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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 14:25

 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

 

 

L’eau d’une station d’épuration manipulée par des hackers

Arnaud Devillard

 

 

L’opérateur de télécommunications américain Verizon révèle dans un rapport une cyberattaque ayant touché à la composition et à la distribution d’eau potable d'une station. Le système informatique était perclus de failles.

 

Krautergersheim, première station d'épuration française recyclant du jus de choucroute. G. Varela/20 minutes/SIPAKrautergersheim, première station d'épuration française recyclant du jus de choucroute. G. Varela/20 minutes/SIPA
 
 
KEMURI. Le bilan dressé par l'opérateur américain Verizon publié en mars 2016 et consacré aux fuites de données a de quoi faire frémir. Il recense pas moins de cinq cents incidents de cybersécurité dans quarante pays en 2015 (le rapport en anglais ici). Parmi eux, l'un attire tout particulièrement l'attention : il concerne  la Kemuri Water Company (KWC), une station d’épuration bien réelle mais dont le nom a été changé et le pays d'implantation non divulgué pour éviter de la compromettre. Et pour cause ! Verizon relate la façon dont des hackers ont réussi, très facilement, à manipuler la composition chimique de l’eau qui est redistribuée aux habitants après traitement ! Le tout, sans même en avoir eu l’intention au départ...

L'affaire a été révélée lorsque la société a décidé de faire appel aux équipes chargées du cyber-risque de Verizon pour renforcer son système d’information afin d’anticiper tout problème éventuel. Or, une fois sur place, les experts ont constaté avec stupeur que la station d’épuration était déjà la proie de pirates informatique depuis deux mois ! Et que ses responsables s'en doutaient... Des mouvements suspects de valves et de tuyauteries avaient été remarqués. Beaucoup plus grave ! Les gestionnaires avaient constaté des modifications inexpliquées de dosage dans les produits injectés dans l’eau pour la rendre portable. Sans conséquence désastreuse heureusement...

 

AS/400. « Pour tout dire, KWC était un candidat tout trouvé pour une fuite de données. Son interface Internet présentait plusieurs failles à haut risque dont on sait qu’elles sont souvent exploitées» mentionne le rapport de Verizon. Et son système opérationnel, qui commande les applications industrielles (traitement des eaux, gestion du débit), reposait quant à lui sur une infrastructure informatique vieille de plusieurs dizaines d’années.

En outre, de nombreuses fonctions de ce système cohabitaient avec des applications « business » de l’entreprise sur un même et unique serveur, un AS/400 d'IBM, ordinateur commercialisé en… juin 1988. En clair, si des hackers pénétraient le système, ils pouvaient sans peine passer du contrôle du traitement des eaux aux informations financières et aux données de facturation de la compagnie. Et c’est exactement ce qui s’est passé.

L'opérateur liste une série de failles assez confondantes

Au cours de son enquête, Verizon s’est rendu compte que des adresses IP de hackers déjà rencontrées dans trois autres affaires s’étaient connectées au système de paiement en ligne de la KWC, cette interface permettant aux clients d’accéder à leur compte à distance (depuis un ordinateur, un mobile) ; c’est a priori par cette voie que les hackers sont passés, comme d'autres l'ont fait lors du piratage en octobre 2015 de l’hydrolienne Sabella.

2,5 MILLIONS. L’opérateur liste ensuite une série de failles confondantes : l’accès aux données clients n’était protégé que par un login/mot de passe, sans double authentification ;  une "connexion directe par câble" existait entre l’application de paiement en ligne et l’AS/400, ce dernier ayant un accès ouvert à Internet, avec une adresse IP et des données d’identification administrative disponibles sur le serveur web de paiement, écrites en clair dans un fichier ! Au final, les pirates ont pu sortir du système 2,5 millions de dossiers clients avec leurs données de paiement. Pour l’heure, il semble qu'ils n'en aient pas fait usage.

 

ALERTE. Mais le plus grave restait à venir. Une fois à l’intérieur du réseau, les pirates se sont en effet rendus compte qu’ils pouvaient accéder aux fonctions opérationnelles.En se servant des données d’identification administrative, ils ont ainsi pu intervenir sur des fonctions clés :  le débit de l’eau potable, son traitement chimique et le temps de remplissage des réserves. A priori - et c'est une chance - les hackers ne semblent pas avoir eu l'intention de nuire et ne poursuivaient pas un but précis, mais les autorités frémissent à l'idée des conséquences dramatiques qu'une telle ingérence aurait pu occasionner. "Si les attaquants avaient eu un peu plus de temps et avaient été un peu plus familiers du système de contrôle industriel, la KWC et les populations locales auraient pu subir de sérieux dommages" conclut le rapport.

 

 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 14:04

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Menteur, menteur
Vie privée : faites du bruit pour vous protéger de Google et compagnie

 

Générer de « fausses » recherches pour égarer les traqueurs, c’est l’idée de l’extension TrackMeNot (« Ne me piste pas »).

 

 

 

Pour brouiller vos traces, plutôt que de couper le fil de votre routeur, d’installer des systèmes pour anonymiser vos discussions et d’emballer votre téléphone dans du papier aluminium, mieux vaut générer du bruit.

C’est le principe de l’« obfuscation », une tactique développée par des chercheurs et des activistes, et dont on vous parle parce qu’en ces temps de surveillance généralisée, c’est de salut public.

L’idée est de se protéger de la surveillance en générant des informations superflues, inutiles, ambiguës ou inexactes, qui rendent alors le ciblage peu précis et inefficace.

Pour en parler, nous avons rencontré Vincent Toubiana, qui s’occupe d’un programme appelé TrackMeNot, cas d’école en matière d’obfuscation. Il travaille à la Cnil mais insiste pour dire qu’il ne parle qu’en son nom.

TrackMeNot (littéralement « Ne me piste pas ») a été développé par deux chercheurs américains, Daniel C. Howe et Helen Nissenbaum, en 2006.

A l’époque, la société AOL vient de mettre en ligne par erreur les données de recherche de plus de 650 000 de ses utilisateurs, révélant non seulement l’ampleur de ses archives mais aussi à quel point les recherches effectuées en disent long sur un utilisateur.

L’historique de l’utilisatrice n°711391

Un exemple ? La bande-son du film documentaire qui suit est constituée des recherches effectuées par l’utilisatrice enregistrée sous le numéro 711391 par AOL. Elles révèlent son manque de confiance et ses histoires d’amour.

 

Suivez les recherches effectuées par l’utilisatrice 711391 : touchant et glaçant à la fois, ce film montre tout ce que nos données disent de nos rêves et de nos fragilités.

 

Le principe de TrackMeNot est simple et efficace : une fois installée sur le navigateur (pour l’instant Firefox et Chrome), elle génère automatiquement des recherches sur le moteur de recherche choisi (Yahoo, Google, Bing), noyant celles de l’utilisateur dans une nuée de recherches non pertinentes. Ainsi, explique la page de l’extension :

« TrackMeNot cache vos recherches dans un nuage de recherches “fantômes” afin de complexifier le profilage des utilisateurs et de le rendre inefficace. »

L’extension est totalement paramétrable par l’utilisateur, qui peut décider d’exclure certains mots clefs des recherches générées automatiquement.

