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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 16:17

 

Marianne - Mercredi 28 Novembre 2012 à 05:00

 

 

En cédant face aux «pigeons», le gouvernement a fini par faire le lit des intérêts des gérants de fonds d'investissement.

 

(The Telegraph/JOHN BADMA/AP/SIPA)
(The Telegraph/JOHN BADMA/AP/SIPA)
L'épilogue de la saga des «pigeons» s'est écrit discrètement la semaine dernière. Non seulement le gouvernement a cédé devant la levée de boucliers des créateurs d'entreprises, quasiment épargnés de l'effort fiscal demandé aux Français, mais il a aussi plié devant les gérants de fonds d'investissement, qui n'ont vraiment rien, mais alors vraiment rien, de pauvres volatiles qu'on plumerait. Explication d'une reculade de la gauche.

Première manche pour les «pigeons»

La première partie du match est connue. Le 19 octobre, sur ordre de l'Elysée paniqué par le mouvement très médiatique des «pigeons», le gouvernement fait voter par l'Assemblée la refonte des articles du projet de loi de finances (budget de l'Etat) qui alignait l'imposition des revenus des créateurs de start-up (de 30 % jusqu'alors) sur celle de droit commun, selon le barème de l'impôt sur le revenu (de 45 % au maximum).

Il faut dire que Bercy avait donné des verges pour se faire battre : afin de ramasser le plus d'argent possible, le dispositif imposant les plus-values de cession des parts d'entreprise était rétroactif. Mais Jérôme Cahuzac, sur ordre de Matignon et de l'Elysée, va aller beaucoup plus loin que de revenir sur la rétroactivité, effectivement impossible à soutenir. Il s'exécute, au sens propre, en direct, devant les députés de droite : «Je vous annonce donc une bonne nouvelle : nous rétablissons le statut des jeunes entreprises innovantes. [...] Nous faisons donc mieux que ce que vous aviez fait.»

De fait, la droite ravie reconnaît que les nouveaux aménagements sont plus favorables aux patrons que ceux qu'elle avait elle-même établis. Voici les «pigeons» comblés et calmés. Ils échappent à pas moins de 800 millions d'euros d'impôt !

Deuxième manche pour les rapaces

Mais d'autres intérêts se profilent : ceux des gérants de fonds d'investissement en capital-risque (qui ne sont pas toujours très risqués). Ces oiseaux-là sont rémunérés en carried interests, c'est-à-dire par un pourcentage (de 15 à 20 % en général) des plus-values de cession réalisées par leurs fonds. Et, eux, veulent faire reculer le gouvernement sur un autre texte : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. L'article 14 place, désormais, leurs revenus comme un revenu du travail, et les impose au forfait social de 20 %, comme l'intéressement et la participation des salariés.

Les gérants en font une affaire de principe : «Etre imposés comme des salariés alors que nous prenons des risques avec notre argent, jamais !» disent-ils. Ils font le siège de Bercy, Matignon et des députés. Menacent de délocaliser «3 000 professionnels gérants 80 milliards d'euros» à Londres, Bruxelles ou Luxembourg. Là encore, Jérôme Cahuzac s'exécute. Le 24 octobre, il obtient des députés UMP, centristes et socialistes la suppression pure et simple de l'article 14 qui devait apporter 120 millions d'euros au budget de la Sécu.

Le rapporteur socialiste au Sénat, Yves Daudigny, a eu beau faire voter le rétablissement du forfait social pour les carried interests - arguant que «les Français ne comprendraient pas que certains revenus échappent au financement de la protection sociale...» -, rien n'y a fait : un peu plus tard, les sénateurs de droite et les communistes ayant rejeté l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. La défaite est consommée. Elle est totale.

Troisième manche pour les Wendel ?

Le recul en rase campagne du gouvernement devant les gérants de fonds de capital-risque pourrait avoir d'étranges conséquences. Certains, à Bercy ou parmi les fiscalistes, ont déjà remarqué qu'au terme de ce débat la représentation nationale ne considère pas les carried interests comme un revenu d'activité mais comme un revenu de placement. Or, c'est justement l'argument employé par Ernest-Antoine Seillière et ses amis Wendel pour contester le redressement fiscal de 240 millions d'euros ainsi que les poursuites pour «abus de droit» et «fraude fiscale» dont ils font l'objet.

Au-delà du cas Wendel, nombre d'enquêtes des services de Bercy concerneraient les carried interests. L'enjeu n'est pas mince puisqu'il pourrait concerner une masse fiscale potentielle de plus de 2 milliards d'euros.

*Cet article a été publié dans le numéro 814 du magazine Marianne paru le 24 novembre 2012 

 

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 16:01

 

 

Rue89 - En image 28/11/2012 à 11h37
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

 

Elton John a réussi à rendre furieux le gouvernement chinois. « Sir » Elton (depuis qu’il a été annobli par la reine) a dédié son concert pékinois, devant 10 000 personnes, à l’artiste dissident Ai Weiwei, et s’est ensuite fait prendre en photo avec lui – un cliché qui a fait le tour du Web.

La presse officielle a vivement réagi, en souligant que le geste du chanteur britannique risquait de compromettre la venue d’autres artistes étrangers en Chine dans l’avenir. Un premier coup de frein à l’ouverture de la Chine aux grands concerts internationaux avait déjà suivi la sortie de Björk, à la fin de son concert en 2008, qui avait crié « Tibet ! Tibet ! ».

De fait, pour être autorisés à se produire en Chine, les artistes étrangers doivent soumettre la liste complète des chansons qu’ils vont jouer devant le public chinois, et se voient refuser tous ceux qui ont des titres ambigüs, pouvant donner lieu à des interprétations politiques locales...

« Provocations »

Le quotidien Global Times, organe du Parti communiste au penchant très nationaliste, lance ce mercredi une attaque virulente contre Elton John, et ce qu’il revèle du « biais antichinois » des Occidentaux. Il ironise sur le fait qu’il a fait son annonce sur scène en anglais, et n’a sans doute pas été compris par la majorité de son public...

