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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 11:00

 

 

Source :  zad.nadir.org

 

 

Infos du 28 juillet au 3 août

lundi 28 juillet 2014, par zadist

 

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les 2-3 jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel. écoutez les nouvelles transmises par radio klaxon en streaming.

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone, contactez-nous ! sur le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01.


ZAD AntiRep NDDL
Actuellement deux personnes sont en prison suite à la manif’ du 22 février : Engué purge une peine de 1 an, puis Simon de 4 mois.
Pour leur écrire du courrier ou les soutenir financièrement, contactez le Comité de Soutien aux Inculpé-e-s à l’adresse suivante : Le Gué - 44220 Couëron.
Pour plus de précisions, lire l’article Comment soutenir les camarades incarcérés.

Pas de rassemblement prévu devant le tribunal de Nantes cette semaine ...
ce qui n’empêche pas d’être solidaire avec celleux qui font face à la justice et la police !


Appel à matos et connaissances

- Nos potagers regorgent de courgettes. Comme on a pas envie des les perdre, on voudrait pouvoir les transformer en revigorante soupes que l’on pourra apprécier avec délices à l’automne et pourquoi pas jusqu’à l’hiver si on en fait assez. Mais pour ça on a besoin de contenant :
Si vous avez des bocaux qui trainent dans votre grenier, placard ou cave, si vous êtes gros-se consommateur-trice de jus de fruits (ceux dans une bouteille en verre à ouverture large) et que vous ne réutilisez pas les bouteilles, vous pouvez nous les apporter aux Fosses noires ou au Dôme (au fond du champ Rouge et Noir à gauche de la grande serre), on sera ravi des le remplir !

- On est quelques-un-e-s à avoir aussi envie de nous lancer dans l’aventure de "Fabrique tes pâtes toi même", si vous savez où on peut trouver du matériel pour faire ça en moyenne quantité et surtout si vous avez déjà mis en place des installations pour faire du séchage Do It Yourself et que vous avez envie de partager ça, bienvenue également au Dôme ou aux Fosses Noires.

- à la Wardine, l’aménagement de la salle polyvalente va commencer : si vous avez des miroirs, de quoi faire une piste de danse ou d’autres trucs utiles comme ça, n’hésitez pas !


Dimanche 3 août

La vélokaravanne a repris la route après une virée sur Nantes : , la horde de pirates surgie de Libertalia est repartie aussi, le cabaret installé pour cette fin de semaine au 100 noms doit être sur le départ aussi... il en viendra certainement d’autres ...
ça fait plaisir de croiser ici toutes ces énergies et personnes ... on leur souhaite plein de nouvelles aventures !

Samedi 2 août

- [AntiRep] Appel à soutien devant le TGI de nantes lundi 4 août.

un peu de lecture
- des nouvelles du projet de LGV Lyon-Turin

- un texte qui circule par ici, pour engager des discussions : De la ZAD aux Communaux ? Quelques pistes à explorer pour aller plus loin ...
- un compte-rendu d’une des discussions du forum intercomités du 5 juillet à lire ici au sujet de l"après-aéroport"

Vendredi 1 août

- URGENT squat de la moutonnerie : Ce vendredi 1er à Nantes au matin à 6h30 les keufs ont encerclés et pris les identités des personnes qui occupaient la place devant la Préfecture suite à l’expulsion du squat de la Moutonnerie. Les camarades ont été virés violemment de la préfecture. 9 pers. ont été arrêtées (dont 8 sans-papiers). RDV au Gasprom (24 rue Fouré à Nantes) dès maintenant (10h) pour s’organiser.
Vers 11h, les gendarmes sont passés au GASPROM mais sans mandat ils ont dû repartir. Besoin de soutien !!! Plus d’information sur la situation de tout evenement autour de cette répression a nantes sur indymedia.

Jeudi 31 juillet

À partir de demain, les 1, 2 et 3 août : 3 nuits de projection en plein air sur la ZAD

- 9h : le squat de la Moutonnerie à Nantes s’est fait expulsé hier. Les occupant-e-s exuplsé-e-s, dont beaucoup de migrant-e-s occupent la place du Pont Morand (devant la préfecture) et appellent à soutien.

Mercredi 30 juillet

URGENT : Une centaine de gens refugé dans le squat de la moutonnerie a Nantes ont été expulsée se matin sans la présence d’un huissier et sans avertissement. On a pas plus de nouvelle mais on peut bien s’imaginer que tout solidarité et soutiens sur place sont bien venu. Dans presse océans ils indiquent que le squat a partiellement ete détruit.

RDV a l’arrêt de tram du moutonnerie

Mardi 29 juillet

- L’armée US admet dépenser des millions dans l’étude de la manipulation des réseaux sociaux. Attention, si vous cliquez sur ce lien vous allez peut-être être fiché comme un dangereux terroriste par nos chères polices secrètes ! La volonté de contrôle s’étend jusqu’au militant-e-s pour la création de pistes cyclables... Big brother se porte bien, merci !

Lundi 28 juillet

- Le rideau de fer de l’agence de Vinci en centre-ville de Nantes vient d’être repeinte en vert... puisque la Métropole veut tout repeindre en vert, de l’asphalte du centre ville au béton de son projet d’aéroport, des inconnu-e-s inspiré-e-s sont venuEs faire éclabousser sa ligne verte sur les locaux de Vinci...

Jolie contribution au voyage à Nantes ! Texte de revendication et photos ici

- Mise a jours de l’appel pour les libertés publiques pour le rassemblement de 20 septembre a nantes

- [Calais] Appel solennel et sans frontière à venir défendre le fort Galloo à Calais && Soutien à l’occupation de Galou - du 26 juillet au 6 août - calais et partout ailleurs

- [Testet] nouvelles lettres aux déboiseurs + une appel a réoccupation de la forêt sivens (voir les liens dans l’article)

- Ici une conférence de ’pas sage en sein’ par une personne de https://www.nsa-observer.net/ qui parle de les programmes de la NSA et autre agence dans le monde qui nous observent, fouillent et ramassent nos donnée ou même voir nous hack. ATTENTION cette vidéo peut vous rendre encore plus paranoïaque, mais se sont des infos sur laquelle chaque camarades devrais être consciente.

 

lien ici

 


 

Documents joints

 

 

 

Source :  zad.nadir.org

 

 

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 21:49

 

Source : gard.demosphere.eu

 

Première rencontre publique à Nîmes autour du Revenu de Base

samedi 2 août, 18:00

Le Prolé, à Nîmes

 

Rencontre conviviale autour du Revenu de base inconditionnel

 

L'éventualité d'un revenu versé inconditionnellement à chaque citoyen intègre peu à peu le débat public. Ainsi, à l'occasion des élections européennes de nombreux partis politiques s'en sont emparé et de nombreuses publications (thèses, rapports, essais) ont été relayées par la presse.

Progrès technologique, robotisation des tâches, économie du partage, dématérialisation des échanges mais aussi mise en concurrence des travailleurs au sein d'une société toujours plus globalisée (délocalisation, dumping social...) : autant d'éléments qui remettent en cause les structures de notre société fondée sur le travail.

D'ailleurs de plus en plus d'emplois disparaissent et l'intermittence comme le temps partiel deviennent la règle. Mais alors quelles solutions apporter face au chômage et à ses corollaires : précarité et exclusion ? Le retour de la croissance économique, invoquée éternellement par les responsables politiques, n'est toujours pas au rendez-vous. Par ailleurs dans un monde dont les ressources énergétiques sont de plus en plus en rares, pouvons-nous miser sur les mêmes solutions que par le passé ?

Aussi nous, membres du MFRB/Mouvement Français pour un Revenu de base, nous vous invitons à venir discuter de toutes ces questions. Parce que rares sont les occasions de se réunir et de débattre retrouvez-nous le samedi 02 août à 18h au bar le Prolé, 20 rue Jean Reboul à Nîmes.

Pour plus d'informations sur le revenu de base vous pouvez consulter le site du Mouvement français pour un Revenu de base sur revenudebase.info

Le Monde Diplomatique propose également des références intéressantes en matière de bibliographie et de sites web : http://splashurl.com/k3ngoaz

Enfin la bande-annonce du film Un revenu pour la vie par Michaël Le Sauce du collectif Les Zooms Verts : http://splashurl.com/mh6cvqx

 

 

 

Photo de couverture

 

 

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 21:45

 

Source : www.agoravox.fr

 

TAFTA inacceptable servilité de François Hollande aux multinationales ?…
par Daniel MARTIN (son site)
lundi 28 juillet 2014

 

« …Même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave… ». Condorcet

 

« Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu'il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations » C’est à croire que lorsque, au cours d’une visite officielle aux USA, François HOLLANDE faisait cette déclaration lors d'une conférence de presse commune avec OBAMA, il avait la citation de CONDORCET à l’esprit. En misant sur l’ignorance des populations concernant le traité commercial transatlantique (TAFTA) pour éviter qu’elles ne se ‘’cabrent’’, il se pose en larbin des multinationales qui poussent à la libéralisation des échanges avec les Etats-Unis. En souhaitant publiquement une accélération des discussions qui se déroulent, d’ailleurs dans l’opacité la plus totale pour étouffer la critique qui monte, il trahit ainsi les Français et leurs intérêts.

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Opacité totale, mais n’est-ce pas une chose courante pour ce type de négociations ?

Pour justifier cette opacité, François HOLLANDE (comme d’autres chefs d’Etat) prétend que la commission Européenne est comme dans une partie de poker, elle ne tient pas à dévoiler ses cartes pour ne pas informer son partenaire et néanmoins concurrent dans la négociation…Soyons sérieux, avec les moyens dont disposent les USA si on se réfère aux révélations d’Edouard SNOWDEN, concernant l’espionnage de la commission Européenne et des principaux dirigeants Européens, Ils sont bien informés des cartes des négociateurs Européens et du coup les raisons de cette opacité d’une négociation à huit clos ne tient pas. Pas plus d’ailleurs que de se retrancher derrière le Parlement qui aura à s’exprimer sur le Grand Marché Transatlantique et qu’il pourra éventuellement bloquer TAFTA…Ce qui est vrai, mais malgré une forte opposition d’un nombre important de nouveaux parlementaires Européens, la majorité est Sociale Démocrate et de Droite dominée par le parti populaire Européen, ceux la même dont les gouvernants de leurs pays respectifs ont imposé ce type de négociations, tant dans la forme que sur le fond. On peut difficilement imaginer qu’une fronde généralisée des parlementaires Européens, PS - Sociaux démocrates et UMP - parti populaire, débouche sur une jacquerie contre le traité final et la décision des chefs d’Etat membres, par ailleurs, de l’une ou de l’autre de ces formations politiques qui l’auront agréé.

Vouloir accélérer les négociations, c’est cautionner un marché de dupe pour l’Europe « libérale » mais protectrice.

François HOLLANDE, en souhaitant accélérer les négociations, cautionne un marché de dupes pour une Europe « libérale » mais protectrice, car à force de répéter que l’Europe est libérale, on oublie combien elle est règlementée quand il s’agit de protéger le consommateur… Personne en Europe ne mange encore de bœuf aux hormones, du porc à la Ractopamine, du poulet chloré ou de produits OGM seulement autorisés au USA. Ce sont ces protections qui risquent d’être remises en cause par l’accord en cours de négociation. D’autant plus que Karel de GUCHT, le commissaire européen au Commerce qui souhaite ‘’rempiler’’ à la commission, car « Cela permettrait de conclure rapidement le Traité transatlantique ». (http://www.rtbf.be/info/monde/detail_karel-de-gucht-veut-rempiler-au-poste-de-commissaire-europeen-au-commerce?id=8285056) a déjà dit qu’il céderait sur les poulets lavés au chlore et que ça ne posait aucun problème si c’était indiqué sur l’étiquetage. Problème, quand on n’a pas beaucoup d’argent et qu’il faut faire les courses pour manger, la seule étiquette qu’on regarde, c’est celle du prix. Mais de plus, annoncer en cours de négociation que l’on va céder sur tel ou tel point, affaiblit encore plus les négociateurs de l’Europe face à leurs homologues des USA.

Sur la question des OGM. Alors qu’aux Etats-Unis un Etat sur deux envisage de rendre obligatoire un label indiquant la présence d‘organismes génétiquement modifiés dans un aliment, une mesure souhaitée par 80 % des consommateurs du pays. Les industriels de l’agroalimentaire, là comme en Europe, poussent à l’interdiction de ce type d’étiquetage. L’Association nationale des confiseurs n’y est pas allée par quatre chemins : « L’industrie américaine voudrait que l’APT avance sur cette question en supprimant la labellisation OGM et les normes de traçabilité. » La très influente Association de l’industrie biotechnologique (Biotechnology Industry Organization,), dont fait partie le géant MONSANTO, s’indigne pour sa part que des produits contenant des OGM et vendus aux Etats-Unis puissent essuyer un refus sur le marché européen. Elle souhaite par conséquent que le « gouffre qui se creuse entre la dérégulation des nouveaux produits biotechnologiques aux Etats-Unis et leur accueil en Europe » soit prestement comblé. MONSANTO et consorts ne cachent pas leur espoir que la zone de libre-échange transatlantique permette d’imposer enfin aux Européens leur « catalogue foisonnant de produits OGM en attente d’approbation et d’utilisation  ».

