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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 19:29

 

fsl.30@rezo.net - http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/fsl.30

 

 
 
3èmes rencontres du forum social du Gard le 16 novembre 2013 à la maison pour tous de St Christol les Alès en soutien aux personnels de l'hopital d'Alès et des maisons de retraites. Participation du comité de défense des usagers de l'hopital et de promotion de la santé dans le bassin alésien

 

Les associations qui le souhaitent pourront installer un stand dans la grande salle de la maison pour tous

 
           HOPITAL D'ALES EN DANGER
 
         Nombreuses suppressions de postes prévues, jusqu'a 1/2 la nuit et 1/3 la journée.
 
         MISE EN DANGER DES PATIENTS
         DES SOINS NE SERONT PLUS ASSURES
 
         Vous viendrez à hôpital laver vos malades ....
 
         QUELLE DEMOCRATIE NOUS IMPOSE CETTE DEGRADATION DES SERVICES PUBLICS?
         QUELLE DEMOCRATIE VOULONS NOUS?
 
  La direction de l'hôpital d'Alès a décidé de supprimer des postes d'infirmières, comment dans ces conditions maintenir la qualité des soins et la sécurité des patients? Venez nous aider à faire reculer la direction"

 

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 17:57

 

reporterre.net

 

Le gouvernement encourage l’élevage intensif porcin

France Nature Environnement

mardi 5 novembre 2013

 

 

 

Le gouvernement projette d’assouplir les normes environnementales qui s’appliquent aux élevages porcins. Désormais les élevages de 450 à 2 000 porcs ne feront plus l’objet d’une autorisation préfectorale, mais seront soumis à un simple enregistrement. Une décision qui va dans le sens d’une politique agricole intensive, et qui ne prend pas en compte les dégâts potentiels sur l’environnement.

 


 

Aujourd’hui, les élevages qui comprennent entre 50 et 450 porcs sont déclarés en préfecture, et au-delà, ils doivent faire l’objet d’une autorisation préfectorale. Le nouveau régime modifie les seuils et donc les exigences environnementales :

Les installations qui comptent 450 à 2 000 porcs seront soumises à des prescriptions générales (régime d’enregistrement), et seules les installations de plus de 2 000 porcs auront des prescriptions de fonctionnement faites sur mesure. Cette modification sera lourde de conséquence pour l’environnement et est totalement incohérente avec l’engagement de l’Etat de rétablir une bonne qualité des eaux.

France Nature Environnement s’est toujours opposé au régime d’enregistrement, et aujourd’hui, nous devons nous mobiliser pour faire entendre notre voix.

Pour cela, merci de participer à la consultation publique sur le décret modifiant la nomenclature ICPE, en postant, sur ce lien le texte ci-dessous :

Contre la création du régime enregistrement pour les élevages porcins de plus de 450 têtes

Parce que nous sommes attachés à notre territoire, nous nous opposons à la création du régime enregistrement pour les élevages de plus de 450 porcs. Avec ce régime, plusieurs procédures dont l’objectif est la préservation de l’environnement et l’avis des citoyen.nes ne seront plus demandées pour la création d’un nouvel élevage.

Avec l’enregistrement, plus d’étude d’impact ! Ainsi il n’y aura aucune étude pour mesurer l’effet sur le territoire de cette installation, donc aucune mesure spécifique prise pour réduire les impacts négatifs, même dans des zones où le trop plein d’azote provoque l’explosion des algues vertes.

Avec l’enregistrement, plus d’enquête publique ! Ainsi, ni les associations, ni les citoyen-nes ne pourront savoir ce qui va se créer, connaître le dossier, l’ampleur du projet, sa localisation, la façon de gérer les lisiers... pas de commissaire enquêteur qui permet un regard neutre. Même les CODERST ne seront plus consultés !

Avec l’enregistrement, ce ne seront plus des prescriptions propres qui s’appliqueront mais des mesures types adoptées au niveau national. Impossible de prendre en compte la diversité des territoires et leur fragilité plus ou moins importante par rapport à ce type d’installation dans un arrêté national.

Pour ces raisons, nous demandons l’abandon de ce projet de modification du décret et le maintien du régime autorisation pour les élevages de plus de 450 porcs.

 


 

Source : Courriel à Reporterre de France Nature Environnement

Photo : Lilithlifestyle

Lire aussi : Ayrault veut assouplir les règles environnementales de l’élevage industriel porcin

 

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 17:54

 

reporterre.net

 

A Fos, l’incendie de l’incinérateur a relâché des dioxines - mais motus !

Marie-Paule Nougaret (Reporterre)

mardi 5 novembre 2013

 

 

 

 

Un important incendie a ravagé l’incinérateur de Fos durant le week-end. Aucun problème de santé, affirme la préfecture, qui ne répond cependant pas aux questions. L’incendie a très vraisemblablement relâché un panache de dioxines. Il pourrait en tout cas relancer la questions de la gestion des déchets à Marseille.

 


 

- Correspondance, Montpellier

On l’appelle "l’incinérateur", à cause des polémiques qui ont précédé sa construction, mais il s’agit en fait d’un énorme complexe avec gare de triage, situé à Fos, dans les Bouches-du-Rhône, pile devant la mer. Là, depuis 2011, arrivent tous les jours des dizaines de wagons contenant mille tonnes d’ordures non triées, la poubelle résiduelle comme on dit, d’un million d’habitants de dix-huit communes, dont Marseille : un kg pour chacun d’entre eux. Comme tous ses pareils, le four récent porte un nom élaboré par un service de marketing, Everé. Everé se distingue, nous apprend Internet : en plus de brûler les déchets et de les trier pour recycler les métaux et plastiques, on y fermentait les reliefs de cuisine, pour produire du biogaz et du compost.

Dans la nuit de vendredi 1er novembre à samedi, Everé a flambé, et selon la Dreal (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), autrement dit la Préfecture, le feu couvait encore, dans deux fosses, dimanche soir. Impossible d’en savoir plus de ce côté. Aucun journaliste n’a pu visiter le site ni le photographier : la direction passe son temps en Préfecture et l’ouvrière qui répond au standard, lundi soir, constate seulement que les pompiers sont encore là.

Il s’agit de pompiers marins, en principe bien équipés face aux feux chimiques. Le préfet a demandé à l’agence locale Air PACA, de surveiller les polluants atmosphériques à proximité du site : dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, ozone et particules PM 10 (voir encadré ci-dessous). L’agence n’a constaté aucune augmentation ; et le préfet de s’en féliciter pour les riverains. Pas un mot sur les dioxines, ni les métaux toxiques. Mais la volonté de surveiller les sédiments marins et les moules qui filtrent l’eau pour se nourrir, en retenant les corpuscules, laisse penser que le souci existe, bien qu’on n’en dise rien. Jusqu’à présent le vent a soufflé vers la mer (mistral) et un peu vers la Crau.

Reporterre a voulu en savoir plus. Nous avons été dans l’impossibilité de poser des questions sur les pollutions causées par l’incendie : sur six attaché-e-s de presse contacté-e-s (Dreal, préfecture de région, préfecture des Bouches-du-Rhône), deux seulement ont répondu, et pour botter en touche.

Selon Joël Raffin, directeur des services techniques de la Communauté urbaine de Marseille, qui possède l’installation, "la partie méthanisation, qui est détruite, ne fonctionnera plus. Cependant les fours restent opérationnels, quoiqu’arrêtés par précaution, au moins quinze jours". Quant aux fosses en combustion lente, il s’agirait de celles des déchets en bout du processus, prêts pour l’incinération. Celle-ci devrait reprendre donc, avec ce qu’il en restera. Par la suite, l’incinérateur, orphelin d’une partie des systèmes de tri, risque fort d’avaler le tout venant des détritus, comme les modèles d’antan.

"Enormément de dioxines"

En attendant cet incendie émet-il des dioxines ? Maurice Sarazin, répond : "Enormément. A cause du sel de cuisine des déchets, mis à fermenter, qui ont flambé". Cet ingénieur préside l’Appel , en lutte de longue date contre l’incinérateur de Lunel Viel, dans l’Hérault. Le sel, chlorure de sodium, rappelle-t-il, contient du chlore, la matière de base des dioxines qui se forment à partir de 400 °C. Les incinérateurs les détruisent à 1000 ° C. A Fos, l’incendie est un feu incontrôlé, sans four à haute température, ni filtre pour les fumées. Jusqu’ici, le vent a soufflé vers la mer (mistral), mais aussi vers la Crau.

