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20 juin 2017 2 20 /06 /juin /2017 20:21

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=fiT9TeQFYFw&list=RDfiT9TeQFYFw#t=73

 

 

Emmanuel Macron, l'homme qui envoûte la France - La Drôle D'Humeur De Pierre-Emmanuel Barré

 

France Inter

 

 

 

 

 

Ajoutée le 18 janv. 2017

Alors que la France fait moins d'enfants, elle se passionne pour le candidat Emmanuel Macron. Pierre-Emmanuel se demande bien ce que ce garçon a fait pour envoûter le pays ?

La Drôle D'Humeur De Pierre-Emmanuel Barré dans La Bande Originale , les invités étaient Lucien Jean-Baptiste et Aïssa Maiga (11h20 - 18 Janvier 2017) https://www.franceinter.fr/emissions/...
Retrouvez toutes les chroniques de Pierre-Emmanuel Barré sur www.franceinter.fr

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=fiT9TeQFYFw&list=RDfiT9TeQFYFw#t=73

 

 

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20 juin 2017 2 20 /06 /juin /2017 15:49

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Loi travail bis

La France va-t-elle suivre le modèle allemand et transformer ses chômeurs en travailleurs pauvres ?

 

par

 

 

 

Après les lois Macron, Rebsamen et El-Khomri sous le précédent quinquennat, le gouvernement d’Edouard Philippe prépare une réforme encore plus profonde du droit du travail, précédant une remise à plat de l’assurance chômage. Ce big bang annoncé a un modèle : les réformes « Hartz », engagées en Allemagne au début des années 2000, aujourd’hui parées de toutes les vertus par de nombreux commentateurs avec, en apparence, l’un des taux de chômage les plus bas d’Europe. La réalité des chiffres montre au contraire que ces réformes du marché du travail n’ont pas radicalement réduit le chômage et la sous-activité et, surtout, ont provoqué une explosion des travailleurs pauvres, dont le nombre est l’un des plus élevés d’Europe.

Emmanuel Macron et son gouvernement vont désormais entrer dans le vif du sujet : s’atteler à des « réformes structurelles », notamment celle du « marché du travail », qui serait une condition indispensable à la baisse du chômage. Le gouvernement français emboîte ainsi le pas à son voisin allemand. Le taux de chômage en Allemagne s’élevait, il y a quinze ans, à 10,5 % selon l’agence allemande pour l’emploi. La première réforme du marché du travail allemand – la loi dite Hartz, du nom de Peter Hartz, ancien DRH de Volkswagen qui a dirigé la commission qui a concocté ces réformes sous le gouvernement du social-démocrate Gerhard Schröder – entre alors en vigueur. Trois autres réformes ont suivi : elles se sont attaquées à l’assurance chômage, en réduisant la durée d’allocation et en renforçant les contrôles et la surveillance des chômeurs, et ont ouvert grand la porte au développement des emplois à bas-salaire.

Après avoir atteint un record, plus de 11,5 % et 4,9 millions de chômeurs en 2005, le chômage allemand commence finalement à diminuer. Il passe sous des 10 % deux ans plus tard. Depuis, les chiffres sont en baisse continue. Et l’Allemagne fait figure de modèle de ce côté-ci du Rhin pour tous les politiques, chefs d’entreprise et économistes orthodoxes qui vantent les mérites de la dérégulation du droit du travail pour relancer l’emploi. Mais l’un a-t-il vraiment permis l’autre ? Les chiffres du travail et du chômage allemand sont-ils si bons que ça ?

3,9 % de chômage pour Eurostat, 5,8 % pour l’administration allemande

Selon Eurostat, l’institut de statistiques européen, le taux de chômage allemand est de seulement 3,9 % depuis le début de l’année 2017. Le chiffre fait évidemment rêver chômeurs et politiques en France où le chômage est deux fois plus élevé, à 9,5 % en avril 2017. Premier hic : le taux de chômage allemand donné par Eurostat est largement inférieur à celui établi par... l’Agence allemande pour l’emploi. Selon les chiffres de l’administration allemande, ce taux de chômage s’élevait à 5,8% en avril 2017. C’est près de deux points de pourcentage de différence avec le taux d’Eurotsat !

« Les chiffres du chômage de l’Agence allemande pour l’emploi et ceux d’Eurostat sont différents parce que leur définition du chômage est différente, explique Alexander Herzog-Stein, économiste à l’institut d’analyses économiques IMK de la fondation allemande Hans-Böckler. La définition utilisée par Eurotsat est celle de l’Organisation internationale du travail (OIT), pour qui un emploi commence à partir d’une heure de travail par semaine. »

Pour le Pôle emploi allemand, au contraire, sont considérées comme chômeuses les personnes inscrites au chômage, qui sont disponibles sur le marché du travail, et qui cherchent un emploi d’au moins 15 heures par semaine. « De plus, les chiffres d’Eurostat sont basés sur un sondage réalisé auprès des travailleurs. Ceux de l’agence allemande pour l’emploi s’appuient sur l’enregistrement des chômeurs auprès de l’administration. » Le taux de 5,8 % de chômage de l’agence allemande semble donc plus crédible que les 3,9 % d’Eurostat. Et nuance le modèle allemand : il y a 2,5 millions de personnes au chômage. « Je pense que la statistique du chômage allemande est fiable. D’autant que l’agence pour l’emploi comptabilise aussi la “sous-activité” », ajoute l’économiste.

Un chômage réel à 8%

En Allemagne, cette dernière sous-catégorie des chiffres englobe une série de profils, non comptabilisés comme chômeurs mais qui, pour autant, n’ont pas d’emploi. En regardant les chiffres de la « sous-activité », l’image d’un pays presque sans chômeurs en prend encore pour son grade. Le nombre total de personnes considérées comme “sous-occupées”, chômeurs compris, s’élève en Allemagne à plus de 3,5 millions (en mai 2017), ce qui fait 7,8 % de la population active. On se rapproche du taux de chômage français. Qui sont ces travailleurs sous-occupés non comptabilisés comme chômeurs ?

Il s’agit par exemple des chômeurs de longue durée de plus de 58 ans. En Allemagne, l’âge légal de départ à la retraite est de 67 ans (avec des possibilités de départ à partir de 63 ans). Mais un chômeur de longue durée de plus de 58 ans est effacé des chiffres officiels du chômage. En mai, ils étaient plus de 160 000 dans ce cas. Ne sont pas comptabilisés, non plus, ceux qui suivent une formation – plus de 170 000 personnes –, de même que les chômeurs qui ont un “job à un euro” : 85 000 personnes occupent ces emplois à temps très partiel et à durée limitée dans les collectivités ou le secteur associatif, payés un euro de l’heure en plus de l’allocation sociale.

Partage du travail mal-rémunéré

« Ils enlèvent tout ce qu’ils peuvent des chiffres du chômage, critique la députée Die Linke (La Gauche) au Bundestag Sabine Zimmermann. Sont aussi éliminés les chômeurs suivis par des firmes privées dans leur recherche d’emploi. On ne peut pas lutter contre le chômage de longue durée avec des faux chiffres ! » Le parti de gauche Die Linke établit chaque mois, et ce depuis bientôt dix ans, ce qu’il appelle « les vrais chiffres du chômage », en recalculant, à partir des tableaux complexes fournis par l’agence pour l’emploi, le nombre de tous ceux qui en Allemagne, seraient réellement sans emploi.

Au-delà de ce travail de comptabilité, Die Linke critique aussi la rhétorique du « miracle » allemand. « Die Linke est née de l’opposition aux réformes Hartz du marché du travail. Le gouvernement dit aujourd’hui que ces réformes ont permis de lutter contre le chômage, mais cela s’est fait sur le dos des travailleurs, estime Sabine Zimmermann. Un des objectifs de la politique de Schröder était d’ouvrir le secteur des bas salaires, et il y est parvenu. Le boom prétendu de l’emploi consiste essentiellement en des empois précaires et des temps partiels. Et le prix payé par les travailleurs est extrêmement élevé. Nous avons aujourd’hui 1,2 million de travailleurs qui doivent en plus faire appel à l’aide sociale, sept millions de travailleurs à bas-salaire, un million de travailleurs intérimaires, et 2,6 millions de personnes qui ont un deuxième emploi. Le volume de travail n’a pas augmenté depuis dix ans. Il a juste été partagé entre plus de personnes. » [1]

Résultat : l’Allemagne affiche l’un des taux de travailleurs pauvres, ceux qui gagnent bien moins qu’un salaire médian, les plus élevés d’Europe, avec 22,5 % contre 8,8% en France. [2]. La moyenne européenne est de 17,4 %.

