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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 18:21

 

Source : www.humanite.fr

 

 

Belgique. Manifestation nationale contre la régression sociale

Françoise Germain-Robin

Jeudi, 6 Novembre, 2014

 

 

 

Photo : François Lenoir/Reuters

Au moins cent mille personnes manifestaient jeudi à Bruxelles contre les mesures d'austérité du nouveau gouvernement de droite.

Photo : François Lenoir/Reuters

Les annonces sur les retraites et la stagnation des salariés du nouvel exécutif de droite entraînent une mobilisation syndicale : manifestation aujourd’hui et grève générale le 15 décembre.

Bruxelles (Belgique), correspondance. L’ensemble des syndicats de Belgique ont appelé à la manifestation qui se déroulera aujourd’hui à Bruxelles. La mobilisation est forte et les prévisions de participation – on parle désormais de 100 000 participants – enflent à mesure des annonces assénées par le gouvernement. Il est dirigé par un libéral francophone, Charles Michel, mais on sait que le vrai patron en est Bart De Wever, chef du parti nationaliste flamand NVA, qui occupe tous les postes clés dont celui des Finances (1).

Dès sa formation, son programme a fait monter les syndicats au créneau contre deux mesures assassines : la réforme pensions dont l’âge légal serait porté à 67 ans d’ici à 2020 et le « saut d’index », car en Belgique il existe toujours une indexation automatique des salaires sur le coût de la vie. Selon les calculs du PS, cette mesure fera perdre 336 euros par an à un salarié moyen touchant 1 900 euros mensuels. Le PS, désormais dans l’opposition, parle de « régression sociale généralisée ». Plusieurs de ses dirigeants, dont l’ancien premier ministre Elio Di Rupo, seront en tête de la manif. Le PTB (Parti du travail de Belgique) « soutient l’appel à la résistance des syndicats », et de nombreux mouvement et associations se joindront au cortège.

Les mauvaises nouvelles se succèdent depuis un mois : coupes dans le budget d’institutions culturelles emblématiques telles que la Monnaie de Bruxelles, Bozar, l’Opéra ; coupe dans les soins de santé avec un plan de regroupement des hôpitaux et mise sous tutelle financière des mutuelles ; restructuration de la SNCB, qui pourrait perdre jusqu’à 5 000 emplois. Cette dernière annonce passe si mal qu’elle a déjà provoqué une série de grèves spontanées, des cheminots furieux allant jusqu’à arrêter le train de la ministre des Transports avec des fumigènes. Mais, jeudi, les trains rouleront pour amener le plus possible de manifestants à Bruxelles, où, en revanche, il n’y aura ni bus ni métro. Ce n’est qu’un début puisque va suivre une série de grèves tournantes déclenchées chaque lundi dans les diverses régions du pays jusqu’à la grande grève générale du 15 décembre.

(1) Johan Van Overtveldt, NVA, est passé par la banque Lamberts avant de diriger le journal Trends, voix du patronat belge.

 

 

Source : www.humanite.fr

 

 

 

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 17:22

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

Comment le Luxembourg aide les entreprises à s'exiler fiscalement

Le Monde.fr | 06.11.2014 à 10h20 • Mis à jour le 06.11.2014 à 14h54

 

 

 

Durée : 03:17  |  Images : ICIJ / Le Monde.fr  

« Le Monde », révèle, en partenariat avec le consortium de journalisme d'investigation ICIJ et 40 médias étrangers, que le pays a conclu des accords fiscaux secrets avec plus de 300 multinationales.

Le Monde.fr

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 17:13

 

 

Source : www.lemonde.fr


 

Evasion fiscale : tout sur les secrets du Luxembourg

LE MONDE | 05.11.2014 à 22h02 • Mis à jour le 06.11.2014 à 15h59 | Par Anne Michel

 
 
Vue sur la ville de Luxembourg

Des milliards d’euros de recettes fiscales évaporées grâce à des accords fiscaux secrets. Plus de 300 multinationales concernées, parmi lesquelles des stars de l’économie comme Apple, Amazon, Heinz, Pepsi, Ikea, Deutsche Bank…

Dans une enquête réalisée en partenariat avec le consortium de journalisme d’investigation américain ICIJ (International Consortium of Investigative Journalists) et quarante médias étrangers (The Guardian au Royaume-Uni, le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, la télévision publique canadienne Canadian Broadcasting Corporation, l’Asahi Shimbun au Japon, etc.), Le Monde révèle les dessous du système fiscal luxembourgeois.

Consultez tous les documents des multinationales mis en lignes dans le cadre de l'opération #LuxLeaks

Depuis plusieurs mois, le Luxembourg est, avec les Pays-Bas et l’Irlande, au cœur de la polémique sur les avantages fiscaux accordés aux grandes entreprises. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), chargée par le G 20 de lutter contre les pratiques d’évasion fiscale agressives des multinationales, fait pression sur ce petit Etat de l’Union européenne pour qu’il renonce à ses dispositifs fiscaux les plus controversés. Ceux-ci sont légaux, mais jugés nocifs. Ils privent les Etats de recettes fiscales substantielles, dans un contexte de disette budgétaire.

De son côté, la Commission européenne enquête, depuis juin, sur les pratiques d’un pays qui a bâti un régime fiscal sur mesure pour ces grands groupes, dérogatoire du droit commun. Elle estime que les avantages accordés à certaines entreprises sont potentiellement assimilables à des aides d’Etat illégales. Un bras de fer juridique s’est engagé avec le Luxembourg.

Le prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, prévu à Brisbane, en Australie, les 15 et 16 novembre, doit adopter un plan de lutte contre l’optimisation fiscale agressive des multinationales.

  • Que révèlent ces accords fiscaux ?

Grâce à l’ICIJ, nous avons eu accès, au cours des derniers mois, à 28 000 pages d’accords fiscaux secrets (appelés tax rulings) datés de 2002 à 2010, signés entre le grand-duché du Luxembourg et 340 grandes entreprises. Ces accords proviennent tous du grand cabinet de conseil et d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC). Ils ne concernent donc que les entreprises clientes de PwC.

Ces documents montrent comment les géants du Net, des télécoms, de la finance ou de la grande consommation s’appuient sur le Luxembourg et ses règles fiscales souples, mais aussi sur les failles de la réglementation internationale, pour y transférer des profits afin qu’ils n’y soient pas taxés, ou très faiblement.

Ces groupes réalisent des milliards d’euros d’économie chaque année grâce à la création d’une holding ou d’une filiale au Luxembourg avec très peu d’activités et de salariés. Ils lèsent donc les Etats où ces profits sont effectivement réalisés.