Vouloir accélérer les négociations, un crime contre la protection des populations l’environnement, la santé ?…

François HOLLANDE, par son attitude auprès de OBAMA, en souhaitant accélérer les négociations, se fait complice d’un crime contre la protection des populations, l’environnement, la santé. Au premier rang desquelles les normes de qualité dans l’alimentation qui sont prises pour cible et pour lesquelles les USA n’entendent pas céder. L’industrie américaine de la viande entend obtenir la suppression de la règle européenne qui interdit les poulets désinfectés au chlore. A l’avant-garde de ce combat, le groupe YUM, propriétaire de la chaîne de restauration rapide Kentucky Fried Chicken (KFC), peut compter sur la force de frappe des organisations patronales. « L’Union autorise seulement l’usage de l’eau et de la vapeur sur les carcasses », proteste l’Association nord-américaine de la viande, tandis qu’un autre groupe de pression, l’Institut américain de la viande, déplore le « rejet injustifié par Bruxelles des viandes additionnées de bêta - agonistes, comme le chlorhydrate de ractopamine ». La Ractopamine est un médicament utilisé pour gonfler la teneur en viande maigre chez les porcs et les bovins. Du fait de ses risques pour la santé des bêtes et des consommateurs, elle est bannie dans cent soixante pays, parmi lesquels les Etats membres de l’Union, la Russie et la Chine.

Pour la filière porcine américaine, cette mesure de protection constitue une distorsion de la libre concurrence à laquelle TAFTA doit mettre fin d’urgence. Il faut savoir que «  Les producteurs de porc américains n’accepteront pas d’autre résultat que la levée de l’interdiction européenne de la Ractopamine  », menace le Conseil national des producteurs de porc (National Pork Producers Council, NPPC). Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, les industriels regroupés au sein de Business Europe dénoncent les « barrières qui affectent les exportations européennes vers les Etats-Unis, comme la loi américaine sur la sécurité alimentaire ». Depuis 2011, celle-ci autorise en effet les services de contrôle à retirer du marché les produits d’importation contaminés. Là encore, les négociateurs de TAFTA sont priés de faire table rase.

L’effondrement de la biodiversité, la dérive climatique, l’avancée des déserts, la fin des ressources, les difficultés financières et économiques de l’Europe et de la France qui sont à la fois reliées aux difficultés d’approvisionnement en énergie, à la menace du réchauffement climatique, au décalage entre les ressources disponibles et la croissance démographique, à la faiblesse des stock alimentaires et à l’effondrement de la biodiversité  devraient être au cœur des débats politiques ou économiques et guider toutes les prises de position tant nationales qu’internationales. Les négociateurs du Traité Transatlantique, pas plus que les médias, ne semblent se soucier de ces problèmes pourtant fondamentaux pour l’avenir de l’ensemble de l’Humanité.

Vouloir accélérer les négociations valide une justice privée d’exception…

François HOLLANDE, par son attitude auprès d’OBAMA de vouloir accélérer les négociations, valide une Justice privée d’exception au service des Multinationales. Sous un tel régime, les entreprises seraient en mesure de contrecarrer les politiques de santé, de protection de l’environnement ou de régulation de la finance mises en place dans tel ou tel pays en lui réclamant des dommages et intérêts devant des tribunaux extrajudiciaires. Composées de trois avocats d’affaires, ces cours spéciales répondant aux lois de la Banque mondiale et de l’Organisation des Nations unies (ONU) seraient habilitées à condamner le contribuable à de lourdes réparations dès lors que sa législation rognerait sur les « futurs profits espérés » d’une société. INADMISSIBLE !

Au départ, ce système de justice privée par tribunal arbitral servait à consolider la position des investisseurs dans les pays en développement dépourvus de système juridique fiable. Il leur permettait de faire valoir leurs droits en cas d’expropriation. Mais l’Union européenne et les Etats-Unis ne passent pas précisément pour des zones de non droit, ils disposent au contraire d’une justice fonctionnelle et pleinement respectueuse du droit à la propriété. En les plaçant malgré tout sous la tutelle de tribunaux spéciaux, TAFTA démontre que son objectif n’est pas de protéger les investisseurs, mais bien d’accroître le pouvoir des multinationales. Trois mille trois cents entreprises européennes sont présentes sur le sol américain par le biais de vingt-quatre mille filiales, dont chacune peut s’estimer fondée un jour ou l’autre à demander réparation pour un préjudice commercial. Un tel effet d’aubaine dépasserait de très loin les coûts occasionnés par les traités précédents. De leur côté, les pays membres de l’Union européenne se verraient exposés à un risque financier plus grand encore, sachant que quatorze mille quatre cents compagnies américaines disposent en Europe d’un réseau de cinquante mille huit cents filiales. Au total, ce sont soixante-quinze mille sociétés qui pourraient se jeter dans la chasse aux trésors publics.

François HOLLANDE, en souhaitant accélérer les négociations, alors qu’il sait ce que veulent et obtiendront les entreprises Américaines s’il obtient satisfaction, il met la France et l’Europe au service de la domination mondiale des USA. En voulant accélérer les négociations du traité commercial transatlantique (TAFTA), François HOLLANDE foule au pied les intérêts qu'il est chargé de défendre et trahit là, non seulement la confiance de ceux qui ont voté pour lui, mais trahit tous les Français. IL est vrai que depuis longtemps déjà, la gouvernance de la France et de l’Europe est soumise à une oligarchie ‘’militaro -économico - financière ‘’ Américaine qui lui impose ses desidératas (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/qui-gouverne-reellement-135165). En maintenant dans l’ignorance, les populations sur les négociations TAFTA pour éviter qu’elles se ‘’cabrent’’ c’est aussi l’une des clés de la pérennité de sa domination… Delà à imaginer qu’en échange d’une accélération des négociations, OBAMA ait exigé préalablement l’achat de gaz de schiste Américain par la France, via ERDF, il a un pas que je n’oserais toutefois pas franchir…Du moins pour l’instant…

 

 

Source : www.agoravox.fr

 

 

 

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 21:21

 

Source : www.mediapart.fr

 

L'Assemblée a rémunéré 52 épouses, 28 fils et 32 filles de députés en 2014

|  Par Mathilde Mathieu

 

 

Mediapart a épluché la liste, désormais publique, des collaborateurs de députés, complétée de nos propres informations. En 2014, au moins 20 % des députés ont rémunéré un membre de leur famille proche.

La plupart des députés assument, bravaches. D'autres bafouillent au téléphone. D'après une enquête de Mediapart, en 2014, au moins 115 députés (sur 577) ont salarié un membre de leur famille, en CDD ou CDI, sur un temps plein ou partiel. Huit élus sont même allés jusqu'à rémunérer deux de leurs proches.

« C'est la chasse aux sorcières ou quoi ? s'étrangle Franck Gilard (UMP), quand on l'interroge sur le CDD de trois mois accordé à son fils. Avec ces histoires de transparence, tout le monde nous pisse sur les godasses ! » Le président de l'Assemblée nationale lui-même, Claude Bartolone (PS) fait travailler sa femme depuis 2012 (« Je n'ai pas embauché ma femme, j'ai épousé ma collaboratrice ! » ressasse-t-il).


 

Le président de l'Assemblée Claude Bartolone et son épouse, chargée de mission à son cabinet. 
Le président de l'Assemblée Claude Bartolone et son épouse, chargée de mission à son cabinet. © Reuters

Jusqu'ici, l'identité des assistants parlementaires, ces “petites mains” employées sur fonds publics par les 925 sénateurs et députés, était jalousement gardée au secret. Mais leurs noms sont apparus pour la première fois dans les « déclarations d'intérêts » des élus, mises en lignes le 24 juillet par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HAT), chargée de prévenir les conflits d'intérêts.

La plupart des députés n'y mentionnent pas le lien familial les unissant à tel ou tel collaborateur, mais en croisant ce “trombinoscope” inédit avec des informations récoltées ces dernières semaines dans les couloirs de l'Assemblée, Mediapart a pu reconstituer une liste relativement complète des députés signant des contrats en famille.

 

 

 

Ainsi, alors que le Parlement européen prohibe l'embauche de proches pour éviter tout emploi fictif ou de complaisance (conjoints, parents, enfants, frères et sœurs) depuis 2009, la pratique touche au moins 20 % de l'hémicycle en France.

À l'Assemblée, la seule règle supposée prévenir les abus touche au salaire : pour un proche, il est plafonné à 4 750 euros brut par mois (voir ici notre précédente enquête sur le Sénat, un peu plus strict en la matière). Sinon, un député peut choisir librement son équipe et “distribuer” jusqu'à 9 504 euros mensuels de façon discrétionnaire entre ses divers collaborateurs.

Aucun contrôle n'a jamais été effectué, par exemple, sur les emplois offerts à leurs épouses par Jean-François Copé ou Bruno Le Maire, dont Mediapart a révélé l'existence (le contrat de Pauline Le Maire a finalement été interrompu en septembre 2013). Quelle plus-value cette psychologue pour enfants et cette artiste-peintre ont-elles précisément apporté au travail parlementaire ?

 

Au moins 20% des députés ont salarié un membre de leur famille en 2014

 

Alors certes, les députés ont raison de rappeler que des dizaines de conjoint(e)s ou d'enfants effectuent des tâches bien réelles, à Paris comme dans les permanences de circonscription. Certains de leurs arguments sonnent effectivement sincères, comme le besoin de recruter une personne de confiance ou de préserver un lien conjugal, souvent malmené par une vie politique chronophage.

« Il ne s'agit pas d'avantager sa famille, insiste le socialiste Michel Lesage (qui fait appel à son fils pour un CDD de trois mois de juin à septembre). Mais il n'y a pas de raison non plus de la pénaliser quand elle a les compétences. » Cela dit, lui ne se voit pas « salarier quelqu'un de (sa) famille en permanence… »

« Il peut y avoir des emplois fictifs en dehors de tout lien familial, réagit Linda Gourjade (PS), qui vient d'embaucher sa fille, diplômée de Sciences Po Toulouse. Je ne suis pas sûre que ce soit un facteur aggravant. » D'ailleurs, son collègue, Franck Gilard, s'emporte : « Si on nous l'interdit, alors il faut l'interdire dans les boîtes privées ! »

Quand on rappelle qu'il s'agit d'argent public, quelques élus font aussi valoir ce drôle d'argument : « Je n'épuise pas l'enveloppe à laquelle j'ai droit, souligne Jean-Pierre Door (UMP), qui vient de salarier son épouse. J'utilise 6 500 euros sur les 9 500 que l'Assemblée met à notre dispostion pour payer nos collaborateurs ! » Finalement, parmi les députés de la liste interrogés par Mediapart, seul Étienne Blanc (UMP) se déclare « plutôt favorable à une interdiction, comme au Parlement européen ».

 

Au moins 52 conjointes de députés ont été rémunérées par l'Assemblée en 2014

 

 Mais pour bien évaluer la situation, encore faudrait-il que tous les parlementaires daignent remplir convenablement leur déclaration d'intérêts. Ainsi Jean-Pierre Mignon (UMP), qui, d'après nos informations, a salarié sa conjointe en 2014, a-t-il écrit « Néant » dans la case censée lister ses collaborateurs. Sollicité par Mediapart, il n'a pas encore répondu à nos questions.

En fait, les formulaires ayant été remplis par les élus en janvier 2014, ils ne mentionnent pas les nombreux « CDD d'été » d'un, deux ou trois mois récemment accordés à un membre de la famille. Le socialiste Patrick Lemasle, par exemple, qui a recruté une première fille en mars 2014, puis une seconde en CDD pour juin et juillet, n'a pas pensé à mettre sa déclaration à jour.

Le recours aux enfants sur des contrats saisonniers est visiblement tendance. Le député Étienne Blanc (UMP) vient de prendre sa fille, étudiante en droit public, en « stage d'été sur 4 ou 5 semaines ». Idem pour le fils d'Yves Censi (UMP) ou celui de Béatrice Santais (PS). Le socialiste Hugues Fourage a salarié son fils en juin et juillet (après un CDD d'un mois, déjà, l'été dernier). Son collègue Philippe Vigier (UDI), le président du groupe centriste, vient aussi de recruter sa fille pour deux mois, « après deux ans dans une ambassade et juste avant qu'elle rejoigne son nouveau poste (dans le privé – Ndlr) à la rentrée ».

 

Le député UMP Bruno Le Maire avec son épouse Pauline, artiste-peintre, rémunérée comme assistante jusqu'à l'été 2013. 
Le député UMP Bruno Le Maire avec son épouse Pauline, artiste-peintre, rémunérée comme assistante jusqu'à l'été 2013. © DR

Francis Vercamer, lui, a bien signalé sa fille dans sa déclaration d'intérêts de janvier, mais pas encore sa conjointe. « Je prends (mon épouse) de temps en temps sur des CDD ponctuels, environ deux mois par an, justifie l'élu centriste. En général, c'est pendant les congés : en novembre, c'est pour préparer les vœux, en juin pour faire le bilan de l'année. » Pratique.