Le seuil de bas salaire selon Eurostat est inférieur à 10 € bruts/h en France (soit environ 1510 € bruts pour un équivalent temps plein, sachant que près de la moitié des personnes au Smic travaillent à temps partiel) et à 10,5 € bruts/h en Allemagne (soit 1575 €/bruts pour un ETP)

La mise en place d’un salaire minimum national depuis le 1er janvier 2015, devait contribuer à lutter contre la prolifération des bas-salaire. Son niveau reste très bas, à 8,84 euros bruts de l’heure depuis début 2017, alors que le Smic français s’élève à 9,76 euros bruts. Selon une réponse du gouvernement allemand à une question des députés Die Linke, il faut par exemple gagner aujourd’hui en Allemagne un salaire de 11,85 euros bruts de l’heure pour espérer une retraite minimum de… 804 euros par mois.

L’impact très relatif des réformes Hartz sur le chômage

L’économiste Alexander Herzog-Stein est moins pessimiste. « Dans les dix dernières années, le marché du travail allemand s’est beaucoup amélioré. Le chômage a beaucoup diminué, plaide-t-il. Mais le phénomène reste néanmoins un problème, car nous avons toujours un chômage de longue durée important, et un gros problème de travail précaire et de bas-salaires. Reste qu’avec un taux de chômage bas, il y a plus de marges de manœuvre politiques pour s’attaquer à ces problèmes. »

Le chercheur est en revanche peu convaincu des bienfaits des réformes allemandes du marché du travail. « Je ne pense pas qu’elles aient joué un si grand rôle dans la baisse du chômage. En 2005-2006, le marché du travail allemand a de fait connu un élan. Celui-ci n’a pas été interrompu par la crise de 2008 grâce à la politique menée en Allemagne. Ce n’était pas une politique d’austérité, mais de relance. L’Allemagne a aussi profité économiquement de la crise de la zone euro, c’est certain. En même temps, l’évolution démographique allemande, avec une population en recul, est aussi une raison du taux de chômage plus bas. Ce n’est pas la seule, mais c’est à prendre en compte. »

À quelques mois des élections législatives de septembre 2017, le candidat social-démocrate (SPD) Martin Schulz a tenté de se distancier, dans ses discours, des réformes du marché du travail lancées par le chancelier Schröder et son parti il y a quinze ans. S’il arrive au pouvoir, prendra-t-il de réelles mesures pour lutter contre la précarité dans laquelle se trouvent plongés des millions d’Allemand ? En attendant, la France se prépare à subir des réformes similaires avec l’objectif de réduire le chômage. La proportion de travailleurs pauvres augmentera-t-elle en parallèle ?

Rachel Knaebel

Infographie : Guillaume Seyral / Basta !

 

 

Notes

[1Le nombre de travailleurs intérimaires en Allemagne n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui.

[2Est considéré comme travailleurs pauvres par Eurostat, ceux qui gagnent moins de 66% du salaire médian, soit moins de 10,5 euros bruts/heure en Allemagne et moins de 10 euros bruts/heure en France, soit moins de 1180 euros nets par mois pour un temps plein voir ici

 

 

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Source : https://www.bastamag.net

 

 

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20 juin 2017 2 20 /06 /juin /2017 15:37

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 

Premières mobilisations post Assemblée et anti-Macron
Kareen Janselme
Mardi, 20 Juin, 2017
Humanite.fr

 

 

 

Tous les intervenants ont conclu à la nécessité d’un mouvement plus ample, mais aussi plus unitaire. Photo : Zakaria Abdelkafi/AFP

Tous les intervenants ont conclu à la nécessité d’un mouvement plus ample, mais aussi plus unitaire. Photo : Zakaria Abdelkafi/AFP

35 manifestations ont eu lieu lundi en France, au lendemain des élections législatives, à l’appel du Front social, rassemblant des milliers de syndicalistes, militants associatifs et politiques contre les ordonnances prévues par Emmanuel Macron et la « destruction sociale » du pays.

« Ce soir est le premier épisode d’une occupation des lieux. C’est très important d’être là dès les premiers jours qui suivent les élections législatives. La situation de ce rassemblement est très symbolique : l’Assemblée nationale d’un côté, et l’Automobile club de l’autre où se rencontrent les oligarques qui décident et les lobbyistes qui font valoir leurs intérêts. » Comme la sociologue Monique Pinçon-Charlot, beaucoup ce lundi soir, lendemain de vote, n’estime pas légitime la majorité parlementaire obtenue par la République en marche à l’Assemblée avec un taux d’abstention record de 57 %. Et ils sont venus le crier place de la Concorde à Paris et dans trente-quatre autres villes (Nantes, Lyon, Strasbourg, Toulouse, Le Havre, Bordeaux, Lille…)

« Plus de 27 millions d’inscrits ne sont pas aller voter, rappelle Mickael Wamen l’ex-délégué CGT de Goodyear à Amiens, figure de proue de ce Front social appelant au rassemblement. Ils ne se reconnaissent pas dans une démocratie où les politiques ne respectent pas leurs engagements comme nous l’a montré François Hollande. Nous avons besoin de gagner dans la rue en créant un outil, une courroie de transmission pour se faire entendre. » Le Front social veut représenter cet outil en agrégeant pour l’instant des syndicats (Sud PTT, CGT info’com, Sud santé sociaux…) peu suivis par leurs confédérations, même si Solidaires à l’issue de son congrès en Bretagne la semaine dernière, appelait dans sa motion générale à manifester dès le 19 juin avec le front social, tout en poussant à de nouvelles initiatives « dans le cadre le plus unitaire possible », à l’image de l’intersyndicale opposée en 2016 à la loi Travail.

A la tribune, un camion sono en lieu et place de la grande roue qui accueille d’habitude les touristes place de la Concorde, les syndicalistes en lutte ou discriminés décryptent le projet délétère de la loi travail XXL en préparation que veut imposer par ordonnances Emmanuel Macron. Mais les revendications sont plus larges : l’intention annoncée d’inscrire l’Etat d’urgence dans le droit commun épouvantent les militants dont nombreux ont vu leurs actions revendicatives interdites sous couvert de ces lois abusives. Les interdictions préventives de manifester ont d’ailleurs été condamnées le 9 juin par le Conseil constitutionnel. Sur 683 personnes, 574 en avaient fait les frais pendant le mouvement contre la loi El Khomri. 

Prochain rendez-vous de mobilisation le 27 juin

La soeur de Lamine Dieng (mort par étouffement dans un fourgon de police en 2007) a également pris la parole contre les violences policières, Jean-Baptiste Eyraud de Droit au logement a blâmé la violence faite aux précaires, accompagné par des familles venues manifester devant l’ambassade de Grande-Bretagne suite à l’incendie d’un HLM tuant 79 Londoniens. L’immeuble avait subi des travaux pour camoufler la misère, ignorant la sécurité des habitants, qui ont favorisé la propagation de l’incendie. 

Tous les intervenants ont conclu à la nécessité d’un mouvement plus ample, mais aussi plus unitaire, sans fermer la portes aux associations et autres syndicats. Certains comme l’Union départementale CGT de Paris, non adhérent au mouvement, sont venus soutenir l’initiative demandant eux aussi à ouvrir le mouvement. Dans la foule, des drapeaux NPA, France insoumise et Ensemble ont flotté, en réponse au discours. Quelques militants antifascistes ont tenté de gagner l’Assemblée, bien gardée par des camions et voitures de police bloquant l’accès au pont. La fanfare invisible a entamé l’hymne à la liberté chilien El pueblo unido jamas sera vencido. Prochain rendez-vous de mobilisation contre la casse sociale et la loi travail le 27 juin, à quelques pas, place des Invalides, à l’appel cette fois-ci de l’union régionale CGT.

