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1 juin 2017 4 01 /06 /juin /2017 11:11

 

 

Source : https://gard.demosphere.eu/rv/4003

 

 

samedi 3 et dimanche 4 juin 2017

Féria de l'Autonomie et de la Connexion : la FAC

 

 

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Le but de cette FAC est de relier les lieux étant dans une réelle démarche de développement durable à, et, autour de Nîmes le temps d'un week-end et beaucoup + si affinités : )

Pourquoi ?
- Donner une alternative constructive à la féria conventionnelle aux nîmois
- Faire découvrir une autre manière de vivre et d'aborder le quotidien
- Voyager en éco-transport
- Lier tous les Lieux dans un même temps pour avoir une vue d'ensemble pour les visiteurs ET les initiateurs
- Redonner la liberté et le pouvoir bienveillant à tout un chacun (accueillants comme accueillis) en échangeant et partageant son savoir-faire

Comment ?
- démonstrations/visites cadrées et/ou organiques des lieux
- sous forme d'ateliers gérés par les lieux accueillants
- sous forme d'ateliers gérés par les visiteurs

Quoi ?
- Alimentation
- Énergie
- Habitat
- Numérique/Électronique
- Spirituel
- Transport
+ de détails dans l'image ci-joint

Pour connaître les horaires des différents lieux rdv ici : https://annuel.framapad.org/p/Feria_de_l_auto…

Source : http://lautonomieauquotidien.fr/fac/
Source : message reçu le 26 avril 10h

 

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Source : https://gard.demosphere.eu/rv/4003

 

 

 

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12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 18:04

 

 

Source : https://www.letemps.ch/sciences/2017/05/08/arbres-discutent-foret

 

 

Comment les arbres discutent dans la forêt

 

 

Lia Rosso
Publié lundi 8 mai 2017 à 19:00, modifié mercredi 10 mai 2017 à 09:46.

 

 

Que ce soit par les airs ou par le sol, pour se nourrir ou se défendre, les arbres échangent sans cesse les uns avec les autres. De nouvelles études documentent leurs étonnantes capacités

 

Vous appréciez le silence lors de vos promenades en forêt? Sachez qu’il masque en fait une intense activité! Car les arbres ressentent le monde extérieur, se défendent contre les agresseurs et échangent des messages entre eux par les sols ou par les airs, en particulier en cas de danger. L’univers de la communication végétale commence à peine à être défriché.

Le vent est un grand allié, car il peut transporter des signaux d’alarme d’une plante à l’autre, sous forme de substances volatiles comme l’éthylène. Le cas des acacias de la savane africaine est exemplaire. Dans les années 1980, en Afrique du Sud, des milliers d’antilopes koudous en captivité ont commencé à mourir mystérieusement. Le professeur Wouter Van Hoven de l’Université de Pretoria a démasqué les coupables: il s’agissait des acacias, qui, pour se défendre d’une agression trop importante, enrichissaient leurs feuilles en tanins, des substances amères et toxiques pour les herbivores, lorsqu’elles sont ingérées en trop grande quantité. Il s’est avéré que les acacias attaqués libéraient dans l’air de l’éthylène qui allait alerter les autres acacias de la menace!

 

Lire aussi: Face au réchauffement, la forêt suisse doit se diversifier

 

Cette découverte a ouvert la piste à une longue série d’études sur les composés organiques volatils émis pas les plantes. Dans son best-seller La Vie secrète des arbres, le forestier allemand Peter Wohlleben raconte que certaines substances volatiles libérées par les plantes leur permettent de réguler leur microclimat pour qu’il soit humide et frais.

 

«Wood Wide Web»

Les informations entre les arbres peuvent aussi circuler à travers le sol, grâce à une association symbiotique entre les racines des arbres et les mycorhizes, des champignons microscopiques. Une équipe suisse de l’Institut Paul Scherrer en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Bâle a contribué en 2016 à éclaircir ces mécanismes d’échange de substances. Dans leur étude publiée dans Science, les chercheurs ont montré que des épicéas, mais aussi des hêtres, des pins et des mélèzes utilisent ces «routes» souterraines pour envoyer à d’autres arbres du dioxyde de carbone (CO2), essentiel pour la photosynthèse.

Dans le documentaire Intelligent Trees de Peter Wohlleben et Suzanne Simard, professeure en écologie forestière à l’Université de British Columbia, on découvre que d’autres substances, comme le phosphore, l’azote, l’eau et le sucre, peuvent aussi être transmises d’un arbre à l’autre à travers ce réseau de racines et de champignons. Suzanne Simard décrit ce complexe système racinaire, qu’elle appelle le «Wood Wide Web», comme une sorte de «cerveau» de la forêt.

D’après la chercheuse, les arbres peuvent ainsi rester connectés et certains vieux arbres, appelés «arbres mères», prennent soin des plus jeunes en leur envoyant des substances nourricières. Peter Wohlleben relate aussi l’histoire de certains couples qu’il a observés pendant des années: leurs branches grandissent comme celles d’un seul arbre, en se touchant sans se gêner. Leur lien racinaire est si fort que si l’un meurt, l’autre n’arrive pas à survivre.

Les arbres en bonne santé sont donc les garants de l’équilibre de la vie sur Terre

Ernst Zürcher, professeur en sciences du bois

L’ensemble de toutes ces découvertes ont poussé certains chercheurs à développer une nouvelle branche appelée «neurobiologie végétale». Toutefois, le sujet ne fait pas l’unanimité parmi la communauté scientifique. «Les capacités intellectuelles se développent à partir de la structure du cerveau animal», explique Ted Farmer, professeur en biologie végétale à l’Université de Lausanne, pour qui il est préférable de parler de haut degré de sophistication pour décrire le système racinaire qui unit les arbres. Mais cela n’enlève rien à la beauté du royaume végétal, estime le chercheur: «Un arbre doit se confronter à la vie de façon différente de nous, ce qui rend l’étude de biologie végétale très intéressante et variée.»

Comme des éléphants

Ces relations sociales se tissent surtout dans les forêts primaires ou naturelles, c’est-à-dire celles qui n’ont pas été altérées par l’intervention humaine. Ce type de forêt est devenu une rareté mondiale qu’il est crucial de protéger, d’après Ernst Zürcher, professeur en sciences du bois: «Les forêts constituent le moteur climatique de notre planète. Les arbres en bonne santé sont donc les garants de l’équilibre de la vie sur Terre.»

Face à cette prise de conscience, certains pays comme la Suisse réagissent. D’ici à 2030, la Confédération a comme objectif de mettre 10% de la surface forestière de la Suisse en réserves naturelles où la biodiversité est prioritaire sur les autres intérêts liés à la forêt, comme l’exploitation du bois ou la détente et le loisir.

«Il est temps de se tourner vers la nature avec un regard émerveillé», souhaite Peter Wohlleben, et d’apprendre à mieux connaître les arbres comme les hêtres qui peuplent nos forêts et qu’il n’hésite pas à comparer aux éléphants: «Eux aussi défendent chacun des membres du groupe, aident les malades et les moins vaillants et ne laissent qu’à regret leurs morts derrière eux.»

 

Lire aussi: Dans la peau de l’autre éléphant

 

 

 

Source : https://www.letemps.ch/sciences/2017/05/08/arbres-discutent-foret

 

 

 

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12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 17:21

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/la-baule-veolia-privatise-la-plage-et-provoque-la-colere-des-habitants_2186525.html#xtor=CS2-765-[facebook]-

 

 

France 3
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La Baule : Veolia privatise la plage et provoque la colère des habitants

La plus grande plage d'Europe est désormais privatisée. Veolia a obtenu la concession des cinq kilomètres de La Baule (Loire-Atlantique). Les commerçants comme la population s'interrogent sur les conséquences de cette gestion par une entreprise privée.

 

 

 

Avec ses restaurants au bord de l'eau prisés des stars, La Baule est une des stations balnéaires les plus réputées de France (Loire-Atlantique). Ces établissements posés sur la plus grande plage d'Europe seront pourtant détruits l'an prochain et remplacés par des bâtiments démontables. Des constructions standardisées et un loyer en hausse d'au moins 57%. "On espère bien pouvoir être reconduits et pouvoir y arriver, mais il y a beaucoup de petits établissements pour qui ça va être compliqué", explique Stéphane Malhaire, gérant d'un restaurant sur la plage de La Baule.
 
Une première en France
La raison ? La mairie vient de déléguer la gestion de sa plage pour douze ans à une entreprise privée. C'est désormais Veolia qui fixe les règles et les loyers. Une première en France. Se décharger d'une lourde tâche et s'éviter des négociations difficiles avec les gérants, c'est les raisons de ce choix fait par la mairie. Beaucoup d'habitants ont du mal à le comprendre. Si les redevances augmentent, c'est pour payer de futurs aménagements, se justifie Veolia. Mais le but reste bien de réaliser des bénéfices. Privatiser les plages pourrait-elle alors être une pratique qui s'impose en France ? 
 
