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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 16:00

 

Rue89

Timbrés 15/07/2013 à 13h45

 

 


Montage : Inna Shevchenko (Femen/Wikimedia Commons/CC) ; le nouveau timbre à l’effigie de Mariane et inspiré par la leader des Femen (Elysee.fr)

 

Le nouveau timbre à l’effigie de Marianne fait jaser. Présélectionné par des lycées au milieu d’autres modèles, et finalement choisi par François Hollande, il ornera dès mercredi le coin droit des lettres et cartes postales.

A l’origine de la polémique : le modèle qui a inspiré Olivier Ciappa et David kawena, les deux concepteurs du timbre. Dans un « tweet » publié dimanche, le dessinateur Olivier Ciappa a expliqué s’être inspiré d’Inna Shevchenko, fondatrice des Femen et chef de file de la branche française de l’association féministe.

 

Olivier Ciappa @OlivierCiappa

Pour tous ceux qui demandent le modèle de Marianne, c'est un mélange de plusieurs femmes mais surtout Inna Shevchenko, fondatrice des FEMEN.

 

Il s’étend plus longtemps sur ce choix dans une tribune publiée sur le Huffington Post :

« Elle incarne le mieux les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité. Le féminisme fait partie intégrante de ces valeurs. Et la Marianne, au temps de la révolution était seins nus, alors pourquoi pas rendre hommage à cette fabuleuse Femen ? »

Il explique ensuite avoir voulu rendre hommage à Christiane Taubira, dont la loi autorisant le mariage pour tous porte le nom, et Roselyne Bachelot, l’une des rares voix de droite à soutenir ouvertement cette cause. Ayant renoncé à mêler leurs deux visages dans le timbre, il explique ensuite :

J’ai remarqué qu’elles faisaient toutes deux un geste très gracieux de la main, lorsqu’elles s’exprimaient longuement, en monologue. J’ai gardé ce geste dans ma Marianne

Bronca à droite

L’annonce du nouveau timbre a immédiatement suscité un tollé chez les contempteurs de l’Ukrainienne, très décriée notamment par les opposants au mariage pour tous et les milieux catholiques.

Olivier Ciappa a expliqué avoir reçu de nombreuses menaces sur Twitter, parfois violentes, parfois drôles. L’objet de l’hilarité serait l’appel au boycott du timbre par le Parti chrétien démocrate, immédiatement soutenu par son ex-présidente Christine Boutin, fervente opposante au mariage pour tous.

 

Christine Boutin         @christineboutin

Vraiment ce nous aura tout fait : le nouveau timbre poste une Marianne inspirée d'une ! Modèle pour la jeunesse disait il !

 

 

PCD         @le_pcd

APPEL AU BOYCOTT du timbre 1 outrage à la dignité de la femme,à la souveraineté de la , demande retrait du timbre de l'outrage

 

 

Suite à ces indignations diverses, la principale intéressée a répondu par un « tweet » laconique et provocateur, fidèle à sa communication habituelle.

 

inna shevchenko @femeninna

FEMEN is on French stamp.Now all homophobes,extremists,fascists will have to lick my ass when they want to send a letter. @Femen_France

 

« Les Femen sont sur les timbres français. Désormais, tous les homophobes, les extrémistes et les fascistes devront lécher mon cul quand ils voudront poster une lettre. »

L’élu communiste du conseil de Paris Ian Brossat, qui s’est récemment marié avec son compagnon, a emboîté le pas de l’activiste en envoyant une petite pique à Brigitte Bardot, buste de Marianne en 1968 et sympathisante du Front national.

 

Ian Brossat @IanBrossat

Sans la moindre hésitation, je préfère un timbre inspiré d'une Femen à une Marianne inspirée de Brigitte Bardot...

 

La Marianne d’Olivier Ciappa et David Kawena se veut jeune, ce qu’a salué le président de la République, estimant que c’était le « présage » d’une France « déterminée », « volontaire », qui « voit loin » et veut « construire son propre avenir ».

Moins solennelle que les précédentes, elle est inspirée des styles manga des années 80 et des bandes dessinées américaines des années 50.

 

 

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 15:53

 

Rue89

Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 15/07/2013 à 10h19

 

 

 


Le bus 56 (Le Yéti)

Ouf ! Voilà l’été, le temps de laisser un peu tomber les marasmes du monde, de se préoccuper des siens. Et des gens d’à côté. Les gens d’à côté vivent en marge du monde en plein marasme, tentent de s’organiser, de gré ou contraints, mais résolus. Les gens d’à côté sont des gens sympas. Fred et Alan, à bord du bus 56, sont de ceux-là.

Avec leurs économies (10 000 euros, plus un prêt familial équivalent et un autre de leur banque), Fred et Alan ont acheté en 2009 un vieux bus recyclé de la RATP, de marque Renault à plateforme, sorti des usines de Lyon en 88. L’ont repeint en orange, réaménagé moitié en cuisine, moitié en salle de snack, augmenté d’une terrasse extérieure les beaux jours, rebaptisé le bus 56 (56 comme le département du Morbihan).

L’été, le bus 56 est installé au bout du monde face aux îles de Hoëdic et de Houat, qui masquent à peine, derrière, celle de Belle-Ile-en-Mer, nimbée d’un halo pâle sous le soleil. Tous les soirs, le vieux bus ramène son petit monde au bercail. Ou va s’installer ailleurs.

Fred (Frédérique Walthert, 30 ans) a un bac S, plus un Bafa (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) au cas où. Alan (Alan Fouet, 38 ans), un vague BTS d’action commerciale inachevé (amicale pression parentale, Alan voulait être artiste de cirque) et un DEAT (Diplôme européen d’animation touristique) passé avec succès au cas où.

Echapper au circuit infernal

 


Fred (Alice Tillet)

Pour le reste, ces deux-là, il suffit de les écouter parler. Vous leur donnez la parole, plus rien ne les arrête. Fred :

« On revendique l’appellation “électrons libres”. On ne voulait pas se couler dans les cases. On voulait choisir les nôtres.

Pas de revenu les trois premières années, juste les allocs, les aides sociales [Fred et Alan ont trois enfants, ndlr] et des remboursements de prêts. Aujourd’hui, un salaire pour deux à peine plus élevé que le smic.

On n’a pas de gros besoins. Volontairement. On a décidé de vivre avec le minimum. Pas de coiffeurs, on s’habille et on s’équipe chez Emmaüs, nos bagnoles sont des rescapées de la casse. On ne rentre pas dans le circuit infernal de la surconsommation qui déstabilise les gens quand ils en sont privés.