Comme tout composé chloré, les dioxines s’accumulent dans les graisses, en se concentrant, le long de la chaine alimentaire. L’une d’entre elles est le produit le plus cancérigène connu, agissant au pico gramme (milliardième de gramme), surtout pour certains profils génétiques, et le risque est avéré, autour des incinérateurs anciens.

On ne sait pas ce qui a déclenché le feu à Fos. Ce pourrait être un arrêt de ventilation et l’accumulation de méthane, ou le frottement trop poussé sur des tapis roulants en caoutchouc, hautement inflammables, du fait d’une panne mécanique, estime M Sarazin. Quoi qu’il en soit, les ordures en vrac n’arrivent jamais intactes, aucun système automatique ne saurait les trier parfaitement. Elles subissent une première transformation acide dans la poubelle des particuliers. Les fragments d’aliments en contact avec des métaux y forment alors des sels indestructibles : d’où les problèmes de normes que rencontrent les compost de méthanisation, à la sortie. Nombre d’agriculteurs les refusent. Et les mêmes métaux contaminent les fumées de l’incendie.

Cet accident industriel pourrait permettre de reposer la question de la gestion des déchets. Reporterre renvoyait dès samedi vers l’analyse d’Objectif Transition : l’association pense que ce sera l’occasion de réfléchir sur la réduction des déchets et leur tri efficace, avant les élections municipales du printemps. Quant à François-Michel Lambert, seul député EELV (Europe écologie les Verts) de la région, il lance un flamboyant "Incinérons l’incinérateur !".

 


 

L’air marseillais

L’air de Marseille passe pour l’un des plus pollués d’Europe, du fait de sa situation et de ses activités.

Les polluants qu’on y mesure, sont :
- le dioxyde de soufre, SO2, qui vient du pétrole, se fait rare sur les routes, car l’Union Européenne limite le soufre à 0,05 % du gasoil. Mais les navires qui fréquentent le port peuvent brûler du lourd, soufré à 5%, soit cent fois plus. Enfin certaines raffineries de Berre, qui l’extraient des carburants, en émettent aussi. Se conjuguant avec la vapeur d’eau présente dans l’air, le SO2 donne des pluies d’acide sulfurique (vitriol), nocif entre autres pour les poumons.
- le dioxyde d’azote, NO2, vient de l’azote de l’air dans les combustions mal réglées, qu’il s’agisse de scooters, de chauffe-eaux, de camions ou de cargos. Avec l’eau il donne des pluies d’acide nitrique. Et à la grande lumière, souvent présente à Marseille, il permet la formation d’ozone.
- L’ozone, O3, se forme à partir de l’oxygène, par cuisson à la lumière du NO2 et des vapeurs d’essence, solvants etc. Ce gaz inodore, très oxydant, est cause de maladie cardio-vasculaire et de cancers)
- Les PM 10 sont les particules d’un diamètre inférieur à moins de 10 microns (un micron mesure un millionnième de mètre).


 

Source : Marie-Paule Nougaret pour Reporterre.

Photo :
. liberation.fr.
. carte : leparisien.fr

 


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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 17:49

 

reporterre.net

 

Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend

Baptiste L.

lundi 4 novembre 2013

 

 

 

 

Le monde est fou. Mais "nous sommes très, très nombreux et nombreuses à avoir conscience du non sens de nos vies, de la nécessité de ’tout foutre en l’air’, de tout ’remettre à plat’, de revenir à des choses locales, simples, compréhensibles par toutes et tous"



 

De la part de votre envoyé spécial pour vos Renseignements Généreux

"Ici et Maintenant"

Ici, sur ce site de Reporterre, et Maintenant, chaque seconde qui passe.

Nous sommes toutes et tous confrontéEs à la "Crise"... fameuse crise multi formes, multi thématiques.

J’ai 29 ans, j’ai l’impression que depuis que je suis né, la "Crise" est là... Multiples formes de crises.

Dès mes seize ans, quinze ans et demi même, suite à un grave accident où j’ai failli perdre la vie, je décide de "consacrer ma vie à faire en sorte que cesse l’inacceptable, que tout le monde puisse avoir tout de suite à manger, de l’eau potable, accès aux soins, à la lecture et l’écriture, au bien être et à une vie digne..."

Tout ça, du haut de mes quinze ans et demi, conscient d’avoir un rôle à jouer, je me voyais sauver le monde.

Première surprise, ô combien révélatrice : à la question : " Que comptes-tu faire de ta vie ?", ma réponse claire et nette : "Faire en sorte que tout le monde vive en paix sur Terre", me valait des "Laisse tomber...", "Es-tu fou ?", "Impossible !", "Jamais ça n’est arrivé, jamais ça n’arrivera..."

Quel monde est-il assez fou pour accueillir un enfant de la sorte ? Comment peut-on répondre à un enfant qui veut sauver le monde qu’il est fou ? La puissance des énergies contraires me laissait seul... très seul face au monde que je voyais de mieux en mieux, et qui ne me donnait pas envie, me faisait peur... et me rendait triste.

Triste de toutes ces destructions, triste pour toutes ces formes de vies dévastées, disparues à jamais, peur de grandir et de devoir affronter un monde désolé, rongé par les membres de ma propre espèce. Et toutes ces armes, toutes ces guerres partout... Pourquoi ? Comment ?

Comment nous, humains, capable du meilleur, d’une intelligence hors norme, conscient du miracle que constitue la vie sur cette planète, toutes petites créatures que nous sommes face à l’immensité de l’Univers... Comment est-il possible de tout détruire et de nous entretuer ?

Commence pour moi de longues années de recherche, d’enquêtes, de lectures multiples pour répondre à ces questions.

De découvertes en révélations, de rencontres en voyages, le constat s’est fait, clair, limpide : nous sommes très, très nombreux et nombreuses à avoir conscience du non sens de nos vies, de la nécessité de "tout foutre en l’air", de tout "remettre à plat", de revenir à des choses locales, simples, compréhensibles par toutes et tous et de vraiment prendre en main nos vies, nos politiques, nos décisions sur tout, et donc ne plus laisser les grandes et petites décisions qui nous concernent se prendre sans nous, ne plus laisser la politique n’être qu’un métier.

Que la politique ne soit plus un métier, mais la responsabilité effective de chacun

Alors de partout, les petites fourmis s’activent, les colibris s’organisent, de multiples gestes quotidiens et individuels se font à ses voisins, son quartier, sa ville… puis se forment les réseaux nationaux, internationaux, les alliances, les échanges pour s’inspirer des multiples formes de luttes existantes, pour créer chez soi, changer le monde à sa porte d’abord, et voir ensuite.

L’école où tout le monde est prof

Partout, des myriades de projets se forment et se déforment, on apprend, on se plante, on recommence, on visite les "autres lieux alternatifs" pour voir ce qui marche et ce qui marche moins bien, on aide sans demander d’argent, on s’engage, on retourne un peu à l’école, mais la buissonnière, celle où "tout le monde est prof", où on peut pas se faire virer ou coller par un proviseur...

Bref, Partout avec un grand P, un autre monde émerge, d’autres liens nous unissent, les forces de paix grandissent, fleurissent, pollinisent et... se multiplient !

Face aux murs, face aux désastres, des êtres humains toujours plus nombreux décrochent, désertent le "système", comprenant non seulement que "le monde d’aujourd’hui n’est pas durable", mais que chacunE de nous est entièrement responsable de celui-ci, de précipiter sa chute ou non, et surtout de construire ici et maintenant le monde de demain...

Personne ne sait quand ce monde qui marche à l’envers finira par s’écrouler. Par contre rien de nous empêche, si ce n’est nous-mêmes, de commencer à construire autrement maintenant !

Telle pourrait être une des nombreuses devises d’un nombre croissant de mouvements... ainsi que celle-ci, vue et revue notamment sur les banderoles de Notre Dame des Landes : " Nous ne défendons pas la Nature, Nous SOMMES la Nature qui se défend ! "

Un célèbre abbé disait : "Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout faire en un jour, que nous devons ne rien faire du tout !"

Amen


 

Source : Courriel à Reporterre.

Baptiste L. anime Générations futur et Devenez vous-même clown

Photos :
. colibri : Terre sacrée
. panneau Nature : Yurtao.

Lire aussi : Gilles Vigneault : J’ai mal à la Terre.