Des vertus de « Dragon Ball »

Vincent Toubiana a rejoint le projet en 2008, à New York, où il était alors post-doctorant. Il a pris conscience pendant ses études du rôle essentiel que jouent les recherches sur les moteurs, à la fois dans l’économie du Web et dans le marketing :

« A l’époque, j’étais en thèse à Télécom Paris et Google parrainait l’une des promos. Ils étaient venus nous expliquer leur business model, comment les mots clés généraient de l’argent. Et ils nous ont raconté que le mot clé qui générait le plus d’argent, c’était “mesothelioma” (mésothéliome en français) : c’est un cancer rare pour lequel le traitement est très cher. Donc si quelqu’un cherchait ce mot clé, il était probablement malade et prêt à débourser des dizaines de milliers de dollars. »

A l’époque, le discours de protection de la vie privée se concentre beaucoup sur l’anonymat. Vincent Toubiana, lui, imagine une approche différente – avec des sources d’inspiration peu orthodoxes :

« Dans un épisode de “Dragon Ball”, Son Goku s’énerve et fait en sorte que son ennemi absorbe trop d’énergie pour qu’il explose. »

 

Extrait de « Dragon Ball », en anglais : aux origines de l’obfuscation.
 

Une évidence est apparue à Vincent Toubiana : la surveillance ne marche que parce qu’on fournit nous-mêmes des informations exactes.

 

Capture d'écran de Jim Carrey dans

Capture d’écran de Jim Carrey dans « Menteur, menteur », de Tom Shadyac, 1997
 
 

« Je ne mens pas beaucoup, en général. Mais pourquoi est-ce qu’on ne ment pas plus souvent aux moteurs de recherche ?

Bien sûr, on les utilise pour obtenir des informations précises et on perd du temps si on leur donne de fausses informations. Mais si on arrive à automatiser le processus, ça n’a presque plus de coût pour l’utilisateur. »

Aujourd’hui, TrackMeNot est utilisé par 28 000 utilisateurs sur Firefox et 11 000 sur Chrome. Vincent Toubiana insiste :

« C’est le seul moyen de pression que les gens ont contre ces grosses sociétés. Le retrait, les sociétés peuvent l’ignorer et le jour venu, couper l’accès. »

L’arme des faibles

« Obfuscation », par Finn Brunton et Helen Nissenbaum, éd. The MIT Press, septembre 2015
 

On a reproché à l’extension de surcharger inutilement les bandes passantes ou de consommer trop d’électricité. Vincent Toubiana hausse les épaules : par rapport à l’énergie qu’utilise Google lui-même, c’est une goutte d’eau.

Helen Nissenbaum, professeure à l’université de New York et l’une des créatrices du projet, a récemment publié avec Finn Brunton (auteur d’une passionnante histoire des spams) un petit ouvrage sur l’obfuscation, mi-plaidoyer mi-manuel.

Pour eux, l’obfuscation est « l’arme des faibles ». Car la déconnexion est une option de plus en plus irréaliste, réservée aux plus puissants ou aux plus radicaux. Surtout, la plupart des gens ne veulent pas se priver de toute interaction en ligne mais ils veulent avoir plus de contrôle sur l’utilisation de leurs données, ou être moins pistés.

De « Spartacus » à Best Buy

Les tactiques d’obfuscation sont vieilles comme la domination. Dans « Obfuscation », les auteurs donnent de nombreux exemples, parmi lesquels :

  • « Spartacus » : dans le film de Kubrick, les Romains viennent chercher Spartacus, mais ils ignorent qui il est. Chaque esclave se lève alors et déclare « C’est moi Spartacus ».

 

L’obfuscation en toge version Kubrick, en anglais
 
  • Le papier argenté pour semer les radars : pendant la Seconde Guerre mondiale, certains avions larguaient, au moment de passer dans une zone de radars, des papiers argentés, qui les masquaient quand ils traversaient la zone dangereuse, comme le raconte aussi ce témoignage :

« Les premières fois que nous avions vu des nuages de rubans scintillants descendre du ciel, nous avions cru qu’il s’agissait de tracts, de messages d’amitié et d’espoir semés par les Alliés. Tout le monde avait couru pour les attraper, en ramasser. Déception, ce n’étaient pas des messages, mais de simples bandes de papier métallisé. [...]

Nous avons finalement appris que ces nuages de bandelettes, s’éparpillant en altitude et sur de grandes distances, avaient pour but de brouiller les ondes du radar allemand : ils réfléchissaient vers le poste radar des échos imprécis venant de toutes les altitudes et de tous les azimuts, empêchant de détecter la position exacte et la direction des avions. »

  • Plus récent et plus drôle : les trublions américains de Improv Everywhere se sont rendus dans un supermarché Best Buy tous vêtus comme les vendeurs du magasin, semant ainsi une confusion totale.

 

Parmi ces gens vêtus de T-shirts bleus, certains sont employés par Best Buy. Mais lesquels ?

Un « epsilon de bruit »

Contrairement aux techniques d’anonymisation, souligne Vincent Toubiana, l’obfuscation est une tactique plus généreuse car elle protège potentiellement tout le monde :

« Le retrait est assez individualiste parce que ça ne protège que vous.

Mais si vous savez que 5% de vos utilisateurs utilisent TrackMeNot, sans savoir qui en détail, vous êtes obligé de supposer que toute personne que vous essayez de “profiler” masque potentiellement ses actions.

Avec cette probabilité non nulle, vous ne pouvez plus affirmer avec certitude que telle personne a fait telle action. Ça protège tout le monde – de façon diluée, certes, mais chacun y gagne un droit à la répudiation. »

Pour ce faire, il suffit de rien, d’un « epsilon de bruit » dans les données.

« Epsilon de bruit » : c’est une formule de matheux qui résonne aussi comme un concept poétique. Mentir un peu, introduire des intervalles entre soi et le monde, des intervalles d’imprécision ou de mystère.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 13:44

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Congrès de la FNSEA: distribution de mallettes à Laval
30 mars 2016 | Par Karl Laske
 
 

Le syndicat présidé par Xavier Beulin tient son congrès à partir de mercredi à Laval. Selon le budget prévisionnel obtenu par Mediapart, les « mallettes » cadeaux distribuées aux délégués devraient coûter 100 000 euros au syndicat, l’équivalent des subventions accordées par les conseils départemental et régional.

Voilà qui pourrait intéresser les militants de base de la FNSEA qui ont arpenté les rayons des grandes surfaces pour y contrôler les prix du lait et du porc en chute libre. Leur syndicat a investi 100 000 euros dans les « mallettes » cadeaux destinées aux délégués du 70e congrès de la FNSEA, selon le budget prévisionnel obtenu par Mediapart.

L’événement, qui démarre à huis clos mercredi, sera présidé par Xavier Beulin, très contesté cette année par les éleveurs lors des mobilisations agricoles, du fait de ses positions libérales. Malgré la crise, le congrès de Laval ne sera pas celui des vaches maigres. En effet, la Fédération départementale (FDSEA) de Mayenne, qui prépare l’événement depuis plus d’un an, a fait l’inventaire des charges, incluant les fameuses « mallettes » surprises, et elle est parvenue à la somme de 505 000 euros de dépenses. Plus d’un millier de syndicalistes sont, il est vrai, attendus pendant trois jours à Laval, du 30 mars au 1er avril. Le document établi par la FDSEA signale les objectifs à atteindre en matière de financement public, soit 135 000 euros, et de « sponsoring » venant d’organisations professionnelles agricoles – 100 000 euros – et d’entreprises privées – 120 000 euros.