La crise ? Elle existe bien sûr, les gens qui vont aux Restos du cœur, qui ne peuvent pas payer leurs loyers... Nous, on reconnaît avoir un avantage. Nous savons que nous pouvons compter sur nos familles en cas de pépin. Nous ne nous en vantons pas, nous souhaitons juste la même chose aux autres.

Mais nous tenons à rester autonomes et indépendants. Pour l’instant, nous y parvenons. Notre démarche n’a rien d’un choix politique. Juste une envie de vivre comme on a envie. On ne travaille pas pour gagner de l’argent, mais pour le plaisir, le nôtre et celui qu’on fait partager. Ça n’est pas pour rien que le bus 56 est connu et que les gens reviennent.

Et puis on crée des emplois ! Pendant “la saison”, Brune, Lisa, Romain et Mathieu nous accompagnent.

L’avenir, la retraite... Bof, on retombera toujours sur nos pieds. De toute façon, la retraite, c’est mort. On s’userait prématurément à ne penser qu’à ça. »

Le mystère des plates

Les rêves de Fred et Alan sont à courte échéance. Fred évacue les siens d’une boutade :

« Vivre en slip avec des cocotiers à profusion et une petite épicerie à portée pour les besoins quotidiens. »


Alan (Le Yéti)

Alan, lui, rêve de faire un livre sur les plates, ces barques traditionnelles à fond plat en bois du Golfe du Morbihan :

« Il n’y a plus que les vieux qui en possèdent. Je voudrais retrouver les survivants, les prendre en photo avec leur embarcation. En légende, une phrase où chacun dirait ce que sa plate représente à ses yeux. Le livre s’intitulerait “Ma plate et moi”. »

Pourquoi les plates ?

« Parce que... les objets anciens... si chargés d’histoire... il y a quelque chose... quelque chose... de perdu. »

Alan peine à conclure. Les plates sont des embarcations aux lignes épurées dont émanent une sorte de lente sérénité, une promesse d’évasion à taille humaine, un rêve envolé. Alan eut la sienne autrefois.

Mais non, rien n’est perdu. Sait-il, Alan, que d’autres, comme l’architecte naval François Vivier, continuent d’essayer d’en perpétuer le souvenir ? Eh oui, cher lecteur, c’est comme ça, il est des rêves très simples aux ramifications affectives bien complexes.

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 15:15

 

Rue89

 

Pas si drôle 14/07/2013 à 19h50
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

Le jeune Américain, à l’origine du scandale Prism, est toujours retranché dans un coin de l’aéroport de Moscou, pris au piège des contorsions des Etats.

 

 


Edward Snowden, le 12 juillet 2013 à Moscou (Human Rights Watch//NEWSCOM/SIPA)

 

Edward Snowden a réitéré sa demande d’asile auprès des autorités russes après une réunion à huis clos avec treize représentants d’ONG de défense des droits de l’homme. Son objectif ne serait pas de rester à Moscou, mais d’obtenir un statut en règle pour pouvoir voler vers son nouveau pays d’accueil.

Nouvel acte de la farce Snowden donc. L’homme est coincé depuis vingt jours dans la zone de transit de l’aéroport moscovite Cheremetievo. Pourquoi ? Parce qu’il est recherché par Barack Obama, ennemi déclaré des lanceurs d’alertes, lâché par les adversaires de la puissance américaine (Chine...), et persona non grata chez les Européens.

La seule « solution » laissée au fugitif : se rendre dans l’un des pays qui ont officiellement accepté de lui octroyer l’asile politique. Sur les 21 demandes envoyées (dont une à la France), seuls le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie et le Nicaragua ont dit « oui ». Il faudrait y ajouter la Russie, mais à titre provisoire semble-t-il.

Semble-t-il, car cette affaire s’est transformée en un véritable imbroglio diplomatique où chacun se contredit, voire se ridiculise.

Poutine roule des mécaniques puis...

Le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé ce week-end que les autorités n’étaient « pas en contact avec Snowden », tandis que le chef du service des Migrations affirmait ne disposer « d’aucune demande [d’asile] faite par M. Snowden ».

Difficile à croire sachant que l’entretien de vendredi avec les ONG n’aurait certainement pas pu être organisé sans le concours des services russes.

On est en tout cas bien loin des premières déclarations de Vladimir Poutine qui, habitué à rouler des mécaniques, avait déclaré que la Russie ne « livrait jamais personne ». Finalement, Snowden peut rester mais à la condition qu’il « cesse de faire du tort » aux partenaires états-uniens.

Pourtant, lors de l’arrivée du fugitif à Moscou, Vladimir Poutine avait précisé : « Plus vite Edward Snowden choisira une destination, mieux cela vaudra, pour lui et pour la Russie. » Des contorsions diplomatiques qui rendent la position de Moscou incompréhensible.

Bal des hypocrites en Europe

Du côté de l’Europe, ce n’est guère plus clair. Si la plupart des pays ont reçu une demande d’asile, nombre d’entre eux se sont réfugiés derrière un argumentaire procédural et juridique. C’est le cas de l’Islande, d’abord pressentie terre d’accueil de l’informaticien avant d’invoquer la nécessité de se trouver sur le sol islandais pour déposer une demande recevable.

Sur le continent, on s’insurge face aux révélations du programme Prism – c’était avant qu’on apprenne que les Français, Britanniques et Allemands faisaient à peu près la même chose. On s’indigne d’apprendre que les ambassades et bureaux de l’Union européenne sont sur écoute. François Hollande a même exigé que « cela cesse immédiatement ».

Cela n’a pas empêché les pays européens de refuser l’asile à Snowden. L’excuse française ? Des problèmes sur des « éléments d’analyse juridique et de la situation de l’intéressé ». Le matin même, au micro de RMC, Manuel Valls affirmait pourtant n’avoir reçu aucune demande.

A Bruxelles, l’indignation semblait réelle, mais les appels au boycott sont restés lettre morte : les négociations transatlantiques ont bel et bien commencé, espionnage ou pas.

L’Amérique latine ? Encore faut-il y arriver

Finalement, c’est en Amérique latine que Snowden pourrait trouver son salut... s’il arrive à s’y rendre un jour. Car s’y rendre est bien le problème, comme l’a prouvé le désastre diplomatique avec le président bolivien la semaine dernière.