 
 
 
 
 
 
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12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 17:09

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=-qiNlCkiqII&feature=youtu.be

 

 

 

10.6 millions d'électeurs FN : Diaboliser ou entendre ? par Osons causer

 

 

 
Ajoutée le 10 mai 2017

10.6 millions d’électeurs FN au 2eme tour. Diaboliser ce vote ne le fait pas baisser.Osons Causer se propose dans cette chronique Mediapart de prendre du recul pour analyser et comprendre qui sont les électeurs derrière le vote FN. La carte du vote FN en recouvre une autre, dont on parle très peu, et qui n’est pas celle de l’immigration… Découvrez-là en 5 minutes.

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=-qiNlCkiqII&feature=youtu.be

 

 

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12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 15:55

 

 

Source : http://blog.mondediplo.net

 

 

De la prise d’otages
par Frédéric Lordon, 3 mai 201
 
 
 

 

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« Les fractures boulangères suivent les fractures banquières... tout le monde est pris en otage même le pain ! »
 

« Si ce personnage fameux qui riait de tout vivait dans notre siècle, il mourrait de rire assurément », écrit Spinoza à l’un de ses correspondants. Et sans doute de même en le nôtre. Car c’est vrai qu’il y a de quoi rire longtemps au spectacle de choix qui nous est offert – sous la condition tout de même d’avoir le cœur bien accroché, car en réalité ça n’est vraiment pas drôle. Dans le concert pour cymbales et sanibroyeurs qui tympanise le pays entier, il n’est, à quelques exceptions près, pas un instrumentiste qui n’ait une part de responsabilité, politique ou idéologique, dans la situation présente – contre laquelle il jure ses grands dieux être prêt à faire barrage de son corps (si seulement…).

La consolidation du face-à-face entre le néolibéralisme et son repoussoir fonctionnel d’une part, la détestation ouverte de la différence de gauche seule capable de briser cette splendide harmonie d’autre part, sont les deux propriétés caractéristiques de cet ensemble symphonique qui orchestre à intervalles réguliers la reconduction du même par exhibition de la différence monstrueuse – après avoir mis, entre temps, son énergie entière à empêcher tout surgissement de l’autre différence.

La morale des incendiaires

On n’en finirait pas de dresser la liste des éditorialistes, des experts, des économistes à gages, des intellectuels de service, des roitelets de matinales qui, pénétrés du sentiment de leur liberté, récitent à l’année le catéchisme de l’époque – « Mais enfin vous n’envisagez tout de même pas du protectionnisme ? Mais les entrepreneurs partiront ! Mais ce sont les entreprises qui créent l’emploi ! Mais sortir de l’Europe c’est la guerre ! Mais les charges détruisent la compétitivité ! » – pour découvrir un matin, stupides et interdits, les effets réels des politiques dont ils sont les desservants. Et surtout qu’une partie croissante de la population est prête à n’importe quelle solution, fut-ce la pire, pour donner une expression à sa rage.

Lire aussi Renaud Lambert, « Duplicité économique du Front national », Le Monde diplomatique, mai 2017. Ça tombe bien, on lui en propose une, toujours la même, bien faite pour être inacceptable, d’où résulte invariablement que, certes, « on a entendu la souffrance », « qu’on va enquêter sur la France de la colère », « qu’il faut une Europe plus sociale », mais que pour l’instant on va quand même repartir pour un tour – le monde est bien fait. Si, donc, le jugement de l’histoire était doté de ses moyens matériels, un simple panier à salade par exemple, il lui suffirait de faire le tour des réseaux sociaux et de ramasser l’un derrière l’autre les fulminants du « barrage » pour aligner ipso facto les responsables réels de la situation qui les fait fulminer – encore faut-il s’entendre sur les motifs véritables de la fulmination : non pas la situation elle-même, mais qu’on puisse trouver à y redire, et plus encore vouloir s’en extraire.

Et c’est assurément de cela que l’homme qui rit de tout se tiendrait les côtes : que ceux qui ont si continûment œuvré à installer ce monde ignoble, à en chanter la supériorité et, partant, à en armer deux fois le légitime dégoût, que ce soient ceux-là qui viennent l’index tremblant et la morale en bandoulière mettre en demeure les électeurs de ne pas accomplir tout à fait les conséquences de ce qu’eux-mêmes ont préparé, sauf à ce que les malheureux en portent l’entière responsabilité. C’est que dans cette morale particulière de l’incendie, la responsabilité va exclusivement aux brûlés et jamais aux incendiaires.

Et comme le tableau doit être complet, que pas un détail dans l’obscénité ne doit manquer, voilà que ces derniers nous appellent à faire barrage aux effets en nous enjoignant de voter pour les causes – insultant au passage ceux à qui il reste un peu de logique, et qu’on reconnaît précisément à ce fait qu’avant d’en arriver là, eux avaient entrepris de s’en prendre aux causes. On pourra dire ce qu’on veut du candidat Mélenchon, mais on aura du mal à éviter de voir que pour la première fois il a ramené du vote populaire vers la gauche, et contesté efficacement le vote « jeunes » au FN. C’est donc à cette performance, première du genre depuis vingt ans, que le pharisaïsme de l’antifascisme, dont tout ce qu’il soutient par ailleurs en fait l’auxiliaire objectif de la fascisation du pays, vient faire procès « d’absence de consignes » ou « d’insuffisante netteté » – mais l’antifascisme en mots se reconnaît précisément à ce qu’il n’a rien tant en horreur que l’antifascisme en actes. Il y a comme ça des arrière-pensées qui peuvent difficilement se dire : « le FN, c’est horrible, mais quand même, c’est épatant ».

En réalité, le dérèglement est partout. Car on finit par se demander si certains à gauche, pourtant très prompts à l’inflammation morale antifasciste et à l’invocation des enseignements de l’histoire, ont vraiment pris au sérieux, entendons autrement qu’en mots, l’événement de 2002, et la nécessité qu’il ne connaisse aucune réplique. N’étant pas feignants ni de l’appel grandiloquent ni du vote utile – on en connaît qui, avec une prescience remarquable, appelaient dès février à ce que Mélenchon se retire en faveur de Hamon et déjà bien sûr « pour faire barrage au fascisme » (1)… – on aurait logiquement attendu que, disons sur le coup de début avril, ils appuyassent de tout leur renfort la candidature de gauche manifestement en position de dégager le FN du second tour. Étrangement, les appels sont restés en carafe – quand ils n’ont pas insinué au contraire –, pour ne claironner à nouveau qu’à partir du 24 avril. Et l’on admire toutes les géométries variables dont sont capables les haines idéologiques caparaçonnées de vertu.

Voter pour les possibilités stratégiques d’une présidence Macron ?

On en est là, et il s’agit maintenant de savoir quoi faire, en tout cas pour tous ceux qui ne recouvrent pas leur macronisme foncier, ou rampant, de moralisme édifiant malaxé de comparaisons historiques approximatives – pour la première fois de sa vie Le Monde se met en devoir de lire le Trotsky des années trente pour en faire un usage anachronique sans vergogne, doublé d’un dégoûtant brevet de moralité politique (2). Le Monde ! Enveloppé dans Trotsky ! Admirable vertu révélatrice des crises, qui exposent au grand jour tout ce dont certains sont capables. Pour tous les autres, donc, et une fois rappelée l’évidence, toujours bonne à redire, qu’en aucun cas les deux candidats ne pourraient être mis en équivalence, il reste à tout prendre deux arguments rationnels en balance — car il y a une situation politique autour de cette inéquivalence, qui justifie que la discussion ne s’arrête pas aussitôt.

Le premier argument part de la question stratégique qui demande dans quel état du monde les luttes sociales à venir trouvent leurs meilleures conditions. Au moins, de ce point de vue, c’est vite tranché. D’un côté le FN est comme un iceberg de merde dont on aurait vaguement blanchi la seule partie émergée. Parmi ceux à gauche qui se posent sérieusement la question du second tour – sérieusement s’entendant : autrement que sur le mode de l’injonction hystérique mêlée d’hypocrisie –, il n’en est pas un qui ne sous-estime la dangerosité de la chose, ni ce qu’il en coûtera aux plus exposés, dans les quartiers – à eux-mêmes également qui auront, dans la rue, à en affronter concrètement le risque : policier et judiciaire (quand ils « résistent », BHL pétitionne depuis Saint-Germain et Quatremer tweete des selfies dans une péniche).

D’un côté, donc, le FN, de l’autre Macron, qui est comme le candidat optimal pour la phase finale de la décomposition, dont il ne faut alors pas méconnaître les bonnes propriétés stratégiques objectives. C’est sans doute un propre des situations de grande crise que la nécessité historique trouve toujours les agents individuels qui lui conviennent pour s’accomplir. Ici particulièrement. Car Macron s’annonce comme l’accélérateur de tous les processus. Fabriqué par l’oligarchie comme réponse à la crise, il est le meilleur agent de l’approfondissement de la crise.

