Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 12:37

 

 

Honte aux casseurs

 

Ils cassent tout, pillent sans vergogne, brûlent tout ce qu’ils trouvent, bombardent avec toutes sortes de projectiles sans rien épargner.

 

Peu nombreux, organisés, entraînés, armés, ils se déplacent sans cesse d’un pays à l’autre, franchissant volontiers les frontières pour semer partout le désordre dans lequel ils se complaisent. Ils n’ont ni patries ni foyers, ne respectent rien ni personne. Ils s’infiltrent partout attirés comme des mouches par les crises et les conflits qu’ils font tout pour aggraver. Ils méprisent la démocratie, manipulent les foules, provoquant les incidents et la violence dès qu’ils le peuvent.

 

Intégristes radicaux ils n’ont que l’action la plus débridée pour seule perspective. Leurs idées sont simplissimes, sans nuances, dogmatiques. Ils abusent de l’invective et de l’injure. Leurs arguments s’appuient sur la mauvaise foi, la déformation des faits, la rumeur. Des intellectuels naïfs et complaisants, des journalistes partisans et des avocats véreux leur servent de relais. Bien qu’ils les conspuent, ils utilisent des marionnettes politiciennes sans conscience pour détourner les suffrages populaires et semer le trouble dans l’opinion.

 

Leurs groupuscules apatrides forment un labyrinthe obscur dissimulé par des organisations écran qui cachent leurs identités sous des noms de codes ou des acronymes obscurs. Ils se mêlent parfois à la foule, déguisés en citoyens respectables mais préfèrent l’entre soi tant ils méprisent les préoccupations des gens ordinaires.

 

Recrutés dans une étroite frange de la société, ils forment un groupe presque incestueux, une quasi secte d’où émergent quelques gourous particulièrement virulents, chefs temporaires d’une nébuleuse d’individus qui ne se reconnaissent d’autres autorité qu’eux mêmes. Ce sont des menteurs, des voleurs, tricheurs et arnaqueurs. Sans foi ils n’agissent que pour eux même, au service d’eux même. Ils refusent l’impôt, ne cotisent qu’à leurs caisses noires pour mieux financer les milices à leur service et l’organisation du désordre.

 

Animés par le délire de puissance et de domination, ils ne se concertent qu’entre eux, s’ils le font. Ils conspirent volontiers, leurs alliances sont mouvantes et ils se trahissent sans vergogne. Souvent asociaux, déséquilibrés, psychopathes, égocentriques, ils abusent de l’orgie, des drogues et de l’alcool.

 

Sans pitié mais sans courage ils s’acharnent comme des chiens sur les isolés et les faibles, reculent, fuient et se dispersent devant le nombre et la force. Détestant toute autre organisation que la leur ils font tout pour briser les solidarités et les collectivités, ils attisent les divisions et la haine.

 

Leur credo est l’anarchie la plus crasse, l’individu-roi, le chaos est leur seul maître. Les règles qu’ils édictent pour eux mêmes ne sont là que pour être violées par eux même, en un mot elles ne sont valables que pour entraver les autres. Ils ne les évoquent que rattrapés par la justice pour profiter de sa protection selon leur besoin. Ni égalitaires, ni fraternels ils ne réclament au fond que la liberté de voler.

 

Ils nuisent à toutes sociétés, le mouvement social doit les dégager résolument, c’est une véritable chienlit.

 

lls sont l’oligarchie capitaliste ultra libérale.

 

 

 

Texte d'un de nos Indignés NuitDeboutistes de Nîmes

 

Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 21:39

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 
Loi «travail». Le mouvement se régénère
Kareen Janselme
Lundi, 23 Mai, 2016
L'Humanité

334068 Image 0

AFP
 

Malgré les gestes du gouvernement envers les routiers pour désamorcer le mouvement, l’envoi des forcesde l’ordre pour briser les grèves, la mobilisation continue avec une nouvelle journée d’actions jeudi.

Le mouvement gronde et se régénère… Contrairement à « l’essoufflement » de la mobilisation que croyait constater le premier ministre, les manifestations de jeudi dernier ont rassemblé 400 000 personnes contre la loi travail en France. Soit près du double de manifestants par rapport au mardi précédent. Les organisations professionnelles ont pris le relais des défilés, en bloquant dépôts pétroliers et raffineries. Dans les transports, cheminots, contrôleurs aériens et routiers ont embrayé sur les grèves.

Face aux blocages et opérations escargot des chauffeurs, premier effet et premier recul du gouvernement : le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a promis aux routiers que le calcul de rémunération de leurs heures supplémentaires dérogerait à la règle instituée par la loi travail. Jusqu’ici, les salariés des entreprises de transport routier de marchandises voyaient leurs heures supplémentaires majorées de 25 % puis de 50 %. En valorisant les accords d’entreprise, qui pourront s’imposer aux accords de branche, la loi El Khomri ouvre la porte à une baisse de ces majorations avec pour seule garantie un plancher de 10 %. Dans une profession où les horaires sont à rallonge, la nouvelle loi aurait pour conséquence de réduire de 1 300 euros le salaire d’un roulant travaillant 200 heures par mois, assure Jérôme Vérité, de la CGT. Par écrit, le secrétaire d’État s’est donc engagé à ce que le « dispositif réglementaire, dérogatoire » des routiers ne soit « pas modifié par le projet de loi travail ». En ce sens, le gouvernement va « expertiser s’il est nécessaire de procéder à des ajustements du décret » sur la durée du travail des routiers « afin de clarifier le débat et d’éviter les interprétations qui pourraient donner matière à contestation », a précisé Alain Vidalies.

