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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 16:33

 

Marianne - Jeudi 30 Août 2012 à 05:00

 

Super No
Quadra d’origine lorraine, travailleur de l’informatique, et écologiste tendance... En savoir plus sur cet auteur

 

Superno a lu «L'Empire de la honte» de Jean Ziegler. Comme lui, notre blogueur associé trouve ridicule l'expression «garder la confiance des marchés» qui n'est rien d'autre, selon lui, que la traduction de la soumission des peuples aux désirs des «banksters».

 

(Jean Ziegler, 2011 - BALTEL/SIPA)
(Jean Ziegler, 2011 - BALTEL/SIPA)
C’est la rentrée ! Il est donc plus que temps d’interrompre ma longue léthargie estivale….

Sur France Inter hier matin, ça démarrait fort : ils avaient invité Jean-Claude Trichet, cet odieux nabab qui n’a pas son pareil pour te faire sentir qu’il fait partie des Maîtres du Monde, alors que toi, pauvre déchet, déjà que tu ne comprends rien à la finance, tu devrais t’estimer heureux qu’il daigne te parler afin de tenter de te sortir de ton ignorance crasse.

Il n’a pas fallu dix minutes pour rentrer dans le vif du sujet : à la question bateau de Patrick Cohen, du style : « Mais ne pensez-vous pas que plonger l’Europe dans le marasme et la récession soit un remède pire que le mal ? » L’autre, bouffi de ses certitudes, ne se démonte pas, et répond froidement que non, bien au contraire, que c’est exactement ce qu’il faut faire, puisque c’est la seule solution pour que les pays qui « dépensent plus que ce qu’ils gagnent » (quel mépris ! il aurait été plus honnête et pertinent de dire « dont mes potes Maîtres du Monde ont asséché toutes les recettes pour les obliger à supprimer l’État ») regagnent « la confiance des Marchés » (Rhââââĥ !)

Il se trouve que lors de ces vacances, j’ai notamment lu un livre (“l’Empire de la Honte” de Jean Ziegler ) dont « la confiance des marchés » est un des thèmes principaux. L’auteur, bien connu ici, fut jusqu’en 2008 « rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation », du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. En clair, chargé de faire en sorte que le moins possible de personnes et particulièrement d’enfants meurent de faim dans le monde. Il a la particularité rare d’avoir osé dénoncer les multinationales (de l’agroalimentaire et de la pharmacie notamment) qui ont démontré que la mort de milliers d’enfants leur importait moins que les bénéfices qu’ils ramenaient à leurs actionnaires.

« Banksters »

Ce livre est totalement consacré aux effets catastrophiques de la dette (et des remèdes de cheval mis en œuvre pour la résorber) sur les peuples du « Tiers Monde ». Mis devant l’obligation de rembourser une dette souvent odieuse (c’est à dire contractée sans raison valable et souvent par corruption des dirigeants des pays concernés),  « réorganisés » par le FMI qui brade aux multinationales les ressources du pays, obligés de vendre leurs matières premières (café, cacao…) à un prix qui ne leur permet pas de vivre, mais devant acheter des machines ou des services au prix fort à d’autres multinationales, les États n’ont plus un radis à consacrer aux pauvres, même lorsqu’ils meurent de faim par centaines de milliers.

Citons Ziegler :

« S’il est une expression qui m’a toujours révulsé, c’est bien celle de “confiance des marchés”. Pour ne pas être attaqué, dévasté, mis à genoux par le capital financier mondialisé, un peuple doit – par sa conduite économique – gagner la “confiance des marchés".

Mais comment mérite-t-on cette
“confiance” ? Tout simplement en se soumettant corps, esprit et âme au diktat des cosmocrates. C’est à cette condition, et à cette condition seulement, que les maîtres de l’empire de la honte concèdent leur collaboration aux peuples prolétaires. »

Ça ne vous rappelle rien ?

Jean Ziegler détaille ensuite comment ces maîtres de l’empire de la honte ont dézingué Salvador Allende au Chili. Cet irresponsable cuistre n’avait rien trouvé de mieux que de prendre des mesures de Gauche (nationalisation des mines de cuivre, réformes sociales, impôt sur les sociétés transcontinentales…), il fallait agir.

Le complot impliquait la société ITT, aujourd’hui éclatée en morceaux mais qui était à l’époque la plus grosse multinationale du monde, des trusts miniers, les politiciens (Nixon, Kissinger), la CIA… Chacun sait comment Allende fut assassiné le 11 septembre 1973, 3 ans après son arrivée au pouvoir.

Ziegler conclut :

« Salvador Allende et son Unité populaire n’avaient pas su gagner la “confiance des marchés”

On sait aussi comment Allende fut remplacé par la dictature militaire de Pinochet, un gars raisonnable qui allait permettre l’éclosion du néolibéralisme, notamment en ramenant à la raison tous ceux qui auraient eu l’outrecuidance de contester le système d’une manière ou d’une autre. Mais qu’importent la torture et les assassinats, puisque les marchés étaient en pleine confiance… C’est bien le principal, non ?

Autre exemple, d’autant plus parlant qu’il est chronologiquement beaucoup plus proche. Il s’agit de l’attitude par rapport à la dette de l’emblématique ex-président brésilien Lula. Un vrai mec de Gauche, sur le papier. Pas un Hollande. Un prolétaire, un vrai. Né dans une famille nombreuse d’ouvriers agricoles, et qui a personnellement connu la famine. « Monté » à la ville, vivotant de misérables boulots dans la rue. Devenu ouvrier de l’automobile, puis syndicaliste, avant de fonder le PT (Parti des travailleurs), qui l’amènera au pouvoir.

Certains savaient avant 1981 que Mitterrand n’était pas de Gauche, et qu’il trahirait. Ils avaient raison.
Aujourd’hui, tout le monde ou presque sait bien que Hollande n’est pas de gauche, sinon de la trop fameuse « gauche de droite », et qu’il trahira. Une bonne partie de ceux qui ont contribué à son élection n’ont voulu qu’éviter la prolongation de cette mascarade que fut le sarkozysme.

Mais Lula était insoupçonnable.

Lula a été élu en 2002, après deux décennies de dictature militaire, suivies par une période presque aussi longue d’un pouvoir de droite libérale vendu aux banksters.

Cette période est décrite dans les manuels d’histoire-géo comme « le miracle économique brésilien ». Les représentants de l’empire de la honte font acheter aux généraux brésiliens un arsenal dantesque, sous le prétexte, 1000 fois réutilisé ici ou là depuis, de « Sécurité Nationale ».

Pire, sous la conduite du ministre des finances Delfim Neto, cheval de Troie des banksters (comme on en trouve aujourd’hui en Grèce ou en Italie), le Brésil se dote d’une quantité phénoménale de grands équipements (routes, ponts, ports, matériel d’exploration pétrolière…), sans avoir le moindre sou pour les payer. Comme les armes, tout est acheté à crédit. Les militaires au pouvoir acceptent d’autant plus facilement qu’ils touchent des millions de commissions sur des comptes dans les paradis fiscaux.