Ces accords fiscaux recouvrent des opérations d’ampleurs et de natures très différentes. Ces dernières vont du déplacement d’un siège social au Luxembourg à la création d’entités ad hoc destinées à porter des actifs ou à réaliser des acquisitions. Toujours stratégiques, ces opérations visent un but unique : acquitter l’impôt le plus faible possible, sinon obtenir une exonération totale.

  • Quelles sont les entreprises les plus agressives fiscalement ?

La présence au Luxembourg des grandes multinationales américaines et les stratégies d’optimisation qu’elles y organisent sont connues depuis plusieurs années. Mais les documents fiscaux que nous avons analysés en montrent toute l’ampleur.

Ils mettent au jour des montages complexes d’évasion fiscale dans lesquels le Luxembourg n’est qu’un maillon de chaîne, aux côtés de centres financiers offshore plus exotiques. Ils montrent aussi que l’optimisation fiscale qualifiée d’agressive par les experts de l’OCDE est un « sport » auquel semblent s’adonner la plupart des grandes entreprises.

Allemands, néerlandais, suédois, belges, de grands groupes européens sont pris dans les mailles du filet de ces révélations… Le cas d’Ikea est emblématique. Dans les données émanant de PwC, des groupes français apparaissent, tels Axa et le Crédit agricole, mais à un moindre niveau. Ils profitent d’un environnement favorable à la gestion de fonds d’investissement.

  • Le Luxembourg est-il prêt à faire évoluer ses pratiques ?

Sous pression, le Luxembourg prévoit de modifier les règles d’octroi des tax rulings en 2015, afin de les rendre plus transparents et surtout de les harmoniser. Pour autant, le Luxembourg entend perpétuer cette pratique en donnant force de loi à des accords pour l’heure dépourvus de base légale.

Dans un entretien accordé au Monde, le ministre des finances luxembourgeois, Pierre Gramegna, défend le système. Il explique ainsi que « la pratique des tax rulings fait partie [du] patrimoine [du Grand-Duché] » et qu’il entend la « perpétuer dans le respect des règles. » « Le maintien d’une certaine compétitivité, loyale, entre les Etats dans le domaine fiscal est indispensable », dit-il.

Lire l’intégralité de cet article en édition abonnés : Le Luxembourg, plaque tournante de l’évasion fiscale

 

 

 

Anne Michel
Journaliste au Monde

 

 

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

 


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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 17:03

 

Source : alternatives-economiques.fr/blogs/godard

 

 

Les passéistes ne sont pas ceux qu’on croit…

 

 

Ainsi, n’étant pas d’accord avec les options économiques sociales et fiscales du gouvernement, je serais un passéiste qui n’a rien compris à la situation dans laquelle nous sommes, et d’ailleurs mon expérience ou plutôt mon absence d’expérience le démontre…

Si j’avais personnellement à utiliser le terme de passéiste, je l’appliquerais certainement à tous ceux qui attendent le retour de la croissance pour résoudre les problèmes auxquels nos sociétés modernes ont à faire face.

Je ne suis pas pour la décroissance, mais chacun sait que pour les 10 ans à venir, nous serons au mieux dans la zone des 1 à 1,5% dans nos pays développés, et que ces taux sont notoirement insuffisants pour créer massivement des emplois , particulièrement en France ou la dynamique démographique crée un solde arrivées/départs d’environ 200 000 personnes, et donc l’obligation de créer autant de postes pour les jeunes  entrant sur le marché du travail chaque année (contrairement à nos voisins européens…).

Les marchés financiers dérégulés et obnubilés par la rentabilité de leurs capitaux investis continuent à pousser aux fusions et restructurations sans fin des entreprises, avec comme objectif prioritaire les fameuses  « synergies » synonymes de réduction de personnel.

Par ailleurs , l’automatisation croissante des productions de biens et de services continue à remplacer la main- d’œuvre par les machines.

Le cabinet Roland Berger vient à ce sujet de sortir une étude sur l’impact de la robotisation dans les 10 ans à venir ,étude mentionnée dans un article du JDD du 26 octobre :sur les dix prochaines années, ce sont 20% des tâches administratives aujourd’hui réalisées par l’homme qui passeraient sous contrôle des robots, dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, le bâtiment, l’industrie, l’hôtellerie, l’armée, la police, ainsi que les services aux particuliers et aux entreprises…

Soit en France, 3 millions d’emplois qui disparaitraient sur la période…

Ces évolutions du processus de production entraineront des milliards de revenus et de résultats supplémentaires pour l’économie,et toute la question est de savoir si ceux-ci seront intégralement distribués aux actionnaires sous forme de dividendes ou si une majeure partie sera investie dans la construction d’une autre organisation de la société…Comme le dit l’auteur de l’étude sans aller plus loin, « nous aurons plus de temps libre pour nos loisirs, et moins de travail… ».

Un de ses collaborateurs ajoute : « Il n’y a aucun débat politique sur le sujet, alors qu’il faudrait dire la vérité…Il faut créer un électrochoc dans l’opinion dès maintenant , expliquer qu’un grand nombre de métiers seront potentiellement touchés. Lorsqu’un élu perdra une entreprise du tertiaire  dans sa ville , à cause des robots, il réagira peut-être. Mais ce sera trop tard. »

Là est bien le problème : ce sont les « passéistes » qui demandent à ce qu’une réflexion et un débat en profondeur s’ouvrent sur la place du travail dans notre société, avec à la clé un autre partage du travail que celui qui a lieu aujourd’hui : à défaut, nous préparons une société avec un potentiel de 10 millions de personnes sans travail, potentiel qui bien évidemment ne se réalisera pas car l’explosion sociale aura eu lieu avant.

Mais un autre partage du travail ne sera pas suffisant pour rendre vivable une société dans laquelle « nous aurons plus de temps libre pour nos loisirs ».

Il faudra aussi inventer de nouveaux outils d’accompagnement social remplaçant ceux construits au milieu du siècle dernier, devenus à la fois complexes et inefficaces : les travaux qui émergent actuellement sur le revenu de base universel constituent sans doute une piste intéressante.

Et il faudra bien sûr également mettre fin à l’emprise de la « mauvaise finance » sur le fonctionnement de  nos sociétés, emprise qui est le résultat des mouvements ultra-libéraux du passé  au cours des 40 dernières années. 

Regarder l’avenir au-delà des échéances électorales pour construire une nouvelle société, ce devrait être la priorité de tous les responsables, et ce pourrait être un projet fédérateur, plus en tous cas que cette démarche qui consiste pour clore le débat,à marginaliser ceux qui ne sont pas d’accord sous un vocable dévalorisant .