Tout ce qu’opacifiaient les habitudes et les pratiques institutionnelles de ce qu’on peut déjà qualifier par anticipation d’ancien régime, va devenir soudain – est déjà devenu – clair comme un lac de montagne. Il fallait un peu d’acuité (pas beaucoup…) pour apercevoir dans le débonnaire conseiller régional premier secrétaire Hollande le fondé de pouvoir du capital – qu’il est réellement, et depuis très longtemps en fait (3). Mais l’oligarchie, sans doute exaspérée par l’urgence d’un début de dislocation, n’a plus la patience du long travail de la mise en forme, et porte maintenant au pouvoir directement l’un des siens, propulsé sans intermédiaire ou presque d’un emploi dans un autre. Mis sur orbite avec pareil lancement, et comme l’indique déjà sa campagne du second tour, il vaut mieux ne pas s’attendre à quelque reprise de contention et, au point où nous en sommes, c’est tant mieux : tout va maintenant se montrer à nu.

Lire aussi Pierre Rimbert, « Dans les cuisines du marché électoral », Le Monde diplomatique, mai 2017. La prise du pouvoir en direct par le capital, sans plus aucun effort de médiation, son programme outrancièrement de classe, l’inféodation des médias sous contrôle des puissances d’argent : tous les masques vont tomber. Même la crise civilisationnelle, dont le corps social est profondément travaillé mais sans en avoir l’idée claire, va apparaître en pleine lumière, devenir comme une évidence, annoncée par la start-up nation, la managérialisation de la politique depuis le sommet d’un gouvernement de co-workers jusqu’à la base d’un parti de helpers. Et toute à son ravissement infra-culturel, la secte macronienne égocentrique – elle croit être « la France » alors que, par adhésion, elle ne représente en réalité que 10% de l’électorat (4) ! –, cette classe nuisible assistée de tous ses porte-voix, va nous régaler de sa philosophie d’open space, de son impayable sabir, de ses visions de la vie et de sa pensée positive. L’écœurement général, au milieu d’un irrépressible sentiment de grotesque, va connaître de foudroyants progrès. Et avec lui, comme toujours dans les périodes de crise, la conscience politique.

On peut donc au moins accorder à Macron son slogan : pour sûr, on est en marche ! Et même à grands pas. Tout promet d’aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite. Au sein de cette mauvaise nouvelle – car certaines catégories sociales vont salement ramasser –, il y en a donc une bonne : la grande accélération politique arrive. Nous entrons dans une période de hautes énergies, et les vrais points critiques se rapprochent à grande vitesse. C’est bien.

Et puis il faut aussi considérer ceci : Macron, c’est le naufrage définitif de la presse ancillaire. Libé, L’Obs, L’Express, au minimum : morts. Cinq ans dans les carrioles de la modernité start-up, du monde ouvert contre le repli, et de l’agilité pour tous, c’est plus que ces rafiots déjà à l’état d’épaves n’en pourront supporter. Le Monde en première ligne, comme le navire-amiral du macronisme. BFM plus odieuse que jamais. Avec la connexion pouvoir-oligarques-médias jetée en pleine lumière, et l’intégration organique des trois composantes du système devenant monstrueusement visible, c’est le rejet général qui va croître.

Toutes ces excellentes perspectives médiatiques font assurément partie de l’équation stratégique d’ensemble – nonobstant les glapissements de la corporation, scandalisée de voir son trépas inclus dans les motifs d’espérance, et qui proteste qu’avec elle c’est la démocratie qu’on assassine. Mais c’est là un sophisme pour cruchons du système. On va donc expliquer à ces esprits embrumés l’idée fort simple qui se tient derrière tout ça : c’est la menace sur la presse affranchie des pouvoirs qui est une mauvaise nouvelle démocratique ; la presse du capital sub-claquante, c’en est assurément une bonne ! Et doublement au demeurant car, du même mouvement, la disparition de la seconde libère l’espace pour la première. Or il faut bien voir que, pour la presse du capital, Le Pen élue, c’est la providence, le rétablissement inespéré. Toutes les semaines un appel contre la haine, un dossier « résistance », une terrine de BHL, un pâté de Glucksmann junior, hauts les cœurs contre le fascisme pour faire oublier par quoi il est arrivé. Et surtout les lecteurs, légitimement horrifiés par le régime, qui reviennent en masse, prêts à avaler n’importe quelle bouillie pour se consoler du désastre.

S’abstenir pour en finir avec la prise d’otages

Au critère des vertus stratégiques objectives, la supériorité d’un président Macron n’est même pas discutable. Ça n’en fait pas pour autant la raison suffisante d’un vote. C’est que voter répétitivement sous le régime de la prise d’otages commence à devenir un problème, auquel se plier n’offre aucune autre perspective que son éternelle reconduction. Pour « l’homme qui rit » la période est décidément faste, car on lit de tout à ce sujet. Thomas Piketty explique que non seulement il faut voter Macron mais le porter au plus haut pour qu’il soit « bien clair que ce n’est pas son programme qui a gagné (5»

Après l’immense réussite des primaires, l’engagement clairvoyant auprès du candidat Hamon au moment historique où le PS s’apprêtait à mettre la clé sous la porte, ou encore le parlement de l’euro dont nos amis allemands admettront l’évidence pour peu qu’on en discute raisonnablement avec eux, l’intelligence politique des intellectuels social-démocrates est toujours aussi éblouissante. Piketty, à qui on demande quel souvenir il a gardé du 21 avril 2002, a visiblement oublié qu’« ensevelir Chirac sous les bulletins de vote », le porter à 80% « pour qu’il soit bien clair etc. » était déjà le mot d’ordre du moment, dont toute la suite a prouvé la formidable efficacité.

Dans une veine similaire d’autres adjurent Macron de « parler à la gauche » – sans doute pour adoucir leur propre tourment électoral. Se rendent-ils compte de ce que ce mot d’ordre secondaire est rigoureusement contradictoire au mot d’ordre principal ? En appeler à l’« ensevelissement » du candidat Macron sous les bulletins ne constitue pas exactement l’incitation optimale pour obtenir de lui quelque « écoute ». Mais quand bien même Macron « parlerait à la gauche », qu’en recueillerait-elle à part des mots ? Il faut croire aux elfes ou à la fée Marjolaine pour imaginer qu’il en tiendra le moindre compte. Les institutions de la Ve sont ainsi faites que, dès le 8 mai, et comme jadis Chirac l’« enseveli », Macron, du haut de sa base réelle de 10 % d’inscrits, fera bonjour, ou même autre chose, à tous les autres qui se seront ajoutés pour faire les 60 % (d’exprimés) du second tour.

Il faut alors avoir le goût du paradoxe hasardeux pour imaginer déjouer la prise d’otages en y collaborant, et en fait la passion de la servitude pour se proposer ainsi de lui donner son emprise maximale – en assurant n’importe quel forcené libéral de passer dans un fauteuil, du moment qu’on aura réussi à lui mettre une Le Pen en face. Si la chose était réalisable – mais on sait bien qu’elle ne l’est pas puisqu’elle échappe à tout contrôle –, il faudrait plutôt souhaiter l’exact inverse : que Macron passe mais avec la plus décevante des marges – par le seul effet de l’abstention bien sûr et, pour Le Pen, à nombre de voix constant, si possible même en baisse. Si ce résultat « idéal » est en pratique une fiction, au moins exprime-t-il un idéal stratégique : desserrer la capture électorale. Car c’est bien là le seul moyen de faire sentir à ceux qui depuis 2002 jouent sans vergogne la prise d’otages qu’elle est à efficacité dangereusement décroissante, que la fois d’après le « pari sur du velours » pourrait très mal tourner, et que maintenant il va vraiment falloir en finir avec ces ignobles petits calculs.

Au vrai, l’usure du procédé est déjà constatable, ne serait-ce qu’au vu des sondages de second tour. Mais pas seulement : un historien se pose à lui-même la grave question de savoir « pourquoi la rue est amorphe ? » (6). Mais c’est vrai ça : pourquoi n’y a-t-il pas un million de personnes dans la rue cette fois-ci ? Et l’historien d’envisager les explications les plus académiques, sauf une qui pas un instant ne lui traverse l’esprit : il se pourrait que, depuis le temps, une bonne partie de la population commence à en avoir soupé de sa condition d’otage électoral et renâcle à ce qu’on lui demande, en plus de voter comme il faut, de la célébrer selon les rituels appropriés.

L’économie de la responsabilité remise sur ses pieds

Ceux qui ont décidé de ne pas se rendre sans autre forme de procès à l’injonction des fulminants n’ont donc aucune raison de se laisser culpabiliser – et, s’ils choisissent de s’abstenir, certainement pas celle, tout à fait sophistique, de « laisser les autres faire le sale boulot » (voir annexe). Aucune faute, ni politique ni encore moins morale, ne peut leur être imputée d’hésiter, de résister comme ils peuvent à ce nouveau spasme fusionnel dont le pays fait maintenant répétitivement l’expérience, et de chercher leurs voies hors d’un chantage politique qui a atteint le stade organisé. C’est donc peu dire au total que tout légitime leurs interrogations.

Il est d’abord illogique d’instituer le vote comme pratique atomisante, condamnant les individus à l’insignifiance microscopique, pour leur faire porter ensuite, séparément, la responsabilité d’un résultat macroscopique. Il l’est identiquement de les appeler à raisonner moralement comme s’ils étaient des « agents représentatifs », capables à eux seuls de faire le vote et de porter tout le poids du vote, alors qu’ils n’en portent qu’une part infinitésimale, et que leur désir de dépasser cette condition par l’action coordonnée ne trouvera jamais aucune réponse dans l’isoloir (voir annexe).