Le changement, c’est maintenant ?

Pendant cette période, le Brésil massacre la forêt amazonienne en défrichant l’équivalent de deux fois la surface de la France. 90% de ces nouvelles surfaces sont concédés aux multinationales qui y feront pousser des hévéas pour leurs pneus ou du soja pour nourrir les vaches occidentales…

Trente ans après, à l’horizon 2000, le Brésil est exsangue, toutes ses richesses partent en « remboursement de la dette », et sa population, privée de toute aide sociale, meurt de faim par milliers. Des favelas monstrueuses se développent anarchiquement autour des grandes villes (que le Brésil tentera de cacher à la face du monde lors des Jeux Olympiques de 2016).

Que fait alors le gouvernement de droite ? Rien. Il promet aux banksters de « payer la dette ». Et restreint encore davantage le peuple.

Au contraire, dans la période pré-électorale, le parti de Lula fait de la défense du peuple son cheval de bataille. Il promet notamment un audit de la dette. Historique !

Son prédécesseur avait déjà bien tendu le rectum (enfin, celui de la population pauvre) en garantissant aux banksters un excédent budgétaire (« superavit ») minimal de 3,5%, destiné au remboursement de la dette !

Je précise qu’on parle bien ici d’excédent budgétaire ! En effet, tant que le bankster a confiance dans la capacité du pays créancier à honorer les échéances de sa dette, il se contente des nouveaux crédits que l’État doit contracter pour payer les anciens. Mais si le bankster commence à craindre pour ses pépètes, il se fait menaçant et exige le dégonflage de la dette, ce qui suppose un excédent budgétaire.

Avant même son arrivée au pouvoir, Lula est menacé de toutes parts, et doit donner des gages : non seulement il ne fera pas d’audit, mais le nouveau ministre des finances, Palocci, qui finira d’ailleurs par tomber en 2011 pour des faits de corruption datant de 2005 et 2006, augmentera le montant minimal de l’excédent à 4,25% !!! On peut difficilement faire plus parfait demi-tour et montrer plus clairement son allégeance aux banksters.

Par la suite, jamais Lula n’est revenu sur la dette. Il a préféré la payer, et continuer à défricher, à livrer ses terres aux multinationales avides.

Je refais un saut de dix ans, et je change de continent. Bienvenue en Europe, en 2012. Nos politiciens félons s’apprêtent à leur tour à tendre notre rectum aux banksters en gravant dans le marbre l’obligation d’une stupidité et d’un renoncement absolu, de ne pas faire plus de 0,5% de déficit.

Après avoir feint de le critiquer pendant la période électorale, Hollande et ses « socialistes » ont tourné jaquette et s’apprêtent maintenant à voter en l’état le « traité Merkozy », alias TSCG. En arguant d’un chimérique et grotesque « volet de croissance » qu’il aurait arraché à Merkel…

Ce traité félon, non content de plonger à coup sûr l’Europe encore plus profondément dans la récession, va définitivement délocaliser la conduite de notre économie à Bruxelles, sous la férule de la sinistre Troïka (Commission, BCE, et le sempiternel affameur des peuples, le FMI de DSK et de Lagarde) et la mettre sous la coupe des banksters, qui ne se priveront pas de piller et mettre en pièces nos derniers Services Publics et prestations sociales.

Pas de vraie surprise, on se souvient de François Hollande se rendant à Canossa Londres pour regagner la « confiance des marchés » en perdition après quelques « débordement gauchistes », promptement remis dans le droit chemin.

On n’a rien à gagner à se soumettre à ces gredins. Il ne devrait y avoir qu’un seul mot d’ordre : résistance ! En ne perdant pas de vue que ces gens sont dangereux et ne reculeront devant rien. En Grèce, ils ont déjà baissé les salaires des fonctionnaires de 30%, comme les retraites. Et ce n’est qu’un aperçu de leurs capacités de nuisance. Le sort réservé à Allende ou aux victimes de Pinochet en témoigne, tout comme les millions d’enfants morts de faim, victimes des banksters, du FMI et des multinationales de l’agroalimentaire ou de la pharmacie.

Pour résister, on n’a que le parti « socialiste ». Quelle dérision ! On dirait que son seul but est de susciter l’espoir avant de trahir, foirer, et de faire le lit de la droite, dont les crocs s’affûtent déjà à l’horizon de 2017. Vous les entendez, les Fillon, les Copé, sans oublier Sarkozy, qui pourraient s’imposer comme un recours ? Ces cyniques amis des milliardaires qui, s’appuyant sur l’échec de la « gauche », n’auraient plus qu’à finir le boulot des banksters par une « politique de droite » ?

Le nucléaire, les Roms, le TSCG et la « confiance des marchés »… La coupe est déjà pleine. Le changement, c’est maintenant, mais c’est où ?

 

«Garder la confiance des marchés», drôle d'idée...
Lire d'autres articles de SuperNo sur son blog.

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 16:25

 

Jeudi 30 Août 2012 à 05:00

 

Mathias Destal et Hervé Nathan - Marianne

 

Pour l’ouverture de l’université d’été du Medef, mercredi 29 août, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a prononcé un long discours destiné à rassurer le patronat. Une opération séduction rondement menée au prix de concessions appréciées.

 

(Jean-Marc Ayrault est le premier chef de gouvernement à sonner la rentrée du Medef depuis sa création, en 1998 - Jacques Brinon/AP/SIPA)
(Jean-Marc Ayrault est le premier chef de gouvernement à sonner la rentrée du Medef depuis sa création, en 1998 - Jacques Brinon/AP/SIPA)
Jean-Marc Ayrault est allé à Canossa. Pour le premier jour de l’université d’été du Medef organisée sur le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas, du 29 au 31 août, le Premier ministre s’est fendu d ’un discours  de plus de trois quarts d'heure destiné à nouer une relation positive, forte, durable avec le patronat. 
 
«Il nous a fait une déclaration d’amour», plaisante Geoffroy Roux de Bézieux, président de Virgin Mobile et vice-président de la fédération des Télécoms. Et pour marquer un peu de malice, il ajoute «avec son charisme habituel». Car de l’avis général, le Premier ministre a en effet réussi à être aussi ennuyeux que lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée. 
 
Cela baille ferme dans la salle et les applaudissements sont juste polis. «Jean-Marc Zéro, le premier ministre qu’il vous faut», brocardait, vachard, un membre du Medef. «C’était de la langue de bois totale, persifle le patron d'une entreprise spécialisée dans l’achat et la revente d’or et président de la chambre syndicale des négociants d'or, Gilles Rebibo. Il peut nous draguer autant qu’il veut mais c’est comme avec une femme, on a beau la séduire merveilleusement bien, elle attend des preuves de sincérité.»
 