Le quotidien demande néanmoins que les autorités n’hésitent pas à autoriser d’autres artistes à venir en Chine, mais demande au public de les siffler et de les « chasser de la scène » s’ils se livrent à des « provocations ».

Ai Weiwei, qui a passé 81 jours en détention au secret l’an dernier, et n’a toujours pas retrouvé sa liberté de mouvement, a réagi avec légèreté à ces attaques, soulignant que le côté positif est que la presse officielle parlait enfin de lui !

Solidarité des artistes

L’artiste dissident bénéficie d’une importante solidarité de la communauté artistique, déjà exprimée l’an dernier, lors de sa détention, par une protestation commune des grands musées mondiaux.

La semaine dernière, l’artiste britannique Anish Kapoor a conduit une danse « Gangnam Style » à Londres, en compagnie de dizaines d’artistes, commissaires d’expo, etc., sous l’égide d’Amnesty International, afin de montrer leur soutien à Ai Weiwei.

 

 

Le « Gangnam Style » d’Anish Kapoor pour Ai Weiwei

Ce dernier avait fait sa propre vidéo « Gangnam Style » quelques jours plus tôt.

 

 

« Gangnam Style » d’Ai Weiwei

Cette agitation des artistes ne menace évidemment pas le pouvoir du Parti communiste chinois, mais constitue une irritation constante à laquelle Pékin ne sait pas comment répondre.

L’attaque nationaliste du Global Times est une tentative classique de traiter l’artiste dissident d’agent de l’étranger, et de prendre tout geste de solidarité comme la preuve du complot. La méthode n’est pas nouvelle, et il n’est pas certain qu’elle marche encore à l’heure des réseaux sociaux.

En attendant, vous pourrez en savoir plus sur Ai Weiwei la semaine prochaine, avec la sortie en salles du documentaire « Ai Weiwei : Never Sorry », dont nous reparlerons...

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 15:55

 

Le Monde.fr avec AFP | 28.11.2012 à 10h14

 

 

Le courant ne passe plus entre les collectivités locales et ERDF, leur fédération ayant accusé, mardi 27 novembre, cette filiale d'EDF qui exploite le réseau électrique de proximité de sacrifier l'intérêt général sur l'autel de la rentabilité de sa maison mère, un argument contesté par Electricité réseau distribution France.

En France, les réseaux électriques basse et moyenne tensions, qui acheminent le courant depuis les lignes à haute tension jusqu'aux consommateurs, sont gérées par ERDF (filiale à 100 % d'EDF) dans le cadre de concessions de service public octroyées par leurs propriétaires, les collectivités locales. Or, depuis des années, les relations sont mauvaises entre le gestionnaire de réseau et les collectivités, et la tension est encore montée d'un cran mardi.

En effet, le conseil d'administration de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régie (FNCCR) a adopté une motion, dont l'AFP a obtenu une copie, en forme de réquisitoire contre la stratégie du gestionnaire de réseau, auquel elle réclame un "vigoureux changement de cap". "ERDF fait le choix de s'affranchir du fondement démocratique des concessions et de tout véritable contrôle public local" et "certaines dérives qui ont été dénoncées ne doivent plus perdurer", proteste la FNCCR.

Parmi les reproches, les collectivités accusent ERDF de tenter d'imposer "une profonde modification de l'économie générale des concessions (électriques), dans un sens plus favorable aux intérêts à court terme du groupe EDF au détriment de l'intérêt général".

 

TEMPS DE COUPURE TOUJOURS ÉLEVÉS

Cette tendance se serait amplifiée depuis le changement de statut d'EDF (transformation de l'entreprise publique en société anonyme en 2004 et ouverture du capital en 2005). La FNCCR dit s'être battue pour obtenir une relance des investissements dans les réseaux et déplore des temps de coupure toujours élevés malgré une amorce de redressement.

De plus, elle reproche à ERDF d'avoir "multiplié les initiatives visant à priver les collectivités des moyens d'exercer efficacement leurs attributions de régulateurs locaux", notamment dans le cadre du projet de compteur intelligent Linky, qui empoisonne leurs relations.

Enfin, elle l'accuse d'avoir procédé unilatéralement à "un allongement de la durée d'amortissement des réseaux" et à d'autres opérations comptables "qui vont améliorer les résultats de la maison mère aux dépens du service public".

La filiale d'EDF s'en est défendue : "Si ERDF ne nie pas les difficultés rencontrées entre 2008 et 2010, les relations avec les collectivités locales se sont très nettement améliorées depuis deux ans", a expliqué la direction. "ERDF a d'ailleurs changé son organisation territoriale le 15 mai, afin de renforcer sa proximité, en créant vingt-cinq directions régionales", a-t-elle rappelé, tout en soulignant qu'une "plate-forme de négociation a été proposée lundi à la FNCR".

 

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 15:47

 

Le Monde.fr avec AFP | 28.11.2012 à 08h48 • Mis à jour le 28.11.2012 à 10h35

 

 
Pour le troisième jour consécutif, des ouvriers du textile ont manifesté dans la zone industrielle d'Ashulia, près de Dacca, mardi 27 novembre 2012.

Au Bangladesh, trois responsables d'une usine textile ravagée par un incendie qui a fait cent dix morts ont été arrêtés, mercredi 28 novembre, à la suite de témoignages d'ouvriers assurant qu'ils avaient reçu l'ordre de ne pas quitter leur poste et d'autres alléguant que les portes en avaient été fermées.

Le propriétaire en fuite de l'usine Tazreen Fashion, Delwar Hossain, a été retrouvé mardi et était interrogé sur les circonstances du sinistre survenu samedi soir dans la zone industrielle d'Ashulia, proche de Dacca. Il était également entendu au sujet d'une violation présumée des normes de construction en vertu desquelles le bâtiment de neuf étages n'aurait jamais dû dépasser trois étages.