Il est par contre légitime de poser stratégiquement le refus de la prise d’otages. Même à un esprit modérément sophistiqué, il doit apparaître que plier répétitivement au chantage, voire exprimer avec entrain son « devoir » d’y plier, n’est pas le meilleur moyen de le dissuader pour l’avenir. Mais peut-être s’agit-il d’une situation où certains ont de troubles raisons de se trouver bien.

Il est en tout cas politiquement honteux que ceux qui ont contribué de toutes leurs forces à structurer un choix de second tour aussi calamiteux se défaussent du résultat, s’il tournait mal, sur ceux qui auront été jetés dans cette situation désastreuse. Les vrais responsables, quoi qu’il arrive, ce seront les architectes du choix à une case, ceux-là mêmes qui après le 21 avril 2002 avaient prononcé de solennels « plus jamais ça », mais se sont parfaitement accommodés, quand ils n’y ont pas activement œuvré, de voir s’installer le chantage originaire en routine, c’est-à-dire comme l’hypothèse avantageuse de toute stratégie électorale future.

Au tribunal de l’histoire, ce ne sont pas les abstentionnistes qui comparaîtront : ce seront tous ceux qui, en position de peser sur le cours des choses, ont délibérément agencé le paysage des différences pour n’y admettre que l’innommable fonctionnel du FN, ceux à qui a été répétitivement expliqué, exhibé, démontré la causalité irréfragable, confirmée dans bien d’autres pays, entre politiques néolibérales, délabrement social et pathologies politiques, et qui n’auront rien voulu entendre. Et puis aussi les directeurs éditoriaux du Point, de L’Express ou de Marianne, dont les innombrables couvertures islamophobes déguisées (ou même pas) en combat pour la laïcité, se seront fait un devoir d’exciter la pulsion raciste dans tout le pays, assistés de leurs intellectuels répandus. Tous auront pris plus que leur part dans la fonctionnalité globale du dispositif : amener le FN à son niveau optimal, celui qui lui fait passer le premier tour, mais censément lui interdit de franchir le second – sauf si…

Sauf si l’électorat, condamné à l’archi-passivité, décide un matin de recouvrer brutalement sa capacité d’agir, mais alors dans des conditions où l’on est par construction certain qu’elle se manifestera pour le pire – puisque la seule alternative aménagée est celle du pire. C’est avec ce risque, dont elle est pourtant avertie depuis 2002, dont elle a vu à nouveau la matérialisation avec le TCE en 2005, avec le Brexit, et puis avec Trump, c’est avec ce risque qu’aura joué, entre folie et aveuglement, une classe élitaire qui s’est d’ores et déjà ménagé sa place dans l’histoire – mais pas exactement celle qu’elle croit. Admirables « élites » qui, s’efforçant de pousser le bouchon toujours plus loin, jouent à la roulette russe mais avec la tempe des autres.

Pendant ce temps, à stade égal de désespérance, abstentionnistes et malgré-nous du macronisme se sautent mutuellement à la gorge, sans jamais songer (enfin surtout les seconds) à se tourner vers ceux qui, au dessus d’eux, ont aménagé le terrain de leur empoignade, pour ensuite jeter tout ce qu’il faut d’huile sur le feu — exactement comme les pauvres s’en prennent aux encore-plus-pauvres, ce conflit engendré du néolibéralisme qui fait la joie du Front national. Passé ce scrutin pestilentiel, il faudra bien songer à s’interroger à propos des irresponsables « responsables » qui installent pareilles catastrophes, dont ils croient pouvoir ensuite se laver les mains. Quel que soit le résultat du 7 mai, celui-ci leur appartiendra et à eux seuls, comme le résultat d’une nécessité appartient à ceux qui ont armé la nécessité.


« Les abstentionnistes laissent les autres faire le sale boulot », ou l’anti-politique de l’isoloir

Assurément c’est l’argument qui tient la corde dans la chasse à l’abstentionniste : il se réjouira in petto que Le Pen ne passe pas mais pourra clamer post festum ne s’être « pas sali les mains ». Bref il se défausse du devoir de barrage sur les autres.

Un philosophe kantien qui passerait par-là ne manquerait pas d’évoquer l’impératif catégorique : une règle de comportement ne vaut comme maxime morale que si elle peut être universalisée. Or à l’évidence, l’abstentionniste escompte que les autres agiront différemment. Son choix individuel ne peut donc être converti en règle générale.

L’argument n’a pourtant rien d’irrésistible. D’abord parce qu’il s’agit ici de politique et non pas de morale. Or la politique n’est pas une affaire de maxime universalisable mais de conflits, donc de fragmentation et de rapports de force. Il est assez évident que l’argument de l’abstention ne s’adresse pas à tout le monde. Il ne fait sens (politique) que pour une fraction déterminée de l’électorat : de gauche, celle précisément qu’on tente de réduire à merci – au passage on observera que nul ne se met en peine d’obtenir des serments ou des abjurations de l’électorat filloniste, dont le taux probable de report sur le FN est pourtant le plus important et auquel on fout néanmoins une paix royale.

L’objection du free riding (« laisser les autres faire le sale boulot ») ne tiendrait que si la position abstentionniste se voulait universalisable. Mais, proposition politique adressée, elle n’y prétend en rien. C’est alors ici que s’éclaire du même coup une aporie fondamentale du vote.

Si Sartre déclarait l’élection « piège à cons », c’est parce qu’il voyait combien la politique, pratique fondamentalement collective, se trouve immanquablement dégradée quand elle se donne l’expression atomistique du vote. La politique se fait ensemble, le vote chacun par devers soi. Et l’on ne passe pas de l’un à l’autre sans solution de continuité. Mais la puissance de la politique comme activité collective est telle qu’elle cherche à toute force à réinvestir l’atomistique du vote : la pratique individuelle du « vote utile » ou les logiques spéculaires (c’est-à-dire le fait de stratégiser son propre vote en fonction du vote anticipé des autres) sont autant de tentatives de recréer de l’action coordonnée (donc du collectif) là où, par construction, n’existe aucune instance de coordination. De même, suggérer que l’abstentionniste « laisse les autres faire le sale boulot », c’est réintroduire subrepticement la grammaire de la coordination collective dans l’univers atomistique du vote, précisément agencé pour qu’elle en soit absente… c’est-à-dire objecter à un comportement individuel par un argument de logique collective dans un univers d’où cette logique est exclue et où, par le fait, les agents n’en ont aucun moyen. On peut le dire maintenant : c’est la même raison qui condamnait au statut de fiction l’idée de « faire élire Macron avec la plus décevante des marges ». Les deux idées sont d’ailleurs l’envers l’une de l’autre.

Le vote utile, comme symétriquement l’abstention stratégique, ce sont les tentatives désespérées d’un électeur de refaire de la politique (collective) dans l’univers anti-politique (atomistique) du vote – c’est-à-dire de faire face à l’absence d’instance coordinatrice… dans la situation où les aspirations individuelles à la coordination sont les plus impérieuses. Pas seulement parce que l’essence même de la politique, mutilée par le vote, c’est le collectif. Mais aussi parce que cette aspiration procède du désir de voir son vote accéder au seul moyen de peser : par inclusion dans une formation collective, quand, isolément, il n’est qu’une contribution infinitésimale, quasi-nulle, au résultat macroscopique. Chacun s’est dit au moins une fois que l’absence de son vote « n’aurait rien changé », et c’est vrai ! – quoique cet énoncé vrai au niveau individuel devienne faux par passage au niveau collectif, mais ça n’est là qu’un autre énoncé du problème même dont il est question ici.

Car en effet, pour peser vraiment, et contrebattre l’insignifiance qui frappe le vote individuel, il faudrait pouvoir trouver un lieu pré-électoral où se coordonner (à l’image, par exemple, des groupes à l’Assemblée nationale, qui coordonnent des votes collectifs, donc des votes qui pèsent). Mais précisément, pour l’électeur ordinaire, un tel lieu n’existe pas. A sa place, on a mis le fatal isoloir. Hors de toute possibilité d’action concertée ex ante, on ne sait qu’ex post si « on » a pesé et de combien – quoique en réalité ce « on » soit un pur artefact.

En tout cas, aussi bien le vote utile que l’abstention stratégique, comme également l’objection du free riding (« laisser faire le boulot… »), sont toutes rigoureusement équivalentes sous ce rapport : toutes expriment, sous des aspects différents, le même problème. Aussi celui qui veut dénigrer l’une depuis la position de l’autre est-il aussitôt frappé d’incohérence – et spécialement le moraliste : « laisser les autres faire le sale boulot », c’est l’injonction de se soumettre à une logique de la coordination que le vote exclut par construction.

Frédéric Lordon

 

 

 

Source : http://blog.mondediplo.net

 

 

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12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 15:11

 

Info reçue par mail

 

 

 

Les vrais pourcentages de la présidentielle 2017

 

 

Voici donc les vrais résultats, l'image réelle de l'élection avec des chiffres qui n'oublient aucun Français et aucune Française en âge de voter.