Tout est parti d’une simple rumeur : Edward Snowden se serait caché dans l’avion d’Evo Morales, qui faisait alors route vers La Paz après une conférence en Russie. L’engin a dû se poser en urgence à Vienne après que plusieurs pays européens – dont la France – lui eurent interdit leur espace aérien.

Cet événement, en plus d’avoir causé des violences à l’encontre des ambassades européennes en Bolivie et le rappel de plusieurs ambassadeurs, a surtout cimenté une ligue pro-Snowden.

 


Capture d’écran du Post : la carte du trajet « la longue route » (WashingtonPost.com)

 

Aussi solide soit le soutien de ces pays à sa cause, reste le problème du trajet. La demande d’asile provisoire à la Russie semble mener vers l’option d’un vol régulier, avec des papiers en règle, mais rien ne dit que l’avion ne sera pas détourné et arrêté.

Selon les experts du Washington Post, qui ont dressé cinq feuilles de vols, une seule semble en mesure d’amener le lanceur d’alerte à bon port. Une route longue, chère, que peu d’avion pourraient tenir jusqu’à destination.

 

 

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato

 

 

 

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 14:21

 

JP Cervantes

Président de CREAvignon



Die-in ou « immense agonie »
Pour sortir du nucléaire
Tout le monde se couche au sol et simule l’agonie
après un accident nucléaire
avec une mise en scène artistique !
Place du Palais des Papes
Lundi 15 Juillet à 12h30

 
Vous avez certainement entendu parler de la pièce “ l’impossible procès” qui met en scène le procès du nucléaire après un accident majeur en France!
Ce spectacle se produira au festival d’Avignon du 15 au 21 juillet à la salle polyvalente de Montfavet à 16h30
 
CREAvignon organise un grand die-in ou “ immense agonie”sur la place du Palais des Papes pour le premier jour de la représentation de cette pièce.
Le lundi 15 Juillet à 12h30 !

Vous connaissiez le sit-in : Manifestation pacifique constituée de personnes assises par terre sur la voie publique Découvrez le die-in : c’est la même chose mais couché au sol afin de simuler par exemple la mort (du verbe « to die » en anglais) Dans le cas présent, il s’agit de manifester en simulant le cycle morbide du nucléaire, depuis l’extraction du minerai d’uranium jusqu’à l’enfouissement en passant par l’exploitation et sans oublier les risques d’un accident majeur !

Ce jour-là, chaque militant amenant une personne au spectacle bénéficiera d'une entrée gratuite.

Plus d'information sur la pièce qui sera jouée du 15 au 21 juillet à Avignon :
http:// groupes.sortirdunucleaire.o rg/ Spectacle-L-impossible-proc es,28557?date=2013-07

Ensuite le die-in deviendra spectacle les autres jours avec mise en scène (tous les jours à 12h30) de spectateurs et de militants présents la veille à Montfavet et sollicités à la fin de la séance.
Merci d'avance pour votre indispensable collaboration.

Vous pouvez retrouver l’évènement sur Facebook: https://www.facebook.com/events/601765659843936/
 
JP Cervantes

Président de CREAvignon

 


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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 17:12

 

 

Romandie.com

 

 


STRASBOURG (Bas-Rhin) - La ville de Strasbourg (Bas-Rhin) accueillera en 2015 une tour de 66 logements à énergie positive, le plus grand projet d'habitat du genre dans le monde, selon son promoteur, la société française Elithis qui l'a dévoilé vendredi. Un immeuble à énergie positive produit davantage d'énergie qu'il n'en consomme. Haute de 50 mètres, la future tour produira l'équivalent de 100 kWh par mètre carré et par an grâce à des panneaux photovoltaïques, pour une consommation normale légèrement moindre, de l'ordre de 97 kWh/m2, a exposé Thierry Bièvre, PDG d'Elithis, au cours d'un point de presse. Cette consommation comprend non seulement les besoins individuels de chauffage, d'électricité, de ventilation et d'eau chaude sanitaire pour une température intérieure confortable de 21 degrés, mais aussi l'énergie utilisée pour les parties communes (ascenseurs, éclairage...) et pour faire fonctionner les appareils domestiques, comme le réfrigérateur, le lave-linge ou la télévision, a précisé M. Bièvre. Cette prise en compte globale fait du projet une innovation mondiale, au même titre que sa taille, a souligné le dirigeant. Les projets connus d'habitat en énergie positive sont plus petits, de l'ordre de 15 à 20 logements, selon M. Bièvre. L'écart entre production et consommation pourra grandir si les habitants se montrent particulièrement économes en énergie, a-t-il ajouté. Pour réussir, l'énergie positive a besoin des habitants, a confirmé Anouk Legendre, dirigeante du cabinet d'architecture français XTU, retenu pour la conception de la tour. Le projet ne coûtera pas plus cher à construire qu'un bâtiment normal, a déclaré M. Bièvre, sans préciser le montant des travaux qui est en cours d'évaluation, a-t-il dit. Ce projet audacieux et innovateur permet à Strasbourg d'être un explorateur de champs nouveaux en urbanisme, s'est félicité Roland Ries, sénateur-maire de la capitale alsacienne, au cours du point de presse. La tour dont la construction débutera en 2014, prendra place dans l'écoquartier Danube, lui-même composante du projet urbain Deux-Rives qui vise à créer un nouveau quartier de 9.000 logements et 8.500 emplois jusqu'au Rhin et un peu au-delà dans la commune allemande riveraine de Kehl. Elithis, une société d'ingénierie dans le bâtiment employant 180 salariés, a déjà réalisé une tour de bureaux à énergie positive à Dijon (Côte-d'Or), où elle a son siège.


(©AFP / 12 juillet 2013 18h15)

 

 

 

 

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 16:59

 

 

|  Par Martine Orange

 

 

Pourquoi la Société générale a-t-elle passé des accords transactionnels avec les salariés liés à l’affaire Kerviel ? Contre sept ans de salaire au titre de leurs indemnités de licenciement, ceux-ci se sont engagés à garder « confidentielles toutes informations dont ils avaient pu avoir connaissance ». Sous peine de devoir tout rembourser.

Déçu, abattu. À la sortie des prud’hommes, jeudi 4 juillet, Jérôme Kerviel ne cachait pas sa déception. Une nouvelle fois, la demande d’expertise indépendante qu’il sollicite pour évaluer la réalité des 4,9 milliards d’euros de pertes que la Société générale lui impute et réclame comme dommages et intérêts, venait de lui être refusée (voir Le cadeau fiscal de Lagarde a servi à payer les actionnaires).

