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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:56

 

Accédant au pouvoir, dans un contexte de crise gravissime, François Hollande avait clairement deux options. Soit engager la gauche dans une politique économique nouvelle, celle d'un réformisme audacieux – ou radical, peu importent les mots ; soit retomber dans les ornières du passé, celles du social-libéralisme, dans lesquelles la gauche avait versé à la fin des années 1990. Ou si l’on préfère, il avait la possibilité de commencer son quinquennat en s’inspirant de Lionel Jospin version 1997, celui qui arrive à Matignon avec dans sa besace pléthore de réformes très ancrées à gauche, de la taxe Tobin jusqu’aux 35 heures payées 39, le refus de la privatisation de France Télécom ou encore le rétablissement de l’autorisation administrative de licenciement ; ou bien en copiant Lionel Jospin version 2002, celui qui cède face aux licenciements boursiers ou qui devient le champion toutes catégories des privatisations.

Deux mois après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, le doute n’est plus guère de mise : c’est clairement la seconde solution que privilégie le chef de l’Etat, celle du social-libéralisme. En quelque sorte, François Hollande a choisi de commencer par là où Lionel Jospin a fini. Le Lionel Jospin qui se dit impuissant face aux marchés financiers, celui qui cède à leurs injonctions et qui va jusqu’à donner le coup d’envoi début 2002 à la plus sulfureuse des privatisations, celle des autoroutes.

S’il fallait une nouvelle preuve de cette embardée imprévue de François Hollande, c’est assurément cet étrange débat sur la compétitivité des entreprises qui l’apporte. Etrange débat que les dignitaires socialistes avaient discrètement préparé et qu’ils ont choisi de lancer à la faveur de la grande Conférence sociale. L’irruption de ce débat sur la compétitivité des entreprises est pour le moins inattendue. Pour une raison de fond, comme pour une raison de forme.

La raison de fond coule de source. Ces dernières années, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de conduire ce que les experts appellent une « politique de l’offre ». Réduction du train de vie de l’Etat ; allègements de la fiscalité des entreprises (taxe professionnelle, fiscalité de groupe, etc.) ; extrême modération salariale avec refus de tout « coup de pouce » en faveur du Smic, déréglementation accélérée du Code du travail et notamment du droit du licenciement : le gouvernement de droite a tout fait pour que les entreprises soient le moins affectées possible par la crise et pour que la France connaisse un « ajustement social ». En clair, les variables d’ajustement à la crise ont d’abord été les salaires et l’emploi.

Tournant la page de ce quinquennat qui a creusé les inégalités sociales, on pouvait donc penser que le gouvernement de gauche passerait de « la politique de l’offre » à la « politique de la demande ». Dans un contexte d’effondrement du pouvoir d’achat, on pouvait espérer que le gouvernement aurait à cœur de rééquilibrer le partage entre capital et travail – partage fortement déformé au cours de ces deux dernières décennies. On pouvait d’autant plus le penser que, durant la campagne, cette question de la compétitivité des entreprises est venue en débat, et que François Hollande l’avait justement écartée.

Quand la gauche dénonçait la TVA sociale

Que l’on se souvienne : craignant de perdre la main et bientôt le pouvoir, Nicolas Sarkozy multiplie les gesticulations au début de 2012 et, parmi une cascade d’autres mesures, il propose au début du mois de janvier que la France mette en chantier la « TVA sociale ». L’appellation est trompeuse : il s’agit en réalité d’une TVA anti-sociale. L’ambition du dispositif vise à supprimer certaines charges sociales patronales abondant la Sécurité sociale et à alléger ainsi le coût du travail en trouvant des financements différents, sous la forme d’un relèvement de la TVA auquel seraient assujettis tous les produits, y compris les produits importés.

C’est donc ce qui advient : Nicolas Sarkozy fait voter, peu de temps après, par le Parlement un relèvement du taux normal de la TVA de 19,6 % à 21,2 %, effectif au 1er octobre prochain.

Que dit à l’époque la gauche et au premier chef François Hollande ? Comme on peut le constater dans cette vidéo ci-dessous, il conteste cette réforme, lors d'un discours le 31 janvier, en faisant valoir que le relèvement de TVA serait gravement inégalitaire, car il ferait payer par les consommateurs des prélèvements auparavant à la charge des employeurs. Ce qui est une remarque de bon sens : la fiscalité à laquelle les consommateurs sont assujettis, au travers de la TVA, est particulièrement injuste, puisqu’elle est dégressive. Autrement dit, elle pèse plus sur les contribuables modestes que sur les contribuables fortunés.

 


 

Mais critiquant la TVA sociale, François Hollande ne se borne pas à dire qu’elle est « injuste » ou « improvisée » ; il dit encore qu’elle est « inopportune ». En clair, il ne dit pas que le problème pointé par Nicolas Sarkozy, celui du coût de travail, est pertinent, mais que la solution préconisée, celle de la TVA, n’est pas la bonne ; il ne dit pas plus qu’un autre dispositif serait mieux calibré. Non ! Ce que François Hollande dit, c'est que Nicolas Sarkozy a tout faux. La réforme passera donc tout entière à la trappe, et la hausse de la TVA sera annulée par la gauche avant même qu’elle n’entre en vigueur.

On peut d’ailleurs facilement trouver confirmation de cette orientation en se référant au programme du candidat François Hollande (il est ici) : il y est longuement question de favoriser « la production et l’emploi » par diverses mesures, notamment « en orientant les financements, les aides publiques et les allègements fiscaux vers les entreprises qui investiront sur notre territoire » ; mais il n’est nullement préconisé de suivre une politique libérale visant à alléger le coût du travail.

On imagine d’ailleurs le tollé que cela aurait suscité à gauche, si François Hollande, en pleine controverse autour de la TVA sociale, avait apporté son soutien à son rival, Nicolas Sarkozy, lui suggérant juste de trouver un prélèvement de substitution plus adapté et mieux calibré que la TVA.

La sortie tonitruante du conservateur Louis Gallois

Or, c’est très exactement ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Comme dans un plan de communication soigneusement préparé, c’est le Commissaire général à l’investissement, Louis Gallois (ancien patron d’EADS et ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement lors du premier septennat de François Mitterrand), qui se dit, le 7 juillet, devant le Cercle des économistes, favorable à une réduction massive des cotisations payées par les entreprises françaises exposées à la concurrence internationale, afin d'améliorer leur compétitivité.

« Il y a un consensus assez large, face à ce phénomène de dégradation (de la compétitivité nationale) qui paraît inéluctable, et dont nous voyons tous les jours les éléments dans la presse avec les plans sociaux et évidemment le déficit massif de notre commerce extérieur : je crois qu'il faut faire un choc de compétitivité, qui doit toucher le secteur exposé », assure Louis Gallois. Et d’ajouter : « Pour toucher le secteur exposé, il faut que ce choc soit assez massif et qu'il porte sur les cotisations sociales, concernant des salaires relativement élevés. Il s'agit de transférer 30 à 50 milliards pour avoir un effet significatif. »

Observant que le débat sur la TVA a désormais mal tourné, il évoque alors d'autres pistes comme les « taux intermédiaires » de la TVA, et « certainement la CSG », voire « la fiscalité des retraités », jugeant anormal qu'elle leur soit très favorable.

Après avoir détaillé toutes ces réformes possibles, dont beaucoup sont notoirement réactionnaires ou inégalitaires, Louis Gallois conclut : « On a besoin, je crois, de créer un choc de confiance dans le pays. Il va falloir à un moment ou à un autre qu'on se rende compte qu'on ne peut pas se contenter de demi-mesures. » Il faut « créer une onde de choc » en faveur des entreprises, insiste-t-il. Les retraités, qu'il propose de taxer davantage, ou les consommateurs, qu'il propose de ponctionner un peu plus, apprécieront...