 

Document interne établi par la FDSEA de Mayenne. © DR Document interne établi par la FDSEA de Mayenne. © DR
 

 

« Qui vous a donné ce document ? », s’inquiète la directrice de la FDSEA, contactée par Mediapart, refusant de commenter les dépenses listées par le syndicat ou de détailler les partenaires et les sponsors. « Moi je mettrais plutôt en avant le bénévolat et la richesse humaine du collectif qui s’est mis en place pour préparer le congrès », fait-elle remarquer.

 

Les collectivités territoriales ont en tout cas attribué 100 000 euros de subventions afin de soutenir l’événement. Le 9 novembre dernier, le conseil régional des Pays de la Loire a voté une subvention de 50 000 euros pour le congrès. Le 10 décembre, le conseil départemental de Mayenne a fait de même au titre de « l’appui aux organismes concourant à la promotion des productions agricoles mayennaises ». « Le conseil régional a pris en charge 10 % du budget global de l’événement, c’est une règle qu’il applique, explique Philippe Jehan, président de la FDSEA de Mayenne. Le conseil départemental, c’est pareil. La mairie de Laval nous aide en prenant en charge les transports et la mise à disposition de personnel de nettoyage. »

Les 100 000 euros de soutien public équivalent d’ailleurs au centime près au budget des « mallettes » offertes aux congressistes. Philippe Jehan confirme à Mediapart le coût de 100 000 euros de cet accessoire. « Ces mallettes sont comptabilisées avec des cadeaux, tient-il à préciser. Dans les mallettes, il y a les documents des sponsors, et parfois des produits du terroir. Il s’agit de produits régionaux, pots de rillettes, pâtés, guides touristiques… » Le budget prévisionnel prévoit aussi la fourniture de « produits » par les sponsors locaux – pour 20 000 euros – destinés vraisemblablement à garnir les « mallettes ». 

Plus d'un millier de « mallettes » vont donc être distribuées à Laval. « Chaque congressiste a donc 100 euros de cadeaux payés par les subventions des collectivités », résume Michel Perrier, ancien élu Europe Écologie-Les Verts au conseil régional qui s’était abstenu lors du vote de la subvention à la FDSEA. À supposer que ce coût n’ait pas été surévalué… Michel Perrier accuse en outre le syndicat de profiter du congrès pour financer un nouveau journal maison, Agri 53. « Cela n’a strictement rien à voir », rétorque le syndicaliste.

De son côté, la FNSEA indique avoir géré un « budget national » de 380 000 euros, comprenant le déplacement de son personnel administratif – 80  personnes –, les frais de régie et de captation d’images de la salle polyvalente de Laval – 50 000 euros –, ainsi que la restauration matin, midi et soir des congressistes. Difficile d’y voir clair dans la répartition des « charges ». Car la fédération départementale assure que les dépenses du « national » ont été intégrées dans son budget provisionnel… Le budget n’est « pas consolidé », souligne prudemment Philippe Jéhan, et « tout n’est pas bouclé ». Philippe Pinta, le trésorier de la FNSEA et président de l'Association générale des producteurs de blé (AGPB), n'a pas répondu aux sollicitations de Mediapart.

La FDSEA de Mayenne a engagé, dès le mois de décembre 2014, les préparatifs du congrès de 2016. Dans une vidéo promotionnelle (à voir ici), plusieurs personnalités politiques – le président du conseil départemental Olivier Richefou (UDI) et le sénateur maire de Laval François Zoccheto (UDI) – se félicitaient déjà de l’arrivée des congressistes à Laval. « La Mayenne, depuis plusieurs années, rêve de pouvoir accueillir enfin le congrès national de la FNSEA », assurait même l’ancien ministre et député européen Jean Arthuis (UDI), en rappelant que « les industries agroalimentaires » étaient « le socle de l’économie départementale ».

Partenaire de l’événement, l’office du tourisme de l’agglomération de Laval s’est mobilisé aussi en réservant tous les hébergements dans un rayon de 30 km, grâce à un partenariat avec Gîtes de France. Les principaux hôtels ont fait de même. Un dîner de gala est prévu jeudi, ainsi que la projection d’un film sur l’anniversaire des 70 ans de l’organisation, cette année.

PDG du groupe d’oléoprotéagineux Sofiprotéol, Xavier Beulin doit se maintenir statutairement à la tête du syndicat pour un an encore, jusqu’en 2017. Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll est attendu, vendredi, lors de la séance de clôture. Il est possible qu’il reparte avec une mallette.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 13:11

 

 
Retrait du Projet Khomry, ça fera même pas le compte

 

 

 

 

Parce qu’on en a marre de leur monde flexi-sécuritaire.

Parce que pour leurs profits, pour nous c’est sûr précaires.

Parce qu’on en a marre de bosser pour les banquiers et les rentiers.

Parce qu’on en a marre de les renflouer quand ils se sont plantés.

Parce que pour une poignée de dollars ils tuent Terre et Mer.

Parce que y’en a marre des parle-menteurs représentant leurs intérêts particuliers.

Parce que la démocratie « tous les 5 ans » c’est pas la Démocratie c’est l’Oligarchie.

Parce qu’en 20 ans d’Europe, enrobées sous du TAFTA, on n’a que des Khomry.

Parce qu’il y a d’autres manières d’exister que travailler et consommer.

 

Parce que leur monde s’effondre, ils nous écrasent !

 

31 Mars 2016 On va pas se coucher !

Nuit Debout ! Prenons la rue !

Après la manif, on ne rentre pas, on campe sur place,

On occupe !

Plusieurs initiatives se mettent en place en France, à Nîmes aussi,

à partir de 18h, avenue Feuchères

Tenez vous au courant, préparez vous de votre côté, participez,

Soyez incontrôlables.

 

http://www.convergence-des-luttes.org/

https://www.facebook.com/events/250387601966672


http://www.onbloquetout.org/


http://democratie-reelle-nimes.over-blog.com

reelle.democratie.nimes@gmail.com

 

 

Les Indigné-e-s de Nîmes Démocratie Réelle Maintenant

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 12:56

 

Info reçue par mail

 

 
 
Annonce d'une commande exceptionnelle de munitions pour les Flash-balls/Lanceurs de balles de la police française.
 
 
pour info
citation (voir ci-dessous)
"115 000 balles, divisées par 365 jours, cela donne environ 315 tirs
quotidiens... Le gouvernement français a donc planifié de tirer 315 fois
par jour sur les citoyens, y compris les jours fériés."
 
 
assembleedesblesses-organisonsnous@lists.riseup.net>


(Communiqué définitif)

Communiqué du 29 mars 2016 de l'Assemblée des blessés, des familles et
des collectifs contre les violences policières

*Annonce d'une commande exceptionnelle de munitions pour les
Flash-balls/Lanceurs de balles de la police française.*


Nous apprenons que l'usine Alsetex à Précigné, dans la Sarthe,
spécialisée dans le maintien de l'ordre, vient de recevoir de l’État une
commande exceptionnelle de "MDCP" (munitions de défense à courte portée)
de calibre 40 mm, pour un montant de 5,57 millions d'euros, et une
quantité estimée à 115 000 munitions par an.

Ce calibre est celui des nouveaux Lanceurs de balles de défense, en
caoutchouc, équipés de viseurs laser, qui remplacent actuellement les
vieux Flash-balls, jugés trop imprécis.


L'organisme acheteur (pour le compte de la police, de la gendarmerie et
de l'administration pénitentiaire) porte l'acronyme de SAELSI (Service
de l'achat des équipements et de la logistique de la sécurité
intérieure), une création récente datant de 2014. Sept entreprises
avaient candidaté pour répondre à l'appel d'offre.