 

Ce sont les pourcentages que les élites dirigeantes et les grands aboyeurs des médias ne donnent pas, en refusant de compter les votes blancs, les nuls, les abstentions et les non-inscrits sur les listes électorales, soit pour cette élection 41 % de la population majeure en 2017.

 

 

 

D'après les données démographiques de l'INSEE.

 

 

France en 2017 - population de 18 ans et plus (en âge de voter) : 53,3 millions sur une population totale de 67,3 millions

 

 

Second tour de l'élection présidentielle 2017

 

Voix:                   Macron: 20,75 millions

 

Pourcentages:    39 %(= 20,75: 53,3)

 

 

                        Le Pen: 10,64 millions

 

                        20 %(= 10,64: 53,3)

 

    de la population française en âge de voter

 

 

N'ont pas donné leurs voix: 21,91 millions soit 41 %

 

 

 

Autres aspects de la réalité chiffrée de cette élection

 

 

1 - Ce sont 59 % des 18 ans et plus qui ont joué le jeu: élire un président (100 – 41).

 

Le sénat et d'autres sources annoncent que 43% des votes pour Macron sont des votes de barrage à Le Pen. Prenant en compte cela, les vrais électeurs de Macron sont: 39% x 0,57* = 22,23%. D'où:

 

 

2 - Ce sont 22,23 % qui ont vraiment choisi Macron (contre 20 % pour Le Pen).

 

 

3 - Au total, 22,23 + 20 = 42,23 % se sentent vraiment représentés par Macron ou Le Pen.

 

 

* 0,57 = 57% = 100% - 43%         1

 

 

Pour les grands partisans et conservateurs du système, on comprend qu'il n'est pas question de donner ces chiffres qui disent la réalité triviale des élections.

 

Notre démocratie exemplaire, son sommet électoral qu'est la présidentielle, la victoire «éblouissante» de Macron, le danger Le Pen.... tout cela serait-il aussi crédible avec ces autres %, plutôt qu'avec les chiffres dissimulateurs qui sont unanimement assénés ?

 

On en parle parfois entre nous: les chiffres officiels donnés par l'Etat et par tous les médias sont tronqués, depuis toujours. Tout le monde le sait, mais on l'oublie parce que tout ce qui contribue au quotidien à faire et à diffuser le discours dominant, n'en parle pas.

Pourquoi n'en parlent-ils pas ?

 

Parce que nos élites s'en fichent ou parce qu'il faut cacher le talon d'Achille du système?

 

Nous-mêmes, on s'évertue à répondre ce que l'on veut nous faire penser : qu'«ils» ne comptent pas toutes ces «non participations» aux élections parce ce que ça n'a aucune importance pour eux. Et qu'ils se contrefichent de ce que leur dit cette partie croissante de

la société. Pour cette présidentielle 2017, c'est 41 % des gens en âge de voter qui, malgré la pression de la propagande, ne participent pas à l'élection du président de la République et à celles d' autres «représentants» de l'Etat ou de l'UE.

 

Derrière le voile de l'apparence et son tissage, la réponse est tout autre:

 

ils ignorent cette population-là, non pas parce qu'ils s'en fichent. Mais parce que de toute évidence, reconnaître officiellement leur poids dans le résultat des élections pourrait déclencher une remise en cause. Avec le risque important que celle-ci soit profonde, au point de menacer les grands privilèges que les «grands» citoyens tirent de ce système.

 

Avec la croissance maintenant continue de la dissidence électorale, la crise s'annonce. Le mur du silence que les chiffres officiels ont érigé et entretiennent, se fissurera et laissera entendre le murmure des paroles demandant des comptes. Puis, assez rapidement, viendra le bruit de paroles plus nombreuses et plus audibles.

 

Quand? Qui peut le dire. Mais on va s'en approcher si la dissidence poursuit sa montée rapide. La politique unique, les dégradations qu'elle induit, l'éloignement du pouvoir, la mondialisation des marchés, les «affaires», etc... tout dit qu'elle continuera.

 

Ce que l'on appelle: la légitimité des élu-es, c'est-à-dire la force symbolique qu'ils ont auprès de nous, dans nos têtes en réalité, sera peu à peu remise en cause. Or, ils tirent cette légitimité des résultats supérieurs à 50%, la fameuse majorité qui leur donne la victoire et le droit de s'imposer à tous.

 

Alors, pouvez-vous imaginer que le mur du silence résistera toujours... tel un mur de Berlin immuable ! Imaginer qu'élection après élection, les abstentions, les votes blancs et les nuls atteignant durablement le seuil de 50%, cela ne changera rien parce que les

poignées de dominants pratiquent l'omerta ? Allons, hommes et femmes libres !

 

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12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 15:05

 

Réflexion d'un Indigné-NuitDeboutiste Nîmois

 

 

Uber ou Ûber alles, sortie des urnes..

Frère Emmanuel est élu. Sur un ton de jeune curé primo-shooté il a confirmé qu'il dirait rien. Il est grave disent les journalistes.

Il y a de quoi: 2° président le mieux élu de la courte histoire de la V°, l’abstention record et le score dit historique du vote blanc lui ont soufflé la victoire,  représentant plus du tiers des inscrits. Avec en vrai 1 inscrit sur 4, et à peine 20% de « vrais sympathisants » là d’dans, entouré d’ opportunistes volants (c’est bien le mot) au secours de la victoire, Macron est le président le moins légitime de la longue histoire de France. En même temps !

On pourrait en rire mais nous avons nous aussi toutes raisons d'être graves. Frère Emmanuel cache bien mal sous sa soutane son beau costard  (Arnys ?) de bon trader. Une O.P.A. inamicale sur la démocratie a bien eu lieu, quelques « délocalisations » sont à prévoir. En Marche sur l’eau vers on n’sait où (mais on devine), jamais tous ensemble les français n'ont eu autant envie d'y aller à reculons. Il est élu, Macron, c'est malgré nous, sans rien en croire... mais il est élu, c’est bien l’arnaque.

C’est à cacher et à empêcher d'émerger le "nous" du malgré que vont s’employer ardemment tous les « analystes politiques » dans les minutes qui suivront l’élection. C’est déjà dit, ce sera dit: si vous êtes contre Macron et son monde repeint façon Mickey, vous êtes soit rétrograde coincé catho d’Ancien Régime (Filloniste de surcroît), soit un allié objectif de la nazie potentielle. Vous avez voté pour elle ou pour Méluche, vous êtes les vieux, les petites gens, aigris, perdus,  déboussolés. Frère Macron vous aime et il comprend, dormez, dormez petits enfants. (sur l’air de « trust in me…just in me…close yours eyes...believe me», Susheela Raman).

Renouveau, ouverture, jeunesse, destin bonapartique que paradoxalement l'Europe appréciera, Lafayette…si, si cela s’est dit et là c’est nous qu’on apprécie, c’était un  traître, un royaliste. La future ligne éditoriale des « merdias » est claire. Elle n’a pas varié depuis des années, niveau « Plantu » pour l’analyse, niveau « Goebbels » pour la propagande. Tiens, ça pourrait juste être l’inverse et ça serait bien l’idée que je m’ fait d’Macron…çui du Macron=Le Pen.

L’Erdogan femelle et bonne française l'a bien montré, en live. Second pitre au Grand Barnum (mais on savait): son seul registre personnel est ricanement, tout le reste piqué ailleurs, elle n'en a rien compris mais elle répète. J'invente rien, parole présidentielle, lui l'a dit 20 fois : bête. Tellement « bête » qu'elle en est devenue humaine la dadame, un instant, devant l’algorithme-expert ni droite ni gauche tout comme elle mais juste "expert", lui…et bien fils de pépère, tout pareil. C'est une opposition en chocolat de cuisine (brun, dur…) et c'est la seule dont les « merdias » ont et vont parler, il n'y a plus qu'eux, les ahuris, qui se posent la question de savoir pourquoi ils nous font ça.

Cette opposition de pacotille d'un état déchu, Le Pen la définit déjà comme: les patriotes contre les mondialistes, formidable escamotage sur les problèmes et leurs solutions que beaucoup vont adopter adorer et répéter, Manu Premier aussi bien sûr. Quelle Patrie? Quel Monde? Nul n'en a cure, s'en fait des rêves à la place des autres.

Quand on dit qu'il faut, autant que possible, produire à proximité ce que nous consommons sommes nous des altermondialistes à la « conscience planétaire » ou des nostalgiques du "bien de chez nous" qui confondent un peu « Ordre » et « bien rangé » ? Nous disons il est vrai « sobriété »…et eux traduisent « misère » et ça, ils n’en veulent pas, on les comprend. Mais quand on dit « Nantis » ils voient pas que c’est eux, y n’en veulent pas des « Partageux ». Pourtant c’est vrai, y sont gavés et nous avec et ça c’est dur à avaler, non négociable pour eux. Leur liberté : je veux des fraises en plein hiver, petit exemple, multipliez puis levez l’ nez. Y’à des avions partout le ciel, cherchez pas, y vont aux fraises.  C’est bien un vol, dans tous les sens quand on y pense. Et là Le Pen=Macron.