Journaliste, rubrique social

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 

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Source : http://www.europe1.fr

 

 

Rassemblements anti-Macron au lendemain des élections législatives

 

 
 
 

Rassemblements anti-Macron au lendemain des élections législatives

Des rassemblements ont eu lieu dans plus d'une trentaine de villes, de Toulouse à Nantes en passant par Lyon, Paris et Strasbourg. 

 

Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées lundi soir non loin de l'Assemblée nationale, à l'appel du collectif "Front social", pour protester contre le "plan de destruction sociale massive" prévu selon eux par Emmanuel Macron. "Y en a assez de la loi des patrons, c'est nous qui travaillons, c'est nous qui décidons" ou "c'est pas les salariés, c'est pas les immigrés, c'est Emmanuel Macron qu'il faut virer", scandaient les manifestants sous une chaleur étouffante et au rythme d'une fanfare, place de la Concorde à Paris.

"Flic, violeurs, assassins", scandent des militants antifas. Ils sont jeunes (lycéens/étudiants), avec des foulards pour certn. pic.twitter.com/9HBsu4x2LD

Fin de manif, le groupe du vient de terminer son morceau, il annonce 20.000 personnes dans les 34 rassemblement en France. pic.twitter.com/s9ob6rX8NT

Des rassemblements dans une trentaine de villes. Des rassemblements étaient également organisés dans une trentaine d'autres villes, dont Toulouse où la police a recensé une centaine de manifestants, mais aussi Nantes (200), Rouen (200). A Lyon, ils étaient plus de 300 à scander "Macron démission". Derrière la banderole de tête sur laquelle était écrit : "Face aux ordonnances, défendons nos conquêtes sociales !", le cortège s'est ébranlé vers 18H30 dans le centre ville, certains manifestants portant à bout de bras des pancartes indiquant "Contre la loi Travail, la rue répond lutte sociale" ou encore "Auto-défense contre les ordonnances".

A Strasbourg aussi une centaine de personnes ont manifesté pour appeler à la "résistance". "On est tous les bons petits précaires à Macron", avait inscrit une manifestante sur sa pancarte. Un premier rassemblement du Front social avait déjà eu lieu à Paris le 22 avril, à la veille du premier tour de l'élection présidentielle, suivi d'un défilé le 8 mai, au lendemain de la victoire d'Emmanuel Macron.

 
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20 juin 2017 2 20 /06 /juin /2017 14:23

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/richard-abauzit

 

 

Guerre sociale, mode d'emploi

 

 

 

 

Les ordonnances de Macron sont prêtes depuis longtemps. Seules subsistent quelques ruses à peaufiner, comme on a pu en avoir un aperçu avec la délicieuse fuite du projet du ministère du travail, dans laquelle on pouvait lire que le sort réservé au "compte pénibilité" dépendrait de la «solution d'atterrissage à inventer dans les jours ou semaines qui viennent».
 
 

Quand Macron a jugé nécessaire d’aller rencontrer les salariés de Whirpool en grève, il a demandé un « hygiaphone » pour leur parler. Ce n’est sans doute pas seulement son ignorance de l’objet idoine, le mégaphone. Cela a sans doute à voir avec ses déclarations sur les ouvrières illettrées des abattoirs Gad et avec un point de son programme pour les présidentielles où il prévoit de sanctionner les « incivilités » dont les « crachats » par des « amendes immédiates et dissuasives » alors que, en même temps, son programme prévoit la création d’un droit à l’erreur pour, je cite pour l’exemple pris, « un employeur qui oublie de déclarer à l’URSSAF la prime de Noël qu’il verse à ses salariés ».

 

Les buts et les moyens de la guerre

Macron est un évangéliste du marché qui nage, selon la formule de Marx, dans les eaux glacées du calcul égoïste. Il ne fait qu’appliquer le programme de toujours du capitalisme, l’accumulation du profit par quelques uns, et qu’on peut résumer quant aux buts par la formule T.G.V : Travailler plus (i.e faire travailler plus), Gagner moins (faire travailler pour le moins cher possible), Virer le plus vite et avec le minimum de frais.

Une nouveauté cependant : le programme présidentiel de Macron et ce qu’on peut déjà savoir des ordonnances à venir va plus loin qu’un nième rabotage de ce qu’il reste de droits sociaux. Il est question de leur suppression totale pour aller, numérisation aidant, vers une société que Macron a défini comme une société « sans statuts ». Un oxymore qui désigne précisément la situation des travailleurs ubérisés : pas de limitation à la durée de travail, pas de revenu minimal, pas de sécurité sociale et un licenciement sur simple déconnexion. Esclaves ou domestiques, la marche arrière nous conduit ici au début du XIXème siècle, où la violence sociale se déployait à l’ombre de la violence policière.

Autre nouveauté, et les fonctionnaires et contractuels qu’on a peu vus dans les manifestations contre la loi travail devraient rouvrir leurs yeux, les Fonctions publiques rentrent dans cette dissolution et seront, comme en Grèce, sans doute en première ligne de la démolition programmée.

Quant aux moyens de réalisation de ces objectifs permanents, ils n’ont pas varié : armer les employeurs et en même temps désarmer ceux qu’ils exploitent. Citons, outre la démolition bien avancée de la médecine du travail, de l’inspection du travail et des prud’hommes, l’affaiblissement constant des moyens et de l’indépendance des représentants du personnel qui va être aggravée dans les ordonnances à venir par la mise en pièce des CHSCT et la mise en place d’un référendum auprès des salariés pour contourner les syndicats qui en méritent encore le nom.

 

Revue de détail

Pour les buts, l’analyse des lois déjà passées 1, des projets patronaux aussi précis qu’anciens, des exigences du conseil d’administration des multinationales (Commission européenne), du programme présidentiel 2 et des fuites sur la préparation des ordonnances 3 permet de décrire précisément le TGV programmé.

La loi travail avait prévu la réécriture complète du Code du travail sur le principe révisionniste (au sens négation du droit du travail) suivant : plus de loi, l’accord d’entreprise fera la loi (un code du travail par entreprise) ; à défaut d’accord d’entreprise, la branche professionnelle fera la loi ; en l’absence de tout accord, il y aura un droit minimal par décret, et le projet d’ordonnance stipule que ce droit pourra être moins favorable que le droit actuel. La loi travail avait réécrit la partie durée du travail et prévoyait deux années pour le reste du Code. Un an après, Macron devance juste l’appel.

Il y aura sans doute une nouvelle tentative de supprimer, si possible, ou de contourner la durée légale du travail, dont il faut marteler qu’elle n’est que le seuil à partir duquel on calcule les heures supplémentaires qui doivent être payées plus cher. Les dissimuler et les payer moins cher (10% de majoration au lieu de 25%) comme le permet la loi travail ne leur suffit pas. Pour arriver à 0%, il est probable que sera réutilisée la ruse de la commission Badinter (un temps inscrite dans le projet de loi travail), reprise dans les déclarations de Fillon et de Macron au début des présidentielles : chaque entreprise dira s’il elle choisit une durée « normale » (néologisme de la commission Badinter) différente de 35 h (39, 40, 45 par exemple) et les heures supplémentaires éventuelles seront décomptées au-delà de cette durée « normale ».

Si on ajoute l’exonération prévue des cotisations sociales sur les heures supplémentaires, voilà qui rendra ces heures moins chères que des heures normales. Epuisement pour les uns, chômage pour les autres.