_L'Assemblée des blessés par la police, avec leurs familles et amis,
dénonce ce marché public que l’État vient de conclure avec l'usine
Alsetex pour la fourniture d'un nombre sans précédent de "balles de
défense" afin d' équiper les forces de l'ordre, d'un montant estimé à
115 000 munitions chaque année pendant les quatre années à venir, dont
100 000 pour la seule police nationale._


Ce chiffre contraste avec les bilans officiels fournis par la police,
qui font état de 3000 tirs par an, ce qui laisse supposer une
augmentation exponentielle des usages, peut-être à mettre en rapport
avec l'actualité sociale et revendicative et les stratégies du
gouvernement en matière de maintien de l'ordre dans les manifestations
de salariés et de jeunes.


115 000 balles, divisées par 365 jours, cela donne environ 315 tirs
quotidiens... Le gouvernement français a donc planifié de tirer 315 fois
par jour sur les citoyens, y compris les jours fériés.


_Cet achat massif de balles de type flash-ball/Lanceur de balles
banalise les violences policières, entérine et aggrave le changement de
doctrine policière survenu avec Nicolas Sarkozy et multiplie les risques
dramatiques de mutilations permanentes, notamment de la vision, alors
que déjà ces balles de caoutchouc ont causé la mort d'un homme en France
et 39 blessures graves, dont 12 sur des enfants mineurs._


/*L'Assemblée des blessés, des familles et des collectifs contre les
violences policières*/

/*Numéro national : 06 56 82 00 01*/


/Sources et contacts utiles./

/* * *

Renseignements consultables en ligne sur le Bulletin officiel des
marchés publics : /

/
//*L'appel à marché public pour une quantité annuelle estimée à 115 000
munitions, dont 100 000 pour la police et 10 000 pour la gendarmerie.*/

/*Avis No 15-135263 publié le 03/09/2015 *//
//*Avis de marché*//
« Fourniture de munitions de défense à courte portée (mdcp) de calibre
40 mm destinées aux services de la police nationale, de la gendarmerie
nationale et de l'administration pénitentiaire à Paris. »

« Quantité ou étendue globale :
les quantités prévisionnelles annuelles se répartissent comme suit:
-police Nationale: 100 000 munitions
-gendarmerie Nationale: 10 000 munitions
- administration pénitentiaire: 5 000 munitions
Ces données fournies à titre indicatif, ne sauraient engager
l'administration.
l'accord-cadre est conclu sans minimum ni maximum. »

Durée du marché ou délai d'exécution :
Durée en mois : 48 (à compter de la date d'attribution du marché)./

/Voir ici :
//*http://www.boamp.fr/avis/detail/15-135263/0*//
/

/
//*Le marché arrivé à conclusion, avec son montant : 5,570 millions
d'euros*/

/*Avis No 16-19265 publié le 10/02/2016
Avis d'attribution de marché*//
Fourniture de munitions de défense à courte portée (mdcp) de calibre 40
mm destinées aux services de la police nationale, de la gendarmerie
nationale et de l'administration pénitentiaire à Paris

Valeur totale finale du ou des marché(s) :
Valeur : 5 570 600 euros./

/Voir ici :/

/*http://www.boamp.fr/avis/detail/16-19265/officiel*//
/


/*Voir aussi pour information un précédent marché public de l’État,
publié en novembre 2014, qui n'avait pas été fructueux, et qui ne
portait que pour 66 000 munitions, ce qui fait remarquer que les
prévisions de tirs des autorités ont quasiment doublé en une seule
année, entre 2014-2015 et 2015-2016.*/

/Voir ici :/

/*http://www.boamp.fr/avis/detail/14-165422/29*/



/*Déclaration de marché infructueux pour ce précédent appel de 66000
munitions, qui a été donc remplacé cinq mois plus tard par un nouveau
marché de 115 000 munitions. *//« La procédure d'appel d'offres a été
déclarée infructueuse par décision du 24 avril 2015 du pouvoir
adjudicateur »/

/Voir ici :/

/*http://www.boamp.fr/avis/detail/15-69918*/


/* * */


/*Autres contacts et renseignements :*/


/*Assemblée des blessés, des familles et des collectifs contre les
violences policières (numéro national) :*/

/06 56 82 00 01/


/Assemblée des blessés et familles (collectif de Nantes du 27 novembre
2007) :/

// <http://27novembre2007.blogspot.fr/>/http://27novembre2007.blogspot.fr//


/Blog national de l'Assemblée des blessés, des familles et des
collectifs contre les violences policières/

//
<https://blogs.mediapart.fr/assemblee-des-blesses/blog>/https://blogs.mediapart.fr/assemblee-des-blesses/blog/


/Nantes en résistance, Collectif du 22 février 2014/

//
<http://www.semainederesistances.com/>/http://www.semainederesistances.com//


/Flash-ball non merci, réseau des cafés-bars/

//
<http://flashballnonmerci.blogspot.fr/>/http://flashballnonmerci.blogspot.fr//


/Observatoire-laboratoire de la démocratie locale :/

// <http://obslab.blogspot.fr/>/http://obslab.blogspot.fr//


/Campagne contre les violences policières de l'ACAT, Action des
chrétiens pour l'abolition de la torture/

/http://www.acatfrance.fr/brisonslesilence
https://www.acatfrance.fr/visuels-violences-policieres/
 
 
 
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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 12:36

 

Source : https://france.attac.org

 

 

Petit guide contre les bobards de la loi Travail
Les 8 bobards de la loi Travail
mardi 22 mars 2016, par Attac France

« Il est temps d’agir et il faut agir de façon extrêmement musclée », a déclaré Pierre Gattaz le 15 décembre dernier lors d’une conférence de presse. Sur le chômage il faut agir « aussi sérieusement qu’on a traité les attentats terroristes, c’est-à-dire avec un état d’urgence économique pour la croissance et pour l’emploi ». Un mois et demi plus tard était publié le projet de loi Travail qui reprend l’essentiel des exigences du Medef. Et pas seulement : François Hollande « se sait sous surveillance de Bruxelles et de Berlin quant aux réformes – « on coche une case », plaisante-t-il parfois » (Les Échos, 17 mars 2016).

Car la France peine à faire décoller sa croissance. Les éditorialistes nous serinent chaque jour : le chômage des jeunes bat des records, alors qu’ailleurs en Europe règne le plein emploi, obtenu au moyen de réformes salvatrices.

Le gouvernement doit donc supprimer les rigidités du marché du travail, qui sont la faute d’un Code du travail trop protecteur. Mais comment faire accepter des réformes musclées, nécessairement impopulaires, à un peuple ignorant des évolutions du monde ?

En lui racontant des bobards.

Qui veut noyer la démocratie la submerge de bobards. Ce petit guide se veut donc un outil contre le mépris, au service de la lutte contre la loi Travail et de cette insurrection démocratique dont nous avons tant besoin.

 

Vous pouvez télécharger ce petit guide au format PDF et aussi nous commander des exemplaires papier.

 

 

Bobard no 1 : loi Travail version 2.0, une avancée sociale ?

« La philosophie de la loi Travail a changé, le nouveau texte peut être porteur de progrès » (Laurent Berger, 14 mars 2016). Ce texte serait plus « équilibré », comme sont censées le montrer les réactions du patronat qui proteste contre les « reculs » du gouvernement et de certains syndicats qui, comme la CFDT, parlent d’un texte « porteur pour les jeunes et les salariés ». La réalité est bien différente.