Le Premier ministre en a fait des tonnes dans l’appel aux patrons, qui avaient fait savoir dans des rencontres précédentes qu’ils projetaient de ne pas se rendre aux négociations sociales si le gouvernement socialiste ne revenait pas à de meilleurs sentiments envers les entrepreneurs.

«L’accident de juillet est clos»

Le Medef n’a pas digéré que la négociation engagé sur la compétitivité et l’emploi sous Sarkozy soit balancée aux oubliettes. «C’est dans un esprit d’ouverture et de confiance que je viens devant vous, attentif aux difficultés que vous rencontrez et à vos propositions», a lancé Jean-Marc Ayrault devant les chefs d’entreprise à l’affût de la moindre maladresse. 
 
Se sachant attendu au tournant, Ayrault a pris soin de n’aborder aucun sujet susceptible de fâcher l’auditoire. Rien sur la taxation des revenus supérieurs à 1 million d’euros, rien non plus sur les licenciements boursiers, rien sur la pénalisation des entreprises qui abusent de la précarité… Non, l’objectif est tout autre : affirmer la volonté du gouvernement de surmonter les défis économiques qui attendent le pays au côté des entreprises et de leurs cadres dirigeants.
 
Le poing socialiste a donc bel et bien été tendu en direction des chefs d’entreprise, «en première ligne dans l’effort de redressement de notre pays». Ainsi Jean-Marc Ayrault a-t-il évoqué la future réforme fiscale qui, assure-t-il, «visera à améliorer le financement de l’économie, l’investissement et la compétitivité des entreprises.» Dans l’amphithéâtre, les participants opinent du chef, satisfaits.
 
«Pour peser en Europe et dans le monde, la France doit redevenir durablement compétitive», poursuit-il. Pour cela, pas question, «d’ajouter de nouveaux freins à la conduite des entreprises». L’opération séduction atteint son apogée.
( WITT/SIPA)
( WITT/SIPA)

 

Le passage sur le financement de la protection sociale conclut l’opération : «Il ne doit plus peser aussi fortement sur le travail (…) Nous définirons, début 2013, un nouveau modèle de financement, plus favorable à la compétitivité des entreprises». Le Premier ministre, qui avait évité d’évoquer la question des coûts du travail en conclusion de la Grande conférence sociale de juillet, répare les dégâts. 
 
«Nous nous étions quittés en juillet, après la Grande conférence sociale, sur une mésentente, confie la patronne du Medef, Laurence Parisot, quelques instants après le discours de son invité. Les signaux de l’époque étaient très négatifs. Mais aujourd’hui, le discours est radicalement différent. L’accident de juillet est clos. Nous sommes dans une phase de travail et de bonne volonté de part et d’autre.»
 
Parisot est aux anges, ou presque. «Le discours du Premier ministre est important pour nous, mais cela dépasse le patronat et le Medef, confie-t-elle. Bien des orientations nous conviennent : la référence à la compétitivité, l’intégration européenne, l’objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB, les négociations sur l’emploi et le marché du travail. Maintenant nous attendons la mise en œuvre. Les arbitrages ne sont pas faits. Le président de la République a des décisions difficiles à prendre. Nous sommes dans l’expectative. En octobre, nous serons fixés.» La centrale patronale devrait donc participer aux négociations sur l’emploi et la sécurisation des licenciements.
 
Satisfaite des signaux envoyés par le socialiste Ayrault, la présidente du Medef a toutefois relevé un oubli dans son discours, qui, selon elle, a son importance : «Le Premier ministre n’a jamais prononcé le mot flexibilité.» Encore un petit effort Monsieur le Premier ministre et le mariage sera définitivement scellé.
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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 21:38

 

 

 


 

De fil en aiguilles …

 

Arnaud Montebourg est un grand comédien. L'homme peut alterner les rôles et les masques. J'en avais décrit les grimaces le temps d'un meeting où il démontra son talent ! Cette fois, il a joué le grand jeu pour tromper son monde et gruger la presse dans son ensemble : «  Le Nucléaire est une filière d'avenir ! »

 

Fermons le ban et laissons les écologistes s'étrangler d'indignation. Ils ont voulu épouser le Parti Socialiste pour sa dot en oubliant qu'il fallait se coucher ensuite. Jérémiades bien hypocrites maintenant, tant pis pour eux, ils seront éternellement les cocus de ce mariage contre nature. Nous n'allons pas pleurer sur leur sort maintenant que la liste de mariage a été copieusement garnie de sièges et de postes...

 

C'est au peuple de gauche, celui qui n'a rien demandé pour les beaux yeux d'une rose fanée que nous venons ici remonter le moral en décryptant la communication complexe et ambiguë de notre prêcheur bourguignon. Le sieur Arnaud est un roublard qui se joue des mots comme des principes. Il a roulé tout le monde dans la farine radioactive en prononçant cette magnifique déclaration.

 

Le Nucléaire serait une filière. Retour au lexique de la métallurgie pour enterrer ce qu'on fait semblant d'adorer. Nous avons pu apprécier par le passé ce que les différents gouvernements français ont fait de l'industrie métallurgique pour comprendre le sort qu'il réserve à cette industrie de l'énergie à très hauts risques !

 

Une filière, nous dit l'homme qui est chargé de donner quelques tours de vis à une économie nationale bien mal en point. Nous n'en attendions pas moins de lui qu'il mette la main dans le cambouis pour refaire les pas de vis. Le seul problème c'est qu'il pensait prendre une tourne à gauche et que le bonhomme, pour faire plaisir à son ami Vals, a choisi au final une tourne à droite.

 

Une filière pour un pays qui file un mauvais coton, voilà qui démontre un sens de l'humour et de la répartie dont il faut féliciter le ministre du redressement national. Faute de redresser l'économie, à chaque phrase nous dressons l'oreille pour comprendre son astuce, trouver le calembour qui nous fera passer des vieilles ganaches pour des pouliches à saillir !

 

Alors, filière d'avenir, voilà la formule qui habille l'énergie nucléaire pour le quinquennat en cours. Cette énergie qui se voulait la source essentielle, quasiment unique de notre alimentation énergétique passe dans la bouche de ce prestidigitateur pour une petite succursale dans un plus vaste ensemble. Bravo monsieur le beau parleur, en une phrase, applaudie de tous, vous renvoyez l'atome à la portion congrue !

 

En examinant toutes les acceptions de ce terme équivoque, un observateur attentif découvre alors que la filière est aussi un outil destiné (e) à réduire la section d'un fil (électrique dans le cas présent) lors d'une opération au doux nom de tréfilage. Ce terme doit s'entendre par le mot que nous espérions tous : démantèlement. Notre orateur expert annonce la fin prochaine de l'énergie nucléaire en France en se faisant applaudir par les thuriféraires de celle-ci, c'est du grand art !

 

À quelques jours de la rentrée scolaire, placer toute l'armada d'EDF dans une voie de garage, une filière technique pleine d'un avenir incertain, voilà le sens réel de la proposition de notre conseiller d'orientation productiviste. Le Nucléaire n'est plus une priorité nationale, on lui consent un avenir, ce qui dans le langage politique est un enterrement de première classe.