Il y aura également de nouvelles libertés pour les employeurs : horaires de travail, pauses, fractionnement du repos quotidien et hebdomadaire (sous couvert de « télétravail »), services publics extensibles (« Nous élargirons les horaires d’ouverture des services publics pour les adapter aux contraintes des usagers : certains services publics ouvriront le samedi et en soirée » ; « Nous ouvrirons les bibliothèques en soirée et le week-end »). Sans doute aussi verra-t-on revenir la question de l’allongement de la durée du travail pour les enfants : Macron, tout comme le PDG d’Air France était scandalisé que ce point trop symbolique ait été, devant la mobilisation, retiré de la loi travail.

Gagner moins. En commençant par l’apprentissage, car ce qui est prévu symbolise assez bien la société programmée. Macron a prévu de supprimer les contrats d’apprentissage en les fusionnant avec les contrats de professionnalisation, en supprimant au passage les limites d’âge. Apprenti tout au long de sa vie, c’est le retour au Moyen Age.

 

Pour les salaires et retraites, il faut distinguer les salaires nets des salaires bruts.

 

Salaires nets : pour le Smic, il pourra être question de revoir les indexations comme la commission Badinter en avait ouvert la possibilité. Pour les salaires minima des conventions collectives définis par les grilles de classification elles mêmes basées en partie sur la qualification (de même les grilles de la fonction publique) le programme présidentiel de Macron prévoit de les remplacer par des accords d’entreprise : « C’est seulement à défaut d’accord d’entreprise que la branche interviendra. Ainsi, les conditions de travail et les salaires notamment seront négociés au plus près du terrain ».

Sur ce point essentiel (qu’on pense à la Grèce ou les conventions collectives ont été supprimées et à l’Espagne où leur couverture se réduit à grande vitesse), le gouvernement avance masqué dans les parodies de concertation qui vont durer jusqu’à mi juillet. Pour les fonctionnaires, l’équivalent de cette évolution s’écrit ainsi : « Nous mettrons fin à l’évolution uniforme des rémunérations de toutes les fonctions publiques afin de mieux prendre en compte les spécificités de chacune »

Salaires bruts : i.e les cotisations sociales versés à la sécurité sociale, la partie vitale pour ceux qui n’ont pas ou plus de travail : privés d’emploi, malades, accidentés du travail, retraités. Ce dont on parle c’est 470 milliards d’euros. Macron prévoit de réduire la Sécurité sociale en miettes, le gâteau étant récupéré par les assurances privées, mutuelles et fonds de pension.

Aux dizaines de milliards d’exonérations de cotisations sociales actuelles, Macron prévoit notamment d’ajouter la suppression des cotisations salariales maladie et chômage, la pérennisation du CICE sous forme d’exonérations permanentes de 6 points, la suppression de toute cotisation sociale pour tous les salariés au Smic (1800 euros par an et par salarié, un cadeau fabuleux qui va contribuer à augmenter le nombre de personnes payées au Smic).

Pour les retraites, l’instauration prévue d’un seul régime (par points) est la garantie d’un avenir caractérisé par une baisse considérable des retraites, les fonctionnaires en premier, et un basculement inévitable vers la fin des retraites par répartition.

Qui va payer ce que les patrons ne paieront plus : essentiellement les salariés, retraités et fonctionnaires par l’augmentation prévue de la CSG et tout le monde par la baisse de la prise en charge des soins et des médicaments et la baisse des indemnités chômage...

 

*Suite de l'article sur blogs.mediapart.fr/richard-abauzit

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/richard-abauzit

 

 

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17 juin 2017 6 17 /06 /juin /2017 19:48

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Le cas Bricorama révèle l’arnaque du travail dominical
Loan Nguyen
Mardi, 14 Mars, 2017
L'Humanité

 

 

À partir du 1er mai, les heures travaillées le dimanche chez Bricorama ne seront plus payées que le double des heures ordinaires avec un repos compensateur. Philippe Huguen/AFP

À partir du 1er mai, les heures travaillées le dimanche chez Bricorama ne seront plus payées que le double des heures ordinaires avec un repos compensateur. Philippe Huguen/AFP

Après avoir obtenu la généralisation des ouvertures du dimanche dans les magasins de bricolage en 2014, l’enseigne va diminuer de moitié les majorations accordées aux salariés à partir du mois de mai, à rebours de ses engagements antérieurs.

 

On se souvient des manifestations de salariés orchestrées par le patronat du bricolage et de l’ameublement en 2012 et 2013, Bricorama en tête, pour réclamer la généralisation du travail du dimanche. À l’époque, ces salariés clamaient leur volontariat pour effectuer ces heures dominicales payées triple, avec un repos compensateur. Mais aujourd’hui c’est la douche froide. À partir du 1er mai, les heures travaillées le dimanche ne seront plus payées que le double des heures ordinaires avec un repos compensateur. L’aboutissement d’un long travail de sape de la direction qui, après avoir appâté les salariés par une décision unilatérale en 2003, pérennisée en 2006 et 2011, fixant la majoration des heures dominicales à 200 % avec attribution d’un repos compensateur, a profité de la première occasion pour faire fondre ces avantages. À savoir, la signature d’un accord de branche par la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC en 2014, n’obligeant les employeurs des enseignes de bricolage à ne majorer qu’à 100 % ces heures dominicales, avec attribution d’un repos compensateur.

 

À l’occasion d’un comité central d’entreprise en décembre dernier, la direction s’est lancée dans un processus de dénonciation de sa décision unilatérale, tout en promettant de compenser le manque à gagner par le biais d’une prime pendant un an. « On avait prévenu dès 2011 que la direction reviendrait sur ces majorations », souligne Denis Da Cruz, délégué syndical national Force ouvrière (FO) chez Bricorama. Son syndicat, opposé aux ouvertures dominicales, avait poursuivi l’enseigne en 2012 et obtenu gain de cause à plusieurs reprises pour condamner Bricorama à laisser le rideau fermé le jour du Seigneur. À l’époque, c’était en effet en toute illégalité que l’enseigne ouvrait ses magasins ce jour-là. Jusqu’à ce que le lobbying agressif du patron de Bricorama, Jean-Claude Bourrelier, ne porte finalement ses fruits en obtenant en 2014 du gouvernement des dérogations pour légaliser ces ouvertures dominicales. Un mouvement fortement médiatisé qui avait constitué le terreau de la loi Macron, permettant l’extension du travail dominical dans les commerces, bien au-delà du bricolage.

 

Le travail du dimanche n’attire pas plus de clients

La CFDT de l’enseigne, qui estime que la perte de revenus peut s’élever jusqu’à « 300 euros par mois » pour certains salariés, a de son côté appelé à l’ouverture d’une négociation d’un accord d’entreprise pour obtenir des contreparties plus favorables. Le syndicat rappelle, dans une lettre ouverte au PDG de Bricorama, que certains concurrents appliquent des majorations supérieures, comme Castorama, qui majore les heures dominicales de 150 %.

 

Dans un courrier adressé aux salariés fin janvier dont l’AFP se fait l’écho, Bricorama explique que cette dénonciation est « nécessaire » pour que l’entreprise « puisse exploiter ses magasins sur un modèle économique comparable à ses concurrents directs », « s’adapter à une situation économique tendue » et « permettre » l’application de l’accord de branche du 23 janvier 2014. Une nouvelle démonstration que l’extension des amplitudes horaires ne crée pas de richesses, mais ne peut constituer au mieux qu’un avantage concurrentiel temporaire pour le magasin qui en bénéficie tant que les autorisations d’ouvertures dominicales ne sont pas généralisées à l’ensemble des enseignes. « L’analyse des chiffres montre qu’au cumul depuis le début de l’année, nous n’avons reçu que le même nombre de clients qu’en 2013 alors que nous avons le bénéfice de l’ouverture du dimanche », avait d’ailleurs admis dès août 2014 Jean-Claude Bourrelier dans une publication interne.

 

« Le risque est que la prochaine étape soit d’intégrer les dimanches dans les plannings des salariés et de supprimer le volontariat, puisque, avec les baisses de majoration, les salariés trouveront le travail du dimanche moins intéressant », souligne Denis Da Cruz. En attendant, le mécontentement gronde chez les salariés, « y compris une partie de ceux qui avaient milité pour les ouvertures du dimanche », assure le délégué FO, qui espère que les élections présidentielle et législatives amèneront à un changement de ligne politique du gouvernement sur les ouvertures dominicales.

