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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 18:34

 

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-locale/Amiens-et-Metropole/Pour-faire-avancer-les-choses-il-nous-faut-une-tribune

 

Lundi 03 Septembre 2012

Les Indignés ont fait leur rentrée. Comme l'année dernière, ils se retrouvent place Gambetta.

Les Indignés ont fait leur rentrée. Comme l'année dernière, ils se retrouvent place Gambetta.

Les Indignés ont décidé d'être candidats aux élections municipales de 2014. Entretien avec leur tête de liste: Laura Thieblemont-Koutani.

Laura Thieblemont-Koutani, 49ans, est assistante sociale pour l'Aide sociale à l'enfance. Militante de la première heure, elle a participé et créé plusieurs collectifs amiénois. Aujourd'hui, elle souhaite se présenter aux élections municipales de mars2014 avec les Indignés, des militants pacifiques qui manifestent régulièrement depuis mai2011. Leur liste portera le nom d'Amiens l'Indignée.

Est-ce la première fois que vous vous présentez à des élections ?

Non, j'ai déjà appartenu à la liste Amiens dynamique et solidaire. C'était en 2001. Je m'étais présentée de façon indépendante et libre. C'est aussi ce nous faisons aujourd'hui avec les Indignés.

Vous n'allez pas vous associer à d'autres partis ?

Certainement pas, les Indignés n'appartiennent à aucune mouvance politique. Nous sommes libres, sans étiquette. Nous sommes tous plus ou moins syndiqués mais c'est individuel, cela n'entre pas en ligne de compte chez les Indignés. Nous sommes tous des militants actifs mais pour beaucoup, nous sommes des déçus des partis politiques.

La vocation des indignés de France et de Navarre n'est-elle pas plutôt de faire réagir la population en manifestant pacifiquement, pas vraiment de participer à des élections ?

C'est vrai, mais nous nous rendons compte que pour avoir de la visibilité et pour faire avancer les choses, il nous faut une tribune. Si on veut vraiment aider les gens, cette démarche est nécessaire.

Connaissez-vous d'autres groupes d'Indignés ayant décidé d'entrer en campagne ?

Pas pour le moment. Mais je sais qu'en Grèce, ils (Ndlr : les Indignés grecques) politisent énormément leurs débats. La situation de leur pays les force à le faire.

Dans quels domaines, espérez-vous «faire avancer les choses » ?

Il y a la question de la sécurité. Nous ne comprenons pas cette répression, la mise en place de cette Zone de sécurité prioritaire (Ndlr : à Amiens-Nord) et cette politique qui veut toujours être dans la confrontation. Qu'on arrête avec le sécuritaire et qu'on aille dialoguer avec les gens, les laissés pour compte. Nous souhaitons également à Amiens une vraie démocratie où l'on demande aux gens ce qu'ils pensent de tel ou tel projet et où l'on prend en compte leur avis.

Le mouvement amiénois des Indignés ne grossit pas vraiment. Vous êtes toujours une quinzaine à manifester. Cela ne vous décourage pas ?

Pas du tout. Récemment, nous avons organisé un pique-nique. Une quarantaine de sympathisants étaient présents. Cela nous a redonné du courage.

Quarante sympathisants: n'est-ce pas trop peu pour se lancer dans une campagne municipale ?

Nous savons que beaucoup ne se manifestent pas. Nous sommes certains par exemple que de nombreux d'étudiants sont prêts à nous suivre. En campagne, les choses sont différentes.

Quel est l'agenda des Indignés en attendant les élections municipales de mars 2014 ?

Nous allons continuer à manifester le samedi après-midi en centre-ville. Nous allons également réaliser deux actions un peu plus symboliques mais pour l'instant nous ne pouvons pas vous en dire plus.

Propos recueillis par JEANNE DEMILLY

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 13:37

 

 

Nous avons une salle pour notre première réunion unitaire de préparation d'une CO-ORGANISATION

                contre le TSCG.