Les mesures les plus nocives toujours bien là

Devant l’ampleur du mouvement social qui s’est affirmé le 9 mars, le gouvernement a certes reculé sur certaines mesures du projet initial (plafonnement des indemnités prudhommales, forfait jour unilatéral, augmentation du temps des travail des apprentis).

Mais il maintient nombre de mesures régressives et dangereuses : accord d’entreprise qui pourra être moins favorable que la loi dans la plupart des domaines, référendum d’entreprise possible pour désavouer les syndicats majoritaires, facilitation des critères du licenciement économique, maintien du périmètre national pour apprécier la réalité des difficultés économiques de l’entreprise, validation des soi-disant accords de « préservation ou développement de l’emploi » qui permettent d’imposer en cas de difficultés économiques conjoncturelles des réductions de salaire et/ou la flexibilité du temps de travail, restriction drastique de l’intervention des médecins du travail, à rebours de leur mission de prévention…

Des avancées en attrape-gogos

Quant aux « avancées » qui sont supposées répondre aux inquiétudes de la jeunesse, elles sont de la poudre aux yeux. La « généralisation de la garantie jeunes » promise pour 2017, sans être financée, était déjà dans les tuyaux et avait même été initialement fixée au… 1er janvier 2016 !

Annoncer une mesure pour la vingtième fois, même si elle est positive, n’en fait pas une mesure nouvelle. D’autant que près d’1 million de jeunes sans diplôme sont potentiellement concernés alors que seulement 100 000 bénéficiaires sont annoncés.
Concernant le Compte personnel d’activité (CPA), soi-disant « dopé » par Valls, les nouveautés sont une augmentation annoncée des droits à la formation pour les moins qualifiés, et l’introduction d’un « compte d’engagement citoyen », mesures positives mais dont la portée réelle reste inconnue. Au total, rien qui puisse justifier de se résigner à un projet toujours aussi toxique.

Bobard no 2 : ce sont les patrons qui créent les emplois, il faut les rassurer

Il est vrai que ce sont les patrons qui décident d’embaucher ou de débaucher. C’est le privilège de l’employeur. Il symbolise son pouvoir et le corollaire de celui-ci : le travailleur salarié lui est subordonné. L’état de subordination est fixé dans son contrat de travail. C’est pour contrebalancer (un peu) cette subordination que, progressivement, le droit du travail fut forgé et inscrit dans le Code du travail.

Mais de quoi dépend la création d’emplois ?

Les patrons sont-ils des dieux, dotés de la capacité de créer des emplois par la baguette magique que leur confère le droit de décider ? Non ! Leur baguette ne fonctionne pas sans activité. C’est l’activité économique qui détermine le nombre d’emplois nécessaires.

Faut-il rassurer les patrons ?

L’atonie actuelle de l’activité résulte de la crise économique et non pas de la lourdeur des protections sociales, et elle est aggravée par les politiques d’austérité. Pour détourner l’attention, il faut trouver un bouc émissaire : ce sera le Code du travail, trop lourd, ou bien la Sécurité sociale, qui a toujours un trou, ou bien les allocations chômage, déficitaires (comme si l’Unédic devait faire du profit !). Alors, oui, il faut rassurer les patrons : le Code du travail est là pour les protéger eux aussi, parce que, au bout d’un siècle de lois et de jurisprudence, beaucoup de cas de litiges potentiels sont prévus, et réglés. Elle est là la visibilité ! Si on amputait le Code du travail, ils ne sauraient plus quoi faire. Bon, voyons, j’embauche un apprenti de 14 ans ou pas ? Je paie une femme moitié tarif qu’un homme ou pas ? Je fais travailler 35 heures ou 60 heures par semaine ?

Alors qui crée des emplois ?

Au départ, il y a des besoins, soit qui entrent en adéquation avec des perspectives de profit de la part des entreprises, soit qui n’y entrent pas et qui sont alors délaissés faute de demande solvable, à moins que la collectivité n’en décide autrement.

Que peut faire alors la collectivité ?

Elle peut inciter les entreprises à anticiper l’avenir : par exemple, aiguiller les investissements vers la transition écologique, vers la qualité et la durabilité des produits, vers la formation. Elle peut engager elle-même des investissements publics pour la recherche, l’éducation, de nouveaux systèmes énergétiques et de transports… Elle peut réduire progressivement le temps de travail pour partager celui-ci en même temps que les revenus.

Bobard no 3 : la réforme facilitera l’accès des jeunes au CDI

Diminuer les protections attachées au CDI « va permettre de sortir du dualisme du marché du travail en autorisant les plus fragiles à accéder à un CDI dès lors que l’employeur n’aura plus peur du coût de la rupture » (Emmanuel Macron, La Tribune, 25 février 2016). Tel est l’argument du Medef repris aujourd’hui par le gouvernement pour faciliter les licenciements économiques.

Un CDI jetable

Les CDD représentent près de 90 % des embauches, et concernent surtout des jeunes qui enchaînent les contrats courts pendant des années avant d’arriver peut-être à un CDI. Mais le Medef et le gouvernement oublieraient-ils que 85 % des salarié·e·s sont en CDI ? Soit la même proportion qu’il y a 20 ans. Pensent-ils vraiment que faciliter le licenciement de ces 85 % permettrait de résoudre le problème des 15 % restant ?

Car le CDD, s’il est un contrat temporaire, est relativement protecteur pour le salarié : il ne peut pas être rompu par l’employeur (sauf faute grave), et il prévoit une indemnité de fin de contrat. D’ailleurs, le patronat veut briser le CDI, mais il a aussi assoupli le CDD, avec le « CDD de projet » (pour les cadres) et le « CDD d’usage » pour certaines professions (arts et spectacles, formateurs, cuisiniers...), beaucoup moins contraignants pour les patrons.

En instaurant le CDI jetable en cas de simple ralentissement économique ou de changement technique, on réduira peut-être le nombre de CDD, mais pas la précarité. Quel propriétaire de logement louera, quel banquier prêtera à un·e jeune qui vient juste d’être embauché·e en CDI ?

Des règles simples contre la précarisation

L’accroissement de la précarité ne s’explique pas par les rigidités du CDI mais par l’instabilité de l’économie soumise aux caprices de la finance et des banques. Faut-il taxer les CDD pour dissuader les employeurs d’y recourir ? Cela ne serait pas inutile. Il est vrai qu’une taxation des CDD, surtout les plus courts, existe déjà depuis plusieurs années sans avoir vraiment fait la preuve de son efficacité. Mais elle ne concernait presque pas le « CDD d’usage » (50 % des embauches en CDD) ni l’intérim.

Il faudrait surtout supprimer les « CDD d’usage ». On pourrait fixer un pourcentage maximum de CDD ou de contrats d’intérim possible par entreprise. Et enfin, tout simplement, appliquer l’actuel code du travail, qui réserve le CDD et l’intérim à des circonstances très précises (remplacement ou surcroît temporaire d’activité).

Bobard no 4 : le compte personnel d’activité est une grande avancée sociale

« C’est la réforme sociale majeure du quinquennat » (Stéphane Le Foll, 06/10/2015)

La loi Travail prévoit un dispositif nommé compte personnel d’activité (CPA). Il s’agit de regrouper les droits acquis par le travailleur au cours de sa carrière et de les garder même s’il change d’emploi ou de région. Ce CPA concernera tous les travailleurs, y compris les fonctionnaires et les indépendants à partir de l’âge de 16 ans jusqu’au départ en retraite. Au départ, il devait regrouper le compte personnel de formation, le compte pénibilité, les droits rechargeables des chômeurs et le compte épargne-temps.