 

 

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 17:45

 

express.be

Les coûts de construction du nouveau siège de la BCE explosent: de 500 millions d'euros à 1,15 milliard d'euros

  • 01 nov. 2013
  • par Audrey Duperron

 

Le 19 mai 2010, Jean-Claude Trichet, qui présidait alors la Banque Centrale Européenne (BCE), avait organisé une cérémonie à Francfort pour célébrer la pose de la première pierre de l’immeuble de 45 étages qui allait devenir le futur siège de la BCE. « Nous devons nous assurer que les coûts de construction ne dépassent pas le budget estimé », avait-il alors déclaré.

Mais Der Spiegel rapporte que 3 ans ½ plus tard, les coûts de ce projet ont explosé, passant d’une estimation de 500 millions euros à 1,15 milliard, voire même jusqu’à 1,3 milliard d’euros. En outre, l’immeuble, qui devait être achevé en 2011, ne pourra pas être prêt avant la fin de 2014.

L’année dernière, lors de la cérémonie d’inauguration, Jörg Asmussen, un des membres du comité exécutif de la banque, a mis en cause les augmentations de prix des matériaux et de la construction pour expliquer l’emballement des coûts.

« En réalité, les délais et les dépassements de coûts pour l’ambitieux immeuble du siège social résultent du fait que le précédent président de la BCE Trichet et son équipe avaient fixé des budgets bien trop faibles, et de ce fait, irréalistes, et de leur décision de superviser le projet eux-mêmes, plutôt que d’embaucher un prestataire », explique Der Spiegel. Un audit de la Cour des comptes européennes aurait évoqué l’existence de problèmes de contrôle de coûts et la faible transparence des attributions de contrats.

Le site indique également que les dirigeants de la banque n’ont pas souffert d’une trop grande modestie à l’égard de ce projet. L’architecte viennois Wolf Prix a conçu deux tours de verre et d’acier subissant une torsion, et reliées par des jardins suspendus. Dans le contexte de crise de la dette et de restrictions imposées aux contribuables, les exigences esthétiques et les caractéristiques de la tour semblent tout à fait inappropriées, estime Der Spiegel. Le siège de la BCE sera 30 mètres plus élevé, mais aussi deux fois plus coûteux, que celui de la Deutsche Bank, la plus grande banque allemande.

L’immeuble hébergera près de 2.000 employés. Chaque espace de travail aura coûté environ 600.000 euros, soit l’équivalent d’une maison familiale très confortable, alors qu’en matière d’immobilier professionnel, à partir de 30.000 euros par bureau, on parle de haut de gamme.

Le site de la BCE propose des photos et une visite guidée virtuelle de l’immeuble visibles ici.

 

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 17:32

 

 

lemonde.fr

Une candidate FN rend sa carte en dénonçant le racisme de son parti

Le Monde.fr avec AFP | 05.11.2013 à 17h40

 
 

La candidate du Front national à Saint-Alban, Nadia Portheault, d'origine algérienne, renonce à briguer la mairie de cette commune au nord de Toulouse, dégoûtée par le racisme et l'homophobie d'une partie des cadres et militants locaux, a-t-elle indiqué, lundi 4 novembre, à La Voix du Midi.

Nadia Portheault et son mari, Thierry, ont également décidé de rendre leur carte d'adhérent. Le couple a c onstaté "un décalage entre le discours de Marine [Le Pen] et celui de la base militante, explique la jeune femme. Cette ambiguïté permanente, entre la vitrine et une arrière-boutique spécialisée dans les blagues vaseuses sur les Arabes et les homos, n'était plus supportable".

 

 "PROPOS NÉONAZIS ET FASCISTES"

Certes, "tout le monde n'est pas à mettre dans le même panier", a-t-elle nuancé, mais, outre les militants, elle a mis aussi en cause le comportement de certains responsables départementaux du parti, sans les nommer. Un cadre du Front national de la Haute-Garonne lui aurait même lancé : "Toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four."

"Je voulais être candidate sous mon nom de jeune fille : Djelida. On m'a vivement conseillé de privilégier mon nom d'épouse, allant même jusqu'à me dire que mon prénom était déjà presque un handicap."

Dans un courrier adressé à Mme Le Pen et publié par La Voix du Midi, Thierry Portheault fait également état chez certains militants et responsables de "propos néonazis et fascistes bien engagés et un dégoût des Arabes" ; il évoque un responsable se vantant du tatouage de croix gammée porté par son frère ou encore un autre responsable affirmant "qu'il déteste les homos et les Arabes", et de militants qui "disent qu'il faut tuer tous les Arabes".

 

 PLAINTE EN DIFFAMATION

Selon le Front national, Mme Portheault, adhérente depuis 2012, s'était montrée comme son mari, ancien militant de l'UMP, une militante très zélée lors de la campagne présidentielle de Mme Le Pen. Et c'est "naturellement" que le Front lui avait accordé l'investiture et son soutien pour les municipales quand elle l'avait demandé.

Mais le secrétaire départemental du Front national, Julien Leonardelli, a catégoriquement rejeté les accusations du couple. "Tous les membres de mon bureau, je les connais personnellement. Aucun d'entre eux n'est capable de tenir des propos aussi ignobles et inqualifiables", a-t-il affirmé, précisant avoir fait procéder à des vérifications au sein du parti.

Il a indiqué qu'une plainte en diffamation était en cours de formulation : les Portheault "devront répondre devant la justice et apporter des preuves de tout ce qu'ils avancent".
Il a mis les accusations sur le compte de l'aigreur de M. Portheault de ne pas avoir un poste de responsabilité au sein du Front national, et sur le découragement de Mme Portheault devant les réalités d'une campagne municipale.

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 17:15

 

Ce soir à 20h40 dans Le monde en face, découvrez "La grande évasion fiscale".

Voir la bande-annonce : http://bit.ly/1czcYxP #LMEF #france5

 

 

  

Publiée le 31 oct. 2013

Diffusion dans le Monde en Face présenté par Carole Gaessler à partir du mardi 5 novembre 2013 à 20.40
Auteur & Réalisateur : Patrick Benquet
Production : Nilaya Productions avec la participation de France Télévisions

1er épisode : L'honneur perdu d'une banque
Mardi 5 novembre 2013 à 20.40

2ème épisode : La mise à mort du secret bancaire suisse
Mardi 5 novembre 2013 à 21.35

3ème épisode : Des politiques au-dessous de tout soupçon
Mardi 12 novembre 2013 à 20.40

 

 

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 16:59

 

rue89.com

 

Le grand entretien 05/11/2013 à 17h20
On a soumis les idées reçues sur l’immigration à celui qui a mouché le FN

 

 

A grand renfort de chiffres, François Gemenne, spécialiste des flux migratoires, considère l’immigration indispensable et vertueuse. Entretien.

 


A Menton, près de la frontière italienne, en 2011, sur l’affiche Front national d’un manifestant : « Régularisation des clandestins = immigration sans fin » (Antonio Calanni/AP/SIPA)

 

On l’a découvert sur un plateau télé, assis pas loin d’un vainqueur de « La Nouvelle Star » et d’un journaliste à moustache, en face d’un dirigeant du Front national et d’une animatrice tendance.

Dans « Salut les Terriens », l’émission mélange des genres de Canal+, son discours a visé juste. En opposant à Florian Philippot, vice-président du FN, des chiffres et des affirmations pro-immigration, François Gemenne l’a rendu silencieux.

 

 

« Salut les terriens » : voir à partir de 6 min 44

Nous avons voulu entendre ce chercheur en sciences politiques plus en profondeur. Un Belge qui enseigne à l’Université Libre de Bruxelles et en France (Sciences-Po Paris et Grenoble, Versailles), spécialiste de la gouvernance globale des migrations environnementales, ces réfugiés climatiques qu’il voit comme un enjeu majeur d’ici le milieu du siècle.

Nous l’avons notamment confronté aux idées reçues sur l’immigration, à ces phrases que l’on entend prononcées avec plus ou moins de précaution dans la vie de tous les jours. « Il y a trop d’immigrés en France », « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde »...

 


François Gemenne (DR)

 

A partir des statistiques, surtout celles de l’Insee et de l’OCDE, François Gemenne donne sa vision positive de l’immigration. Il la juge indispensable, vertueuse pour l’économie et inscrite dans le sens de l’Histoire.

Le débat politique français sur l’immigration ? « Il repose quasiment entièrement sur de l’émotionnel, de l’idéologique, du fantasme et de la peur. »

Avant de démarrer sa carrière universitaire, il a travaillé dans le cabinet du ministre belge de l’Ecologie entre 2002 et 2004, en charge de l’énergie des transports.