 

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 20:31

 

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

Peuples autochtones mis à terre et trophées de chasse suspendus : WWF et colonialisme vert

 

 

Le WWF, ce « panda géant » qui soutien près de 1300 projets environnementaux est considérée comme la plus importante ONG environnementalistes du monde. Seulement la diversité et l’ampleur de ses actions coutent chers, et le prix à payer n’est pas le même pour les autochtones et les chasseurs de gros gibier.

 

 

 

 

 

WWF : Greenwashing et « colonialisme vert »

Dans une tribune parue dans Reporterre, Stephen Corry, le directeur de Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples autochtones, rappelle les liens entre chasse, protection de la nature et protection des peuples. En effet, le WWF (World Wide Fund) a déjà été épinglés à de nombreuses reprises pour ses liens avec les multinationales (comme par exemple Monsanto le leader de l’OGM ou encore Lafarge, le désormais célèbre bétonnier du mur de Trump) et sa politique de greenwashing.
En 2012, suite à un reportage à charge de « Cash investigation », le WWF avait déposée plainte contre France 2. Mais en ce mois de janvier, c’est à lui d’être mis en cause légalement : l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a jugé recevable une plainte contre ce géant de l’environnement ; en cause, les multiples sévices et assassinat des gardes forestiers payés par l’association.

 

Des indigènes tués par les brigades financées par le WWF

Alors que les grosses ONGs prennent un rôle économique et politique toujours plus important et critiquable c’est la première fois que l’une d’entre elle va être attaquée devant l’OCDE, une procédure généralement réservée aux entreprises multinationales. C’est Survival qui porte plainte et reproche au WWF d’avoir été impliqué dans des actes de violence et dans la spoliation de terres de ‘Pygmées’ baka au Cameroun. C’est à travers des financements, une assistance technique, logistique et matérielle au gouvernement camerounais et aux brigades anti-braconnage des zones protégées que le WWF participe aux violences contre les baka. Dans un rapport de 228 pages, avec des témoignages de Baka, Survival dénonce les violences corporelles, les menaces, les humiliations et la destruction des campements subis par ces chasseurs-cueilleurs. Les Baka et leurs voisins accusés de braconnage risquent la détention, les coups et la torture. Ils font état de nombreux morts parmi eux suite aux expéditions punitives que peuvent mener les gardiens de parcs.

Les chasseurs occidentaux peuvent tuer des éléphants pour leurs trophées, mais les pygmées n’ont pas le droit de chasser pour manger

Alors que les peuples qui pratiquent une chasse de subsistance, sont réprimés, la chasse au gros gibier, pour ceux qui ont les sous, est plus qu’autorisée. C’est aussi ce que dénonce Stephen Corry dans cette tribune avec le cas de Peter Flack, un grand chasseur qui est aussi l’ancien administrateur du WWF d’Afrique du Sud. Celui-ci, alors encore en fonction, avait eu le loisir (grâce à quelques 45 000$) de participer, selon ses dires, à la « dernière grande aventure africaine » : chasser l’éléphant dans les terres volées aux baka, expulsés illégalement afin de créer des zones de chasses privatisées. Après cette affaire relevée par Survival, Flack a été contraint de démissionner. Pour autant cela ne fait pas oublier que le WWF a fourni sans problème un salaire à cet homme qui, dans sa demeure, dispose de huit vastes pièces remplies de trophées de chasse, ainsi qu’une arme pour « chaque espèce sauvage et chaque type de terrain présent sur le continent africain »…

Protection de l’environnement ou protection de ses intérêts

Si cette association chasse/protection de la nature est troublante, c’est pourtant une association qui est à l’origine de la création de nombreux parcs, en Afrique comme en France : le but étant de réserver le « meilleur aux meilleurs », c’est à dire réserver le gibier et les terres à ceux qui ont les moyens de se les accaparer. Comme le dit Stephen Corry « Les blancs peuvent chasser, les Africains qui chassent pour leur subsistance, non » C’est toute une partie du passé et du présent de la protection de l’environnement qui est liée aux intérêts des puissants ainsi qu’aux idées colonisatrices et réactionnaires. Ainsi parmi les membres importants du WWF ont trouve de nombreuses personnalités inquiétantes telle que le prince Bernhard des Pays-Bas, connu pour son passé nazi et ses liens avec les industriels de l’armement, un prince qui eut l’honneur d’être le premier président du WWF et ceux pour quatorze années. Cette idéologie mortifère, se retrouve alors dans le « soutien » à une gestion violente de l’environnement, telle qu’elle se passe aux Cameroun, mais aussi en Inde où le gouvernement a tout bonnement autorisé ses gardes à tuer les présumés braconniers

Alors que d’un côté, le WWF n’hésite pas à soutenir une protection de l’environnement basée en partie sur la répression, de l’autre, il est moins regardant lorsqu’il s’agit des multinationales qui le finance. Bien que certaines actions du WWF ont leur efficacité, celui-ci, comme de nombreuses ONGs, en se nourrissant des fonds des grandes multinationales contribuent à couvrir leurs actions de destruction de l’environnement et d’exploitation voire leur permet d’étendre leurs activités destructrices, impérialisme : voilà l’action du WWF, qui promeut un « capitalisme vert », qui n’a de « vert » que ses pseudos bonnes intentions, et dont les politiques profitent toujours aux plus puissants, bien contents de pouvoir se balader dans un parc naturel quelque peu préservé durant leurs vacances ou de pouvoir chasser l’éléphant de tant en tant…

 

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 20:04

 

 

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Reportage
Dans les hôpitaux grecs, «des malades renoncent à se soigner»

 

 

Par Fabien Perrier, Envoyé spécial à Athènes et Corinthe
 
 
 

A Athènes, le 3 décembre 2014, une manifestation dénonce les coupes budgétaires, notamment dans les pensions allouées aux malades.

A Athènes, le 3 décembre 2014, une manifestation dénonce les coupes budgétaires, notamment dans les pensions allouées aux malades. Photo Alkis Konstantidinis. Reuters

Baisse drastique des salaires, pénuries, traitements hors de prix : cinq ans de crise ont mis à terre la santé publique du pays.

 

 

«Les Grecs n’ont pas peur de mourir. Mais ils flippent d’aller à l’hôpital», lâche Yannis, traits tirés, air soucieux, qui se grille une cigarette sur le perron de l’hôpital de Corinthe avec sa mère, Anna. Cuisinier à Athènes, il a pris un congé pour rendre visite à son père hospitalisé. Et pour prendre la relève de sa mère. «Je n’ai pas bougé d’ici depuis que mon mari a été admis aux urgences, il y a deux jours, dit Anna, épuisée. C’est une obligation de rester au chevet des malades.» Elle raconte la mésaventure arrivée la veille au voisin de chambre de son mari. L’infirmière de jour a ôté à cet homme âgé l’oxygène qu’un médecin lui avait installé. «Le monsieur n’a personne avec lui. Il a fallu plusieurs heures avant que l’infirmière de nuit lui remette…» Et de poursuivre : «Hier, nous avons attendu l’ORL pendant trois heures. En vain. Il était absent, il n’était pas remplacé, personne ne le savait. Mon mari n’a donc pas été examiné.» La raison de ces dysfonctionnements en chaîne : «Le manque de personnel», répond Anna sans hésiter.

L’exode des médecins

Une récente étude de la Fédération panhellénique des travailleurs des hôpitaux publics (FPTHP) déplore ainsi un personnel infirmier «trop rare», «âgé» et atteint «d’importants problèmes de santé». Avec 35% des postes inoccupés, «il existe des risques d’erreur dans les soins infirmiers car chaque personne a en charge quarante lits», s’inquiète le rapport. L’hôpital de Corinthe illustre cruellement cette situation. Il devrait compter, raconte sa directrice, Dimitra Kalomiri, «84 postes de médecins et 306 d’infirmiers». Mais, déplore-t-elle, «seules 60 places de médecins et 197 d’infirmiers sont pourvues». Même litanie dans les hôpitaux d’Athènes.