Selon le chef de la police de Dacca, Habibur Rahman, les responsables arrêtés dans la nuit de mardi à mercredi avaient ordonné aux ouvriers paniqués de rester à l'intérieur de l'usine, leur assurant qu'ils n'avaient rien à craindre. "Tous trois sont des cadres intermédiaires de Tazreen. Des rescapés nous ont dit qu'ils n'avaient pas autorisé les ouvriers à fuir le feu, expliquant que c'était un simple exercice d'incendie. Certaines informations les accusent d'avoir verrouillé les portes", a-t-il déclaré à l'AFP.

 

 ENQUÊTE OUVERTE POUR HOMICIDE INVOLONTAIRE

Samedi soir, plus de mille ouvriers ont été piégés par les flammes. Parmi les victimes figuraient de nombreuses femmes, mortes par asphyxie, intoxication ou en sautant dans le vide, selon des rescapés et des témoins interrogés par l'AFP. Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire.

Pour le troisième jour consécutif, des milliers de manifestants ont défilé dans la zone industrielle d'Ashulia. Selon la police, au moins cinq mille ouvriers ont quitté leurs ateliers et ont défilé en caillassant les façades de plusieurs des cinq cents usines de confection de la zone. Une centaine d'entre elles avait fermé afin d'éviter des heurts. "Une rumeur faisant état d'une alerte au feu a déclenché ces (nouvelles) manifestations", a indiqué  un responsable de la police de Dacca. "Ils réclament justice pour les victimes et l'arrestation du propriétaire de Tazreen", a-t-il dit. La police a déployé des canons à eau et a projeté de l'eau chaude pour disperser les manifestants.

 

Lire : Bangladesh : des milliers d'ouvriers du textile manifestent violemment


Selon le site Internet de Tuba Group, la maison-mère de Tazreen Fashion, l'usine employait 1 630 personnes et fabriquait des polos, des T-shirts et des vestes pour des firmes occidentales. La Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile dont le siège se trouve à Amsterdam, affirme qu'environ sept cents employés de la confection sont morts dans des incendies au Bangladesh depuis 2006. Le pays est devenu le deuxième exportateur au monde de vêtements, pour un total de 19 milliards de dollars en 2011, en raison de la modicité des salaires ouvriers et d'une main-d'œuvre abondante.

 

Lire (abonnés) : Les conditions de travail et de sécurité au Bangladesh de nouveau dénoncées après un incendie dans une usine

 

 
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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 15:40

 

Rue89 - Global Voices Online 28/11/2012 à 16h40

 

Global Voices"

Rezwan · Traduit par Noele Belluard-Blondel

 


L’usine après l’incendie (Ibrahim/Demotix via Global Voices)

 

Le tragique incendie qui a coûté la vie à plus de 110 ouvriers du textile qui travaillaient dans le bâtiment de neuf étages de la compagnie Tazreen Fashions Ltd dans la ville de Nischintapur (à Ashulia, banlieue de Dhaka), au Bangladesh, a soulevé de nombreuses interrogations.

L’usine disposait bien d’un total de 335 extincteurs et comptait 300 employés formés à la lutte contre l’incendie en situation d’urgence, mais rien ne semble avoir été tenté pour éteindre les flammes.

L’alarme incendie s’est déclenchée au bon moment mais les témoins affirment qu’un certain nombre de portes avaient été fermées par la direction, empêchant les ouvriers d’échapper au feu.

Le Bangladesh possède plus de 4 000 usines de prêt-à-porter, ce qui représente plus des trois quarts des revenus d’exportation du pays. La troisième plus grande industrie d’exportation textile au monde emploie plus de 3 millions d’ouvriers, dont 90% de femmes.

En deux décennies, ces usines de textile ont contribué au changement du rôle des femmes pauvres du Bangladesh, lesquelles avaient pour habitude d’être essentiellement employées comme domestiques. Bien que le coût du travail soit bas, Vikas Bajaj a décrit dans le New York Times l’impact positif de cette industrie sur les familles et les enfants de ces ouvrières nouvellement indépendantes.

En tant que pays en voie de développement, le Bangladesh est, en matière de conformité aux lois et réglementations, sous l’étroite surveillance des organisations non gouvernementales et des actionnaires militant pour la responsabilité sociale de l’entreprise.

Réglementations sociales

Ces cinq dernières années, les experts en responsabilité sociale de l’entreprise comme les acheteurs ont rapporté une amélioration des niveaux de conformité aux réglementations du travail ou sociales.

Appel à manifester à Dacca

« Ils m’ont enfermé, ils m’ont brûlé vif. Je ne veux plus de déclarations de presse. Pourquoi l’usine est-elle une prison ? Je n’accepte pas de devoir travailler en de telles conditions d’enfermement. NON !

 

Nous réclamons une enquête réelle, la justice et la condamnation des responsables. Nous voulons qu’il soit prouvé qu’il s’agissait de morts naturelles. Rejoignez la manifestation à 15 heures, mardi 27 novembre à l’extérieur du Musée national de Shahbagh à Dacca.

 

Des écrivains, des artistes, des enseignants, des militants politiques et culturels, des citoyens »

Mais il demeure encore des domaines qui réclament plus d’amélioration. Les autorités se sont appliquées rigoureusement à éradiquer le travail des enfants et ont accru les mesures de sécurité contre l’incendie mais certains entrepreneurs sont plus intéressés à faire du profit qu’à améliorer les conditions de travail.

De nombreuses personnes ont été choquées et scandalisées à l’apparition de photos de corps calcinés dans les médias sociaux et là la télévision.

Des milliers d’ouvriers du textile en colère ont manifesté le 27 novembre, réclamant justice et de meilleures conditions de travail.

De nombreux internautes ont déchargé leur colère sur Facebook, sur les blogs et autres médias sociaux en posant de nombreuses questions.