 

 

 

 

Source : alternatives-economiques.fr/blogs/godard

 

 

 

 

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 16:52

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

EDF échappera-t-elle à la « mobilisation universelle » en faveur du climat ?

par Rachel Knaebel 3 novembre 2014

 

 

 

 

 

Deux ministres du gouvernement, Laurent Fabius et Ségolène Royal, viennent d’appeler à « une mobilisation universelle et immédiate » sur le changement climatique, qu’ils considèrent comme « une menace grave pour la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé ». Il était temps alors que les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevées depuis 800 000 ans, selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Mais ce serait encore mieux si cette « mobilisation universelle » s’appliquait aux entreprises dont l’État est propriétaire, en particulier EDF.

En apparence, l’entreprise à capitaux publics semble faire des efforts : EDF est en train de fermer la plupart de ses centrales à charbon françaises. Les installations construites il y a plusieurs décennies ne respectent plus les normes européennes en matière d’émissions atmosphériques. Et les moderniser coûterait trop cher. Une centrale à charbon ne rejette pas seulement du CO2. D’autres substances polluantes se retrouvent en quantité dans l’atmosphère après la combustion du charbon : les oxyde d’azote, qui ont des effets sur la santé, sur l’effet de serre et contribuent au phénomène des pluies acides, le dioxyde de soufre et les suies, qui portent atteinte au système respiratoire. Une directive européenne de 2010 (directive sur les émissions industrielles, IED) oblige les centrales à charbon du continent à réduire leur émissions des ces polluants atmosphériques d’ici au 1er janvier 2016. Pour le faire, les exploitants des centrales y installent des filtres, des unités de désulfuration et de dénitrification des fumées. C’est ce que fait EDF sur les centrales françaises que le groupe va garder en fonction après 2016. Celles qui ne sont pas modernisées doivent cesser leur activité.

Mais voilà que la Pologne, pays grand défenseur du charbon et qui tire encore 90 % de son électricité de ce combustible, a obtenu de Bruxelles le droit d’exploiter ses centrales jusqu’en 2020 sans en réduire les émissions. Les exploitants des centrales à charbon du pays pourront donc tranquillement continuer à émettre autant de suies, d’oxydes d’azote et de dioxyde de soufre qu’avant, et ce pendant encore cinq ans. Parmi les principaux bénéficiaires de cette dérogation : EDF ! Le groupe français exploite en Pologne la grande centrale à charbon de Rybnik (d’une capacité de 1 775 MW, autant que Fessenheim) ainsi que plusieurs stations de cogénération électricité et chaleur qui fonctionnent en grande partie au charbon (Voir notre article). Et EDF va pouvoir déroger aux obligations européennes en matière de réduction des polluants pour toutes ces installations (comme l’indique la Commission européenne dans sa décision du 17 février 2014) : la centrale de Rybnik et les unités de cogénération de Torun, Gdansk, Gdynia, et Cracovie, ainsi que Wroclaw et Czechnica pour sa filiale Kogeneracja.

« Nous avons aujourd’hui une situation où les centrales à charbon d’EDF en France vont être équipées de filtres de dépollution, d’unités de désulfuration et de dénitrification, et pas en Pologne, déplore Kuba Gogolewski, coordinateur pour la Pologne à l’ONG CEE Bankwatch Network. Les citoyens polonais vont subventionner EDF avec leur santé, alors que les profits d’EDF sont largement assez importants pour pouvoir financer la modernisation de toutes les centrales électriques et stations de cogénération du groupe en Pologne. Le cas de l’unité de cogénération de Cracovie est encore plus scandaleux. C’est l’une des villes les plus polluées d’Europe. Ce qui a conduit les autorités locales à interdire les chauffage au charbon et au bois pour les particuliers. » En 2013, EDF a réalisé un bénéfice net de 3,5 milliards d’euros.

Au Royaume Uni, EDF exploite deux centrales électriques à charbon, West Burton et Cottam, classées 14e et 18e au rang des centrales à charbon européennes les plus polluantes [1]. Ce qui est peu étonnant, puisqu’elles sont en fonction depuis 1969 ! Compte tenu des nouvelles normes européennes en matière d’émissions atmosphériques, elles devraient arrêter leur activité en 2016. Pourtant, ces deux centrales vont en fait bénéficier d’un autre type de dérogation aux obligations de réduction de la pollution. Et EDF va ainsi pour voir exploiter ces centrales construites dans les années 1960 jusqu’en 2023. Sept ans d’exploitation en plus qui ne vont pas aider à respecter les objectifs du dernier paquet énergie climat, tout juste adopté par les gouvernements européens.

 

Notes

[1Par le rapport d’ONG Dirty 30.


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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 16:28

 

Source :  www.politis.fr

 

 

LGV Lyon-Turin : Une étude européenne confirme la gabegie financière du projet

 

Par Thierry Brun - Suivre sur twitter - 5 novembre 2014

 

 

La version provisoire d’une étude européenne révèle le coût faramineux du projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin. Ce document que s’est procuré Politis contient aussi d’autres indications édifiantes.

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Crédit photo : JEFF PACHOUD/AFP

La commission des transports et du tourisme du Parlement européen a étudié le 4 novembre un document édifiant sur le pharaonique projet de liaison ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre Lyon et Turin. Il s’agit de la version provisoire d’une étude révisant les investissements dans les grands projets du réseau transeuropéen de transport (RTE-T), que s’est procuré Politis.

Ce rapport, rédigé en anglais et daté de septembre, a été commandé par la commission des transports à la direction générale des politiques internes du Parlement européen, en charge de ces questions, et il est intitulé : « Mise à jour sur les investissements dans les grands projets RTE-T ».

Une douzaine de cas ont été analysés dont la LGV Lyon-Turin, un des cinq dossiers qualifiés de « mégaprojets ». Lors de cette présentation, des représentants de la Commission européenne ont critiqué le coût et l’impact environnemental du projet, jugé « surdimensionné », a déclaré la députée européenne EELV Karima Delli, qui est aussi membre de la commission des transports et coordinatrice pour le groupe des Verts au Parlement européen.

« La Commission européenne reconnaît un impact environnemental réel de la construction tant au niveau des émissions de CO2 produites lors du chantier que du problème de retraitement des déchets pollués générés par les travaux », a-t-elle ajouté.

Le document de 90 pages a pour sa part analysé le coût et les bénéfices du projet de tunnel de base transfrontalier de 57 kilomètres de la LGV Lyon-Turin. Il révèle une estimation plus élevé que les 8,6 milliards d’euros avancés par les partisans du grand projet ainsi que par le maître d’ouvrage Lyon Turin Ferroviaire (LTF). Le coût serait en réalité situé entre 12 et 14,3 milliards d’euros.