Les syndicats CGT et FO ont réagi dans un communiqué commun

Le but annoncé de la nouvelle loi travail était de simplifier un droit devenu trop complexe. Or, en multipliant les accords d’entreprise, les juristes et syndicats opposés à la loi ont démontré comment, au contraire, la multiplicité des situations sur le territoire risquait de compliquer la donne. En annonçant une première dérogation de branche à cette loi, qui n’a pas encore été votée, le gouvernement ne clarifie pas grand-chose…

Mais ce premier geste du gouvernement n’a fait que conforter les grévistes dans le bien-fondé de leur lutte. « Les actions ne doivent pas s’arrêter, d’autres dispositifs de la loi sont à combattre, entre autres, les heures de nuit », ont réagi les syndicats CGT et FO dans un communiqué commun. « Cette première avancée pour notre profession doit encourager l’ensemble des salariés à rentrer dans le mouvement, car la victoire est possible et la lutte paie ! » ont-ils prôné. Les barrages filtrant devraient donc perdurer, voire s’amplifier à partir d’aujourd’hui si les assemblées générales de ce matin votent la reconduction.

Malgré les tentatives gouvernementales de briser les grèves en recourant aux forces de l’ordre ce week-end dans plusieurs dépôts de carburant, l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL est toujours déterminée à « amplifier la mobilisation et faire respecter la démocratie ». Forte du renouvellement du mouvement, elle a coché deux nouvelles dates dans son agenda. Une journée nationale de grève, de manifestations et d’actions le 26 mai, soit jeudi prochain. Quand au 14 juin, pour marquer l’ouverture des débats au Sénat, syndicalistes, salariés, citoyens, étudiants, lycéens, privés d’emploi sont invités à rejoindre une grande manifestation nationale à Paris, comme le réclamait le syndicat FO depuis quelques semaines, favorisée par une grève interprofessionnelle sur l’ensemble de l’Hexagone.

L’intersyndicale veut « multiplier d’ici là, sur tout le territoire, des mobilisations sous des formes diversifiées ». Pour impliquer davantage les salariés dans les entreprises mais aussi les agents des administrations, une votation sera organisée sur la loi travail et notamment sur la préservation de la hiérarchie des normes, attaque fondamentale dénoncée par les opposants à la loi. Les organisations de jeunesse organiseront elles aussi une votation dans les établissements universitaires. Un nouveau rendez-vous sera pris pour en exposer les résultats.

 

Manifestation le 14 juin 

L’intersyndicale antiloi travail a annoncé deux nouvelles dates suite au succès de la mobilisation du 19 mai. Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires et de jeunesse, Unef, UNL et FIDL appellent le 26 mai prochain à une journée de grèves, de manifestations et d’actions. Le 14 juin, début des débats au Sénat, la manifestation sera nationale et parisienne renforcée par une journée de grève interprofessionnelle. La CGT appelle les dockers à poursuivre les grèves, notamment les 26 mai et 14 juin, dans les ports après les actions à Nantes-Saint-Nazaire, au Havre et à Lorient la semaine dernière.

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 21:22

 

Source : http://www.liberation.fr

 

Voiture
La Poste va faire passer l’examen du code de la route
Par (mis à jour à )

 

La Poste et SGS vont faire passer l'examen du code de la routeLa Poste et SGS vont faire passer l'examen du code de la route Photo OLIVIER MORIN. AFP

Cette externalisation s’inscrit dans le cadre de la réforme du permis de conduire engagée en juin 2014 dont la visée est d’en réduire les délais.

 

La Poste et le groupe d’inspection et de certification SGS ont obtenu l’agrément de l’Etat pour faire passer l’examen du code de la route à partir du 13 juin, ont annoncé lundi les deux entreprises. A partir de cette date, les candidats au premier examen de France (1,4 million de personnes par an) pourront donc passer leur code dans le bureau d’un conseiller financier de La Poste ou dans un centre de contrôle technique automobile dépendant du groupe SGS.

Cette externalisation s’inscrit dans le cadre de la réforme du permis de conduire engagée en juin 2014 dont la visée est d’en réduire les délais. En confiant la surveillance de l’examen du code à des opérateurs privés et non plus aux inspecteurs du permis de conduire, le gouvernement souhaite que ces derniers se consacrent avant tout à l’épreuve de la conduite.

Service public

La Poste ouvrira neuf centres d’examen le 13 juin, pour une couverture espérée dans l’ensemble des départements à l’automne et l’objectif de 300 centres d’examen à la fin de l’année. SGS proposera 13 sites dans un premier temps, avec un calendrier visant 350 à 400 centres fin 2016. Ces opérateurs se sont notamment engagés à offrir des horaires étendus. Les centres SGS ouvriront ainsi de 8 heures à 19 heures et également le samedi, a indiqué le groupe. A La Poste, les candidats passeront l’examen collectivement - mais jamais plus de 18 personnes simultanément - dans des salles de réunion ou de formation du groupe, ou individuellement dans des bureaux des conseillers financiers mis à disposition.

Cent-soixante agents, qui officieront en plus de leurs missions de facteurs ou guichetiers, ont d’ores et déjà été formés pour accueillir, vérifier l’identité des candidats et surveiller les épreuves. Ce contingent devrait atteindre 400 d’ici la fin de l’été. Chez SGS, 12 personnes, dédiées uniquement à cette tâche, officieront dès le 13 juin pour à terme une trentaine d’examinateurs. Les centres d’examen se trouveront dans les sociétés de contrôle technique du groupe, AutoSécurité et Securitest, ou dans des salles louées.

«C’est un prolongement naturel de notre mission de service public», a expliqué le directeur des nouveaux services de La Poste, Jack Azoulay, en présentant un des deux futurs centres parisiens. «Nous avons tous les actifs pour être un de ces opérateurs à commencer par nos sites postaux, 12 000 bâtiments qui maillent le territoire français», a-t-il souligné.