Or, quand le Commissaire général à l’investissement fait cette sortie tonitruante devant le temple de la pensée unique (néolibérale) qu'est le Cercle des économistes, François Hollande, qui vient tout juste de lui confier ce poste, ne lui rappelle pas qu’il occupe une fonction publique et qu’il est tenu à une obligation de réserve. Non ! Dès le surlendemain, le 9 juillet, le président de la République crée la surprise en ouverture de la Conférence sociale, en avouant qu’il est à peu de choses près sur la même longueur d’ondes que Louis Gallois. Sur une longueur d'ondes qu'il n'a jamais évoquée tout au long de la campagne présidentielle et qu'il a même combattue. C’est ce qu’il explique longuement dans son discours inaugural à la Conférence sociale, que l’on peut consulter ci-dessous :

Il suffit effectivement de lire ce discours pour relever le changement de pied. Parlant des défis auxquels la France est confrontée, François Hollande souligne que l'endettement est le premier que la France ait à relever. Et il ajoute : « Le second défi auquel nous faisons face est la détérioration de notre compétitivité. » Le chômage et la précarité ne figurent donc qu’au troisième rang. En quelque sorte, c’est un satisfecit rétrospectif décerné à Nicolas Sarkozy : au moins a-t-il eu le mérite de pointer ce problème de la compétitivité, au moment où la gauche ne voulait pas en entendre parler.

Une hausse de la CSG en préparation

Et François Hollande poursuit en livrant le fond de sa pensée : « Nous devons trouver les nouveaux modes de financement et les nouvelles organisations de notre modèle social. L’équilibre de nos comptes et la compétitivité de notre pays ne sont pas seulement des impératifs économiques. Ce sont des obligations sociales. Nos mécanismes de solidarité seront menacés si nous ne savons pas les faire évoluer, les faire progresser. Pour les entreprises les plus exposées à la mondialisation nous devons trouver le moyen de les aider à rester dans la course, dans le respect de nos valeurs, face à des concurrents qui ont fait des efforts considérables ces dernières années. La compétitivité a donc aussi une forte signification sociale : elle est d’ailleurs facteur de croissance et d’emploi, donc de ressources nouvelles pour nos systèmes collectifs. Voilà pourquoi je considère nécessaire une réforme du mode de financement de la protection sociale pour qu’il ne pèse pas seulement sur le travail (l’abandon de la TVA sociale ne nous dispense pas d’une réflexion sur ce sujet). »

Le propos, bien sûr, est passablement elliptique. Et voulant que les partenaires sociaux « digèrent » le message, les membres du gouvernement ne font rien, ensuite, pour expliquer plus précisément le projet en gestation. Il n’est pourtant pas besoin d’être grand clerc pour le deviner : c’est à une hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) que le gouvernement et le chef de l’Etat veulent préparer les esprits, en compensation d’un allègement des charges sociales patronales.

Les modalités de ce transfert étant pour l’instant inconnues, il est encore difficile de porter un jugement précis sur le projet élyséen. Mais on peut sans grande difficulté passer en revue les différentes variantes possibles. Une première hypothèse serait que des cotisations employeurs et salariés soient abaissées, et que la CSG soit relevée à due concurrence. Ce transfert pourrait alors ne pas pénaliser les salariés ou alors seulement de manière modeste, parce que la CSG présente l’avantage d’assujettir tous les revenus du travail, mais aussi en partie les revenus de l’épargne.

Comme le rappelle un communiqué du Syndicat national unifié des impôts (SNUI), « sur les 89 milliards d’euros de recettes que la CSG devrait procurer en 2012, 62 milliards proviennent des revenus d’activité (soit 69,66 % du rendement de la CSG), 16 milliards proviennent des revenus de remplacement comme la retraite (soit 17,9 % du rendement de la CSG) et 10 milliards des revenus du patrimoine (soit 11,23 % du rendement de la CSG), les autres recettes provenant des revenus des jeux ou des majorations et pénalités ».

Dans cette hypothèse, les salariés pourraient donc ne pas être fortement pénalisés, mais la marge financière pour avantager les entreprises serait minime. En clair, le gouvernement se lancerait dans un grand Meccano pour pas grand-chose.

Or, le gouvernement veut que la réforme ait un effet massif. Selon le propos d’un ministre, il s’agit de créer « un choc d’offre ». Une autre solution serait donc d’alléger des cotisations patronales – par exemple les cotisations famille que Nicolas Sarkozy avait prévu d’alléger à compter du 1er octobre en contrepartie de la hausse de la TVA – et de trouver de nouveaux financements grâce à un relèvement de la CSG. En clair, une bonne partie des charges patronales seraient alors transférées sur les salariés – et sur les revenus du capital mais dans une bien moindre mesure.

On comprend donc qu’en explorant cette piste d’une réforme visant à alléger le coût du travail, François Hollande marche sur les brisées de la droite. C’est même une bonne partie de la réforme Sarkozy qui pourrait survivre, car l’ancien chef de l’Etat avait prévu dans sa réforme qu’aucune cotisation familiale ne serait due pour les rémunérations inférieures à 2,1 fois le Smic. Et en complément de la hausse de la TVA, Nicolas Sarkozy avait lui-même songé à légèrement majorer la CSG.

En quelque sorte, ce serait donc le calibrage de la réforme Sarkozy qui pourrait être modifié, mais pas sa philosophie d’ensemble. Et même une bonne partie du dispositif pourrait être reconduit : la baisse des cotisations familiales demandée depuis des lustres par le patronat, le relèvement de la CSG, mais pas de la TVA.

Pour les salariés, le jeu de bonneteau pourrait donc être très dangereux et, dans cette hypothèse, venir de nouveau ponctionner un pouvoir d’achat qui déjà pique du nez.

Dans tous les cas de figure, c’est bien une « politique de l’offre » qui se met en place, visant à consolider la situation financière des entreprises ; et non une « politique de la demande », visant à relancer la croissance par des mesures de soutien énergiques au pouvoir d’achat et à la consommation. Usant d'une sémantique qui ne faisait guère illusion, Dominique Strauss-Kahn parlait, en d'autres temps, du « socialisme de la production ». Cela lui servait de cache-sexe pour dissimuler sa conversion aux thèses les plus libérales.

En quelque sorte, les petites phrases de François Hollande sur la compétitivité des entreprises donnent du sens et une cohérence aux premières mesures prises par le gouvernement, qui ont parfois déçu la gauche. Si le gouvernement s’est engagé dans une politique budgétaire d’austérité, si le salaire minimum n’a bénéficié que d’un « coup de pouce » purement symbolique, c’est à l’évidence dans cette même logique de stimuler en priorité la compétitivité des entreprises.

Dans une période de crise, où le pouvoir d’achat s’effondre, François Hollande ne fait-il donc pas une erreur majeure de stratégie économique ? De surcroît, par cette cascade de mesures relativement impopulaires qui marquent le début de son quinquennat, ne prend-il pas un risque politique, en ramant à contresens des intérêts de l'électorat populaire ? En réalité, on n’a sans doute pas fini de mesurer que ce choix de prendre la compétitivité des entreprises comme l’un des fondements de la politique économique est un acte qui va marquer tout le quinquennat.

Le constat est de simple bon sens : si le gouvernement s’engage dans ce transfert vers la CSG de certaines cotisations sociales employeurs, il ne va pas dans le même temps, par exemple, mettre en chantier une réforme encore plus complexe, visant à fusionner cette même Contribution sociale généralisée avec l’impôt sur le revenu, pour reconstruire un véritable impôt citoyen progressif. Impossible de courir deux lièvres à la fois ! Ce transfert de charges sociales sur la CSG risque fort de sonner le glas de la fameuse « révolution fiscale » que les socialistes avaient promis de faire. On observera d’ailleurs que dans sa déclaration de politique générale, le premier ministre a passé sous silence ce projet de fusion, qui était l’acte principal de cette révolution fiscale. A la trappe : le projet majeur des socialistes, celui qui avait un ancrage clairement à gauche, n’a pas même été mentionné.