Dans la capitale grecque, à Evangelismós - le plus grand établissement de Grèce et des Balkans -, comme le souligne sa directrice, Nagia Goulaki-Mitsaki, «259 postes de médecins et 240 d’infirmiers sont vacants» sur quelque 2 100 postes. La Grèce assiste, impuissante, à un exode de ses médecins. Depuis 2009, 18 000 ont fui le pays. La faute à la crise sans fin, aux coupes budgétaires, bien sûr, et à la chute vertigineuse des salaires : -45% en moyenne. La plupart ont migré en Allemagne ou au Royaume-Uni. Et l’avenir s’envisage avec pessimisme car la relève n’est pas assurée. La Grèce manque d’internes ou de médecins en cours de spécialisation. Quant aux quelques recrutements, ils sont précaires et mal rémunérés.

Cette véritable crise du système de santé publique résulte de cinq années noires. «Entre 2010 et 2014, ce secteur a été une cible privilégiée des mémorandums [les accords signés entre la Grèce et ses créanciers, ndlr]», explique à Libération le ministre grec de la Santé, Andréas Xanthós. Entre 2009 et 2014, les Grecs ont vu les dépenses de santé passer de 23,2 milliards d’euros en 2009, à 14,7 milliards en 2014, rappelle-t-il. En Allemagne, elles s’élèvent à 322 milliards, contre 274 milliards en 2009. Et ce alors que Berlin exige d’Athènes toujours plus d’austérité.

«Pour certains, ce fut la fête pendant longtemps dans le secteur de la santé, reconnaît pourtant le ministre grec. La corruption était endémique et a bénéficié à nombre de grands groupes pharmaceutiques.» On dit que l’un d’eux aurait, entre 2006 et 2014, arrosé de pots-de-vin fonctionnaires et médecins pour augmenter les prescriptions ou obtenir des prix plus élevés pour ses médicaments. «Des produits étaient surfacturés, le matériel acheté indépendamment des besoins réels à des fournisseurs privilégiés, témoigne un haut cadre de l’hôpital de Corinthe. Un ou deux hauts responsables empochaient de juteuses commissions.»

Le privé, «trop cher»

Cela n’a pas empêché le Pasok (parti social-démocrate) et Nouvelle Démocratie (droite), au pouvoir entre 2006 et 2010, d’avoir multiplié «les coupes drastiques», précise Andréas Xanthós, sous couvert de respect des réductions des dépenses publiques fixées par les créanciers de la Grèce. A la clé, «fermetures d’hôpitaux, suppressions de postes, baisses de salaires, hausse globale du coût des soins à la charge des malades, introduction d’un forfait de 5 euros pour tous», rappelle à Libération le ministre : «Ce fut une privatisation passive.» Alors qu’il aurait fallu, selon un haut responsable hospitalier, opérer un grand ménage et rationaliser le système. Au lieu de ça, la seule logique comptable a prévalu.

Le budget de l’hôpital d’Evangelismós a par exemple été divisé par deux entre 2010 et 2016 et représente aujourd’hui 215 millions d’euros. «Le gouvernement Syriza arrivé en 2015 a impulsé des changements dans le secteur médical», reconnaît Giorgos Vichas. Ce cardiologue hospitalier a créé en 2011 le premier dispensaire social dans la banlieue d’Athènes. Lui et ses équipes médicales se sont félicitées que le gouvernement d’Aléxis Tsípras mette en place une centrale nationale d’achat des médicaments pour enrayer la corruption, en plus de «supprimer le forfait de 5 euros et donner à tous un accès gratuit aux soins dans les hôpitaux publics». Il l’assure, «ce fut une légère bouffée d’air pour la population», dont 25% est au chômage et un tiers vit sous le seuil de pauvreté. Mais il tempête : «Les plus défavorisés ont été les plus touchés par les coupes dans la santé !»

Takis, la cinquantaine, est l’un d’entre eux. Il a accompagné sa femme à Evangelismós. «Malgré les douleurs, elle a attendu six heures pour voir un médecin, se plaint-il. Dans le privé, c’est trop cher et pas remboursé.» Tous deux sont au chômage. Quand cet ouvrier du bâtiment travaille, c’est au noir. Pas d’autre choix que d’accepter pour tenter d’élever ses deux enfants, sans couverture sociale. Alors, en quittant les lieux, il a une angoisse : «Tant que ma femme est à l’hôpital, les médicaments sont fournis. Mais à la maison, comment faire ? Nous ne pouvons pas payer !» Entre 2 et 3 millions de travailleurs seraient sans couverture sociale. Leur seul recours est de se rendre dans les dispensaires sociaux qui collectent les médicaments. «Les malades sous traitement qui n’ont pas les moyens de s’acquitter de la part à leur charge sont toujours plus nombreux, déplore le cardiologue Giorgos Vichas. Certains ont même renoncé à se soigner, notamment pour les chimiothérapies, onéreuses.»

Ce fut le cas de la mère de Dimitra, quadragénaire au chômage. Elle raconte son long calvaire, la gorge nouée : «Maman a d’abord été hospitalisée loin de chez elle. Puis elle aurait dû continuer le traitement en hôpital de jour. Elle n’en avait pas les moyens, elle ne s’est pas soignée… C’est indigne d’en arriver là.»

En mars, la FPTHP a révélé qu’à l’hôpital de Vólos, en Thessalie, «cinq malades atteints du cancer ont été renvoyés vers d’autres établissements car le budget pour les chimiothérapies était épuisé». «Les patients pleurent et disent qu’ils vont rentrer chez eux pour mourir», témoigne un médecin.

«Il est souvent trop tard»

«A cause de dizaines d’hôpitaux et de polycliniques régionales fermés entre 2010 et 2014, la plupart des patients ne peuvent venir qu’ici, souvent loin de leur domicile. Trop cher pour eux», souligne Ilias Sioras, cardiologue à Evangelismós. «Or, précise-t-il, quand les patients arrivent, ils sont dans un état de maladie avancé. Il est même souvent déjà trop tard. Ils n’ont pas été pris en charge à temps.» Le cardiologue ajoute : «Les listes d’attente sont très longues, les chambres hospitalières surchargées. Faute de moyens, la situation s’est dégradée.»

A Evangelismós, nombre de toilettes sont par ailleurs «hors service». Dans celles de l’hôpital de Corinthe, il n’y a ni papier ni savon. Des salles nécessiteraient des réparations. Les patients ressentent la pénurie. Dès son arrivée, Anna était passée à la cafétéria acheter «le nécessaire : savon, mousse à raser…» «Avec la crise, nous avons augmenté le stock de produits hygiéniques de première nécessité. Ils n’étaient plus disponibles dans les chambres», explique le responsable de la cafétéria. L’infirmier en chef montre, lui, des couvertures dans son bureau : «Elles ont été laissées par des familles de malades et ne sont pas réglementaires. Je les garde quand même, nous n’avons pas de stock.»

Certains soins de base ne sont même plus assurés. «Les patients sans assurance doivent obligatoirement aller dans le public. Mais dans beaucoup d’hôpitaux, l’équipement est défaillant», explique le cardiologue Giorgos Vichas. Son confrère Ilias Sioras résume le dilemme : «Nous cherchons des solutions inexistantes. Comment faire des économies dans un système aussi dégradé ?» Avant d’alerter : «En cas de catastrophe, comme un tremblement de terre dans ce pays à fort risque sismique, le système ne pourra pas survivre. La population non plus.»

Fabien Perrier Envoyé spécial à Athènes et Corinthe

 

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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14 juin 2017 3 14 /06 /juin /2017 17:41

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/c-est-nabum/blog/140617/la-dissolution-du-peuple

 

 

La dissolution du peuple

 

 

L’entre-soi des nouveaux privilégiés.

 

En Marche à R'cule !