L’épreuve se passe sur tablette numérique avec des questionnaires composés de manière aléatoire, «ce qui fait qu’en étant assis à côté, on n’aura pas les mêmes questions», souligne Myriam Lemoigne, en charge du projet à La Poste. Ces tablettes seront ensuite connectées aux services du ministère de l’Intérieur, où les épreuves seront corrigées électroniquement. Les résultats seront ensuite communiqués aux opérateurs qui les transmettront aux candidats et à leur auto-école dans un délai de 24 à 48 heures.

Cette externalisation s’accompagne d’une redevance de 30 euros, que les candidats devront payer lors de leur inscription via leur auto-école ou en ligne.

AFP

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 21:16

 

Info reçue par mail

 

 

Bonjour,

Pour info : Alternative Libertaire Gard organise le mercredi 25 mai à 19h à Nîmes (Centre André Malraux,  2 Avenue de Lattre de Tassigny) une réunion-débat sur le thème de : "Quelle alternative au système capitaliste ?".
 
A l'occasion de ce meeting, notre camarade Jacques Dubar (AL Nantes) présentera des pistes de réflexion sur le projet communiste libertaire. 
 
Ci dessous en lien une petite vidéo présentant notre débat.
http://alternativelibertaire.org/?Quelle-alternative-au-systeme
 

 

Face au capitalisme et ses conséquences (guerres, corruption, détournement d’argent, destruction écologique, exploitation et exclusion sociale), doit-on considérer son horizon comme indépassable ?

Ne serait-il pas temps, au contraire, de réfléchir à ce qui serait possible de mettre en place comme système politique et social alternatif ?

Un système qui respecterait l’environnement et ne le détruirait pas.

Un système qui ne pousserait pas dans la misère une majorité de la population, ici en France et plus généralement dans le monde.

Un système enfin qui donnerait à toutes et à tous la dignité de vivre debout et non à genoux.

 

 

 

Table de presse et apéro après le débat seront proposés aux participant-e-s !
 
Salutations libertaires et révolutionnaires !
 
Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 16:05

 

Source ;: http://reporterre.net

 

 

La Nef, une banque coopérative qui pratique la démocratie

23 mai 2016 / Michel Lulek (Silence)
 


 

 

Forte de 37.000 sociétaires — dont 250 actifs — et de 80 salariés, la Nef s’appuie sur la richesse de sa vie coopérative. En élargissant la marge d’action de ses sociétaires, la banque pratique la démocratie dans la gestion des finances.

Depuis novembre 2014, la Nef, banque sous statut de coopérative à capital variable, s’est dotée d’une coordinatrice nationale de vie coopérative. Marie Brandt a ainsi rejoint quatre autres salariés travaillant sur le même sujet, répartis dans les quatre délégations régionales de la société, à Nantes, Paris, Lyon et Toulouse.

À une époque pas si lointaine où la Nef n’était constituée que d’une vingtaine de salariés et d’autant de sociétaires bénévoles actifs, la question ne se posait pas de la même manière. Aujourd’hui, avec 85 salariés et 250 sociétaires bénévoles actifs, il a fallu repenser les choses. « Nous nous sommes beaucoup inspirés de ce que Banca Etica en Italie a mis en place en matière de démocratie, explique Marie Brandt, en particulier de leur organisation qui repose sur des groupes locaux. »

« Des gens très militants et très engagés »

En grossissant, la Nef a donc cherché à développer des échelons très locaux afin de donner aux sociétaires davantage de possibilités d’agir au sein de la banque. Il existe ainsi trente groupes locaux, animés par des sociétaires actifs, qui viennent en appui aux actions de la coopérative (tenir un stand dans un salon ou donner les informations de base sur ce qu’est la Nef aux personnes qui souhaitent la rejoindre), ou qui font remonter des suggestions et des propositions, voire des revendications, auprès du conseil de surveillance. Comme dit Marie Brandt, « la Nef est souvent titillée par ces sociétaires actifs, qui sont des gens très militants et très engagés ».

 

JPEG - 203.3 ko
Les sociétaires votent lors d’une assemblée générale de la Nef.

La Nef a cherché à développer le dynamisme de ces sociétaires actifs (« presque des salariés bis », résume Marie Brandt) en embauchant dans chacune de ses délégations un responsable de vie coopérative. Leur but : « recruter » de nouveaux sociétaires actifs, accompagner les groupes locaux, les former, organiser avec eux des animations en région. Pour rendre cette organisation plus effective, des assemblées de coordinateurs locaux sont régulièrement tenues (une à trois fois par an dans chaque délégation), ainsi que des « confluents » qui réunissent, là encore une à trois fois par an, des sociétaires actifs, et des représentants du conseil de surveillance et de la direction au sein d’une région. De plus, chaque délégation consacre un séminaire annuel à la vie coopérative, en complément du séminaire national.

Dans tous ces lieux, les questions du moment peuvent être débattues. Par exemple, cette année, du fait de l’élargissement de son offre bancaire (livrets pour les particuliers), la Nef se demande si tous ses clients doivent devenir sociétaires — ce n’est actuellement pas le cas. Le point n’est pas résolu et sera porté au vote des sociétaires à la prochaine assemblée générale : si elle débouche sur une masse de sociétaires passifs et inactifs, la décision est-elle pertinente ? Comment concilier les besoins des usagers de la banque à ceux des sociétaires ? De même, des groupes de travail transversaux peuvent se constituer, comme celui qui travaille sur la politique sociale de la Nef. Répondant à une préoccupation de certains sociétaires actifs, il s’est mis en place à leur initiative et rassemble uniquement des sociétaires préoccupés par cette question.

