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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 16:20

 

http://www.youtube.com/watch?v=niycePWHGwI

 

 

Publiée le 13 juil. 2012 par Bastienet

ESPAGNE Répression de manifestation d'indignés contre la politique d'austérité du gouvernement voulue par la troïka UE ( France Hollande ) + BCE + FMI pour les banksters

 

 

                                                        ****************************************************

 

 

Scuffles in Madrid over fresh austerity measures

 

14-07-2012

 


Anger over Spain's sweeping new austerity measures has spilled out onto the streets of Madrid.

Scuffles broke out as crowds demonstrated against wage cuts and tax increases.

It is claimed that one of the protesters was beaten up by police.
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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 16:12
france24.com - Dernière modification : 14/07/2012 

 

Des milliers de manifestants ont défilé vendredi soir dans les rues de Madrid pour protester contre le plan de rigueur annoncé cette semaine par le gouvernement de Mariano Rajoy. Des heurts ont eu lieu avec les forces de l'ordre.

Par Cécile GALLUCCIO (vidéo)
Dépêche (texte)
 

AFP - Aux cris de "démission" ou "honte", plusieurs milliers d'"indignés" ont manifesté vendredi soir à Madrid contre les coupes budgétaires de 65 milliards d'euros décidées par le gouvernement, défilant dans les rues de la ville où ont éclaté des heurts avec la police.

Criant "ils s'en mettent plein les poches, ohé, ohé, ohé", les manifestants, dont beaucoup de jeunes, encadrés par une vingtaine de fourgons de police, s'étaient donné rendez-vous devant le siège du Parti populaire (PP) du chef du gouvernement Mariano Rajoy.

"Je suis venue parce que je ne vois pas d'avenir. Nous n'avons pas de travail, ils nous enlèvent le système de santé et l'éducation", lançait Maria Jimena, une jeune fille de 25 ans qui vient de terminer des études de journalisme. "Et en plus, maintenant, ils s'en prennent même aux chômeurs".

Portant des pancartes avec des slogans habituels du mouvement, comme "ils appellent cela démocratie, et ça ne l'est pas", ils ont ensuite pris la direction du siège du Parti socialiste, d'opposition, qu'ils accusent d'incompétence face à la crise, tout comme la droite.

Alors qu'ils tentaient d'approcher, les policiers anti-émeutes les ont repoussés, chargeant à coups de matraques, avant que les manifestants ne prennent la direction du Parlement, aux crise de "Grève illimitée", "Ce sont nos armes", levant les mains au ciel, "Ils ne nous représentent pas", visant ainsi la classe politique.

Aux abords du bâtiment, quelques groupes qui tentaient de franchir les barrages ont à nouveau été repoussés par les charges des policiers.

Au moins cinq personnes ont été interpellées, selon des journalistes de l'AFP.

"Avec ces coupes, ils nous mènent à la ruine", affirmait Pedro Lopez, un manifestant de 30 ans qui, après avoir étudié trois ans pour devenir fonctionnaire dans la justice, a dû renoncer, les concours de recrutement ayant été suspendus depuis l'an dernier.

"Les gens n'ont pas d'argent, et vont en avoir encore moins", ajoutait-il en espérant que les manifestations allaient se poursuivre.

Pedro Hernandez, un retraité de 67 ans, expliquait lui être venu "parce qu'on ne peut pas tolérer ce qu'ils font, toutes ces coupes: les fonctionnaires, les chômeurs, et attendons de voir si les retraités ne sont pas les suivants".

Après avoir adopté un budget 2012 d'une rigueur sans précédent, comprenant 27,3 milliards d'euros d'économies, le gouvernement vient d'annoncer une nouvelle cure d'austérité, avec 65 milliards d'euros d'économies prévues d'ici à la fin 2014, associant des rentrées supplémentaires via notamment une hausse de la TVA et des coupes visant les fonctionnaires et les chômeurs.

Depuis l'annonce mercredi, la colère monte contre ce plan qui atteindra directement le pouvoir d'achat des Espagnols et devrait aggraver la récession.

Les grands syndicats du pays, UGT et CCOO, ont appelé à une journée de manifestations le 19 juillet, tandis que les manifestations de fonctionnaires se multiplient dans tout le pays.

 

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 15:01

 

Libération

14 juillet 2012 à 13:40 (Mis à jour: 14:26)


A Deraa, le 9 juillet 2012.
A Deraa, le 9 juillet 2012. (Photo REUTERS)

 

Des observateurs de l’ONU déployés en Syrie se sont rendus samedi à Treimsa, une localité du centre du pays où l’armée syrienne a tué plus de 150 personnes jeudi, ont annoncé à l’AFP la porte-parole des observateurs, Sausan Ghosheh, et un militant dans la région. Un militant de Hama (centre), a affirmé que le groupe avait rencontré des habitants sur place et «inspecté les endroits pilonnés et les lieux tachés de sang».

Cette visite intervient alors que des centaines de soldats syriens prenaient d’assaut ce samedi Deraa, une localité du sud, au moment où les divisions internationales semblent donner au président Bachar al-Assad un «permis de massacrer» selon le patron de l’ONU.

Le régime semble déterminé plus que jamais à écraser les fiefs rebelles, notamment à Deraa, berceau de la contestation lancée il y a près de seize mois. Dans cette région, «des chars et des transports de troupes forts de centaines de soldats ont pris d’assaut Khirbet Ghazalé au milieu de tirs nourris», peu après que cette localité eut été bombardée par les hélicoptères militaires. Selon un militant de l’opposition sur place, «des chabbihas (miliciens pro-régime) ont mené des perquisitions et incendié les maisons abandonnées par leurs habitants».