 

Merci monsieur Montebourg. Voilà enfin des mots qui redonnent confiance au peuple de gauche qui a pensé, le temps d'un ralliement de circonstance à la gauche molle, vous avoir perdu pour un beau portefeuille. Vous ne renoncez plus à votre sixième République, vous venez d'en établir une démonstration remarquable !

 

Astucieusement sien.

 

Reçu cet avis éclairé par l'expérience sur le terme employé par nos brillant ministre :

 

Pour moi, métallurgiste, une filière, c'est la réduction de la section d'un fil.

Une ligne de tréfilage, c'est moche, ça baigne dans des vapeurs nauséabondes, dans la fumée, dans l'eau et autres matières grasses brûlantes, bref, c'est réducteur !!!


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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 21:29

 

http://www.cercledesvolontaires.fr/?p=2481

 

Benjamin Ball, figure emblématique des Indignés de France, répond aux questions du Cercle des Volontaires. Lors de cette interview, Benjamin Ball évoque l’évolution du mouvement, aussi bien en France qu’en Grèce, en Espagne et au Québec. Il préfère d’ailleurs l’appellation « Mouvement des Places » à celle de mouvement des Indignés.

Selon lui, le mouvement n’a pas pris plus d’ampleur en France, car la crise n’a pas encore assez touché les français : ces derniers n’auraient pas encore assez « mangé de cailloux », car le système social français encore en place les protège mieux qu’ailleurs des effets de la crise.

Il parle du problème de la représentativité, ainsi que du système pyramidal présent jusque dans les organisations politiques de gauche. Enfin, dans une analyse finalement assez proche d’internationalistes reconnus, il livre sa vision selon laquelle il faudrait « dépasser l’idée de la Nation ».

 

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 16:31

 

Le Nouvel Obs - Créé le 29-08-2012 à 14h31 - Mis à jour à 15h03

Le président de l'association de victimes "Familles Endeuillées", Gérard Ratier, n'est "pas surpris du tout" par la révélation de cette expertise." Interview.

 

D'anciens employés à l'ouverture du procès en appel d'AZF le 3 novembre 2011 à Toulouse. (AFP/ Eric Cabanis)

D'anciens employés à l'ouverture du procès en appel d'AZF le 3 novembre 2011 à Toulouse. (AFP/ Eric Cabanis)
Sur le même sujet

Selon un article publié mercredi 29 août dans "Sud Ouest" et les révélations de la revue "Préventique sécurité" spécialisée dans le droit du danger et le management du risque, une fuite de carburant de fusée Ergol survenue sur le site voisin d'AZF, celui de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), pourrait être à l'origine de l'explosion de l'usine chimique toulousaine lors de laquelle 31 personnes sont décédées en septembre 2001.

L'avocate des familles, Stella Bisseuil, est sceptique : "Ce n'est pas un fait nouveau. Un fait nouveau, c'est un fait sérieux", et l'actuel PDG de Total Christophe de Magnerie est prudent : "Nous n'avons aucune preuve, donc (...) soyons prudents."

Alors que la cour d'appel de Toulouse doit rendre son arrêt le 24 septembre, "Le Nouvel Observateur" a questionné le président d'une association de victimes, "Familles Endeuillées", Gérard Ratier. Il a perdu son fils lors de l'explosion.

Comment accueillez-vous ces éléments ?

- Je ne suis pas surpris du tout. Cette expertise est pour moi secondaire, superflue, et sans grande importance. Je m'attends à ce qu'il y en ait d'autres du même type d'ici le jugement. C'est dans la stratégie de Total, nous l'avons constaté à longueur d'années. Nous devons en être à présent à plus d'une centaine d'hypothèses, plus ou moins fantaisistes, et de tous bords. Nous les avons souvent dénoncées, mais ça n'a pas empêché qu'elles continuent de surgir. Je pense que même si la justice prononce une condamnation de Grande Paroisse (groupe Total), cela ne cessera pas. Mais le problème c'est que parmi toutes ces hypothèses, après vérification, aucune n'a été étayée.

Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que Total soit nécessairement derrière ces éléments ?

- Parce que je travaille depuis dix ans sur ce dossier extrêmement complexe et que je connais sa défense. Ça l'arrange bien que cette revue soutienne cette expertise. La défense du groupe a pris la précaution de structurer tout ce qui peut, à l'extérieur, soutenir ses intérêts : sociétés, particuliers, entreprises chimiques,... Une infinité de gens les aident à faire passer le message. C'est une énorme machine. Je n'imaginais pas, d'ailleurs, au début, qu'une multinationale puisse être si puissante. Son objectif est de faire douter l'opinion. S'ils y parviennent, ils ont gagné.

"La Dépêche" note que le groupe Préventique éditant la revue fait aussi du conseil en management du risque et indique qu'on peut lire, sur son site : "Approché récemment par les sociétés du groupe Total exploitant le complexe de Lacq, le groupe Préventique va désormais s'engager dans le projet de développement d'une importante activité de formation sur ce site." Qu'en pensez-vous ?

- Je n'en sais pas plus, mais ça ne m'étonnerait pas non plus que ce groupe soit lié d'une façon ou d'une autre à Total.

Que pensez-vous de l'hypothèse en elle-même ?

- Je n'ai pas encore lu l'expertise en intégralité, mais j'ai lu la presse, et je comprends qu'il y aurait eu une fuite au niveau du carburant de fusées, et qu'ensuite, comme toujours, on nous laisse le choix de la suite. Un attentat ? Mais alors par qui et comment ? Ou alors le fait que cette fuite ait provoqué l'explosion de deux bombes situées sous le hangar 221. Des suppositions, mais pas d'arguments.

Avez-vous pu vous entretenir avec d'autres membres de votre association ?

- Mon téléphone sonne beaucoup depuis ce matin. Ils sont outrés, et tendus du fait de la proximité du jugement. J'essaie de les rassurer. Mais ils sont perturbés et c'est normal. C'est difficile à supporter, dans la mesure où la vérité est clairement établie : c'est un accident chimique qui provient d'un apport, dans le hangar 221, d'une benne contenant du chlore, un produit incompatible avec le nitrate d'ammonium. Mais la justice a des difficultés à faire condamner, car des éléments palpables ont disparu. Au vu du dossier, il y a véritablement matière à faire condamner Grande Paroisse.

Dans quel état d'esprit êtes-vous à un mois du jugement ?

- Je m'attends à tout. Je suis préparé à tout. Je me confronte à la justice depuis dix ans. Sa position sur cette affaire n'a pas toujours été claire, parfois ambigüe. Je garde espoir mais je ne suis pas serein et suis loin de l'être. La justice avait matière, à une époque, de mettre en difficulté Total, elle ne l'a pas fait. On aurait pu montrer que la Commission d'Enquête Interne menée par Total a entravé l'enquête judiciaire. Mais on ne va pas refaire toute l'histoire. J'espère juste que la justice va condamner Total, même de façon minime. L'essentiel est de montrer qu'il s'agit bien d'un accident chimique, en vue de lever le doute. Certains croient à un attentat. Une condamnation n'empêchera pas certains de camper sur leurs positions, mais ils seront peut-être un peu moins nombreux.