L’étude relève notamment que le projet de tunnel de base « a été prolongé de 14 kilomètres », puis de 72 kilomètres de nouvelle ligne en Italie, de 52 kilomètres pour les trois tunnels, et enfin de 120 kilomètres de nouvelles lignes en France. Au total, l’infrastructure à réaliser comprendrait 257 kilomètres de ligne ferroviaire.

Les experts européens en ont déduit un coût global qui se situerait autour de 26 milliards d’euros, une estimation en deçà de la réalité, selon les opposants. « La Commission européenne confirme le coût de 26 milliards d’euros du Lyon-Turin dans ses projections actuelles. Mais qu’est-ce qui nous garantie que ce montant cessera de monter en flèche comme c’est le cas depuis le début ? », interroge Karima Delli.

Dans leurs conclusions, les experts indiquent : « Bien que le projet a été révisé, et une approche par étapes pour sa mise en œuvre a été développé, il y a des doutes quant à savoir si, dans le contexte actuel, le projet pourrait être bénéfique et remplir ses objectifs qui consiste à transférer le fret de la route vers le rail ». L’étude présente aussi des conditions pour la réalisation de la LGV Lyon-Turin, dont une attire l’attention : « Une analyse financière de la phase d’exploitation ne semble pas exister, et il n’y a pas d’évaluation actualisée des effets économiques plus larges compte tenu des estimations récentes des coûts ».

« Le rapport stipule qu’une phase d’approche a été planifiée pour le réseau du Lyon-Turin. Dans la première phase le tunnel de base sera construit et les autres éléments suivront seulement si la demande de transport sur le réseau croit vers les limites de capacité (…), le projet complet devrait fournir une évaluation positive socio-économique, poursuit Karima Delli. En clair, la viabilité économique du projet n’étant pas assurée, la Commission se prononce aujourd’hui pour un financement et une réalisation segmentés. Il s’agit bien là, et c’est une première, d’une forme de désengagement de la Commission sur le projet dans son ensemble. »

La Cour des comptes en France a pour sa part stigmatisé « la part de responsabilité de l’Europe dans le dévoiement du rôle conféré à la grande vitesse », en « échafaudant un plan ambitieux de réseau européen de transport (...) quitte à prendre fait et cause pour des projets dont la rentabilité socio-économique est discutée ».

 

Source :  www.politis.fr

 

 

 


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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 22:09

 

 

Source : www.reporterre.net

 

Une ZAD s’est installée durant la nuit en plein Rouen

Emmanuel Daniel

mercredi 5 novembre 2014

 

 

 

Plutôt que par des défilés et des bris de vitrines, une cinquantaine de personnes ont choisi d’exprimer pacifiquement leur colère en installant un campement au centre de Rouen. Ils y ont passé la nuit, et créent la première Zad urbaine du pays.


- Rouen, témoignage

A Rouen, les manifestations en hommage à Rémi Fraisse, mort sur la ZAD du Testet, ont pris mardi soir 4 novembre un tournant original. Le rassemblement a commencé de manière assez classique. Bougies à la main, près de trois cents personnes ont marché de l’Hôtel de ville jusqu’au Palais de justice.

Mais peu avant l’arrivée, les organisateurs officiels se font dépasser par les événements. Une vingtaine de personnes s’extraient du cortège, sortent des palettes d’un camion et commencent à édifier une cabane sur la place où devaient se tenir les interventions. Malgré les appels au micro répétés depuis le camion de tête, la plupart des manifestants délaissent les organisateurs et se regroupent près de cette surprenante construction. En quelques minutes, la morose place du Palais de Justice se transforme en mini village alternatif. Pendant que l’assemblage des murs et la pose du toit avance, des textes sont lus au mégaphone. Au bout d’une quinzaine de minutes, une cantine populaire à prix libre, servant d’abord de la soupe chaude, puis des tartes, des gâteaux, du thé et du café s’organise.

Assis en cercle les manifestants discutent de la suite à donner à leur action. Rapidement, l’idée d’une occupation de place émerge. A la question : « Qui est prêt à passer la nuit ici ? », une trentaine de mains se lèvent. Au final, ce seront plus de cinquante personnes qui dormiront sur place.

Rythmant cette veillée militante et festive, des véhicules déposent du matériel de construction et de camping, un réchaud à bois, de la nourriture et de quoi la faire chauffer. La pluie qui tombera quasiment toute la nuit ne refroidit pas les ardeurs.

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


 

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 21:56

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

ça bouge ! Images mouvementées

Le festival de cinéma d’Attac vous invite à « sortir du cadre » pour réinventer le monde

par Collectif 5 novembre 2014

 

« Sortir du cadre » est le thème de la 12ème édition du festival de cinéma « Images mouvementées » d’Attac qui se déroule du 19 au 23 novembre prochains. Depuis 2003, cet événement s’emploie à informer et à susciter la réflexion collective sur des questions cruciales de ce début de siècle en s’appuyant sur une programmation cinématographique exigeante. Un festival dont Basta ! est partenaire.

Un cadre se définit comme ce qui borne, ce qui limite l’action de quelqu’un, de quelque chose. Sortir du cadre, c’est donc se réserver la possibilité d’agir librement, en faisant fi des contraintes extérieures et de celles qu’on a intériorisées.

Cela peut signifier désobéir, se libérer des diktats de la consommation, de la compétition, de la performance, de la rentabilité, choisir la coopération, le partage, ce qui n’a pas de valeur marchande, le savoir, l’art, la beauté, la poésie, l’humain, la solidarité, l’harmonie avec son environnement…

Sortir du cadre au cinéma, c’est explorer ce qui se passe "hors-champ", faire un pas de côté pour avoir une perspective différente, un autre regard, une autre analyse. C’est dans la marge que se passent souvent les choses les plus intéressantes. Le défi, c’est de sortir des automatismes, s’obliger à penser autrement et choisir ses propres valeurs, qui ne seront pas les "valeurs" néolibérales dont nous sommes quotidiennement pétris malgré nous.

Sortir du cadre, c’est par exemple refuser les évaluations, la mise en concurrence dans le cadre professionnel, mais aussi scolaire. Favoriser la coopération. Éduquer autrement. Éduquer à la paix. Faire de l’autogestion non seulement un idéal mais une pratique, tout comme pour la démocratie.

Sortir du cadre, c’est aussi se réapproprier l’espace public (mouvement des places) ou l’espace privé inutilisé (squat d’habitation, squat artistique). Repenser l’organisation de la ville, l’urbanisme, éco-construire… Sortir de la frénésie de consommation. Créer localement des monnaies, des systèmes de troc. Redonner toute sa place à la gratuité. Faire un pied de nez à la finance et aux spéculateurs. Remettre en cause les idées reçues, désamorcer les discours populistes et les pensées racistes, rester solidaires envers et contre tout. Assumer d’être différent, de se positionner à la marge. Créer, créer encore et encore.