Ailleurs, au moins 19 personnes, dont une femme enceinte, ont été tuées dans la répression et les combats samedi, notamment à Homs (centre) et Alep (nord), où des combats ont éclaté à la frontière avec la Turquie, au lendemain d’une nouvelle journée sanglante ayant fait 118 morts selon une ONG. Ces opérations se poursuivent à travers le pays malgré les condamnations internationales et un bilan de morts qui s’alourdit -près de 400 morts en deux jours selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Réagissant au massacre de Treimsa, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a dénoncé «une escalade scandaleuse», estimant que l’inaptitude du Conseil de sécurité à mettre la pression sur le président syrien équivaut à lui octroyer «un permis de massacrer». Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a lui aussi  vivement condamné samedi l'«effroyable massacre». «Ce crime répréhensible que nous condamnons vivement (...) devrait être un argument supplémentaire en faveur de l’abandon de la violence, des meurtres, de la revanche, du terrorisme comme moyens de résolution de différends», a-t-il ajouté. Dans le même temps, le chef du gouvernement irakien a appelé à trouver une solution pacifique à la crise dans laquelle la Syrie est plongée depuis près de 16 mois.

Le blocage reste en effet total entre les pays occidentaux et la Russie, principal soutien du régime, les deux parties s’opposant sur un projet de résolution au Conseil de sécurité. Les 15 membres du Conseil ont repris vendredi leurs discussions autour de deux textes concurrents, l’un déposé par les Occidentaux et menaçant Damas de sanctions si les armes lourdes restent dans les villes, et l’autre de facture russe qui n'évoque pas cette possibilité.

Le président français François Hollande a estimé que si la Chine et la Russie s’opposaient une nouvelle fois à des sanctions, «le chaos et la guerre» s’intalleraient en Syrie. L'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, a estimé de son côté que Damas avait «bafoué» les résolutions de l’ONU en faisant usage d’armes lourdes à Treimsa. M. Annan, dont le plan de paix en vigueur depuis trois mois n’a eu aucun effet sur le terrain, doit se rendre lundi à Moscou, après une récente visite à Damas et à Téhéran.

Mais le médiateur est de plus en plus critiqué au sein de l’opposition pour son incapacité à faire pression sur le régime de M. Assad. Des manifestations vendredi ont appelé à «retirer Annan, valet d’Assad et de l’Iran».

L’Iran veut aider

Téhéran, le plus important allié régional de Damas, a renouvelé d’ailleurs samedi son offre de «jouer son rôle» pour essayer d'établir un dialogue entre le gouvernement et l’opposition en Syrie et éviter que la crise syrienne ne fasse «rapidement tâche d’huile dans toute la région», selon les Affaires étrangères.

Mais la guerre entre les troupes loyalistes et les rebelles ne semble pas être sur le point de se calmer, comme en témoignent les sanglants accrochages à Treimsa et ceux de samedi à la frontière turque qui ont tué au moins quatre soldats et six rebelles.

L’armée syrienne a affirmé de son côté avoir mené à Treimsa «une opération de qualité» qui s’est soldée par «la destruction des repaires des groupes terroristes, la mort d’un grand nombre de leurs membres, sans qu’aucune victime civile ne soit à déplorer». Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a parlé du plus «infâme des génocides commis par le régime» et a pressé le Conseil de sécurité d’adopter une résolution contraignante «urgente». 

Les Etats-Unis ont évoqué une vision «de cauchemar» et appelé le Conseil de sécurité à faire pression «en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et d’une transition politique».

Selon l’OSDH, qui s’appuie sur un réseau de militants et de témoins, plus de 17000 personnes ont péri depuis le début mi-mars 2011 d’une révolte populaire militarisée au fil des mois face à la répression brutale menée par le régime.

 

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 14:49

 

L’édito 14/07/2012 à 16h27

 Pascal Riché | Redchef Rue89


François Hollande au défilé militaire du 14 Juillet (BERTRAND LANGLOIS/AFP)

 

François Hollande avait promis de ne pas recevoir, façon monarque, de journalistes déférents à l’Elysée : il trouvait cela ridicule et il avait bien raison. Il a donc choisi, ce samedi 14 juillet, de recevoir deux journalistes polis à l’hôtel de la Marine.

Le téléspectateur n’a pas été trop bousculé : même decorum qu’au « château » (des ors, des lustres, des parquets bien cirés) ; même ambiance de solennité ; même urbanité des interviewers (Chazal et Delahousse)... Autant dire que la rupture d’image n’a pas eu lieu.

Sur le fond, sur la politique économique, a-t-elle eu lieu davantage ? Cela reste à prouver. On est passé de la glorification du « travail » à la célébration de « l’effort ». L’inflexion, s’il y en a une, est encore très marginale, quoi qu’en dise le Président.

Prenez la fiscalité : l’instauration d’une TVA sociale par Nicolas Sarkozy représentait une hausse de l’impôt de 11 milliards d’euros. François Hollande revient sur cette décision qu’il condamne sans appel, car elle frappe le pouvoir d’achat des Français, ce qui n’est pas, selon lui, acceptable.

Mais, dans le même temps, il admet que l’augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée) est à l’étude « parmi d’autres pistes » à l’occasion de la Grande conférence sociale. Certes, comme les ministres du gouvernement le répètent, la CGS ne frappe pas seulement les salaires : elle porte également sur les revenus de l’épargne. Mais la présenter comme un impôt « juste » est fort de café.

Pas de leçons à donner

La CSG est en réalité la première tranche de l’impôt sur le revenu : elle porte sur tous les salaires et toutes les retraites, même modestes. C’est l’inverse d’un impôt progressif (qui porte plus sur les riches que sur les pauvres). Quand aux revenus du patrimoine, ils représentent une toute petite part de son assiette, environ 11% des 89 milliards récoltés ! En matière de justice sociale, on fait mieux : la CSG n’a pas beaucoup de leçons à donner à la TVA.