Rahnuma Ahmed écrit :

« 59 ouvriers sur 111, soit plus de la moitié, ont été brûlés au point d’être méconnaissables. J’ai entendu un pompier dire à la télévision que les corps avaient été réduits à l’état de squelettes. »

Elle cite par ailleurs, Abir Abdullah, un photographe :

« Cela a été difficile pour moi de prendre la photo de cette ouvrière défigurée mais belle encore, qui portait toujours son petit bijou bien que son nez eût disparu.

J’ai ressenti de la tristesse en prenant cette photo mais aussi, tout au fond de moi, du chagrin et de la colère.

Si je l’ai prise c’est que je voulais montrer à tous cet épouvantable portrait afin non seulement de faire comprendre à chacun mais aussi de faire prendre conscience au monde l’importance donnée à ces personnes une fois mortes, alors qu’elles avaient été ignorées de leur vivant. »

 


Une victime pleure après avoir vu une parente décédée dans l’incendie qui a détruit l’usine de textile (Rehman Asad/Demotix via Global Voices)

 

Seeker écrit :

« Le docteur Kamal Hossain, un éminent avocat et politicien, a dit que les vies perdues dans ce tragique incendie à Ashulia l’avaient été au nom de la cupidité et du profit. Il a qualifié ces morts de preuves que la vie d’autrui est insignifiante aux yeux de ceux qui courent après l’argent et les biens.

Il est choquant – oui, vraiment choquant – de voir une telle affaire au Bangladesh au XXIe siècle. Mais c’est la triste réalité. »

L’hypothèse selon laquelle il pourrait s’agir d’un incendie volontaire a aussi fait surface. Une ouvrière a été arrêtée aujourd’hui dans une usine de textile alors qu’elle tentait de l’incendier. Elle a avoué à la police qu’elle avait été payée 20 000 takas (190 euros) pour ce crime.

Le Premier Ministre a déclaré au Parlement que l’incendie avait été prémédité et qu’il était lié à plusieurs autres incidents violents ayant eu lieu dans le pays récemment.

« Encadrement intermédiaire »

Mais Rahnuma Ahmed balaie toutes ces hypothèses et explications :

« Le problème, disent les responsables de l’Association des fabricants et exportateurs textiles du Bangladesh (BGMEA), c’est la précipitation, la panique. Le problème, disent-ils, c’est l’encadrement intermédiaire. Le problème, disent-ils, c’est le court-circuit. [..]

“L’encadrement intermédiaire”… C’est une bonne excuse pour empêcher qu’on se demande pourquoi précisément on embauche de préférence les gens qui sont inhumains et indifférents, qui traitent les ouvriers comme du bétail, qui les injurient et les invectivent, qui ferment les issues, qui disent à leurs ouvriers de retourner travailler alors qu’un incendie a éclaté. La réponse est monstrueuse : pour faire toujours plus de profits.

Les escaliers de sortie et d’entrée de l’entrepôt se trouvaient côte à côte, ce qui est une violation flagrante des règles.

Tandis que je regardais les responsables de l’Association des fabricants et exportateurs textiles du Bangladesh reprocher au service incendie d’avoir émis des certificats de conformité aux normes de sécurité, blâmer le contrôleur de l’usine, je me suis demandé comment ils pouvaient ne pas être effondrés et pleurer ? Serait-ce parce qu’ils ont peur d’être impliqués ? L’histoire du “courageux entrepreneur” est un mythe capitaliste. »


Affiche d’ONG après l’incendie de l’usine textile (Global Voices)

 

Le gouvernement a déclaré que les victimes seraient indemnisées et que la nation observerait une journée de deuil. Il a aussi promis de fermer les usines ne disposant pas d’installations de secours suffisantes en cas d’incendie.

Toutefois, Kuloda Roy reproche au gouvernement et aux partis politiques du pays d’avoir ignoré la question de l’amélioration des conditions de travail des ouvriers. Il a aussi blâmé les organisations de la société civile :

« Vous, les organisations de défense des droits de l’homme, combien de contrôles avez-vous effectués ? Combien de procès avez-vous fait aux accusés ? Avez-vous même essayé ? Qu’avez-vous fait, vous, les organisations non-gouvernementales, pour les citoyens si ce n’est proposer des microprêts ? »

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 15:34

 

Le Monde.fr avec AFP | 28.11.2012 à 14h03 • Mis à jour le 28.11.2012 à 14h21


 

Le gouvernement allemand a édulcoré un rapport quadriennal sur la richesse et la pauvreté dans le pays élaboré par le ministère du travail, allant jusqu'à supprimer des passages critiques sur le creusement des inégalités, rapporte le Süddeutsche Zeitung, mercredi 28 novembre.

Ainsi, dès l'introduction, l'affirmation selon laquelle "le patrimoine privé en Allemagne est très inégalement réparti" a disparu de la version retouchée du rapport, dont le journal a obtenu copie de l'original. De même, il n'est plus fait mention de certaines précisions factuelles, par exemple le fait qu'"en Allemagne en 2010, près de 4 millions de personnes travaillaient pour un salaire horaire brut de moins de 7 euros", relève encore le quotidien.

 

 BAISSE DES SALAIRES RÉELS

Une autre phrase qui dénonçait la baisse des salaires réels ces dix dernières années pour les personnes à faibles revenus perçoit à présent ce déclin comme "le signe d'améliorations structurelles" du marché du travail, la création de nombreux emplois à bas salaires entre 2007 et 2011 ayant permis le retour à l'emploi de chômeurs.

Toujours selon le Süddeutsche Zeitung, le ministre libéral (FDP) de l'économie, Philipp Rösler, aurait notamment fait signifier que la première version du rapport du ministère du travail, contrôlé par la chrétienne-démocrate (CDU) Ursula von der Leyen, ne cadrait pas avec l'opinion du gouvernement.

"Ce n'est pas un rapport édulcoré", s'est défendue une porte-parole du ministère du travail interrogée par l'AFP. "Les modifications ont été faites après concertation des différents ministères", un processus "normal", d'autant plus que le rapport est dense – plus de cinq cents pages – et son domaine très large, a-t-elle insisté. Aucune date de publication n'est fixée pour l'instant, le rapport final devant encore être approuvé en conseil des ministres, a-t-elle précisé.