Ces outils participatifs contribuent à fonder la légitimité des décisions

L’assemblée générale annuelle, dont le lieu change chaque année pour essayer de toucher des gens différents à chaque fois, pourrait être un moment de pur formalisme. En mettant en place un processus de préparation qui s’étale sur environ deux mois, la Nef vise à associer aux débats et aux décisions un maximum de sociétaires. En mars et avril se tiennent ainsi des assemblées régionales (il y en a eu quatre en 2015, qui ont réuni 300 personnes), ainsi que des assemblées locales organisées par des sociétaires actifs ; celles-ci sont également ouvertes aux non-sociétaires qui voudraient mieux connaître la Nef, ainsi qu’à ses partenaires locaux. En 2015, il y en a eu 47, qui ont rassemblé plus de 700 personnes. Au total, plus de 1.000 personnes ont ainsi participé activement au processus de préparation de l’assemblée générale...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source ;: http://reporterre.net

Source et photos : Article transmis amicalement à Reporterre par Silence.

 

Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 15:24

 

Source : http://reporterre.net

 

 

En crise, Monsanto pourrait fusionner avec Bayer

21 mai 2016 / Lorène Lavocat (Reporterre)
 


 

Annoncées jeudi, les négociations de fusion entre Monsanto et l’allemand Bayer constituent une étape supplémentaire dans la course au gigantisme des agro-industriels. Objectif pour ces mastodontes : amortir les coûts de recherche sur les biotechnologies, concentrer les brevets et, in fine, maîtriser l’ensemble de la filière. En face, la dépendance des paysans et des pays s’accroît.

La marche mondiale contre Monsanto devra peut-être bientôt changer de nom. Car le leader des semences OGM pourrait bientôt être racheté par le chimiste allemand Bayer. Jeudi 19 mai, ce dernier a ainsi annoncé mener des discussions avec la firme étasunienne à propos d’une fusion. « Les dirigeants de Bayer ont récemment rencontré les responsables de Monsanto pour discuter en privé d’une acquisition négociée de l’entreprise », a indiqué le groupe allemand dans un communiqué. Une offre de 35 milliards d’euros, « actuellement étudiée » par Monsanto, le fabriquant du Roundup. Si elles fusionnaient, les deux firmes formeraient un géant de l’agro-industrie.

Avec une capitalisation boursière de plus de 80 milliards d’euros et 18 % du marché, Bayer est le numéro deux mondial de l’agrochimie, juste derrière Syngenta. Monsanto, qui pèse quelque 37,5 milliards d’euros en Bourse, est le leader des semences avec 26 % du marché. « Face aux difficultés économiques et à une réglementation de plus en plus contraignante, la fusion apparaît comme la solution pour les entreprises comme Monsanto », analyse Stéphane Lemarié, économiste à l’Institut national de recherche agronomique (Inra) de Grenoble. Depuis un an, la multinationale, basée dans l’État du Missouri, accumule en effet les revers. Baisse du prix des matières premières agricoles, pression citoyenne contre son herbicide phare, le Roundup, contestation de sa suprématie en Inde. Le groupe a ainsi perdu presque un tiers de sa valeur boursière en une année... et annoncé la suppression de 3.600 postes d’ici 2018.

Les deux tiers du marché mondial des semences commerciales contrôlés par dix sociétés 

Ce rapprochement s’inscrit dans un mouvement de concentration sans précédent dans le secteur de l’agrochimie. Après l’annonce de la fusion en décembre 2015 de Dow Chemical et Dupont, puis le rachat du suisse Syngenta par le chinois ChemChina en février dernier, c’est donc au tour de Bayer et de Monsanto de s’allier. « Depuis la fin des années 1990, on assiste à un important mouvement de consolidation, avec notamment une intégration croissante entre les activités de la semence et de l’agrochimie », observe Stéphane Lemarié. Ainsi, d’après l’ONG Swissaid, les deux tiers du marché mondial des semences commerciales sont aujourd’hui contrôlés par dix sociétés seulement. Et six compagnies de pesticides dominent les trois quarts du marché, selon le groupe de recherche indépendant ETC.

 

PNG - 94.1 ko
Parts de marché des principaux semenciers (4 pour la betterave, 5 pour les autres produits) dans l’Union européenne en 2012-2013 pour - de haut en bas - le maïs, la betterave sucrière et les légumes.

Un phénomène que l’économiste explique par le développement des biotechnologies — OGM en premier lieu : « Pour amortir des coûts de recherche élevés et s’adapter aux réglementations contraignantes, mieux vaut être gros. » Autre facteur de concentration : l’essor des brevets. « Une innovation dans le domaine des biotechnologies, par exemple sur un caractère OGM, peut reposer sur un nombre important de brevets qui ne sont pas nécessairement détenus par les mêmes firmes, explique Stéphane Lemarié. D’une façon générale, l’accès au brevet d’une autre firme peut se faire soit par un contrat de licence, soit par l’acquisition de cette autre firme. » Ainsi, les gros groupes ont peu à peu racheté tous leurs petits concurrents. « Le brevet est une arme économique redoutable », estime Émilie Lapprand, du réseau Semences paysannes. « Plus une entreprise possède de brevets, plus elle contrôle le marché. » D’après une étude des eurodéputés écologistes, « l’immense majorité des brevets sur les biotechnologies est détenue par quatre firmes : Monsanto, Dupont, Syngenta et Bayer ».

