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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 17:02

 

LE MONDE | 26.07.2012 à 13h50 • Mis à jour le 26.07.2012 à 16h45

Par Philippe Ridet (Rome, correspondant)

 
Des plaquettes de chocolat produites par l'entreprise Perugina.

Baiser de la mort ? Baiser d'adieu ? Les employés de la chocolaterie Perugina, basée à San Sisto dans les alentours de Pérouse (Ombrie), où chaque année, 900 employés produisent 5 000 tonnes de baci (baisers en italien), le produit fort de la marque présent sur tous les comptoirs des bars d'Italie, ne parlent plus que de cela : l'étrange proposition que leur a faite la société Nestlé, propriétaire de l'entreprise.

Une proposition ? Plutôt un marché avec la culpabilité pour principal ressort. Il s'adresse en priorité aux salariés de plus de 50 ans, employés en CDI et pères ou mères de famille de Santo Sisto, mais pourrait un jour concerner les 600 salariés de Nestlé Italie. Tout employé satisfaisant à ces critères et acceptant de diminuer son temps de travail de 40 à 30 heures par semaine et son salaire de 25 % à 30 % pourra promouvoir la candidature d'un de ses enfants à un emploi aux mêmes conditions dans l'entreprise !

L'offre se veut une réponse à deux des conséquences de la crise. D'un côté, le malaise des parents qui jouissent d'un poste stable quand leurs enfants, parfois diplômés, enchaînent des CDD de vendeurs ou de standardistes dans des call centers. De l'autre, la fatigue des employés vieillissants qui ont vu, à la suite des réformes du gouvernement Monti, s'éloigner l'horizon de leur retraite de plusieurs années. Dans la Péninsule, où le taux de chômage dépasse désormais les 10 %, le taux d'inactivité des jeunes de 15 à 24 ans est passé à 36,2 %, en hausse de près de 1 % entre avril et mai 2012.

Comme beaucoup de sociétés patrimoniales italiennes, la Perugina, fondée en 1907, obéit aux canons du modèle paternaliste. La paie est maigre (1 300 euros en moyenne), mais les avantages nombreux : crèches, colonies de vacances, cantine fournie. Alliée avec Buitoni, l'entreprise est cédée à Carlo De Benedetti en 1986, qui la revend en 1988 au géant suisse Nestlé. Le siège de l'entreprise passe de Pérouse à Milan. Restée à San Sisto, la fabrique de chocolat se dote d'un musée que les enfants parcourent en se léchant les babines.

 

SOLDES

A peine connue, la proposition de Nestlé a fait le tour des ateliers. Dans les assemblées générales improvisées, la plupart des travailleurs ont dit non. Mais dans leur for intérieur, quelques-uns réfléchissent. Pourquoi pas ? Les syndicats, qui ont appelé à un débrayage jeudi 26 juillet, dénoncent une opération qui, au lieu de "créer de la richesse, multiplie la pauvreté". "Ce qu'il fait ici, ce sont des investissements pour soutenir une activité moins saisonnière", explique Sara Palazzoli, syndicaliste de la CGIL

Contacté, le service de presse de Nestlé Italie renvoie aux déclarations de Gianluigi Toia, directeur des relations industrielles, faites au quotidien La Repubblica mercredi 25 juillet : "Il y a des ouvriers qui attendent leur retraite et qui, avec les nouvelles lois, ne peuvent pas la prendre. Ils empêchent ainsi l'embauche de forces neuves. Pourquoi ne pas leur demander de réduire leur salaire et d'en offrir un à leur enfant ? Ainsi, au lieu d'un salaire par famille, il y en aurait un et demi !" Ailleurs, on appelle ça des soldes...

Philippe Ridet (Rome, correspondant)

 

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 16:53

 

Nus et culottés

Guillaume et Nans

Si vous pensez que voyager et vivre avec trois fois rien est impossible, vous vous trompez. La preuve est apportée en images sur France 5 avec la nouvelle série Nus et culottés : Nans et Mouts, partis en 2010 sans un sou ni un vêtement ont réussi à réaliser leurs rêves les plus fous. Comment ? Réponse ci-dessous.

Voyager mieux avec moins

Pour ne rien vous cacher, je connais un peu Guillaume Mouton (alias Mouts) : en 2008, il m'avait contactée alors qu'il partait pour un voyage en Amérique, à la découverte des solutions alternatives développées sur ce continent. A son retour, l'envie de voyager pour montrer l'existence d'autres possibles ne le lâche pas. C'est avec son pote de l'Institut national des sciences appliquées de Toulouse, Nans Thomassey, lui aussi aventurier dans l'âme, qu'il imagine alors un nouvelle aventure.

La bande annonce de la série documentaire réalisée par Bonne Pioche vous donnera un bon aperçu de leur périple :

 

 

Echange, troc et générosité

Pourquoi partir sans rien ? Pour retrouver l'essentiel, témoigne Guillaume, en quête de "relations profondes et authentiques avec les gens" et souhaitant "s’affranchir du poids de certaines de nos habitudes à planifier, organiser, sécuriser, de l’envie de se connaître soi". Nans est tout pareil : c'est au cours de nombreux voyages en auto-stop entre Toulouse (où il étudie) et Grenoble (d'où il vient) qu'il découvre "une alchimie particulière donnant aux rencontres un caractère extraordinaire".

Ils s'en remettent donc à l’inconnu et font confiance à autrui, ne prévoient plus rien : ils voyageront en étant habillés, logés, nourris par des échanges reposant sur le troc et la générosité des personnes rencontrées.

Equipés de deux caméras baluchon sur l’épaule et d'une caméra au poing, ils n'écoutent alors que leurs rêves communs, ciment indispensable du duo qui veut atteindre son objectif : "il nous faut trouver un équilibre entre un rêve à la fois osé et réalisable pour pouvoir éveiller la curiosité des gens en prenant le temps de les rencontrer" témoigne Nans.

De vraies rencontres

Si le principe est proche de celui utilisé par Antoine de Maximy et la célèbre série "j'irai dormir chez vous", l'ambition alter est plus affirmée. Les deux compères sont amoureux de la nature et défenseurs de l’environnement depuis leur adolescence; ils entendent bien prouver ainsi qu'il existe d’autres moyens que l’argent pour répondre aux besoins de base. Nans explique : "pour le voyageur sans le sou, l’échange se situe beaucoup dans l’écoute et la présence, mais il peut également prendre forme matériellement avec des cadeaux, un coup de main ou un troc."