Le chercheur se dit « plutôt proche des milieux écologistes et de la gauche, quoique assez libéral sur les questions économiques », et ne cache pas ses convictions sur l’immigration :

« Je suis très favorable à l’ouverture des frontières. Je trouve qu’il y a une injustice fondamentale dans le fait que votre vie soit uniquement déterminée par l’endroit où vous êtes né.

Si on accepte que la politique, c’est l’idée d’essayer d’améliorer la vie des gens, je trouve que c’est une faillite politique complète que de raisonner dans le paradigme de l’immobilité. »

  1. « L’immigration fait augmenter les salaires »
  2. « On empêche les immigrés de travailler »
  3. « Dire “la France ne peut accueillir toute la misère du monde” est une insulte »
  4. « Notre politique migratoire, c’est la négation de la Révolution française »
  5. « Je ne suis pas très optimiste sur l’avenir des politiques migratoires »

Quel regard portez-vous sur une première phrase souvent répétée : « Il y a trop d’immigrés en France » ?

L’idée de placer un seuil, de dire « trop » ou « pas assez » est une question idéologique. Mon rôle de chercheur, c’est de dire combien il y en a et après, les acteurs politiques peuvent se positionner.

Ce que je n’accepte pas en tant que chercheur, c’est que l’on donne de faux chiffres et, comme on le fait souvent, que l’on mélange le stock et les flux, le nombre total d’immigrés et ceux qui arrivent chaque année.

En terme de stock d’immigrés, la France se situe dans la moyenne, comparée aux autres pays européens. A peu près 6% ou 7% de la population.

Si on prend les flux ces dernières années, la France accueille plutôt moins d’immigrés que d’autres pays européens comparables. En 2011, l’immigration en France, c’est 267 000 entrées, ce qui inclut les immigrés européens. L’Allemagne est à 490 000 entrées, l’Italie 385 000 et le Royaume-Uni 565 000. En 2012, ce sera vraisemblablement pareil.

Le solde migratoire en France est stable depuis plusieurs années, autour de 54 000. Ça représente moins de 1 pour 1 000 de la population française. Chacun tirera ses conclusions : est-ce que c’est ça la limite maximale ?

Qui sont les immigrés ?

Depuis 2006, on délivre à peu près 200 000 titres de séjour par an – « qui sont différents des flux de l’immigration, les Européens n’ont pas besoin de titres de séjour ». En 2012 :

  • 16 379 titres de séjour économiques – parmi eux 2 000 ou 3 000 travailleurs qualifiés et 15 000 travailleurs peu qualifiés ;
  • 91 000  : le regroupement familial, « dont les critères sont assez restreints en France » ;
  • 58 000 étudiants « qui, pour la plupart, rentrent ensuite chez eux » ;
  • 18 005 : la catégorie humanitaire ;
  • 13 000 : une catégorie résiduelle : « des visiteurs de longue durée (des chercheurs invités pour deux ou trois ans par exemple) et des étrangers qui sont entrés mineurs en France et atteignent leur majorité ».

D’où viennent les immigrés installés en France ?

Si on regarde les stocks, ce sont essentiellement des Européens, à peu près à 45% ; puis 30% de Maghrébins, 10% en provenance de l’Afrique sub-saharienne et ensuite, le reste du monde.

Sur les flux, c’est 20% d’Européens et, année après année, en fonction des crises et des guerres, la nationalité change. Les anciennes colonies, le Maghreb en particulier, restent une source importante des flux migratoires.

Ça donne l’impression qu’il y a de moins en moins d’Européens, c’est surtout que lorsque ceux-ci viennent, c’est pour des raisons professionnelles ou familiales : ils s’installent durablement.

Les gens qui viennent pour des raisons humanitaires rentrent, pour beaucoup, dans leur pays lorsque le conflit est apaisé.

Une autre phrase souvent associée à l’immigration : « Les immigrés viennent faire le travail que personne ne veut faire » ?

Elle est bien intentionnée mais elle n’est que partiellement exacte. Aujourd’hui, les immigrés qui arrivent sont souvent plus qualifiés et plus jeunes que la population française.

Pour une partie d’entre eux, ils viennent occuper des postes très qualifiés. Ce sont des chercheurs, des ingénieurs, des médecins, les footballeurs.


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Parmi les immigrés, il y a deux extrêmes [voir le PDF] : ceux-là et, en effet, ceux qui travaillent pour des clopinettes à faire des boulots que personne ne veut.

Les deux sont absolument nécessaires à l’économie parce qu’il faut des gens pour remplir des trous dans le marché du travail, notamment dans la restauration et dans la construction, des secteurs qui s’effondreraient économiquement sans l’immigration. C’est aussi le cas des prêtres et des médecins dans les déserts médicaux.

Ces travailleurs acceptent des faibles revenus et du coup, les salaires baissent...

C’est complètement faux. En particulier, pour les salaires des professions plutôt peu qualifiées. On constate de manière assez nette que les salaires de ces emplois augmentent grâce à l’apport de l’immigration.

Parce que les immigrés prennent les salaires tout en bas de l’échelle et que par conséquent, les Français remontent un peu. C’est comme s’ils gagnaient un échelon. On considère que l’impact moyen est de +0,27%. Aux Etats-Unis, les résultats sont comparables [PDF].

Dans les professions plus qualifiées, l’impact sur les salaires est beaucoup plus faible, quasiment nul.

 

(*Pour lire la suite de l'article, cliquer sur les lignes ci-dessous)


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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 16:31

 

 

bastamag.net

Monique Pinçon-Charlot : « La violence des riches atteint les gens au plus profond de leur esprit et de leur corps »

par Agnès Rousseaux 5 novembre 2013

 

 

 

    Qui sont les riches aujourd’hui ? Quel impact ont-ils sur la société française ? Pour la sociologue Monique Pinçon-Charlot, les riches font subir au reste de la société une violence inouïe. Une violence banalisée grâce à un renversement du langage : les riches seraient des victimes, menacées par l’avidité du peuple. Elle dénonce un processus de déshumanisation, une logique de prédation, une caste qui casse le reste de la société. Et invite à organiser une « vigilance oligarchique » : montrer aux puissants que leur pouvoir n’est pas éternel.

    Basta ! : Qu’est-ce qu’un riche, en France, aujourd’hui ?

    Monique Pinçon-Charlot [1] : Près de 10 millions de Français vivent aujourd’hui en-dessous du seuil de pauvreté. Celui-ci est défini très précisément. Mais il n’existe pas de « seuil de richesse ». C’est très relatif, chacun peut trouver que son voisin est riche. Et pour être dans les 10 % les plus riches en France, il suffit que dans un couple chacun gagne 3000 euros.

    Nous nous sommes intéressés aux plus riches parmi les riches. Sociologiquement, le terme « riche » est un amalgame. Il mélange des milieux très différents, et regroupe ceux qui sont au top de tous les univers économiques et sociaux : grands patrons, financiers, hommes politiques, propriétaires de journaux, gens de lettres... Mais nous utilisons délibérément ce terme. Car malgré son hétérogénéité, ces « riches » sont une « classe », mobilisée pour la défense de ses intérêts. Et nous voulons aujourd’hui contribuer à créer une contre-offensive dans cette guerre des classes que mènent les riches et qu’ils veulent gagner.

    Pourquoi est-il si difficile de définir cette classe ?

    La richesse est multidimensionnelle. Bourdieu parlait très justement de capital – capital économique, culturel, symbolique –, c’est ce qui donne du pouvoir sur les autres. A côté de la richesse économique, il y a la richesse culturelle : c’est le monde des musées, des ventes aux enchères, des collectionneurs, des premières d’opéra... Jean-Jacques Aillagon, président du comité des Arts décoratifs, vient d’être remplacé par un associé-gérant de la banque Lazard. Dans l’association des amis de l’Opéra, on retrouve Maryvonne Pinault (épouse de François Pinault, 6ème fortune de France), Ernest-Antoine Seillière (ancien président du Medef, 37ème fortune de France avec sa famille) [2]...

    A cela s’ajoute la richesse sociale, le « portefeuille » de relations sociales que l’on peut mobiliser. C’est ce qui se passe dans les cercles, les clubs, les rallyes pour les jeunes. Cette sociabilité mondaine est une sociabilité de tous les instants : déjeuners, cocktails, vernissages, premières d’opéra. C’est un véritable travail social, qui explique la solidarité de classe. La quatrième forme est la richesse symbolique, qui vient symboliser toutes les autres. Cela peut être le patronyme familial : si vous vous appelez Rothschild, vous n’avez pas besoin d’en dire davantage... Cela peut être aussi votre château classé monument historique, ou votre élégance de classe.