Réunir les activités semencières et agrochimiques — voire les activités de conseil et d’équipement — permet aussi aux multinationales de vendre aux agriculteurs des « paquets » : semences + engrais + pesticides + conseil. C’est la stratégie de Monsanto avec le Roundup associé aux OGM rendus résistants à l’herbicide. « En maîtrisant l’ensemble de la filière, les firmes dictent aux paysans quoi faire et comment le faire, et petit à petit, notre autonomie disparaît », observe Guy Kastler, éleveur et membre de la Confédération paysanne.

« Imposer leur loi au détriment de la souveraineté populaire » ...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 15:06

 

Source : http://oceans.greenpeace.fr

 

 

Action sur l’usine Petit Navire de Douarnenez

 

 

Depuis 6h50 ce matin, 25 activistes de Greenpeace bloquent l’usine Petit Navire pour dénoncer les méthodes de pêche du numéro un français du thon en boite. Des militants juchés à une dizaine de mètre de hauteur ont entrepris de repeindre la façade de l’usine tandis que seize d’entre eux, enchainés à des boites de thon géantes, bloquent l’accès aux camions de livraison.

 

7h : seize militants forment une chaîne humaine pour bloquer l'accès à l'usine de Petit Navire

Seize militants forment une chaîne humaine pour bloquer l’accès à l’usine de Petit Navire / © Greenpeace

 

Depuis 5 semaines, un des bateaux de Greenpeace, l’Esperanza, navigue dans l’océan Indien pour récupérer tous les DCP qu’il croise. La majorité d’entre eux ont été déployés par des fournisseurs de Petit Navire et Thai Union. Plus de 100 000 personnes ont déjà interpellé directement Petit Navire sur ses méthodes de pêche et samedi dernier, les groupes locaux de Greenpeace sont allés sensibiliser les consommateurs dans des supermarchés.

Aujourd’hui, nous interrompons la chaine d’approvisionnement de cette usine propriété de Thai Union : nous sommes déterminés à dénoncer ses pratiques de pêche et à empêcher cette entreprise de persévérer dans la destruction des océans, depuis les zones de pêche, jusqu’aux rayons des supermarchés, en passant par les sites de production et d’export.

Alors que plusieurs marques de thon en boite ont commencé à modifier leurs pratiques, Petit Navire refuse d’évoluer et reste l’un des plus mauvais élèves des marques présentes sur le marché hexagonal.
 

 

 

Suivez l’action en direct

 

Usine bloquée : check
Logo repeint : check
A vous de jouer @petitnavire!

 

Douarnenez. Greenpeace relooke l'enseigne Petit Navire http://dlvr.it/LNJ5DS 

 

Du greenwashing chez @petitnavire ?
Ça c'était avant le passage de nos militants...

 

 

Blocage de l'usine Petit Navire de Douarnenez. Stop à la pêche destructrice.

 

 

France Info

‎@franceinfo

A bord du bateau de @Greenpeace qui chasse les dispositifs de concentration de poisson
Reportage @arianegriesselhttp://bit.ly/1NG7aWi 

 

Les rayons de supermarchés vidés des boîtes de thon Petit Navire

Samedi 21 mai, nous avons nettoyé les rayons de supermarchés des boîtes de thon de Petit Navire.

Dans quinze villes de France, pendant plus 100 heures, nos militants ont pris dans leurs filets des milliers de boîtes de thon afin de dénoncer symboliquement l’utilisation massive des dispositifs de concentration de poisson (DCP) par la marque.

Un grand merci à tous les bénévoles qui ont donné de leur temps pour rendre possible cette action !

 

 

 

Et si vous ne vous représentez pas bien un dispositif de concentration de poisson, ces images provenant d’un lanceur d’alerte vous montreront la réalité des DCP en mer.

 

 

 

Source : http://oceans.greenpeace.fr

 

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 14:53

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Pourquoi et où y a-t-il une pénurie d'essence ?

Les blocages de dépôts de carburant et de raffineries qui se propagent depuis une semaine expliquent la pénurie totale ou partielle qui touche quelque 1.600 stations-service ce lundi 23 mai. En ligne de mire des grévistes : la loi Travail de Myriam El Khomri.
 
La consommation de carburant a triplé ces derniers jours dans certaines stations essence. - Sipa
Six raffineries touchées sur huit

L'action des grévistes, initiée en début de semaine dernière par des routiers grévistes puis relayée par des salariés du secteur pétrolier, a porté ses fruits : moins d'une semaine plus tard, sur les huit raffineries que compte le pays, six ne font plus sortir de carburant.

Cinq de ces huit raffineries sont "à l'arrêt ou en cours d'arrêt" ce lundi 23 mai, précise-t-on à la CGT : il s'agit de celles de Total à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), Feyzin (métropole de Lyon) et Provence-la-Mède (Bouches-du-Rhône), ainsi que la raffinerie Petroineos de la Laréva, à Martigues (Bouches-du-Rhône). La raffinerie Total de Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) n'est quant à elle pas à l'arrêt mais une "grève reconduite de 72 heures" en empêche "toute sortie de produits pétroliers". Conséquence : "Seules deux raffineries Esso continuent de marcher : celle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celle de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime)", a indiqué Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT.

Quant aux dépôts de carburant, une dizaine sont actuellement bloqués sur les 78 répartis sur le territoire. Plusieurs centaines de militants CGT bloquent ainsi depuis la nuit de dimanche à ce lundi celui de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

 

1.600 stations essence touchées sur 12.000

En se propageant sur l'ensemble du territoire, ces blocages contraignent le réapprovisionnement des stations-essence dans ces régions. "Sur 12.000 stations-service en France, seules 816 sont en rupture de stock total, et 800 sont en rupture partielle," a compté ce lundi matin sur Europe 1 le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. Ce qui fait "moins de 20%" de l'ensemble des stations du territoire, avait-il souligné dimanche sur RTL, "certes concentrées dans certaines régions".