Une bonne idée qui se perd en chemin

L’idée initiale pourrait séduire car elle prend en compte les évolutions de la carrière professionnelle tout au long de la vie. Plusieurs syndicats avaient d’ailleurs déjà avancé l’idée d’une sécurité sociale professionnelle et le juriste Alain Supiot défendait dès 1999 les « droits de tirage sociaux ».

Mais le CPA de la loi Travail reste une coquille quasi vide : pour l’essentiel, il ne fait que regrouper sous un nouveau nom le « compte pénibilité » (maigre compensation au retardement à 62 ans du départ à la retraite décidé en 2013), et le « compte personnel de formation » (qui existait lui aussi déjà avant la loi). Rien sur le maintien du revenu entre deux emplois...

Des incertitudes troublantes

Ce compte inclus des droits à un revenu ou à des formations, voire des conseils. Le risque est que la conversion possible d’un droit dans un autre droit (la fongibilité) amène par exemple les travailleurs les moins qualifiés à ne jamais bénéficier d’une formation adaptée pour progresser.

L’autre aspect sur lequel la loi ne dit rien est comment le travailleur pourra faire valoir ses droits. Si l’employeur ne reconnaît pas la pénibilité du travail, comment les salarié·e·s pourront-ils agir, surtout là où les syndicats sont absents ?

Pour des droits du 21e siècle

À l’heure de « l’ubérisation » de l’économie il est urgent de développer de nouveaux droits et de nouvelles garanties pour les travailleurs, prenant en compte la diversité des situations d’emploi et le besoin de sécurité des carrières et de reconnaissance des qualifications. L’assurance-chômage doit se transformer en un système de revenu garanti pour tou·te·s, pas inférieur au Smic, attribué quelle que soit la situation conjoncturelle des personnes (formation, recherche d’emploi, montage de projet, en particulier pour la transition écologique et la relocalisation).

Bobard no 5 : Les autres ont réformé et leur chômage a baissé !

« Nous devons réformer le droit du travail comme nos voisins l’ont fait », Manuel Valls, 6 mars 2016. Sans la loi Travail, nous dit-on, la France resterait à la traîne.

Des « exemples » qui ne donnent pas envie

En Espagne, la réforme de 2012 a facilité les licenciements et privilégié les accords d’entreprise, et le nombre de chômeurs a baissé de 1,5 million entre 2012 et 2015. La preuve que ça marche ? Sauf que… 21 % des travailleurs espagnols sont encore au chômage (alors qu’ils n’étaient que 8,3 % avant 2007). Le gouvernement a un peu desserré l’étau de l’austérité budgétaire en 2015. Cela a permis une petite reprise de l’économie en 2015 (+3 %) qui a créé des emplois mais aucunement rattrapé l’effondrement intervenu avec la crise. Et si le taux de chômage a un peu baissé, c’est aussi parce que près de 300 000 Espagnols ont dû émigrer entre 2012 et 2015 pour aller chercher ailleurs.

En Grèce aussi, les licenciements ont été facilités et les conventions collectives démantelées au bénéfice des accords d’entreprise. Mais l’emploi n’a pas augmenté. Si le taux de chômage a légèrement diminué (de 28 % à 25 %) c’est là aussi en grande partie du fait de l’émigration. Comme au Portugal, d’ailleurs, un pays de 10 millions d’habitants qui en a perdu 400 000 depuis 2010.

Et l’Italie, dernier exemple en date brandi par les promoteurs de la loi Travail, Matteo Renzi a lui aussi libéralisé les licenciements et imposé un contrat de travail unique « à protection croissante », donc sans protection les premières années. 200 000 emplois ont été créés en 2015 (+1 %), alors que l’Italie connaissait une légère reprise économique qui aurait de toute façon bénéficié à l’emploi. Surtout, beaucoup de patrons ont licencié leurs salariés en CDD pour les réembaucher immédiatement en CDI précaire et bénéficier de deux années avec zéro cotisation sociale : des emplois très chèrement payés sur le budget de la protection sociale.

Que faire alors ?

Les réformes du travail dans l’Union européenne détruisent les protections des travailleurs, tandis que les politiques d’austérité nous enfoncent dans le chômage. Pourtant ni l’argent ni les besoins ne manquent en Europe. Ainsi la Banque centrale européenne fournit chaque mois 80 milliards d’euros de liquidités aux banques privées sans aucune condition. Pour créer des millions d’emplois, elle pourrait simplement flécher cet argent vers des projets utiles à la transition écologique.

Bobard no 6 : des droits sociaux et une santé toujours protégé·e·s ?

Le gouvernement prétend que les nouvelles mesures sur le temps de travail n’affaibliront pas les droits des salariés et que leur santé sera protégée. Il n’en est rien, bien au contraire.

Comment faire travailler plus et payer moins ?

Première astuce : négocier par accord d’entreprise une diminution de la rémunération des heures supplémentaires (+10 % au lieu de +25 % actuellement). Deuxième astuce : étendre la modulation du temps de travail, sans accord collectif, sur 9 semaines au lieu de 4 semaines. Troisième astuce : calculer les heures supplémentaires au bout de 3 ans, avec un accord de branche. Dernière astuce : instaurer le forfait jours dans les petites entreprises avec l’accord d’un « salarié mandaté » par n’importe quel syndicat.

Des travailleurs plus pressurés et moins soignés

En réduisant la protection des CDI (85 % des salariés), la loi Travail accroît l’insécurité de l’emploi : or il s’agit d’une cause majeure de souffrance mentale et de dépressions. Pire encore, la loi dépèce littéralement la médecine du travail : la visite médicale d’embauche est supprimée, la visite périodique pour tous les salariés également, et c’est l’employeur qui pourra définir les « postes à risques » qui bénéficieront seuls d’un suivi médical régulier. Prenons l’exemple des métiers à prédominance féminine pour lesquels les risques et la pénibilité sont sous-évalués : une caissière de supermarché, qui porte chaque jour plusieurs tonnes, sera-t-elle considérée comme exerçant un métier à risque ?

Cette loi aggravera la situation des salarié·e·s dans les secteurs les plus précaires et les plus dangereux (hôtellerie, restauration, nettoyage, commerce, construction et agriculture), ce qui pénalisera particulièrement les femmes, les jeunes, les immigrés, les salariés usés par le travail.

Une solution : réduire le temps de travail

Plus que jamais, une véritable réduction collective de la durée du travail apparaît comme la seule alternative permettant de résister à cette volonté du patronat et du gouvernement d’intensifier le travail et d’amplifier la flexibilité. C’est le seul moyen d’exiger des embauches et d’en contrôler l’effectivité afin de permettre une alliance entre chômeurs / chômeuses, salarié·e·s en sous-emploi (femmes à temps partiel en particulier) et ceux et celles qui ont un emploi. C’est enfin, à condition d’empêcher la hausse des cadences, une manière de préserver la santé des salarié·e·s et de leur donner du temps pour vivre mieux.

Bobard no 7 : référendum d’entreprise : démocratie renforcée !

« Cette réforme va donner plus de moyens matériels aux acteurs sociaux et élargir très fortement le champ de la négociation » (Myriam El Khomri, Les Échos, 18 février 2016).