 

                    JEUDI 6 SEPTEMBRE 

            centre culturel   "Pablo Néruda" à Nîmes

           (rue du cirque Romain, Théâtre Christian Liger)

            salle 3 à 18h30

 

 

 

 Seront présents entre autre:   Attac Nîmes, les indignés, les alternatifs, le Front de Gauche               

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 17:41

 

bienpublic.com

 
le 02/09/2012 à 12:22 

Les Indignés du nucléaire étaient place de la Libération. Photo BR

Les Indignés du nucléaire étaient place de la Libération. Photo BR

 

Partis de Plogoff, en Bretagne, le 5 août dernier, les membres de la caravane des indignés du nucléaire faisaient étape ce dimanche matin à Dijon, place de la Libération.

Le but de ce voyage à vélo, qui doit les mener le 8 septembre à Fessenheim, en Alsace est d’inciter les citoyens, quels qu’ils soient, à exiger un vrai débat sur la sortie du nucléaire. Le parcours entre Plogoff et Fessenheim ne doit rien au hasard : la première localité fut un symbole du refus d’une centrale nucléaire au début des années 80, quant à la seconde, elle accueille sur son sol la plus ancienne centrale nucléaire française dont la fermeture est réclamée, depuis la catastrophe de Fukushima, au Japon, en 2011.

Entre ces deux symboles, c’est à l’ouverture d’un vrai débat sur la question qu’appellent les participants à cette caravane. En Côte-d’Or, ils sont passés samedi par Moloy, près du centre de Valduc, avant de se diriger vers Pesmes en Haute-Saône, puis de gagner Besançon. On peut suivre leur périple sur un blog à l’adresse suivante : http://caravane-plogoff-fessenheim.overblog.com

 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 17:33

 

 

http://caravane-plogoff-fessenheim.overblog.com/

 

 

publié sur August 29, 2012

LA CENTRALE DE BELLEVILLE ou Quand on ne peut résoudre un problème de fuites, on tente de modifier le texte légal réglementant le niveau de porosité d'une enceinte de confinement...

Belleville-sur-Loire : Une centrale nucléaire au béton poreux

1987-1989 : cafouillages de la mise en service de la centrale

Les deux réacteurs raccordés au réseau EDF en 1987 et 1988 vont connaître très rapidement de nombreux problèmes et incidents. En effet, dès le départ, il y eut un problème de porosité des enceintes de confinement de la centrale, du fait de la présence de calcaire dans les granulats de la Loire utilisés pour la construction, ce dont EDF était consciente. En juillet 1987, lorsque la tranche 1 est raccordée au réseau, ses enceintes de confinement ont un taux de fuite de 2,05% alors que le taux de fuite autorisé à la construction est de 1% du volume d’air par jour. Ainsi, la centrale de Belleville est mise en service, alors qu’elle ne respecte pas les normes de sécurité.

1998-2000 : « redécouverte » de la porosité des enceintes de confinement.

Après 10 années de fonctionnement émaillées de plusieurs incidents passant généralement inaperçus, la centrale de Belleville va connaître de nouveaux problèmes qui vont la mettre sous les feux de l’actualité.

En effet, un problème réapparaît : la porosité des enceintes de confinement de la centrale qui n’a pu qu’augmenter en 10 ans de service. L’autorité de sûreté nucléaire, la DSIN (Direction de la sûreté des installations nucléaires) a saisi en juillet 1998 ses deux ministères de tutelle (Environnement et Industrie) du problème qui selon elle « ne remet pas en cause la sûreté mais le respect de la réglementation ». D’après l’estimation de l’IPSN (Institut de protection et de sûreté nucléaire), le niveau de fuite dans l’enceinte interne dépasserait la valeur maximale fixée par décret en cas d’accident. Ce taux de fuite ne doit pas excéder 1,5%, or d’après les experts de la DSIN, ce taux de fuite se situe à Belleville entre 1,9% et 3,9%.

EDF et la CGT, avec l’appui des municipalités locales noyautées par EDF lancent une campagne pour exiger le redémarrage de la centrale de Belleville. Grâce à la pression du lobby nucléaire et à une campagne de désinformation (EDF affirme que l’arrêt de Belleville va provoquer une pénurie d’électricité pour l’hiver suivant, alors qu’elle a un excédent de 10%), EDF obtient le redémarrage de la centrale de Belleville le 23 septembre 1998 alors que le problème de la porosité des enceintes de confinement n’est toujours pas réglé, les normes de sécurité ne sont pas respectées.