Si le socialiste Olivier Véran a bien pensé à mettre sa déclaration à jour à la mi-juillet, c'est pour signaler l'interruption du contrat de sa sœur. Dans ce sens là, c'est évidemment plus spontané.

Côté qualifications, il n'y a parfois rien à redire, comme lorsque la socialiste Estelle Grelier fait valoir le « DESS et le diplôme de Sciences Po Grenoble » de sa cousine « bilingue » (en CDI jusqu'en mars dernier). Mais le centriste Meyer Habib va jusqu'à ressortir « la mention au Bac » de son fils, pour expliquer l'octroi d'un CDD à temps partiel. De son côté, l'UMP Claudine Schmid (élue par les Français expatriés en Suisse et au Liechstenstein) a vite fait de dégainer la “carte maîtresse” de son fils qui tient sa permanence outre-Léman : « Il parle le dialecte suisse-allemand et ça ne se trouve pas en France ! » Certes, mais en Suisse ? De toutes façons, les élus ont beau jeu de rappeler en chœur que certaines tâches de secrétariat n'exigent pas d'expertise particulière.

Certains « emplois familiaux » semblent tout de même très actifs en dehors de l'Assemblée. Ainsi, était-il opportun que Florent Boudié (PS) recrute à temps plein sa conjointe, Émilie Coutanceau, alors qu'elle occupe déjà un siège de conseillère régionale (plus deux autres mandats d'élue locale jusqu'en mars dernier) ?

 

13 %  de ces "emploisfamiliaux" exercent une autre activité rémunérée.

 

Le fils de Michèle Fournier-Armand (PS), lui, exerce parallèlement, à temps plein, à la Mutuelle sociale agricole comme « gestionnaire de cotisations » – la députée précise du coup qu'elle ne l'emploie que « 7 heures par semaine ». Les filles de Jean-François Mancel (UMP) et Michel Françaix (PS), respectivement actrice et « intermittente du spectacle », semblent avoir trouvé à l'Assemblée un job alimentaire. Quant au conjoint de Laure de La Raudière (UMP), « exploitant forestier », il se transforme visiblement en assistant la moitié de la semaine.

Cette transparence sur les activités annexes des collaborateurs a un objectif : elle doit permettre, le jour où leur député se penchera sur leur secteur d'activité, de mieux identifier d'éventuels conflits d'intérêts.

Il est dommage, à cet égard, que la radicale de gauche Dominique Orliac, active sur les politiques de santé et du médicament, ait omis de mentionner le métier de son fils (en CDI jusqu'à cet hiver), un pharmacien qui effectuait « des remplacements » en parallèle. De même que celui de sa fille, médecin. Le nom de celle-ci, d'ailleurs, ne figure pas encore dans la liste des collaborateurs de la députée.

À l'arrivée, au-delà de quelques situations individuelles condamnables (à défaut d'être illégales), c'est surtout le nombre et la masse des emplois familiaux qui interpelle. Alors que le marché de l'emploi en France se contracte chaque trimestre davantage, comment les Français peuvent-ils regarder ces chiffres avec décontraction ? Dans les couloirs du Palais-Bourbon, des observateurs avisés rappellent aussi que la « sous-qualification » et le « sous-investissement » de certains emplois familiaux ont des répercussions directes sur leurs collègues, qui doivent redoubler de travail et parfois se contenter d'un salaire amputé.

Dans un communiqué, le syndicat FO des collaborateurs parlementaires rappelle l'urgente nécessité de créer un statut pour ces milliers de salariés de l'ombre, privés de grille indiciaire et de convention collective.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 21:00

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

L'échec économique, le désastre social

|  Par Laurent Mauduit

 

 

 

Des études économiques de plus en plus nombreuses attestent que les 35 milliards d'euros offerts par Hollande aux entreprises généreront d'abord des effets d'aubaine, et très peu d'effets sur l'emploi. Plus grave, l'envolée continue du chômage se double d'une précarité galopante. Désormais, à peine plus de 8 % des embauches se font en CDI.

C’est l’effet boomerang du choix fait par François Hollande dès le début de son quinquennat : comme il a construit toute sa présidence sur un cadeau historique apporté au patronat, qui préempte toutes les autres marges de manœuvre, l’échec de cette réforme, qui au fil des mois devient de plus en plus manifeste, signe celui de toute sa politique économique et sociale. Faisant sienne la politique de l’offre défendue par les néolibéraux, au risque de choquer son propre camp, François Hollande espérait sans doute au moins qu’il pourrait apporter la preuve que cette stratégie était fructueuse. Or, c’est la démonstration inverse qu’il est en train, contre son gré, d’administrer : non seulement le cap choisi est socialement destructeur, gonflant le chômage et la précarité, mais le chef de l’État ne peut même plus prétendre qu’il est économiquement pertinent.

De cet échec prévisible, on a déjà eu de nombreux indices au cours des mois écoulés. D’abord, des économistes, de sensibilités parfois même opposées, ont publié des études suggérant que la montée en puissance des deux dispositifs d’allègements fiscaux et sociaux prévus par le gouvernement, le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) d’abord, puis le pacte de responsabilité, pour un montant total dépassant 35 milliards d’euros, n’auraient presque aucun effet sur l’emploi – ce qui en était pourtant la justification officielle. Des effets d’aubaine au profit des entreprises et de leurs actionnaires, à commencer par les florissants groupes du CAC 40, sûrement ; mais des effets favorables à l’emploi et à l’investissement, sûrement pas, ou alors seulement de manière marginale.

C’est d’abord la rapporteure générale (PS) du budget à l’Assemblée, Valérie Rabault, qui l’a suggéré dans un rapport publié le 23 juin dernier (on peut le télécharger ici), à la veille du débat budgétaire qui devait tout à la fois examiner le plan d’austérité de 50 milliards d’euros et les cadeaux offerts aux entreprises (lire La politique d’austérité conduit tout droit à la catastrophe). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’alerte de la responsable socialiste était claire et nette : « Selon les prévisions établies par le ministère des finances et des comptes publics dont dispose la Rapporteure générale, le plan d’économies de 50 milliards d’euros proposé par le gouvernement pour la période 2015 à 2017, soit une réduction des dépenses de plus de 2 points de PIB, aurait ainsi un impact négatif sur la croissance de 0,7 % par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourrait entraîner la suppression de 250 000 emplois à horizon 2017. »

Le constat n’était, certes, pas nouveau. Depuis que la crise économique a commencé, en 2007, de nombreux économistes ont alerté, eux aussi, sur le fait que la réduction à marche forcée des déficits publics en Europe produisait un effet strictement opposé à celui qui est officiellement escompté. Les plans d’austérité mis en œuvre pour atteindre cet objectif sapent toute possibilité de rebond économique, font le lit du chômage et limitent les rentrées de recettes fiscales, ce qui creuse les déficits que l’on était supposé diminuer. En clair, c’est une politique qui s’auto-annule.

Mais le fait que ce constat soit repris à son compte par la rapporteure générale du budget à l’Assemblée qui, de surcroît, est une socialiste, donnait une tout autre portée à cette alerte. Une portée d’autant plus forte que les chiffres cités par l’experte provenaient du ministère des finances lui-même et pouvaient difficilement être taxés de partialité. En outre, ces chiffres montraient bien que les effets de la politique d’austérité seraient non pas marginaux mais… massifs ! Près de 0,7 % de croissance en moins chaque année, près de 250 000 emplois en moins : les statistiques de Bercy établissaient bien que le gouvernement, contrairement à ce qu’il prétend, a fait le choix d’une politique récessive.

Une étude plus récente, concoctée par le bord opposé, aboutit à des conclusions guère différentes. De sensibilité néolibérale, la fondation Ifrap vient de réaliser des simulations (elles peuvent être consultées ici) des effets cumulés du pacte de stabilité budgétaire et du pacte de responsabilité. Et le verdict est différent mais tout aussi accablant : « À l’horizon 2017, il ne faut pas compter sur plus de 80 000 emplois créés et plus de 0,33 point de croissance », écrit le « think tank ». En somme, le gouvernement va jeter l’argent public par les fenêtres pour cajoler les entreprises, et imposer en retour un plan d’austérité au pays, mais au total, cela n’aura quasiment aucun effet sur l’emploi et la croissance.

Et ce n’est toujours pas tout. Deux autres études du CNRS, dont Mediapart s’est fait l’écho voici quelques jours (lire Le pacte de responsabilité n’inversera pas la courbe du chômage), suggèrent également que le gouvernement fait fausse route en prenant la doxa néolibérale pour inspiration de sa politique économique...

Et puis dans cette longue liste d’études, conduites par des experts de sensibilités différentes, mais débouchant sur des constats voisins, il faut encore ajouter le « rapport d’information relative à la réalité de l’impact sur l’emploi des exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises » (il est ici), que le Sénat vient de réaliser.

Dans un préambule, la rapporteure de la mission, la sénatrice (PCF) Michelle Demessine, résume le scepticisme qui est partagé par beaucoup : « Une forme de consensus s’est établi au sein du Conseil d’orientation pour l’emploi en 2006 pour évaluer à 800 000 le nombre d’emplois détruits si l’on supprimait les exonérations de charges "Fillon". Néanmoins, le nombre d’emplois créés stricto sensu depuis 20 ans apparaît beaucoup plus faible, surtout si l’on prend en compte l’effet négatif sur l’emploi des mesures de financement prises pour compenser les pertes de recettes pour la sécurité sociale engendrées par les exonérations de cotisations sociales patronales. Au total, l’honnêteté commande de dire que personne ne sait précisément combien d’emplois ont pu être créés par les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises. Au-delà de sa faible efficacité, cette politique engendre plusieurs effets pervers particulièrement préoccupants : elle tend à enfermer les travailleurs les moins qualifiés dans des trappes à bas salaires et favorise le déclassement des jeunes diplômés, contraints de prendre la place des moins qualifiés pour trouver un emploi. Ce faisant, elle renforce la dualité du marché du travail. Cette politique était censée préserver notre modèle social mais nous avons des travailleurs pauvres, des travailleurs à temps très partiel, des salariés en contrats de très courte durée, des jeunes qui enchaînent des stages sans lendemain… sans accéder à l’emploi stable et au contrat à durée indéterminée. »

Et la sénatrice ajoute : « Plus largement, l’obsession de la baisse du "coût du travail", devenue une fin en soi, favorise le développement d’une économie low cost, indigne d’un pays développé comme la France et qui contribue au phénomène de déflation en Europe. Ainsi, si le Gouvernement fait le constat pertinent d’une situation économique et industrielle qui continue de se dégrader, il fait fausse route en recherchant de nouvelles baisses du "coût du travail" avec le Cice et le Pacte de responsabilité, qui ne manqueront pas de reproduire les effets pervers des allègements "Fillon". Une focalisation excessive sur le "coût du travail" pour expliquer la perte de compétitivité de l’économie française : les enjeux véritables sont la montée en gamme de notre économie par la formation professionnelle, par une politique industrielle de filières et la meilleure maîtrise du coût du capital. »

Mais il n’y a pas que le travail en chambre des économistes qui est venu attester de l’échec probable du gouvernement. Mois après mois, c’est le même inquiétant constat que sont venues nourrir les statistiques économiques et sociales, et tout particulièrement celles du chômage.

Il n’est, certes, pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. S’accrochant désespérément à l’idée que sa politique allait produire des effets, François Hollande a mille fois, contre l’évidence, pronostiqué que la courbe du chômage allait s’inverser avant la fin de 2013. Et puis, une fois que son pari s’est avéré perdu, il ne s’est toujours pas découragé, annonçant périodiquement une reprise économique qui, en fait, ne s’est jamais réellement confirmée. « On est entré dans la deuxième phase du quinquennat, le redressement n'est pas terminé, mais le retournement économique arrive », fanfaronnait-il le 4 mai dernier (lire Croissance et chômage : Hollande, l’extralucide !). À peine quelques semaines plus tard, l’Insee révélait que la croissance française ne devrait guère dépasser 0,7 % en 2014, soit nettement en deçà du taux de 1 % espéré par le gouvernement, et que le chômage resterait à des sommets historiques.

Et le fait est que, sur le front du chômage, rien ne se passe comme l’espérait le gouvernement. Car pour lui, c’est l’indicateur clef, celui qu’il doit surveiller constamment. Pour deux raisons évidentes : parce que c’est celui qui compte le plus pour les Français, celui qui permet de prendre le pouls social du pays ; et puis, parce que c’est celui qui apportera la preuve définitive de l’efficacité (ou de l’absurdité !) du cap choisi.

Or, en toute logique, si le gouvernement avait choisi une stratégie économique efficace, les perspectives pour l’emploi et le chômage devraient commencer à se retourner. Le CICE est entré en vigueur en début d'année, et le pacte de responsabilité va amplifier spectaculairement les aides aux entreprises : profitant d’une meilleure visibilité sur leur environnement fiscal et social pour le court et le moyen terme, les entreprises devraient donc refaire des projets, décider de nouveaux investissements et faire les embauches correspondantes, même si c’est de manière timide dans un premier temps.