Sortir du cadre, pour se dégager des conditionnements, pour retrouver sa liberté, pour être enfin en accord avec ses propres valeurs et ses vraies priorités, pour s’autoriser à penser autrement, loin des automatismes et des idées reçues, pour renouer avec la solidarité, la coopération et la joie de vivre ensemble… Sortir du cadre pour se réinventer un monde.

La 12ème édition du festival de cinéma d’Attac se déroule du 19 au 23 novembre prochains, au cinéma La Clef, à Paris. Au programme :
- une vingtaine de films (documentaires et fictions, courts et longs-métrages),
- de nombreux débats,
- des rencontres avec les réalisateurs,
- des séances destinées plus particulièrement aux publics scolaires,
- une table de presse et une librairie bien fournies
- et bien d’autres animations

Retrouvez le programme et les informations pratiques sur le site du festival.

 


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Source : www.bastamag.net

 

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 21:41

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Débattre Projet imposé

« Rémi Fraisse est mort pour préserver l’intérêt supérieur des générations futures »

par Benoît Biteau 3 novembre 2014

 

 

 

 

« Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête. » Dixit Thierry Carcenac (PS), président du Conseil général du Tarn, après la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre sur le chantier du barrage de Sivens. Consterné, le Vice-président de la Région Poitou-Charentes, Benoît Biteau (PRG), lui répond, et revient sur les motivations profondes qui ont amené des milliers de citoyens à se mobiliser contre ce projet. Il invite Thierry Carcenac à utiliser l’argent public, non pas pour aggraver la pollution et la raréfaction de l’eau, mais pour soutenir une alternative agricole vertueuse.

Monsieur Thierry Carcenac, vous êtes à la fois pathétique et consternant !

Consternant, en tant que maitre d’œuvre pour la réalisation du barrage de Sivens, sur le fond de ce dossier. Comment peut-on porter un projet public, mobilisant 100 % de crédits publics sur un projet sans se poser les bonnes questions, dès le départ ?

Le projet de barrage vient du fait que la rivière Tescou subit, depuis 30 ans, des étiages (le débit le plus bas atteint par un cours d’eau, à cause d’une sécheresse ou de trop grands prélèvements par exemple) sévères. Monsieur Carcenac, vous êtes-vous interrogé sur les causes de ces étiages sévères et quelles évolutions de pratiques pourraient en être à l’origine ? Visiblement non, car vous auriez rapidement pu faire le lien entre ces étiages sévères et le développement important des surfaces en maïs hybride sur le bassin versant du Tescou.

Le Conseil Général du Tarn devait-il donc, face à cette situation, avec 100 % d’argent public, accepter de réaliser, un équipement qui ne vient qu’en soutien de ces pratiques agricoles peu respectueuses de la ressource en eau, tant sur le plan quantitatif que qualitatif d’ailleurs, ou explorer, avec cette même enveloppe, de 8,5 millions d’euros, des alternatives à ce modèle agricole qui touche le fond ?

La réponse ne peut que trouver ses fondements dans le bon sens paysan !

Monsieur Carcenac, vous invoquez le nécessaire soutien à ce projet au motif que cette agriculture est plus « rentable » grâce à l’irrigation.

8,5 millions d’euros pour 20 exploitations agricoles

Mais comment expliquer alors, que ces maïsiculteurs, grands bénéficiaires des aides publiques de la PAC (Politique Agricole Commune), expliquant d’ailleurs la majeure partie de la rentabilité de cette culture, ne puissent pas, au nom de cette rentabilité, financer eux-mêmes, un tel projet ?

Faisons maintenant un peu de mathématiques.

Monsieur Carcenac, vous expliquez que les exploitations moyennes concernées, pourraient irriguer environ 40 hectares chacune grâce au 1,5 millions de mètres cubes stockés dans le barrage de Sivens. Contrairement à ce que vous dites, la grande majorité des surfaces qui seraient irriguées grâce ce projet (cf. l’enquête publique) sont des surfaces en maïs ! Pour irriguer 1 hectare de maïs hybride, il est nécessaire de mobiliser en moyenne 2 000 m3 d’eau. Ce barrage permettrait donc l’irrigation d’environ 800 hectares de ce maïs. Pour une moyenne de 40 hectares par exploitation, le projet ne peut donc concerner qu’environ 20 exploitations ! Ce qui signifie qu’un projet de 8,5 millions d’euros, d’argent public, pour stocker de l’eau, ne va bénéficier qu’à 20 exploitations agricoles, parmi celles d’ailleurs les mieux dotées en aides publiques de la PAC ! Belle logique vertueuse !

En gros, sans trop caricaturer, 20 exploitations agricoles, parmi les mieux dotées d’aides publiques, vont se voir attribuer une nouvelle aide publique indirecte d’un peu plus de 400 000 euros chacune ! 400 000 euros qu’elles ne peuvent pas financer seules et qui pourtant va servir à irriguer une plante, parait-il très rentable, à laquelle elles ne peuvent donc renoncer, et qui justifie donc la réalisation de ce barrage.

Qui parlait de bon sens paysan ?

300 litres de pétrole par hectare de maïs

Sur le fond toujours, Monsieur Carcenac, vous convoquez le changement climatique, et vous avez raison. Ce que vous ne dites pas, Monsieur Carcenac, c’est que le scénario Garonne 2050 (une étude sur les ressources en eau du bassin de la Garonne), occulte le poids de l’agriculture dans ce changement climatique, et le rôle qu’elle peut jouer pour le limiter !

En effet, l’agriculture est émettrice, en moyenne, de 20 % des gaz à effet de serre. Et ce n’est pas les moteurs des tracteurs les responsables, pas davantage d’ailleurs que les vaches qui pètent dans les prairies ! La contribution majeure de l’agriculture à la fourniture de gaz à effet de serre est liée à sa dépendance aux substances chimiques de synthèse, dérivées du pétrole, que sont pesticides et engrais azotés, dont on connait par ailleurs, les dégâts considérables dont ils sont responsables, sur cette même ressource en eau, mais aussi sur les équilibres, la biodiversité, et la santé.

Pour produire 1 kilo d’azote, il faut mobiliser 1,5 litres de pétrole. Sur un hectare de maïs, de blé ou de colza, le modèle agricole dominant apporte environ 200 à 250 kilos de cette azote de synthèse, induisant une dépendance au pétrole (et donc alimentant la fourniture de gaz à effet de serre) de 300 à presque 400 litres de pétrole par hectare, avant même d’avoir tourné la clef du tracteur !