"Que peuvent avoir des inconnus, certains sédentaires, d’autres nomades, à échanger lorsqu’ils se rencontrent ? Des cadeaux, des rires, des services, des discussions, de l’écoute, une simple présence, un toit, un repas ?", interroge Guillaume pour qui "ces échanges ne sont qu’un prétexte à se voir soi-même dans les yeux de l’autre".

Pour les deux amis, la présence d'une caméra n'a rien changé aux relations qu'ils ont nouées. "On est souvent d'autant plus accepté quand on se présente dans la simplicité. Sans argent, on se présente avec beaucoup moins de barrières et de carapaces que d'habitude. Ça laisse la place à beaucoup plus de joie et d'authenticité", analyse Mouts.

Nans estime pour sa part qu'assumer ses besoins permet de mieux accepter sa dépendances aux autres et être plus vrais avec les gens rencontrés: "Repartir de rien a quelque chose de très profond pour nous. Ce n'est plus le voyageur qui fait le voyage mais le voyage qui fait le voyageur et l'emmène sur un chemin semé d'imprévisibles et de surprises" témoigne-t-il.

Un programme qui rassemble

Nus et culottesLeur périple va donc les mener en baie de Somme pour rejoindre la Hollande en tandem, avant de partir en Angleterre via la Bretagne et le bateau-stop, puis l'Auvergne, les Alpes du Sud, la Corse, le Maroc...

Pour Caroline Behar, directrice de l’unité documentaires de France 5 et Emmanuel Priou, producteur de Bonne Pioche, il s'agit là d'un "programme qui rassemble" : "Nous avions face à nous deux jeunes talents portés par une conviction profonde et un engagement citoyen. Par l’exemple et via la télévision, les deux aventuriers intrépides essaiment, en toute humilité, une autre vision de notre société ! Leur message est sincère, leur implication totale. Leur propos juste. Leur vision du voyage est authentique et solidaire."

Les conditions de la réussite, si l'aventure vous tente ? "Coopérer et communiquer : ce ne sont pas des options mais des conditions pour vivre ces voyages", confie Nans.

Alors, prêts à faire de même ?

++ Pour aller plus loin ++

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 16:43

 

LE MONDE | 26.07.2012 à 11h06 • Mis à jour le 26.07.2012 à 11h07

Par Stéphane Foucart


 

Rendu public en février à Vancouver (Canada) au cours du congrès annuel de l'American Association for the Advancement of Science (AAAS), le rapport était crédité comme faisant la part des choses, entre les faits et les fantasmes relatifs au gaz de schiste. Réalisé par des chercheurs de l'université du Texas à Austin (Etats-Unis), le document de plus de 400 pages avait été présenté comme dédouanant ces hydrocarbures non conventionnels des maux qui leur sont reprochés en matière d'environnement et de santé.

Quitte à s'arranger un peu avec la réalité ? La question est prise au sérieux par l'université texane qui a diffusé à la presse, mardi 24 juillet, un communiqué annonçant la constitution d'un panel extérieur "pour passer en revue le rapport de l'Energy Institute sur les effets de la fracturation hydraulique". La veille, une organisation non gouvernementale (ONG), le Public Accountability Initiative (PAI), avait publié une analyse critique du rapport en question, dévoilant en outre un conflit d'intérêts de taille. Le géologue Charles Groat, directeur adjoint de l'Energy Institute et premier auteur du rapport, est en effet aussi membre du conseil de direction et actionnaire de PXP, une société de forage spécialisée dans le gaz de roche.

Ce lien d'intérêt n'avait pas été mentionné dans le rapport. M. Groat n'y était présenté que par ses fonctions universitaires et son poste précédent de directeur de l'US Geological Survey (USGS). Selon PAI, qui se fonde sur des documents publics, M. Groat a touché au cours de ces cinq dernières années environ 1,5 million de dollars (1,23 million d'euros) de PXP, directement ou sous forme d'actions. Soit plus que le double de son salaire de professeur d'université.

 

 CHIFFRES ERRONÉS OU OBSOLÈTES

Interrogé par la presse locale, M. Groat a assuré que ses liens avec l'industrie "n'ont pas pesé sur les conclusions de l'étude" puisque son rôle s'était cantonné à la coordination de contributions d'autres auteurs. Pour PAI, le résultat est un rapport bâclé. Plus de 50 sources citées sont improprement référencées. Des chiffres – comme l'estimation des réserves américaines – sont erronés ou obsolètes et la tonalité générale est plutôt favorable aux intérêts industriels.

Le communiqué de presse annonçant ce rapport, intitulé "Une nouvelle étude ne montre aucune preuve de contamination des eaux souterraines par la fracturation hydraulique", repose, selon l'ONG, sur "un langage trompeur et sélectif". "Le fait mis en avant dans le communiqué – que la pollution d'aquifères n'a pas été liée à la fracturation hydraulique elle-même – repose sur un tour de passe-passe sémantique, ajoute PAI. L'affirmation ignore plusieurs cas de contaminations provoqués par des aspects de l'extraction distincts de la fracturation de la roche. Le rapport lui-même soulève plus d'une vingtaine de problèmes environnementaux liés à l'extraction du gaz de schiste, largement absents du communiqué de presse."

En outre, le rapport était présenté à la presse comme "indépendant de l'industrie de l'énergie" et "revu par les pairs", ce qu'il n'était pas. PAI note enfin que 13 des 16 membres du conseil scientifique de l'Energy Institute de l'université texane ont des "liens forts" avec le secteur des hydrocarbures. L'université elle-même recevant d'importants subsides de pétroliers comme ConocoPhillips.