L'implosion du marché du travail

Or, tout est là ! Ce n’est pas sur cette pente de reprise économique progressive que se trouve l’économie française. L’Insee l’avait suggéré dans sa dernière « Note de conjoncture » du mois de juin ; et les chiffres du chômage viennent malheureusement le confirmer mois après mois.

Il suffit d’ailleurs d'examiner les dernières statistiques du marché du travail, celles qui ont été rendues publiques vendredi 25 juillet, pour prendre la mesure de la catastrophe sociale.

                 

 

On connaît le bilan, qui est celui de François Hollande. Alors qu’il a accédé voici deux ans à l’Élysée, le nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie A (la plus restreinte) n’a cessé de progresser, pour atteindre un sommet à 3 398 300 à la fin du mois de juin dernier, soit presque 130 000 chômeurs de plus au cours des douze derniers mois.

Mais cette statistique est trompeuse, car au cours des deux dernières décennies, le marché du travail a été dynamité par une folle avancée de la flexibilité. La frontière, qui était autrefois très délimitée, entre les situations d’emploi et les situations de chômage, s’est effacée pour céder la place à d’innombrables situations de précarité. CDD, intérim, travail à temps partiel : le travail a implosé, et la fameuse catégorie A des demandeurs d’emploi ne donne qu’une faible idée de cette folle expansion des situations intermédiaires, entre travail et chômage.

Pour en prendre la mesure, il faut observer l'évolution des demandeurs d’emploi toutes catégories confondues (de la catégorie A à la catégorie E). Dans ce cas, c’est un véritable séisme social : on dénombrait 5 719 400 demandeurs d’emploi à la fin du mois de juin dernier, soit 306 000 de plus qu’en juin 2013.

Il faut garder à l’esprit ce chiffre, car il est lourd des douleurs sociales que connaît le pays, et surtout il révèle une tendance profonde qui affecte l’économie française – sur laquelle nous reviendrons dans un instant : il suggère que si le chômage explose dans le pays, il est un mal qui progresse encore plus vite : celui de la précarité.

Cette envolée du chômage, qui retrouve des niveaux historiques, vient confirmer que le gouvernement n’a pas la politique appropriée pour lutter en faveur de l’emploi. L’Insee ne laisse d’ailleurs guère d’espoir pour les prochains mois. Selon sa dernière « Note de conjoncture » publiée fin juin, les perspectives étaient franchement mauvaises : au deuxième trimestre 2014, écrivait l’Insee, « le taux de chômage augmenterait à nouveau légèrement, à 10,2 % (9,8 % en France métropolitaine) ; puis, avec la légère hausse attendue de l’emploi total, il se stabiliserait à ce niveau au second semestre ».

 

 

C’est le couple infernal chômage-précarité qui va continuer au cours des prochains mois à façonner le climat social du pays. Car la connexion que nous venons d’observer entre les deux tendances et qui fait toujours des travailleurs précaires les premières victimes de la progression du chômage, ne cesse d’être à l’œuvre depuis plusieurs années. C’est l’onde de choc de la conversion de la France au modèle anglo-saxon, avec à la clef une place de moins en moins forte des formes d’emploi stable, dont le contrat à durée à indéterminée (CDI), et une montée en puissance exponentielle de toutes les formes d’emploi précaire, parmi lesquels les CDD, l’intérim, le travail à temps partiel. Résultat du démantèlement progressif du code du travail et notamment du droit du licenciement – auquel le gouvernement socialiste a apporté une contribution majeure en incitant les partenaires sociaux à négocier l’Accord national interprofessionnel (ANI), cette déréglementation du travail est un phénomène massif qui est au cœur de la montée de la précarité et de la pauvreté en France.

Une étude remarquable que vient de publier la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère du travail permet de prendre la mesure de ce séisme qui est en train de submerger le marché du travail.

Plus de 90% des embauches en contrat temporaire

Cette étude, on peut la télécharger ici ou la consulter ci-dessous :

Il faut prendre le temps de décortiquer ces chiffres, tant ils sont impressionnants. Globalement, le CDI reste certes la forme d’emploi dominante, car il a longtemps été, au moins jusqu’au milieu des années 1970, la seule forme d’emploi, ou presque, qui existait. À la fin de 2012, 87 % des salariés du secteur concurrentiel ont ainsi un CDI, tandis que 13 % des salariés seulement sont en contrat temporaire, soit 10 % en CDD et 3 % en intérim.

Mais ce qui retient l’attention, c’est la vitesse à laquelle les choses sont en train de changer, comme le révèlent les deux graphiques ci-dessous.

                           

 

Pour expliquer l’importance du séisme qui bouleverse le marché du travail, l’étude de la DARES fait en particulier ce constat : « La répartition des embauches entre contrats temporaires et CDI est à l’inverse de celle observée pour les effectifs parmi les salariés en emploi. D’après les déclarations uniques d’embauche et les déclarations mensuelles des agences d’intérim, au quatrième trimestre 2012, 49,5 % des intentions d’embauche sont en CDD, 42,3 % sont des missions d’intérim et 8,1 % sont des CDI. Ainsi, dans le secteur concurrentiel, plus de 90 % des embauches s’effectuent en contrat temporaire. »

Le graphique ci-dessous permet de visualiser de manière encore plus spectaculaire ce qui est en train de se passer sur le marché du travail :

                    

 

On comprend donc ce qui est en jeu. À la fin des années 1970, le CDI était la forme d’emploi quasi unique qui existait sur le marché du travail. Tout juste le premier ministre de l’époque, Raymond Barre, avait-il institué les premières formes d’emploi précaire – les fameux « stages Barre ». Mais cette forme d’emploi était totalement marginale. Et dans leurs « 110 propositions » pour 1981 (on peut les consulter ici), les socialistes avaient promis qu’il y serait remis bon ordre. « Le contrat de travail à durée indéterminée redeviendra la base des relations du travail », promettait fièrement la 22e proposition.

La belle promesse a depuis très longtemps été oubliée et c’est exactement l’inverse qui s’est produit : le contrat de travail précaire est devenu « la base des relations du travail ». Le graphique ci-dessus suggère même que le CDI est devenu une survivance d’un autre temps. Une survivance qui va progressivement disparaître…

Si la précarité avance encore plus vite que le chômage, c’est donc pour cela : parce que le marché du travail a implosé. Il y a donc le noyau dur du chômage ; et tout autour, il y a ce que les statisticiens appellent pudiquement le « halo autour du chômage », qui recouvre des variétés considérables de situations de précarité.

C’est dire si le gouvernement socialiste prend une lourde responsabilité en conduisant une telle politique de l’offre, qui reprend point pour point les priorités qui étaient défendues par Nicolas Sarkozy. Car il court tout droit vers un retentissant échec économique, qui est déjà perceptible au travers de nombreux indices. Mais ce faisant, il court tout droit vers une autre catastrophe : un désastre social !

 

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Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 20:40

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Comment la BNP a camouflé le risque de ses prêts toxiques en francs suisses

|  Par Dan Israel

 

 

 

Mediapart publie plusieurs documents montrant que la banque a minimisé les avertissements sur le risque couru par les clients d'Helvet Immo, un prêt immobilier en francs suisses commercialisé en 2008 et 2009. Mille plaintes ont été déposées, une information judiciaire est en cours. La BNP tente de régler une partie du problème à coups de « protocoles transactionnels ».

C’est donnant-donnant. Un retour à des conditions classiques – mais pas particulièrement avantageuses – de prêt immobilier, contre l’engagement de ne jamais lancer de poursuites judiciaires contre la banque, ses intermédiaires financiers ou ses salariés. Et avec l’obligation de tenir sa langue. Selon les informations et les documents rassemblés par Mediapart, BNP Paribas a proposé ces derniers mois à plusieurs de ses clients des « protocoles transactionnels » pour régler à l’amiable leur différend. Et tenter ainsi de solder une partie des nombreux conflits qui l’opposent aux souscripteurs d’une offre de prêt qui la plombe depuis des années, Helvet Immo.

Ces prêts, établis en francs suisses mais remboursables en euros, ont été commercialisés entre mars 2008 et décembre 2009, et ont fait perdre des milliers, voire des dizaines de milliers, d’euros à des milliers de clients de la banque (selon ses propres chiffres, 4 600 prêts Helvet Immo ont été souscrits). Leur existence a été dévoilée par plusieurs médias, dont Libération ou Pièces à conviction sur France 3. Ils sont aujourd’hui au cœur de deux procédures judiciaires. Une épée de Damoclès pour la BNP, d’autant que Mediapart a également mis la main sur des documents montrant qu’elle a escamoté certaines informations sur le risque qu’elle faisait courir aux souscripteurs de son offre.

Les documents que nous avons obtenus prouvent que la banque cherche à régler certains des cas potentiellement problématiques. C’est ce que montre le modèle de protocole transactionnel proposé à plusieurs clients en France. Signé par le « directeur des risques spéciaux » de BNP Personal Finance (BNP PF) et les emprunteurs, cet accord est extrêmement contraignant pour ces derniers. Ils déclarent renoncer « à toute action présente et future sur quelque fondement que ce soit et devant quelque juridiction que ce soit », à l’encontre de BNP PF ou « de quelque intervenant que ce soit à l’opération de défiscalisation ». Ils s’engagent aussi à « ne porter aucune critique à l’encontre » de BNP PF ou de ses dirigeants et « à ne faire aucune déclaration verbale ou écrite à l’encontre de leurs intérêts ». Enfin, ils promettent de « conserver au protocole un caractère strictement confidentiel ».

 

 

En échange de ces promesses très larges, la banque consent à faire sortir les emprunteurs de la nasse Helvet Immo, en transformant leur prêt en emprunt classique à taux fixe, mais sans leur offrir de taux très intéressant. Contactée par Mediapart, BNP PF assure que cette procédure est tout à fait classique (lire sous l’onglet Prolonger l’intégralité de nos questions et des réponses apportées par la banque) : « BNP Paribas Personal Finance rappelle que les clauses de confidentialité ou de non-dénigrement sont parfaitement licites et habituelles dans de telles circonstances. Il ne s’agit en aucune façon, pour la banque, de reconnaître la moindre responsabilité à ce titre », indique-t-elle. En réponse à une question, elle assure aussi qu’« il n’a jamais été question de transformer le prêt Helvet Immo en taux fixe en échange d’une garantie que “les emprunteurs n’attaqueront en justice ni la banque ni les intermédiaires commerciaux”. »

Tout juste consent-elle à confirmer que, « attentive à la situation individuelle de ses clients, la banque a été amenée à envisager, au vu des réclamations présentées, des discussions avec certains de ses clients, dont certaines se sont conclues par voie de protocole ». Il faut dire que le temps presse pour l’établissement. En avril 2013, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire « pour pratiques commerciales trompeuses » dans cette affaire. C’est la désormais célèbre juge du pôle financier Claire Thépaut qui a été désignée pour instruire le dossier (mais elle n'a pas encore prononcé de mise en examen). À ce jour, 465 plaintes ont été déposées au pénal, mais ce nombre risque d’augmenter : un collectif regroupant environ mille emprunteurs s’est formé, et leur avocat, Charles Constantin-Vallet, est très offensif.

Peut-être encore plus gênant pour l'établissement financier, l’avocat a aussi décidé d’attaquer sur le plan civil, pour réclamer des indemnités en faveur de ses clients. En mars dernier, au nom des 400 emprunteurs (pour un total de 300 prêts), il a ainsi assigné BNP PF devant le tribunal de grande instance de Paris, mais aussi 250 intermédiaires financiers et 150 notaires. L’avocat réclame en tout 40 millions d’euros d’indemnisation. Il estime que les prêts Helvet Immo sont contraires à la loi et au droit de la consommation. Outre la pratique commerciale trompeuse, il pointe de nombreux manquements aux devoirs d’information, de conseil, de prudence et de loyauté, de la part de la banque comme des intermédiaires. L’avocat souligne aussi le fait que le taux global du prêt, le TEG, est faux car calculé sur des éléments illicites.

« Les prêts Helvet Immo font supporter tous les risques aux emprunteurs, sans qu’ils puissent s’en protéger », résume Charles Constantin-Vallet. La banque, elle, affirme avoir toujours été en règle et s’être assurée « que les offres de prêt respectaient l’ensemble des mentions légales exigées par les textes ». Elle précise par ailleurs s’être « toujours expliquée de la façon la plus complète et transparente dans le cadre des procédures judiciaires ».

135 000 euros empruntés, 175 000 à rembourser

Le risque est au cœur du dossier. Car les prêts Helvet Immo, présentés comme totalement sûrs dans tous les documents commerciaux et de communication de la banque, exposent en fait les emprunteurs à un risque considérable. Commercialisés uniquement par des intermédiaires financiers (conseillers de gestion en patrimoine ou courtiers en prêts immobiliers), ils ont été accordés par la banque via UCB (sa filiale spécialisée à l'époque dans l’immobilier), Cetelem (son enseigne de crédit aux particuliers) ou sa filiale BNP PF.

