. Désormais nous savons que cette calomnie venait de la DCRI qui fouinait tous azimuts autour de Mediapart, de ses journalistes et de ses actionnaires, à la demande de la présidence de la République.

Car les auteurs de L’Espion du Président se font ensuite plus précis. Immédiatement après avoir évoqué cette calomnie de basse police sur l’actionnariat de Mediapart, ils citent le témoignage d’un policier de la DCRI, recueilli le 30 juillet 2011 :

« David est catégorique. C’est la troisième fois que nous rencontrons cet officier de la DCRI. Avant de commencer à nous parler, il a pris soin de vérifier que nos téléphones portables étaient bien éteints. “La boîte a effectivement demandé, en 2010, un travail sur Mediapart et Plenel parce qu’ils énervent le Château, confirme-t-il. La demande venait de l’Etat-Major. Certains ont refusé mais on a su en interne que d’autres l’avaient fait.” Peut-être est-ce ce dossier, en l’occurrence un document de sept pages sur le financement du journal en ligne, que Claude Guéant a entre les mains cet été 2010. »

Mediapart va saisir la justice et demander réparation

A la lecture de ces révélations, qui confirment, précisent et prolongent nos propres informations de l’automne 2010, on comprend que Claude Guéant (portrait ici), après avoir joué les matamores en nous poursuivant en justice, ait brusquement renoncé, le 30 juin 2011, au procès prévu sur une durée de trois jours à l’automne 2011. Notre abondante offre de preuves et notre quarantaine de témoins annonçaient une belle bataille. Nous entendions bien faire le procès d’une présidence de la République qui piétine cette liberté fondamentale dont la presse est à la fois le symbole et l’instrument : le droit à l’information des citoyens.

 

Nicolas Sarkozy et Claude Guéant. 
Nicolas Sarkozy et Claude Guéant.© Reuters

Ce n’est que partie remise puisque, au vu de ces nouveaux éléments, Mediapart et ses avocats, Mes Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman, vont saisir la justice et demander réparation. Car ce que montre L’Espion du Président, c’est que nous ne connaissons encore qu’une petite partie de la vérité sur l’espionnage dont nous avons été victimes. Mediapart est en effet cité à plusieurs autres reprises sur l’inquiétude provoquée à l’Elysée et relayée auprès de Bernard Squarcini par nos constantes révélations sur les principaux scandales du quinquennat. Et les méthodes d’espionnage des rédactions par la DCRI, telles qu’elles sont décrites par ce livre, ne relèvent pas d’un dérapage occasionnel mais d’une violation systématique des libertés. Bernard Squarcini a d'ailleurs été mis en examen en octobre dernier dans le scandale de la surveillance téléphonique des journalistes du Monde.

Pages 64 à 67 du livre, les auteurs expliquent que l’affaire Takieddine/Karachi, ce feuilleton chroniqué avec entêtement par Mediapart, est « l’une des plus embarrassantes pour le Château » et constitue une priorité pour le patron du renseignement intérieur, chargé de « baisser les flammes sous les casseroles de la Sarkozie ». Mentionnant Bernard Squarcini par son surnom, ils ajoutent à ce propos : « Le Squale l’a toujours surveillée comme le lait sur le feu, ralentissant l’ébullition sans toutefois pouvoir l’empêcher. » Et de préciser : « Le site d’information Mediapart, qui était en pointe sur l’affaire Karachi, a fait l’objet en 2010 d’une enquête poussée du renseignement intérieur. »

Quant aux méthodes illégales, elles ont cette particularité, selon l’enquête des trois journalistes, d’avoir été généralisées au sein de la DCRI et non plus limitées à des équipes spéciales, à la manière de ce que fut la « cellule de l’Elysée » sous la présidence de François Mitterrand. « Sous Squarcini, peut-on lire pages 108 et 109, il n’y a pas de “brigade du chef”. Pas de groupe d’enquêtes réservées avec des hommes de main qui ne rendent compte qu’au patron dont ils exécutent, sans broncher, les commandes “un peu particulières”. Les juges peuvent toujours chercher à Levallois (où siège de la DCRI) un “cabinet noir”. Ils ne le trouveront pas. (…) Le système mis en place par le Squale paraît bien plus redoutable qu’autrefois. C’est la structure entière qui semble vicié. »