Stéphane Foucart

 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:53

tv5.org

25.07.2012Par Léa Baron

 

 
Récession, augmentation du taux de la dette et nouvelles coupes budgétaires. La situation espagnole se détériore encore. Plus d’un an après le début du mouvement des « indignés » , de nouvelles formes de protestations ont vu le jour : flamenco, radio, échanges de service,coopératives, … Les Espagnols ne manquent pas d’imagination.
Zoom:
Manifestation de fonctionnaires le 19 juillet à Madrid en Espagne / Photo AFP DOMINIQUE FAGET
                                                                                                                                                                                                                     « Mains en l’air, c’est un hold-up », scande la foule jeudi 19 juillet dans les rues de Madrid. De nouvelles mesures de rigueur économique ont poussé des milliers d’Espagnols en colère sur le pavé de 80 villes du pays, à l’appel de syndicats. Ils protestent contre un nouveau plan de coupes budgétaires annoncé le 11 juillet par le Premier ministre Mariano Rajoy comprenant une réforme de l’administration, une hausse de la TVA, la perte de la prime de Noël et la réduction des indemnités de chômage. « No », répondent les pancartes à ces mesures.

La marche organisée au dernier moment, a débuté dans le calme pour finir dans des affrontements violents avec les forces de l’ordre. Avec un quart de la population active au chômage, les Espagnols sont soumis à de lourds sacrifices pour que le gouvernement puisse redresser les comptes du pays.

Plus d’un an après le début du mouvement espagnol du 15 mai 2011 parti de la Puerta de Sol à Madrid, l’ardeur des manifestants ne faiblit pas et entraîne dans son sillage toutes les professions : chercheurs, artistes, architectes, plus récemment les mineurs (voir notre reportage vidéo) et fonctionnaires.

Depuis plus d’un an, "les indignés" multiplient les initiatives populaires artistiques, contestataires ou de service. Leur but est de soutenir le mouvement du 15 mai et pallier les désengagements de l’État. 
Zoom:
Huit pompiers des Asturies posent nus en soutien aux "indignés" / Photo Cesar Manso
A poil

Dernière idées de mobilisation en date : se dénuder pour soutenir les « indignés ». Huit pompiers des Asturies - au nord de l’Espagne - ont décidé de poser nus, simplement parés de leurs casques et de leurs bottes. Debouts, dos à l’objectif, ils ont été pris en photo près de leur camion, sous une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Tant de coupes nous ont laissés à poil ». Eux aussi protestaient contre les coupes de salaires et la fin de leur prime de Noël dont ils sont victimes comme les fonctionnaires. En dépit des risques pris dans leur métier, leur salaire ne dépasse pas 1 550 euros par mois. 
Zoom:
Photomontage du site Dark Spaces qui détourne des affiches de la banque Bankia / capture d'écran
Révolte artistique

Les « indignés » rivalisent d'imagination pour exprimer leur colère à l'égard des banques, symboles des maux économiques du pays : concerts de casseroles, danseurs de flamenco accompagnés de chanteurs (voir notre interview du groupe d’activistes Flo6X8) dont les vidéos des actions sont relayées sur les réseaux sociaux.

Certains s’amusent aussi sur Internet à détourner les affiches publicitaires des banques comme celle de la Bankia. Le portrait de l’ancien président de la Bankia, Rodrigo Rato, est remplacé sur les affiches par le personnage Gollum, la créature si avare du Seigneur des Anneaux. Au lieu de « Nous avons ouvert un compte à l'avenir », le message de la banque devient « Ton argent est notre trésor ». 
Zoom:
Le groupe des YayoFlautas manifeste devant une banque / Photo Twitter YayoFlautas
Papy et mamie font de la résistance

La colère à l’encontre des banques fédère les générations. Les papis et mamies espagnols du collectif YayoFlautas, apportent leur contribution au mouvement. Né à Barcelone, ce collectif s’est étendu au reste du pays.

Leur credo : vêtus de gilets jaunes fluorescents, ils occupent les succursales de banques pour y lire un texte dénonçant la crise. En février 2012, ils innovent et sont des dizaines à envahir les bus de  Barcelone. (voir la vidéo à droite)

Ces indignés de plus de 60 ans sont inquiets de l’avenir réservé à leurs enfants. « Nous sommes de la génération qui a lutté et obtenu une vie meilleure pour nos fils et filles. Maintenant, ils mettent le futur de nos filles et petits-enfants en danger », lit-on sur le statut de leur compte Twitter suivi par plus de 15 000 abonnés.

La Oficina precaria délivre des conseils sur l'emploi / capture d'écran
Coopératives en action

Ces actions de protestation fleurissent grâce aux initiatives de collectifs. Mais un autre type de mouvement a vu le jour progressivement : les coopératives. Ces réseaux d’entraide faisant l'objet d'un article d'El Pais , reposent sur une solidarité citoyenne afin de remplacer l’État qui se désengage de plus en plus.

La Sinergias Cooperativa San Blas (Coopérative de synergies de San Blas) est née du mouvement du 15 mai et permet à ses membres d’échanger des services : électricité, informatique, conseils administratifs ou juridiques. D’autres misent sur une économie alternative avec la CASX : Cooperativa de Autofinanciacion Social en Red (CASX : coopérative de réseau d'auto-finance sociale). C'est une banque autogérée et avec des prêts sans intérêt où l’argent prêté provient de dons. Certaines personnes proposent aussi des conseils juridiques pour tous les travailleurs à travers les permanences de La oficina precaria (le bureau de la précarité).

Zoom:
Dernier numéro paru du magazine Media15m

Médias de crise

La force du Mouvement du 15 mai qui a conquis les villes du monde entier, c'est la communication. Les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter permettent ainsi de mobiliser rapidement les manifestants dans tout le pays. Les dates des assemblées, les compte-rendu des actions des collectifs ou des coopératives de 62 villes du pays sont disponibles sur une même plateforme Internet : Tomalaplaza.

D'autres médias ont été créés depuis le 15 mai, porte-voix des espagnols en colère. La radio indépendante associative et autogérée Agora Sol Radio « donne la parole aux indignés » sur son site Internet depuis le 26 mai 2011.  A son micro, toutes personnes donnant son opinion sur des problèmes de société, des intervenants présentant des initiatives solidaires, ...

Le même engagement anime la rédaction du magazine gratuit Madrid15m qui vient de publier son cinquième numéro diffusé à 35 000 exemplaires. Chacun peut y soumettre un article à condition de ne pas être membre d’un parti politique ou d’un syndicat. Madrid15M se fait l’écho des actions des « indignés », des préoccupations économiques des Espagnols comme le fait en vidéo Toma la tele. Cette chaîne en ligne sert de plateforme audiovisuelle participative depuis mars 2012 et vise aussi à couvrir en direct les événements liés au mouvement. Toma la tele, est alimenté grâce au travail de bénévoles.