Le projet de loi Travail propose de permettre à un ou des syndicats minoritaires, représentant entre 30 % et 50 % des voix aux élections professionnelles, de demander qu’un projet d’accord, sur la durée du travail puis, bientôt, sur tous les thèmes, puisse faire l’objet d’un référendum d’entreprise. En cas d’approbation majoritaire des salariés, l’accord s’appliquerait. Quand bien même une majorité syndicale y serait hostile. La démocratie sociale, dit-on, en sortirait renforcée.

Un pistolet sur la tempe

En réalité, cette mesure vise à imposer, par le chantage à l’emploi, des décisions régressives pour les salarié·e·s : « acceptez des baisses de salaires, des jours de RTT en moins, une hausse du temps de travail, le travail du dimanche… sinon, ce seront des licenciements ! ». Surtout, cette mesure sous-entend que les organisations syndicales majoritaires ne sont pas vraiment représentatives des salariés. En opposant les salariés aux organisations syndicales, en contournant la représentation syndicale fondée sur les élections professionnelles, cette mesure ouvre une voie fatale. La droite l’a bien compris : elle promet de satisfaire la demande de la CGPME « que le référendum soit un outil de dialogue social qui puisse être utilisé librement [par les directions] » (Les Échos, 27 janvier 2016). Exit alors les syndicats… et la démocratie sociale ! Car si les syndicats n’ont plus à négocier et à signer les accords collectifs, ils perdent une de leurs principales raisons d’être dans les entreprises.

La démocratie a bon dos

L’entreprise capitaliste n’est pas un espace démocratique. Le patron, ou le PDG désigné par les actionnaires, est seul maître à bord. Le collectif de travail ne peut pas décider de l’organisation et de la gestion de l’entreprise selon le principe démocratique « 1 personne = 1 voix ». Sauf à abolir le droit de propriété privée des moyens de production. ce qui n’est bien sûr pas le projet du gouvernement ni du Medef.

En l’état, c’est donc la représentation syndicale qui donne sa consistance à la démocratie dans l’entreprise et c’est elle qu’il faut renforcer. En décidant qu’aucun accord collectif ne puisse s’imposer s’il ne bénéficie pas du soutien d’une majorité syndicale fondée sur les élections professionnelles.

Bobard no 8 : pour faire face à la mondialisation, la France doit se réformer, même si c’est impopulaire

« La France n’a pas su s’adapter à la mondialisation. Elle a pris du retard par rapport à ses concurrents pour réformer son marché du travail trop rigide, sa fiscalité élevée, ses dépenses publiques excessives. Il est urgent d’accélérer les réformes tous azimuts pour préserver le niveau de vie des Français » (un éditorialiste du Monde, des Échos, du Figaro, de TF1 ou de France 2).

Pourquoi c’est faux

Au nom de la « compétitivité », d’importantes réformes ont été imposées depuis les années 1980 : suppression de l’autorisation administrative de licenciement en 1987, privatisation entreprises publiques, réductions des remboursements de soins, baisse de l’impôt sur les sociétés de 50 % à 33,3 %, recul de l’âge de départ à la retraite 65 ans. Elles sont faites pour satisfaire les exigences des multinationales qui menacent de délocaliser les usines et les emplois vers les pays à bas salaires et à fiscalité faible. 69 % des emplois des sociétés du CAC 40 se situent désormais à l’étranger.

Les perdants : la grande majorité des citoyens dont les conditions de vie se sont dégradées avec la montée des inégalités, de la pauvreté et de la peur du lendemain. Les bénéficiaires : les actionnaires et les classes sociales qui détiennent le pouvoir économique et financier : le fameux 1% !

Le comble est atteint lorsque gouvernement et patronat clament à l’unisson que faciliter les licenciements permettra de créer des emplois ! Comme le fait remarquer le juriste Alain Supiot, ceux qui claironnent qu’il faut des « réformes courageuses » et dénoncent inlassablement, en parlant au nom des précaires, les avantages extravagants dont jouiraient les privilégiés du CDI, sont en général ceux-là mêmes, énarques, PDG et banquiers, qui cumulent les sécurités du public et les avantages du privé…

Même eux le disent

Un rapport du FMI de mars 2015 admet que toutes ces réformes ont surtout creusé les inégalités. Quant à l’OCDE, elle a montré dans un rapport de 2013 que la protection de l’emploi ne créait pas de chômage, et elle a calculé en mai 2015 que les inégalités sont défavorables à la croissance et à l’emploi.

Des études récentes montrent aussi que les succès allemand et britannique doivent peu au courage des politiques et beaucoup à la démographie, les entrées sur le marché du travail étant chaque année supérieures aux sorties en France et inférieures en Allemagne.

Conclusion : nous valons mieux que ça !

Pour rompre avec les politiques néolibérales, Attac propose trois séries de réformes radicales :

Revaloriser le travail car c’est la source de la richesse des nations. C’est par l’amélioration de la qualité du travail et de ses produits que l’efficacité et le bien-être des salariés seront garantis et que l’environnement sera préservé. Cela passe par la reconnaissance du travail réel, l’amélioration des conditions de travail, une hausse des bas salaires, une reconversion des productions et un contrôle des salariés sur la gestion de leurs entreprises.

Relocaliser les activités pour sauvegarder les emplois et reconstruire une économie fondée sur les relations de proximité. Une taxe kilométrique sur les transports permettra de limiter les délocalisations et supprimera les échanges inutiles générateurs de CO2.

Mettre la finance au service de la société et de la transition énergétique pour financer des investissements créateurs d’emplois et construire une économie décarbonée. Une taxe sur les transactions financières réduira la spéculation et réorientera les ressources financières vers des emplois utiles pour la société.

N’écoutons plus leurs bobards : résistons, inventons et imposons nos alternatives !

Leur courage et leur modernité, c’est de continuer à enrichir les riches et à détruire la planète. Les nôtres, c’est de résister à cette réforme régressive et de faire irruption dans la mécanique trop bien huilée des régressions sans fin.

Notre mouvement social contre la loi Travail peut-être l’occasion de stopper l’engrenage de destruction des droits que nous impose l’oligarchie. Il peut aussi nous permettre d’inventer de nouvelles formes de lutte, de nouvelles solidarités entre jeunes, chômeuses, travailleuses, militant·e·s associatifs...

Il peut aussi être l’occasion de réinventer ensemble l’emploi et le travail que nous voulons.

Ne manquons pas cette occasion.

 

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Source : https://france.attac.org

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 12:20

 

Info reçue par mail

 

 

 

 

 

"Printemps Forestier Cévenol" 29 avril - 1er mai 2016

 

 

 

 

Grand weekend de rencontres co-organisé par la municipalité de Mâlons & Elze (Gard) et le collectif SOS Forêt Cévennes:
   
- Vendredi 29 avril au Cinéma Vivans (07140 Les Vans): projection-débat “Menaces sur la forêt française”, un film de Benoît Grimont (2015) 
 
- Samedi 30 avril + Dimanche 1er mai au village de Malons-&-Elze (30450): visites sur le terrain, tables rondes, projections, initiatives locales, échanges, restauration...
 
L'événement s'affiche ICI
 
Annonce générale ICI
 
Programme du weekend ICI
 
Thèmes des tables rondes ICI
 
Nos infos actualisées à suivre sur: https://sosforetcevennes.wordpress.com
 
 
 
A diffuser largement.
 