 

 
© reuters

Dans un petit bureau, à l’abri des regards, l'avocat de la banque, François Martineau, avait repoussé avec énergie cette demande. Pour lui, il convenait d’en rester là. Les chiffres donnés par la Société générale avaient été confirmés par la justice : cela suffisait. Autoriser une expertise indépendante s’apparenterait à une volonté de refaire devant la justice sociale ce qui avait été jugé déjà par deux fois au pénal, avait-il plaidé. Les juges des prud’hommes se sont rangés à cette position, estimant qu’ils devaient s’en tenir au seul licenciement, contesté par l’ancien trader. La procédure est renvoyée au 25 mars 2014.

Ce sera le seul licenciement dans toute l’affaire à faire l’objet d’un recours devant le conseil des prud’hommes. Car pour les sept autres salariés concernés, la banque a préféré, après avoir annoncé leur licenciement, trouver des accords transactionnels, plus discrets. La Société générale, pourtant, n’a guère l’habitude de transiger. Sur les 203 recours déposés par des salariés de la banque aux prud’hommes de Paris depuis 2004, tous ont été jugés. Tous sauf ces sept-là, semble-t-il.

Mais pourquoi la Société générale a-t-elle préféré la discrétion et opté pour des transactions avec les témoins de l’affaire Kerviel ?

La position de la banque, il est vrai, n’était guère confortable. En public, la direction a toujours soutenu avoir été victime d’un fraudeur isolé, capable de s’introduire dans tous les systèmes informatiques grâce à ses postes antérieurs, défiant tous les contrôles, trompant tout le monde, mentant à ses supérieurs et à tous les autres services. Personne ne pouvait découvrir les mécanismes de fraude imaginés par Jérôme Kerviel, ont répété les responsables de la banque. Ce n’est que par hasard que tout a été mis au jour. Bref, elle ne pouvait être tenue un seul instant pour responsable de quoi ce soit.

Mais si sa responsabilité n’était pas en cause, pourquoi alors licencier les supérieurs de Jérôme Kerviel et les traders qui travaillaient avec lui ? En privé, elle les rend responsables de ce qui est arrivé. Elle leur reproche des fautes, une absence de contrôle, des insuffisances dans la conduite de leurs opérations. À eux, pas à elle. Ce qui justifie à ses yeux leur licenciement. 

Ainsi, dans la lettre adressée à Martial Rouyère, supérieur hiérarchique de Jérôme Kerviel, la direction justifie son licenciement pour «  insuffisance professionnelle ». Et elle aligne les griefs.  «Vous aviez la responsabilité de l’activité Delta One. Il vous appartenait d’assurer le suivi de cette activité, notamment en formant des responsables de vos équipes, en opérant les contrôles nécessaires et en mettant en place, si nécessaire, les procédures appropriées. Or il s’avère que la supervision que vous avez exercée a été des plus lacunaires. (… ) Vous vous êtes satisfait d’explications du résultat peu précises et souvent lapidaires, ou vous n’avez pas demandé de reporting spécifique pour la nouvelle activité d’arbitrage pour compte propre de warrants lancée en juillet 2007. Dans la même logique, à aucun moment vous ne vous êtes interrogé sur le niveau de contribution significative de l’un des traders, en l’occurrence Jérôme Kerviel, au résultat de l’activité en 2007. »

Après une telle lettre de licenciement, l’attitude de la banque devrait normalement être particulièrement intransigeante. Elle devrait s’en tenir au minimum légal. Or là, rien de tel. En septembre et octobre 2008, la banque accepte de passer quatre accords transactionnels avec trois traders de l’équipe Delta One et Martial Rouyère.

Ces accords se ressemblent tous. Après avoir énuméré les raisons du licenciement, la banque accepte de leur verser une indemnité conventionnelle de licenciement, le paiement de leurs congés payés, de leur compte épargne temps, d’une partie de leur treizième mois. La banque accepte aussi de leur payer leurs trois mois de préavis, bien qu’ils en soient dispensés, en les présentant sous la forme d’une clause de non-concurrence. Jusque-là, tout s’inscrit dans le cadre de la loi, même si la banque se montre assez conciliante.

Mais, alors que la Société générale leur reproche de graves manquements, celle-ci leur accorde en outre une indemnité transactionnelle, forfaitaire et définitive « pour mettre fin à tout litige lié à la rupture du contrat et en réparation de chacun des préjudices invoqués, compte tenu des circonstances du licenciement ». Pour réparer leur préjudice, la Société générale, brusquement, se montre très généreuse : les sommes varient entre 327 399 et 750 000 euros. Dans chaque cas, cela correspond à sept années de salaire ! Les salariés ont eu raison de préférer un accord transactionnel plutôt que les prud’hommes : les personnes licenciées, même de façon abusive, y obtiennent rarement plus de deux ans, voire deux ans et demi de salaires.

Certains ont, semble-t-il, trouvé que cela était insuffisant, et ont préféré commencer par engager des procédures judiciaires pour contester leur licenciement. Ils furent trois entre 2008 et 2010, liés à l’affaire Kerviel, à déposer un recours devant les prud’hommes de Paris. Entre le licenciement sans cause, les dommages et intérêts, la rupture d’égalité, leur demande de réparation devant les prud’hommes se chiffre entre 2 et plus de 8 millions d’euros. Tous finiront par renoncer à leur action judiciaire.

Sept ans de salaire pour indemnités de licenciement

 

 
© (DR)

Parmi ceux-ci se trouve le supérieur direct de Jérôme Kerviel, Éric Cordelle, un des hommes clés de l’affaire. Celui-ci a soutenu à toutes les occasions avoir été totalement abusé par le trader et qu’il n’avait rien vu.  Il signe en décembre 2007, avec le responsable de la déontologie, une lettre de réponse à la chambre de compensation Eurex, détaillant les positions prises par Jérôme Kerviel sur le Dax le 19 octobre. Mais le fait que les contrats pris cette seule journée dépassent en valeur plus de 800 millions d’euros, soit plus de sept fois les limites autorisées, n’attire pas son attention ni celle des autres signataires d’ailleurs.

Licencié dès le mois de mai 2008 pour insuffisance professionnelle, il engage tout de suite une procédure devant les prud’hommes. Pourtant, en septembre 2010, trois mois après le premier procès, la procédure est suspendue à la demande des deux parties. Un accord, toutefois, semble difficile à trouver, car un an après, l’avocat d’Éric Cordelle demande à reprendre le dossier devant les prud’hommes. Le 5 février 2013 – le jugement en appel a été rendu en octobre 2012 –, à la veille de l’audience des prud’hommes, Éric Cordelle annonce se désister définitivement de son action.