Au cours d’un an de mobilisation, les « indignés » ont instauré tout un système de communication et d’entraide communautaire alors que l'État multiplie les coupes de budget. La lutte du peuple espagnol continue.

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:41

Je répercute pour l’analyser, cet article paru dans le Monde

 

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/07/23/les-indignes-israeliens-face-au-geste-desespere-de-moshe-silman_1737086_3218.htmlLes indignés israéliens face au geste désespéré de Moshé Silman

Le Monde.fr | 23.07.2012 à 19h29 • Mis à jour le 23.07.2012 à 20h32

Par Laure Beaulieu

 

 

Le 14 juillet, quelques milliers d'indignés  israéliens manifestaient à Tel-Aviv pour commémorer le premier  anniversaire du mouvement socialle plus important de l'histoire du pays, la "Révolte des tentes", lancé à la mi-juillet 2011. Dans le cortège, Moshé Silman, un Israélien  cinquantenaire criblé de dettes, s'est immolé par le feu. Transféré à  l'hôpital, il est mort des suites de ses blessures, le vendredi 20  juillet.

Avant de se brûler vif, Moshé Silman a lu à voix haute une lettre mettant directement en cause le gouvernement israélien. "L'Etat d'Israël m'a volé et m'a laissé sans rien (...) J'accuse Israël, Benyamin Nétanyahou et [le ministre des finances] Youval Steinitz d'être responsables de l'humiliation constante que les citoyens d'Israël doivent endurer quotidiennement. Ils prennent aux pauvres pour donner aux riches." La sœur de la victime, dans une interview au journal israélien Yediot Aharonot, a précisé : "Quand ils lui ont tout pris – son entreprise, ses camions et sa maison –, il a perdu tout espoir. Ensuite, sa situation n'a cessé de se détériorer. Il n'a pas réussi à le supporter. Il a fait appel à tous les organismes mais n'a jamais eu de réponse."


TRAGÉDIE "PERSONNELLE" OU "COLLECTIVE" ?

À la suite de l'immolation de Moshé Silman, Benyamin Nétanyahou a déclaré sur sa page du réseau social Facebook : "C'est une grande tragédie personnelle." Pour les indignés israéliens, Moshé Silman est plutôt le symbole d'une  tragédie collective, celle d'une société israélienne en proie à des  difficultés croissantes pour se loger, se nourrir et faire face à un accroissement des inégalités.

Au lendemain de l'immolation de Moshé Silman, une manifestation  d'hommage a été organisée à Tel-Aviv. Les indignés ont remplacé leur  photo de profil sur le réseau social Facebook par une inscription "I, too, am Moshe Silman" ("Moi aussi, je suis Moshé Silman"). Cette phrase pour témoigner de leur soutien, mais aussi pour signifier leur sentiment d'être dans la même misère sociale que la victime.

Le samedi 21 juillet, après l'annonce de la mort de Moshé Silman, plus de 2 000 personnes  sont descendues dans la rue à Tel-Aviv. Dans le cortège, les  manifestants scandaient "Nous sommes tous des Moshé Silman ce soir", et brandissaient des pancartes, sur lesquelles on pouvait lire : "Bibi [le surnom donné au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou] tu m'as brûlé aussi."


NOUVEAU DÉPART POUR LE MOUVEMENT DES INDIGNÉS ?

Le geste désespéré de Moshé Silman va-t-il relancer le mouvement de juillet 2011 ? Anticipant la réponse, certains ont  rapidement dressé un parallèle entre sa mort et celle de Mohammed  Bouazizi, qui s'était immolé le 17 décembre 2010, lançant le mouvement  de protestation en Tunisie contre le régime de Ben Ali, et par extension, ce que l'on appellera plus tard, le "Printemps arabe".

Le mouvement social, débuté à la mi-juillet 2011, dénonçait la hausse du coût de la vie, notamment du logement, et un accroissement des inégalités sociales. Il a débuté lorsque Daphni Leef, initiatrice du mouvement, a planté sa tente, le 14 juillet 2011, sur le très huppé boulevard Rothschild, suivie ensuite par des dizaines de  milliers d'Israéliens.

 

Lire le portrait de Daphni Leef :  'Daphni la Rouge', icône de la révolte sociale israélienne


Le mouvement "J14" (pour "July 14"), aussi appelé la "Révolte des  tentes", a culminé le 3 septembre dernier, lorsque 450 000 personnes,  une première dans le pays, se sont rassemblées à Tel-Aviv pour manifester pour "la justice sociale". Mais, en octobre 2011, passée environ huit semaines de mobilisation, le mouvement s'est essoufflé.

 

À lire :  Le message politique des 'indignés' israéliens


Depuis quelques semaines, des tentatives de relance du J14 ont  échoué. Le 22 juin dernier, Daphni Leef a été arrêtée par la police  alors qu'elle tentait d'installer à nouveau sa tente sur le boulevard Rothschild. Pour protester contre cette arrestation, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv le 23 juin. Ce jour-là, 85 manifestants ont été arrêtés par la police, après que des affrontements ont opposé la police aux indignés.

Le geste désespéré de Moshé Silman a été suivi par cinq autres  immolations, depuis le 14 juillet. La dernière d'entre elles, et la plus grave, a eu lieu le 22 juillet, quelques heures avant les funérailles de Moshé Silman. Dans les  environs de Tel-Aviv, un homme handicapé d'une quarantaine d'années "a mis le feu à ses vêtements à un arrêt de bus près de Yehud", a expliqué le porte-parole de la police israélienne à l'AFP. Hospitalisé à Tel Hashomer, l'homme est brûlé sur 80 % de son corps.

Le positionnement des leaders du mouvement par rapport à ces actes de contestation d'un nouveau genre en Israël, où les cas d'immolations  sont très rares, est compliqué. "Nous ne pouvons pas encourager une telle chose", a déclaré Stav Shaffir, une des leaders du mouvement, au New York Times. "Mais, d'un autre côté, nous ne pouvons pas ignorer cet acte. Moshé Silman a hurlé la douleur de beaucoup de personnes", conclue-t-elle.