 

 

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 16:15

 

Libération - 29 août 2012 à 17:54
Vue aérienne de l'hippodrome de Compiègne, en Picardie, en mars 2009
Vue aérienne de l'hippodrome de Compiègne, en Picardie, en mars 2009 (Photo Julien Barbare. AFP)

Cette vente contestée a été réalisée en 2010 par l'ex-ministre UMP Eric Woerth, également député-maire de Chantilly.

Un syndicat de l’Office national des forêts (ONF) a saisi le tribunal administratif de Paris pour forcer Bercy à annuler la vente controversée en 2010 de l’Hippodrome de Compiègne (Oise), entachée selon lui de nombreux motifs de nullité.

Le Snupfen (Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel) a adressé le 19 août à cette juridiction compétente pour juger les décisions de l’Etat une requête en excès de pouvoir.

Cette procédure, distincte des enquêtes judiciaires en cours, vise l’arrêté du 16 mars 2010 par lequel le député-maire UMP de Chantilly, Eric Woerth, alors ministre du Budget, avait validé la cession de ces parcelles forestières à la Société des courses de Compiègne (SCC), ont précisé Me Edmond-Claude Frety et Frédéric Mengès.

La vente de l’Hippodrome de Compiègne est d’ores et déjà l’objet de deux instructions. La première ouverte pour «prise illégale d’intérêt» par la Cour de justice de la République (CJR) s’intéresse spécifiquement au rôle d'Eric Woerth. La seconde couvre le volet non-ministériel de l’affaire.

A lire aussi : l'analyse d'un rapport d'expertise favorable à Eric Woerth, parue le 24 juillet dernier dans Libération

Dans sa requête de 36 pages, que l’AFP a pu consulter, le Snupfen dresse la liste des vices de procédure qui ont selon lui entaché la cession de gré à gré de l’hippodrome, citant notamment l’absence de loi préalable à la vente, l’absence de publicité et de mise en concurrence, le «prix dérisoire» ou encore la «violation de dispositions réglementaires, législatives et constitutionnelles en vigueur».

«Il apparaît clairement que l’autorité administrative n’a pas utilisé ses pouvoirs dans le but de sauvegarder l’intérêt général», estime le syndicat, par ailleurs partie civile dans l’instruction au pôle financier.

«Puisque l’administration a mis en oeuvre une procédure illégale afin d'éviter les contraintes de la procédure classique, le détournement de procédure est caractérisé», estime-t-il.

(AFP)

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 16:06

 

Par Okeanos, le 29 août 2012 - 14:51

 

Le gouvernement grec discute actuellement de la « nécessaire » nouvelle (nouvelle nouvelle nouvelle) baisse des retraites et des salaires (entre autre nouvelles mesures) pour le « bien » de la santé financière du pays. Pour le bien des créanciers, pour la « réduction » de la dette et un « retour » à la croissance. Clap Clap.

Ces négociations de la coalition semblent ne pas se passer si bien que prévu, puisque que Fotis Kouvelis, le leader de la gauche démocratique qui a obtenus 17 sièges au parlement lors des dernières élections, a annoncé son refus de baisser les faibles revenus et retraites. Pas de risque pour que le vote parlementaire échoue tant que le PASOK reste sur la ligne de sa politique précédente relayée à son ennemie de toujours, la Nouvelle Démocratie de Samaras : la ND et le PASOK ont déjà la majorité et Venizelos a déclaré aujourd’hui :

- « Il y aura de nouvelles coupes et sacrificies, bien sûr, mais ils seront justes. »

Clap clap (encore). Il semble que rien ne change dans le parlement et je vous invite a revoir la vidéo d’Anna Vagena au parlement (sur la partie droite du site).

Pour autant, ces pourparlers sont une bonne occasion de revenir sur l’histoire des réductions des retraites depuis l’arrivée de la troïka en 2010 et la mise en place des lois mordorandiennes : une folie complète.

 

 

Début des hostilités en 2010 avec la suppression des 13èmes et 14èmes pensions de retraite, transformées en un versement de 400€ à Noël et deux de 200€ pour Pâques et l’été.

En août 2010, six mois plus tard, les retraites de plus de 1400€ ont été réduites de 3% à 14%. Notez que la décision s’est prise pendant les vacances.

Le troisième tour de réductions est arrivé en septembre 2011. Les retraités qui touchaient plus de 1700€ se sont vus imposer des réductions de 6% à 10%.

Deux mois plus tard, ce fut encore pire : ceux de moins de 55 ans ont perdu 40% de leur pension pour la partie supérieure à 1000€. Les plus âgés (plus de 55 ans) ont perdu 20% du montant correspondant.

Et puis vint la cinquième réduction en début d’année 2012 : amputation de toutes les retraites  de 30% à l’exception de celles des marins (NAT) avec une baisse de 7% et les agriculteurs.

Les prochaines mesures s’annoncent sauvages (merci à Mehdi pour sa contribution) :

  • Réduction de 10 à 30% du pécule (somme cotisée comme la retraite mais versée en une seule fois au moment de la cessation d’activité) de 23 caisses de retraites. La réduction atteindrait 40% pour certaines caisses ;
  • Contribution d’1% du montant de la retraite pour tous ceux qui ont déjà perçu leur pécule. Contribution évidemment établie indépendamment du niveau des retraites et des autres coupes. Cette mesure concernerait à peu près 800 000 travailleurs ;
  • Le projet étudié par le gouvernement réduirait toutes les pensions de retraites supérieures à 600 ou 700 euros. Pour les retraites les plus faibles la réduction serait de 1 à 2%. Pour une retraite proche de 1000€ la coupe serait de 5% tandis que pour une pension de 2000€ la réduction atteindrait 20%. Pour les pensions supérieures à 2000€ le taux augmenterait, et un plafond pourrait être institué (on parle de 2500€) ;
  • Les retraites de l’OGA, les assurances agricoles, pourraient également être réduites.
  • Un prélèvement supplémentaire sera institué sur les retraites complémentaires supérieures à 400€. On parle d’une réduction de 8 à 12% si la retraite ne dépasse pas 1000€, et de 15 à 20% au-delà.
  • La grille unique de salaires sera étendues aux entreprises d’utilité publique (DEKO), ce qui implique des réductions de salaires allant jusqu’à 35% (!)
  • L’allocation sociale ainsi que les pensions versées aux femmes célibataires seront réduites.

Sans oublier bien évidemment la fusion et la privatisation d’une cinquantaine d’organismes publics, le licenciement de 150 000 agents d’ici 2015 etc etc etc etc etc (voir le dernier papier de Mehdi sur les mesures en cours de négociation sur son blog).