Quand on dit « nous voulons décider ensemble, en peuple constitué et pas borné» est-on libertaire qui rêve démocratie concrète ou horrible Souverainiste qui rêve le patronat mais bleu, blanc, rouge. Et là, le moins possible, bien tout au bout du drapeau qui s’effiloche, même franco-française la chienlit c’est la chienlit, ça s’élimine.

Quand pour finir on dit « pas de démocratie sans démocratie au travail », on  est affamé de sang ou de justice ?

Ni droite ni gauche… après ni gauche ni gauche…vous y croyez ? Alors vous avez bien la Foi, celle qui rase les montagnes, remplit les mers et fait péter Fukushima. C’est alors ça l’ fameux Progrès ? Non bien sûr, l’insurrection tonne dans nos urnes. On est nombreux à l’avoir fait savoir en blanc, en marchant pas, çui là nous fait plus peur que le fascisme car il l’engendre.

 

A cette heure, p’tit frère Macron, cherche un bon Ministre de la Paix,

 

Restez Debout camarades.

 

 

 

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10 mai 2017 3 10 /05 /mai /2017 16:09

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Des villages du Gard démontrent que l’accueil des réfugiés est possible et vitalisant

 

23 mars 2017 / Pierre Isnard-Dupuy (Reporterre)

 

 

Le démantèlement du camp de Calais n’a pas résolu le problème des réfugiés. Par l’intervention d’habitants, d’associations et d’élus, plusieurs petites communes du Gard ont choisi d’accueillir des migrants, originaires d’Afghanistan ou de Syrie. L’accueil est réussi, et pourrait être généralisé à l’échelle du pays.

 

 

  • Le Vigan (Gard), correspondance

En ce dernier samedi de février, Najib reprend les rênes du four à pain communal pour proposer des pizzas, comme il le fait chaque semaine. Une dizaine d’habitants viennent tour à tour. Le froid se fait plus mordant, à mesure que le soleil décline. Les villageois se serrent auprès de la porte du four. Le ciel devient scintillant d’étoiles. Bienvenue à Soudorgues. Une commune des Cévennes de 280 habitants perchée en haut de la vallée de la Salindrenque, dans le département du Gard.

Najib Nasary a bientôt 30 ans. Avant d’être le boulanger du lieu, il a parcouru une bien longue route. De son passé, il ne souhaite plus parler. C’est Wicki Gerbranda, devenue sa mère d’adoption, qui raconte. Orphelin, exilé d’Afghanistan, il a atterri dans la jungle de Calais. Celle de 2009, démantelée par Eric Besson, alors ministre de l’Intérieur sous Sarkozy. Najib et une vingtaine d’autres Afghans ont été transférés au centre de rétention administratif de Nîmes, « menottés comme des criminels », précise Wicki. Ils ont été libérés grâce à la mobilisation citoyenne. La Cimade, association pour le droit des étrangers, est parvenue à ce que la justice reconnaisse l’irrégularité de l’enfermement. L’Entraide protestante de Nîmes a recueilli les jeunes gens. Pour la période de Noël, elle a sollicité d’autres paroisses. Celle de Lasalle, bourg voisin de Soudorgues, a répondu présente. Des habitants volontaires ont été sollicités pour l’accueil et des moments d’échanges se sont organisés. « Nous avons partagé des jeux, des repas, des danses, c’était très fort », se souvient Wicki. Sous le coup d’une obligation à quitter le territoire français (OQTF), les Afghans risquaient l’expulsion. Une nouvelle mobilisation a permis de les régulariser. « 80 lettres de citoyens, avec copie de leur carte d’identité, ont été transmises à la préfecture et on a obtenu le soutien des élus locaux et du député », dit Wicki. Najib va finir par s’installer chez ses « parents d’adoption ». « C’est comme un fiston », confirme Jean-Louis Fine, le compagnon de Wicki, par ailleurs adjoint municipal.

 

Najib Nasary, le boulanger de Soudorgues.

Depuis son installation à Soudorgues, Najib a montré un talent de joueur de pétanque lors de plusieurs concours régionaux. « Depuis un an, je ne joue plus. Je travaille trop. J’aime travailler », confie-t-il. Grâce à un CAP obtenu en 2014, il s’est consacré à la boulange. « Je fais 8 variétés de pain. J’utilise des farines bio. Je pétris tout à la main. Je fais même des pains avec de la farine de maïs ou de riz, sans gluten », dit-il fièrement. Depuis peu, il a obtenu le permis de conduire et investi dans un camion pour proposer ses pizzas au feu de bois ailleurs dans la région. Et il compte bien continuer d’animer le rendez-vous du samedi soir. « Les gens ne se voient pas pendant des mois et ils se rencontrent ici. C’est une bonne chose pour moi », se réjouit-il. Au plus fort de l’été, la réputation des soirées pizzas dépasse Soudorgues. « Les gens font la queue. Des musiciens jouent. Des touristes viennent aussi. Je fais des pizzas jusqu’à une ou deux heures du matin », s’enthousiasme Najib.

 

« La politique d’immigration est pensée sous un angle policier »

Sur les contreforts du mont Aigoual, la commune de Mandagout, 400 âmes, s’illustre de son côté par l’accueil d’une famille syrienne. « On a pris nos responsabilités. Les migrants, qui va les arrêter ? À part tous leur tirer dessus, rien ne pourra les arrêter. Ils ont besoin de venir ici », explique Emmanuel Grieu, le premier adjoint au maire. Début 2015, le groupe local d’Amnesty international a interpelé les municipalités pour encourager l’accueil de migrants. En septembre 2015, le conseil municipal y a répondu favorablement en votant à l’unanimité pour la mise à disposition d’un logement. Les élus se sont alors tournés vers le dispositif dit de « réinstallation », supervisé par les services de l’État. Il consiste à faire venir en France des Syriens résidant dans les pays limitrophes de la Syrie, sous protection du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU. Ils s’installent alors avec le statut de réfugiés.

Beaulieu, le hameau central de la commune de Mandagout,

où vit une famille syrienne.

Mais la préfecture traînait à répondre à la proposition de Mandagout. « On a rempli trois fois le même formulaire transmis en préfecture, téléphoné chaque semaine pour savoir ce qu’il en était », raconte Emmanuel Grieu. Aucune réponse concrète n’est venue avant le mois de février. « Ne pouvant immobiliser un logement indéfiniment, on s’est posé la question d’abandonner », ajoute Roland Montel, le deuxième adjoint. Entretemps, l’association de citoyens Bienvenue à Mandagout s’est constituée pour contribuer à l’élan. L’association La Clède, qui gère des structures pour migrants, est venue apporter son soutien. Et un nouveau préfet s’est installé le 1er janvier 2016. Fin février de la même année, il réunit Jean-Jacques Brot, le préfet national coordonnateur pour l’accueil des Syriens, avec les maires des communes intéressées. « Nous allons faire de Mandagout une expérience pilote en milieu rural », a alors claironné Jean-Jacques Brot.

La famille Dalli : Bassam, Fatem et leurs quatre enfants se sont installés en avril 2016. Déjà très sollicités par les médias, ils n’ont pas souhaité donner suite à notre demande de rencontre. Bassam s’est pris lui aussi de passion pour la pétanque. « Il était en finale du tournoi intercommunal au milieu des Cévenols avec son t-shirt Mandagout. C’est génial », s’extasie Emmanuel Grieu. En Syrie, Bassam était conducteur d’engins. Un métier qu’il va pouvoir poursuivre, le temps de convertir ses permis, puisqu’il travaille déjà pour une entreprise du BTP au Vigan, la ville voisine. Les trois plus grands enfants, en âge d’aller à l’école, ont rejoint celle de la commune. Une bonne nouvelle pour soutenir les effectifs. « On a 22 enfants dans la classe de maternelle et 20 en primaire. Selon les années, les effectifs fluctuent au risque de faire fermer une classe », explique Roland Montel. Avant l’arrivée des Dalli, quelques habitants étaient inquiets. « Quelques-uns sont venus me voir en disant “pourvu qu’ils ne soient pas de Daech”. D’autres s’interrogeaient sur le fait que la mairie bloque un logement », se rappelle Emmanuel Grieu. « Depuis qu’ils sont là, la vie continue comme s’il ne s’était rien passé. Les enfants du village jouent avec ceux de la famille Dalli comme avec n’importe quels enfants qui se seraient installés ici. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

 

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10 mai 2017 3 10 /05 /mai /2017 15:58

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Total, ou comment les multinationales sont devenues incontrôlables

 

10 mai 2017 / Baptiste Giraud (Reporterre)

 

 

 

 

Dans « De quoi Total est-elle la somme ? », le philosophe Alain Deneault explique comment la firme pétrolière atteint ses objectifs en jouant habilement avec les législations des différents pays. Des techniques par lesquelles Total et les multinationales deviennent plus puissantes que les États.