 

 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:30
Marianne - Mercredi 25 Juillet 2012 à 05:00

 

JC Slovar
Décryptages de l'information politique, économique et sociétale par un citoyen engagé En savoir plus sur cet auteur

 

Le Tax Justice Network évalue à 25.500 milliards d'euros le montant caché dans des paradis fiscaux que l'austérité n'a pas l'air d'atteindre. Notre blogueur associé JC Slovar se demande si les gouvernements auront la volonté et les moyens d'aller chercher l'argent caché dans les paradis fiscaux...

 

(Aux Bahamas / SIPA)
(Aux Bahamas / SIPA)
La fraude fiscale se porte bien en ces temps de crise économique. C'est le constat que fait Tax Justice Network qui évalue à 25.500 milliards d'euros le montant caché dans les paradis fiscaux. En ces temps d'austérité appliquée à la quasi totalité des peuples de la planète pour cause caisses vides, l'information diffusée par Reuters en provenance de  Tax Justice Network a de quoi franchement mettre en colère !
 
En effet, alors que Martin Schulz , le président du Parlement européen, parle, à juste titre, d'une possible « explosion sociale  » en Europe et que le directeur exécutif de l'OIT appelle  à une amélioration de la protection sociale, on apprend que : « Les actifs financiers détenus par des particuliers et leurs familles et dissimulés dans des paradis fiscaux atteignent entre 21.000 et 32.000 milliards de dollars (entre 17.000 et 25.500 milliards d'euros). »
 
Au delà du côté démentiel des montants avancés, il faut savoir que : « L'étude, qui ne prend pas en compte des actifs non financiers comme les biens immobiliers ou l'or, estime à 280 milliards de dollars (225 milliards d'euros) le manque à gagner pour les Etats, en terme de revenus fiscaux. »
 
Et on fait quoi direz-vous ? Eh bien, en ce qui concerne ces sommes astronomiques qui manquent dans les budgets des pays, rien ! Par contre, il est de bon ton de s'en prendre aux salariés n'étant pas encore frappés par la précarité et le chômage.
 
Ainsi, le FMI recommande  aux « leaders européens de s'employer à restaurer la compétitivité des pays de la zone euro. D'une part, par des réformes du marché du travail, d'autre part, par un abaissement des coûts du travail dans les secteurs exposés à la concurrence internationale ». Et le Gouverneur de la Banque de France préconise  de « rapprocher les différents contrats de travail et, en ce qui concerne les conditions d'emploi, avoir moins de réglementations et donner plus d'espace aux accords de branche ou d'entreprise ».
 
Alors, oui, il est incontestablement plus facile de s'en prendre aux salariés et à leurs conditions de travail que de rapatrier des sommes tranquillement hébergées dans des paradis fiscaux pourtant clairement identifiés ! Une situation qui ne peut que donner encore plus raison à l'inquiétude de Martin Schulz !
 
Le tout est de savoir, si les chefs d'état et de gouvernement auront la volonté, et se donneront les moyens d'aller chercher l'argent caché, dans les paradis fiscaux. Paradis qui, au passage avaient selon Nicolas Sarkozy, miraculeusement disparu en 2009, ou pousser leurs citoyens à la révolte...

 

Plus facile de s'en prendre aux salariés qu'aux paradis fiscaux

Retrouvez d'autres articles de JC Slovar sur son blog

 


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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:22

 

Marianne - Rédigé par Michel Holtz le Mercredi 25 Juillet 2012 à 15:40

 

Le plan automobile présenté ce matin par Arnaud Montebourg en Conseil des ministres ne risque pas de sortir les Peugeot-Citroën de l'ornière. Entre bonus-malus remis au goût du jour et subsides versées à l'ensemble de la filière, détails de mesures sans grand effet.

 

Le Peugeot 3008 hybride est le modèle français le moins cher du genre. Il coûte 35 400 euros, quand même © Peugeot
Le Peugeot 3008 hybride est le modèle français le moins cher du genre. Il coûte 35 400 euros, quand même © Peugeot
Pas sûr que le plan automobile annoncé ce jour par Arnaud Montebourg contribue réellement au redressement productif du secteur automobile. Car dans son panier garni apporté au Conseil ce matin, le Ministre n’a pas de quoi rassasier un secteur sinistré. Un bonus malus de plus, quelques subsides à la recherche et développement du secteur et une tentative de bouter les Coréens hors d’Europe. Pas de quoi renflouer les constructeurs, surtout pas PSA. Pas de quoi non plus inciter les consommateurs à changer de voiture et à choisir un modèle français.

Quelles marques vont profiter du bonus-malus écolo ?

4000 euros de ristourne pour l’achat d’une auto hybride au lieu de 2000 auparavant. Chic, on va pouvoir s’offrir une Toyota Yaris hybride, une Prius ou une Honda Jazz hybride. Pourquoi ces voitures japonaises (même si la Yaris est fabriquée en France) ? Parce qu’elle sont accessibles. Que leur tarif correspond, grosso-modo, au panier moyen des achats automobiles des Français en matière de voiture neuve, qui tourne autour des 22000 euros. Dans le cas des Yaris et Honda, elles sont même très en deçà. A l’inverse, la moins chère des hybrides PSA s’affiche à 35400 euros, c’est la Peugeot 3008, SUV-crossover plutôt haut de gamme et pas du tout destiné à faire de gros volumes. D’ailleurs PSA lui-même ne s’est fixé comme objectif de ventes que 12000 exemplaires de ce modèle confidentiel.