On apprend ainsi qu’une structure dénommée R1 se charge des « sonorisations », tandis qu’une structure R2 est chargée de « casser » les ordinateurs, « en clair, déverrouille les systèmes de sécurité qui empêchent d’accéder au contenu d’un PC ou d’un Mac ». Les auteurs citent un officier : « En quelques minutes, ils sont capables de siphonner l’intégralité d’un disque dur. » Ils poursuivent : « Régulièrement, un véhicule banalisé quitte la petite commune de Boullay-les-Troux dans l’Essonne, pour se rendre au 84, boulevard de Villiers à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Le chauffeur s’engouffre prestement dans le parking souterrain. Sa cargaison recèlerait comptes rendus d’écoutes, identifications téléphoniques et autres e-mails interceptés à l’insu de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, la CNCIS. »

Les auteurs disent bien que c’est à Boullay-les-Troux que s’opèrent les « écoutes off » de la DCRI, sous l’égide de la sous-division R, alors que « les écoutes légales » le sont sous la houlette de deux divisions, la J (écoutes judiciaires) et la P (écoutes administratives). 

Le livre parle également des cambrioleurs de la DCRI, affectés à la sous-division L, et des « serruriers du net ». « Des informaticiens capables de voyages dans le temps en retrouvant tout ce qui a été tapé sur un clavier jusqu’à un million de caractères en arrière ou d’aller aspirer, à travers la Toile, le contenu du disque dur d’un ordinateur sans laisser de trace. Pratique, lorsqu’on veut par exemple mettre la main sur les épreuves d’un livre embarrassant pour le Château. »

Le témoignage de Joël Bouchité est à replacer dans ce contexte. L’ex-conseiller sécurité de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui préfet de l’Orne, affirme : « [Squarcini] a aussi recréé à son côté une petite cellule presse. Des mecs chargés de se rancarder sur ce qui se passe dans les journaux, les affaires qui vont sortir, la personnalité des journalistes. Pour cela, comme pour d’autres choses, ils usent de moyens parfaitement illégaux. Leur grand truc, c’est de voler des adresses IP, la carte d’identité des ordinateurs. Ils épient les échanges de mails, les consultations de sites. Ils sont alors au parfum de tout. Si nécessaire, ils doublent en faisant des fadettes. » De plus, Joël Bouchité affirme que Bernard Squarcini a conservé « des camions d’archives » visant « notamment des personnalités politiques et des journalistes » 

« Je ne m’intéresse pas aux journalistes mais à leurs sources », objecte le patron de la DCRI cité par les auteurs. Or c’est bien là l’aveu d’une atteinte à la démocratie : car ce sont bien les sources des journalistes qui incarnent le droit d’alerte des citoyens. Dès lors, l’on comprend mieux, à la lecture de L’Espion du Président, l’épisode des mystérieux cambriolages dont divers journaux, parmi lesquels Mediapart, ont fait l’objet en 2010 (notre article ici).

Le même David, qui est si précis sur le dossier de sept pages sur Mediapart concocté pour l’Elysée par la DCRI, confie en effet : « Maintenant, on n’a plus besoin de partir avec l’ordinateur, on siphonne le contenu à distance. Il y a des gens à la section R qui font ça très bien (…) En revanche, si vous voulez donner un signal, lancer un avertissement, voler un ordinateur est une façon d’intimider les sources, en leur signifiant que leur contact est ciblé. C’est un travail qui peut être sous-traité. Les services ont tous dans leur carnet d’adresses une boîte privée prête à bosser pour eux. »

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Lire également sous l'onglet "Prolonger" des déclarations de Bernard Squarcini et de Claude Guéant.