« Je ne viens pas annoncer aujourd’hui de prélèvement supplémentaire pour une grande majorité de Français », a déclaré Hollande. Pourtant, si comme on le suppose, c’est une hausse de deux à quatre points de CSG qui se profile, la grande majorité des Français seront touchés, pas seulement la petite minorité des plus riches.

La vérité, c’est que le gouvernement s’apprête à troquer une hausse de 11 milliards de la TVA pour une hausse de la CSG de plus du double.

Pendant la campagne présidentielle de François Hollande, il n’était pas plus question de suivre une telle politique que de se faire interviewer poliment le 14 juillet sous les moulures d’un palais. Le Président s’adapte à une situation financière plus difficile que prévu, mais sans l’assumer : faire aujourd’hui croire aux Français qu’une hausse de la CSG sera indolore, c’est les infantiliser inutilement
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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 14:41

 

 

Imaginez un lieu de vie où fermes urbaines, ateliers vélos, réseaux wi-fi, levées de fonds, musique ou même skate-parks sont totalement imaginés et gérés par les habitants. Une ville où les habitants construisent une société du partage en devenant rois de la débrouille et du DIY (Do It Yourself).

Vous êtes à Détroit, dans le Michigan, lieu de tournage d’un webdocumentaire sur la transition de cette ville-symbole du travail à la chaîne vers une nouvelle économie collaborative. Loin des clichés, le joli duo de journalistes Nora Mandray et Hélène Bienvenu y suivent depuis un an un groupe de filles mécano, un fermier urbain et un hacker. Tous tentent de changer leur ville à leur échelle, en montant des projets avec leurs propres moyens, inspirés par un idéal de société durable.

 

We recycle in the D

We recycle in the D, On recycle à Détroit

 

Une utopie devenue réalité

En 2010, fraîchement diplômées de Sciences-Po, les deux amies souhaitent faire un film sur l'utopie à travers le monde. Un thème large… mais à cette époque, l'agriculture urbaine "prend racines", et l'angle s’impose de lui-même, à Détroit : “le phénomène nous fascinait, parce qu'il paraissait être une solution à beaucoup de problèmes en temps de crise. Et surtout, c'était enfin une manière de vivre plus authentique”, explique Hélène.

"Après plusieurs semaines de travail sur place, en parlant avec les Detroiters, on s'est rendu compte que Détroit était l'épicentre d'un mouvement encore plus large : le DIY (Do It Yourself)" raconte Nora. Ce qui a commencé comme une question de survie est devenu un mode de vie, faisant de Détroit LA ville à l'avant-garde du mouvement de "retour à la terre" des années 2000. On dépasse là-bas le Do It Yourself pour vivre de “Do It Ourselves” et de "consommation collaborative" au quotidien !

Apocalypse now ?

Mais avant cela, ce sont les ruines, omniprésentes, qui marquent. "La Central Station, cette gare géante abandonnée, est fascinante, hypnotique... tout comme la Packard Plant, une usine fantoche en déliquescence" raconte Hélène, fascinée par ces marques du trauma économique traversé par la ville et la façon dont les "Detroiters" dépassent cela avec fierté, eux qui ont appris à se débrouiller face au déclin des services publics.

C’est aussi la ségrégation entre les blancs et les noirs qui trouble. "Les lignes de démarcation se déplacent mais ne disparaissent pas » témoigne Nora, « le contraste se situe surtout entre la ville intra muros et sa banlieue – très majoritairement blanche". Dans ce chaos, la nature reprend ses droits : "le paysage urbain prend vraiment à la gorge, il y a un clash entre le post-apocalyptique et le poétique à Détroit...", ajoute-t-elle.

 

African American pride

Detroit 8 Mile Wall, la fierté noire Américaine s'affiche à Detroit

 

Un avant-goût du futur ?

Pour mieux comprendre, nos deux reporters s’immergent totalement. Elles commencent par aider une association qui isole les maisons des résidants qui en ont le plus besoin pendant l’hiver. "Ça a été une bonne claque. C’est là que l’on prend conscience de la grande détresse dans laquelle vit une grande partie de la ville" confie Hélène.

Pour elles, c’est l’évidence même : les fautifs sont nombreux, mais le 20ème siècle productiviste, né et mort à Détroit, explique en partie la chute. "Les Détroiters ont été les premiers à pâtir du mirage d’une croissance sans limite. Ils en tirent aujourd’hui des leçons : ils construisent la société de demain avec ce qu’il reste de la précédente. Cela ne se fait pas sans heurt ni peine, ça commence doucement mais c’est justement aujourd’hui qu’il faut en parler !", ajoute la journaliste.

Hélène et Nora ont également aidé au travail dans des fermes urbaines, des ateliers vélo ou des soupes populaires, elles ont participé à des « community meetings » et conférences, avec et sans caméra. "Le dialogue est allé dans les deux sens, à l’occasion les Détroiters nous en remis en question sur nos propres politiques dans l’hexagone !" expliquent-elles.

Just "D" it

La ville marque autant qu’elle vous hante, paraît-il. Les habitants sont si fiers de participer au renouveau urbain qu’ils en parlent souvent comme s’il s’agissait d’une personne. Certains dont même jusqu'à se tatouer le plan de Downtown, ou la lettre "D" sur le corps, c’est dire l’esprit de (ré)invention qui poussent les "makers", ces hommes et femmes à ascendance activiste restés par dépit ou par choix pour faire de leur ville un terrain de tout les possibles !

"Ce qui a de bien avec les Detroiters, c’est qu’ils prennent les devants. Ils n'attendent pas que les supermarchés reviennent (car ils sont presque tous partis !), ils choisissent un espace vacant pour y planter un jardin communautaire sans demander l’avis de personne" explique Hélène.