Les Hauts-de-France et la Normandie sont les régions les plus touchées par la pénurie de carburant. Selon la société exploitatrice d'Esso, près de 10% des stations du groupe sont en rupture totale d'essences et 23% de gazole. Dans l'Oise, la Seine-Maritime et la Somme, "quasiment 100%" des stations ne proposent plus de gazole, explique le porte-parole du groupe.

En Ile-de-France aussi, la situation est précaire : 76 stations sont ainsi en rupture totale ou partielle, rien que pour le groupe Total. Des difficultés qui se concentrent dans l'Ouest parisien (Hauts-de-Seine et Yvelines).

 

 

Le comparateur de prix à la pompe publie une carte en direct de la pénurie :

 

Face au risque plus élevé dans ces territoires, les préfectures ont pris des dispositions préventives. En Ille-et-Vilaine, Côtes d'Armor, Finistère, Orne, Loire-Atlantique, Vendée, Mayenne et l'Eure, des arrêtés limitent le volume maximal de carburant pour les véhicules légers à 20 ou 30 litres. Et à un volume maximal de 40 ou 50 litres pour les poids lourds. Les préfectures de Seine-Maritime, Calvados, Nord, Somme et Pas-de-Calais ont interdit pour leur part le stockage de carburant dans des bidons.

 

 Le gouvernement conteste le risque de pénurie

Alain Vidalies martèle qu'il n'y a "pas de risque de pénurie" de carburant "pour la semaine" dans les stations françaises, appelant les automobilistes à ne pas céder à la "panique". Une pénurie que ces derniers vivent pourtant déjà par milliers. Inquiets d'un futur manque de carburant, les automobilistes se sont précipités ces derniers jours à la pompe, amplifiant le phénomène. Certaines stations ont ainsi enregistré une consommation "trois fois supérieure à la moyenne", selon Laurent Michel, directeur général de l'Energie et du Climat.

Interrogé sur le risque de pénurie, le secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT a qualifié de "virtuels" les "90 jours de stocks stratégiques" avancés par le secrétaire d'État aux Transports. "Ces stocks sont très fluctuants, ils sont situés dans les raffineries pour la plupart et donc à partir du moment où elles ne sont pas accessibles, ça devient difficile", a-t-il rappelé… Et le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, appelle depuis ce week-end à "généraliser la grève".

 

 Le ton monte autour de la loi Travail

Le mouvement de grève a commencé le 17 mai, une semaine après que la loi Travail est passée en force en première lecture à l'Assemblée, Manuel Valls ayant utilisé l'arme constitutionnelle du 49-3. Et le ton est encore monté ce lundi 23 mai. Le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, a déploré que le gouvernement choisisse "de bomber le torse, (de) gonfler les muscles" au lieu d'être à "l'écoute de ceux qui ne sont pas contents". Michel Sapin lui a répliqué en fustigeant "une CGT, pour des raisons souvent internes, qui s'est extraordinairement durcie et qui n'est que dans la protestation et qui n'est plus du tout dans le dialogue". S'il est "légitime de protester contre un texte de loi ou de défendre (...) un certain nombre de revendications", "il y a un moment donné (...) où on passe à l'illégitime", a jugé Michel Sapin. Aussi, a-t-il ajouté, de tels mouvements n'auront "évidemment pas la moindre indulgence de la part du gouvernement", qui utilisera "tous les instruments qui sont dans (ses) mains" pour faire "en sorte que ça se débloque"…

Des propos qui font écho aux menaces de Manuel Valls dès la semaine dernière.

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

                                                                               ************************

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com
 
 
Arrêt sur images
Pénurie d’essence et nouveaux médias

 

Initialement publié sur Arretsurimages.net

 

 

Habituellement utilisée pour trouver les carburants les moins chers, l’application Essence recense depuis quelques jours les stations à sec, et les stations semi à sec.

 
 
 

Fut un temps où, en situation de blocage des raffineries, l’information se limitait à quelques postures bien rodées. Le gouvernement affirmait sa détermination à ne pas laisser s’installer la pénurie (d’ailleurs, il n’y avait jamais, il n’y aurait jamais de pénurie, aussi vrai que le gouvernement gouvernait).

Les bloqueurs, quand on voulait bien les écouter, faisaient part de leur détermination. Enfin, le « Français à la pompe » (car le vrai Français est toujours à la pompe. Il n’est jamais salarié, ouvrier, chômeur, rmiste. Il est à la pompe) trouvait que ça commençait à bien faire, même si les bloqueurs avaient leurs raisons.

Quand aux médias, ils godillaient savamment entre reportages dramatisants (au risque d’accentuer les approvisionnements de panique, et donc les pénuries) et prudence (au risque d’être accusés de faire le jeu du gouvernement en niant les pénuries).

Carte interactive

Données concernant 1 567 stations fournies en temps réel par la communauté de l’application Essence
Données concernant 1 567 stations fournies en temps réel par la communauté de l »application Essence - Capture d’écran
 

En quelques années, le numérique a fait valdinguer ce bal des postures. Place à sa majesté, le data. Et plus particulièrement à une application, Essence. Habituellement utilisée pour trouver les carburants les moins chers, cette application, qui revendique 500 000 utilisateurs mensuels, recense depuis quelques jours les stations à sec, et les stations semi à sec.

Pas de blabla, pas de postures, juste une carte, mise à jour en temps réel par les utilisateurs de la « communauté », sur laquelle s’inscrivent les stations, et leur état d’approvisionnement. Logiquement, toute la presse en ligne s’est empressée d’embedder la carte.