La dernière liste des mesures votées au parlement, que vous pouvez lire ou relire dans l’article « Mordorandum : vers une Grèce du tiers monde » daté du 13 février 2012 risque donc fort de voir arrivée sa petite (grande?) soeur 6 mois plus tard. Le rythme des nouvelles mesures est assez récurrent : nouvelles mesures chaque semestre pour le résultat que l’on connait.

La farce des promesses électorales (« Nous renégocierons avec l’Europe », « Nous avons compris que la population souhaite moins d’austérité » et blablaba) risque d’avoir un arrière goût de trahison pour la population.

Les vacanciers reviennent, Athènes se re-rempli à nouveaux et la première grève a commencé : celle des travailleurs de la municipalité d’Athènes. Les éboueurs ont bien tenté de manifester ce matin mais sans résultat : la MAT attendait tranquillement pour annihiler toute idée de manifestation.

Après la canicule incroyable de cet été à Athènes, la désertification du tissu social, elle, poursuit sa marche funèbre. Et les appels à manifestations reviennent également (voir la page évènements d’OkeaNews).

 Okeanos

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 15:44

 

 

La justice russe est en train d'achever de se déconsidérer, montrant combien sa dépendance totale aux autorités et l'incompétence de bon nombre de ses magistrats représentent un réel danger pour la société. Le jugement rendu en appel, ce mardi, par le tribunal de Smolensk (à 400 kilomètres à l'ouest de Moscou), est venu surprendre par sa virulence jusqu'aux soutiens fidèles du régime Poutine. Excès de zèle d'un juge obtus ? Peut-être. Mais le fait est que la Russie a aujourd'hui une prisonnière politique de plus…

Elle s'appelle Taisiya Osipova. Cette jeune femme de 28 ans, mère d'une fille de 5 ans et malade du diabète, a été condamnée en appel à huit ans de prison pour détention et trafic de drogue. Vendredi, le procureur avait demandé une peine de quatre ans de prison au terme d'une audience qui avait mis en pièces les divers éléments de l'accusation. Taisiya Osipova avait été condamnée en première instance, en décembre 2011, à dix ans de prison. L'affaire avait alors fait tellement de bruit que le président russe de l'époque, Dmitri Medvedev, avait qualifié la sentence de « particulièrement dure ». En février, la justice avait alors décidé de rejuger l'affaire, tandis qu'une plainte d'Osipova était jugée recevable devant la Cour européenne des droits de l'homme…

 

Taisiya Osipova. 
Taisiya Osipova.© (dr)

 

Taisiya Osipova avait été arrêtée à son domicile de Smolensk en décembre 2010. Les policiers y avaient trouvé quatre grammes d'héroïne, preuve évidente, devait ensuite soutenir le procureur, d'un trafic savamment organisé. La jeune femme a toujours expliqué qu'il s'agissait là d'un règlement de comptes politique, les policiers ayant eux-mêmes placé la drogue dans son logement. Les autorités se vengeaient ainsi de son refus de collaborer et de donner des informations sur ses engagements politiques et ceux de son compagnon.

Car depuis le début des années 2000, Taisiya Osipova a milité au parti national-bolchevique, ce mouvement créé par l'écrivain Edouard Limonov et qui a évolué d'un ultra-nationalisme radical à une critique déchaînée du régime Poutine. Emprisonné durant trois ans au début des années 2000, Edouard Limonov est depuis 2006 l'un des dirigeants de l'Autre Russie, une coalition de plusieurs mouvements (nationalistes, libéraux, démocrates, etcle site en anglais peut être consulté ici).

L'écrivain ne voit dans cette condamnation que la logique implacable d'un régime tenant par la répression. Se déclarant « pas surpris par cette condamnation », Limonov regrette juste qu'un autre procès, celui des chanteuses du groupe Pussy Riot, finalement condamnées voilà quelques jours à deux ans de prison, ait éclipsé le procès de Smolensk (lire également sous l'onglet “Prolonger”).

« Osipova a elle aussi un jeune enfant. Et qui plus est, elle est malade. Mais nous ne sommes pas le parti des bourgeois, nous sommes par nature socialistes. C'est pour cela que les médias occidentaux ont ignoré l'affaire Osipova. Sa condamnation n'est pas seulement politique, c'est aussi une horrible vengeance », a ajouté l'écrivain. De son côté, une autre figure de l'opposition, Sergueï Udaltsov, a dénoncé « un triomphe du cynisme et de l'illégalité », tandis que Mikhaïl Fedotov, président d'un organisme du Kremlin intitulé “Conseil présidentiel des droits de l'homme”, ne trouvait que cette étrange formule pour caractériser la sentence : « Une erreur légale. »

 

Après Pussy Riot

Le mari de Taisiya Osipova, Serguei Fomchenkov, est l'un des responsables les plus actifs de l'opposition au Kremlin. Membre du comité exécutif de l'Autre Russie, qui a organisé depuis 2007 de nombreuses “marches du désaccord” dans tout le pays, il est décrit comme la véritable cible du pouvoir. Tous les groupes et associations de défense des droits de l'homme, qui ont pris la défense de la jeune femme, ont expliqué combien, en montant cette affaire, les autorités ont voulu peser, voire neutraliser Fomchenkov.

 

Cracovie, Pologne, juin 2012. Le groupe Voina organise une manifestation de soutien aux prisonniers politiques russes.  
Cracovie, Pologne, juin 2012. Le groupe Voina organise une manifestation de soutien aux prisonniers politiques russes. © (Voina)

 

La condamnation de mardi risque ainsi d'avoir, en Russie même, un impact encore plus fort que celle des chanteuses de Pussy Riot. Car le procès a mis en évidence l'absence de preuves, voire les falsifications policières. Ainsi, des témoins convoqués par les policiers à la perquisition du domicile ont reconnu avoir subi des pressions. Plus exceptionnel encore : le tribunal a accepté de recevoir le récit d'un témoin qui, après s'être soumis au détecteur de mensonge, a expliqué comment il avait vu les policiers placer la drogue dans le logement d'Osipova.

Cette condamnation définitive alourdit encore l'atmosphère en Russie, où deux autres membres du groupe Pussy Riot sont activement recherchées (elles auraient fui à l'étranger pour échapper à leur condamnation). Dès mardi, le site internet d'information Gazeta.ru se lançait dans une critique du pouvoir, inhabituelle par sa virulence : « En punissant cette femme, les autorités ne font pas que détruire sa vie, elles veulent faire savoir à la société qu'il n'est pas question de défendre ceux qui sont accusés. Et plus ils auront de supporters, plus les condamnations seront lourdes. Poutine montre qu'il n'est pas Medvedev et que les autorités continueront à utiliser la justice pour combattre tout ce qui n'est pas conforme. »

Pour le journaliste russe Alexander Golts, par ailleurs spécialiste renommé des questions de défense, « nous assistons actuellement à une radicalisation brutale du Kremlin. L'affaire Pussy Riot suggère que Poutine est prêt à faire absolument n'importe quoi pour rester au pouvoir ».