Soldes sur les voitures électriques

L’autre mesure, toujours sur la base d’un bonus donné au consommateur, concerne les voitures totalement électriques. Ce dernier existe déjà, mais il va passer de 5000 à 7000 euros. Cette mesurette est encore plus inutile pour les voitures françaises que la précédente. Surtout pour PSA. Ses deux engins électriques, les Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, sont des Mitsubishi I-Miev, achetées au Japonais, et rebadgées en France. Pour développer l’emploi hexagonal, on repassera. Les méventes de ces modèles, ils coûtent aux alentours de 25000 euros pour une quatre places strictement citadine, ont d’ailleurs incité la marque aux chevrons à le proposer en location (pour éviter de les vendre à perte) à 99 euros par mois. Du coté de Renault, en revanche, l’offre électrique commence à être consistante. Fluence et Zoë sont (en partie) fabriquées en France et leurs ventes pourraient profiter du bonus. Sauf que toutes ces voitures électriques, qu’elles soient françaises ou non, ne peuvent aspirer qu’à devenir les secondes voitures des ménages français. Leur manque d’autonomie (autour de 100 km) en restreignent l’usage au quotidien, au trajet domicile-travail. Les escapades du week-end ? Les vacances ? Il va falloir y renoncer, sauf à disposer d’une autre auto, classiquement thermique, cette fois. Et la volonté gouvernementale affiché du gouvernement n’y peut pas grand chose. Même s'il s'engage à s'équiper de telles autos et à en acheter au moins 11 000. Il souhaite également équiper 12 grandes villes de prises en libre-service pour un budget de 50 millions d’euros.

Une aide financière sparadrap

Enfin, le gouvernement a décidé d’aider les constructeurs et les équipementiers. Au total, 350 millions d'euros de crédits d'investissements d'avenir seront réorientés vers les marques et leurs services de recherches et développements. De son côté, la banque des PME Oseo va elle aussi aider les sous-traitants, à hauteur de 150 millions d'euros. Et une ligne de crédit de 450 millions d’euros leur sera consentie. Suffisant ? Cette bouée de sauvetage n’est pas le beateau qui va remettre toute la filière à flot. A titre de comparaison, 450 millions d’euros, c’est le montant du développement d’une seule voiture, la Clio IV qui débarquera sur nos routes au mois d’octobre. Et encore, cette somme a été divisée par deux par rapport au modèle actuellement en circulation.

Hyundai Kia en ligne de mire

La Corée du Sud est dans le collimateur du ministre. Arnaud Montebourg juge « sa concurrence déloyale » et souhaite « déclencher des mesures de surveillance qui nous permettrons éventuellement de déclencher une clause de sauvegarde ». En gros, le ministre souhaite revenir sur le libre-échange forcené en Europe qui permet aux constructeurs coréens de vendre leurs produits dans l’Union sans aucune taxation particulière, contrairement aux pratiques qu’ils exercent sur leur propre sol. Mais Arnaud Montebourg semble ignorer que deux tiers des Hyundai Kia vendues en France sont conçues et fabriquées en Europe. Sa mesure a seulement une petite dizaine d’années de retard. De plus, il risque de se heurter à deux grosses réticences pour mener à bien son combat. D’une part, rien ne permet aujourd’hui de dire que Bruxelles acceptera son plan, et d’autres part, lui et ses conseillers vont devoir affronter les réticences de General Motors, pas chaud du tout à cette idée. Car le groupe américain envahit l’Europe depuis quelques années avec une marque bien à elle, Chevrolet. Mais les produits ainsi nommés ne sont autres que ceux de feu coréen Daewoo, racheté et rebaptisé à la sauce US. Et GM a quelques moyens de pression : il vient de prendre 7% des parts de PSA et doit le renflouer de quelques centaines de millions d’euros d’ici quelques mois.

Un plan sans rapport avec la crise du secteur

Mais il se peut aussi qu’Arnaud Montebourg compte sur ses deux jokers pour sauver la filière. Il a embauché Luc Besson et Cedric Klapish qui seront en charge de la réalisation de deux films publicitaires pour vanter la bagnole made in France. Le producteur de Taxi avait été sollicité par Saab en 2010 pour réaliser un spot sur les berlines suédoises, on sait ce qu’il advint de la marque. Plus sérieusement, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a peut-être raté avec ce plan automobile le marche-pieds pour sauver le secteur. Quid d’une nationalisation, même partielle, du groupe PSA, à la manière des Etats-Unis dont l’administration est entré au capital de General Motors à hauteur de 60% début 2009 ? Le constructeur est depuis sortit du rouge et le gouvernement américain a revendu à la fin de l’an passé une bonne part de ses actions, en gagnant quelques dollars au passage. En France rien de tel dans le plan automobile du jour. Méfiance idéologique ? On ne saurait pourtant soupçonner Barck Obama de Mélenchonisation forcenée.
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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:07

 

Marianne - Rédigé par Juan Sarkofrance le Mercredi 25 Juillet 2012 à 10:00

 

Dans sa conquête de l'UMP, Jean-François Copé peut-il souffrir du déroulement de l'instruction sur le Karachigate ? Il est déjà énervé par la confiance de François Fillon, mais rares sont les journalistes à lui rappeler cette autre facette de son si récent passé.

 

Takkiedine, Copé et la Libye: ces affaires qui continuent
En janvier dernier, nous apprenions que Jean-François Copé, quand il était ministre du Budget, aurait concédé une ristourne fiscale à ... Ziad Takkiedine. 
 
Mais il y avait plus grave, bien plus grave.
 
En juin dernier, les juges avaient interrogé un neurochirurgien, Didier Grosskopf. Ce dernier a relaté l'épisode désormais connu et daté de 2004 quand Jean-François Copé, alors ministre délégué à l'intérieur et porte-parole du gouvernement Raffarin, avait dépêché avion et chirurgien sur l'île Moustique pour secourir son ami Takkiedine victime d'un accident (que ce dernier qualifia d'attentat).
 
Le ministre n'avait pas hésité à mobiliser des moyens de l'Etat pour cette affaire, comme le confirma le docteur aux juges français le mois dernier: « Jean-François Copé m'a appelé sur mon portable pour me demander de m'occuper d'un personnage important. La préfecture, après mon accord, est venue me chercher
 
Le 17 juillet dernier, le site d'informations Mediapart  – révélait les liens existants entre la banque Barclays et Ziad Takieddine, l'ancien intermédiaire de ventes d'armement proche de Jean –François Copé. Fabrice Arfi et Karl Larske publient de longs extraits d'un rapport interne de la banque britannique daté de février 2009. A l'époque, Takkiedine réclamait un prêt de 13,6 millions d'euros à l'établissement. Le responsable Moyen Orient de la banque a donc étudié le profil du candidat. 
 