 

 

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Le grand coup de balai promis aura lieu. Je reste sans voix d’ailleurs tant je pensais que les positions des vieux barons arrogants demeureraient inébranlables. C’était sans compter sur la désespérance d’un peuple qui ne se sent plus concerné par la chose publique. Il faut bien reconnaître, à sa décharge, que les politicards professionnels, les grands partis mafieux avaient tout fait au préalable pour confisquer la démocratie à leur seul profit. Qu’ils soient à leur tour poussés vers la sortie à grands coups de pieds au C... n’est qu’un juste retour de bâton !

Mais en attendant, la représentation nationale va atteindre encore à la caricature. La nouvelle vague amplifiant plus encore le phénomène d’évincement du peuple réel des instances décisionnaires. À la place des vieilles badernes adipeuses et prétentieuses, nous allons avoir des jeunes loups aux dents acérées, des ambitieuses issues d’une classe sociale qui n’a jamais mis les mains dans le cambouis. La belle opération que voilà, les vieux, les retraités, les ouvriers, les paysans, les pauvres, les chômeurs n’auront plus la parole ni même le moindre porte-voix dans cet hémicycle qui va prendre des allures de sauterie à paillettes.

La moitié des électeurs ne s’est pas déplacée et il en ira plus mal encore lors du prochain tour. La Démocratie s’est vidée de sa signification par la faute même d’un système qui amplifie à la déraison une petite supériorité numérique. Rayer le peuple de la carte électorale pour se permettre des réformes qui vont toutes contre ses intérêts, anéantir les droits et les protections, c’est transformer le pays en une jungle libérale absolue.

Le risque est immense de la désespérance. La colère prendra le relais de l’indifférence et de la déception sourde. À ainsi mépriser puis effacer les souffrances et les difficultés, les nantis se sont assuré un triomphe facile, une ascension aisée, un couronnement sans résistance. Mais que faire d’une chambre qui n’est que la copie conforme des privilèges et des réussites ? Les autres doivent-ils être éliminés ? L'eugénisme est en marche et la ségrégation par la réussite une certitude. Malheur aux exclus de la galette !

Celui qui ne peut plus se faire entendre finit par hurler avant que de se mettre à mordre et pire encore. C’est la terrible réalité de la nature et le gentil banquier lisse et ses sbires ont bien tort de se réjouir d'une victoire éclatante trompeuse et factice. Les éclats justement seront pour bientôt, quand ceux qu’ils vont harceler sans cesse par des ordonnances honteuses, des mesures injustes, des décisions iniques finiront par avoir la rage.

Balayer les sortants pour mettre en place une cohorte qui ne fera qu’endosser les mêmes habits, prendre les mêmes travers, se fondre dans les déplorables habitudes passées n’a aucune utilité. Le peuple a renoncé à se faire entendre car il a compris qu’il n’est jamais représenté. Ce n’est pas en changeant les têtes d’affiche qu’il a la moindre chance d’être compris. Celles-là sont certes nouvelles mais tout autant éloignées de ses préoccupations et de sa réalité.

Ce système est entièrement à changer car il donne tous les pouvoirs à une caste qui ne représente qu’une infime partie de la société. C’est un accaparement scandaleux du pouvoir, un complot médiatique fomenté par des valets d’un libéralisme sans état d’âme, par des serviteurs de groupes de pression souterrains qui font ramasser la mise au profit d’un tiers état qui va retourner à sa situation d’avant 1789.

Le banquier lisse vient de réaliser un coup d’éclat sans précédent dans l’histoire qui n’est en réalité qu’un habile et insidieux coup d’état inodore et incolore. Pourtant déjà nous arrivent les remugles de ce qu’il va mettre en place. Les coupes honteuses dans nos droits, le racket fiscal pour les plus faibles, les avantages pour les plus riches. Nous changeons de régime, le pouvoir est aux mains d’un pion de la banque et de la finance internationale.

Le peuple s’abstient de tout commentaire tout autant que de participer à cette farce. Il sait qu’il va être harcelé, martyrisé, nié par la secte de l’argent roi. Une période noire s’ouvre à ceux qui n’ont pas l’heur d’être dans le rang des élus de la prospérité, des princes de la réussite, des champions de la jeunesse triomphante et privilégiée. Prosternons-nous devant sa majesté Emmanuel premier et sa nouvelle cour. Nous ne sommes rien qui vaille pour ces dignes représentants de l’iniquité.

Dépitement sien

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/c-est-nabum/blog/140617/la-dissolution-du-peuple

 

 

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13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 21:48

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

 

Tribune
Non au procès des militants de L214 !
Par Un collectif de chercheurs

 

 

 

 

Lors de la manifestation de l'association L214 qui dénonce le traitement des animaux dans les abattoirs français, à Paris, le 19 septembre 2016.

Lors de la manifestation de l'association L214 qui dénonce le traitement des animaux dans les abattoirs français, à Paris, le 19 septembre 2016. Photo Albert Facelly pour Libération

Deux militants de l'association L214, qui lutte contre la maltraitance animale et la consommation de viande, sont jugés ce lundi pour avoir pénétré dans un abattoir. Des chercheurs soutiennent leur travail légitime.

Dans la nuit du 12 au 13 décembre 2016, deux militants de l’association L214 sont interpellés par la gendarmerie à l’entrée de l’abattoir Guy Harang (à Houdan, Yvelines). Ils viennent récupérer la caméra placée dans l’établissement. Ce lundi, ils sont jugés au tribunal correctionnel de Versailles pour «violation de domicile» et «tentative d’atteinte à la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l’image».

 

Cet établissement n’est pas n’importe lequel : il est l’un des rares abattoirs à s’être équipé d’un système de vidéosurveillance. En réaction aux premières enquêtes réalisées par l’association L214, 13 caméras filmant l’intérieur et l’extérieur du bâtiment avaient été installées par la direction, qui se réserve l’accès aux images. Cet abattoir a en outre fait l’objet d’un contrôle par la direction départementale de la protection des populations (DDPP) des Yvelines en avril 2016, à l’issue duquel seuls «quelques gestes inappropriés» avaient été relevés, l’abattoir étant globalement évalué «B – non-conformité mineure». «La maîtrise de la protection animale est en grande partie satisfaisante malgré le constat de points de fragilité» constatés (1). Ces éléments peuvent donner à penser qu’il s’agit d’un établissement soucieux d’appliquer une réglementation qui proscrit les «souffrances inutiles» à l’acte de mise à mort.

 

Ce que la direction de l’abattoir ignorait, c’est que d’autres caméras – non placées par elle-même – ouvraient l’œil sur le traitement des cochons au cœur de l’enceinte. Contredisant le constat lénifiant de la DDPP et la mansuétude de la direction de l’abattoir, les mauvais traitements subis par les animaux étaient dévoilés au public dans l’émission de télévision Envoyé Spécial, le 17 février, soit deux mois après la garde à vue des militants. Des images bouleversantes révèlent l’entassement des animaux dans la bouverie, les coups de pied et les décharges à répétition à l’aide d’aiguillons électriques par les salariés pour faire avancer, vers la tuerie, des animaux qui regimbent. La peur, patente dans leur résistance, ne doit pas être omise dans la considération de la situation des animaux à l’abattoir.

 

Lorsque les militants ont été arrêtés, ils venaient récupérer la caméra qui aurait permis de montrer la réalité de la narcose par CO2, une méthode «d’étourdissement» qui porte mal son nom. En effet, loin de sombrer paisiblement dans l’inconscience, les cochons crient, se débattent dans la cuve de dioxyde de carbone pour échapper à l’asphyxie. Aucun journaliste n’a qualifié d’étourdissement le calvaire des cochons à l’abattoir d’Alès en octobre 2015 : les images, insupportables, forçaient à reconnaître l’extrême souffrance des animaux.

 

L’association L214 a porté plainte pour «mauvais traitements sur animaux» contre l’abattoir Guy Harang auprès du tribunal de grande instance de Versailles. Gageons que le jugement donnera raison à L214, comme cela a été le cas pour l’abattoir du Vigan (le plus petit abattoir public de France), où des peines inédites ont été prononcées à l’encontre de l’employé mais aussi à l’encontre de l’exploitant (prison avec sursis et amendes, interdiction d’exercer durant cinq ans dans un abattoir).