 
 
 
Collectif SOS Forêt Cévennes
 
 
 
 
 
 
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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 21:41

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

#PSA Pierre Gattaz sur la rémunération de Carlos Tavares (PSA): "il faut savoir récompenser la réussite"

Pierre Gattaz, le patron du Medef, a estimé que la rémunération du dirigeant de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares, qui a presque doublé en 2015 et atteint plus de cinq millions d'euros, venait "récompenser la réussite" de sa gestion.

"Il faut féliciter Carlos Tavares du redressement exceptionnel qu'il a fait de PSA", a déclaré Pierre Gattaz sur France Info.

En 2015, le président du directoire de PSA Peugeot Citroën a gagné 5,24 millions d'euros, soit près du double de l'année précédente, selon des documents publiés vendredi.

L'Etat, actionnaire à hauteur de 13,68% de PSA, s'est opposé en vain à cette hausse de rémunération, a confirmé mardi matin le ministre des Finances Michel Sapin, alors que son intervention menée conjointement avec le groupe chinois Dongfeng il y a deux ans a permis au constructeur automobile français d'éviter la faillite.

"Cette société (emploie) quand même 150.000 personnes, (réalise) 55 milliards de chiffres d'affaires, était en grande difficulté il y a quelques années, (... ) a été obligée de s'adosser à un actionnaire chinois, faisait cinq milliards de pertes", rappelle d'ailleurs le président du Medef.

Mais Carlos Tavares "a redressé en 18 mois un fleuron de l'industrie française", une "société qui était en perdition, qui allait sur les rochers", selon M. Gattaz, comparant la situation de PSA début 2014 à celle d'un "cargo" à la dérive.

"Quand il y a de la réussite, ça ne me choque pas qu'on récompense la réussite", a souligné le patron des patrons. "Ce sont des héros", a-t-il ajouté au sujet des dirigeants d'entreprises.

Sur le même sujet

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 21:34

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

A Tours, les étudiants prennent d'assaut le Medef
Olivier Morin
Mardi, 29 Mars, 2016
Humanite.fr
Devant le siège du Medef à Tours, occupé par les étudiants...
Photo : DR
 
 

Après l'occupation des locaux du PS, les jeunes ont occupé ce mardi les locaux du Medef d'Indre-et-Loire.

Ils étaient plus de cent ce mardi matin à passer au-delà des hautes grilles du Medef de Touraine pour exprimer leur aversion à cette loi Travail et leur détermination pour exiger son retrait. Au son de la musique et des slogans tels que : « La loi des patrons ne passera pas », les jeunes ont voulu viser ceux qu'ils tiennent pour responsable de la précarité grandissante dans laquelle ils sont tenus, à savoir les patrons.

Leonard Léma, un des étudiants qui ont investi la cour du Medef, explique que l’organisation patronale est toujours présente dans le paysage politique. Et le Medef est très influent « même sur un gouvernement de gauche qui favorise les patrons au lieu de faire des politiques pour les travailleurs ». Alors que 70 % d'étudiants sont obligés de se salarier pour pouvoir subvenir à leurs besoins, Léonard, qui milite à l'Union des étudiants communistes, rappelle que ce ne sont pas les patrons qui créent la richesse, mais bien les travailleurs.

C'est donc aussi avec des revendications concrètes que les étudiants ont envahi le siège des patrons d'Indre-et-Loire. Exigeant le partage des richesses et le passage aux 32 heures, les jeunes éprouvent la nécessité de se projeter après le retrait de projet de loi El Khomri. Sur les fenêtres des bâtiments, des affiches flanquées du logo du Medef ont été placardées, avec le slogan faussement publicitaire : « Tu trimes toute vie au Smic ? Grâce à toi, on encaisse des milliards ! ».

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 21:01

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

 

Témoignage d’une habitante du 19e sur les violences policières

 
 
 

Témoignage d’une habitante sur les violences policières contre les lycéens, lycéennes vendredi 25 mars.

Retransmis depuis la liste resistons_ensemble :


Violences policières systématiques à l’encontre des lycéens

Non, l’élève victime de violences policières rendu tristement célèbre par la vidéo qui a circulé ce jeudi 24/03/16 sur les réseaux sociaux et dans les médias ne constitue pas un cas isolé, il n’est que le symbole de la brutalité systématique exercée ce matin-là par les forces de l’ordre à l’encontre des jeunes manifestants de la cité scolaire Bergson (Paris 19e) alors mobilisés contre la loi El Khomry. Malheureusement, d’autres jeunes ont été touchés, parfois gravement, sans que des images chocs ne soient montrées à leur sujet, mais les faits n’en sont pas moins avérés et je peux en témoigner.

Voici déjà deux semaines que la rue Pailleron où est sise l’entrée de la cité scolaire Bergson est émaillée d’incidents liés à cette mobilisation : plusieurs altercations entre lycéens et forces de l’ordre ont eu lieu, suite aux blocages par les élèves de leur établissement. Mais ce jeudi 24 mars, les cris des jeunes qui m’ont fait me précipiter à la fenêtre de cette même rue aux alentours de dix heures du matin étaient d’un tout autre ordre : c’étaient des cris de détresse.

En effet, un jeune garçon de 14 ou 15 ans, de type européen, dont la frêle constitution me laisse penser qu’il aurait pu être tout aussi bien collégien que lycéen, était en train de se faire passer à tabac sur la chaussée devant la Maison des associations par au moins 4 policiers, lesquels s’acharnaient sur lui à coups de matraques, deux d’entre eux le frappant sur le corps et en plein visage, tandis que deux autres le rouaient de coups de pieds, d’abord dans les jambes pour le faire tomber - à deux reprises - puis dans les flancs alors qu’il était déjà à terre. Je suis aussitôt intervenue en criant par la fenêtre, mais ils ne m’entendaient pas tant il y avait de bruit autour. De force, ils ont relevé le garçon complètement sonné, titubant, et l’ont emmené.

Le temps que je rédige un bref compte rendu de ce que j’avais vu en regrettant de ne pas avoir filmé la scène, le tumulte était à nouveau à son comble dans la rue. Et moi à ma fenêtre : un peu plus loin, sur le trottoir, c’était au tour d’une jeune fille de subir les assauts des forces de l’ordre : des coups de matraque provocant sa chute, puis l’acharnement sur son corps alors qu’elle avait chuté. Je leur criais en vain d’arrêter.

Pendant ce temps-là, la foule des lycéens chargée par les autres policiers et CRS (dont une bonne partie en civil) courait vers l’avenue Secrétan - où la fameuse vidéo a apparemment été tournée - et ceux qui étaient en queue de peloton étaient frappés à la nuque et au visage par les matraques. Je n’oublierai jamais ce coup reçu à la tempe par l’un d’entre eux qui s’était retourné juste pour dire à ses agresseurs : "hé, tranquille, mec". Quant à moi, je criais toujours : "arrêtez, vous n’avez pas le droit, je vous préviens, j’ai tout vu", alors l’un des policiers s’est retourné pour m’intimer de me mêler de ce qui me regardait. Je lui ai dit que le sort de ces jeunes me regardait. Il m’a menacée, matraque au poing, de monter jusqu’à mon étage.

Je suppose que la brigade a dû être rappelée (probablement après l’ultime agression qui a été filmée) car soudain, les forces de l’ordre se sont volatilisées et le calme est revenu. J’ai juste eu le temps de photographier le sang frais sur le trottoir avant le passage de la camionnette de nettoyage.

Une habitante du quartier


LISTE DE DISCUSSION resistons_ensemble@rezo.net
[L’envoi doit avoir un seul destinataire, la liste]
Pour consulter le site : http://resistons.lautre.net/

 

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

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