 

Carmen mecano Détroit je t"aime

Carmen, Fender Benders

 

Détroit je t’aime

Aujourd’hui, Nora met à profit ses connaissances acquises à l’école de cinéma de l’UCLA au savoir-faire journalistique de sa polyglotte de co-réalisatrice  (Hélène parle sept langues couramment !) pour imaginer un webdocumentaire, média idéal pour combiner leurs talents respectifs. "Moi, je rassemble les infos, et Nora les transforme en histoires. Et puis aujourd’hui c’est le format qui convient le mieux aux échanges de « trucs et astuces » DIY !", s’enthousiasme Hélène.

Les actions des trois personnages principaux de Détroit je t’aime ne se limitent pas à planter, fabriquer ou recycler, mais à imaginer la société de demain qui limite le gâchis et remet la valeur humaine à sa juste place. Pour Nora, "leurs histoires individuelles racontent l'histoire universelle d’un vivre-ensemble, pensé au cœur de la civilisation post-industrielle. Ils se posent sans cesse cette question simple : qu'est-ce que ça veut dire, faire partie d'une communauté aujourd'hui ?"

Avec Détroit je t’aime, "l'idée c’est aussi de créer une communauté, de créer des passerelles entre des villes qui font face aux mêmes défis de renouveau urbain" ajoute Hélène. Si c’est possible à Détroit, n’est-ce pas possible ailleurs ?

++ Pour aller plus loin

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 14:33

 

photo: Threat to Democracy

 

Qui n'a pas rêvé de conférences TED pour les pauvres, pour les activistes, pour les gens qui veulent changer le monde mais n'ont ni les moyens d'aller à Long Beach ni les connexions pour participer aux versions TEDx qui s'organisent un peu partout dans le monde ? Eh bien des Serbes l'ont fait. Ils appellent ça les conférences SHARE. Les deux premières ont eu lieu à Belgrade. La troisième se tiendra à Beyrouth en octobre.

Pendant 48h les 2000 participants parlent de tous les sujets qui intéressent les activistes sociaux : de l'importance de la liberté d'expression avec les membres de la Electronic Frontier Foundation, de comment se protéger contre la censure, des meilleures techniques pour encrypter des messages (il y a même eu un atelier pour aider les enfants à le faire pour garder leurs secrets hors de portée de leurs parents), ou comment partager la musique avec la présence active de Peter Sunde co-fondateur de The Pirate Bay, moteur de recherche pour BitTorrent.

Des gens sérieux donc qui n'oublient pas pour autant la notion "amusement", le E (entertainement) de TED. Comment l'auraient-ils pu d'ailleurs puisqu'ils sont nés d'un des plus grands festivals européens de musique : EXIT, organisé depuis 2000 à Novi Sad au nord de Belgrade et dont Vladan Joler (@TheCreaturesLab), un des animateurs clés de SHARE a été le "directeur créatif".

Il faut dire que tout ce joli monde vient des mouvements étudiants nés dans l'opposition à Milosevic. Des gens qui ont apporté au monde de nouvelles formes de protestation pacifiques avec humour et un art incomparable dans l'utilisation des médias et de la communication qu'on retrouve dans les inspirations dont se réclament certains révolutionnaires égyptiens et tunisiens, certains contestataires espagnols.

Le premier festival EXIT a duré trois mois. 100 jours de musique de rue, de musique publique à la veille des élections. L'idée, m'a expliqué Vladan que j'ai rencontré avec Marc Botte l'ami du Huffington Post-France qui m'aide dans la gestion de mes contenus online, était de "faire une fête, puis de la transformer en désobéissance civile. C'était un modèle étrange pour motiver les jeunes et les amener à protester. Et c'était le seul endroit où les jeunes de Bosnie, de Croatie, de Serbie et des autres pays de l'Ex-Yougoslavie, pouvaient se rencontrer après la guerre."

Succès énorme donc qui a fini par ne plus satisfaire les initiateurs. "C'est devenu une sorte d'industrie culturelle," explique Vladan. "Nous avons pensé que sa taille l'empêchait d'aborder certains problèmes limites. Nous avons aussi constaté une évolution classique chez les ONG, celles de la vieille école se transforment en une sorte d'industrie dont l'objectif est de rendre les donneurs heureux. Or nous voulions orienter tout cela vers de nouvelles formes d'activisme, vers les désirs de rébellion à la base (grassroot) qui existe chez tous les jeunes."

Restait à faire un festival pour activistes sociaux à leur manière. Ça a commencé par le choix de la date : avril… car, à Belgrade, il est bien connu que le début du quatrième mois de l'année est le meilleur moment pour faire une fête.

Partant de rien ils ont fait appel à des gens qu'ils connaissaient un peu partout en leur disant "aidez-nous" et la plupart ont répondu "pourquoi pas". Pour lancer l'affaire ils se sont mis d'accord pour tweeter tous ensemble à la même heure le mot "SHARE" qui est devenu une "trend". Le reste a été affaire d'organisation et de passion de 400 personnes. L'innovation consistant ici à tout mettre (organisation, marketing, communication) en mode P2P. "Nous avons même crowdsourcé le public et le logo de la conférence," explique Filip Milosevic (pas de rapport), un des animateurs. "Nous n'avions pas la moindre idée d'à quoi ça ressemblerait. C'était vraiment pas facile d'intéresser les jeunes à des sujets comme le développement durable."

Un des secrets semble qu'il y a autant d'évènements nocturnes (je veux dire de fêtes) où l'on danse que de conférences diurnes où l'on cause. Et même pendant celles-là les Q&R, la dynamique du dialogue, l'emporte sur les exposés.