Autre exemple, même interrogation : à l’issue de la Conférence sociale, Jean-Marc Ayrault a annoncé une réforme d’ici la fin de l’année des modalités d’indexation du Smic. Ce qui n’est pas en soi une surprise puisque pendant la campagne, François Hollande avait émis le souhait que ces modalités prennent mieux en compte la croissance. Compte tenu de ce nouveau primat donné à la compétitivité des entreprises, une question vient à l’esprit : et si la croissance est nulle, est-ce que les revalorisations du Smic en seront affectées ? En clair, se dirige-t-on vers un Smic flexible ? Un Smic qui ne soit plus la voiture-balai de toutes les inégalités générées par le capitalisme français mais qui puisse être modulé au gré des besoins de la sacro-sainte... compétitivité des entreprises ?

Jean-Marc Ayrault a aussi assuré que les négociations « compétitivité-emploi » lancées par Nicolas Sarkozy pour permettre aux entreprises d'adapter le travail en cas de baisse d'activité n'étaient « plus à l'ordre du jour », mais il a ensuite annoncé que le gouvernement allait ouvrir une négociation sur « la sécurisation » qui balaierait différents chantiers dont celui de la lutte contre les licenciements boursiers mais aussi celui de la flexibilité du marché du travail ! D’où cette autre interrogation : ne va-t-on pas voir ressortir des cartons les thématiques très libérales de la flexi-sécurité ?

Epilogue logique de cette orientation, Jean-Marc Ayrault a annoncé que le gouvernement allait confier à Louis Gallois « une mission sur la compétitivité de nos entreprises », avec l'objectif de « préparer la mise en œuvre d'actions concrètes d'ici la fin de l'année » pour améliorer leur « environnement ». Pour mémoire, l'ex-grand patron, à qui les socialistes ont confié cette importante mission, sait de quoi il parle et a une grande expérience. Pour l'année 2011, il a perçu d'EADS une rémunération globale de 3 millions d'euros, dont 990.000 euros en fixe et le reste en rémunération variable. A la tête de ce groupe, il a aussi eu une politique massive de délocalisations d'activités. Une référence patronale, en quelque sorte...

En bref, la politique économique voulue par François Hollande prend soudainement une cohérence. Car on devine sans peine que la compétitivité des entreprises s’accommode assez mal d’une « révolution fiscale », d’un Smic trop rigide ou d’un Code du travail trop contraignant. Entre les deux, il faut choisir. Sa voie, François Hollande semble l’avoir choisie. Une voie bien périlleuse…

 

 

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:39

 

Marianne - Mardi 10 Juillet 2012 à 16:00

 

Observateur de la vie politique française, il passe au crible les interventions de nos... En savoir plus sur cet auteur

 

Une fois n'est pas coutume, L'Hérétique, notre blogeur associé, laisse la parole a un visiteur de son site. Cet enseignant – «furieux et réaliste» – donne une vision crue et désabusée de son travail dans lequel il parvient pourtant à créer parfois «l'envie, la curiosité».

 

(photo : Alexandre Prévot, via Flickr CC)
(photo : Alexandre Prévot, via Flickr CC)
J'ai lu récemment dans un commentaire, le témoignage d'un enseignant qui écrit sous le pseudonyme de John Keating. Je pense qu'il vaut vraiment d'être lu :

Croire que le problème principal de l'école d'aujourd'hui, c'est le rythme scolaire ou la date et la durée des vacances est tout bonnement hallucinant. Et pourquoi pas la couleur des salles, le vouvoiement des élèves l'uniforme et le tchador.

On ne veut pas voir l'état catastrophique de l'école – et surtout du collège – dont les missions sont tellement multiples qu'elles sont par avance vouées à l'échec. Le découragement, les dépressions, les suicides de nombreux profs'  – des chiffres vont bientôt sortir et France Telecom à côté c'est Bisounoursville – qui sont au front tous les jours avec des élèves odieux, insultants, menaçants, méprisants et soutenus par des parents vindicatifs et fiers de leur médiocrité et de leur vulgarité – histoire de donner l'exemple à leurs rejetons. Et nous, obligés de comprendre, pardonner, excuser car ils sont jeunes et en construction ; sinon on arrête le métier. De toute façon, il faut bien les garder jusqu'à 16 ans, mêmes les pires crapules soupçonnées de racket, vols et j'en passe.

Les rapports de force qui s'établissent dans certains quartiers avec la police ou les pompiers on les retrouve dans les classes ; tout ce qui représente l'Etat et l'autorité est rejeté avec force. L'instruction est minimale, pourtant c'est le coeur du métier. L'échec est tellement immense qu'on en est réduit à accepter l'inacceptable pour un brin de paix sociale et à se contenter du minimum, c'est-à-dire qu'au moins dans la classe, personne ne s'égorge ou se balance des compas dans la figure. Le prof' devient un maton mais il est seul pour faire parfois face à des mutineries quand les exigences simples de civisme sont trop élevées. La hiérarchie ferme les yeux, fait semblant de ne pas voir et se décharge de toute responsabilité.

Ce constat alarmant n'est certes pas le même partout, loin de là, et varie du tout au tout selon les filières, les villes, les régions, mais dans les établissements les pires, on en est aux caméras de surveillances, on parque les élèves dans la cour pour éviter les dégradations des locaux, la police intervient de plus en plus souvent, des profs' font régulièrement des mains courantes car menacés par des élèves ou des parents.

Ah oui, mais c'est vrai, un prof peut rien dire parce qu'il a des vacances, qu'il travaille trois heures par jour (entendu sur I-Télé par un «expert»)... pardon j'ai blasphémé. Et en plus, le métier est une vocation donc il faut se la fermer sinon on avait qu'a en choisir un autre. Désolé. De toute façon si je vous dis que seulement deux semaines de vacances nous sont payées vous ne me croiriez pas. Que dans mon cas, je bosse tous les soirs après 22h, tous les week-end entre 5 et 10h, pendant la moitié des vacances car l'autre moitié, je tiens à la partager avec mes gosses.

Mais pourquoi le métier de prof n'attire plus dit-on dans les salons parisiens bien-pensants ? Pourtant ils sont payés plus que le SMIC, ils n'ont pas à se plaindre ces branleurs. Pourquoi je continue ? Parce qu'enseigner, c'est ce que je sais faire de mieux, parce que parfois on réussit quelque chose d'incroyable, on allume la flamme, on crée l'envie, la curiosité. Donc pour moi rester une, deux ou trois semaines de plus ou de moins, je m'en contrefout. La semaine de quatre, cinq ou neuf jours même, et bien soit, pourquoi pas, mais ça ne changera rien.

La société est gravement malade. On a cru que l'école pourrait la soigner mais elle agonise de récupérer des blessés graves qui ne veulent pas guérir et d'être sans cesse accusée d'être la cause de la maladie. Vive le capitalisme, l'individualisme qu'il engendre et l'argent comme valeur première.

Un prof furieux et réaliste mais qui résiste.

 

«On ne veut pas voir l'état catastrophique de l'école»
Retrouvez les autres articles de L'Hérétique sur son blog.

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:27

 

Marianne - Rédigé par J-C Slovar le Mercredi 11 Juillet 2012 à 10:01

 

Comment se débarrasser de ses salariés sans douleur et au meilleur coût ? , c'est le fantasme/leitmotiv du Medef qui essaye, bien qu'elle ne soit pas à l'ordre du jour de la conférence sociale, d'imposer sa propre vision de la flexisécurité.

 

Flexisécurité : Une trappe à chômage plus perverse que les autres ?