 

Il n’est que trop clair que sans le travail des militants, rien de ce qui se déroule dans les abattoirs n’aurait été mis au jour, alors que cette réalité nous concerne tous, mangeurs ou non mangeurs de chair animale. Cette action est légitime. Selon la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), les discussions relatives à la protection des animaux relèvent d’un «intérêt général légitime» (2) ; «les associations de protection des animaux jouent un rôle de chien de garde public semblable à celui de la presse» (3). Enfin, comme le proclame un troisième arrêt, la «collecte d’informations d’intérêt général aux fins de constituer un débat public» (4) fait partie de la mission des militants. C’est bien dans ce cadre que l’association L214 agit : dans l’intérêt général des animaux et des humains (consommateurs, citoyens et salariés), et ce, sans but lucratif. C’est à cette fin que, en quelques mois, de nombreuses images filmées dans plusieurs abattoirs de France (Le Vigan, Alès, Pézenas, Mauléon-Licharre, Limoges…) ont été diffusées grâce à l’aide de salariés indignés par le traitement des animaux. Ce sont ces images qui, incontestablement, nous ont permis de prendre conscience de ce qu’endurent ces animaux destinés à nous nourrir et d’ouvrir un débat de fond sur la place des animaux dans notre société.

 

Indispensables, ces enquêtes pallient une carence de l’Etat qui, à l’évidence, par le biais de ses services vétérinaires (DDPP), ferme les yeux sur des infractions majeures et répétées à la loi dans les abattoirs. Combien de preuves faudra-t-il encore pour que l’Etat se donne véritablement les moyens de faire appliquer une réglementation pourtant minimale : éviter les souffrances inutiles ? La condition des animaux dans ces lieux singuliers où ils sont rassemblés pour être tués doit être connue de tous pour que les choix soient éclairés. C’est pourquoi nous soutenons le travail légitime des deux militants de l’association L214 qui sont jugés ce lundi, saluons leur courage et reconnaissons leur rôle de lanceurs d’alerte.

 

Signataires : Eric Baratay, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lyon Jean Moulin. Renaud Barbaras, philosophe, professeur à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Donato Bergandi, philosophe, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle. Christian Berner, philosophe, professeur à l’université de Lille 3. Etienne Bimbenet, philosophe, professeur à l’université Bordeaux Montaigne. Céline Borello, historienne, professeur à l’université du Maine. Florence Burgat, philosophe, directeur de recherche, INRA/ Ecole Normale Supérieure. Anne-Blandine Caire, professeur de droit privé à l’université Clermont Auvergne. Belinda Cannone, maître de conférences en littérature comparée à l’université de Caen Basse-Normandie. Emilie Hache, philosophe, maître de conférences à l’université de Paris Nanterre. Maren Köpp, maître de conférences au Département d’Arts plastiques à l’université de Paris 8. Geoffroy de Lagasnerie, philosophe, Professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy. Catherine Larrère, philosophe, professeur émérite à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Philippe Léna, géographe, directeur de recherche émérite, IRD/MNHN. Véronique Le Ru, philosophe, professeure à l’université de Reims. Ninon Maillard, maître de conférences en Histoire du droit à l’université de Nantes. Christine Marcandier, maître de conférences en littérature classique à l’université Aix-Marseille. Fabien Marchadier, professeur de droit privé à l’université de Poitiers. Vincent Message, maître de conférences en littérature générale et comparée à l’université de Paris 8. Joël Minet, zoologiste, professeur au MNHN. Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS. Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue à l’EHESS. François Noudelmann, philosophe, Professeur à l’université de Paris 8. Sylvie Perceau, helléniste, maîtresse de conférences à l’université d’Amiens. Xavier Perrot, maître de conférences en Histoire du droit à l’université de Limoges. Dominique Pradelle, philosophe, professeur à l’université de Paris-Sorbonne. Joëlle Proust, philosophe, directeur de recherche, Institut Jean Nicod, Ecole Normale Supérieure. Pierre-Yves Quiviger, philosophe, professeur à l’université de Nice Sophia Antipolis. Philippe Reigné, professeur de droit privé au Conservatoire national des arts et métiers. Pierre Serna, professeur d’histoire de la Révolution française à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Céline Spector, philosophe, professeur à l’université Paris-Sorbonne. Lorenzo Vinciguerra, philosophe, professeur à l’université de Picardie. Gabrièle Wersinger-Taylor, philosophe, professeure à l’université de Reims.

(1) https://www.l214.com/communiques/2017/02/17-enquete-abattoir-Houdan/imgs/78_GUY_HARANG_ABATTOIR.pdf

(2) Arrêt Bladet Tromso / Norvège du 20 mai 1999.

(3) Animal Defenders International / Royaume-Uni du 22 avril 2013.

(4) Guseva / Bulgarie du 17 février 2015.

 

Un collectif de chercheurs

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

 

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13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 21:35

 

 

Source : http://m.20minutes.fr/sante

 

 

SANTE

Agriculture bio: L'Europe veut autoriser les pesticides et réduire les contrôles qualité dans la filière

 

 

 

 

 

Du fromage bio, portant le label AB (agriculture biologique).

Du fromage bio, portant le label AB (agriculture biologique). — SIMON ISABELLE/SIPA

 

Le Conseil européen agricole envisage d'assouplir les normes et même d'autoriser, dans certains cas, la présence de pesticides dans les productions issues de l'agriculture biologique...

L’inquiétude monte parmi les producteurs, transformateurs et distributeurs de la filière bio en France. Le Conseil européen agricole, qui se tient ce lundi à Bruxelles (Belgique), examine un projet de modification du règlement européen sur l’agriculture biologique, lancé en 2014 par la Commission européenne.

 

La qualité du label bio en danger

Le texte, présenté ce jour aux ministres de l’agriculture européens, doit « définir les modes de production, de transformation, de conservation et de commercialisation dans toute l’Europe », précise Le Parisien.

Mais les professionnels du bio estiment que ce nouveau texte menace sérieusement les standards de qualité de l’agriculture biologique. Ils ont lancé vendredi un cri d’alarme, en demandant au gouvernement d’abandonner les négociations sur le nouveau projet de règlement bio européen.

Révision du règlement européen
Contaminations par les pesticides et "mesures de déclassement nationales" : une boîte de pandore ouverte

Des pesticides bientôt autorisés dans le bio ?

Ce nouveau projet de règlement prévoit notamment que les productions contaminées par des pesticides ne seront plus forcément déclassées du label bio, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui.

« Chaque Etat pourra décider de ce seuil. En conséquence, certains produits contenant des pesticides pourront être vendus en présentant le label bio, en vertu du principe de la libre circulation des marchandises en Europe », détaille Le Parisien.

 

>> A lire aussi : Perturbateurs endocriniens: Des traces détectées dans des cheveux de tous les enfants

Un espacement des contrôles qualité

Il prévoit également un assouplissement des contrôles qualité dans les exploitations bio. Des contrôles qui ont pourtant pour objectif de vérifier le cahier des charges exigé pour bénéficier du label.

Actuellement, ils ont lieu deux fois par an : une fois de manière inopinée, et une seconde fois sur rendez-vous. Le nouveau règlement prévoit que ces contrôles n’auront lieu qu’une fois tous les 24 mois. Le secteur bio craint « des dérapages ».

 

Révision règlement européen
"Nous refusons également les dérogations au contrôle annuel promues par les législateurs européens"

La filière craint une baisse de confiance

« Une baisse des contrôles abîmerait la confiance des consommateurs », prédit le syndicat des distributeurs de produits bio (Synadis Bio).

Une confiance pourtant indispensable dans cette filière en plein boom. Porté par une croissance de plus de 22 % en 2016, le marché du bio représente aujourd’hui plus de 7 milliards d’euros.

 

 

Source : http://m.20minutes.fr/sante

 

 

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