La deuxième conférence qui s'est tenue en avril de cette année était tournée vers le futur : transhumanisme, le net des objets ou les vues de Bruce Sterling, écrivain de science-fiction

Plus de 2000 personnes sont venues assister gratis à tous ces évènements. La question des finances n'est pas simple à régler. "Plus on demande d'argent plus on dépend de quelqu'un" explique Vladan. Ils ont à cœur de garder un équilibre entre fondations, gouvernement, sponsors mais n'ignorent pas qu'une des bonnes manières pour rester indépendant c'est de vendre des tickets. Ce qu'ils ne veulent pas faire. Alors ils bricolent : "Il est important que les gens comprennent la complexité d'une telle organisation. L'année prochaine nous publierons tous les coûts. On va essayer de crowdfunder le truc," expliquent Vladan et Filip.

Ça fait drôle de parler d'un tel événement sans y avoir assisté. Mais ces deux là transmettent une énergie vraiment contagieuse. Alors : octobre à Beyrouth ? Pourquoi pas ?

Bruce Sterling, auteur de science fiction et analyste fin de l'impact des TIC sur notre monde en a résumé l'impact en deux phrase prononcées à Belgrade (et que vous pouvez voir dans cette fabuleuse vidéo). Une simple constatation d'abord : "Il y a plus de téléphones mobiles dans le monde que de gens qui ont des brosses à dents." Suivie de tout un programme : "C'est une industrie pour les jeunes, c'est une industrie pour les pauvres. Elle donne du pouvoir aux jeunes et aux pauvres et c'est pour ça que cette décennie ne ressemble à rien d'autre."

La question, comme le dit une voix qu'on entend dans la vidéo, c'est "comment nous obtenons le changement social que nous voulons." Résumée par Sam Graham-Felsen, ex-blogueur en chef de la première campagne présidentielle d'Obama, la réponse donnée par SHARE est claire : "Je ne veux pas de révolution si je ne peux pas danser. […] Si tout le monde est sérieux on s'épuise, on se fatigue et on ne crée pas le changement. Le changement doit être fun." Mao disait que "La révolution n'est pas un dîner de gala." Les temps changent chantait Bob Dylan. The times they are a-changing

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 22:12
romandie.com - 00h11

 

 

MADRID - Aux cris de démission ou honte, plusieurs milliers d'indignés ont manifesté vendredi soir à Madrid contre les coupes budgétaires de 65 milliards d'euros décidées par le gouvernement, défilant dans les rues de la ville où ont éclaté des heurts avec la police.

Criant ils s'en mettent plein les poches, ohé, ohé, ohé, les manifestants, dont beaucoup de jeunes, encadrés par une vingtaine de fourgons de police, s'étaient donné rendez-vous devant le siège du Parti populaire (PP) du chef du gouvernement Mariano Rajoy.

Je suis venue parce que je ne vois pas d'avenir. Nous n'avons pas de travail, ils nous enlèvent le système de santé et l'éducation, lançait Maria Jimena, une jeune fille de 25 ans qui vient de terminer des études de journalisme. Et en plus, maintenant, ils s'en prennent même aux chômeurs.

Portant des pancartes avec des slogans habituels du mouvement, comme ils appellent cela démocratie, et ça ne l'est pas, ils ont ensuite pris la direction du siège du Parti socialiste, d'opposition, qu'ils accusent d'incompétence face à la crise, tout comme la droite.

Alors qu'ils tentaient d'approcher, les policiers anti-émeutes les ont repoussés, chargeant à coups de matraques, avant que les manifestants ne prennent la direction du Parlement, aux crise de Grève illimitée, Ce sont nos armes, levant les mains au ciel, Ils ne nous représentent pas, visant ainsi la classe politique.

Aux abords du bâtiment, quelques groupes qui tentaient de franchir les barrages ont à nouveau été repoussés par les charges des policiers.

Au moins cinq personnes ont été interpellées, selon des journalistes de l'AFP.

Avec ces coupes, ils nous mènent à la ruine, affirmait Pedro Lopez, un manifestant de 30 ans qui, après avoir étudié trois ans pour devenir fonctionnaire dans la justice, a dû renoncer, les concours de recrutement ayant été suspendus depuis l'an dernier.

Les gens n'ont pas d'argent, et vont en avoir encore moins, ajoutait-il en espérant que les manifestations allaient se poursuivre.

Pedro Hernandez, un retraité de 67 ans, expliquait lui être venu parce qu'on ne peut pas tolérer ce qu'ils font, toutes ces coupes: les fonctionnaires, les chômeurs, et attendons de voir si les retraités ne sont pas les suivants.

Après avoir adopté un budget 2012 d'une rigueur sans précédent, comprenant 27,3 milliards d'euros d'économies, le gouvernement vient d'annoncer une nouvelle cure d'austérité, avec 65 milliards d'euros d'économies prévues d'ici à la fin 2014, associant des rentrées supplémentaires via notamment une hausse de la TVA et des coupes visant les fonctionnaires et les chômeurs.

Depuis l'annonce mercredi, la colère monte contre ce plan qui atteindra directement le pouvoir d'achat des Espagnols et devrait aggraver la récession.

Les grands syndicats du pays, UGT et CCOO, ont appelé à une journée de manifestations le 19 juillet, tandis que les manifestations de fonctionnaires se multiplient dans tout le pays.


(©AFP / 14 juillet 2012 00h11)

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 21:42
13 juillet 2012 - 11:26
Par Okeanos

 

 

Le rapport officiel de l’autorité grecque des statistiques concernant le chômage est sorti le 12 juillet 2012. Les résultats qui comparent différents indices sur le mois d’avril depuis 2007 sont bien sûr catastrophiques. De plus, selon les données officielles de mars 2012 du ministère du Travail et des inspecteurs du travail (SEPE), 400.000 employés dans le secteur privé travaillent mais restent sans salaire en moyenne de un à cinq mois.