 

La flexisécurité : Les organisations patronales comme certains politiques en raffolent oubliant d'expliquer aux salariés qu'il s'agit surtout de remplacer le droit du licenciement par ... un hypothétique droit au reclassement !
 
Flexisécurité, c'est quoi et comment ça fonctionne ?
 
Oui, vous savez, ce modèle créé par les Danois qui privilégie une grande flexibilité du marché du travail.
 
Schématiquement, nous dit Nadia Antonin : « (...) elle repose sur une libéralisation des licenciements tout en garantissant aux salariés, grâce à des prestations de chômage d’un niveau élevé et à l’accès à des formations destinées à préserver leur employabilité, une sécurité matérielle tout au long de leur vie professionnelle. Ce modèle facilite les mobilités requises par des mutations permanentes de la structure productive et correspond à la représentation du fonctionnement idéal du marché du travail sous la figure de la « destruction créatrice » chère à Schumpeter : il importe de laisser disparaître les emplois non rentables et de permettre aux salariés de retrouver au plus vite un autre emploi (...) »
 
Oui, mais en période économique faste ! Car en cas de crise économique la mise en place d'un tel modèle peut vite devenir un cauchemar pour les salariés et un ... excellent moyen pour dégraisser les effectifs en toute sérénité et à moindre coût !
 
Contrairement à ce que certains pourraient croire, elle existe en France depuis 2008. Quelles en sont les principales mesures ?
 
Le point fort aura été la rupture conventionnelle. Ce à quoi il faut ajouter l'allongement de la période d'essai jusqu'à quatre mois pour les cadres et à titre expérimental, un nouveau type de contrat de mission de 18 à 36 mois réservée aux cadres et ingénieurs. Xavier Bertrand ayant claironné à l'époque que « Le dialogue social a retrouvé une vitalité dans notre pays »
 
Or, comme l'expliquait l'Express en 2008 : « (...) La flexibilité revendiquée par les employeurs est censée rendre le marché du travail plus dynamique, autrement dit générer plus de créations d’emplois. Elle passe notamment par une « sécurisation » des ruptures de contrats, le camp patronal souhaitant ... limiter les contentieux devant les Prud’homme (...) »
 
Les observateurs les moins avisés auront surtout remarqué qu'en fait, le point fort, c'est à dire la rupture conventionnelle aura été la source de plus de 850 000 chômeurs dont 20% de plus seniors depuis sa création et qu'on attend toujours les aspects positifs sur l'emploi de l'allongement de période d'essai et du contrat de mission.
 
C'est donc fortes de ses résultats que les organisations d'employeurs souhaitent aller encore plus loin. Sauf que comme le fait remarquer Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT : « Une protection de haut niveau, ça se finance…». Et dans la mesure où les organisations patronales excluent de participer au financement au nom de la compétitivité, on voit bien à quoi aboutirait la rupture conventionnelle collective proposée par le Medef, et dont Slovar vous parlait, le 4 juillet.
 
Vous avouerez qu'on est bien loin du modèle Danois, comme le démontrait Gérard Filoche sur son blog : « (...) si les entreprises ont la liberté de licencier (quasiment sans préavis et sans indemnités), les salariés qui ont perdu leur emploi peuvent bénéficier pendant quatre ans d’une allocation (plafonnée) égale à 90 % de leur salaire (...) » Et où on compte un agent de Pôle Emploi pour neuf chômeurs !
 
Alors, la flexisécurité façon Medef : Une trappe à chômage plus perverse que les autres ?
 
Sans nul doute, car utiliser la notion de flexisécurité pour rendre encore plus facile les licenciements reviendrait simplement à surcharger un peu plus les conseillers de Pôle Emploi qui gèrent au quotidien de 200 à 500 dossiers. Et continuer de plomber les comptes de l'UNEDIC, sans apporter la moindre solution aux nouveaux chômeurs, le tout bien entendu sans créer le moindre emploi !
 
Michel Abhervé résume bien ce que devrait être, théoriquement, la négociation sur la flexisécurité : « Les règles du jeu sont inventées par les acteurs qui s’en servent et les respectent. Nous sommes dans la primauté d’un dialogue social, fondé sur la confiance entre partenaires sociaux recherchant, réellement, un compromis, dans une logique gagnant gagnant où chacun des partenaires tire un réel avantage de l’accord conclu (...) » Ajoutant : « (...) Chacun peut mesurer que nous en sommes assez loin en France »
 
C'est le moins qu'on puisse dire !


Crédit photo
FlickR CC - Gabba
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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:18
Marianne - Mardi 10 Juillet 2012 à 16:00 | Lu 1696 fois

 

Greek Crisis
Historien et ethnologue, ancien correspondant en France pour la revue grecque Nemecis, Panagiotis...

 

Notre blogueur associé Panagioris Grigoriou livre une peinture impressionniste de l'été grec. Le soleil brille, l'atmosphère est chaude. Mais les nuages n'ont pas disparu des esprits.

 

(Le Parthénon à Athènes-Petros Giannakouris/AP/SIPA)
(Le Parthénon à Athènes-Petros Giannakouris/AP/SIPA)
Chaque juillet déjà, nos vies ralentissaient au gré des caprices prévisibles du beau temps trop fixe, et cette semaine n'échappe pas à la règle. Petite canicule, 41° C dès ce lundi, plus le discours de l'investiture de Samaras, c'en est trop. Juin fut déjà un mois très éprouvant pour tous ici. Selon G. Gousos, responsable syndical chez les ambulanciers au SAMU athénien en un mois (début juin – début juillet), les ambulanciers de l'Attique ont recensé 354 tentatives de suicide, dont une cinquantaine, ont été couronnées de succès, selon le reportage du quotidien Avgi (08/07). Rien qu'entre le dimanche 1er juillet et le jeudi 5, cinq autres citoyens de l'agglomération ont volontairement interrompu leur périple. Retour au chaos, au grand vide. Et cette augmentation des «Interruptions Volontaires de Périple» (IVP) serait à mettre en corrélation avec les résultats électoraux, en tout cas partiellement.

Il y a quelques jours, l'écrivain Panos Theodoridis a été licencié du journal Angelioforos de Thessalonique parce qu'il a osé publier deux chroniques, la première portait un regard critique sur Olga Kefalogianni, ministre chargée du Tourisme au cabinet Samaras, fille de Yannis Kefalogiannis, ancien député et ministre (Nouvelle Démocratie) et de Helleni Vardinogiannis, femme issue de cette famille illustre, d'armateurs et raffineurs crétois. Sa deuxième chronique a eu le grand tort d'évoquer le cheminement politique de Kyriakos Mitsotakis (Nouvelle Démocratie), fils de Constantin Mitsotakis (Premier Ministre, 1990-1993) et frère de Dora Bakoyanni, Ministre de la Culture (1992-1993), maire d’Athènes (2003-2006), et ministre des Affaires étrangères (2006-2009). Moralité : à Salonique sous les Troïkans, bien davantage que par le passé, on ne critique par les saintes familles machin. Les syndicats journalistes n'ont pas souhaité réagir, l'Union des écrivains non plus, a noté dimanche le quotidien Avgi (08/07).
 
Sauf que le peuple a voté. Et les «gouvernants» annoncent d'ores et déjà la mise en vente des bijoux de famille, biens et avoirs de l'État. Réseaux d'électricité et d'eau, terres, gisements de pétrole réels ou furtifs, immobilier et pratiquement, l'ensemble des bords de mer allant d'Athènes au Cap Sounion, histoire de faire immerger enfin la Riviera athénienne (sic). Giorgos Trangas, le vieux journaliste ce matin sur les ondes de Real FM, exhorta les «Maîtres Fous» et les autres aménageurs de la grande braderie, «à ne pas tout bétonner et surtout, laisser un accès libre et gratuit vers les plages pour le très bas peuple». Au moment où les liaisons maritimes, période estivale comprise, se raréfient et deviennent alors inabordables au point d'en alarmer les maires d'Ydra, Spetses et Poros, ah, voilà que les temps changent pour tous ou presque : l'ex classe, finalement très moyenne, se voit progressivement interdire de fait la plage et le parasol libre. Pour ce qui est de la grande braderie en tout cas, Alexis Tasipras a menacé les éventuels signataires, d'un futur emprisonnement. Antonis Samaras lui a répondu sèchement : «arrêtez les idioties de ce genre, et alors dites dans ce cas là que c'est moi-même que vous mettrez en prison».