 

 

Leur spécificité réside dans le fait que, bien que le client rembourse tous les mois une somme en euros, les prêts sont en fait souscrits en francs suisses. Vendus comme des solutions de défiscalisation ultra-sécurisées, au sein de packages comprenant l’achat d’un appartement destiné à la location (dispositifs Scellier ou Robien), les prêts étaient présentés comme imbattables : lorsqu’ils ont été conçus, en 2007, les taux d’intérêt en Suisse étaient plus bas qu’en France (d’environ 1 point), ce qui permettait à la BNP de promettre d’offrir un des meilleurs taux du marché.

Idéal ? À un détail près, et de taille : la parité entre l’euro et le franc suisse n’est nullement fixe. Et depuis 2008, la monnaie helvétique est devenue considérablement plus chère. Comme l’attestent les relevés de la Banque de France, en 2008, un euro permettait d’acheter entre 1,6 et 1,7 franc suisse. Mais depuis 2012, un euro ne correspond plus qu’à une fourchette de 1,2 à 1,25 franc suisse. En cinq ans, l’euro a ainsi perdu entre 25 et 30 % de sa valeur face au franc suisse. Résultat pour les clients ayant contracté un crédit en francs suisses mais le remboursant en euros : non seulement la somme fixe qu’ils versent tous les mois les contraint en fait à rembourser entre 25 et 30 % d’intérêts en moins, mais surtout, le capital qu’ils doivent rembourser a augmenté dans les mêmes proportions ! Et c’est bien à la suite de la hausse rapide du franc suisse que cette offre a finalement été retirée du marché par la banque.

Les emprunteurs se sont heurtés de plein fouet à ce qu’on appelle le risque de change. Une réalité bien connue des industriels exportateurs ou des financiers aguerris, mais beaucoup moins compréhensible pour des Français lambda, membres des classes moyennes ou supérieures, qui ne voulaient parfois pas investir plus de 200 ou 300 euros par mois, et avaient cru avoir déniché le Graal avec Helvet Immo.

Les cas concrets dont Mediapart a pu avoir connaissance sont accablants. Par exemple, un couple, bien qu’il ait versé plusieurs centaines d’euros tous les mois depuis 2008 pour rembourser son prêt, doit aujourd'hui à la banque plus de 175 000 euros, alors qu’il en avait emprunté 135 000. Soit plus de 40 000 euros de pertes, sans compter les versements mensuels, pour ainsi dire jetés par la fenêtre. Un autre couple a emprunté 160 000 euros en 2009, et en doit aujourd’hui 180 000. D’autres exemples effarants ont été donnés par les médias qui ont révélé le dossier, Libération en tête. Pièces à conviction puis Le Monde en 2013, ou Les Échos plus récemment, ont fait de même.

 

La mention légale envolée


Pour autant, la banque n’entend toujours pas supporter elle-même le risque qu’elle a fait courir à ses clients. Car dans les récents protocoles de transaction que nous avons étudiés, les emprunteurs s’engagent encore à payer l’intégralité du surcoût causé par le risque de change. Dans le meilleur des cas, la banque accepte de prendre à son compte les quelques milliers d’euros de frais de change, mais c’est tout.

Et pourtant, le risque couru par les emprunteurs était évidemment connu de la banque. D’abord parce que le franc suisse a commencé sa vertigineuse ascension par rapport à l’euro dès 2008, le décrochage du cours des deux monnaies devenant alarmant à partir de l’automne, lorsque la crise des subprimes a commencé à se répandre partout dans le monde financier, alors même que la banque a commercialisé Helvet Immo jusqu’en décembre 2009.

Plus ennuyeux pour la banque, plusieurs documents ont permis à Mediapart d’établir que BNP PF a volontairement minimisé les alertes sur le risque de change, à la fois pour les particuliers intéressés par les prêts et pour les intermédiaires chargés de les vendre, qu’elle avait elle-même formés. Malgré nos questions précises sur ces documents inédits, BNP PF n'a pas souhaité répondre en détail, se refusant à « commenter telle ou telle brochure qui ne lui a pas été présentée », indiquant qu'elle « émet toutes réserves sur ces documents tant qu’elle ne les aura pas examinés ». À notre connaissance, la banque s'est néanmoins toujours ingéniée à masquer le simple fait que le capital emprunté pouvait augmenter en fonction des fluctuations du franc suisse.

Aucune mention du risque d'augmentation du capital

Au tout début du processus de commercialisation, en mars 2008, une des directions régionales d’UCB (la filiale de la BNP alors spécialisée dans le crédit immobilier) a fait circuler un document élaboré en interne pour les intermédiaires chargés de vendre le futur produit. Il détaillait la façon dont les outils informatiques de son réseau pouvaient être utilisés pour proposer des simulations de crédits Helvet Immo aux clients potentiels. La banque y décrit notamment comment éditer la simulation de prêt, censée être remise à tous les investisseurs intéressés. Et à l'époque, sur cette simulation, figurait noir sur blanc, au titre des mentions légales, un avertissement concernant le risque de change. Un avertissement qui a ensuite disparu.

Voici comment la banque présentait les choses dans sa présentation destinée aux intermédiaires : « Afin de respecter notre devoir de conseil vous trouverez la phrase suivante dans les mentions légales : “Ce crédit comporte un risque de change. Si vous ne souhaitez pas supporter ce risque, votre conseiller est à votre disposition pour vous proposer un crédit mieux adapté.” »


Cliquer sur l'image pour l'afficher en gros plan. 

Problème : tous les emprunteurs n’ont pas eu accès à cette alerte. Contacté par Mediapart, Charles Constantin-Vallet, l’avocat du collectif Helvet Immo, certifie même que l'ensemble de ses clients n’a jamais vu passer une telle mention. « Aucun de mes clients n’a bénéficié de cet avertissement écrit. Cette phrase ne figurait pas dans les documents qui leur ont été remis », assure-t-il. D’ailleurs, souligne-t-il, même s'il avait figuré, cet avertissement serait resté bien maigre au vu du sérieux risque que représentait ce type d’emprunt en francs suisses.

À la même époque, une autre banque avait par exemple décidé d’alerter bien plus puissamment les futurs emprunteurs sur des risques analogues : le Crédit agricole Lorraine, qui commercialisait le même type d’offres (et est aussi assigné au civil par certains clients), consacrait au risque de change pas moins d’une pleine page des documents qu’il faisait signer à ses clients. Les termes « risque » et « risques de change » y apparaissaient à plusieurs reprises : « Le risque de taux et de change sont réels et cumulatifs. Ils portent sur la totalité du crédit, avertissait ainsi, entre autres, le Crédit agricole. Au regard de ces risques, vous déclarez disposer des connaissances et de l’expérience nécessaires pour évaluer les caractéristiques de ce financement et en accepter tous les risques. En concluant votre prêt en devises, vous déclarez avoir pris cette décision en toute indépendance et qu’elle est bien adaptée à votre situation personnelle après avoir éventuellement requis l’avis de vos conseils habituels si vous le jugez nécessaire. »

Ces mises en garde étaient complétées d’une simulation très claire sur les conséquences potentiellement désastreuses d’une hausse du cours du franc suisse, signalant un « surcoût du capital » déjà conséquent pour une hausse du franc suisse bien plus faible que celle qui a eu lieu :

 

Cliquer sur l'image pour l'afficher en gros plan. 
 

Rien de tel à la BNP. Ni dans les documents initialement prévus pour être distribués, ni dans ceux qui l’ont réellement été. Certes, comme le rappelle régulièrement la banque depuis qu'elle est mise en cause, les documents finalement signés par le client mentionnaient des risques, mais de façon assez floue. Et sans écrire le mot « risque » lui-même. Les bordereaux d’acceptation des offres de crédit évoquaient pudiquement des « opérations de change pouvant avoir un impact sur son plan de remboursement ». Pas très explicite. Et surtout, il n’a jamais été indiqué aux emprunteurs que le capital qu’ils auraient à rembourser pouvait augmenter, et encore moins dans une proportion de 20 à 30 %. « La BNP a caché soigneusement le risque de change, alors qu’il s’agit d’une information essentielle et indispensable à l’emprunteur, balaye Charles Constantin-Vallet. Par exemple, l’offre de crédit, signée par tous les clients, ne comporte jamais la mention “risque de change” ou “risque d’augmentation du capital”, alors qu’elle fait une trentaine de pages. »

Qui plus est, d’autres éléments posent question sur la volonté de la banque de bien former ses intermédiaires. C’est notamment le cas d'un document de présentation utilisé pour familiariser les intermédiaires avec l’offre. Plusieurs étapes d’élaboration de ce document ont circulé, et il apparaît que la version finalisée, datée d'avril 2008, est moins claire sur le risque qu’une version précédente, datant de janvier 2008.

Revenons rapidement sur le fonctionnement du prêt Helvet Immo. Il est conçu pour durer 25 ans. Le client verse une mensualité fixe pendant 5 ans, puis à la fin de cette période, il peut demander de repasser en prêt (fixe ou variable) en euros. S’il ne demande rien, le prêt se poursuit sur le principe initial pour 5 ans supplémentaires, et ainsi de suite pendant 25 ans. Mais tous les 5 ans, la somme qui reste à rembourser est réévaluée : les versements mensuels restent les mêmes, mais si le taux de change est devenu favorable au client (si un euro permet d’acheter plus de francs suisses), la durée du prêt est raccourcie. Et à l’inverse, si le taux de change a occasionné un surcoût, la durée du prêt est rallongée.

Des pratiques interdites aujourd'hui

Le premier document de présentation, élaboré en janvier, est on ne peut plus clair : si le taux de change est devenu défavorable, l’allongement possible de la durée du prêt est de cinq ans maximum. Si cet allongement ne permet pas de couvrir tout le surcoût, une augmentation des versements mensuels aura lieu. Mais il est bien précisé que cette augmentation ne dépassera pas la moyenne du taux d’inflation des cinq années précédentes. Que se passe-t-il alors si toutes ces mesures ne sont pas suffisantes pour couvrir le surcoût, par exemple en cas d’explosion de la parité franc suisse/euro ? Alors, prévenait le document de janvier 2008, il y aura un « déplafonnement total de la mensualité sur la période de rallongement (les 5 dernières années) ». Autrement dit, s’il reste des sommes à rembourser après les 25 ans de crédit initial, et ce malgré la hausse modérée des versements durant les 20 dernières années, la banque se donne le droit de prélever pendant 5 ans toutes les sommes nécessaires pour se rembourser, sans limite.

 

La présentation de janvier 2008. Cliquer sur l'image pour l'afficher en gros plan. 

Un avertissement qui peut sembler théorique, mais qui avait le mérite d’éclairer sur le caractère risqué du prêt, au moins pour les spécialistes du domaine… comme les intermédiaires à qui le document était destiné. Or, la dernière alerte sur le déplafonnement total des prélèvements a justement disparu de la présentation finale, telle qu’elle leur a été envoyée en avril 2008. Voici la page où la mention aurait dû apparaître (elle n'est pas non plus dans les pages suivantes) :

 

La présentation de mars 2008. Cliquer sur l'image pour l'afficher en gros plan. 

Là encore, la banque assure qu’elle a fait son travail, et n’a pas cherché à leurrer ses clients. Il est vrai que l’offre de prêt signée par chaque emprunteur comprend une explication du mécanisme utilisé. Mais la lecture est loin d’en être aisée. Pas évident de comprendre que le risque de voir exploser le montant des remboursements en fin de prêt est réel.

Jugez plutôt :

Détail de l'offre de prêt Helvet Immo. Cliquer sur l'image pour l'afficher en grand. 

Un conseiller de gestion en patrimoine dit s'être fait berner

A posteriori, certains intermédiaires chargés de la vente de Helvet Immo ont en tout cas bien eu l’impression de s’être fait berner. C’est le cas d’un gestionnaire de patrimoine du sud de la France. Mediapart a pu prendre connaissance de certaines de ses conversations à propos de ces prêts hautement risqués. Interrogé par un client qui s’estimait floué, il déclarait en 2012 que l’offre de BNP PF correspondait à un « prêt toxique ». L’année précédente, après avoir indiqué qu’il avait vendu le produit à une cinquantaine de clients, et avoir reconnu une part de responsabilité dans leurs pertes financières, il insistait sur le fait que ce produit lui avait été présenté comme extrêmement « sécuritaire ».

« Normalement, une banque doit donner le meilleur des cas comme le plus mauvais des cas, soulignait-il. Et quand vous avez un taux variable, on vous dit que votre échéance peut augmenter de 30 %, ou que votre durée peut augmenter, ou diminuer. » Ce qui n’a pas été fait de façon assez claire, selon lui. « J’ai tout le déroulé de la présentation de cette offre de prêt », reprend-il. Selon ses termes, elle lui aurait été présentée sur un seul critère : « Sécurité, sécurité, sécurité. Il n’y a aucun moment où l'on nous a expliqué que si le franc suisse était comme ça, on pouvait se retrouver dans une situation… comme ça. Tout ce qui a été déroulé, c’est la sécurité. »

Sans se prononcer nommément sur le cas Helvet immo, le gendarme des banques françaises, l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), a finalement, et tardivement, entrepris de remettre de l’ordre dans les dossiers de prêts en francs suisse. À la suite d’une enquête qui a largement porté sur les prêts de la BNP, l’ACP a publié le 6 avril 2012 une recommandation concernant les risques d’emprunts en monnaie étrangère.