Le rapport officiel du 12 juillet (voir fin d’article pour le PDF) propose 3 définitions intéressantes permettant une autre lecture des graphiques :

  – Les employés sont les personnes âgées de 15 ans ou plus qui, durant la semaine de référence ont travaillé, même pour une heure seulement, pour un salaire ou un profit, ou qui travaillaient dans l’entreprise familiale, ou bien qui n’étaient pas au travail mais avaient un emploi ou une entreprise dont ils étaient temporairement absents.

  – Les chômeurs sont les personnes âgées de 15 à 74 qui étaient sans travail pendant la semaine de référence (ils n’ont pas été classés comme ayant un emploi), sont actuellement disponibles pour travailler et étaient activement à la recherche de travail dans les quatre semaines précédentes ou avaient déjà trouvé un emploi pour commencer dans les prochaines trois mois.

  – Les inactifs sont les personnes qui ne sont ni classés comme ayant un emploi, ni comme chômeurs.

Les nombre d’employés, de chômeurs, d’inactifs et le taux de chômage (2007 – 2012) :


Employés, chômeurs, inactifs et taux de chômage

 

Les taux de chômage par genre (2007 – 2012) :

Taux de chômage Hommes/Femmes

 

Le taux de chômage par tranche d’âge (2007 – 2012) :

Taux de chômage par tranche d’âge

 

L’évolution du taux de chômage entre 2010 et 2012 :

Evolution du chômage par mois depuis 2010

 

Le constat est sans appel : les femmes et les jeunes (15-34 ans) sont les plus fragilisé par la crise :

- le chômage a doublé en 2 ans et presque triplé en 4 ans ;

- le chômage des jeunes est passé de 22.3% en 2008 à 51.5% en 2012 (!) ;

- le taux de chômage des hommes était de 5% est 2008. Il est de 20% en 2012 : multiplié par 4 !

- le taux de chômage des femmes était de 11.8% est 2008. Il est de 26% en 2012 ;

En considérant la définition du terme « employé », c’est à dire une personne ayant travaillé (même une heure) sur la semaine de référence, on se rend bien compte que ces tableaux ne reflètent pas la dure réalité de la situation grecque. Dans ce nombre d’employés se trouve une part (à définir) de personnes dans une grande précarité : une heure de travail par semaine ne nourrit pas son homme, mais cela le place dans la case « employé »…

De même que ce chiffre de 400.000 salariés n’ayant pas de salaire depuis 1 à 5 mois. Un de mes amis attend toujours 8 mois de salaires cumulés. Depuis début 2011, son employeur en souffrance lui paye au lance pierre une partie de ses salaires. Mais depuis 5 mois, aucun salaire ne lui a été versé. Aucun. Et son cas n’est pas isolé, loin de là.

Les chiffres donnent une image générale de la situation de l’emploi en Grèce. Mais ces chiffres faussent la réalité :   les histoires des salariés montrent à quel point leur situation est dramatique. Il ne faut pas oublier que les indemnités de chômage sont de 359€ par mois depuis le dernier mordorandum. Pendant un an, pas plus, et quelque soit le salaire d’avant la perte d’emploi. Un loyer sur Athènes pour un T2 est d’environ 250€/300€. Un café entre 2€ et 4€.

Bienvenue dans la grande dépression…

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 21:31

 

Vendredi 13 Juillet 2012 à 12:00

 

Xavier Harel - Marianne

 

En avril, Baudouin Prot, le président de BNP Paribas a été entendu par la commission d’enquête sénatoriale sur les paradis fiscaux qui rendra son rapport le 17 juillet. Ses réponses, sous serment, sont en contradiction des documents dont disposent les sénateurs et que Marianne a pu consulter…

 

(Une agence BNP Paribas à La Défense - SOLAL/SIPA)
(Une agence BNP Paribas à La Défense - SOLAL/SIPA)
Entendu sous serment le 16 avril dernier par la commission d'enquête du Sénat sur l'évasion des actifs et ses incidences fiscales – commission que préside le sénateur UMP Philippe Dominati -, Baudouin Prot, le président de BNP Paribas, a répondu à toutes les questions mais, bizarrement, il n'a pas convaincu.

Créée début 2012 pour comprendre pourquoi les entreprises du CAC 40 sont deux à trois fois moins imposées que les PME et comment les riches contribuables français dissimulent leur fortune à l'ombre des paradis fiscaux, la commission sénatoriale a auditionné une bonne centaine de personnalités qualifiées, mais la prestation de Baudouin Prot, elle, a suscité davantage de suspicion que d'enthousiasme. En effet, les sénateurs ont mis la main sur un certain nombre de documents internes de BNP Paribas qui semblent contredire le témoignage du premier banquier français. Au point que le rapporteur de la commission, Eric Bocquet (groupe communiste), et les sénateurs Marie Noëlle Lienemann (groupe socialiste) et Corinne Bouchoux (groupe écologiste) ont souhaité obtenir des précisions.

La commission du Sénat a même adressé un courrier à BNP Paribas pour qu'elle s'explique à nouveau. Et la réponse de la banque, signée Jean Clamon, délégué général et responsable de la coordination du contrôle interne de BNP Paribas, ne s’est pas fait attendre : « nous ne pouvons avoir l’assurance que nos clients remplissent leurs obligations de déclarations concernant les avoirs que nous détenons pour eux vis-à-vis des autorités françaises et étrangères ».
Comme les sénateurs, Marianne a comparé les déclarations de Baudoin Prot avec les documents internes de BNP Paribas… 


Le «parapluie luxembourgeois» est refermé

Comme l'avait révélé Marianne dès le 6 novembre 2010, BNP Paribas commercialisait depuis le milieu des années 2000, en Suisse et à Monaco, une Sicav magique, baptisée Luxumbrella (le parapluie luxembourgeois), forte de 980 millions d’euros de dépôts. Son principal intérêt était de contourner la retenue fiscale à la source de 35%, appliquée dans les pays pratiquant le secret bancaire. Pour y parvenir, la banque avait interposé un mandat de gestion, « le Mandat First », entre le client et la sicav. Baudouin Prot affirme que cette sicav a été « présentée à tort en avril 2010 par un responsable de Monaco comme un produit majeur et essentiel du groupe ». A l’entendre,  Luxumbrella n'avait « pas d'autre objet que de mutualiser les coûts ».