Syriza ou la brèche démocratique

Le temps Syriziste montre d'emblée ses dents, mais rien ne dit qu'il pourra mordre. À cette occasion, et puisqu'il est question de SYRIZA, je voudrais apporter une première réponse à un commentaire plein de sens, qui a été posté récemment, à la suite d'un billet publié sur ce blog : « (…) je trouve que vous n'êtes pas très impartial avec Alexis Tsipras... (…) J'ai un peu l'impression que Syriza se satisfait plutôt bien de ne pas avoir à assumer ses promesses de campagne et à mettre ses blanches mains dans le cambouis, non ? (...) »

Je ne suis peut-être pas un impartial de type idéal, mais je pense toutefois demeurer authentique, c'est à dire, allant dans le sens de l'histoire pour le dire simplement. Je connais en effet le petit monde SYRIZA, partiellement en tout cas, (je re-précise que je ne suis encarté nulle part). Cette gauche représente une possible facette du futur et toujours hypothétique espoir dans ce pays, et bien davantage : Tsipras, s'est opposé (verbalement en tout cas) à la gestion bancocrate de l'Europe et peut-être bien malgré lui a ouvert une brèche à l'édifice, à un moment où pour une fois, les enjeux politiques d'un scrutin étaient réels. Car cela fait des décennies qu'ils ne le sont plus au sein de l'Europe «démocratique». Nos régimes étaient déjà pseudo-démocratiques, des oligarchies démocratiques. Cornélius Castoriadis considérait que notre société n’était pas une démocratie mais «une oligarchie dominée par la bureaucratie des partis», sauf que dans les faits, un certain choix potentiellement démocratique restait encore possible à réaliser, sous conditions certes. S'y ajoute bien évidemment la bureaucratie des banques et des réseaux pour combler notre temps finissant il me semble.
 
Tsipras, ses camarades et cette partie du peuple qui leur ont apporté leurs bulletins de vote, représentent au mieux cette petite brèche, rien de plus, mais c'est déjà immense. Je crois aussi savoir par un certain zeitgeist faisant dans l'implicite, qu'effectivement, certains Syrizistes ont été soulagés : «gouverner sous ces conditions et sans une majorité très large, le bras de fer serait improbable», se disaient-ils entre deux réunions et entre eux. Et voilà que ce parti est en train de se transformer en un grand parti de masse, tout comme l'Aube dorée d'ailleurs, toute proportion gardée. Ainsi SYRIZA, et je dirais presque malgré lui, a incarné une première création d'un certain Front Populaire à confirmer. Quant à certaines positions pro-Européennes de cette gauche radicale, elles laissent vraiment à désirer, mais je ne voudrais pas pour l'instant m'attarder davantage sur cette psychanalyse du politiquement possible ; les lecteurs du blog doivent avoir une idée plus que certaine déjà de mon positionnement sur les affaires de la «maison commune» de l'U.E. et sur la géopolitique. Mais peut-on finalement reprocher à Syriza de n'être pas beaucoup plus mûr politiquement que l'ensemble de la société... Vieux débat dans la philosophie politique, toujours récurrent.

Je dirais aussi, et répondant à un autre commentaire laissé sur le blog, qu'effectivement mon analyse de la société a évolué au fil des événements, non pas en termes très profonds, philosophiques disons, mais en ce qui relèverait de mon rapport au fait social et aux syllogismes collectifs à travers mes observations d'abord, puis par le biais de mes actes, sociaux, interpersonnels et évidemment politiques. C'est ainsi certainement que par les temps qui courent (et qui courent très vite), mon regard sur Syriza par exemple changera, non pas par opportunisme, mais tout simplement parce que l'action, les discours, les représentations et les «acquis évènementiels», me concernant et nous concernant ici (et même ailleurs), en modifieront le regard. Lorsque l'histoire est en excès de vitesse, nos horizons s'obligent à un remodelage constant, espoir ou pas.

«Notre grand cirque»

L'histoire se fera alors et ne jugera finalement personne. Ce midi, dans un café athénien et sous une température de saison, les clients et clientes (la soixantaine passée) lisaient la presse du régime, mais c'est surtout le scepticisme qui régnait. Un mendiant Pakistanais, accompagné d'un enfant, est venu troublé l'ordre des sceptiques, provoquant une altercation. D'abord la serveuse, une jeune femme d'origine étrangère est venue insulter le mendiant le jetant hors de l'établissement. Puis deux clients se sont mis à échanger des propos très politiques et néanmoins polis pour une fois, sur les responsabilités individuelles, collectives, et mondialisantes dans cette situation. Et comme dans tout café de commerce qui se respecte, tout le monde a finalement eu droit à la litanie sur les voleurs politiciens. «Certes, mais moi j'ai cotisé durant quarante ans et j'ai déjà perdu la moitié de ma retraite, le Paki lui, devrait par contre rester chez lui, ici ce n'est pas la terre promise», a déclaré un homme excédé, se sentant fortifié par le vécu de son âge et de ses acquis, désormais sur un radeau de sauvetage. Et comme ce n'était pas la mer à boire non plus, son contradicteur, électeur Syriza selon ses dires, s'est levé brusquement, et a ainsi quitté le café.

Ces derniers jours on sent un certain énervement latent dans les relations avec autrui. Dans le métro, sur les trottoirs et à travers les rocades, lorsqu'elles sont encore fréquentées et fréquentables. Les Aubedoriens quant à eux, exercent une violence quotidienne, souvent diurne d'ailleurs, sur les immigrés. Menaces, intimidations et sang qui coule en silence. La Police observe bien entendu !
 
Ces derniers jours aussi, on se lasse et on se laisse gouverner pour se tourner vers l'insignifiant dans ses frontières de l'été, enfin franchies malgré tout. Déjà, le camping libre se généralise sur certaines plages de l'Attique entre vendredi et dimanche, les âmes ont toujours eu aussi besoin d'un certain néant, qui dirait le contraire ? La Troïka permanente s'installera paraît-il prenant possession d'un immeuble avenue du Pirée, et certains amis Albanais, installés depuis 22 ans à Salamine ne veulent pas quitter la Grèce comme l'ont déjà fait d'autres : «Nous avons notre maison bien à nous enfin depuis deux ans. Nous nous en sortons difficilement comme tout le monde. Mais en Albanie ce n'est plus chez nous vraiment. Même notre accent, l'usage des mots qui est le nôtre de la langue albanaise se trouve modifié. Nos enfants ne connaissent pas d'autre univers que celui de Salamine. Sauf que désormais nous avons peur, et pas que de la crise».
 
Récemment, notre presse, a également évoqué cette annonce de la découverte par les chercheurs du CERN, de cette nouvelle particule qui a toutes les apparences du célèbre boson de Higgs. Les gens restent indifférents car il y a d'autres nouvelles, plus préoccupantes (au sens positif du terme) et pour tout dire utiles : Plus de 7 tonnes de légumes sont gracieusement offerts aux citoyens de Thessalonique aujourd'hui par les services d'urgence humanitaire de la municipalité. Il s'agit d'une action conjointe, menée de concert avec les coopératives agricoles de la région d'Ierapetra, en Crète. On apprend que les stratégies de survie en ville, à Thessalonique plus exactement, se précisent au fil des mois et dans la douleur.
 