 

L'Espion du Président, au cœur de la police politique de Sarkozy, par Olivia Recasens, Didier Hassoux, Christophe Labbé.

Editions Robert Laffont, 285 pages, 19 euros

 

 

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 12:56
Rédigé par Frédéric Ploquin - Marianne le Mercredi 18 Janvier 2012
Les chiffres de la délinquance sont bons, c'est le ministre de l'intérieur qui le dit. Trucage ?

 

Délinquance : ce que cache le sourire satisfait de Claude Guéant
Avant même qu’il ne présente les chiffres de la délinquance, le sort de Claude Guéant était scellé : l’opposition lui taillerait un costume de grand maquilleur. Le ministre de l’Intérieur a raison de protester, car il se contente de présenter les chiffres que lui fournit l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Lequel observatoire, dirigé par Alain Bauer, criminologue en chef, ne fait rien d’autre que de mouliner le plus scientifiquement possible les chiffres transmis mois après mois par les services de police et de gendarmerie. Au sens premier du terme, ni Guéant, ni Bauer ne truquent quoi que ce soit. 
L’affaire est plus complexe que cela. Comme le remarque justement le député socialiste Bruno Le Roux, ce que l’on présente à l’opinion comme les chiffres de la délinquance ne sont rien d’autre que le reflet de l’activité de la police et de la gendarmerie, laquelle se décide au jour le jour dans les bureaux des états majors. C’est la première grande incompréhension. La présentation officielle des chiffres est tronquée parce qu’elle fait systématiquement l’impasse sur la manière dont ils sont « cuisinés » au quotidien dans les services. Des services où dix ans de sarkozysme policier ont laissé plus que des traces : c’est toute une culture du résultat qui s’est enracinée dans les commissariats et les gendarmeries, avec la certitude que tout bilan négatif entraine automatiquement les foudres de l’échelon supérieur, parfois une sanction publique, une mutations non désirée, exceptionnellement des vexations. 
Pas besoin pour le ministre de tripatouiller les statistiques : policiers et gendarmes ont été formatés pour présenter celles qui ne fâcheront pas. Un art qui s’exerce au quotidien dans l’ombre de la salle des machines, loin des regards de la presse et du public. 
« Le ministère de l’Intérieur a été mis en coupe réglée par le tandem Sarkozy-Guéant, résume Bruno Le Roux. Ils ont installé une ambiance telle que chacun cherche à plaire ». 
Le chiffre proposé mardi 17 janvier à la presse par le ministre de l’Intérieur est presque un chiffre parfait : la délinquance ne baisse pas de manière indécente, mais de 0,34 %, ce qui permet à Claude Guéant d’afficher le sourire des bons jours et de revendiquer neuf années de baisse d’affilée. 
Les cambriolages d’habitations principales ont explosé en 2011 (+17,1 %), les homicides volontaires donnent le tournis, avec une hausse de 10,1 %), les violences contre les personnes « se sont accrues de plus de 22 % au cours de la décennie », comme le remarque François Rebsamen, sénateur-maire PS de Dijon… mais le ministre est « satisfait ». Avec un bémol tout de même, puisque Claude Guéant reconnaît lui-même publiquement les limites du « magic number », comme le député PS Jean-Jacques Urvoas appelle le chiffre global de la délinquance, dont il assure qu’il aura servi pour la dernière fois le 17 janvier 2011. Les révolutions, le ministre de l’Intérieur n’est pas contre, mais après lui.
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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 12:51
Marianne - Tefy Andriamanana - Marianne | Jeudi 19 Janvier 2012 à 12:01

 

Courroye, Squarcini, deux proches du chef de l’Etat, deux pontes de la police et de la Justice mis en examen. Sans oublier les autres amis de l’Elysée mis en cause à des degrés divers dans d’autres affaires judiciaires.