Or, cette sicav a fait l'objet de dizaines de présentations depuis son lancement en 2005, comme en attestent de nombreux documents. Une présentation datée de juin 2008, intitulée Short Term Invest, indique même ainsi que le mandat First est « ecofin compliant, donc pas de retenue à la source ». Un document interne sur les mandats de gestion et conventions de conseil en Suisse, daté de mai 2010, précise par ailleurs que, « si vous êtes résident de l'Union européenne, votre mandat n'est pas concerné par l'impôt communautaire prélevé sur les revenus de l'épargne ». La banque a retiré cette sicav du marché en mai dernier, juste après l’audition de Baudouin Prot au Sénat« Le produit n'est plus commercialisé, il n'y a donc plus de débat », explique-t-on chez BNP Paribas.

Le paradis fiscal, ce n'est pas pour les Français

Selon la revue Alternatives Economiques, avec 189 antennes locales, BNP Paribas est la banque française qui dispose du plus grand nombre d'établissements dans les paradis fiscaux. Des chiffres contestés par Baudouin Prot, qui a profité de son audition au Sénat pour apporter « des données précises » : il y aurait quatre entités à Singapour, huit en Suisse et douze à Hong Kong. Dans un rapport à paraître, le Comité catholique contre la Faim dans le monde (CCFD) a épluché le  « document de référence et rapport financier annuel 2011 » et en a décompté respectivement huit, dix et vingt-deux aux mêmes endroits.

Lors de la même audition, le président de BNP s'est vigoureusement défendu de faire la promotion des trusts, ces structures juridiques particulièrement opaques, souvent situées dans les pays anglo-saxons et dont l'identité des bénéficiaires est soigneusement tenue secrète. « Le produit n'est pas promu par le groupe auprès de ses clients français », affirme Baudoin Prot. Or, plusieurs documents internes, faisant l’éloge « d’une confidentialité et une discrétion renforcée » attestent du contraire. Pour les banques, le trust est l’assurance de garder le client. Le patron de l'ingénierie patrimoniale de la banque, Eric Aubin, parle même de « glue effect » ou « effet colle ». Une fois le trust créé, le client devient captif. Un document de BNP Paribas Wealth Management rédigé par Miles Lecornu, directeur de Jersey Trust, et par Lay Bee Loh, directeur du département trust à Singapour, souligne que le trust est le meilleur moyen de gérer toutes les étapes de la fortune.

Comme le rappel un document maison, à Jersey, « une fondation n'est pas autorisée à fournir des informations sur la fondation à qui que ce soit (y compris ses bénéficiaires)». Bon courage au fisc qui voudrait y voir clair. En 2010, BNP Paribas gérait 4207 trusts pour le compte de clients fortunés à Hong Kong et Singapour. Interrogée par Marianne, BNP Paribas répond : « les contribuables français n'ont pas accès à ce type d'instrument. Un Français qui se rendrait à Jersey ou à Singapour pour créer un trust verrait son dossier rejeté par BNP Paribas ». Dont acte : les Français sont exclus, mais le reste du monde peut en revanche s'offrir les services de BNP.

De bons conseils... gratuits

« Le conseil fiscal ne fait pas partie des prestations » offertes par la banque, a indiqué Baudouin Prot aux sénateurs. Un document interne du 23 janvier 2009, intitulé « international tax & estate planning », présente néanmoins sur une cinquantaine de pages une panoplie impressionnante de montages fiscaux passant par les Iles vierges britanniques, le Liechtenstein, les Bahamas, la Suisse ou encore Panama, dont la seule raison d'être est de réduire au strict minimum taxes et impôts. Ce document rappelle que la banque n'a pas le droit d'effectuer ce genre prestation ; « en conséquences, les experts chargés de faire de l'optimisation fiscale ne facturent pas de commission à leurs clients, il s'agit de services de grande valeur offerts gratuitement. Comme les services gratuits sont une denrée rare, utilisez nos spécialistes de l'optimisation fiscale efficacement ! ».

La plaquette, que Marianne s’est procurée, détaille également, schémas à l'appui, comment un investisseur étranger peut contourner la fiscalité française sur l'immobilier en créant une cascade de sociétés au Luxembourg. Elle propose même des solutions clés en main pour les activités d'import-export. La banque recommande ainsi de faire appel à un intermédiaire britannique (UK agent) et de constituer une société dans les îles vierges britanniques (BVI). La commission de 5% de l'agent commercial britannique est certes taxée à 30% mais « 95% du profit généré par l'agent est transféré au principal (la société BVI) sans être taxé au Royaume-Uni ». Pour BNP Paribas, « cette présentation est obsolète. Il ne s'agit pas de conseil, mais d'une information à titre préparatoire et légal ». 

Le mot de la fin revient à Baudouin Prot. Le banquier a reconnu devant la commission d'enquête : « en termes d'évasion fiscale, nous n'avons pas d'activité forte ». Lapsus ? La phrase a certes été supprimée des compte-rendus écrits, mais demeure dans les enregistrements vidéo.
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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 21:23

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 13.07.2012 à 19h39

Par Anna Benjamin


Les forces anti-émeutes ont violemment réprimé la manifestation de L'Autre Russie, dimanche 15 avril, à Saint-Petersbourg.