Ce document a été saisi par la justice française: selon les auteurs de l'article, il « révèle en effet la parfaite connaissance par la banque des circuits de blanchiment et d’évasion fiscale mis en place par Ziad Takieddine.» On peut notamment y lire que « Les activités de Ziad découlent essentiellement de la mise en œuvre de contrats entre le gouvernement français et le Moyen-Orient, précisément le Liban et la Libye. Il connaît personnellement le chef de gouvernement Nicolas Sarkozy, et l’a introduit auprès du gouvernement libyen. »
Le responsable local de Barclays a également détaillé tout le circuit d'évasion fiscale mis en place par Takkiedine, ainsi que les sommes restant à percevoir par l'homme d'affaires au titre de ces missions pour la Sarkofrance (notamment le contrat Amesys): « Comme on peut s’y attendre pour un client de la nature de Ziad, ses avoirs sont détenus par le biais de structures offshore, bien qu’il soit, lui et non un trust, le bénéficiaire direct de chacune (...) En raison de sa résidence à Paris, la structure de ses propriétés d'actifs est un peu complexe.»
 
Un peu complexe ?
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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 14:51

 

Mercredi 25 Juillet 2012 à 05:00

 

Ismaël Mereghetti - Marianne

 

«L'Espagne n'est pas la Grèce» se plaisent à répéter les dirigeants européens. Les causes de la crise ne sont certes pas les mêmes dans les deux pays, mais la gravité de la situation espagnole ne doit pas être sous-estimée. Depuis quelques jours, l'économie du pays inquiète les marchés et le pays est soumis à des taux d'emprunt insupportables.

 

(Manifestations contre le plan d'austérité le 21 juillet à Madrid-Andres Kudacki/AP/SIPA)
(Manifestations contre le plan d'austérité le 21 juillet à Madrid-Andres Kudacki/AP/SIPA)
«Il n'y a pas de parallèle à faire entre la Grèce et la situation espagnole; l'Espagne, beaucoup plus compétitive, va se remettre sur pied rapidement.» C'est ce qu'a déclaré, lundi 23 juillet, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, au quotidien Bild. Une affirmation qui relève presque de la méthode coué: les dirigeants européens ont du mal à reconnaître la gravité de la situation espagnole, sans doute parce que la crise qui secoue la péninsule ibérique pourrait avoir des conséquences bien plus importantes pour la zone euro que la crise grecque.

Les propos du ministre allemand vont à l'encontre de la réalité. Car non, les fondements de l'économie espagnole ne sont pas sains, comme il le sous-entend dans sa comparaison avec la Grèce. Le miracle espagnol vanté dans les années 2000 repose essentiellement sur le BTP, secteur totalement amorphe depuis l'explosion de la bulle immobilière en 2007. Auparavant, des millions d'Espagnols (près de 80% de la population) avaient massivement investi dans la pierre, encouragés par les banques qui ouvraient en grand les vannes du crédit. Les promoteurs construisaient près de 700 000 logements par an, quasiment autant que la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni réunis. Avec en prime un endettement massif des ménages : en 2007, il représentait environ 130% de leurs revenus. Et même si beaucoup ont du mal à le reconnaître, l'endettement privé est tout aussi grave que 'lendettement public sur lequel on se focalise. La crise financière survenue en 2008 n'a rien arrangé au pouvoir d'achat de la population.

Les autres indicateurs de la santé économique de l'Espagne sont au rouge: le taux de chômage est effrayant puisqu'il atteint 24,5% des actifs, soit le sommet historique de 1994, avant le boom économique. Et le chiffre risque encore d'augmenter, la tendance étant à la destruction d'emplois. Les effets de la réforme du marché du travail, mise en place en février 2012, avec un assouplissement des règles de licenciements et des conditions de travail, ne sont pas encore visibles, ou alors dans la rue, avec la multiplication des mouvements sociaux ces dernières semaines.

Corrélativement, l'activité industrielle est délabrée. Sa production se situait en février 25% en dessous de son pic de fin 2007, avec une baisse de 5,1% sur un an. L'Espagne est d'ailleurs officiellement entrée en récession au premier trimestre 2012 et le gouvernement table pour 2012 sur une contraction de l'économie de 1,5%.

Difficile dans ces conditions d'espérer réduire le déficit, ce qui impliquerait que l'Etat présente davantage de recettes que de dépenses. Malgré un nouveau plan d'austérité de 65 milliards d'euros, L'Espagne n'arrive pas à remplir les objectifs fixés par l'Union européenne. Pour 2012, le déficit devait initiallement être réduit à 5,3%. Dans l'impasse, le gouvernement de Mariano Rajoy a obtenu de la zone euro que le chiffre soit réhaussé à 6,3%.

Mécanisme redoutable

Sur les marchés, on assiste à un véritable début de tempête estivale: le taux des emprunts à 10 ans fluctue aux alentours des 7,6% (record absolu) et la Bourse de Madrid a touché son plus bas niveau depuis juin. Face à cette situation, le relatif silence des dirigeants européens a des airs de politique de l'autruche. L'absence de mise en place du MES (Mécanisme européen de stabilité), qui doit attendre la décision de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe en Allemagne, prévue pour septembre, y est pour beaucoup. Quoi qu'il en soit, aucun sauvetage complet n'est au programme. Et pour cause, les chiffres de la dette espagnole sont colossaux : la dette de l'Etat central et celle des régions combinées représenteront plus de 800 milliards d'euros à la fin de l'année.

D'ici l'automne et la création éventuelle du Mécanisme européen de stabilité, les banques espagnoles doivent tenir le coup. Pour cela, elles mettent en place un mécanisme redoutable, selon François Leclerc, économiste et chroniqueur de la crise : «Les banques espagnoles sont contraintes de retarder l'achat d'obligations à long terme, les taux étant démentiels. Donc elles cherchent à se positionner sur de petits emprunts à très court terme. Ce faisant, elles font baisser la maturité moyenne de la dette et la rende plus sensible aux cours du marché. Comme le marché est à la hausse, les banques doivent déprecier les titres achetés et le coût de la dette augmente!» Le cercle est évidemment vicieux : plus le temps passe, plus la situation de l'Espagne s'aggrave.

Autre source d'inquiétude : la situation des régions espagnoles, qui commencent à appeler à l'aide. Après la région de Valence vendredi dernier, c'est la Catalogne, l'une des régions les plus riches, qui fournit près d'un quart du PIB espagnol, qui envisage de se tourner vers l'Etat.