Cette fois, le procureur de Nanterre Philippe Courroye sera du côté des accusés. Il vient d’être mis en examen pour « collecte illicite de données à caractère personnel » et « violation du secret des correspondances » dans l’affaire des écoutes du Monde. Il a d’ores et déjà fait appel de cette décision. Le magistrat est accusé d’avoir demandé à l’IGS d’examiner les fadettes de deux journalistes du quotidien pour savoir s’ils étaient en contact avec la juge Isabelle Prévost-Desprez, son ennemie jurée, dans le cadre de l’affaire Bettencourt. 
 
Le procureur Courroye, proche de l’Elysée, a exclut de démissionner et, n’étant pas sous contrôle judiciaire, il reste libre d’exercer ses fonctions. Une première audition prévue en octobre avait dû être reportée. Il fallait en effet attendre une décision de la Cour de cassation, rendue en décembre, confirmant l’illégalité de l’enquête sur les fadettes pour pouvoir engager des poursuites contre le magistrat.
 
Dans l’autre volet des écoutes du Monde, c’est un autre fidèle de Sarkozy qui a été mis en examen. En l’occurrence, Bernard Squarcini, patron du renseignement intérieur, pour les motifs d’« atteinte au secret des correspondances », « collecte illicite de données » et « recel du secret professionnel ». Il a lui aussi écarté toute démission et conservé la confiance de l’Elysée et de la Place Beauvau. Dans cette même affaire, Frédéric Péchenard, un autre ami du chef de l’Etat, a été entendu comme témoin assisté : il avait admis être le donneur d’ordre de Squarcini.

Casseroles

 
Dans la même affaire, le préfet Michel Gaudin, également proche de Guéant et Sarkozy, est accusé d’avoir suspendu deux fonctionnaires sur la base d’éléments d’une enquête judiciaire dont il n’avait pas à avoir connaissance. Il a été entendu comme témoin assisté dans ce dossier. Mais là aussi, Claude Guéant a défendu ses troupes.
  
Un soupçon d’impunité pour les puissants plane au dessus de l'Elysée. A des degrés divers, Squarcini ou Courroye, tous deux proches du chef de l'Etat, sont accusés d’avoir utilisé leur pouvoir à des fins personnelles et de bénéficier de protections au plus haut. Mais d'autres n’ont pas eu cette chance.
 qui secoue la Sarkozie concerne l’IGS. La police des polices, déjà impliquée dans l’espionnage du Monde, est accusé d’avoir monté un faux dossier contre plusieurs fonctionnaires de la préfecture de police de Paris dont Yannick Blanc, ex-directeur de la police générale et chargé à ce titre des questions d’immigration. 

Une « République irréprochable » ?

Si Courroye garde son poste et n’a subi, pour l’instant, aucune sanction disciplinaire, la juge Prévost-Desprez a été convoquée par le président de la Cour d’appel de Versailles suite à ses propos sur d’éventuelles remises de fond à Nicolas Sarkozy. Et les enquêtes concernant les dérives de la Sarkozie semblent avancer sur un train de sénateur. Dans l’affaire de l’IGS, le parquet et le ministère de la Justice avaient bloqué en 2009 une première enquête sur les méthodes du service. Et Eric Meillan, patron de l'Inspection au moment de l'affaire, n’a pas encore été entendu. A l'inverse, deux fonctionnaires faussement accusés sont toujours suspendus et Yannick Blanc a été éjecté de son poste en 2008. 

Lors de son élection, Nicolas Sarkozy a voulu effacer les pages des années Chirac (la Mairie de Paris, le financement du RPR) et Mitterrand (les écoutes, l’affaire Pechiney…). Se présentant comme l’homme de la rupture, il a alors sorti son slogan de la « République irréprochable  ». Mais lorsque son clan est impliqué dans des affaires judiciaires, il fait la sourde oreille et protège les siens contre vents et marées. A croire que la loi n’est pas forcément la même pour tous.
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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 12:44
Nicolas Sarkozy, la spirale de la déroute

 

 

Rue89 - Arrêt sur images 19/01/2012 à 09h47
Fondateur d'@rrêt sur images
Daniel Schneidermann

Honte sur le matinaute ! J'avais laissé passer sans la voir une interview fondamentale, celle de Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, à Libération lundi dernier. Oui, lundi dernier. Patrick Cohen la citait ce jeudi matin, sur France Inter, au ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Il est exceptionnel qu'une interview survive quatre jours à la frénésie des agendas.