Le texte est sévère. L’ACP rappelle que les publicités des banques ne peuvent pas affirmer que leur prêt en monnaie étrangère « améliore la situation financière ou le budget de l’emprunteur ou permet un gain financier » par rapport à un prêt en euro. Il est aussi déconseillé d’utiliser « comme argument commercial la stabilité ou la faible variation du taux de change ». Autant d’arguments qui ont justement été largement exploités pour vendre Helvet Immo. Selon un article des Échos de l’époque, lors de la présentation du rapport, le secrétaire général adjoint de l’ACP avait souligné que « certains professionnels mettaient trop en valeur les bons côtés de l'opération, comme le fait de gagner un petit peu sur le taux de crédit, tout en minimisant le risque de change ».

Brûlante en 2008-2009, cette question ne se pose de toute manière plus aujourd’hui. Depuis juillet 2013, la loi interdit les prêts en monnaie étrangère, sauf pour les personnes dont le salaire est versé dans la monnaie du prêt, ou qui en détiennent un montant représentant au moins 20 % du montant du crédit. Les emprunteurs piégés par Helvet Immo n’étaient dans aucune de ces situations.

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 21:32

 

 

Souce : www.latelierpaysan.org 

 

 

 

Quelques liens, des médias généralistes et des associations, qui portent notamment les pratiques de l’autoproduction et de la réappropriation des savoirs.

Le développement des pratiques d’autoproduction nécessite des vecteurs de diffusion de ces démarches. Vecteurs d’autant plus importants qu’ils participent aux échanges indispensables à l’enrichissement de savoirs et savoir-faire. Nous ne citerons ici que les principaux contributeurs dans le domaine de l’écologie.

 

Veille agrobiologique

- Le blog de Jean Marie Morin, animation du réseau Formabio, site d’annonces du réseau agrobiologique
- Le blog ami de Pascal Pigneret, maraîcher biologique et autoconstructeur de Saône et Loire.
- Les photos d’un agriculteur très actif travaillant sans labour, avec les outils de Ecodyn-Wenz
- Ecodyn, des outils de travail du sol sans labour
- Video d’une technique de couvert végétal aux Etats-Unis (en anglais)
- Powerpoint d’une technique de "maraîchage sous mulch" en Allemagne
- Vidéo d’une technique paillage avec des résidus végétaux aux Etats-Unis (en anglais)
- Le Rodale institute aux Etats-Unis, qui fournit des plans pour le roller-crop (en anglais)
- Video de mise en pratique sur la culture des patates et ici des courges (en anglais)
- Et maintenant la vidéo des outils adaptés pour cette technique (en anglais)
- Le blog de la ferme école du Cégep de Victoriaville au Québec
- Des vidéos d’outils de semi-direct à l’Université de Virginie ici et ici
- Des outils adaptés à la pratique du maraîchage sur sol vivant en traction animale (en anglais)

 

Associations de promotion de l’autoconstruction et de l’écoconstruction (bâti, énergie, bricolage...)

- Le Pades, association de développement de l’autoproduction accompagnée
- Les Pact-Arim et le réseau IGLOO, associations qui promeuvent l’auto-réhabilitation des logements
- Bâtir sain, annuaire écoconstruction
- Mouvement des auto-constructeurs “Castors”
- Castors Rhône-Alpes
- Les Compaillons, diffusion des techniques de construction en paille.
- Craterre, construction en terre
- Réseau des écocentres
- Réseau FECORA
- La Frenaie, atelier d’autoconstruction de yourte,
- Association Tripalium, autoconstruction de petit éolien
- Association Entropie, conscientisation du public par des ateliers et un festival baptisé "Vivre l’Utopie" sur la nécessité de concevoir des objets sous design libre. L’association porte des réflexions sur "l’abstraction des objets dans les sociétés industrielles" qui nous ont beaucoup inspiré pour mettre en mot notre démarche.
- Usinette, est un Hacklab parisien qui produit une réflexion importante sur l’autoproduction. Un Hacklab est un atelier de bidouille, essentiellement informatique qui permet de détourner les usages attendus des objets.
- L’Ardheia est une fabrique d’utopies pour l’habitat. Cette association donne une large part aux savoir-faire manuels. Vous les trouverez souvent dans la Creuse.
- Associations de Vélorution : On s’est renseigné sur les parisiens et on va à Un p’tit vélo dans la tête, des ateliers grenoblois d’autoconstruction et d’autoréparation de vélo.
- Foire aux savoir-faire : site belge d’aide au faire par soi-même au quotidien.

 

La construction mécanique

Sites internet possédant des articles intéressants sur la soudure, le perçage.

- Rocdacier
- Le nid de Castors

 

Le matériel libre

- Farm Hack, un projet cousin aux Etats-Unis de valorisation des savoir-faire paysans, de développement de technologies appropriées sous licence libre, pour sortir du développement centralisé, descendant, inadéquate de l’industrie. Un projet porté avant tout par de jeunes agriculteurs biologiques, motivés pour être à l’avant-garde d’une ruralité soutenable.
- PNG - 91.9 koOpen Source Ecology, un projet très abouti de développement participatif (avec une communauté de développeurs tout autour du globe réunis par un forum et des wiki) de technologies jugées nécessaires au démarrage d’une civilisation. Un partenaire envisageable dans le futur pour ADABio Autoconstruction. Un entretien très fouillé avec son fondateur : Rebootons la civilisation avec Marcin Jakubowski d’Open Source Ecology
- Listes non exhaustives de matériels en Open Source
- Recensement de projets d’Open Source Hardware

 

Diffusion de technologies appropriées

- JPEG - 46.6 koMayal Pedal, une ONG canadienne développe avec des communautés du Guatemala des machines actionnées par des vélos, de quoi augmenter la productivité du travail à un niveau jugé acceptable par ces communautés. On sort ici de la course en avant vers l’innovation technologique dernier cri. La Technique est mise au service de la communauté qui s’en investi, et la soumet à un processus de négociation.
- JPEG - 12.5 koAssociation grenobloise Feeda, qui développe des technologies de travail des aliments, avec des communautés en Afrique.
- Ébauche de définition sur Ekopédia des "technologies appropriées"

 

Notre énergie

PNG - 7.5 ko- Pour nos locaux, nous passons par Enercoop, un fournisseur d’électricité coopératif.

 

L’économie sociale et solidaire

- Placer son épargne pour préserver les terres agricoles par Terre de Lien
- Le réseau des jardins de cocagne
- Le regroupement des AMAPs de Haute-Savoie
- La Mesure, une monnaie locale qui a une âme, à Romans sur Isère (26)
- L’épargne solidaire et participative par les Cigales
- Une coopérative qui a presque tout d’une banque, La NEF
- Le réseau Rhône-Alpes Solidaires de l’ESS, et sa déclinaison iséroise Alpes Solidaires
- L’URSCOP Rhône-Alpes

 

Des Médias curieux

JPEG - 193.1 ko Les éditions Terre Vivante sont pionnier en la matière. En s’appuyant sur leur célèbre revue « les 4 saisons du jardinage », devenue depuis « les 4 saisons du jardin bio », ils ont développé une activité d’édition d‘ouvrage et un centre pédagogique, et contribuent ainsi depuis plus de 30 ans à la réappropriation des savoirs et à l’autonomie à l’échelle individuelle, ou collective. La richesse de leur librairie est impressionnante : alimentation, jardinage, cosmétiques, habitat, écologie, société, bien être. Une somme considérable de pistes à explorer et à mettre en pratique quotidiennement, chacun à sa mesure, chacun à sa vitesse. Nous ne pouvons que vous encourager à parcourir leur catalogue.

 

JPEG - 386.9 ko La Maison Ecologique, magazine spécialisé qui porte bien son nom, participe également de la diffusion des expériences pratiques facilement reproductibles. Une mine d’informations pour tous ceux qui ont en gestation des projets de construction, d’aménagement, de rénovation écologique.

 

JPEG - 28.4 koS !lence La revue S !lence est publiée depuis 1982. Elle se veut un lien entre toutes celles et ceux qui pensent qu’aujourd’hui il est possible de vivre autrement sans accepter ce que les médias et le pouvoir nous présentent comme une fatalité.

 

PNG - 91.2 ko L’écologiste est l’édition française de The Ecologist. Que faire ? Que faut-il faire ? Le contraire de ce que nous faisons aujourd’hui, et dans tous les domaines…

 

JPEG - 11.3 koL’âge de faire est un mensuel dédié aux expériences alternatives en matière de réappropriation de l’économie, de création de lien social, d’écologie et d’engagement citoyen.

 

JPEG - 11.4 koKaizen, un magazine pour construire une société écologique et humaine. L’humanité vit ses heures les plus décisives : dérèglements climatiques et pic pétrolier, épuisement de l’eau potable et des terres arables, disparition en masse des espèces et pollutions généralisées, crises économiques, sociales, financières. Et plus grave encore : abandon de l’être humain. Face à cet implacable constat nous aurions toutes les raisons de désespérer et pourtant, silencieusement, un nouveau monde est en marche : intelligent, sobre, mettant au premier rang de ses priorités l’épanouissement de la Vie sur notre planète.

 

JPEG - 243.9 koLa Revue Durable est une revue de vulgarisation francophone sur tout ce qui touche à l’écologie et au développement durable.
- La Revue Durable, Dossier « Des technologies appropriées pour la construction, l’eau et la santé », article « des maisons chaudes et bon marché en paille », Rencontre Bernadette BENSAUDE-VINCENT « les citoyens ont leur mot à dire sur la recherche scientifique », n°19, Février-Mars 2006.
- La Revue Durable, n°33, Dossier « Économie solidaire et écologie », Article « Devenir acteur de pratiques agricoles et énergétiques durables » et « autoconstruire grâce aux autres », Portrait « André Gorz : l’écologie comme politique », Mars-Avril-Mai 2009.

 

JPEG - 14.6 ko Rezo, le portail des copains qui recense des articles du net à ne pas louper !

… sans oublier une parution pionnière et aujourd’hui disparue : La gueule ouverte

 

Cultures urbaines du "Faire soi-même"

JPEG - 19.6 koLe "Do it Yourself" sur InternetActu :
- Répondre à l’injonction d’innover
- C’est la recherche de l’efficacité qui tue la coopération
- Makers (1/2) : Faire société
- Makers (2/2) : Refabriquer la société
- Makers, pro-amateurs, consom’acteurs… de qui parle-t-on ?
- FabLabs : refabriquer le monde
- La prochaine révolution ? Faites-la vous même !
- L’impression 3D est-elle le moteur de la fabrication de demain ?
- Von Hippel : le paradigme de l’innovation par l’utilisateur

JPEG - 11.7 koLes licences libres, le libre, l’impression 3D sur Framablog :
- Complexité de la clause Non Commerciale des Creative Commons : preuve par l’exemple
- Ce que pense Eric Raymond de la clause NC des Creative Commons (pas du bien)
- Regarde le capitalisme tomber à l’ère de la production Open Source
- L’impression 3D, ce sera formidable... s’ils ne foutent pas tout en l’air !
- Polémique : la nouvelle imprimante 3D de MakerBot a-t-elle trahi l’open hardware ?

JPEG - 29.1 koLe Faire soi-même sur OWNI :
- Le non commercial, avenir de la culture libre
- Les licences libres aux portes de la révolution
- Naissance d’un mythe de la bidouille
- Le “Do it yourself” se boboïse
- Les fab labs, incubateurs de futur
- La prochaine révolution ? Faites-la vous même !
- Quelles différences entre les biens communs et le communisme
- Entretien avec Bernard Stiegler, philosophe critique de la Technique : Vers une économie de la contribution

 

Les "biens communs"

- VECAM, association de réflexion sur les « biens communs ».
Ouvrage coordonné par l’association Vecam, Libres savoirs, les biens communs de la connaissance - produire collectivement, partager et diffuser les connaissances au XXIe siècle, livre publié sous Licence Creative Commons By-Nc.