Un article très récent de eFinancial Careers évoque la nouvelle vie de l’ancien responsable du desk Delta One de la Société générale. Celui-ci vient de créer une nouvelle distillerie de whisky en Bretagne. « Sur les registres la société d’Éric Cordelle affiche 125 000 euros de capital social. L’ex-banquier ne s’aventure pas cependant sans filet : le retrait de plainte aux prud’hommes en mars 2013 laisse penser à certains qu’une somme satisfaisante a été négociée avec SocGen en sa faveur », écrit le journal. Certains évoquent la somme d’un million d’euros.

« Il n’y a jamais eu d’accord transactionnel. On pourrait le croire à voir la procédure. Mais c’est une déduction hâtive. Il n’y a pas eu d’accord », assure Marylin Hagége, avocate d’Éric Cordelle. « Toutes ces rumeurs sont fausses. Ce ne sont que des racontars, des choses fantasmatiques », poursuit-elle. Mais pourquoi avoir suspendu la procédure, alors que son client a subi « un préjudice irréparable », comme elle le dit elle-même ? « Je suis tenue au secret professionnel. Tout ce que je peux dire est que mon client a décidé de changer de vie et de vivre tranquille », répond-elle. On n’en saura pas plus.

Si le secret le plus total entoure les trois dernières procédures, il n’en va pas de même des accords transactionnels signés en 2008. Ils ont tous été versés au dossier. Outre les sommes impressionnantes accordées par la banque, ils comportent des clauses très précises.

Car la générosité inespérée de la Société générale n’est pas sans contrepartie. Comme tous les accords transactionnels, ceux-ci sont censés rester secrets et interdire toute action en justice ultérieure. Mais il y est inclus d’autres dispositions : « Il (le salarié) s’interdit également de participer, même de manière indirecte (notamment par la production d’attestation) à toute action ou instance, à quelque titre que ce soit, à l’encontre de la Société générale ou de toute autre société du groupe auquel elle appartient ou de leurs dirigeants », est-il précisé. Il s’engage aussi « à respecter la confidentialité des informations relatives tant à l’activité de la Société générale qu’à celle de ses filiales et partenaires dont il a pu avoir connaissance à l’occasion de l’exercice de ses fonctions et à ne rien faire, dire, suggérer, qui puisse porter atteinte à l’image, à la réputation et à la considération de la Société générale. » Cette confidentialité est considérée comme une obligation absolue. « Sa violation aurait pour effet de remettre en cause la présente transaction. »

Que penser d’un compromis comportant de telles clauses, signé au moment où une instruction judiciaire est en cours, qu’un procès doit se tenir et que plusieurs personnes travaillant avec Jérôme Kerviel sont appelées à comparaître devant la justice ? Sont-elles vraiment libres de leurs propos, libres de tout dire ? La menace de devoir rembourser des primes si généreuses ne compromet-elle pas leurs témoignages ? N’y a-t-il pas un terme dans la loi pour désigner ce qui pourrait ressembler à d’éventuelles pressions sur les témoins ?

Curieusement, la justice ne semble pas s’être beaucoup interrogée sur le sujet. Lors du procès en appel de Jérôme Kerviel, cette réserve exigée aura quelques effets (voir les retranscriptions du procès réalisées alors par La Tribune). Interrogé par David Koubbi, l’avocat de Jérôme Kerviel, sur le fait que le trader a réalisé 55 millions d’euros de résultat reconnus fin 2007, alors que les autres font entre 3 et et 5 millions d’euros, Éric Cordelle aura cette réponse laconique : « Oui, c’est beaucoup. »

Un peu plus tôt lors de la même audience, Martial Rouyère ne s’était montré guère plus loquace. Alors que l’avocat général lui demandait s’il avait eu connaissance des positions prises par Jérôme Kerviel, il avait répondu : « Je n’étais ni trader ni superviseur direct, donc non. »

L’avocat de Jérôme Kerviel l’interrogera un peu plus tard sur les conditions de son licenciement et les sept années de salaire reçus à titre d’indemnités. « Est-ce que c’est le prix du silence ? » insiste alors la présidente. « Le fait de signer un accord comme celui-là ne vous lie que si vous ne voulez pas subir les conséquences... », répond Martial Rouyère. « Qu’est-ce qui se passe si vous parlez ? » demande l’avocat de Jérôme Kerviel. « Je dois rendre l’argent », réplique Martial Rouyère. Son audition s’arrêta là.

 

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 16:47

 

 

bastamag

Souveraineté alimentaire

Par Sophie Chapelle (12 juillet 2013)

 

 


Monsanto vient de subir un profond revers en Inde. L’entreprise semencière américaine visait l’obtention d’un brevet pour un procédé permettant selon elle d’ « améliorer la résistance au stress dans les plantes ». Soja, maïs, riz, coton, blé... seraient ainsi capables de résister à la sécheresse, aux inondations et même de pousser dans des sols salins. Mais la demande de Monsanto vient d’être refusée par la Commission d’appel des brevets en Inde. « Cette technologie est simplement une découverte d’une nouvelle propriété de substance connue et non une invention au sens de l’article 3 (d) de la Loi indienne sur les brevets », a déclaré la Commission le 5 juillet. Avec cette décision, la multinationale américaine perd un énorme marché. Car si ce brevet avait été attribué, Monsanto aurait bénéficié de droits de brevets exclusifs pour toutes les semences vendues en Inde qui utilisaient sa technologie.

 

Déjà 1 500 brevets sur des plantes résistantes au climat

« Cette décision va avoir de profondes répercussions en faveur de la biodiversité de l’Inde, des droits des paysans et de la sécurité alimentaire », s’est réjouie Vandana Shiva, fondatrice de Navdanya, association indienne pour la conservation de la biodiversité et la protection des droits des paysans. Elle rappelle que les caractéristiques génétiques réclamées par Monsanto ont été sélectionnées traditionnellement par des paysans. « Les entreprises semencières comme Monsanto sont en train de voler aux paysans leurs connaissances et de les breveter, ajoute t-elle. Nous devons protéger notre liberté de semences ». Selon un rapport publié par son organisation en 2009, 1500 brevets ont déjà été déposés par des entreprises semencières sur des plantes résistantes au climat.