Le Maire reconnaît des erreurs

Que disait donc Le Maire, qui justifie ce passage à la postérité ?

« Il faut avoir l'humilité de reconnaître que dans ce que nous avons fait, il y a eu de vraies réussites, mais aussi des échecs. »

Waowww ! Le Maire ne précisait pas quels sont ces échecs, et on ne le lui demandait pas. Mais cette seule reconnaissance est assez transgressive, pour servir de coin aux journalistes qui le voudront, afin de faire craquer la Sarkozie en déroute.

Des coins, on pourrait en trouver d'autres, comme cette vidéo virale de la campagne 2007 qui resurgit, et dans laquelle Sarkozy reconnaissait à l'avance comme un échec de ne pas faire redescendre le chômage à 5% de la population active. « Et c'est aux Français d'en tirer les conséquences », reconnaissait-il alors avec un admirable fair play.

 

 

Chiche qu'on la lui repasse ! Et il est probable qu'on en découvre encore beaucoup d'autres, tant est irrésistible la dynamique de la déroute.

Les plus vieux matinautes, familiers des présidentielles, savent reconnaître et apprécier la spirale familière de la fin janvier, celle de la déroute du favori déchu. Giscard en 81, Barre en 88, Balladur en 95 : certitudes qui se craquèlent, suffisance qui sonne soudain creux, déballonnement des entourages, confidences ravageuses de moins en moins « off », sauve-qui-peut général.

L'autonomie des universités, fierté de Sarkozy

Compte tenu de la personnalité de l'actuel titulaire, la déroute 2012 promet une saveur particulière, dont donne un avant-goût l'escamotage en catastrophe, lors du « sommet social » de mercredi, des deux fusées de détresse du début d'année, la « TVA sociale », et le fameux « pacte compétitivité emploi ». Cohen demandait à Guéant quel serait le principal sujet de fierté de Sarkozy. Surprise : il n'était ni économique ni sécuritaire, c'était « l'autonomie des universités ».

Et le principal échec, donc ? Débat sur l'identité nationale ? Discours de Grenoble ? Guéant éludait encore, prêt à mourir droit dans ses bottes. Tiens, un grand geste d'altruisme. Si le pouvoir acculé cherche à tâtons l'impossible discours, nous avons un modèle pour lui. Il est là. Et pour passer commande, c'est ici.

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 12:38

 

Le battle Rue89-Causeur 18/01/2012 à 23h42
Pascal Riché
Redchef Rue89Envoyer l'article par email
 

 

Claude Guéant le 2 décembre 2011, lors d'une conférence de presse au ministère de l'Intérieur (Gonzalo Fuentes/Reuters)

« Naturalisation » est un beau mot de notre langue. Issu du vocabulaire botanique, il désigne un processus « naturel », celui de l'acclimatation. L'idée étant que tout étranger vivant sur le territoire a naturellement vocation à devenir français. Que la France est une terre d'accueil, qu'elle a les bras ouverts. Et que les étrangers eux aussi ont droit à l'égalité.

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, lors de sa présentation des résultats de sa politique migratoire, le 10 janvier, a dégradé ce beau mot. Il lui a retiré son triple A, il en a fait une « nturlistion ». Comment ? En se réjouissant, chiffres à l'appui, d'en avoir réduit le nombre.