Depuis quelques semaines, les parlementaires russes ont adopté plusieurs lois répressives. Dernière en date, celle qui vise à imposer des contrôles stricts aux "agents de l'étranger", tels que les organisations non gouvernementales (ONG) qui  reçoivent des fonds ne provenant pas de Russie. Adoptée définitivement vendredi 13 juillet, elle clôt une série de lois qui régissent désormais l'Internet russe, les manifestations ou encore le délit de diffamation.

  • Réprimer les manifestations

Depuis le 9 juin, manifester en Russie sans une autorisation officielle coûte cher : des amendes minimales de 7 200 euros pour toute action "portant préjudice à la santé et aux biens" pour les particuliers, de 14 512 euros pour les responsables administratifs et de 24 194 euros pour les personnes morales. Lors d'un rassemblement, le port d'un masque ou la possession de "produits spiritueux, bières ou boissons conçues à base de bière" sont interdits. Les simples incitations à "troubler l'ordre public", telles que définies par les tribunaux, seront sanctionnées. Le Kremlin prévoit aussi de mettre à disposition des militants, "des parcs à manifestation".

Pour la première fois dans l'histoire récente du Parlement russe, les députés de l'opposition ont déposé plus de trois cent cinquante amendements pour ralentir l'examen de ce texte. Pour le leader de Russie juste, Guennadi Goudkov, ce texte est "contraire à notre Constitution qui, justement, donne le droit aux citoyens russes de se rassembler librement et pacifiquement". A l'inverse, les députés de Russie unie, majoritaires, affirment qu'ils veulent "protéger la santé et la vie des gens".

  • Museler l'Internet russe

La Douma a adopté mercredi 11 juillet des amendements à une loi sur Internet, avec une majorité écrasante de quatre cent trente-quatre voix. Aucun député n'a voté contre. La loi amendée sur "la protection des enfants" contre les dangers pour "leur santé et leur développement" doit maintenant être adoptée par la Chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, et être ensuite ratifiée par le Kremlin.

>> Lire : "Le Parlement russe a adopté un texte de loi controversé sur Internet"

Les amendements visent à créer un registre fédéral pour réglementer l'activité des sites Internet contenant des informations interdites par la loi, obligeant leurs propriétaires ou les fournisseurs d'accès à les fermer. La loi cible des sites diffusant de la pornographie à caractère pédophile, faisant la promotion de la consommation de drogue ou donnant des conseils pour se suicider. Mais il n'y est pas précisé à quel organisme fédéral reviendraient les décisions dans ce domaine.

En Russie, des sites Internet et des opposants redoutent la censure.  Wikipedia en russe a, lui, décidé d'interrompre mardi 10 juillet pour vingt-quatre heures son fonctionnement, en signe de protestation. Le premier ministre, Dmitri Medvedev, a défendu cette loi, lors d'une rencontre avec des responsables du parti au pouvoir, Russie unie. "L'Internet doit être libre", mais ses activités doivent toutefois être fondées sur "un certain nombre de règles", a déclaré M. Medvedev, cité par les agences de presse, estimant qu'il fallait respecter "le droit à l'information" et aussi "le droit à la protection contre un contenu dangereux".

Lire : "La version russe de Wikipedia ferme pour protester contre une loi sur Internet"

  • Les ONG, des "agents de l'étranger"

La Douma a adopté vendredi 13 juillet un texte de loi plaçant sous un contrôle étroit les organisations non gouvernementales qui bénéficient d'un financement étranger et ont une activité "politique". Le texte, présenté il y a une semaine par Russie unie, avait été mis en urgence à l'ordre du jour de la Chambre basse du Parlement russe. Ce texte prévoit leur enregistrement séparé. Ces ONG devront s'afficher comme "agents de l'étranger" dans toute communication ou activité publique et subir un contrôle financier très strict, sous peine d'une amende allant jusqu'à 300 000 roubles, soit 7 500 euros, et à une peine de prison pouvant atteindre deux ans.

Ce projet de loi s'inscrit dans la ligne fixée par le président Vladimir Poutine, qui a accusé ces derniers mois les dirigeants de l'opposition et des ONG qui avaient dénoncé des fraudes électorales aux législatives de décembre 2011 d'œuvrer pour le compte de puissances étrangères, plus précisément des Etats-Unis. Une source au Kremlin citée par l'agence d'information Ria Novosti a affirmé que la loi toucherait non seulement des organisations de contrôle électoral mais aussi de lutte contre la corruption, comme l'antenne russe de Transparency International, et des organisations écologistes.

Les organisations de défense des droits de l'homme et des libertés ont dénoncé un texte ayant pour but de débarrasser la Russie des ONG les plus gênantes. "Ce texte permettra, par une application arbitraire, de harceler toute ONG déplaisant au pouvoir", ont écrit dans une lettre ouverte jeudi des défenseurs des libertés, dont Lioudmila Alexeeva, présidente du groupe Helsinki de Moscou.

Lire : "La Russie met sous contrôle les ONG, ces 'agents de l'étranger'"

  • Vers un durcissement du délit de "diffamation"

Vendredi 13 juillet, était aussi discuté un texte visant à durcir la répression du délit de "diffamation". Ce dernier, dont le président Medvedev avait, en décembre 2011, retiré toute qualification "pénale" pour le considérer comme une simple violation "administrative", refait son apparition dans le code pénal. Avec un durcissement des amendes à la clé, allant jusqu'à 5 millions de roubles, soit environ 125 000 euros, contre quelques milliers auparavant.

"Les articles de la loi sur la diffamation permettent aux fonctionnaires d'interdire la profession de journaliste, qui essaie de dire ce qui va et ce qui ne pas vas, dans la mesure où pas une seule personne ne sera en mesure de payer jusqu'à la fin de sa vie une amende de 5 millions de roubles", a mis en garde l'un des manifestants, le journaliste Timour Olevskiï.

Anna Benjamin

 

 

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