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 22:59

 

 

 

Elles ont entre 65 et 85 ans. Elles veulent vieillir entre femmes, en autogestion, dans le respect de l’écologie et le maintien de leurs pratiques citoyennes. Ce projet qui les réunit voit enfin le jour. Malgré les embûches administratives et politiques qui s’enchaînent…

 « Vieillir, c’est pas un boulot pour les poules mouillées ! »

Justement, Thérèse Clerc et les Babayagas de Montreuil n’ont pas froid aux yeux… Après sept années de débats et surtout de combats, la première pierre de cette maison-de-retraite-qui-n’en-est-pas-une a été posée en décembre 2009 autour de ces vieilles dames pas comme les autres : elles, elles refusent de faire partie de la cohorte de ces 17 millions de vieux qui constituent « un marché juteux pour les gériatres en tous genres et l’industrie pharmaceutique ».

Pour comprendre l’esprit du projet, un retour en arrière s’impose.

Comment l’inspiration vint à Thérèse Clerc…

Lorsque Thérèse Clerc perd ses parents, au début des années 90, cela fait plusieurs années déjà qu’ils sont dépendants et qu’elle s’occupe d’eux au quotidien. C’est peu de temps après leur mort, encore émue de les avoir vus se dégrader ainsi et d’avoir dû affronter seule l’organisation d’un quotidien très lourd, qu’elle se promet d’épargner cette charge à ses propres enfants et que lui vient l’idée d’une maison de retraite différente. La Babayaga, c’est cette sorcière des contes russes qui vit au fond de la forêt, dans une maison perchée sur des pattes de poulet, et qui parfois va jusqu’à dévorer les petits enfants… Cet emblème de vieille dame indigne convient parfaitement à l’auteure du projet d’une maison « pour femmes vieillissantes voulant se prendre en charge elles-mêmes jusqu’au bout ». Pourquoi des femmes seulement, à l’heure où l’on prône la non-discrimination tous azimuts ? Parce que, répond-elle avec facétie, à leur âge, « tous les hommes sont morts ! ». Plus sérieusement, c’est l’esprit même de solidarité totale, et de l’intimité qu’elle implique, entre les habitantes, qui implique la non-mixité.

Avec deux vieilles copines, qui partagent son long passé de militante, et qui ont aussi connu la douloureuse expérience d’accompagner leurs parents en fin de vie, Thérèse Clerc présente en 2000 l’idée à de nombreux responsables politiques et institutionnels ; sans doute effrayés par la modernité du projet, ils les remercient tous poliment.

Il faudra attendre la canicule de 2003 et l’hécatombe de vieux - 11 000 décès en trois semaines - pour que les  hommes politiques ressortent le projet des Babayagas du tiroir… L’idée devient tout d’un coup séduisante : « ne restait » alors plus qu’à résoudre toutes les questions administratives et boucler le montage financier, soit neuf années de combats.

Un projet pour vieilles qui décoiffe…

La Maison des Babayagas, c’est une anti-maison de retraite où tout est prévu pour éviter d’être « emmurées vivantes » : le combat d’Antigone, certes, mais surtout pas sa fin tragique !

Dans le modèle classique, la maison de retraite se compose de parties collectives de type hôtelier et d’espaces privatifs inspirés du monde hospitalier ; les Babayagas, elles, seront tout simplement locataires de l’Office des HLM de Montreuil, qui réalise la construction, pour des loyers modulables de 250 à 700 euros en fonction de leurs ressources. C’est l’ancien député-maire de Montreuil, Jean-Pierre Brard, qui a cédé le terrain de 700 mètres carrés en plein centre-ville. Le petit immeuble de trois étages se compose de 20 studios de 25 à 35m2 avec cuisine et salle de bains et d’espaces collectifs (terrasse pour jardinage, bibliothèque, ateliers pour les artistes, salles de conférences et de réunion). Originalité supplémentaire : l’architecte a travaillé dès le début avec les futures locataires, prenant en compte leurs désirs et leurs besoins, ce qui est en soi une première pour l’OPHLM…

 

Une maison de retraite autogérée, solidaire et citoyenne.

- Maison autogérée puisque les locataires n’auront ni directrice ni organisme de tutelle, et donc pas de hiérarchie ni de personnel coûteux. Juste une médiatrice déjà budgétée pour résoudre les inévitables conflits de ces vieilles dames au verbe toujours animé! Tout se décidera démocratiquement par des habitantes responsables qui prendront en charge tous les aspects de la vie quotidienne.

- Maison solidaire puisque l’idée est de mettre en place une « tontine », une caisse commune permettant d’aider celles qui ont des difficultés financières, et surtout d’établir une solidarité personnelle pour pallier les inévitables faiblesses des corps vieillissants et de s’aider, comme le dit pudiquement Thérèse Clerc, «à franchir l’ultime passage dans la tendresse ».

Voilà des retraitées qui ne coûteront rien à la société puisque, simples locataires, elles gèreront seules et ensemble tous les aspects de leur vie. Et lorsqu’elles auront besoin de soins ou d’aide particulière, elles bénéficieront du système prévu pour tous.

- Maison citoyenne, enfin, puisque toutes ces femmes refusent de se laisser enfermer dans des « ghettos pour personnes âgées ». Les Babayagas veulent une maison ouverte sur la cité : ouverte aux jeunes femmes en manque d’une nécessaire transmission, aux migrantes, aux habitants du quartier pour de joyeux dîners. Les Babayagas veulent surtout impulser une réflexion sur toutes les questions de la vieillesse à travers UNISAVIE (l’Université du Savoir des Vieux), réunissant autour d’elles des experts et des spécialistes pour un échange pluridisciplinaire : anthropologues, sociologues, économistes et philosophes se pressent déjà auprès des Babayagas dans l’esprit des groupes Balint des années 70. La Maison des Babayagas est avant tout « un projet destiné à changer le regard sur les vieux » pour passer de l’habituelle sollicitude à une réflexion et à une attitude citoyenne.