« Je signale que l'ensemble des actions conduites en 2010 et 2011 a conduit à une baisse de 30% des naturalisations en 2011. Le chiffre est passé de 94 500 en 2010 à 66 000 en 2011. »

Guéant se félicite du recul des naturalisations

Regardez donc, nous dit ainsi Guéant, comme nous savons dire « non » à tous ces gens qui demandaient à devenir des Français ! Dire « non »... un travail très compliqué. Et Claude Guéant promet d'aller plus loin encore, dans cette politique difficile, car la loi permet désormais d'exiger dès 2012 un niveau de français supérieur à celui qui était demandé jusque-là.

Une coloration policière et punitive

Rue89-Causeur, le battle : quinzième round

Chaque semaine pendant la campagne, Yahoo confronte les éditos de Rue89 et Causeur sur un même thème. Cette semaine, Pascal Riché contre Marc Cohen sur Claude Guéant et ses chiffres.

 

Le fait que la naturalisation soit passée, sous Sarkozy, dans le champ de compétences du ministère de l'Intérieur préparait déjà cette politique du chiffre. Depuis la monarchie, les naturalisations relevaient du ministre de la Justice : le « Garde des sceaux », celui qui veille symboliquement le « grand Sceau de la France ». Depuis le 1er juillet 2010, les préfets peuvent refuser un dossier de naturalisation, sur des critères qui varient forcément d'un département à l'autre. Dans les consignes, l'objectif n'est plus de naturaliser, mais de refuser de le faire. La politique de naturalisation prend une coloration policière et punitive. 

« Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l'objectif n'est plus de favoriser les naturalisations mais de les freiner et de les sélectionner par l'origine », commente l'historien Patrick Weil, spécialiste de l'immigration, dans un livre collectif qu'il a dirigé, « 80 propositions qui ne coûtent pas 80 milliards » (éd. Grasset). Selon lui, on assiste ainsi à « une lente dénationalisation, une “désintégration” calculée de notre politique de la nationalité ».

Dans le bilan du sarkozysme, la politique vis-à-vis des étrangers restera comme la plus indigne de son quinquennat. Cela a commencé avec Brice Hortefeux, l'ami intime du Président, qui a le premier claironné des objectifs quantitatifs. Hortefeux ne cache pas aujourd'hui que ce chiffrage participait du « message » qu'il fallait alors lancer (en direction de l'électeur du Front national, bien sûr). Lorsque Nicolas Sarkozy par la suite fouettait ses ministres pour qu'ils participent au débat sur l'identité nationale, c'était aussi au nom du « message » : « Je veux du gros rouge qui tache ! » disait-il.

La naturalisation n'est plus une fête

Le « messager » a aujourd'hui le visage gargamélien de Claude Guéant, qui va plus loin encore que son prédécesseur, comme l'a montré sa volonté de s'en prendre aux diplômés étrangers dans une circulaire tellement scandaleuse qu'il a dû, face au tollé, reculer.

Au début de sa présentation sur les résultats de la politique concernant l'immigration et les naturalisations, Guéant a bien sûr récusé suivre une « politique du chiffre » : « Si nous voulons fixer des objectifs, il faut les quantifier », a-t-il argué. Mais l'ensemble de ses propos démentait son vertueux préambule. Une de ses phrases qui dit tout de cette obsession comptable :

« Notre politique ne se réduit pas à des chiffres, même quand à l'image de cette année 2011, j'y reviendrai dans un instant, ils sont très bons. »

Ces objectifs qu'il se fixe n'ont souvent pas de sens, sinon de battre le chiffre précédent. Une des premières choses que fait Guéant, en arrivant au ministère, est même de relever légèrement l'objectif annuel des « mesures d'éloignement » (expulsions, dans la novlangue du ministère) de 28 000 à 30 000. « Non pas par soucis de performance, mais parce que c'était nécessaire, vu la pression à laquelle nous sommes confrontés », précise-t-il. La pression, bien sûr...

Cette même approche du « record à battre » touche désormais l'accès à la nationalité française : faudra-t-il chaque année surpasser le nombre des refus ? La naturalisation n'est plus une fête, c'est une mesure de police.

 

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