Dans un communiqué, Monsanto a déclaré que « les brevets sont essentiels pour la poursuite des investissements. Les efforts de recherche et de développement prennent plus d’une décennie pour être développés et la protection des brevets est indispensable. » La multinationale évalue actuellement les recours possibles avec ses conseillers. « Nous serons également prêts à intervenir dans le cas où Monsanto porte l’affaire devant la Cour suprême », a réagi Vandana Shiva.

Aux Etats-Unis aussi, le concept de la brevetabilité du vivant semble en avoir pris un coup. Une récente décision de la Cour suprême américaine stipule qu’« une séquence d’ADN produite naturellement est un produit de la nature et n’est pas éligible pour un brevet », rappelle l’association Inf’Ogm. Deux décisions qui feront date dans l’histoire de la propriété intellectuelle.

 

 

 

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 16:29

 

 

lamontagne.fr

  Auvergne > Clermont-Ferrand 11/07/13 - 08h05

 

Crédit photo : Camille André.

Crédit photo : Camille André.

Et si entre voisins, on partageait de la musique, des fichiers, et si on chattait, sans passer par Internet ? C’est le principe de la « pirate box » que le groupe des Indignés du 63 développe à Clermont-Ferrand.

Le principe de la "pirate box" a été inventé aux Etats-Unis en 2011, par David Darts, professeur de technologie à l'Université de New York. Christopher Mendes, lui, est alors élève au lycée Roger-Claustres à Clermont-Ferrand. Il importe à son tour dans son internat ce boîtier wifi portatif, pour en faire profiter ses camarades. 

Depuis le 13 avril dernier, avec le concours de l’informaticien Scott Marlin, comme lui membre des Indignés du 63, Christopher veut désormais développer les "pirate box" à Clermont-Ferrand. Il les renomme "share box", "parce que ce nom fait bien moins peur aux gens". Trois mois après, six "share box" sont ainsi en fonctionnement dans la ville. L'objectif de ces Indignés est que ces petites boîtes soient toujours plus nombreuses, pour qu’un maximum de personnes puissent y avoir accès sans passer par Internet, surveillé, entre autres, par Prism.

Comment ça marche ? 
Une pirate box peut se confectionner simplement, pour un coût d’environ 70 euros. Il suffit d’acheter une batterie, un petit routeur et d’y brancher un dispositif de stockage comme une clé USB. Il faut ensuite remplacer le logiciel existant sur le routeur et y installer le logiciel "open wrt", téléchargeable gratuitement sur Internet. Durée de l'opération : une heure maximum. "C'est ce qui s'appelle le "hacking", résume Scott Marlin,"c'est-à-dire détourner un objet de sa fonction première".
Tout appareil qui peut se connecter en wifi (ordinateur, tablette, téléphone etc.) pourra se connecter sans fil au routeur, et donc avoir accès aux fichiers contenus dans la clé USB. Il pourra télécharger ces fichiers, et en déposer d’autres. 
La portée de ces petits routeurs est de 70 mètres, jusqu’à 120 mètres s’ils sont assortis d’une antenne. Mieux : en récupérant une box « de marque » la portée peut atteindre 300 mètres. Tous les appareils connectés au routeur se retrouvent en réseau même si aucun n’a de connexion à Internet. Mais si l’un d’eux en a une, il peut la partager avec ses confrères. 

A quoi ça sert ? 
Le but ultime est de créer un réseau qui concurrence le web, et qui par conséquent, soit une alternative à la surveillance et au fichage des internautes, aux publicités ciblées etc. Même si la police mettait la main sur la share box, il lui serait impossible de savoir qui l’a utilisée. De plus, c’est une façon de protester contre les abonnements à Internet que les Indignés du 63 estiment « trop chers ». 
Mais le but premier reste de créer un Internet local : pour se tenir informé des événements du quartier par exemple, pour discuter avec ses voisins. "Je vois le côté militant de ce dispositif", ajoute Scott Marlin, "quand on est dans des manifestations, des réunions, des forums, on peut envoyer des informations sans passer par des réseaux officiels." L’utilité d’une pirate box est encore plus évidente dans les pays en guerre, pour ceux qui connaissent la censure ou qui ont très peu accès à Internet.
Des "pirate box" ont aussi vu le jour à Paris, Bordeaux et Toulouse.
Est-ce légal ? 
Oui, tant que les internautes partagent uniquement de l’information, des paroles, et des données libres de droits. 
Pour créer votre "pirate box" ou savoir où capter les "pirate box" existantes à Clermont-Ferrand, contactez Christopher Mendes au 06.44.09.06.14 pour qu'il vous explique ou consultez la page Facebook.

Alice Chevrier avec Camille André


    
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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 16:19

 

 

Médiapart

|  Par Agathe Duparc et Dan Israel

 

 

 

L'ancien banquier de Reyl & Cie est incarcéré en Suisse depuis le 5 juillet. Pour Charles de Courson, président de la commission d’enquête sur l’affaire Cahuzac, le pays fait tout «pour empêcher la transparence».

Il ne fait décidément pas bon rompre l’omerta bancaire en Suisse. Après Hervé Falciani, l’informaticien d'HSBC, c’est au au tour de Pierre Condamin-Gerbier d’être dans le collimateur de la justice helvétique.

C'est La Tribune de Genève qui l'a révélé : l'un des témoins clés de la justice française dans l'affaire Cahuzac dort désormais en prison. Le gestionnaire de fortune, associé gérant de l’établissement Reyl & Cie de 2006 à 2010, a été interpellé le 5 juillet 2013 et une instruction pénale ouverte contre lui par le Ministère public de la confédération (MPC).

Deux jours auparavant, le 3 juillet, il avait été auditionné devant la commission d'enquête parlementaire, chargée de faire la lumière sur les éventuels dysfonctionnements de l'État français dans l'affaire Cahuzac. Et la veille, le 2 juillet, il avait été longuement entendu par les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire dans le cadre d’une instruction ouverte contre l’établissement Reyl & Cie pour « blanchiment de fraude fiscale » le 31 mai 2013 – entre la mi-février et début juillet, Pierre Condamin-Gerbier avait été entendu plusieurs fois par la police judiciaire, les douanes judiciaires et les juges d'instruction chargés de l'affaire Cahuzac.