    Il existe aussi une grande disparité entre les très riches...

    Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, est en tête du palmarès des grandes fortunes professionnelles de France, publié chaque année par la revue Challenges. Il possède 370 fois la fortune du 500ème de ce classement. Et le 501ème est encore très riche ! Comparez : le Smic à 1120 euros, le revenu médian à 1600 euros, les bons salaires autour de 3000 euros, et même si on inclut les salaires allant jusque 10 000 euros, on est toujours dans un rapport de 1 à 10 entre ces bas et hauts salaires. Par comparaison, la fortune des plus riches est un puits sans fond, un iceberg dont on ne peut pas imaginer l’étendue.

    Malgré l’hétérogénéité de cette classe sociale, les « riches » forment, selon vous, un cercle très restreint.

    On trouve partout les mêmes personnes dans une consanguinité tout à fait extraordinaire. Le CAC 40 est plus qu’un indice boursier, c’est un espace social. Seules 445 personnes font partie des conseils d’administration des entreprises du CAC 40. Et 98 d’entre eux détiennent au total 43 % des droits de vote [3] ! Dans le conseil d’administration de GDF Suez, dont l’État français possède 36 % du capital, il y a des représentants des salariés. Ceux-ci peuvent être présents dans divers comités ou commissions, sauf dans le comité des rémunérations. Cela leur est interdit. Qui décide des rémunérations de Gérard Mestrallet, le PDG ? Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, notamment. C’est l’entre-soi oligarchique.

    Cela semble si éloigné qu’on peut avoir l’impression de riches vivant dans un monde parallèle, sans impact sur notre vie quotidienne. Vous parlez à propos des riches de « vrais casseurs ». Quel impact ont-ils sur nos vies ?

    Avec la financiarisation de l’économie, les entreprises sont devenues des marchandises qui peuvent se vendre, s’acheter, avec des actionnaires qui exigent toujours plus de dividendes. Selon l’Insee, les entreprises industrielles (non financières) ont versé 196 milliards d’euros de dividendes en 2007 contre 40 milliards en 1993. Vous imaginez à quel niveau nous devons être sept ans plus tard ! Notre livre s’ouvre sur une région particulièrement fracassée des Ardennes, avec l’histoire d’une entreprise de métallurgie, qui était le numéro un mondial des pôles d’alternateur pour automobiles (les usines Thomé-Génot). Une petite entreprise familiale avec 400 salariés, à qui les banques ont arrêté de prêter de l’argent, du jour au lendemain, et demandé des remboursements, parce que cette PME refusait de s’ouvrir à des fonds d’investissement. L’entreprise a été placée en redressement judiciaire. Un fonds de pension l’a récupéré pour un euro symbolique, et, en deux ans, a pillé tous les savoir-faire, tous les actifs immobiliers, puis fermé le site. 400 ouvriers se sont retrouvés au chômage. C’est un exemple parmi tant d’autres ! Si vous vous promenez dans les Ardennes aujourd’hui, c’est un décor de mort. Il n’y a que des friches industrielles, qui disent chaque jour aux ouvriers : « Vous êtes hors-jeu, vous n’êtes plus rien. On ne va même pas prendre la peine de démolir vos usines, pour faire des parcs de loisirs pour vos enfants, ou pour planter des arbres, pour que vous ayez une fin de vie heureuse. Vous allez crever. »

    Comment s’exerce aujourd’hui ce que vous nommez « la violence des riches » ?

    C’est une violence inouïe. Qui brise des vies, qui atteint les gens au plus profond de leur corps, de leur estime, de leur fierté du travail. Être premier dans les pôles d’alternateur pour automobiles, c’est faire un travail de précision, c’est participer à la construction des TGV, à l’une des fiertés françaises. Casser cela est une violence objective, qui n’est ni sournoise ni cachée, mais qui n’est pas relayée comme telle par les politiques, par les médias, par ces chiens de garde qui instillent le néolibéralisme dans les cerveaux des Français. Pour que ceux-ci acceptent que les intérêts spécifiques des oligarques, des dominants, des riches, deviennent l’intérêt général.

    Comment cette violence objective se transforme-t-elle en assujettissement ?

    C’est une forme d’esclavage dans la liberté. Chacun est persuadé qu’il est libre d’organiser son destin, d’acheter tel téléphone portable, d’emprunter à la banque pendant 30 ans pour s’acheter un petit appartement, de regarder n’importe quelle émission stupide à la télévision. Nous essayons de montrer à quel système totalitaire cette violence aboutit. Un système totalitaire qui n’apparaît pas comme tel, qui se renouvelle chaque jour sous le masque de la démocratie et des droits de l’homme. Il est extraordinaire que cette classe, notamment les spéculateurs, ait réussi à faire passer la crise financière de 2008 – une crise financière à l’état pur – pour une crise globale. Leur crise, est devenue la crise. Ce n’est pas une crise, mais une phase de la guerre des classes sans merci qui est menée actuellement par les riches. Et ils demandent au peuple français, par l’intermédiaire de la gauche libérale, de payer. Et quand on dit aux gens : « Ce n’est quand même pas à nous de payer ! », ils répondent : « Ah, mais c’est la crise »...

    Pourquoi et comment les classes populaires ont-elles intégré cette domination ?

    C’est une domination dans les têtes : les gens sont travaillés en profondeur dans leurs représentations du monde. Cela rend le changement difficile, parce qu’on se construit en intériorisant le social. Ce que vous êtes, ce que je suis, est le résultat de multiples intériorisations, qui fait que je sais que j’occupe cette place-là dans la société. Cette intériorisation entraîne une servitude involontaire, aggravée par la phase que nous vivons. Avec le néolibéralisme, une manipulation des esprits, des cerveaux, se met en place via la publicité, via les médias, dont les plus importants appartiennent tous à des patrons du CAC 40.

    Sommes-nous prêts à tout accepter ? Jusqu’où peut aller cette domination ?

    Dans une chocolaterie qu’il possède en Italie, le groupe Nestlé a proposé aux salariés de plus de cinquante ans de diminuer leur temps de travail [4], en échange de l’embauche d’un de leurs enfants dans cette même entreprise. C’est une position perverse, cruelle. Une incarnation de ce management néolibéral, qui est basé sur le harcèlement, la culpabilisation, la destruction. Notre livre est un cri d’alerte face à ce processus de déshumanisation. On imagine souvent que l’humanité est intemporelle, éternelle. Mais on ne pense pas à la manipulation des cerveaux, à la corruption du langage qui peut corrompre profondément la pensée. Le gouvernement français pratique la novlangue : « flexi-sécurité » pour ne pas parler de précarisation, « partenaires sociaux » au lieu de syndicats ouvriers et patronat, « solidarité conflictuelle ». Le pouvoir socialiste pratique systématiquement une pensée de type oxymorique, qui empêche de penser. Qui nous bloque.

    Les riches entretiennent une fiction de « surhommes » sans qui il n’y aurait pas travail en France, estimez-vous. Menacer les riches signifie-t-il menacer l’emploi ?

    Cette menace est complètement fallacieuse. Dans la guerre des classes, il y a une guerre psychologique, dont fait partie ce chantage. Mais que les riches s’en aillent ! Ils ne partiront pas avec les bâtiments, les entreprises, les autoroutes, les aéroports... Quand ils disent que l’argent partira avec eux, c’est pareil. L’argent est déjà parti : il est dans les paradis fiscaux ! Cette fiction des surhommes fonctionne à cause de cet assujettissement, totalitaire. Quand on voit le niveau des journaux télévisés, comme celui de David Pujadas, il n’y a pas de réflexion possible. En 10 ans, les faits divers dans les JT ont augmenté de 73 % !

    Certains se plaignent d’une stigmatisation des « élites productives ». Les riches ont-ils eux aussi intériorisé ce discours, cette représentation ?