Pendant la construction du bâtiment, les Babayagas sont parties plusieurs fois « en colonie de vacances » pour expérimenter toutes les facettes de ce vivre ensemble qu’elles innovent et peaufiner tous les aspects de leur projet, à St Bris Vineux, dans l’Yonne, dans un domaine qui appartient à la Ville de Montreuil.

Dans ce cadre verdoyant et serein, elles ont à chaque fois pratiqué pendant quelques jours la vie en communauté tout en continuant à travailler à la rédaction de leur charte. 

La mère porteuse du projet, c’est Thérèse Clerc. C’est elle qui, depuis une dizaine d’années, court inlassablement les bureaux et les ministères pour faire exister ce projet. Elle qui partout, dans les media comme dans les régions où des maisons des Babayagas sont en gestation, parle encore et encore du bien vieillir entre soi, dans le refus de l’infantilisation et du consumérisme qui menacent les personnes âgées. Thérèse est belle et intelligente, et pas mal cabotine. Elle aime Mozart et l’utopie d’Ernst Bloch. Les fringues aussi. Et les hommes et les femmes. Le collectif est le maître-mot de sa vie et, en imaginant la maison des Babayagas, elle barre la route à ce « rétrécissement » des vieux qui s’éloignent de la vraie vie et ne sont plus des citoyens.

 

Bientôt dans les murs…

Les premières locataires ont commencé à emménager dans la maison en octobre. Mais Thérèse Clerc n’en fait pas partie. Non qu’elle quitte le navire au moment de la mise à l’eau. Mais voilà, l’Office de HLM, après s’être montré enthousiaste pour ce projet innovant, est pris d’une frilosité de dernière minute et revient à un fonctionnement traditionnel. Thérèse est propriétaire de son petit appartement montreuillois et ne souhaite pas le vendre. Or l’Office n’accepte jamais les dossiers de propriétaires : ce bâtiment pourtant pas comme les autres se trouve maintenant soumis à la législation habituelle des HLM.

Terminée l’innovation. Retour au règlement. Thérèse Clerc et deux ou trois autres de ses camarades se voient ainsi refuser l’accès à la Maison des Babayagas qu’elles ont imaginée et créée de toutes pièces.

Manque de courage et de conscience politique ? Retour à un conformisme rassurant ? Cela en dit long sur une société qui souhaite innover sans vouloir toucher à rien…

Qu’importe ! Les « exclues » seront des Babayagas hors les murs, actives à travers UNISAVIE : cette Université du Savoir des Vieux proposera, à partir de janvier 2013, de nombreuses rencontres autour de la question de la vieillesse citoyenne et heureuse.

« Vieillir vieux, c’est bien », dit Thérèse Clerc d’un air gourmand. « Vieillir bien, c’est mieux ! » Ce n’est pas un règlement rebidouillé à la dernière minute pour freiner l’innovation qui empêchera ces vieilles d’avancer…

Danielle Michel-Chich  -  Egalité

 

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 22:53

 

Sidérurgie

Marianne - Mardi 27 Novembre 2012 à 05:00

 

Laurence Dequay - Marianne

 

Sommé par le gouvernement de céder l’ensemble du site de Florange alors qu’il ne souhaite fermer que sa coulée à chaud et pas son laminage, le PDG d’Arcelor Mittal n’est pas en mesure, à court terme, d’exercer un réel chantage à l’emploi sur le président Hollande, qui le rencontre ce mardi 27 novembre. Voici pourquoi.

 

Sang Tan/AP/SIPA
Sang Tan/AP/SIPA

« Nous ne voulons plus des méthodes de M. Lakshmi Mittal en France parce qu’elles relèvent du non respect des engagements, du chantage et des menaces. » En déplacement dans l’usine Duralex près d’Orléans, Arnaud Montebourg a, ce lundi 26 novembre, tempêté une nouvelle fois contre le sidérurgiste anglo-indien qui bloque la reprise éventuelle par un tiers, des deux derniers hauts fourneaux de Lorraine qu’il a condamnés ( 700 emplois), en refusant obstinément de céder leurs laminoirs aval (1).

Et pour cause. Alors que le ministre du redressement productif aurait intéressé deux concurrents d’Arcelor Mittal – le russe Severstal et le Français Ascometal – à la reprise de l’ensemble du site de Florange, le géant de l’acier a osé mettre en balance ses 20 000 emplois dans l’Hexagone pour décourager le gouvernement de s’assurer un contrôle public, fût-ce temporaire, de ces installations. Allant jusqu’à arguer dans un communiqué que « la vente des activités aval de Florange mettrait en péril la viabilité du reste des activités d'Arcelor Mittal en France. » Un incroyable bluff et un chantage à l’emploi dont à court terme, Lakshmi Mittal n’a pas vraiment les moyens…

En effet, dans le Sud de la France, son site de Fos sur Mer d’une capacité de 5,5 millions de tonnes d’acier n’a en réalité aucune relation avec les laminoirs de Gandrange. Ses coils de tôle sont acheminés pour finition dans une autre filiale du groupe située à Saint-Chely sur Dapcher dans le département de la Loire. Plus intéressant encore, ces installations seraient bien en mal de réduire davantage leurs effectifs tant elles manquent déjà cruellement de bras. En effet, en prévision notamment des reclassements qu’il devra effectuer si les hauts fourneaux de Florange ferment définitivement, ArcelorMittal a gelé ses embauches depuis 14 mois en Europe.

Résultat ? A Fos sur Mer, 250 postes ne sont pas pourvus et pour pallier d’importants départs en retraites, le groupe a déjà du embaucher 250 intérimaires. Or il faut plus d’une année pour former un sidérurgiste sur une nouvelle installation. «  Pour autant ce manque flagrant de personnels n’empêche pas ArcelorMittal de tenter de peser sur nos salaires en nous donnant en exemple nos collègues espagnols d’Aviles qui victimes de la crise qui ravage leur pays, viennent d’accepter de baisser leurs rémunérations pendant trois ans. » dénonce Sébastien Thomas, délégué CGT de Fos. Une mise sous pression en cascade d’autant plus ingrate que dans la sidérurgie, les couts salariaux ne représentent pas plus de 10% des couts de production !