 Le Ministère public de la Confédération (MPC) a confirmé à Mediapart avoir « ordonné l’ouverture d’une instruction pénale à l’encontre de cette personne, entre autre pour service de renseignements économiques » (art. 273 CP). « La personne a été arrêtée le vendredi 5 juillet 2013. Elle se trouve actuellement en détention préventive », indique sa  porte-parole, Jeannette Balmer, qui ajoute « qu’en l'état actuel, le MPC ne souhaite pas s'exprimer davantage par rapport à ce dossier. »

L’article 273 du Code pénal suisse énonce que « celui qui aura cherché à découvrir un secret (…) d’affaires pour le rendre accessible à un organisme officiel ou privé étranger, ou à une entreprise privée étrangère, ou à leurs agents, celui qui aura rendu accessible un secret (…) d’affaires à un organisme officiel ou privé étranger, ou à une entreprise privée étrangère, ou à leurs agents, sera puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire ou, dans les cas graves, d’une peine privative de liberté d’un an au moins. En cas de peine privative de liberté, une peine pécuniaire peut également être prononcée. »

Le 3 juillet, devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l’affaire Cahuzac, l’ancien banquier avait annoncé avoir transmis à la justice une liste d'hommes politiques français détenant un compte en Suisse.

Selon les informations de Mediapart, lors de son audition du 2 juillet, il avait cité devant les juges le nom de l'homme d'affaires Alexandre Allard, en lien avec l’ancien ministre Renaud Donnedieu de Vabres, ainsi que, plus prudemment, celui de Laurent Fabius, sa famille pouvant détenir des avoirs non déclarés en Suisse.

Dans un communiqué diffusé samedi, la banque Reyl & Cie et sa filiale Reyl Private Office disent avoir déjà porté plainte le 17 juin dernier « contre Pierre Condamin-Gerbier aux motifs, entre autres, de vol, falsification de document (faux dans les titres) et violation du secret professionnel et commercial », ajoutant que « les nombreuses déclarations mensongères maintenues en dépit des démentis catégoriques de la Banque, la falsification d’un mémorandum interne de Reyl Private Office, et sa remise à un média français, n’ont laissé d’autre choix à la Banque que de sortir de sa réserve et d’agir à l’encontre de Pierre Condamin-Gerbier ».

La banque fait manifestement référence à un document cité à l'antenne sur Europe 1 et sur son site le 14 juin, présenté comme émanant de ses services, et qu'elle estime falsifié. Reyl & Cie a réaffirmé la semaine dernière qu'elle ne comptait aucun homme politique français parmi ses clients.

Pierre Condamin-Gerbier a raconté son parcours et détaillé ses accusations dans une longue interview accordée à Mediapart. La première partie est ici, la seconde .


« La Suisse fait tout pour empêcher la transparence »

Depuis plusieurs semaines, Condamin-Gerbier multipliait les interventions, faisant monter à chaque fois un peu plus la pression. Le 12 juin, il avait été entendu devant la commission sénatoriale d’enquête sur le rôle des banques et des acteurs financiers dans l’évasion fiscale. Il disait alors détenir une liste d’une quinzaine de noms de personnalités politiques françaises, dont d’anciens et actuels ministres du gouvernement.  

La nouvelle de son arrestation provoque la stupeur de certains. Joint par Mediapart, Charles de Courson, président de la commission d’enquête sur l’affaire Cahuzac, estime que « les autorités suisses continuent à tout faire pour empêcher toute transparence en matière bancaire ». « Comme d’habitude, on met en prison des gens qui ont brisé leur carrière pour mettre fin à l’incroyable complicité des autorités suisses. » Il s’étonne que Pierre Condamin-Gerbier ait décidé, après son audition du 3 juillet devant l’Assemblée nationale, de retourner en Suisse. « C’est complétement fou, étant donné ce qui était arrivé à Hervé Falciani. »

Le parlementaire reconnaît que l’ancien gestionnaire de fortune a également des ennemis en France : « Ceux de mes collègues qui ont des comptes en Suisse se porteraient mieux si M. Condamin-Gerbier pouvait être mis à l’ombre. »

En Suisse, nombre de banquiers et d’avocats ne se gênent pas pour dire en privé tout le mal qu’ils pensent de « ce traître à la petite semaine qui cherche par tous les moyens à exister», pour reprendre l’expression de l’un d’entre eux.

Le quotidien genevois L’Agefi, qui est très proche des milieux d’affaires et de la banque Reyl & Cie, a publié plusieurs articles compromettants. Le premier s’intitulait : « Il parle beaucoup mais ne sait à peu près rien », reprenant la thèse d’une vengeance personnelle. Pierre Condamin-Gerbier obtenait de publier un démenti.

Le 4 juillet, la veille de son arrestation, L’Agefi enfonçait encore un peu plus le clou, décrivant la « fuite en avant » de celui qui avait eu  « un parcours professionnel marqué par les licenciements et les échecs ».

Les accusations se faisaient de plus en plus précises : une condamnation prononcée en 2006 pour avoir utilisé sa carte de crédit professionnelle à des fin personnelles, alors qu’il travaillait à l’UBS. Et des dettes de 150 000 francs suisses, selon l’Office de faillites et de poursuites de Morges. L’ancien banquier a toujours reconnu ces faits et insiste sur le fait que son casier judiciaire est aujourd’hui vide.

Sa dernière réponse a été publiée dans La Tribune de Genève, et, ironie du sort, publiée le 5 juillet, alors qu’il dormait déjà en prison.

 

 

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 18:15

 

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11 juillet par Daniel Fernandez

 


Intégrée par l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur, l’Uruguay et le Venezuela, la nouvelle entité aspire à créer un fonds pour fomenter le développement économique de la région dans le but de renforcer sa souveraineté.

L’Amérique latine continue à renforcer son processus d’intégration régionale tout en construisant une alternative au système économique à tendance néolibérale, en vigueur dans les pays du Nord. La Banque du Sud, dont le premier Conseil des Ministres a eu lieu le 12 juin dernier à Caracas, constitue la dernière étape de cette construction.

Créée en 2007 à l’initiative des défunts Hugo Chavez et Nestor Kirchner, ex-présidents de la République du Venezuela et de la République d’Argentine, la Banque du Sud cherche à collecter 20.000 millions de dollars, bien que ses actionnaires n’aient réussi à débourser que 7.000 millions : les pays qui sont à son origine sont pour le moment l’Equateur, le Paraguay, l’Uruguay, le Brésil, la Bolivie, l’Argentine et le Venezuela, c’est-à-dire, les pays intégrant le MERCOSUR plus l’Equateur.