- Framablog, Article de Aka, « Les biens communs ou le nouvel espoir politique du XXIe siècle ? » (04/10)

 

Sur André Gorz, philosophe critique des sociétés industrielles

JPEG - 10.7 koEcoRev, revue critique d’écologie politique.
- Le travail dans la sortie du capitalisme, alias “La sortie du capitalisme a déjà commencé”, lundi 7 janvier 2008, par André Gorz : « La tendance à l’autoproduction regagne du terrain en raison du poids croissant qu’ont les contenus immatériels dans la nature des marchandises. Le monopole de l’offre échappe petit à petit au capital »
- Penser la question des outils avec André Gorz, vendredi 20 novembre 2009, par Françoise Gollain : « Les moyens d’autoproduction high-tech rendraient “virtuellement obsolète” la mégamachine que constituaient les moyens de production du complexe industriel, et l’ordinateur, devenu outil universellement accessible, permettrait d’accroître le potentiel de relocalisation des cercles de coopération et l’autoproduction hors marché. Cette réunification du producteur et du consommateur au moyen des outils high-tech actuels ou futurs dépasserait l’échelle individuelle pour s’étendre à des populations entières par le biais de réseaux de sociabilité, d’échange et d’assistance mutuelle, de diffusion d’innovations et d’idées, et impliqués dans la réalisation de grandes installations complexes qui produiraient le nécessaire comme le désirable avec une dépense de travail largement inférieure, une productivité très supérieure à celle de leur production industrielle »

Perspectives Gorziennes, site dédié à l’oeuvre d’André Gorz
- Daniel Paul, samedi 26 novembre 2011, André Gorz : l’écologie politique entre expertocratie et autolimitation : « Créer des espaces d’autonomie dans lesquels le temps libéré du travail puisse être employé par les individus à des activités de leur choix, y compris des autoproductions de biens et de services qui réduiront leur dépendance du marché et des prises en charge professionnelles ou administratives, et leur permettront de reconstituer un tissu de solidarités et de socialité vécues, fait de réseaux d’aide mutuelle, d’échange de services, de coopératives informelles »
- Daniel Paul, jeudi 14 juillet 2011, André Gorz : Changer la ville : « Il faut que chacun, dès l’enfance, soit entrainé dans et sollicité par le foisonnement tout autour de lui de groupes, groupements, équipes, ateliers, clubs, coopératives, associations, réseaux cherchant à le gagner à leurs activités et projets. Activités artistiques, politiques, scientifiques, écosophiques, sportives, artisanales, relationnelles ; travaux d’autoproduction, de réparation, de restauration du patrimoine naturel et culturel, d’aménagement du cadre de vie, d’économie d’énergie ; “boutiques d’enfants”, “boutiques de santé”, réseaux d’échanges de services, d’entraide et d’assistance mutuelle, etc  »

 


Souce : www.latelierpaysan.org

 

 


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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 21:24

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

Révolution « open source »

Ces agriculteurs et ingénieurs qui veulent libérer les machines

par Agnès Rousseaux 12 novembre 2013

 

 

 

     

     

    Ils fabriquent des machines libres de droits, sans brevet. Des engins à construire soi-même, sorte de meccano géant, écologique et à moindre coût. Pour bâtir des maisons, produire de l’énergie, faire cuire des aliments, extraire des matériaux ou cultiver la terre. De quoi construire un village. Ou une civilisation. Leur objectif : éditer plans et modes d’emploi, construire des prototypes, expérimenter, partager et diffuser à tous, pour faire vivre cette révolution industrielle d’un nouveau genre. Des États-Unis à l’Isère, bienvenue dans l’univers des pionniers de « l’écologie open source ».

    Et si on créait une civilisation en « open source » ? Un monde sans brevets. Des objets, des appareils, des machines, reproductibles à l’infini par tous ceux qui le souhaitent, grâce à la diffusion « libre » de leurs plans. C’est ce que propose Marcin Jakubowski : ce jeune diplômé de physique nucléaire, habitant du Missouri (États-Unis), devenu agriculteur-bricoleur, cherche à constituer et diffuser un kit de 50 machines industrielles – tracteur, bulldozer, moissonneuse-batteuse, four, éolienne, moteur hydraulique, bétonnière ou machine à compacter des briques de terre – pour bâtir, en toute autonomie, l’infrastructure d’un village. Ou les bases d’une civilisation !

    Le principe est simple : il s’agit de fabriquer artisanalement des machines industrielles, à très bas coût (en moyenne 8 fois moins que celles fabriquées industriellement), et d’expliquer à ceux qui le souhaitent comment les reproduire eux-mêmes. Un guide de construction, le « Global Village Construction Set » offre le mode d’emploi de ces innovations. Sur une ferme de 12 hectares dans le Missouri, Marcin Jakubowski et son équipe travaillent à la construction de prototypes, et sur la documentation pour diffuser ces innovations. Avec un mode de fabrication assisté par ordinateur et des imprimantes 3D, « les produits peuvent être conçus comme des Legos », explique Marcin Jakubowski. L’objectif est de penser des outils modulables et adaptables, les plus simples possibles pour pouvoir être reproduits facilement. Une sorte de meccano à taille humaine, permettant de construire des maisons (grâce aux machines fabriquant des briques de terre), de créer un système économique et agricole diversifié, des machines pour répondre aux besoins de base, et même offrir tout le confort moderne possible.

    Recensement et adaptation des outils, réalisation et diffusion des plans

    La démarche s’inscrit dans le courant de l’Open source ecology. Une utopie et des pratiques que veut faire vivre l’association Adabio autoconstruction, en Rhône-Alpes. En se basant cette fois davantage sur les savoir-faire issus d’un métier, celui d’agriculteur, que sur la co-construction d’outils ex nihilo par des ingénieurs et bricoleurs. Objectif de ce projet : la création d’outils agricoles, à construire soi-même, à partir de plans libres de droits. L’idée est née du constat que des agriculteurs font de nombreuses trouvailles en bricolant, en adaptant des outils pour leur travail quotidien, de manière intuitive. L’association s’est donc donnée pour mission de recenser ces inventions, d’en tracer les plans et de les diffuser. En 2009-2010, une quinzaine d’outils sont répertoriés : outils de planches permanentes pour décompacter la terre dans la culture de légumes bio, cadre de vélo utilisé pour désherber, dispositif de traction animale, poulaillers mobiles... Une seule exigence : que ces outils soient reproductibles. Et qu’on puisse les construire avec peu de matériel.

    Le projet est porté par des maraichers bio et des techniciens d’ADABio Autoconstruction (association des producteurs biologiques). « On part d’une recherche empirique, qui valorise le savoir-faire des paysans, explique Julien Reynier, chargé de développement de l’association. On va à l’inverse du modèle des chambres d’agriculture qui veulent diffuser des savoirs dans une démarche descendante ». L’enjeu est de mutualiser et co-produire des outils, pour renforcer l’autonomie des exploitations agricoles. « Car l’agriculture bio, ce n’est pas celle de nos grands-pères, c’est au contraire quelque chose de très technique », poursuit Julien Reynier. Il faut notamment réussir à s’affranchir des intrants chimiques, engrais, pesticides.

    Créer des farm-labs, ateliers ouverts et coopératifs

    Après le recensement, vient l’étape de la « recherche et développement » par les salariés d’Adabio Autoconstruction [1]. Du « toilettage », pour rendre diffusables les outils bricolés sur le terrain. Ces outils créés sont souvent le fruit de la récup’, il faut donc voir comment les fabriquer avec un matériel accessible à tous, notamment des barres de métal « standard ». A partir de là est rédigé un guide avec les recettes de construction, les côtes, références, plans 3D, plans éclatés... « Comme les modes d’emploi d’Ikea ! », sourit Julien Reynier. 600 exemplaires de ce guide sont vendus. Une centaine de paysans participent à des formations, pour apprendre à construire ces outils « open source ».

    Pour les agriculteurs, le jeu en vaut la chandelle. Avec ce système, les outils de planches permanentes, utilisés pour éviter le compactage de la terre, coûtent environ 2000 euros en matières premières, plus une semaine de travail. Dans le commerce, c’est trois fois plus cher. Les commandes groupées de barres de métal de 6 mètres permettent aussi de réduire les coûts. Reste à trouver un lieu pour que chacun puisse venir créer ses outils. « Pour les formations, on loue des ateliers dans des lycées agricoles, on vient avec notre camion plein de matériel pédagogique », explique le chargé de développement. L’association s’est installée dans une ancienne papeterie près de Grenoble et recherche des financements pour y aménager 600 m2 d’ateliers. « Dans l’idéal, il faudrait des ateliers communaux, où chacun peut venir travailler le métal. Des farmlabs, sur le modèle des fablabs qui se développent en ville surtout ».

    Une manufacture open source

    Les outils créés, les plans et modes d’emploi, sont sous licence Creative Commons By-NC (pas d’utilisation commerciale), pour éviter une « récupération » par le secteur marchand. « Mais le débat est ouvert, précise Julien Reynier. Avons-nous quelque chose à craindre ? Nous souhaitons une diffusion large des pratiques d’auto-construction » [2]. L’association est en lien avec le réseau états-unien FarmHack, qui développe, documente et construit des outils pour une « agriculture résiliente ». Au sein de ce collectif, agriculteurs, ingénieurs, architectes ou designers s’allient pour créer des outils libres de droits, dont les modes d’emplois sont répertoriés dans un annuaire sur le site web. Il est possible de prendre conseil ou de suivre les tests effectués avec les prototypes, via un forum (voir la présentation vidéo ci-dessous).

    Ce type de projet essaime, notamment aux États-Unis. Près de Denver, d’anciens associés de Marcin Jakubowski ont créé Open Tech Forever, sur un site agricole en permaculture. Leur objectif est de créer une « fabrique open source », sorte de manufacture pour ceux qui veulent créer des outils. Ce qui les anime ? Relocaliser la production. Car c’est « l’une des étapes les plus importantes pour préparer aux effets déstabilisateurs du changement climatique, et pour rendre les communautés locales capables de construire des systèmes économiques résilients et autonomes », expliquent les fondateurs.

    Appropriation technologique et révolution du travail

    En développant la capacité des communautés locales à créer des machines avec lesquelles il sera possible de fabriquer des produits, la démarche favorise également le recyclage. « Pour le moment, nous achetons les matériaux en magasin. Mais dans le kit de construction, il y a un four à induction et les procédures de roulage à chaud du métal. Donc vous pouvez prendre de l’acier de récupération, le fondre et en sortir de l’acier neuf, explique Marcin Jakubowski. Ce qui fait que chaque décharge de métal est par essence un endroit où l’on peut reconstruire une civilisation. »

    Ces démarches s’inscrivent dans l’histoire du « mouvement des technologies appropriées », né dans les années 1960, lié à la contre-culture américaine, et conceptualisé par l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher [3]. Ce mouvement revendique une technologie soucieuse de l’environnement, mieux adaptée aux ressources locales, moins coûteuse. Et surtout facilitant l’appropriation : les outils créés, quel que soit leur degré de complexité, devraient pouvoir être compris, contrôlés et entretenus facilement par les populations locales. Une technologie issue de la demande sociale, en quelque sorte, que l’usager peut contribuer à améliorer, et qui permet aux communautés, notamment dans les pays les moins développés économiquement, d’accroître leur autonomie. Dans cette tradition vient aussi s’inscrire le mouvement de l’open source hardware (« matériel open source »), parallèle du mouvement des logiciels libres (« software ») en ce qui concerne les matériaux « en dur ». Comme avec les logiciels, la conception de l’objet, ses plans, son mode d’emploi sont libres, pour que chaque utilisateur puisse étudier, modifier, diffuser, fabriquer, et vendre la conception de cet objet ou le matériel basé sur cette conception.

    Derrière ces nouvelles façons de produire et d’échanger, se dessine aussi pour les promoteurs de l’Open source ecology une révolution du travail et des sociétés. « Pour le moment, nous commençons avec des infrastructures simples. Viendra ensuite l’éducation, la santé, un système financier, une gouvernance. Le matériel médical sera probablement le plus dur à obtenir, s’enthousiasme Marcin Jakubowski. Notre but est de montrer qu’avec 12 hectares et 30 personnes, on peut créer ou recréer un standard de vie moderne saine, jusqu’à avoir des semi-conducteurs (utilisés pour les transistors et micro-processeurs) et du métal, le tout à partir des ressources du site. » Et qu’il est possible de créer une société relativement abondante, avec les bases du confort moderne, dans laquelle les gens travailleraient moins de deux heures par jour... Utopie ? Quoi qu’il en soit, la révolution de l’open source ecology est en marche.

    Agnès Rousseaux

    (@AgnesRousseaux)

    Pour aller plus loin :
    - Adabio autoconstruction, la coopérative des savoirs paysans (Rhône-Alpes)
    - Farmhack (Denver, États-Unis)
    - Open source ecology, le site de Marcin Jakubowski, et le Global Village Construction Set (Missouri, États-Unis). A lire sur Framablog, une interview de Marcin Jakubowski à propos du projet Open source ecology / Factor e Farm.
    - Projet OS, OpenStructures (États-Unis).

    - Présentation du projet Open source ecology de Marcin Jakubowski (en anglais) :

     


    - Présentation du réseau Farmhack (en anglais) :

     

     

     

    - Présentation d’un projet mené par Open source ecology en 2013 (en anglais) :

     


    Photos :
    - Open tech forever
    - Open source ecology
    - Sean Church/ Flickr/ CC 2.0 by

     

     

     

     

     

    Notes

    [1L’association emploie trois salariés (2 équivalent temps-plein), assistés par deux personnes en service civique. Les ressources financières proviennent des fonds de la formation agricole, ainsi que d’une aide de la région Rhône-Alpes.

    [2Une réflexion est en cours autour d’une nouvelle licence, par la Peer to peer Fundation, qui permettrait l’ouverture commerciale des projets sous licence entre structures de l’économie sociale et solidaire, et mais leur fermeture aux structures lucratives.