Le Théâtre National de la Grèce du Nord, basé à Thessalonique, représente à travers tout le pays cet été, «Notre grand cirque», une pièce historique et musicale célèbre depuis sa première présentation au public, durant les derniers mois de la dictature des Colonels (les séances ont été d'ailleurs interrompues par la police). C'est une vision ironique et satirique des événements grecs depuis le 19ème siècle. L'accent est mis sur la vassalisation du pays et sur les luttes et autres révoltes populaires. J'avais assisté enfant à cette pièce, en 1974, et le message partagé et diffusé par le monde des adultes d'alors c'était : résistance. Cette nouvelle programmation tient-elle du hasard artistique surtout en ce moment ? Les époques se parlent-elles alors ? Et si oui, pour dire quoi au juste ? Que l'histoire n'est qu'un théâtre ?
 
Ce qui n'empêche pas finalement la quête de l'insignifiant et de ses particules. Juillet, cœur de l'été grec, un pied dans l'histoire et un pied sous l'eau, au sens strict et figuré en même temps pour une fois.

Nécrologies du jour : on vient de l'apprendre d'après les médias en ligne : à 15h, on enregistre déjà trois suicides ce lundi. Deux sur l'île d'Eubée (deux hommes, respectivement âgés de 40 et de 80 ans) et un autre homme, âgé de 42 ans, chômeur et père de deux enfants dans le Péloponnèse.

 

Grèce : «Au coeur de l'été, un pied dans l'histoire, un pied sous l'eau»
Retrouvez Panagiotis Grigoriou sur son blog .

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:09

 

Le Monde.fr avec AFP | 11.07.2012 à 06h48 • Mis à jour le 11.07.2012 à 09h20

 
 
En Espagne, le chômage touche plus d'un jeune sur deux (52,1 % des moins de 25 ans).

Il pourrait y avoir 4,5 millions de chômeurs de plus en quatre ans dans la zone euro si des politiques économiques favorisant la croissance et l'emploi ne sont pas engagées, avertit l'Organisation internationale du travail (OIT) dans une étude diffusée mercredi 11 juillet.

Il y a actuellement 17,4 millions de demandeurs d'emploi dans la zone euro, soit un taux de chômage de 11 % souligne l'OIT, qui s'alarme particulièrement du chômage des jeunes, qui y est de 22 %, mais culmine à 30 % en Italie, au Portugal et en Slovaquie et à 50 % en Espagne et en Grèce. 44 % des demandeurs d'emploi sont au chômage depuis plus d'un an. Juan Somavia, le directeur général de l'OIT, a lancé une sévère mise en garde aux pays européens, estimant que tous seraient frappés, même les moins touchés, s'il n'y avait pas un changement radical de politique.

 

 SORTIR LES JEUNES DES EMPLOIS PRÉCAIRES

"S'il n'y a pas de changement de politique, tous et je dis bien tous les pays de la zone euro, seront touchés, à la fois ceux déjà en difficulté et ceux qui se portent le mieux", a déclaré Juan Somavia en présentant l'étude aux journalistes. "On prend de plus en plus conscience qu'une approche fondée uniquement sur l'austérité budgétaire aura une incidence sur l'emploi sans pour autant réduire de manière significative les déficits budgétaires", note l'étude.

Elle recommande des politiques d'investissement et une remise sur pied du système financier, ce qui veut dire que l'on "règle rapidement la question de la solvabilité de nombreuses banques". L'OIT demande de "veiller à ce que les jeunes ne restent pas prisonniers d'emplois précaires" et cite comme des exemples à suivre les politiques menées dans les pays scandinaves, en Autriche, en Belgique et aux Pays-Bas.

L'étude se réfère à des programmes de formation facilitant la transition entre l'école et le travail ou aux "garanties-jeunes" des pays nordiques qui accompagnent les jeunes par des formations spécifiques puis par l'aide à la recherche d'un emploi. En Suède, 46 % des jeunes demandeurs d'emploi ont connu la réussite grâce à cette garantie. "Avec une stratégie de croissance centrée sur l'emploi pour la zone euro, la reprise est encore envisageable à l'intérieur du cadre de la monnaie unique", affirme l'étude de l'OIT.

 

Lire : "Toujours plus de chômage pour la zone euro en mai"

 


 

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:01

 

Le Monde.fr | 11.07.2012 à 13h58 • Mis à jour le 11.07.2012 à 14h02

Par Charlotte Chabas

Olafur Hauksson, procureur spécial chargé d'enquêter sur la crise.

Avant la crise économique, Olafur Hauksson était commissaire de police à Akranes, petit port de 6 500 habitants planté au bout d'une péninsule glacée, à une cinquantaine de kilomètres de Reykjavik. Les plus grosses enquêtes de sa carrière concernaient quelques meurtres et viols commis dans la région. Le reste du temps, sorti de son commissariat, il aimait profiter de sa famille et pêcher la truite argentée dans les rivières islandaises.

Aujourd'hui, la taille de ses prises a changé. Depuis janvier 2009, il cherche et traduit en justice ceux qui ont joué un rôle dans l'effondrement économique du pays, en 2008. Un poste-clé dans ce pays de 320 000 habitants, soit moins que la population de deux arrondissements parisiens.

 

 "QUE DIEU VIENNE EN AIDE À L'ISLANDE..."

Jusqu'à l'été 2008, les économistes ne tarissaient pourtant pas d'éloges sur le "miracle" islandais. Lancée à grande vitesse dans une libéralisation débridée, "l'Islande devrait être un modèle pour le monde entier", affirmait ainsi en 2007 le théoricien de l'économie de l'offre, Arthur Laffer, célèbre pour la courbe qui porte son nom. Privatisation de son secteur financier, fusion des banques d'investissement et des banques commerciales, dérégulation du marché du travail : la société islandaise devient rapidement un paradis pour les investisseurs. Dopés aux crédits bon marché, les Islandais sont alors considérés comme le peuple "le plus heureux du monde", selon le classement du World Database of Happiness.

Mais à la fin de l'été 2008, la bulle islandaise explose, conséquence de la crise des subprimes américaine. Deux semaines après la chute vertigineuse de Lehman Brothers, les trois principales banques du pays, dont la valeur représente 923 % du PIB, s'effondrent. La petite île isolée au milieu de l'Atlantique Nord est balayée par la crise, la couronne islandaise coule sans qu'aucune intervention ne puisse infléchir son cours. Le 6 octobre 2008, en direct à la télévision nationale, le premier ministre de l'époque achève son discours en demandant à Dieu de "sauver l'Islande".

 

"RÉVOLUTION DES CASSEROLES"

Depuis cette date fatidique, l'Islande a connu des jours troubles. En 2009, les Islandais, pourtant peu habitués aux démonstrations sociales, crient leur colère contre les politiciens et ces "néo-vikings" de la finance qui les ont trompés. La "révolution des casseroles" conduit à la démission du Parlement et du gouvernement conservateur. Parmi les revendications de ce mouvement, figure le jugement de ceux qui ont tiré profit de la situation économique et qui ont poussé l'Islande dans l'abîme économique.

La "révolution des casseroles" avait mobilisé plusieurs milliers de personnes dans la capitale, un exploit à l'échelle de ce petit pays de 320 000 habitants.

Les élections législatives anticipées portent la gauche au pouvoir. La nouvelle première ministre, Johanna Sigurdardottir, veut nommer rapidement un procureur spécial pour enquêter sur les causes de la crise. Mais les candidatures ne se bousculent pas pour occuper le poste.

 

 CONFLITS D'INTÉRÊTS

Dans cette société si restreinte, le petit cercle de professionnels qui auraient pu prétendre à la fonction étaient eux-mêmes trop impliqués dans le système pour le juger. Le fils de l'ancien ministre de la justice en personne était  par exemple le directeur général de Kaupthing, l'une des trois banques au cœur de la tourmente.