C’est un livre « chargé », en dit son auteur — une « somme », comme le signale le titre. Et même une première : aucun travail de synthèse, combinant histoire économique, industrielle, mais aussi accusations, litiges ou condamnations n’avait encore été réalisé autour de cette multinationale, née en 1924 avec la Compagnie française des pétroles (CFP). Pour Alain Deneault, connaître ce passé était pourtant indispensable pour comprendre comment Total fonctionne et d’où elle tire sa puissance. Établir un diagnostic afin de lui opposer des stratégies adaptées, voilà l’ambition de De quoi Total est-elle la somme ? Multinationales et perversion du droit, paru récemment aux éditions Rue de l’échiquier – Écosociété.

Premier problème : comment définir Total ? Est-ce « une société pétrolière française » ? Car elle est constituée de 882 sociétés consolidées, opérant selon 130 législations différentes. Seuls 28 % de ses capitaux sont français, et pour le reste, canadiens, étasuniens, anglais, chinois, qatariens, etc. Elle n’est pas seulement active dans le pétrole, mais aussi le gaz, l’électricité, la pétrochimie, le solaire, les agrocarburants, les lubrifiants, la biomasse, le nucléaire, l’internet des objets ou le bioplastique. Total est donc plutôt une multinationale apatride capable de tirer son jeu d’une multitude de conjonctures, explique l’auteur.

Alain Deneault.

Ensuite son pouvoir : le tire-t-elle bien de comportements légaux en tous points du globe ? « Si nous avons des pratiques illégales, qu’on nous condamne en justice ! » disait son PDG Christophe de Margerie à la presse en 2010. Alain Deneault démontre autre chose. A travers 12 chapitres, il détaille la panoplie de stratégies qu’utilise la firme pour arriver à ses fins « en toute impunité, et ce indépendamment des textes législatifs et des institutions judiciaires, ou grâce à eux ».

« Comploter, coloniser, collaborer, corrompre, conquérir, délocaliser, pressurer, polluer, vassaliser, nier, asservir et régir » : ces 12 verbes d’actions sont illustrés par des histoires avérées où Total tient le premier rôle. Certaines nous sont bien connues : « l’affaire Elf » (corruption à grande échelle de dirigeants politiques) ou celle de l’explosion de l’usine AZF (dans laquelle Total et ses avocats continuent de nier toute responsabilité devant la justice), son implantation dans les anciennes colonies française transformées en enveloppes juridiques grâce aux réseaux de la Françafrique, la pollution à coups de marées noires et d’émissions de CO2, ou encore la délocalisation de ses avoirs ou activités là où la fiscalité est plus lâche.

« La loi qui domine ne sera plus celle des États mais celle du marché » 

D’autres histoires sont moins connues. Deneault rappelle ainsi comment la multinationale a collaboré avec le régime raciste d’Afrique du Sud pendant l’apartheid, en y important, raffinant et distribuant du pétrole. Comment elle a su profiter d’affrontements armés en Angola et en Libye (où l’État français était à la manœuvre) pour conquérir des gisements jusqu’alors inaccessibles.

Dans une Birmanie contrôlée par la junte militaire, Total a « asservi » une main d’œuvre bon marché pour installer une exploitation offshore et un gazoduc : « Quand, dans les années 1990, Total s’engage au pays, tous connaissent la férocité du régime : arrestations arbitraires, détentions massives d’opposants politiques, conditions d’emprisonnement terribles, violence envers les minorités culturelles font entre autres partie de ses pratiques. […] Total ne fera pas que profiter des petites mains qui travaillent pour elle dans un contexte esclavagiste. De par sa présence, son autorité et surtout ses contributions en espèces sonnantes et trébuchantes, elle consolidera, en le finançant, le fonctionnement même de cet appareil répressif. La persistance du régime s’explique par la rente pétrolière et gazière », écrit l’auteur.

En Bolivie, où le gouvernement d’Evo Morales met en place une consultation des communautés autochtones avant l’autorisation d’exploiter, Total « déguisera en concessions faites aux communautés des méthodes de recherche si controversées qu’elle n’aurait jamais eu le loisir de les développer en France. Au passage, les compensations qu’elle propose aux populations autochtones sont dérisoires. Malgré les avancées législatives de La Paz [la capitale bolivienne], presque rien ne contraint Total à respecter la parole populaire dans les faits. » En amont, Total ne manque pas de réaliser des sondages avec les « têtes fortes » locales afin de s’assurer de son « acceptabilité sociale » et de sa « bonne réputation ». Par la même occasion, elle peut « établir un classement pour désigner qui, dans une communauté, représente une menace pour l’entreprise. […] S’il ne s’agit pas de les faire disparaître du décor, on saura à terme qui il faut traîner devant les tribunaux, au pénal pour sédition, au civil pour diffamation, de façon à mettre au ban, voire en prison, les esprits libres ».

Comment une multinationale peut-elle agir de la sorte et rester impunie ? Grâce à son rapport à la loi, répond Deneault. « Il ne s’agit pas, pour des firmes comme Total, de régner sur un mode souverain, à coups de décrets et d’édits, tel un État, mais de transformer le rapport des États à la conjoncture, de façon à ce que le législateur cherche le plus possible à rendre conforme la loi aux rapports de force instaurés par les multinationales, dont la réalité acquerra le statut d’axiome. La loi qui domine ne sera plus celle des États mais celle du marché au sens d’un champ transcendant le secteur public. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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10 mai 2017 3 10 /05 /mai /2017 15:40

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Droitisation

Comment journaux télévisés et chaînes d’information contribuent à la montée du Front National

 

par

 

 

Comment la télévision biaise-t-elle notre regard sur la société ? Quelle est son influence sur nos choix politiques, en cette période électorale ? Obsession sécuritaire des médias, reportages et micro-trottoirs contribuant à la banalisation de FN, journalistes acquis au néolibéralisme, éditorialistes convaincus de savoir ce que pensent les Français... Samuel Gontier, journaliste à Télérama et animateur du blog « Ma vie au poste », dresse le portrait de ce paysage télévisuel français, fortement droitisé, incapable de prendre du recul sur les idéologies qu’il distille à longueur d’antenne, et se nourrissant de son propre discours.

 

Basta ! : Avec 10,5 millions de voix au 2ème tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen double le score de son père en 2002. Dans quelle mesure la télévision a-t-elle, selon vous, contribué à ce résultat ?

Samuel Gontier [1]. : Depuis 2002, le paysage médiatique a énormément changé, notamment avec les chaînes d’information en continu. BFMTV se vante en ce moment d’être « la chaîne présidentielle » et consacre à peu près 99 % de son temps d’antenne à la politique. D’un point de vue structurel, cela implique énormément de temps dévolu au Front national, à ses idées et à ses personnalités. C’est le cas toute l’année, mais c’est particulièrement flagrant en cette période électorale, surtout durant l’entre-deux-tours : le Front national avait 50 % du temps d’antenne ! Florian Philippot est d’ailleurs souvent caricaturé en reporter de BFMTV, tellement il est présent à l’antenne...

 

À chaque scrutin marqué par une « vague bleu marine », les électeurs du Front national sont abondamment invités à commenter l’actualité. Vous évoquez les reporters rivalisant de micro-trottoirs où colère, frustration, racisme s’expriment librement devant des journalistes compatissants. Quels sont les autres procédés contribuant à la banalisation du FN ?

Lors du second tour des élections, Marine Le Pen a été suivie toute la journée. D’abord à Hénin-Beaumont, où nous avons appris que Steeve Briois est allé lui acheter des baguettes de pain – c’est un vrai changement éditorial par rapport à 2002 ! –, puis en voiture avec des motards, dans son QG, dans son chalet à Vincennes... Nous sommes en permanence dans la « peopolisation ». Autre travers : les interviews psychologisantes de Laurent Delahousse ou quelque fois de Ruth Elkrief, qui s’occupent davantage des motivations psychologiques et des blessures intimes des candidats. L’émission de Karine Le Marchand, Ambition intime [qui interviewe des candidats, ndlr], est aussi emblématique. Nous ne sommes plus du tout dans la politique, ce genre de programme est complètement dépolitisé.

 

Avant le premier tour, la question de l’euro est apparu comme l’angle d’attaque privilégié des intervieweurs sur le FN. D’autres sujets sont en revanche restés tabous, comme ses démêlés avec la justice concernant les assistants du parti au Parlement européen ou les propositions xénophobes du programme de Marine Le Pen. Comment expliquez-vous ce choix ?

Je n’ai pas vu toutes les interviews de Marine Le Pen à la télévision, mais celles que j’ai suivies se focalisaient seulement sur l’angle économique. Il y a deux raisons. L’une est conjoncturelle, mondiale, c’est « l’effet Trump » : les journalistes n’ont pas voulu trop attaquer Marine Le Pen et en faire une martyre des médias du système dominant – comme s’est présenté Trump – au risque que cela lui soit profitable. Il y a aussi eu un effet mécanique : comme ils étaient très favorables à Emmanuel Macron et que cela se voyait beaucoup, ils se sont montrés assez sympathiques avec Marine Le Pen afin d’apparaitre en quelque sorte « impartiaux ». Le piège s’est refermé.