S’il cherche à court terme à se venger de l’interventionnisme d’Arnaud Montebourg, Lakshmi Mittal aura également le plus grand mal à réduire la voilure sur son site de Dunkerque. D’abord parce qu’il a fortement investi, en  2009, dans ces hauts fourneaux et laminoirs de bord de mer particulièrement performants d’une capacité de 7 millions de tonnes. Ensuite parce que si Dunkerque alimente effectivement en brames le site de lorrain de Florange (et serait logiquement impacté par une revente de ces laminoirs à un concurrent d’ArcelorMittal), c’est loin d’être son seul débouché !

« Non seulement nous avons de nombreux clients en Europe du Nord, zone relativement épargnée par la crise, corrige Philippe Collet, secrétaire du syndicat CGT d’ArcelorMittal Dunkerque. Mais encore lorsque nous en perdons au profit de Thyssen ou Riva, notre direction se refuse à nous dire pourquoi. » Enfin, comme Fos sur Mer, ce site nordiste est également notoirement sous  staffé de 200 à 300 salariés. Et peine à attirer avec des salaires d’embauche de 1200 à 14000 euros bruts, des bac Pro ou des BTS également échaudés par la réputation inexorable de son PDG.

Lorsqu’il recevra Lakshmi Mittal à l’Elysée, le Président François Hollande aura donc de bons arguments à faire valoir pour tenter de sauver les derniers hauts fourneaux lorrains qui ont permis autrefois d’ériger la Tour Eiffel. Le résultat de cette entrevue donnera également la mesure de sa détermination à enrayer le déclin industriel dans l’Hexagone.…. (1) Ces laminoirs fournissent notamment des clients prestigieux de l’industrie automobile allemande comme Audi et BMW.

 

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 22:43

 

 

Révélations

Marianne - Mardi 27 Novembre 2012 à 05:00

 

Jean-Claude Jaillette - Marianne

 

En septembre, le groupe Doux, en redressement judiciaire, a annoncé qu’il entendait supprimer 60% de ses effectifs. Selon nos informations, les salariés s’interrogent aujourd’hui sur des bizarreries comptables portant sur les exercices 2009 et 2010, et s’apprêtent à porter plainte pour « faute de gestion ».

 

MAISONNEUVE/SIPA
MAISONNEUVE/SIPA

Ils n’ont pas cédé à la mode automnale de s’auto proclamer « pigeons ».  Pourtant, les salariés de Doux, le premier producteur européen de volailles, ont, eux, toutes les raisons du monde de se poser en victimes. « On a l’impression que notre sort n’intéresse plus personne », se désespère Nadine Hourmant, déléguée FO, qui bataille jour et nuit depuis septembre dernier et l’annonce d’un plan social drastique – sur un effectif total de 1700 employés, la direction entend en supprimer 1000. « Une majorité des salariés va finir au RSA en raison de leur âge et de leur faible formation, et Doux lâche le minimum d’indemnités, poursuit la syndicaliste. On en est même à réclamer des formations de base à l’écriture et au calcul pour aider à la reconversion.» Réjouissant. 
 

Mais depuis quelques semaines, la colère s’est ajoutée à la tristesse. Car, selon les délégués du personnel, qui viennent de saisir le procureur en vue d’une plaine pour « faute de gestion », les conditions qui ont mené le groupe au redressement judiciaire et à dégainer un plan social sont douteuses. En fouillant les comptes de l’entreprise – que Marianne a pu consulter – les salariés ont en effet découvert qu’en 2010, 7,470 millions d’euros ont été siphonnés de la trésorerie de Doux vers Agropar, la holding financière qui chapeaute toutes les entités du groupe, et qui est dirigée par Charles Doux (Pdg de Doux) avec sa belle sœur, Rénée Doux. En 2009, 9,824 millions d’euros avaient suivis le même chemin… 
 

Comment s’étonner, dès lors, que le commissaire aux comptes ait tiré la sonnette d’alarmes, fin 2010, en pointant « une incertitude sur la continuité de l’exploitation » ? A l’époque, la raison évoquée était une dette accumulée au Brésil de 146 millions de dollars… Mais les déplacements de trésoreries des sociétés vers la holding que nous dévoilons  – 17,3 millions d’euros en deux ans, soit près de quatre fois le montant du capital social de l’entreprise ! – jettent un nouvel éclairage sur la question. Et la situation du groupe, en redressement judiciaire depuis 7 mois, qui sera de nouveau étudiée par le tribunal de commerce de Quimper le 28 novembre, prend une autre tournure.
 

Et les salariés comptent bien creuser, devant la justice, cette histoire de remontée d’argent. La méthode utilisée est celle, légale, des « management fees » qui permet à une holding de facturer des services aux structures qu’elle chapeaute. « On est en droit même de s’interroger sur la réalité des prestations facturées, s’étonnent les membres du Comité d’entreprise, alors que les frais de personnels d’Agropar, les frais de déplacement, de location immobilière et d’entretien des véhicules sont tous refacturés à Doux. » Le fisc ne s’y est d’ailleurs pas trompé qui a redressé Renée Doux pour un montant de 2,5 millions d’euros, estimant que sa fonction « ne correspondait à aucun travail réel », alors qu’elle déduisait de sa déclaration à l’ISF ses parts dans Agropar au titre de biens professionnels.
 