L’agriculture occupe environ 70 % des surfaces de nos territoires et c’est une activité économique qui mobilise énormément d’argent public via la PAC.

La France, premier utilisateur mondial de pesticides

Ne devriez-vous pas, Monsieur Carcenac, puisque ce changement climatique vous tracasse visiblement, accompagner, avec autant d’argent public, un modèle agricole qui, d’une part, renonce aux substances de synthèse et qui, d’autre part, redécouvre les vertus d’une agronomie qui sait s’en affranchir en mobilisant les ressources parfaitement gratuites et inépuisables que sont, l’azote atmosphérique, le carbone, la lumière, la vie des sols ?

Ne devriez-vous pas intégrer, qu’avec autant d’argent public fléché vers cette activité économique, il est urgent de restaurer un contrat moral décent avec la société civile, avec les contribuables, et faire en sorte que ces 70 % d’espaces occupés par l’agriculture soient des espaces de séquestration du carbone, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, tant l’usage massif de ces substances de synthèse – la France reste le premier utilisateur mondial de pesticides, en dose par hectare ! – ont dévasté la vie et donc, la fertilité, et par conséquent, la faculté des sols à séquestrer le carbone ? Les prairies humides semblables à celles que vous dévastez sur le Testet sont d’ailleurs unanimement reconnues comme de remarquables puits de carbone, contrairement à la culture du maïs, qui elle, émet du carbone !

Ces deux paramètres fondamentaux, sont parfaitement occultés dans les différents scénarii de Garonne 2050 ! Et c’est pourtant là que sont les plus grandes marges de manœuvre pour lutter contre le changement climatique, plutôt que dans une posture fataliste, passive, qui ne prend pas le sujet à bras le corps, et qui préfère les fuites en avant en tentant de résoudre des équations, impossibles à résoudre justement !

Comment pensez-vous, au motif de ce changement climatique, pouvoir répondre à des augmentations de températures, associés à des régimes hydrographiques sévères, nécessitant l’irrigation toujours plus exigeantes des cultures vidées de toute rusticité par la sélection génétique de plantes homogénéisées et standardisées, à partir d’une ressource de plus en plus rare et pour laquelle les priorités de gestion en bon père de famille, restent, d’abord l’eau potable, ensuite le bon état des milieux et enfin l’irrigation (article 2 de la loi sur l’eau) ?

Le stockage de l’eau n’est donc pas la bonne réponse ! Même Garonne 2050 le dit !

Utiliser l’argent public pour un autre modèle agricole

Savez-vous, Monsieur Carcenac, qu’avec autant d’argent public, vous pourriez soutenir un modèle agricole, basé sur l’agronomie, apte à limiter et s’adapter au changement climatique, sachant s’affranchir des substances de synthèse (engrais et pesticides), sachant produire en s’appuyant sur des ressources parfaitement gratuites et inépuisables, préparant l’après pétrole, préservant les équilibres, les ressources et l’eau en particulier, la biodiversité (sauvage et domestique, animale et végétales), le climat et la santé ?

Que ce modèle, en respectant les capacités de la terre (avec un petit t) et la Terre (avec un grand T) à produire demain, garantit un avenir décent pour les générations futures ?

 

 

Savez-vous qu’il existe des variétés de maïs, mais aussi de tournesol, de blé, d’orge, d’avoine, et dans toutes les espèces, qu’on appelle « variétés populations » obtenues par une sélection convergente des hommes et du milieu, comme le faisaient déjà avant nous les mayas et les aztèques, il y a des millénaires, qui ont des caractéristiques techniques redoutables – fort taux de protéines par exemple – et qui permettent d’obtenir des rendements surprenants en cultures sèches, justement parce qu’elle sont parfaitement adaptées à leur zone de production, qui n’ont rien à voir avec les variétés standardisées proposées par les firmes semencières, et qui, de surcroit, redonnent aux paysans leur autonomie alimentaire, semencière et génétique ?

Savez-vous encore que l’arbre – que le modèle agricole de ces dernières décennies s’est acharné à faire disparaître et que vous vous acharnez à faire disparaître sur la zone humide du Testet – est l’acteur central de ce modèle vertueux (agroforesterie, associant arbres et productions agricoles), qui fonctionne partout dans le monde en général, et en particulier, dans le Tarn et qui « nous garantira demain la possibilité d’atteindre la souveraineté alimentaire sur toutes les zones de la planète » (Olivier de Schutter, rapporteur spécial pour l’agriculture et l’alimentation à l’Onu) ?

Que ce modèle agricole vertueux est aussi la meilleure réponse économique pour les agriculteurs eux-mêmes qui voient leurs coûts de production diminuer de façon spectaculaire tout en faisant progresser leur rendement de 40 %, en moyenne, en France, selon l’Inra ?

54 milliards d’euros par an pour dépolluer l’eau

Réalisez-vous que dans un contexte où l’argent public se fait rare, que d’autres activités sont impactées négativement par ce modèle agricole chimique, comme la pêche ou la conchyliculture sur notre littoral. Que les contribuables sont mis à contribution à hauteur de 54 milliards d’euros par an pour financer le retrait dans l’eau des seules pollutions agricoles pour obtenir de l’eau potable. Qu’engager des politiques, des logiques préventives, coûtent, en moyenne, 26 à 27 fois moins que s’acharner sur les logiques curatives. Comme par exemple, le stockage de l’eau qui vient en soutien de ce modèle agricole qui refuse de se remettre en cause et transfert le coût des dégâts de ses pratiques sur le plus grand nombre ? A savoir les contribuables, comme vous le faites vous-même en finançant ce projet de barrage. Ce sont déjà les contribuables qui alimentent l’enveloppe de la PAC (11,5 milliards d’euros en France), distribuées à ces mêmes agriculteurs.

Ne pensez vous pas qu’il est désormais urgent de changer, d’avoir un peu de créativité, d’audace et de courage politique pour porter avec l’argent public les vraies bonnes solutions, celles qui allument des cercles vertueux, qui préparent l’avenir des générations futures, loin des logiques corporatistes qui aveuglent à grands coups de propagandes et nous éloignent des véritables approches globales ?

Rémi aurait pu être l’un de mes enfants

Sur la forme maintenant, Monsieur Carcenac, vous êtes cette fois pathétique. J’ai pris le temps de rédiger ce long courrier pour que la mort de Rémi ne soit pas vaine, ne soit pas inutile. Pour vous expliquez ce que vous n’avez visiblement toujours pas compris, et que vous sachiez que ce jeune étudiant de 21 ans, lui l’avait compris et que c’est pour ça qu’il était là-bas sur place, au Testet, pour préserver l’intérêt supérieur des générations futures !