    Notre livre s’ouvre sur une citation extraordinaire de Paul Nizan [5] : « Travaillant pour elle seule, exploitant pour elle seule, massacrant pour elle seule, il est nécessaire [à la bourgeoisie] de faire croire qu’elle travaille, qu’elle exploite, qu’elle massacre pour le bien final de l’humanité. Elle doit faire croire qu’elle est juste. Et elle-même doit le croire. M. Michelin doit faire croire qu’il ne fabrique des pneus que pour donner du travail à des ouvriers qui mourraient sans lui ». C’est pour cela que cette classe est tout le temps mobilisée : les riches ont sans cesse besoin de légitimer leur fortune, l’arbitraire de leurs richesses et de leur pouvoir. Ce n’est pas de tout repos ! Ils sont obligés de se construire en martyrs. Un pervers narcissique, un manipulateur, passe en permanence du statut de bourreau à celui de victime, et y croit lui-même. C’est ce que fait l’oligarchie aujourd’hui, par un renversement du discours économique : les riches seraient menacées par l’avidité d’un peuple dont les coûts (salaires, cotisations...) deviennent insupportables. On stigmatise le peuple, alors que les déficits et la dette sont liés à la baisse des impôts et à l’optimisation fiscale.

    Depuis que le parti socialiste est au pouvoir, qu’est-ce qui a changé ? Y a-t-il eu des améliorations concernant cette violence des riches que vous dénoncez ?

    On ne peut pas parler d’amélioration : nous sommes toujours dans un système oligarchique. Nos dirigeants sont tous formés dans les mêmes écoles. Quelle différence entre Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy ? Je ne suis pas capable de vous le dire. L’histoire bégaye. Un exemple : le secrétaire général adjoint de l’Élysée est actuellement Emmanuel Macron, qui arrive directement de la banque d’affaires Rothschild. Sous Nicolas Sarkozy, ce poste était occupé par François Pérol, qui venait aussi de chez Rothschild. Les banques Lazard et Rothschild sont comme des ministères bis [6] et conseillent en permanence le ministre de l’Économie et des Finances. La mission de constituer la Banque publique d’investissement (BPI) a été confiée par le gouvernement à la banque Lazard... Et la publicité sur le crédit d’impôt lancé par le gouvernement a été confiée à l’agence Publicis. Qui après avoir conseillé Nicolas Sarkozy conseille maintenant Jean-Marc Ayrault. On se moque de nous !

    Pierre Moscovici et François Hollande avait promis une loi pour plafonner les salaires de grands patrons [7]. Ils y ont renoncé. Pierre Moscovici a annoncé, sans rire, qu’il préférait « l’autorégulation exigeante ». Des exemples de renoncement, nous en avons à la pelle ! Le taux de rémunération du livret A est passé de 1,75 % à 1,25 %, le 1er août. Le même jour, Henri Emmanuelli, président de la commission qui gère les livrets A [8], a cédé au lobby bancaire, en donnant accès aux banques à 30 milliards d’euros supplémentaires sur ces dépôts. Alors qu’elles ont déjà reçu des centaines de milliards avec Nicolas Sarkozy ! Elles peuvent prêter à la Grèce, au Portugal, avec un taux d’intérêt de 8 ou 10 %... Avec le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), entré en vigueur le 1er janvier 2013, c’est encore 20 milliards d’euros de recettes fiscales en moins chaque année, offerts aux entreprises, et qui plombent le déficit public de façon absolument considérable.

    Le Front national a un discours virulent contre les « élites » françaises. N’avez-vous pas peur que votre analyse soit récupérée par l’extrême-droite ?

    Nous ne disons pas que les politiques sont « tous pourris », comme le fait le FN. Nous proposons une analyse en terme de classes, pour donner à voir des mécanismes sociaux. Nous cherchons à dévoiler le fonctionnement de cette caste qui casse le reste de la société, dans une logique de prédation qui va se poursuivre dans une spirale infernale. Le Front National désigne comme bouc émissaire l’immigré ou le Rom, donnant en pâture ce qui est visible. Le Rom est d’ailleurs devenu un bouc émissaire transversal à l’échiquier politique, depuis la gauche libérale avec Manuel Valls jusqu’au Front National. Si on doit pointer précisément un responsable à la situation actuelle, c’est plutôt une classe sociale – les riches – et un système économique, le néolibéralisme. Puisqu’il faut des formules fortes : le banquier plutôt que l’immigré !

    Vous parlez dans votre ouvrage d’une guerre des classes qui n’est pas sans visage. N’y a-t-il pas un enjeu justement à « donner des visages » à cette classe, comme vous le faites ?

    C’est une nécessité absolue. Il faut s’imposer d’acheter chaque année ce bijou sociologique qu’est le palmarès du magazine Challenges. Et s’efforcer d’incarner, de mettre des visages sur cette oligarchie... C’est une curiosité nécessaire, les gens doivent être à l’affût de cette consanguinité, de cette opacité, de la délinquance financière. Nos lecteurs doivent se servir de notre travail pour organiser une « vigilance oligarchique » : montrer aux puissants que leur pouvoir n’est pas éternel, empêcher ce sentiment d’impunité qu’ils ont aujourd’hui, car ils savent que personne n’ira mettre son nez dans leurs opérations financières totalement opaques.

    Nous avons aussi expérimenté des visites ethnographiques dans les quartiers riches, pour vaincre nos « timidités sociales ». Se promener dans les beaux quartiers, leurs cinémas, leurs magasins, leurs cafés, est un voyage dans un espace social. Il faut avoir de l’humilité pour accepter d’être remis à sa place, ne pas se sentir à l’aise, se sentir pauvre car vous ne pouvez pas vous payer une bière à six euros. Mais c’est une expérience émotionnelle, existentielle, qui permet des prises de conscience. Une forme de dévoilement de cette violence de classe.

    Propos recueillis par Agnès Rousseaux

    (@AgnesRousseaux)

    A lire : Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, La violence des riches, Chronique d’une immense casse sociale, Éditions Zones / La découverte, 2013, 256 pages, 17 euros.

    Notes

    [1Monique Pinçon-Charlot est sociologue, ancienne directrice de recherche au CNRS. Elle a notamment publié avec Michel Pinçon Les Ghettos du Gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces (Le Seuil, 2007), et Le Président des riches. Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy (Zones/La Découverte, Paris, 2010).

    [2Pour plus d’information sur ce sujet, voir la liste des personnalités qui siègent dans les conseils d’administration des grands musées.

    [3Chiffres établis par le mensuel Alternatives économiques.

    [4De quarante à trente heures par semaine avec simultanément une baisse de salaire de 25 % à 30 %.

    [5Paul Nizan, Les Chiens de garde, 1932

    [6Voir Ces messieurs de Lazard, par Martine Orange, éd. Albin Michel, 2006

    [7Comme cela a été fait pour les grands patrons du secteur public qui ne peuvent plus être payés plus que 20 fois la moyenne des salaires de l’entreprise.

    [8Commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations

     

     

     

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    5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 16:13

     

    rue89.com

     

    Revenus 04/11/2013 à 19h18
    Etes-vous riche ou pauvre ? 30 « porte-monnaie » pour vous situer
    Rémi Noyon | Rue89

     

     

    Vous gagnez plus de 1 712 euros par mois ? La moitié des Français touche moins que vous. Rue89 a classé les revenus d’une trentaine de ménages : comparaisons.

    Le bonheur c’est de gagner un euro de plus que son voisin ? Voici venu le temps des comparaisons.

    Un dé-quoi ? Un décile

    Pour faire simple, on divise le nombre de salariés français par dix et on les classe selon leur salaire. Ainsi, si le premier décile est à 1 170 euros, cela signifie que 10% des salariés gagnent un salaire inférieur à cette somme.

    L’Insee a publié le 31 octobre sa mise en perspective annuelle des salaires. En 2011 (il faut un peu de temps pour collecter, trier et nettoyer les données), la rémunération moyenne d’un salarié s’élevait à 2 130 euros net par mois.

    Le salaire médian, lui (qui sépare la population salariée en deux, la moitié gagnant plus, l’autre moins) s’établit à 1 712 euros net.

    • S vous gagnez moins de 1 170 euros par mois, vous faites partie des 10% les moins bien rémunérés.
    • A l’inverse, si vous êtes payés plus de 3 400 euros, vous appartenez aux 10% les mieux rémunérés.
    • Pour faire partie du gratin – les 1% les mieux payés –, il faudra afficher une feuille de paie supérieure à 7 817 euros par mois.
    Du taulard au trader, en passant par la députée

    Le plus instructif est niché au creux de l’étude : l’étalement par décile, qui permet de visualiser les inégalités de salaires.

    Pour mettre un peu de chair sur les chiffres, Rue89 a exhumé les « porte-monnaie au rayon X » publiés en 2011. Chaque semaine (ou presque), Rue89 ouvre les comptes d’un volontaire pour faire le point sur ses revenus et ses dépenses.

    En 2011, le casting est éclectique. Cela va du taulard sorti du trou au trader scotché à La Défense, en passant par une députée européenne.