Cette radicalisation tient bien sûr à l'émergence, depuis l'hiver 2011 et l'élection présidentielle de mars, d'une opposition multiforme, certes inorganisée mais largement soutenue par les classes moyennes des grands centres urbains et les jeunes. Depuis sa réélection, Vladimir Poutine a fait prendre toute une série de mesures visant à contenir ou interdire ces oppositions. Mais cette nouvelle virulence n'est pas étrangère non plus à ce que l'on appelle aux États-Unis le “Magnitski Act”, du nom de cet avocat russe massacré dans une cellule de police, meurtre commandité par des milieux d'affaires avec la complicité de la justice et de la police, les autorités ayant ensuite pris grand soin d'étouffer l'affaire.

Or le Congrès américain pourrait adopter dans les mois qui viennent (la Chambre des représentants l'a déjà fait) une résolution visant à interdire de séjour et à sanctionner financièrement une cinquantaine de hauts responsables russes liés à cette affaire, dont de nombreux proches de Vladimir Poutine« Signé par Barack Obama, ce Magnitski Act reviendrait à faire de Poutine et de ses élites régnantes une bande de criminels », note Alexander Golts…

De plus en plus isolé sur la scène internationale, Vladimir Poutine a pris soin de rapidement reprendre en main tous les leviers du pouvoir pour ne pas laisser le doute grandir dans les sommets de l'État. Ainsi, en quelques semaines, plusieurs dirigeants de l'opposition (dont l'ancien champion d'échecs Garry Kasparov) ont été arrêtés et inculpés pour des motifs divers ; leurs appartements et bureaux perquisitionnés. Mesures renforçant le contrôle d'Internet ; loi renforçant les contrôles sur les ONG bénéficiant de financements étrangers ; loi criminalisant certains slogans hostiles au pouvoir et alourdissant les amendes pouvant frapper les organisateurs de manifestations…

Mais, à ce jour, cette répression semble d'abord desservir le pouvoir, dont elle achève de ruiner l'image. La société russe n'a sans doute jamais été aussi mobilisée, dans les villes à tout le moins, depuis la chute de l'URSS. De nouvelles manifestations sont programmées cet automne. Sur les réseaux sociaux et Internet, les paroles se libèrent, les projets émergent et des centaines de collectifs citoyens prennent forme dans le plus grand désordre mais avec un objectif commun : tourner la page Poutine.

Lire également sous l'onglet “Prolonger”


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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 15:30

 

Le Monde.fr | 28.08.2012 à 19h14 • Mis à jour le 28.08.2012 à 20h15

Par Hélène Sallon

 

 

Rachel Corrie.

 

"Je suis en Palestine depuis deux semaines et une heure, et les mots me manquent encore pour décrire ce que je vois", raconte Rachel Corrie dans un courriel envoyé le 7 février 2003 à sa famille, qui vit à Olympia, dans l'Etat de Washington, aux Etats-Unis. "Je ne sais pas si beaucoup d'enfants ici ont jamais vécu sans voir des trous d'obus dans leurs murs et les miradors d'une armée d'occupation les surveillant constamment depuis les proches alentours", déplore-t-elle, prenant pour la première fois conscience de l'enfance privilégiée qu'a été la sienne. 

Les courriels de Rachel Corrie ont été publiés en anglais par le Guardian ( 1 et 2) et réunis dans un petit livre en PDF par l'organisation If America knew.

Alors âgée de 23 ans, Rachel Corrie est partie fin janvier 2003 s'installer à Rafah, une ville de 140 000 habitants dans la bande de Gaza, avec sept autres volontaires américains et britanniques du Mouvement de solidarité internationale (ISM), pour jouer les boucliers humains entre la population palestinienne et l'armée israélienne. Depuis le début de la seconde intifada en septembre 2000, les habitants de ce petit territoire palestinien vivent au rythme des incursions de l'armée, qui procède à des arrestations, des bombardements et des destructions de maisons en représailles aux attentats-suicides perpétrés sur le sol israélien.

Prônant l'action directe et non-violente, les volontaires internationaux de l'ISM sont conscients des risques qu'ils prennent, mais ils se croient protégés par leur passeport étranger et entendent faire bénéficier les Palestiniens de cette protection. "Personne ne peut imaginer ce qu'il se passe avant de l'avoir vu – et même alors, on a toujours conscience que notre expérience ne reflète pas la réalité : du fait des difficultés auxquelles l'armée israélienne serait confrontée si elle tuait un citoyen américain non-armé ; du fait que j'ai, moi, les moyens d'acheter de l'eau quand l'armée détruit des puits et surtout parce que j'ai la possibilité de partir", raconte ainsi Rachel Corrie dans le courriel envoyé le 7 février.

 Pourtant, le 16 mars 2003, Rachel Corrie va mourir sous les chenilles d'un bulldozer de l'armée israélienne alors qu'elle tentait d'empêcher la destruction de maisons. Première volontaire étrangère tuée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza, Rachel Corrie est devenue un symbole de la mobilisation internationale en faveur des Palestiniens. Une pièce de théâtre basée sur ses écrits personnels a été jouée dans plus de dix pays ; l'un des bateaux engagés dans la flottille Free Gaza, le MV Rachel Corrie, porte son nom.

 D'OLYMPIA À RAFAH

Rien ne prédestinait Rachel Corrie à devenir un symbole. Née le 10 avril 1979 à Olympia, une petite ville de la côte Ouest des Etats-Unis, la jeune femme grandit dans une famille peu militante. Dans ses écrits personnels, que Katharine Viner a utilisés pour la pièce de théâtre Mon nom est Rachel Corrie, l'Américaine raconte avoir commencé à militer pour la paix après le 11-Septembre, avec peu à peu l'envie d'aller voir sur le terrain à quoi ses impôts servaient. Après un stage avec l'ISM, elle part fin janvier 2003 dans la bande de Gaza.

 

Rachel Corrie à Rafah dans la bande de Gaza en 2003.

 

Cachant la blondeur de ses cheveux sous un foulard, Rachel Corrie va vivre pendant plusieurs semaines le quotidien des habitants de Rafah, qui l'hébergent et la choient en signe de gratitude. "J'ai très peur pour les gens ici. Hier, j'ai vu un père emmener ses deux petits enfants, qui lui tenaient la main, hors de portée des tanks, des snipers, des bulldozers et des jeeps parce qu'il pensait que sa maison allait exploser. Jenny et moi sommes restées dans la maison avec plusieurs autres femmes et deux petits bébés. (...) J'étais terrifiée à l'idée de penser que cet homme trouvait moins risqué de marcher à portée des viseurs des tanks avec ses enfants que de rester chez lui. J'ai vraiment eu peur qu'ils soient tous abattus et j'ai essayé de rester postée entre eux et le tank", raconte-t-elle dans un courriel adressé à sa mère, le 27 février.