Oui, il est mort, pour des idées, parce qu’il avait compris ce qu’en humble et modeste ambassadeur, j’essaye de vous expliquer dans ce courrier. J’aurais pu être Rémi, car je me suis également rendu sur place, où j’y ai d’ailleurs pu constater l’extrême violence des forces de l’ordre face à des militants pacifiques. Rémi aurait également pu être l’une de mes deux filles ou l’un de mes trois fils, tant ils sont également convaincus que de telles politiques publiques sont suicidaires pour les générations futures !

Rémi, jeune toulousain étudiant en biologie de 21 ans, a donc donné sa vie pour tenter de préserver l’intérêt supérieur qu’est l’avenir des générations futures ! Et cette mort, ne sera ni stupide, ni bête, comme vous le dites, si vous prenez maintenant conscience du message qu’il était venu porter sur la zone humide du Testet, lui et tous les nombreux autres citoyens opposants, si vous cessez immédiatement de tels travaux, si vous replantez des arbres au Testet, et si vous utilisez l’argent public du projet pour accompagner et pour soutenir une alternative agricole vertueuse, animée par une véritable approche globale, pour en faire un projet remarquable et exemplaire !

Et je suis prêt, si vous avez (enfin !) cette étincelle de lucidité, de conscience et d’humanisme, à mettre à votre service, gracieusement, en la mémoire de Rémi, de sa clairvoyance et de son engagement, mes connaissances, mes compétences, mes expériences et les réseaux capables d’accompagner un tel projet pour en garantir la réussite ! Faisons le ensemble Monsieur Carcenac, pour qu’effectivement la mort de Rémi ne soit ni vaine, ni stupide, ni bête !

Benoît Biteau (Vice Président de la Région Poitou-Charentes et membre du Parti radical de gauche) [1].

Illustration : CC Guy Masavi

- Nos articles sur ce projet de barrage dans le Tarn à retrouver ici.

- Notre dossier sur les grands projets inutiles.

 

 

Notes

[1Cette lettre ouverte a initialement été publiée ici.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 18:35

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Vu à la télé 05/11/2014 à 19h09
Mines de la mort, espions chinois : le docu qui dégoûte des smartphones
Clément Guillou | Journaliste Rue89

 

 

 

Précédée d’une énorme campagne de presse, l’émission « Cash investigation » a fait un joli score, mardi soir : 3,6 millions de téléspectateurs, deuxième audience de la soirée et des commentaires positifs en pagaille sur les réseaux sociaux. Avec un peu de saracasme, même.

 

Xavier Alberti @xavier_alberti

La schizophrénie: tweeter depuis un smartphone fabriqué par des enfants, son indignation sur le travail des enfants.

 

Le contenu n’a pas surpris ceux qui s’étaient déjà intéressés à la question des conditions de production des smartphones :

  • sur tout cela, les fabricants ferment les yeux.

Mais la force de « Cash investigation », c’est la mise en scène de ses enquêtes. Le même sujet sur Arte n’aurait peut-être déclenché qu’un long bâillement. Ici, le documentaire se déguste comme un bon film. Du suspense, de l’humour, parfois même un peu d’action.

Elise Lucet, pugnace et taquine

La mise en scène de l’enquête du journaliste en chef de l’enquête, Martin Boudot, et des interviews d’Elise Lucet, pugnace et taquine, fait le sel de l’émission. Elle peut énerver mais deux heures plus tard, le grand public est au courant des conditions de fabrication de ce qu’il a dans les mains, et c’est ce qui compte.

Pour ceux qui n’ont pas vu l’émission, que vous pouvez retrouver en replay ici, nous avons retenu cinq séquences fortes et demandé à Martin Boudot de nous les commenter. On l’a appelé sur son portable :

« C’est un iPhone 5S mais j’ai décidé de le filer à quelqu’un et j’ai commandé le dernier Fairphone [qui se revendique smartphone équitable, ndlr]. Je n’aurai plus jamais d’iPhone, compte tenu de ce que j’ai appris sur la marge d’Apple, 340 euros hors marketing sur un 5S, et la façon dont l’information est cadenassée. »

1 Quand l’iPhone avoue tout seul ne pas respecter les droits de l’homme

« Comme Apple ne voulait pas nous répondre, on a interviewé Siri »

 

 

 

L’enquête s’ouvre (à 7’30 ») sur une séquence très drôle, un dialogue entre Elise Lucet et Siri, le système de commande vocale d’Apple :

« Comment es-tu fabriqué ?

– Qui, moi ?

– Oui, toi.

– Je préfère ne pas en parler.

– Respectes-tu les droits de l’homme ?

– OK, peut-être pas en effet.

– Et pourquoi ?

– Je n’en sais rien. Pour vous dire la vérité, je me demande moi aussi.

– Es-tu fabriqué par des enfants ?

– Je suis désolé.

– Désolé de quoi ?

– Faute avouée est à moitié pardonnée. »

La scène est anecdotique et légère mais on entre avec envie dans le sujet.

Martin Boudot  :

« Comme Apple ne voulait pas nous répondre – ils ont été très clairs dès le début –, on s’est dit qu’on allait interviewer Siri avec les questions qu’on avait. On a essayé de faire avec la version Androïd mais ça marche moins bien.

Siri a des réponses beaucoup plus gratinées. Ce n’est pas dans la séquence mais quand on demande s’il finance les conflits armés, Siri dit : “Mystère et boule de gomme.” »

2  Huawei et son « usine aux enfants » en Chine

« Le salaire est tellement faible que ça n’intéresse pas les adultes »

 

 

Dans le centre de la Chine, à Nanchang, « Cash investigation » s’est intéressé à une usine travaillant pour plusieurs fabricants (à 12’30 »). Un spécialiste de l’infiltration dans les usines s’y fait embaucher. Les cadences de travail sont infernales : des journées de dix à treize heures, de nuit pour certains. Xhang, l’infiltré, vérifie 6 000 écrans de portables par service, soit dix écrans par minute, pour un salaire de 70 centimes d’euro de l’heure.

Surtout, une bonne partie des travailleurs ont moins de 16 ans, l’employeur contrevenant ainsi à la loi chinoise. Ce sont souvent des enfants qui travaillent pour aider leur famille. Leur âge n’est jamais vérifié. Ainsi de Jiajia, 13 ans, qui accepte de témoigner car elle s’apprêter à quitter l’usine.

La vitrine Shenzhen : « Les usines y sont quasi parfaites »

A Paris, Elise Lucet court derrière le président de Huawei France pour lui demander ce qu’il en pense. Le responsable fuit. Il demande aussi à la journaliste qui elle est, et on se dit alors que c’est le patron le moins informé du monde. Ou qu’il prend France 2 pour des cons, au choix.