    Quelques précautions d’usage tout de même. L’Insee parle de salaire mensuel net EQTP (équivalent temps plein) : sont inclus les primes, le treizième mois, mais pas la participation ou l’épargne salariale.

    Dans les « porte-monnaie » de Rue89, ce sont les revenus qui sont mis en avant. Nous avons essayé de prendre en compte uniquement le salaire des interviewés mais il a fallu procéder à quelques arrondis. Nos excuses aux puristes.

                                                                                                                                                                                                                                 1 Les galériens du premier décile (moins de 1 170 euros)

     

    Les smicards, les ouvriers, les précaires ou ceux qui ont fait le choix d’un mode de vie alternatif. La France d’en bas comme dirait l’un ; les sans-grades comme dirait l’autre.


    Pascal Casanova à Paris, le 28 novembre 2011 (Audrey Cerdan/Rue89)

    Plombier de formation, Pascal a beaucoup bourlingué. Du bistrot à la prison, il sort la tête de l’eau et commence à travailler pour les Bâtisseurs d’Emmaüs. Il gagne 735,14 euros net (contrat unique d’insertion) et 130 euros de RSA (revenu de solidarité active).

    Ses dépenses ? 600 euros par mois, surtout en courses (300 euros) et en loyer (95 euros). Il ne connaît pas le mot « épargne ».

    Certes ce n’est pas un salaire, mais on peut tout de même mentionner la cordée de jeunes (ou moins jeunes) au RSA :

    • remonté par les propos de l’ancien ministre Laurent Wauquiez sur l’« assistanat », Kevin, 28 ans, attend un prêt de la banque pour pouvoir réaliser son rêve : être armateur, organiser des croisières. « Dans le rouge de chez rouge », il ne s’en sort pas avec 410,95 de RSA et une indemnité d’élu de 205 euros (il est conseiller municipal Modem à Saint-Nazaire) ;
    • Jérémy lance une boîte de promotion d’événements culturels, mais ne parvient pas à se dégager un salaire. Le jeune lyonnais dépend de ses 411 euros de RSA socle et des petits travaux au black. Son compte bascule dans le rouge et, de découverts en prélèvements, il coule ;
    • Morgane, 27 ans, se lance dans la création d’une entreprise de mode. Même scénario que pour ses camarades ci-dessus : elle pioche dans son épargne pour solder ses fins de mois. Elle reçoit 413 euros de RSA après avoir démissionné d’un CDI dans une société de prêt-à-porter féminin.

    La situation est toute différente pour Djamdaé. Cette mère de huit enfants vivote alors à Mayotte, le 101e département français, gangrené par l’inflation. Les ménages lui rapporte environ 500 euros par mois (non-déclarés), qu’elle dépense presque exclusivement en nourriture. Son fils Kamil, ancien rappeur, s’est mis à la musique reggae, qui a une meilleure image sur l’île.

                                                                                                                                                                                                                                 2 Jeune en apprentissage : deuxième décile (1 305 euros)

     


    Alexandre (DR)

    Alexandre, 21 ans à l’époque, est bien seul dans sa catégorie. En apprentissage dans une entreprise toulousaine de télécommunication, il gagne 1 114,56 euros net, à quoi s’ajoute une prime mensuelle de 110 euros. Ses parents lui versent 480 euros par mois.

    Entre Brest (ses études) et Toulouse (son boulot), il doit payer deux loyers. Grâce aux APL, il n’a besoin que de 90 euros pour habiter un studio de 27 m2 dans la ville rose. En colocation en Bretagne, il paie 95 euros. Le reste part en courses, sorties et baguettes de batterie...

                                                                                                                                                                                                                                  3 Golden-boy en stage et croque-mort : le troisième décile (1 428 euros)

     

    Deux profils bien différents. D’un côté Clément, jeune trader, crevard de stage, collé à son écran dans les classeurs en béton de la Défense ; de l’autre Charly, croque-mort, « épanoui » dans son métier.

    Clément touche 1 400 euros net (indemnité de stage) pour gérer les placements d’une « grande société française ».

    Après avoir suivi un cursus « finance d’entreprise » à Lyon, il a travaillé comme un sourd au début de son stage avant de lever le pieds. Pour profiter de la piscine et des macarons servis lors des réunions. Tête froide malgré tout :

    « Au départ, j’étais assez excité par tous ces avantages, mais le risque c’est de n’avoir plus de vie en dehors de sa boîte. »


    Charly (DR)

    Charly, 25 ans, a eu quelques problèmes suite à l’article de Rue89. Il touche alors 1 055,68 euros net, pas mal de primes et un treizième mois (pour un total d’environ 1 320 euros).

    Son métier ? « Porte-chauffeur » à Valenciennes (Nord) :

    « C’est celui qui s’occupe de la toilette funéraire, qui déshabille le corps, qui le lave, qui l’habille... Mais qui est aussi chargé de transporter le défunt dans le corbillard avant de le présenter aux familles.

    On peut nous appeler croque-mort, mais j’aime pas trop ce terme. Je préfère “employé de pompes funèbres”. »

                                                                                                                                                                                                                                   4 Joueur de futsal et cabane au Canada : le quatrième décile (1 559 euros)

     


    Charlotte et Guillaume sur leur balcon (DR)

    Charlotte et Guillaume font envie au balcon de leur appartement savoyard (loyer 800 euros).

    Elle gagne beaucoup moins que lui, entre 1 200 et 1 500 euros net par mois pour faire la régulation téléphonique au Samu. Guillaume, technicien de maintenance pour une multinationale américaine, draine 1 700 euros net par mois. En faisant la moyenne, on tombe dans ce décile.

    Amoureux des grands espaces, ils ont acheté en 2009 un petit chalet de 45 m2 au bord d’un lac au Québec. Coût : 60 000 euros.

    « On y va tous les ans, des amis nous aident à le louer de temps en temps (300 dollars canadiens la semaine). On a décidé de le mettre en vente pour financer un nouveau projet : équiper un 4x4 pour voyager en autonomie. »

    Dans la même fourchette : Alexandre, 26 ans. Considéré à l’époque comme le meilleur joueur de futsal, il est l’un des rares à vivre de son sport.


    Alexandre Teixeira (DR)

    Avec son salaire d’éducateur sportif et les primes de match, le jeune homme touche 1 513 euros par mois. Un salaire loin de ceux en vigueur dans le football professionnel (en L1, le salaire moyen est de 34 880 euros). Conscient qu’il faudra un jour se recycler, il prévoit de reprendre la brasserie de son père.

    « Je suis limite à chaque fin de mois. Je savais dès le départ que ce n’est pas en faisant du futsal que je deviendrais riche. Je suis souvent dans le rouge. Je ne gagne pas une fortune et en plus, je dois avouer que je suis un gros dépensier !

    Mais je ne me plains pas. Cela reste mieux que d’aller à l’usine. Je peux en vivre, et c’est une chose rare dans le milieu. »

                                                                                                                                                                                                                                  5 Petit patron, salarié et comédien : le cinquième décile (1 712 euros)

     

    On monte un peu en gamme. Arthur veut rester discret. Torréfacteur, à la tête d’une petit boutique de café dans l’est de la France, il souhaite montrer que la « vie d’un chef d’entreprise n’est pas toujours rose » et qu’il est obligé de « truander l’Etat ».


    Les « comptes » d’Arthur (Martin Untersinger)

    En 2010, il a gagné 39 000 euros et n’en a déclaré que 26 000. Chaque mois, Arthur se dégage un salaire de 1 600 euros.

    « “Truander”, c’est toute la différence entre pouvoir acheter sa maison, payer ses travaux et ne pas pouvoir faire de projets. Et je n’ai pas de voiture, pas de portable et pas d’enfants. Sinon, je serais beaucoup moins à l’aise. »

    Il y a aussi Franck. Le trentenaire s’occupe d’une cave à vin dans un restaurant parisien et pense être un « privilégié ». Avec 1 700 euros net, il approche du salaire médian (1712 euros en 2011).

    « Je n’ai pas fait d’études. J’ai toujours joué la carte du culot et j’ai toujours eu des postes à responsabilité. »

    Dimitri, 22 ans, ex-étudiant en agriculture à Nantes, a atterri dans l’audiovisuel. Pour une chaîne dont il tait le nom, il s’occupe d’écrire les conducteurs (le déroulé des publicités entre les différents programmes de la chaîne). 1 560 euros net mensuel.