Le gouvernement peut continuer à s’époumoner sur le thème « il n’y aura pas de pénurie », sa voix, face à la vérité implacable du data, parvient désormais de loin, de très loin, d’un autre siècle, comme le signalait ce matin Dominique Seux, sur France Inter. Entre anciens et nouveaux médias, le match n’aura pas lieu. Il est plié avant d’avoir été joué.

 

 

Très bien. Mais cette application – excellente idée en situation d’approvisionnement normal lorsqu’elle ne sert « que » de comparateur de prix – est-elle fiable en situation de pénurie  ? Croit-on que les automobilistes qui ont découvert une station miraculeusement approvisionnée vont s’empresser de la signaler à la communauté, au risque qu’elle se retrouve à sec quelques heures plus tard  ?

Ce sera un match intéressant entre nouvelles technologies et comportements ancestraux. Et que pourraient, éventuellement, arbitrer les reporters des vieux médias, qui retrouveraient là un rôle...

Initialement publié sur Arretsurimages.net
http://www.arretsurimages.net
 
 
 
Source : http://rue89.nouvelobs.com
 
 
Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 14:38

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Néolibéralisme

Salaire amputé, logement indécent et droits bafoués : bienvenue dans la vie d’un travailleur détaché

par

 

 

 

Vingt ans après la directive européenne sur le détachement des travailleurs, la pratique est devenue courante au sein de l’Union européenne, en particulier dans le secteur du bâtiment. Les travailleurs polonais y représentent l’un des plus gros contingents de salariés détachés. Ces travailleurs migrants, condamnés à passer une grande partie de leur temps à distance de leur foyer, sont-ils les principaux bénéficiaires du système ? Rien n’est moins sûr, tant la face cachée du marché du travail européen révèle le chemin de croix vécu par ces travailleurs hyper-flexibles. Témoignage de Piotr, grutier polonais, réalisé en partenariat avec le magazine Hesamag, consacré à la santé et à la sécurité au travail.

Depuis 1996, les entreprises de l’Union européenne (UE) peuvent faire appel aux salariés d’un autre État-membre sous le statut de « travailleur détaché », aux conditions sociales du pays d’origine. Une aubaine pour les employeurs, qui peuvent faire venir des Polonais, des Bulgares ou des Roumains, pour des salaires bien moindres que ce qu’ils devraient payer à des Français, des Belges ou des Allemands. Un piège pour les travailleurs, mis en concurrence les uns avec les autres à l’échelle du continent tout entier. L’UE promet de réformer ce statut depuis des années pour lutter contre le dumping social généralisé qu’il permet. Pour l’instant, en vain. Une nouvelle initiative de la Commission européenne veut imposer l’égalité de salaires entre travailleurs locaux et détachés. Pour quels résultats quand sur le terrain, les travailleurs détachés sont des ouvriers nomades envoyés dans un pays dont ils ne connaissent pas la langue, sans représentation syndicale, et qui doivent souvent réclamer pour être payés ?

Au sein de l’UE, la Pologne fait partie des États qui exportent le plus de travailleurs détachés. En 2013, le pays a envoyé plus de 260 000 ouvriers dans les autres États-membres de l’Union [1]. Les salariés polonais sont notamment très nombreux dans le secteur de la construction, particulièrement friand d’un statut qui autorise de substantielles économies salariales. Ils seraient 200 000 à œuvrer sur les chantiers allemands, suédois, belges, français… dont les trois quarts sous le statut de travailleur détaché [2]

 

De Bagdad à Francfort, itinéraire d’un travailleur détaché

Piotr, un grutier de 60 ans, fait partie de ces travailleurs nomades. Il vit dans une ville moyenne du nord-est de la Pologne. Mais une partie de l’année seulement, car il ne travaille qu’à l’étranger. « En Pologne, dans mon domaine, les salaires ne suffisent pas pour survivre », explique l’ouvrier. C’est à Bagdad, en 1982, que Piotr s’exile pour la première fois. Avec la fin du régime communiste en Pologne, l’ouverture au marché commun et la création du statut de travailleur détaché, il officie ensuite en Europe de l’Ouest.

Jusqu’à une période récente, Piotr manœuvrait surtout sa grue sur des chantiers allemands. Par exemple à Francfort, sur la construction du siège de la Banque centrale européenne (BCE), ou du gratte-ciel emblématique de la Main-Tower. En Allemagne, le nombre de travailleurs détachés dans la construction n’a cessé d’augmenter ces dernières années. La caisse d’assurance sociale allemande du BTP en a enregistré 57 000 en 2010, 89 000 en 2013, plus de 98 000 en 2014. Parmi eux, 26 000 Polonais, plus de 10 000 Roumains, et 9 500 Hongrois [3].

 

Toucher son salaire, une vraie galère

Plus récemment, Piotr a travaillé en Suède et en Belgique. Il revient d’un chantier de quatre mois près d’Anvers, pour la construction d’une maison de retraite. « Une fois de plus, je me suis fait arnaquer, déplore le grutier. Chaque mois, ils sous-estimaient le nombre d’heures travaillées. Sur le paiement des salaires, il faut toujours se battre. Et en fin de compte, on reçoit toujours moins que prévu. » Mais les abus ne s’arrêtent pas aux montants des salaires. « Sur un contrat en Belgique, nous étions même payés en zlotys polonais ! Pour acheter ce dont nous avions besoin sur place, nous devions changer nos zlotys en euros. »

Question logement, ça n’est pas mieux. « Il y avait des souris, des champignons sur les murs. » Qu’à cela ne tienne, son employeur, qui est toujours une entreprise polonaise, a réclamé 250 euros de loyer à Piotr et à ses collègues, qui devaient aussi payer leur transport vers le chantier. « Souvent, nous sommes deux ou trois par chambre, parfois plus, décrit-il. Une fois, en Belgique, nous étions logés dans un foyer qui n’était pas terminé. Nous respirions les produits chimiques du chantier. » En Allemagne, Piotr raconte avoir connu des conditions d’hébergement encore plus indignes. Des contrôles sur les logements des travailleurs détachés ? Il n’en a jamais vu.