Un autre dirigeant, celui de Wiko, accepte de répondre et en sort plutôt grandi.

 

 

Martin Boudot :

« Dans un premier temps, on s’est rendu à Shenzhen, où se trouvent les plus grandes usines de Nokia, Samsung ou Foxconn, le sous-traitant d’Apple. Mais c’est une vitrine. Les usines y sont quasiment parfaites : quand vous voulez faire une séquence autorisée, c’est là-bas qu’on vous envoie.

On nous a vite dit que l’activité avait été délocalisée en dehors de Chine ou dans le centre du pays, où certaines provinces attirent des entreprises en réduisant les impôts de manière significative et où le salaire minimum n’est pas toujours respecté.

Plusieurs personnes nous ont parlé de cette usine comme “l’usine aux enfants”. Le salaire est tellement faible que même les adultes, ça ne les intéresse plus. La cadence, l’intensité, un jour de congé toutes les deux semaines : c’est pour ça qu’on se tourne vers les petits jeunes. La grande majorité des ouvriers qui n’avaient pas moins de 16 ans avaient entre 16 et 19. »

3 Les mines de coltan du Congo, où l’on est « candidat à la mort »

« C’est l’anarchie totale, très impressionnant »

 

 

Le tantale, dont est fait un condensateur indispensable au fonctionnement du smartphone, est un minerai obtenu en raffinant le coltan. La plupart des mines de coltan se trouvent en République démocratique du Congo. L’un des sous-sols les plus riches du monde. Et le deuxième pays le plus pauvre du globe.

Les mines sont, comme le constate le journaliste en descendant au fond, soutenues par de fragiles piliers de bois. Les éboulements sont fréquents, les blessés nombreux, mais l’hôpital ne voit jamais passer de cadavres. Pourquoi ? Parce que les mineurs morts restent au fond. « Ce sont les morts fantômes », dit un docteur. Un ancien mineur raconte :

« [Après un éboulement], on laisse les corps à côté et on continue la recherche. Ceux qui meurent dans les trous, c’est déjà leur tombeau. C’est ça, le quotidien de la carrière. [...] Vous pouvez entrer dans la mine à 8 heures et être mort à 8h05. Vous êtes candidat à la mort, là-bas. »

Evidemment, il y a aussi des enfants qui descendent.

Martin Boudot :

« Je suis resté 30 minutes dans la mine, et dix minutes en bas, jusqu’au début de l’éboulement qui fait que tout le monde nous dit de remonter très vite. Personne n’a de casque, il n’y a strictement aucune mesure de sécurité. On entend des cris en swahili, puis on me dit “grand danger”. Je n’étais pas super équipé, je glissais, je me faisais engueuler par les ouvriers que je ralentissais.

C’est l’anarchie totale, c’est très impressionnant. On comprend mieux les incidents quand on a vu ça. Trois mille personnes travaillent dans la mine mais ils sont entre 100 et 150 creuseurs, de nuit comme de jour, même quand il pleut. Depuis notre passage, il y a eu des petits progrès : ils ont des pompes à oxygène pour envoyer de l’air dans le trou.

Il y a des entreprises qui font en sorte d’être sûres que le minerai qui vient alimenter leur portable ne sert pas à financer la guerre en RDC. C’est le cas de la mine de Roubaya. Mais il y a un autre type de sang versé, celui des gens qui meurent dans les mines. »

4 Le silence des fabricants

« J’ai l’impression que les marques ne savent pas comment travaillent leurs sous-traitants »

 

 

Une partie conséquente du documentaire, trop longue sans doute, s’attache à montrer les chefs d’entreprise fuyant leurs responsabilités et la caméra de « Cash investigation ». Ce qui donne quelques scènes cocasses, comme celle du président de Huawei France plus haut ou l’interview à la hussarde du numéro deux de Samsung, à la fin d’une présentation devant la presse high-tech du monde entier.

Le président de Nokia France a, lui, accepté une interview dans un premier temps, vantant la transparence de son entreprise. Problème : pendant l’interview, Elise Lucet lui montre l’e-mail envoyé par son responsable de la communication dans lequel il reconnaît n’être « pas si transparent que cela ». Malaise. Avec l’industrie du smartphone, la corporation des attachés de presse est l’autre victime de ce « Cash investigation ».

Martin Boudot  :

« Nokia, il faut le reconnaître, a accepté de nous rencontrer une première fois, et fait beaucoup d’efforts sur l’environnement. Ils s’intéressent moins aux conditions de travail.

Ce n’est pas un milieu particulièrement secret. Mais j’ai vraiment l’impression que les marques ne savent pas comment travaillent leurs sous-traitants. Elles nous disaient : “Il y a tellement de sous-traitants, comment voulez-vous qu’on sache ça ?” Parfois, leur ignorance semble honnête. Parfois, elle est tout à fait fallacieuse. La vraie difficulté de l’enquête a été de remonter la chaîne de production d’un téléphone portable. »

5 A la frontière mongole, « la ville du cancer » et les services de sécurité chinois

« On a joué de malchance »

 

 

Le reportage des journalistes à la frontière sino-mongole les a conduits au poste de police à deux reprises. Ils ont aussi été suivis pendant trois jours par la sécurité intérieure chinoise, ce qui donne lieu à des scènes comiques et formidablement racontées.

A Baotou, on trouve des réserves de terres rares. Dix-sept éléments chimiques dont la Chine possède 90% des réserves mondiales, mais dont l’extraction produit une pollution immense. Le néodyme, une terre rare, sert à fabriquer les aimants que l’on trouve en quantité dans les portables.

Une tonne de néodyme produite, c’est une tonne de déchets et 75 000 litres d’eau acide rejetés. Les journalistes visitent un village fantôme, à proximité d’un lac de déchets de 11 km2.

« C’est totalement confidentiel »

« Plus rien n’est comestible et la plupart des villageois meurent avant 40 ans », dit l’une des dernières habitantes. Baotou, la ville du coin, est surnommée la « ville du cancer » par les médecins de l’hôpital local. Un policier local sermonne les reporters :

« Tout ce qui concerne notre industrie et l’entreprise Baogang, c’est très important pour la Chine, c’est totalement confidentiel. »

Martin Boudot :

« On a commencé notre tournage en Chine par Baotou. On est arrêtés le premier jour alors qu’on devait rester là-bas un mois. On a joué de malchance : des caméras venaient d’être installées quatre mois plus tôt, avant, il n’y avait aucun problème pour accéder au lac.

Quand on a mis le doigt dedans, ça va vite : la sécurité privée appelle la police locale, qui appelle le Parti, qui appelle le service de sécurité nationale. Ce n’étaient pas les agents les plus expérimentés de Chine, donc on a pu les semer trois jours de suite. »

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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