    Alexia (DR)

    Comédienne inquiète et standardiste, Alexia cumule un salaire net et stable (769,87 euros) et des cachets de tournages (860 euros en moyenne). Elle peut gagner beaucoup plus, mais c’est très aléatoire :

    « Je suis inscrite dans plusieurs agences qui me trouvent des castings pour de la publicité. Pour les téléfilms ou les films, mon agent m’envoyait les propositions.

    Mon salaire peut monter à 4 000 euros par mois, comme c’était le cas il y a quelques années. »

                                                                                                                                                                                                                                   6 Fonctionnaire footeuse : le sixième décile (1 902 euros)

     

    Adepte du foot féminin, Laëtitia Tonazzi joue dans l’équipe de football de Juvisy (dans le haut du tableau de la première division). Ses revenus sportifs ? 191 euros de la part du club et 188 euros de subvention du conseil général de l’Essonne (on les a comptés, même si ce ne sont pas stricto-sensu des salaires).

    Elle a trouvé un poste au conseil général. Fonctionnaire territoriale de catégorie C, elle a un salaire de 1 380 euros (avec des primes de 134 euros par mois)


    Laëtitia Tonazzi dans son bureau au conseil général de l’Essonne le 3 octobre 2011 (Yann Bouchez)

                                                                                                                                                                                                                                 7 Cadre sobre, pompier, marin et assistante parlementaire : le septième décile (2 156 euros)

     

    Ça commence à se débrouiller très, très bien. Du bobo, du cadre et de la fin de carrière.

    Après ses études à Grenoble, Alix rêvait d’être journaliste. Elle s’est finalement orientée vers la communication. Un peu écolo dans l’âme, elle a demandé à réduire de 10% son temps de travail pour ralentir le temps. Elle touche du coup un peu moins qu’auparavant : 1 750 euros net (soit 1 944 euros en équivalent temps plein).

    « S’épanouir dans la vie, c’est avoir du temps pour soi : je skie, je bricole, je prends l’air. »

    Alexis, caporal-chef des sapeur-pompiers dans les Ardennes, touche 1 934 euros net (en comptant par mal de primes : l’indemnité de feu, de responsabilité, le supplément familial...).

    « On monte vite, mais ça stagne vite ».

    Il prépare à l’époque le diplôme de sergent. Il peut finir adjudant-chef en fin de carrière, pour un salaire de 2 600 euros. Avant de rejoindre la caserne, il travaillait dans une usine :

    « Je me disais que je rendrais service aux gens, que j’aurais plus de copains au boulot, et que le rythme 24 heures de travail/deux jours de repos serait plus confortable. »


    Thérésa (Mathieu Deslandes/Rue89)

    Assistant parlementaire, Thérésa, 28 ans, reçoit 2 100 euros par mois de son député, ami de ses parents. Son loyer (830 euros) et la danse (229 euros) sont ses plus gros postes de dépenses.

    Elle se défend :

    « Je n’ai pas l’impression d’être une sangsue de la République. »

    A mi-chemin entre Quimper et Brest, Ludovic est marin. Employé depuis dix ans dans la marine nationale pour un salaire net de 1 789,34 par mois. En plus de son salaire de base, Ludovic touche des primes variables : 250 euros par mois. Il veut prouver que « c’est possible de bien vivre et même d’épargner », avec un salaire et cinq personnes à charge (trois enfants et sa femme).


    Marie et Ludovic dans leur jardin en Bretagne (Marie Kostrz/Rue89)

                                                                                                                                                                                                                                  8 Personne dans le huitième décile (2 569 euros)

     

    Honte, personne n’est dans cette catégorie. Si c’est là que vous vous trouvez, c’est ici que ça se passe.

                                                                                                                                                                                                                                 9 Le poker, la Suisse ou le bureau : le neuvième décile (3 400 euros)

     

    Tu peux t’estimer heureux. C’est de la fin de carrière ou du début sur les chapeaux de roues. Là on a définitivement quitté le boulot manuel. Le bureau est ton univers.

    Avec toi, il y a Guillaume, 29 ans, avocat, juste marié. Sur son compte, tombent chaque mois 3 200 euros net (après avoir retiré des dépenses comme ses déjeuner du midi). Sa femme gagnant 1 750 euros net par mois, il paie, grand seigneur, un peu plus pour les dépenses. Et épargne tout de même 1 406 euros par mois…


    Simon (DR)

    Ce n’est pas du salaire, mais du gain de jeu. Simon joue au poker sur Internet.

    « Je sais que je ne sers à rien. Je suis totalement improductif. A l’arrivée, je n’ai pas construit une table ou une chaise. Mais j’ai besoin d’argent. »

    En moyenne, il brasse 3 000 euros par mois. C’est réalisé par un professionnel, n’essayez pas chez vous.

    Mieux vaut partir en Suisse. Rejoindre Claire et les 54 100 frontaliers qui vivent en France mais travaillent en de l’autre côté de la frontière, dans le canton de Genève. « Technicienne supérieure de laboratoire », elle gagne 3 403 euros net et revient les dépenser en France.

    « En Suisse, la vie est plus chère. Si je vivais là-bas avec mon salaire, je n’aurais pas le même train de vie. »

    Consultant informatique dans le secteur bancaire, Laurent est le mage du tableur Excel. Il a une maîtrise chirurgicale de son budget. C’est un cérébral qui bouffe du chiffre, à la maison comme au boulot. Chaque euro est localisé. Salaire : 3 045 euros. Primes : 290 euros.

    Alexandra est « contrôleur interne » dans l’industrie pharmaceutique. Avant de crier au « bullshit job », lire son explication :

    « Je vérifie le respect de la réglementation et des processus internes. Le code de la santé publique est très strict, mais le labo, américain, l’est encore plus. Par exemple, quand on organise un congrès, je regarde si les intervenants ne dépassent pas la limite de rémunération, si les médecins qui viennent assister ne sont pas intéressés financièrement, je vérifie les déclarations au Conseil de l’ordre... »

    Pour cela, elle gagne un salaire net de 2 865 euros par mois et des primes (dont la participation et l’épargne salariale, non prises en compte par l’Insee).

                                                                                                                                                                                                                                   10 Le gratin du dixième décile (7 817 euros)

     

    C’est Dallas. Là on tape dans le très gros poisson. Le type de personne que tu voudrais épouser pour ne plus prendre le métro. En plus, ils sont tous beaux.


    Jérôme à Paris, en octobre 2011 (Emilie Brouze/Rue89)

    Sans surprise, du cadre et de l’entrepreneur. Jérôme qui travaille à la Défense. David, trentenaire coolos parti s’enrichir sur un confetti de l’archipel indonésien. Et puis, un peu étonnée d’être-là, Karima Delli, députée écolo au Parlement européen.

    Commercial pour un « grand groupe français », Jérôme a sauté plusieurs échelons en passant par Sciences-Po Grenoble. De famille plutôt modeste (père éducateur spécialisé, mère infirmière), il se sait « parmi les 5% de Français les plus fortunés ». Il touche 3 310 euros net, plus un treizième mois et des primes importantes (1 000 euros net par mois).

    Faute de patrimoine, il explique :

    « Je suis riche sans l’être. »


    David à Paris, le 30 août (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

    Si vous allez sur l’île de Gili Trawangan, en Indonésie, vous engraisserez David. « Bac -3 », cet entrepreneur en tee-shirt a ouvert un hôtel, un deli, un bar restaurant, un glacier. Pour arrondir ses fins de moi, il loue de temps en temps sa maison. Bon, il gagne tout de même 29 886 euros par mois (en juillet, saison haute). Pas un salaire, plutôt un revenu. Et une philosophie de vie plutôt détendue :

    « Le but, c’est de mettre un manager et de ne s’occuper de rien. »

    La députée européenne Karima Delli n’appréciera sûrement pas de se retrouver en si bonne compagnie. Ce n’est pas un salaire, mais une indemnité, pas un métier, mais une fonction. Reste qu’elle touche 6 080,33 euros et des indemnités journalières, s’élevant à 2 500 euros par mois. Précisons tout de même qu’elle verse une contribution mensuelle de 1 800 euros à Europe Ecologie - Les Verts.

    « Je gagne très bien ma vie, je n’ai pas à me plaindre. Et je ne verrais pas de problèmes à ce que l’on gagne un peu moins en tant que député européen : entre 3 500 et 4 000 euros. Je serais déjà contente. »


    Karima Delli dans les bureaux du Parlement Européen à Paris, en janvier 2011 (Audrey Cerdan/Rue89)

     

     

     

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