Selon Susanne Gratius, professeure de relations internationales d’Amérique Latine, « Nicolas Maduro et Elias Jaua ont repris le projet pour réaffirmer le protagonisme du Venezuela en Amérique du Sud et plus particulièrement au sein du MERCOSUR, dont la présidence pro tempore sera assumée par le Venezuela le 1er juillet ».

Si d’un côté le Venezuela prend du poids, le Paraguay ne cesse pas d’en perdre, car c’était le seul des sept Etats qui n’a pas été représenté lors de la première réunion ministérielle, après avoir été écarté de diverses institutions continentales suite au coup d’Etat parlementaire contre le président Fernando Lugo en juin 2012.

 

Impulser le développement

« Le but est la création d’un fonds pour financer les travaux structurels et impulser le développement économique de nos pays sans être obligés de dépendre des sources traditionnelles comme en sont les organismes multilatéraux (Banque mondiale ou Banque Interaméricaine de développement) ainsi que les conditions dont ces banques accompagnent leurs crédits. Cela permettra aussi une certaine autonomie dans la planification des lignes stratégiques du développement sans avoir à répondre dès le début aux intérêts des entreprises transnationales qui y participent » explique le professeur d’économie Omar de León.

« Cette position répond plus à des politiques symboliques qu’à une transformation radicale des institutions ou des relations de pouvoir » dit le professeur d’économie politique de Málaga, Alberto Montero. Ce que confirme aussi Pablo Iglesias, professeur de sciences politiques : « la création de cette banque est un pas de plus de positionnement, d’attachement souverain, de la région face à l’Europe, où la Banque Centrale (BCE) est devenue un espace des lobbies allemands ce qui a empêché aux autres pays d’exercer leur autonomie économique et mis en relief leur carence ou incapacité en matière de politique monétaire ».

 

Un modèle en confrontation avec le FMI

Iglesias qui conclue ainsi : « Les politiques imposées en Europe par la troika appauvrissent de plus en plus les citoyens. L’alternative c’est ce que montrent des pays comme le Venezuela, la Bolivie mais surtout l’Equateur, qui ont amélioré tous les indicateurs économiques et sont en train de récupérer leur souveraineté – tout le contraire de ce que nous voyons en Europe – L’Amérique latine donne l’impression de renforcer les institutions collectives pour donner plus de pouvoir aux gouvernements, ce qui est le contraire de ce qu’on voit en Europe ».

Tout comme l’explique le professeur Montero, en faisant référence aux ajustements structurels qui se sont concrétisés avec le Consensus de Washington au début des années 1990, « le FMI et la Banque mondiale fonctionnent comme des agents des créanciers lors de l’épisode de la dette extérieure ». Il s’agit de « ce qui a lieu actuellement en Europe, avec les mêmes politiques, les mêmes acteurs et les mêmes actes prévisibles : l’on écrase les populations pour payer la dette aux créanciers en substituant le paiement de la dette financière par la dette sociale » conclut Montero.

« Surmonter les ajustements néolibéraux du FMI était une exigence pour réinventer le continent » affirme Monedero. « C’est pour cela que eux grandissent et que l’Union Européenne coule. Il serait bon que l’Espagne, la Grèce et le Portugal intègrent la Banque du Sud ».

 

Les États-Unis en position de guetteur

Tout n’est pas compliment par rapport à la Banque du Sud. « Il existe des intérêts multiples pour que le projet échoue » prévient Leon, « le [principal, ndlt ] c’est la réorientation des États-Unis vers la région, depuis l’échec du projet de construction de l’ALCA en 2005. En conséquence, Washington a proposé une stratégie basée sur le « rapprochement vers les pays dont les gouvernements sont néolibéraux, en renforçant une alliance alternative à MERCOSUR et l’UNASUR », explique le professeur d’Économie d’Amérique Latine : « ces deux dernières années il y a eu de grandes avancées dans la constitution de l’Alliance du Pacifique (le Mexique, la Colombie, le Pérou, le Chili et le Costa Rica) des pays qui ont déjà signé des traités de libre-échange avec les États-Unis ».

« Le continent se trouve dans une position géopolitique très intéressante : Brasilia aspire à occuper une position de puissance régionale tandis que les États-Unis recommencent à tourner leur regard vers l’Amérique latine de façon évidente », selon Alberto Montero, qui considère que « l’articulation de l’axe du Pacifique reflète les tensions entre le Brésil et les États-Unis, lesquels tentent à partir de cet axe du Pacifique de nuire au Venezuela et d’occuper la région ».

L’Alliance du Pacifique va devenir un élément clé pour le futur des relations entre les États-Unis et le sous-continent, même si cette alliance pourrait supposer un préjudice pour ses membres latino-américains puisqu’elle « signifie la fossilisation de leurs structures économiques en tant qu’exportateurs de matières premières et, pour autant, importateurs massifs de produits manufacturés », signale Omar de Léon. En conséquence, « ce pari, presque sans retour, favorise les grands intérêts qui dominent leurs économies nationales, mais condamne la majorité des populations au sous-développement ».

 

Un avenir incertain

Bien que le ministre des affaires étrangères [équatorien], Ricardo Patiño, a célébré le premier Conseil des Ministres en affirmant qu’il s’agissait d’un « acte historique dans la vie de l’Amérique du Sud et de l’Amérique latine », il reste qu’à ce jour « nous ne savons pas quand commencera à fonctionner la Banque du Sud », nous explique Gratius. « Bien que trois sièges aient déjà été localisés (Caracas, La Paz et Buenos Aires), il n’a pas encore été déterminé comment se feraient les apports des associés ni l’opérativité de la banque », rajoute le professeur Omar de León.

[…]

Ce pessimisme n’a pas lieu d’être pour Pablo Iglesias, qui considère que « les mesures que sont en train de prendre les gouvernements populaires latino-américains, surtout ceux qui vont dans le sens de construire des instruments d’intégration nationale, présentent des avancées, c’est pourquoi je pense que les choses vont bien se passer pour eux ». Alberto Montero reprend cet argument et affirme que « la géopolitique permet la formation d’institutions qu’il était impossible d’envisager il y a quelques années et qui sont aujourd’hui viables parce qu’il y a des ressources, de la volonté et même une nécessité.

Même s’il considère que « la Banque du Sud n’atteindra jamais le niveau de ressources monétaires du FMI », le professeur Montero conclut « qu’’il s’agit de commencer à articuler des institutions financières qui, depuis l’humilité et la modestie, soient une alternative face aux institutions conventionnelles. »

 

 

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