 

Du salariat détaché à l’auto-entrepreneuriat forcé

Dans le secteur allemand de la construction, 90 % des salariés détachés sont embauchés pour des missions de moins de six mois. Piotr ne fait pas exception à la règle. « Pour les conducteurs de grue, il y a toujours du travail », précise-t-il. Mais la précarité s’accroit. Sur l’un de ses derniers chantiers, Piotr n’avait même plus le statut de salarié détaché, mais celui de travailleur indépendant. Il a dû créer sa propre entreprise, enregistrée en Pologne, dont il est l’unique associé et employé. « On voit ce nouveau modèle se répandre en Allemagne aussi », déplore Ilona Jocher, conseillère à Francfort de l’Association européenne des travailleurs migrants et du programme syndical Faire Mobilität, qui vient en aide aux travailleurs migrants d’Europe de l’Est.

« Les employeurs attirent les gens avec des annonces sur lesquelles ils promettent un emploi. Mais quand les travailleurs arrivent en Allemagne, ils leur disent “Si tu veux travailler pour moi, tu dois créer ta propre entreprise”. Comme ça, ils ne paient aucune cotisation sociale. » Lorsqu’il travaille comme auto-entrepreneur, Piotr doit payer lui-même ses cotisations en Pologne. Pour seize euros de l’heure gagnés sur un chantier, il doit en reverser une bonne partie. Et là encore, il faut se battre pour se faire payer. « Il faut que j’envoie les factures, et que j’insiste, toujours. C’est beaucoup d’énergie. Alors parfois, je laisse tomber. »

 

Dans les méandres de la sous-traitance

Ce type d’emploi nomade, temporaire, sur des statuts toujours plus précaires, empêche toute forme d’organisation collective de ces travailleurs migrants du bâtiment. Sur chaque nouveau chantier, Piotr se retrouve avec des collègues différents. « Ce ne sont jamais les mêmes. Beaucoup viennent de villages reculés. Ils ne savent pas forcément qu’on les arnaque, ne se défendent pas », regrette le Polonais. « Pour des Roumains ou des Bulgares, par exemple, un montant de 500 euros est déjà énorme, vu le coût de la vie dans leur pays. Alors ils ne réclament pas forcément, même s’ils devraient être payés bien plus », témoigne Ilona Jocher. Piotr, lui, se bat. Il est en procédure judiciaire en Pologne, avec un ancien employeur qui devait le payer neuf euros de l’heure, mais ne lui en a versé que quatre.

Pour ne rien arranger, dans la construction, les entreprises sous-traitent en cascade. « L’entreprise qui gère le chantier sous-traite à une autre, qui sous-traite à une autre, qui sous-traite à une autre, explique Ilona Jocher. Celle qui est au sommet de la chaîne gagne de l’argent. Mais les travailleurs détachés, à l’autre bout, n’en voient pas la couleur. Alors, ils viennent nous voir. Malheureusement, les entreprises sous-traitantes disparaissent parfois de la circulation. Et en cas de procédure, même si les travailleurs obtiennent souvent justice, les entreprises font appel. Avant d’être indemnisé, il faut parfois des mois, voire des années. »

 

À 60 ans, pas de retraite en vue

Pour un travailleur détaché, le temps passé loin de sa famille peut paraître une éternité. « Parfois, quand il n’y a pas de jours fériés, comme je suis le seul conducteur de grue sur le chantier, je dois travailler trois ou quatre mois de suite sans pouvoir rentrer chez moi », témoigne Piotr. Le grutier n’a pas non plus beaucoup de contact avec la population du pays d’accueil, quel qu’il soit. Après dix ans passés sur les chantiers allemands, il n’a jamais eu l’occasion d’en apprendre la langue. « Je travaille toujours avec des firmes polonaises. Ce que je sais de l’allemand, je l’ai appris tout seul. Ce sont quelques phrases du quotidien, et un peu de vocabulaire du chantier. »

Pourquoi, alors, continuer cette vie de travailleur migrant, exposé à toutes les arnaques et à des conditions de travail si précaires ? Piotr refuse de dire combien il gagne en moyenne par mois. Mais assure que sans le salaire de son épouse, laborantine dans un hôpital en Pologne, le couple ne s’en sortirait pas. Quant à la retraite, il va falloir attendre. En principe, il y a droit. Mais sa pension ne suffirait pas. Sa carrière est entrecoupée de périodes considérées comme non travaillées : des périodes sans emploi entre deux chantiers, d’autres pour lesquelles certains employeurs ne l’ont tout simplement pas payé, ou n’ont pas versé les cotisations pour sa pension. « Alors, je continue », conclut le grutier.

Rachel Knaebel

 

Cet article a été réalisé en partenariat avec le magazine Hesamag, consacré à la santé et à la sécurité au travail et édité en français et en anglais par l’Institut syndical européen. A commander ici (le premier numéro commandé est gratuit).

Partager cet article
Repost0
23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 14:27

 

Info reçue par mail

 

 

"COMME DES LIONS" LA LUTTE DE PSA AULNAY À NÎMES

 

 

 

Lundi 23 mai 2016 à 19h30, foyer Maurice Albaric à Nîmes, Ensemble ! Gard organise la projection du film "Comme des lions" en présence de Philippe Jullien, secrétaire du syndicat CGT de PSA Aulnay

 

 

 

Entrée libre (libre participation aux frais)

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22