Olafur Hauksson, isolé dans son petit commissariat de province, avait le mérite de n'avoir aucune relation avec cette élite accusée d'avoir précipité l'île vers la faillite. Malgré son inexpérience complète en matière de justice économique, il sera le seul à se proposer pour le poste. Une candidature pas tout à fait spontanée : le pêcheur de truites du dimanche a cédé à l'aimable insistance de son gouvernement. A tel point qu'à sa nomination, les conspirationnistes les plus acharnés ont même accusé les autorités islandaises d'avoir choisi un procureur inexpérimenté pour faire échouer les enquêtes.

 

 UNE CENTAINE D'ENQUÊTEURS

Plus de trois ans après sa nomination, Olafur Hauksson reconnait lui-même "ne commencer que depuis peu à se sentir bien dans sa fonction". D'abord à la tête d'une équipe de cinq personnes, il dirige aujourd'hui plus de cent collaborateurs. "Un dispositif exceptionnel, surtout dans une période de restrictions budgétaires", souligne le procureur. Pour l'épauler dans cette mission, le procureur spécial a également reçu l'aide d'experts internationaux, parmi lesquels la Française Eva Joly.

Leur tâche est double : "D'un côté, il s'agit d'enquêter sur toutes les suspicions de fraudes et délits commis avant 2009, de l'autre, nous engageons nous-mêmes des poursuites en justice contre les présumés coupables." Une méthode "complètement nouvelle", qui permet aux enquêteurs de "suivre les dossiers", et à la justice, de "connaître les affaires sur le bout des doigts". Une condition indispensable "pour pouvoir rivaliser avec des avocats de la défense très préparés".

Sigridur Fridjonsdottir, procureur lors du procès de Geir Haarde.

 

"PLEINE COOPÉRATION INTERNATIONALE"

Pour faciliter la mission du procureur, le gouvernement a procédé à des modifications législatives sur le secret bancaire. "Aujourd'hui, nous avons accès à toutes les informations, sans aucune objection possible", affirme Olafur Hauksson. Soupçons de fraudes bancaires, délits d'initiés, escroqueries, usurpations d'identité professionnelle, détournements de fonds, les enquêtes menées sont variées et les trois - bientôt quatre - salles d'interrogatoire ne désemplissent pas. Le procureur affirme travailler aujourd'hui sur "une centaine de dossiers prioritaires".

La plupart des personnes visées sont d'anciens responsables du secteur financier, membres des conseils d'administration des banques avant la crise. Des Islandais qui ont souvent choisi depuis de s'exiler dans des pays étrangers - au Luxembourg notamment - pour poursuivre leur carrière. Un éparpillement qui complique d'autant la tâche de l'équipe du procureur Hauksson. Mais celle-ci multiplie les perquisitions et ne s'empêche pas de poursuivre les enquêtes dans les filiales étrangères des banques islandaises, y compris auprès de ressortissants étrangers. "Nous avons une pleine coopération internationale", souligne Olafur Hauksson.

 

PREMIÈRES CONDAMNATIONS

A ce jour, quelques condamnations ont déjà été prononcées. Deux anciens dirigeants de la banque Byr, premiers  à avoir été jugés, purgent une peine de quatre ans et demi de prison. L'ancien directeur de cabinet du ministre des finances au moment de la crise, Baldur Gudlaugsson, a été condamné pour délit d'initiés à deux ans de prison ferme. Plus récemment, c'est Sigurdur Einarsson, ancien président de la banque Kaupthing, qui a été condamné à rembourser à la banque 500 millions de couronnes islandaises - 3,2 millions d'euros - et a vu tous ses avoirs gelés.

D'autres attendent encore de passer devant la justice. Jon Thorsteinn Oddleifsson, l'ancien trésorier de la banque Landsbanki, devrait bientôt connaître son sort, tout comme Làrus Welding, l'ancien directeur général de la banque Glitnir.

 

 LE CAS GEIR HAARDE

En septembre 2011, l'Islande s'est passionnée pour le procès de son ancien premier ministre Geir Haarde, accusé de "grande négligence" dans la gestion de la crise financière et de "violation des lois sur la responsabilité ministérielle". Les avocats de l'ex-chef du gouvernement ont plaidé l'impossibilité de le tenir pour responsable d'éventuelles fautes commises par d'autres, notamment l'ancien ministre du commerce de l'époque.

 

>> A lire : "Islande : l'ex-premier ministre, unique coupable de la crise ?"


Une stratégie payante, puisque Geir Haarde n'a été reconnu coupable que d'un seul des quatre chefs d'accusation : ne pas avoir convoqué de réunion ministérielle le moment venu pour discuter de la situation. Le procureur avait pourtant requis la peine maximale de deux années de prison contre l'ancien chef du gouvernement, qui a ainsi échappé à toute sanction.

L'ancien premier ministre islandais, Geir Haarde, pendant son procès.

"Le cas de Geir Haarde a montré toutes les limites d'un tel dispositif judiciaire", analyse la politologue Rosa Erlingsdottir, professeure à l'université de Reykjavik. "Peut-on juger les décisions d'un homme politique en exercice et lui demander de rendre des comptes ? C'était toute la question contenue dans ce procès, et la réponse apportée par la justice a déçu beaucoup d'Islandais."


"IMPATIENCE CHRONIQUE"

Le travail d'Olafur Hauksson suscite en effet de vives critiques dans la population. "Le temps judiciaire reste relativement long pour le public", reconnait le procureur. Cette "impatience chronique" qu'évoque la politologue Rosa Erlingsdottir est une pression supplémentaire pour le bureau du procureur spécial. "On sait que les regards sont fixés sur nous, qu'on ne doit pas faillir", souligne Olafur Hauksson, mais "accélérer les choses conduirait immanquablement à faire des erreurs et dans le contexte actuel, avec tant de défiance envers les institutions de la part des Islandais, nous devons plus que jamais être irréprochables."

Mais difficile d'être "irréprochable" dans une société où les pratiques douteuses ont longtemps été la règle. En mai, deux membres de l'équipe du procureur ont ainsi vendu des informations pour 30 millions de couronnes islandaises (191 000 euros) à un mystérieux destinataire. Ces deux anciens policiers enquêtaient sur le dossier Sjovar/Milestone, une compagnie d'assurance dans laquelle la Banque centrale islandaise avait investi avant de céder de nouveau ses parts pour une somme moindre. Accusés d'avoir violé la confidentialité de leur fonction, les deux hommes ont été suspendus et mis à la retraite d'office. Olafur Hauksson a affirmé dans la presse islandaise "prendre l'affaire très au sérieux" et redoute une "détérioration de la crédibilité de son équipe".

 

 BOUCS ÉMISSAIRES

D'autres voix s'élèvent pour critiquer le fait que l'équipe du procureur "s'acharne sur des boucs émissaires tout en laissant courir les vrais responsables", note Thoroddur Bjarnason, professeur en sociologie à l'université de Reykjavik. Le cas de David Oddson est le plus emblématique.

Premier ministre conservateur de 1991 à 2004, puis directeur de la Banque centrale islandaise de 2005 à 2009, il a été l'un des principaux acteurs de la transformation économique de l'île, avec son groupe de réflexion néolibérale, "La Locomotive". A la tête du pays, il fut à l'origine de toute une série de privatisations du secteur économique. En 2002, c'est même lui qui avait dissous l'Institut économique national d'Islande, autorité de régulation réputée pour son indépendance, pour ne plus se fier qu'aux départements d'analyse et de recherche des banques elles-mêmes.

Aujourd'hui pourtant, aucune charge n'a été retenue contre lui, et David Odsson est même devenu le rédacteur en chef du principal quotidien de Reykjavik, Morgunbladid. "Un peu comme si on avait nommé Richard Nixon à la tête du Washington Post pendant le Watergate", souligne le Monde diplomatique.