Chaque jour, Rachel et les autres volontaires s'interposent ainsi entre la population palestinienne et les tanks, les bulldozers ou les tireurs d'élite de l'armée israélienne. Des images qui la poursuivent la nuit, raconte-t-elle, dans ses cauchemars mais l'adrénaline a toujours raison de sa peur. Dans son dernier courriel, adressé le 28 février 2003 à son père, elle lui dit : "Ne t'inquiète pas trop pour moi, pour le moment je suis plus inquiète par le fait que nous ne soyons pas très efficaces. Je ne me sens pas particulièrement en danger."

 ÉCRASÉE PAR UN BULLDOZER ( "link")

 

"When killing is easy" : dans ce documentaire sur Rachel Corrie, la BBC soutient la version selon laquelle le conducteur a délibérément tué la militante américaine.

 Le 16 mars 2003, Rachel Corrie essaie avec les autres membres de son organisation d'arrêter pacifiquement la démolition de la maison d'un médecin palestinien par deux bulldozers D9 dans le quartier de Hi Es Salam, à Rafah. "Rachel se tenait devant la maison d'une famille dont elle était très proche. Depuis trois mois un Européen ou un Américain y dormait chaque nuit, et Rachel y avait elle-même passé plusieurs nuits", raconte Dreg Sha, un autre volontaire présent sur les lieux.

Habillée d'un gilet orange fluo et armée d'un haut-parleur, Rachel Corrie bataille pendant deux heures avec les autres volontaires pour tenter d'empêcher l'avancée d'un bulldozer. "Rachel a tenu tête au bulldozer seule parce qu'elle connaissait cette famille et parce qu'elle pensait que son action était juste. S'approchant de plus en plus de Rachel, le bulldozer a commencé à pousser la terre sous ses pieds. A quatre pattes, elle essayait de rester au sommet de la pile qui ne cessait de monter. A un moment elle s'est retrouvée assez haut, presque sur la pelle. Suffisamment près pour que le conducteur puisse la regarder dans les yeux. Puis elle a commencé à s'enfoncer, avalée dans la terre sous la pelle du bulldozer. Le bulldozer n'a pas ralenti, ne s'est pas arrêté. Il a continué à avancer, pelle au niveau du sol, jusqu'à lui passer sur tout le corps. Alors il s'est mis en marche arrière, la pelle toujours au sol, et lui est repassé dessus", poursuit Dreg Sha

"Rachel gisait sur le sol, tordue de douleur et à moitié enterrée. Sa lèvre supérieure déchirée saignait abondamment. Elle ne put que dire 'je me suis cassé le dos'. Après ça elle n'arriva plus à dire son nom ni même à parler. (...) Mais on pouvait voir son état se détériorer rapidement. Des signes indiquant une hémorragie interne à la tête apparurent bientôt. Après environ un quart d'heure des brancardiers sont arrivés et l'ont emmenée à l'hôpital", raconte Dreg Sha. Rachel Corrie est morte des suites de ses blessures à l'hôpital.

 UNE VERSION CONTESTÉE PAR L'ARMÉE ISRAÉLIENNE

 

Craig, Sarah et Cindy Corrie au tribunal de district de Haïfa, le 28 août 2012.

 

Quatre autres volontaires, présents sur les lieux, ont confirmé cette version des faits au journal en ligne Electronic Intifada, le 19 mars 2003. Des photographies qu'ils ont prises ce jour-là, diffusées également par le site, semblent confirmer leur version. Pourtant, cette thèse a toujours été contestée par l'armée israélienne. Selon son porte-parole, le conducteur de l'engin ne l'aurait pas vue, car elle était dans un angle mort.

Aux termes de son enquête, l'armée a conclu que Rachel Corrie a été tuée "alors qu'elle perturbait les opérations menées sur le terrain par des bulldozers" militaires. "Corrie n'a pas été tuée parce que le bulldozer l'a écrasée ou du fait de l'action de cet engin, mais parce que des amas de terre et des matériaux de construction poussés par le bulldozer l'ont ensevelie", avait affirmé le rapport d'enquête de l'armée, dont le Guardian avait obtenu copie . L'armée a aussi accusé Rachel Corrie et les autres militants d'ISM d'avoir contribué à cette mort "par leur comportement illégal et irresponsable". Le procureur général militaire a fermé le dossier dès 2003 et aucune mesure disciplinaire n'a été prise.

Contestant cette décision, la famille avait déposé, en mars 2010, une plainte au civil contre l'Etat d'Israël et le ministère de la défense en demandant un dédommagement symbolique d'un dollar. Au cours du procès, un officier israélien présent le 16 mars 2003 a pour la première fois témoigné en public de l'"accident". L'officier, dont le quotidien israélien Haaretz rapporte le témoignage (en anglais), a indiqué que les militants avaient été sommés de quitter les lieux, notamment avec des gaz lacrymogènes et que l'armée s'est déplacée à de multiples reprises. "A mon grand regret, après la huitième fois, (Corrie) s'est cachée derrière un talus. Le conducteur du D9 ne l'a pas vue. Elle a pensé qu'il l'avait vue", a-t-il dit au tribunal, confirmant le témoignage du conducteur. Le juge Oded Gershon, du tribunal du district de Haïfa, a donné raison à l'armée, en rejetant le 28 août 2012, la plainte de Craig et Cindy Corrie. Ces derniers ont décidé de faire appel. 

Lire : L'Etat israélien exonéré de la mort d'une pacifiste américaine

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 15:20

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 29.08.2012 à 08h35

 
Des manifestants au Chili, mardi 28 août.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté, mardi 28 août, à Santiago, pour demander une réforme de l'éducation. Selon la police et les organisateurs, entre 50 000 et 130 000 personnes ont participé au rassemblement, l'un des plus importants de ces dernières semaines. Les étudiants bénéficiaient en effet de l'appui des professeurs et de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), principale confédération syndicale du pays, qui avait appelé ses membres à se joindre au défilé.

Alors que certains dansaient au rythme de percussions, des milliers d'autres, le visage masqué ou portant des capuches, ont dressé en fin de cortège des barricades et affronté à coups de pierre et de bâton les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et avec des canons à eau.

 

 UN MOUVEMENT ÉTUDIANT "CRIMINALISÉ"

Depuis plus d'un an, le monde étudiant chilien est dans les rues pour demander une réforme du système éducatif, jugé cher, inégalitaire et inefficace. Pour les dirigeants des organisations étudiantes, les violences qui accompagnent parfois les manifestations donnent des arguments aux autorités pour "criminaliser" le mouvement et détourner l'attention de leurs demandes.

A ce jour, seule une poignée de manifestants ont été jugés à l'issue de plus d'une quarantaine de manifestations organisées depuis 2011, au cours desquelles la police a procédé à des arrestations massives, critiquées par plusieurs organisations de défense des droits humains. A la fin de 2011, le mouvement étudiant a obtenu une hausse de 10 % du budget de l'éducation pour 2012, de timides aides à l'endettement étudiant et un début de réforme sur la gestion des collèges et lycées publics.

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