Les représentants du personnels se posent dès lors une question à laquelle il demande à la justice de répondre : sachant la pérennité de l’entreprise menacée, Charles Doux ne s’est-il pas empressé dès 2009 de mettre à l’abri sa famille dont les membres cumulent les postes au Conseil d’administration de Doux? Ils relèvent  d’ailleurs que cette même année 2010 (où tout a basculé), les actionnaires se sont octroyé un million d’euros de dividendes, après s’en être versé deux millions en 2009… Autant d’argent qui aurait pu augmenter les indemnités de licenciement. « Comment ne pas soupçonner Charles Doux, argumente la déléguée FO Nadine Hourmant, lui qui en 1995, après trois semaines d’une grève dans les abattoirs nous narguait en disant qu’on pouvait tous crever alors qu’il avait de quoi faire vivre sa famille pendant trois générations. » Au pays du Père Dodu, les dégraissages se font en dépit de toute morale. Aux tribunaux de nous dire si le groupe s’est – en plus – exonéré de la loi.
 

Dès à présent, au vu de la manière dont Charles Doux a fait de l’entreprise qu’il a créé de toute pièce, le leader que l’on sait, tout porte à croire que les salariés ont toujours été placés au dernier rang des préoccupation du patron. « La règle ici, c’est le SMIC à 9,40 euros de l’heure et rien de plus, raconte Nadine Hourmant. Moi, ça fait 22 ans que j’y suis collée. Chez Doux on ne respecte pas le repos hebdomadaire, pas plus que les temps de pause. D’ailleurs, Doux n’adhère pas à la convention collective de l’agro-alimentaire. Il pleut dans certain atelier. Je vous le dis, c’est Germinal ici, alors que l’entreprise vit des aides et en demande encore plus. » 
 

A entendre les éleveurs intégrés à l’entreprise que nous avons pu rencontrer, le cynisme revendiqué face aux salariés n’est plus de mise lorsqu’il s’agit des producteurs. Et pour cause : sans agriculteur pour élever les poussins qui deviendront les poulets du Père Dodu, Charles Doux n’est rien. Ce qui ne l’empêche pas de faire régner l’ordre et la discipline, pour ne pas dire la terreur, parmi ses troupes. Impossible de trouver un agriculteur qui accepte de témoigner à visage découvert. Certains d’entre eux ne sont toujours pas revenus d’avoir reçu un coup de fil menaçant du siège au lendemain d’une réunion à laquelle ils avaient participé, organisée par la Coordination rural en juin dernier, alors que la faillite du groupe était annoncée. D’autres parlent encore des manifestations à visage masqué quand il s’agissait de réclamer de meilleures conditions de rémunération. Et pourtant, de l’aveu de l’un d’entre eux qui a accepté de nous recevoir quelques semaines après avoir quitté le groupe, « même s’il n’est pas le seul, Doux reste un modèle pour les éleveurs. Si on veut gagner de l’argent, on peut en gagner, à condition de bien travailler et de respecter le cahier des charges. »


Voilà le système Doux : contenir au maximum les charges dans ses abattoirs et choyer ses producteurs pour obtenir un produit au plus près des normes qu’il s’est fixé. « Doux a besoin de nous, mais nous avons besoin de Doux, poursuit notre agriculteur anonyme. Vous me voyez arriver à Paris avec mes 46.000 poulets ? » De là à imaginer que Charles Doux sait se montrer généreux, il n’y a qu’un pas qu’il faut se garder de franchir. Il tient ses producteurs d’une main de fer. Qu’un poulet livré ne corresponde pas au gramme près au cahier des charges, et tout un système de pénalités se met en marche.


Et à la moindre protestation, un chantage à l’exclusion s’exerce. « En contrepartie, il nous a toujours livré des poussins et des céréales de qualité. » poursuit-il. Tout a basculé au printemps dernier, quand les retards de paiement se sont accumulés. La faillite s’annonçait, et notre éleveur a préféré passer à la concurrence qui fonctionne sur le même modèle que Doux, l’inventeur du système d’intégration des éleveurs à l’entreprise. L’endettement en moins. Mais quand le marché du poulet standard est promis à une progression de 20% d’ici 2018, il se trouvera toujours un industriel pour reprendre le flambeau. L’argent arrivera chez les agriculteurs. Quant aux salariés des abattoirs, c’est une autre histoire.

 

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 22:35

 

Le Monde.fr avec AFP | 27.11.2012 à 18h32 • Mis à jour le 27.11.2012 à 19h24

 

 

 

Un ressortissant kosovar en situation irrégulière, qui s'était rendu lundi à la préfecture des Vosges à Epinal pour suivre l'avancée de son dossier de demande d'asile, a été interpellé par les forces de police et placé en rétention, a-t-on appris mardi auprès de ses avocats.
 

 

"Il s'est rendu à la préfecture pour savoir où en était sa requête. On lui a dit de patienter et qu'on allait le renseigner. En fait, la préfecture a appelé la police et il a été interpellé", a dit à l'AFP Me Rémi Stephan.

Le ressortissant kosovar, âgé de 25 ans, réside en France depuis 2011. "Il a formulé une demande d'asile qui a été rejetée, et est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français", a expliqué Me Stephan. Ses avocats ont formé un recours en référé devant le tribunal administratif de Nancy contre la mesure de rétention pour détournement de pouvoir.
 

 ENTRÉ IRRÉGULIÈREMENT EN 2011

"La préfecture des Vosges a piégé un demandeur de renseignement. La République, dans une de ses maisons, s'est comportée de manière scandaleuse: je n'ose croire que Manuel Valls couvre une telle politique", a dénoncé un autre avocat du ressortissant, Me Gérard Welzer, qui a écrit au ministre de l'intérieur. "Il s'agit d'un dévoiement grave du service public qui rappelle des heures peu heureuses", a-t-il encore estimé.

La préfecture des Vosges a confirmé à l'AFP que la décision d'obligation de quitter le territoire français avait "été mise à exécution" lorsque le jeune Kosovar s'est présenté "de son propre chef" lundi dernier. "Il était entré irrégulièrement en France le 27 mars 2011. Il avait sollicité l'asile en mai 2011, qui lui a été refusé par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides en juin de la même année. Ce refus a été confirmé par la Cour nationale du droit d'asile le 6 avril 2012", a précisé la préfecture.

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