    [3Économiste britannique d’origine allemande, né en 1911 (et décédé en 1977), inspiré par le bouddhisme, et auteur de Small is beautiful. Une société à la mesure de l’homme, Seuil, 1973.


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    Source : www.bastamag.net

     

     

     

     

     

     

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    27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 17:49

     

    Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/sylvain-gouz

     

    Que chacun travaille moins pour que tous travaillent !
    Sylvain Gouz - Journaliste

    Publié le 27/07/2014 à 15h59

     

     

    Chômage en hausse, économie en berne, faut-il une nouvelle fois mettre des points sur les «  i  »  ? La nouvelle augmentation du nombre des chômeurs – la huitième hausse mensuelle consécutive, +0,3%, record battu avec 3 millions 660.000 inscrits à pôle emploi – ne va malheureusement rien changer à la stratégie, s’il en est, de lutte contre ce fléau déstructurant pour la société.

    Du «  on a tout essayé contre le chômage  » de François Mitterrand au «  la courbe va s’inverser  » toujours démenti de François Hollande, on reste les bras ballants. On s’en remet aux emplois aidés, aux entreprises, à la croissance, ou à je ne sais quelle bonne fée pour faire refluer le nombre des chômeurs.

    Il y aurait bien la solution allemande ou celle des Etats-Unis. Dans les deux cas l’artifice consiste à créer des sous-emplois sous-payés. Moins de chômeurs et davantage de travailleurs pauvres dont le sort n’est guère plus enviable si ce n’est un peu plus de socialisation…

    Une idée simple…

    Et si l’on revenait à l’idée simple du «  partage du travail  ». Sortons, s’il vous plaît, de la bagarre idéologique qui conduit par exemple François Fillon à liquider purement et simplement ce qui reste des 35 heures du gouvernement Jospin. Sortons même des bénéfices bien réels de ces 35 heures en termes de créations d’emplois car, instituées de façon trop rigide, notamment dans la fonction publique, elles n’ont pas porté tous les fruits escomptés.

    Quelques jalons  :

    • Réduire la durée du travail significativement, par exemple passer d’un coup à 30 heures hebdomadaires, créerait immédiatement un appel d’air de créations d’emplois, sous réserve de négociations branche par branche et de pénalisation des heures supplémentaires.
    • Cela induirait sans doute, des dépenses budgétaires supplémentaires pour l’Etat afin d’aider les entreprises à amortir le choc. Mais ces dépenses seraient compensées et au-delà par la diminution des dépenses de l’assurance-chômage et par l’augmentation des cotisants aux caisses de sécurité sociale et donc des ressources de celles-ci.
    • La réduction de la durée hebdomadaire conduirait, comme avec les 35 heures, à une amélioration de la productivité horaire du travail. Bon nombre d’entreprises l’ont bien perçu qui ne se sont pas plaintes, bien au contraire, des 35 heures. Travailler moins c’est souvent travailler mieux.
    • La contrepartie de la réduction du temps de travail serait probablement pour ceux qui ont un emploi aujourd’hui une moindre progression à venir de leur pouvoir d’achat. Ce serait, d’une certaine façon leur geste de solidarité vis-à-vis des chômeurs. On veut espérer qu’ils en soient capables sachant que la resocialisation d’un actif sur dix, aujourd’hui chômeur, vaut bien quelques sacrifices des autres. Le redémarrage de l’économie, dans un deuxième temps, est sans doute à ce prix.
    • Partager le travail n’aurait pas que des avantages économiques et sociaux. Cette orientation pourrait – conditionnel – permettre une inflexion de notre mode de consommation, voire de notre mode de vie, en libérant du temps libre – souvenez-vous du «  ministère du temps libre  » inventé dans la foulée de mai 1981  ! Et donner, derrière cette inflexion bien sûr un autre contenu, plus qualitatif, à cette fameuse croissance dont on attend tant. Il faut revenir, à cet égard, aux travaux de la sociologue Dominique Méda  (dernier ouvrage «  La Mystique de la Croissance  », Flammarion, 2013).

    Qu’on en discute…

    Bref, l’argumentaire peut être développé. Il vaut d’être pris en compte par les décideurs et d’être au moins discuté sur le devant de la scène. Car aujourd’hui, le débat apparent n’est plus qu’entre défenseurs d’une rigueur/austérité salvatrice acidulée de «  réformes  » et productivistes pseudo-keynésiens amoureux de taux de croissance et de pouvoir d’achat. Chacun se reconnaîtra. Et il est grand temps d’en sortir.

    Il paraît que François Hollande envisage désormais que la croissance attendue ne soit pas au rendez-vous fixé cette année. Combien de mois de hausses consécutives du chômage lui faudra-t-il encore attendre avant d’en venir à cette idée simple  : que chacun travaille moins longtemps pour que tous trouvent un emploi ?

     

     


     

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    27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 16:52

     

    Source : blogs.mediapart.fr/blog/gerardfiloche

     

     

    Gattaz au bazooka :

    Gattaz veut tout remettre en cause à l’Université du Medef : 12 mesures « turbo » de plus de destruction sociale, Smic, seuils sociaux, impôt à 75%…

    Le président du Medef Pierre Gattaz, s’est moqué encore une fois du « Pacte de responsabilité », et a lancé un nouveau pavé dans la mare. Il prépare l’Université d’été du Medef comme un « round » avec le gouvernement, Valls ayant annoncé sa présence.

    « La situation économique du pays est catastrophique. La croissance n’est pas là ! Il n’y a plus d’investissement et plus d’embauche », dramatise-t-il dans un entretien au Figaro paru lundi 21 juillet. Evoquant le pacte de responsabilité qui vient d’être pourtant voté par les députés, il annonce attendre « la phase 2 ». « Le noyé a été ramené sur la plage, il faut le réanimer », a-t-il dit. Pierre Gattaz exerce un chantage : que « nos gouvernants obtiennent auprès des employeurs et des investisseurs français et étrangers leur confiance. » Il exige une remise en cause complète du pacte de responsabilité, tel qu’il est défendu par le président de la République et Valls. C’était pas la peine de vanter le « sommet social » des 6 et 7 juillet.

    Le président du Medef exige qu’Hollande mange son chapeau jusque dans les détails. Il propose de commencer par dire  « clairement que l’on va abandonner dès maintenant la taxe à 75 % sur les très hauts revenus. » Estimant que « le pacte seul ne suffira pas à redresser la France », Pierre Gattaz annonce qu’une « douzaine de  » mesures turbo  » pour générer de l’emploi rapidement » seront présentées à l’université d’été du Medef.

    12 destructions sociales de plus

    « Il faut regarder le sujet des seuils sociaux (obligations sociales liées au nombre de salariés, NDLR), parler de l’interdiction du travail le dimanche et après 21 heures. Le niveau du Smic doit pouvoir être discuté avec les partenaires sociaux, pour que les populations très éloignées de l’emploi – 1 million de chômeurs n’ont pas vu une entreprise depuis deux ans au moins – puissent retrouver un travail », a-t-il ajouté. Smic jeune, sous smic, CE, DP, CHSCT, DS, tous les droits syndicaux vont valser. Comme si tout cela avait une quelconque incidence sur l’emploi, là ou les patrons n’utilisent délibérément que 70 % de leurs capacités productives et préfèrent placer leur argent dans la spéculation et la rente aux iles Caïman.

    Déjà Valls a fait un coup d’état contre nos finances publiques, pour plaire à Gattaz. 41 Milliards pour les patrons, 50 milliards en moins pour nos besoins publics. Ce qui veut dire en résumé que pendant que les actionnaires se doreront la pilule aux Caïmans, les éclisses seront défaillantes sur le réseau ferré de France. Pendant que les plans sociaux se multiplieront, les services publics déclineront, l’argent coulera à flots pour les patrons. Mais là le Medef sent le gouvernement Valls si veule, tellement à plat, démoralisé, qu’il se lâche sans même attendre le retour de ses valets de droite UMP : il exige tout et tout de suite, en finir avec les 35 h, avec le code du travail, travailler le dimanche, de nuit, baisser les salaires en plus des retraites, ne plus payer d’impôts, c’est l’hallali…

    Ils vont vous baisser les salaires :  « 30 % de moins » -  ce qui a été fait en Gréce avec les resultats catastrophiques que l’on sait.

    Voilà l’objectif recherché par tout les moyens : baisser les salaires augmenter les dividendes. Augmenter le chômage pour augmenter les profits. Baisser les impôts pour hausser les marges. François Hollande a avoué qu’il ne voyait pas l’horizon s’éclaircir,  que le chômage allait continuer de monter : il s’est donc enfermé dans la spirale suicidaire que lui impose le patronat. Le Medef l’a compris et n’arrête plus, encore, encore, encore.  On en est à 6 millions de chômeurs toutes catégories confondues outre mer inclus : ca ravit Gattaz, c’est son moyen de chantage préféré, ça et la fameuse « dette » qu’il faut rembourser aux banquiers…

    Ils vont nous faire un deuxième budget catastrophique à la grecque pour 2015. Non pas que ce soit nécessaire pour l’économie : au contraire cela induit la récession. Mais il s’agit de casser les droits sociaux, et les statuts des salariés, salaire et durée du travail. Rien de plus, rien de moins.

    Car Hollande lui donne raison et capitule encore plus dans l’analyse : il reprend les seuls chiffres « libéraux », la seule comptabilité patronale, et le 21 juillet il s’est interrogé sur le retour aux 3 % de déficits, avouant que le ralentissement économique n’était «pas impossible» et que la croissance pouvait encore «s’affaiblir». Il a insisté sur les «épreuves» et les «difficultés», s’est inquiété des «forces obscures qui travaillent la société française» et a reconnu que «les gens n’y croient plus». (En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0203658841688-francois-hollande-se-montre-plus-sombre-sur-letat-du-pays-1026809.php?OEU12YYY1EdPbFRW.99) Hollande alimente le sentiment d’une «impuissance du politique» à laquelle, jure-t-il, il ne «se résout pas»… mais il renonce aux résultats !

    Il disait qu’il devait être » « jugé sur les résultats », c’est fini : finie l’inversion de la courbe du chômage, fini l’espoir de redistribuer, il faut boire la coupe jusqu’à la lie, il n’y a « pas de chance » avant 2017. Mais pas question de changer : il  affirme qu’il ira jusqu’au bout dans cette voie, dans ce suicide, dans cet échec : «pour que le pays aille mieux». Un membre du gouvernement explique : « S’enfoncer dans la problématique des résultats serait une erreur. Il n’y a pas de réponse de court terme. Il faut montrer le sens. L’enjeu, c’est le redressement.» Ca revient a une fuite en avant vers le cimetière de la gauche. C’est un renoncement à résister au pillage, aux exigences sans fin de la finance, des actionnaires, du Medef. C’est plier l’échine jusqu’au bout.

    Cette épouvantable erreur d’orientation du gouvernement Valls qui prend aux pauvres pour donner aux riches, qui alimente le chômage pour assurer les marges, le Medef veut l’user jusqu’au bout, à chaud. Il tient Hollande, il serre la corde autour du cou. Après il n’y aura plus qu’à jeter les servants discrédités auprès de leurs électeurs trahis, ils perdront les régionales, malgré leur tentative désespérée d’en changer la règle du jeu au Monopoly Sim city. Puis ils perdront la présidentielle et les législatives, et basta, ce qui restera d’ossature sociale ils demanderont à l’UMP FN de l’achever en fanfare : Sécu, retraites, Sncf, Edf, services publics…

    Le seul courage serait de dire « puisque le patronat ne veut rien entendre, on va s’appuyer sur le salariat »

    Puisque Gattaz ne veut rien accepter, rien signer, rien partager des malheurs du pays, on va s’appuyer sur les forces vives de ceux qui produisent les richesses et qui n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Après tout les salariés c’est la base de la gauche, ce sont nos électeurs, ils sont majoritaires, ce sont ceux qui attendaient le changement en mai juin 2012. On aura tout fait pour que le patronat y participe, on va faire sans lui :

    -        augmentation immédiate du Smic et de tous les salaires

    -        embauche de centaines de milliers de nouveaux fonctionnaires dans les hôpitaux, les écoles, les travaux publics, les transports, les communications, les équipements collectifs, les services de contrôle

    -        réforme fiscale avec une progressivité de l’impôt direct (IR IS), avec des mesures exceptionnelles sur les dividendes et le 1 % de ceux qui possèdent 25 % du pays : traque massive des 80 milliards de fraude fiscale, des 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux, fin des « optimisations fiscales »

    -        reconstruction d’un droit du travail protecteur, contre la précarité, contrôle des licenciements, droit syndicaux renforcés, en marche vers les 32 h, les 30 h, retour aux 60 ans

    En quelques mois, la confiance sera revenue, le gouvernement sera plébiscité, la relance se sentira vite, les carnets de commande se rempliront et même les équilibres budgétaires s’amélioreront au lieu de décliner.

     

     

    Source : blogs.mediapart.fr/blog/gerardfiloche

     


     

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