La tension dans la zone euro est d'autant plus vive que la situation grecque semble aussi dans l'impasse. En Allemagne, le scénario d'une sortie de la Grèce de la zone euro est revenu sur le devant de la scène le week-end dernier. Pour le vice-chancelier allemand, Philipp Roesler, ce scénario «a perdu de son horreur depuis longtemps». Des propos jugés irresponsables par François Leclerc : «Personne ne peut dire ce qui va se passer si la Grèce sort de l'euro. Un effet boule de neige est tout à fait possible. Par conséquent les dirigeants allemands ne devraient pas prendre le scénario à la légère.» Pour lui, toutes ces déclarations ne font que traduire l'impuissance des divers leaders européens : «La musique qui consiste à dire que la situation espagnole est moins grave que la situation grecque relève de la communication. En réalité, ils se rendent compte que tout est en train de s'effondrer comme un château de carte et ils sont dépassés...»


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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 14:40

A 37 ans, Carine Faivre, qui vit à Strasbourg, ne déteste pas avoir l’air plus jeune que son âge. "Je suis beaucoup plus en forme qu’il y a dix ans", se réjouit-elle. La jeune femme, attribue cette jouvence à un changement de mode de vie. "Je me déplace différemment", explique-t-elle. A pied, en voiture, à vélo, en tramway, selon les trajets. Carine ne possède pas de voiture, ce qui écarte la tentation de se laisser porter comme un paquet à la boulangerie ou au supermarché.

Lorsqu'elle a vraiment besoin d'un véhicule, elle en loue un à la société strasbourgeoise Auto'trement, où elle dispose d'un abonnement. Ce dispositif, qu'on appelle "carsharing" en Belgique ou en Suisse porte, en France, le nom bien français d'autopartage. Les abonnés (voir tarifs ici) peuvent réserver, en fonction de leurs besoins, le véhicule de leur choix, petite ou grosse cylindrée, utilitaire ou monospace. "J'avais vu une affiche sur une colonne publicitaire jouxtant une station de tramway ; à première vue, j'ai pensé que ce serait compliqué. En fait, non", témoigne Carine.

Revenus médians et haut niveau d'étude. Qui sont les 3000 abonnés d'Auto'trement ? Des écologistes militants ? Des étudiants ou des chômeurs sans le sou ? Des alternatifs honteusement indifférents au sort de l'industrie automobile nationale ? Pas vraiment, à écouter Jean-Baptiste Schmider, fondateur et directeur de la société. "Les gens passent à l'autopartage pour des raisons à la fois pratiques et économiques. L'écologie n'est qu'un plus", explique-t-il. La sociologie des adhérents ne réserve toutefois pas vraiment de surprise. Pas tout à fait des "CSP+", comme on appelle officiellement les riches en France, mais "des personnes aux revenus médians ayant un haut niveau d'étude", note M. Schmider. Des gens "capables d’évaluer le budget annuel consacré à la voiture et qui ne considèrent pas cet objet comme un facteur de représentation sociale", analyse-t-il. On compte en outre parmi les adhérents "un tiers de familles avec enfants".

On ne se convertit pas facilement. Auto'trement, lancée en 2001, affiche un chiffre d'affaires de 1,1 million d'euros et ne compte que 3000 abonnés, dans une agglomération de 500 000 personnes. "Ce n'est pas facile de renoncer à la voiture, un objet qui symbolise la liberté et l'émancipation de la femme", explique le directeur de la société.

Jean-François Virot-Daub, aujourd'hui salarié d'Auto'trement, connaissait le carsharing depuis longtemps. "Mais je conservais par flemme une vieille guimbarde, donnée par mes parents quand j'étais étudiant, pour aller faire du sport à la périphérie de la ville", lâche-t-il. Le jeune homme minimisait volontairement les coûts du véhicule. Classique. "J'avais l'impression de ne rien payer". Devenu salarié de la société d'autopartage, il ne pouvait décemment conserver une voiture. Jean-François commande désormais un véhicule une à deux fois par mois, "pour une balade en Alsace ou acheter des couches pour mes enfants à Kehl, en Allemagne, où elles sont moins chères".

Le concert d'Yves Lecoq. Thierry Messina, qui vit et travaille à Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue sud de Strasbourg, a passé comme tout le monde le permis à 18 ans mais n'a jamais possédé de voiture. Il utilise régulièrement l'autopartage "pour rendre visite à des amis ou assister à un spectacle. La dernière fois, c'était l'humoriste Yves Lecoq, à Saint-Avold", raconte-t-il. Ce sociétaire d'Auto'trement se dit "convaincu que le service constitue la meilleure solution pour les transports urbains".

"La formule vaut le coup à condition de ne pas utiliser de voiture tous les jours pour aller travailler", modère M. Schmider. Le partage induit des changements de comportement. "Les gens s'aperçoivent que leur véhicule, stationné dans un parking, ne leur sert qu'à s'approvisionner à l'hypermarché, deux fois par mois", explique-t-il. Or, une fois qu'ils ont franchi le pas, "les abonnés oublient l'hypermarché et se débrouillent en faisant leurs courses à proximité", remarque le directeur.

"Pourquoi tu n'achètes pas une voiture ?" Les adhérents d'Auto'trement se heurtent parfois à l'incompréhension de leur entourage. "Mon beau-père vit dans un petit village et a toujours possédé une voiture", raconte Jean-François. "Il trouve l'autopartage très bien, mais n'imagine pas s'y mettre. Il dit avoir besoin de sa voiture à tous moments, pour aller à la déchèterie, par exemple", poursuit-il. Carine déplore l'incrédulité des amis de ses parents, ou de ses oncles et tantes. "Si on les écoute, je fais ça en attendant d'avoir une voiture, parce que je n'ai pas les moyens", témoigne-t-elle. Le scepticisme semble partagé par toutes les générations. "L'autre jour, je rentrais des courses, ma fille de 6 ans sur le siège arrière", raconte Jean-François. "Soudain, elle me dit : 'Papa, c'est bien une voiture, non ? Pourquoi tu n'en achètes pas une ?'"

Pour en savoir plus : France Autopartage, réseau national regroupant 14 opérateurs locaux, dont Jean-Baptiste Schmider est le président.

 

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