Façade de la banque centrale islandaise, en octobre 2008.

La "purge" du système financier islandais, comme aime à le dire Olafur Hauksson, ne sera pas immédiate. S'il table sur une fin de mission à l'horizon 2015, le procureur espère surtout que l'Islande, dont l'économie a progressivement repris, pourra un jour "regarder derrière elle, et être fière d'avoir su tirer les leçons du passé".

 Pour l'ancien commissaire, la mission est déjà "un succès". "Je ne connais pas d'exemple de procédure similaire conduite dans le monde, et notre travail a permis de montrer à quel point le système bancaire qui avait été mis en place était à mille lieux de ce qu'on imaginait de lui ." Un constat qui vaut aussi pour l'ancien commissaire du petit port de pêche d'Akranes.

Charlotte Chabas

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 19:57


A la suite du sommet européen des 28 et 29 juin 2012 (déclaration du président de la République), et de la déclaration de politique générale du Premier Ministre,  le gouvernement s'apprête à faire passer la ratification du TSCG, sous forme de "Pacte budgétaire européen" courant juillet pour satisfaire les marchés financiers ! Ce traité ne peut pas être ratifié !
Ce traité  impose l'adoption de la "règle d'or" sur l'équilibre des finances publiques avec la mise en  place des mesures ordonnées par la "Troïka" (B.C.E.  et le F.M.I et la Commission européenne)

 - il prévoit des "corrections automatiques" et la comparution devant la Cour européenne de Justice si un pays ne le respecte pas.
-  il impose de réduire d'au moins 5% par an, la dette publique lorsqu'elle dépasse 60 % du PIB. Pour la France, cela représenterait 90 milliards d'euros pas an, bien plus que le budget de l' Education Nationale !
-  il oblige le pays fautif , en cas de de déficit jugé excessif selon les règles qu'il édicte, à adopter un programme de "réformes  structurelles" , c'est-à-dire privatisations, déréglementation, démantèlement, des régimes de protection sociale et du Code du     Travail, baisse des salaires et des retraites, des prestations sociales etc... Ces réformes structurelle devront être approuvées par la commission Européenne qui en contrôlera directement l'exécution dans le pays. C'est l'institutionnalisation de la dictature de la dette au service des marchés financiers !                                           

le peuple français n'en veut pas !  NON A LA RATIFICATION DU TSCG !

  Le comité appelle à un rassemblement avec prises de parole devant le Carré d'Art à Nîmes pour exiger des députés, sénateurs  qu'ils  refusent ce traité.

 

Rassemblement le  vendredi 20 juillet à 18h00

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 19:46

 

 

                         

 

Publiée le  3 juil. 2012 par DubRudy

Olivier Delamarche, le 03 Juillet 2012 sur BFM Business : "Les gens ne se rendent pas compte qu'on est entrain de les enfumer."

Le Journal du Siècle - http://wp.me/p2ywaf-3S

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 19:40

 

#OCCUPYfakeDEMOCRACY

#OCCUPYfakeDEMOCRACY | #OCCUPYfakeDEMOCRACY | Scoop.it

"Contre FORUM citoyen pour une VRAIE Démocratie"
Logement, environnement, éducation, démocratie, ...
Occupy, Indignés, 99%, Anonymus, Nous sommes en marche !

"La démocratie, c'est toute l'année sur la place publique !
et pas juste une semaine, pour un forum."

DU 5 AU 11 OCTOBRE 2012 A STRASBOURG SE DEROULERA LE 1er FORUM MONDIAL SUR LE THEME DE LA DEMOCRATIE. L'OCCASION POUR TOUS LES INDIGNES DE FRANCE ET DU MONDE DE PRENDRE LA PLACE PUBLIQUE ET DE METTRE EN LUMIERE OU BIEN LA DEMOCRATIE REELLE OU BIEN LA VIOLENCE POLICIERE. MAIS QU'ON ARRETE DE COPENHAGUE A RIO DE DEPENSER NOTRE ARGENT TOUT EN NOUS PRENANT POUR DES IDIOTS.

L'appel à mobilisation est lancé par des électrons libres du mouvement en France. Par conséquent si ces électrons libres s'efforcent de mobiliser les réseaux, chaque AG et groupes autonomes sont invités à se fédérer selon leurs valeurs. Nous appelons simplement à répondre à l'appel pour une Réelle Démocratie Maintenant (démocratie directe) et à prévoir des initiatives éducatives, ou des actions coup de poing, sans jamais user de la violence et tout en mettant en lumière la démocratie et la solidarité entre les peuples du monde. Cette demande correspond aux valeurs déclarées ou tacites des mouvement Occupy/Dry/Sol/15M.

GROUPE de discussion ici: http://www.facebook.com/groups/393740000684622/ EVENT Facebbok sur invitation Uniquement: http://www.facebook.com/events/198658816929224/

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Forum mondial de la démocratie ... des gouvernements. Organisons-nous!

Forum mondial de la démocratie ... des gouvernements. Organisons-nous! | #OCCUPYfakeDEMOCRACY | Scoop.it

Quelles forces modèleront à l'avenir les sociétés démocratiques ? Les nouvelles voix nées du Printemps arabe amèneront-elles une stabilité durable ? Et peuvent-elles être une source d'inspiration pour les réformes qu'ont à mener les démocraties occidentales établies ?

Le Forum mondial de la démocratie de Strasbourgrassemble des réformateurs et des leaders mondiaux pour chercher des réponses démocratiques aux défis économiques, sociaux et politiques qui se posent aux sociétés contemporaines. En confrontant les conceptions classiques avec les nouvelles réalités, le Forum examinera comment les démocraties peuvent répondre aux attentes des citoyens et s'adapter à leurs différentes valeurs et traditions."


Thorbjørn Jagland, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe

GROUPE de discussion ici: http://www.facebook.com/groups/393740000684622/ EVENT Facebbok sur invitation Uniquement: http://www.facebook.com/events/198658816929224/

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 19:33

 

euronews.com

10/07 13:09 CET

 

Le mouvement des Indignés mène la direction de Bankia devant les tribunaux

 

Le mouvement des Indignés a déposé plainte début juin devant l’Audiencia Nacional à Madrid contre l’ancienne direction de la banque Bankia. La plainte déposée par le mouvement citoyen 15M a été déclarée recevable le 10 juillet.

Elle vise l’ex-président de la Bankia, Rodrigo Rato, et les membres du conseil d’administration accusés de délits “d’escroquerie”, de “détournement de fonds”, de “falsification des comptes annuels”, “d’administration frauduleuse et déloyale” et de “manipulation des prix”. Ce qui a entraîné le sauvetage historique de 23,5 milliards d’euros du secteur bancaire espagnol grâce à un plan d’aide européen.

Pour financer la plainte, le mouvement 15M a recueilli en 24h près de 20.000 euros dans le cadre de sa campagne ‘15MpaRato‘. Les réseaux sociaux ont joué un rôle fondamental dans cette campagne. En effet, pour réunir cette somme, les Indignés ont utilisé la méthode du « ‘crowdfunding’ » ou le financement collectif, via le web, sur le site Goteo.org, un réseau social permettant des contributions monétaires.

L’ex-président a démissionné, mardi 10 juillet, de son poste au conseil d’administration du groupe aérien IAG, dont BFA-Bankia en est le plus important actionnaire.
Quelques minutes après la recevabilité de la plainte, Rodrigo Rato a souhaité comparaître devant le Congrès pour expliquer sa gestion de l’organisation.

Peu de temps après, le Parti Populaire a annoncé vouloir une série de comparutions pour 24 participants devant la Commission Economique du parlement, parmi lesquels figurent Rodrigo Rato, l’ancien président de la Banque d’Espagne Miguel Ángel Fernández Ordoñez, l’ancien ministre de l’Economie Elena Salgado et l’actuel chef de portefeuille Luis de Guindos.

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