Plus profondément, j’observe une droitisation, non pas seulement du paysage politique français, mais du paysage éditorial français à la télévision. Je ne regarde pas toujours les journaux de TV5 Monde, de France 24 ou d’Arte... mais pour ce qui est des JT, talk shows et chaines d’info, c’est très à droite. On le constate depuis longtemps, mais c’est devenu une évidence au moment du premier tour de la primaire du PS, quand Benoit Hamon est arrivé devant Manuel Valls. Soudainement, Benoit Hamon s’en est pris plein la figure ! On l’a traité d’« extrémiste », de « dadaïste », d’ « utopiste », et quasiment tous les éditorialistes, présentateurs et spécialistes de la politique – pas les invités politiques – ne supportaient pas que quelqu’un soit plus à gauche que Manuel Valls ! Pour eux, c’est de l’extrémisme. Cela s’est vérifié une nouvelle fois quand Jean-Luc Mélenchon a percé dans les sondages quelques semaines avant le premier tour.

Du fait de la droitisation de l’opinion – et des éditorialistes qui y participent largement – le problème raciste ou xénophobe que soulève le programme de Marine Le Pen ne les intéresse pas. C’est en quelque sorte entré dans les mœurs. Pour eux, la sécurité, avec le chômage, est le sujet de préoccupation majeure des Français. Et les sondeurs passent leur temps à le dire sur les plateaux.

 

Le problème est que ces émissions parlant de sécurité commandent elles-mêmes des sondages pour mesurer ce sentiment d’insécurité...

C’est sûr qu’en se trimballant dans les rues ou dans les gares en demandant « vous avez peur ? », la télévision nourrit son propre discours sur la peur. Il est fascinant de voir comment ces éditorialistes, qui n’arrêtent pas de vociférer contre les populistes, prétendent eux-mêmes parler au nom des Français : « les Français veulent que », « les Français ont peur », « les Français préfèrent la sécurité à la liberté »... Ces éditorialistes, coincés toute la journée dans leur studio d’enregistrement, pensent savoir ce que veulent les Français et comment pensent les Français. On arrive au règne de la démocratie d’opinion et à la dictature des sondages ! Ce n’est pas un diagnostic très original, mais la télévision y participe beaucoup. Cela s’est vu encore une fois pendant cette élection puisque BFMTV et CNews parlaient tous les jours de sondages quotidiens. On était vraiment là dans la personnalisation et la course de petits chevaux.

 

Obsession sécuritaire, logorrhée sur les « ennemis intérieurs », diffusion en boucle d’images d’horreur lors des « éditions spéciales »... Les chaines d’information en continu cultivent-elles nos peurs ?

Elles proposent en tous les cas un discours de plus en plus effrayant. Parce qu’elles ont tendance bien souvent à s’adresser d’abord à l’émotion du téléspectateur, plus qu’à sa réflexion. La peur nous invite à rester rivés devant notre télé. Cela tient aussi beaucoup aux experts en sécurité qui sont invités : dès qu’il y a le moindre fait divers – du plus sordide à l’attentat terroriste qui fait des dizaines de morts – des experts issus du monde de la police, de la justice ou de la sécurité, et qui vivent de la sécurité, arrivent sur les plateaux. Ils racontent ce qu’ils font, ils parlent des menaces et des manières de s’en protéger, ils sont toujours dans un discours sécuritaire puisque c’est leur métier.

 

Que vous inspire le cas du reportage de France 2 sur le bar de Sevran présenté comme un lieu interdit aux femmes, largement instrumentalisé par les politiques, alors que la contre-enquête du Bondy blog a révélé la manière dont ce reportage a été bidonné ?

Cela dit quelque chose du JT de 20h de France 2, qui est vraiment un journal à part dans le paysage audiovisuel français : très droitier et extrêmement libéral sur le plan économique. Il fait souvent des sujets très à charge, comme ce sujet sur le bar PMU de Sevran. Ce qui m’a choqué dans ce reportage, c’est que les journalistes et le présentateur David Pujadas ont reproduit le discours d’un grand nombre de responsables politiques – pas seulement de l’extrême droite malheureusement – pour qui le problème de l’égalité entre les sexes relève exclusivement de l’islam et pas de la société.

Il y a un parallèle significatif : peu après, France 2 a diffusé un reportage sur un camp de masculinistes, organisé par des catholiques, qui exclut les femmes [2]. Le discours tenu est absolument effrayant : l’homme doit retrouver sa virilité, les femmes doivent rester à la maison et s’occuper des gamins... Pourtant, là, on ne parle pas du tout d’intégrisme, mais de « question existentielle ».

 

La télévision française souffre-t-elle de xénophobie ?

La question est vaste, difficile d’avoir une vision tranchée ! Mais il y a une propension à faire la différence entre « nous » et « les autres », entre « eux » et « nous ». C’est la loi de la proximité, une vieille loi du journalisme : nous sommes plus touchés par un mort à côté de chez soi, que par cent morts en Inde. Du coup on s’intéresse plus à ce qui est près de chez soi, ce qui est familier, et on a tendance à montrer que l’étranger n’est pas comme nous. Cela passe par de nombreux programmes, notamment les retransmissions sportives qui sont les plus caricaturales. L’émission Rendez-vous en terre inconnue sur France 2 est un autre exemple, qui montre qu’il y a, non pas une xénophobie, mais une certaine méfiance ou, pour le moins, une caricature de l’étranger.

 

A l’inverse, la télévision sait aussi faire preuve d’une xénophilie proche de l’extase lorsqu’il s’agit des États-Unis ou de nos voisins européens, loués pour leur formidable modernité économique et sociale, face à notre pays « impossible à réformer »...

C’est la vision des groupes qui possèdent TF1, LCI, Canal+ ou CNews : ils sont dans une logique néolibérale, c’est normal qu’ils défendent cette vision. C’est plus surprenant pour France 2, mais, comme je le disais, son JT se distingue par son zèle néolibéral. Il est également assez flagrant de voir comment il est difficile, quand on est un économiste hétérodoxe, d’avoir voix au chapitre sur ces chaines – que ce soit BFM, CNews ou France 2, mais aussi sur France 5, dans les émissions C dans l’air ou C à vous.

On a vu pendant la campagne électorale la différence de traitement entre Jean-Luc Mélenchon et François Fillon. La journaliste Ruth Elkrief a qualifié Jean-Luc Mélenchon de « bolchévique » voulant rétablir « l’URSS des années 50 », sans qu’un seul éditorialiste ou présentateur sur le plateau ne le défende. Quelques semaines auparavant, quand François Fillon est accusé d’avoir eu recours à des emplois fictifs, il y avait toujours des gens sur le plateau pour expliquer qu’il y avait une tradition de « trêve judiciaire » avant l’élection, Ruth Elkrief accusant même le rédacteur en chef du Canard enchainé de « distiller du poison dans nos démocraties »... C’est vraiment deux poids deux mesures ! Cela montre bien la droitisation des éditorialistes et des intervieweurs.

Ce qui compte chez les candidats défendus par les médias, c’est leur « ordolibéralisme ». C’est pour cela que les médias ont beaucoup attaqué Marine Le Pen sur l’euro : il n’y avait que ça qui les dérangeait dans son programme ! S’en prendre aux étrangers ou supprimer l’Aide médicale aux étrangers n’empêche pas le petit monde libéral de continuer à rouler tranquille. Ce qui est sous-jacent dans le discours de ces éditorialistes, c’est « plutôt Le Pen que Mélenchon ». C’est ce que j’ai ressenti, même si cela n’est pas exprimé aussi clairement.

 

Pierre Bourdieu voyait dans la télévision « un formidable outil de maintien de l’ordre symbolique ». Vingt ans plus tard, dans Ma vie au poste, vous qualifiez l’idéologie véhiculée par la télévision de « conservatrice, ultralibérale, servile, sexiste, xénophobe, consumériste ». La seule issue, c’est de jeter sa télé ?

Non. Je regarde le tout venant de la télé et le pire de la télé, et je m’amuse à en pointer les pires travers ! Je regarde les programmes de flux – les programmes qui ne sont pas enregistrés longtemps à l’avance, à la différence des documentaires, des séries ou des fictions – les talk shows, JT, chaines d’info en continu, divertissements... Ce qui fait beaucoup de temps d’antenne et qui rassemble beaucoup d’audience malheureusement. Mais il y a plein d’autres choses intéressantes à découvrir à la télévision, comme le récent documentaire d’Arte, Je ne suis pas votre nègre. Il y a aussi de bonnes enquêtes sur France 2, dans Cash Investigation par exemple, qui a le courage de s’attaquer à des sujets difficiles en prime time. On trouve aussi quelquefois des bons sujets et enquêtes, équilibrés et honnêtes, dans les JT. Je regarde le moins bon, mais mes collègues de Télérama sélectionnent aussi les meilleurs programmes pour nos lecteurs. Et il y a des choses qui valent le coup à la télé !

Recueillis par Sophie Chapelle

 

 

Samuel Gontier, Ma vie au poste : Huit ans d’enquête (immobile) sur la télé du quotidien, Éditions La Découverte, 2016.

 

Notes

[1Samuel Gontier a réalisé l’essentiel de sa carrière à Télérama, d’abord comme secrétaire de rédaction de 1996 à 2004, puis comme rédacteur et chroniqueur. Il anime le blog Ma vie au poste

 

 

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