L’année suivante, les travaux démarrent pour faire des réparations, essayer de retrouver la norme dans les taux de fuite grâce à des résines et autre rustines ...

EDF communique sur les réparations comme si tout était réparé pour toujours !

2011 : Un problème de fuites !

En 2011 des documents internes d’EDF affirment qu’aucune solution industrielle valable n’a été trouvée pour contrecarrer de manière définitive les fuites dues à la porosité du béton qui enveloppe les centrales de Belleville. EDF a cherché -sans succès- des solutions aux défaillances à travers des sortes de rustines injectées dans les murs. Toutefois, ces documents démontrent qu’il ne s’agissait que d’un sparadrap à un problème sérieux. Malgré l’intervention les fuites dépassent toujours les limites imposées par la loi, et en l'absence de solutions, la seule issue préconisée par EDF dans son document interne consiste... dans un changement à la hausse de la limite maximale des fuites radioactives!

http://www.vodeo.tv/documentaire/nucleaire-faut-il-avoir-peur-de-nos-centrales#video_rating

Genre : Reportage

Réalisation : Camille Le Pomellec

Production : Ligne de Mire Production

Diffusion : F 2

Durée : 34mn

Année : 2011

RESUMÉ :

Trois mois après l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, et quelques jours après la décision de l'Allemagne de fermer toutes ses centrales dès 2022, une majorité de Français sont d'accord pour remettre en cause le "tout nucléaire". Dans leur esprit, désormais, les centrales ne sont pas infaillibles.

L'enquête d'Envoyé spécial révèle que des risques connus par les autorités ont été minorés. C'est le cas à Fessenheim, en Alsace, où non seulement les mesures contre les risques sismiques sont contestées par les Suisses, mais où certains autres risques ont été ignorés. Un rapport encore confidentiel issu du conseil général d'Alsace évoque le risque de fissure du Grand Canal, en amont de la centrale, et une possible inondation du site nucléaire : un scénario digne de Fukushima.

Les centrales les plus récentes ont aussi une faille. Des documents confidentiels obtenus par l'équipe d'Envoyé Spécial révèlent que les enceintes de confinement des réacteurs présentent un taux de fuites supérieur au minimum autorisé par la loi : 1,5%. C'est le cas pour les centrales de Flamanville (Manche) et de Belleville (Cher). Le problème avait déjà été soulevé en 2001 par l'ASN, l'Autorité de sûreté Nucléaire. En réponse, EDF propose de changer la loi et doubler le taux de fuite minimum autorisé !

Comment dans ces conditions, prolonger la vie des centrales nucléaires pendant 60 ans... ? Et comment rétablir la confiance de la population dans une industrie qui ne joue pas le jeu de la transparence.

 

 

 

 

publié sur August 25, 2012

Désormais la caravane a un but prioritaire: savoir si l'information suivante qui nous a été communiquée est exacte.

Le gouvernement ayant apparemment pris la mesure de la catastrophe de Fukushima envisagerait de fermer la centrale de Fessenheim avant la fin de l'année 2012. Il hésiterait même plus précisément entre le 21 et le 25 décembre ...

Si cette information se vérifiait ce serait une excellente nouvelle.

 

publié sur August 25, 2012

 

Petit bréviaire des accidents de la Centrale de Saint Laurent des Eaux à l'usage de ses voisins

Le silence pour les agneaux …

Certaines centrales ont une fâcheuse habitude de connaître des problèmes. Saint Laurent des eaux a ouvert le bal en 1969, année nucléique pour cette vieille dame qui a connu une cure de rajeunissement en 1983. Dès le début de son existence, la dame a joué de mauvais tours à la Loire sa voisine. Depuis, quelques incidents notoires ont fini par mettre en doute la continuation (pas la contamination probable) de ce site. Mais revenons à cette belle histoire faite de temps forts.

Le 17 octobre 1969 rien moins que 50 kilogrammes d'uranium se prennent d'envie de fusion lors d'une très banale (nous dit-on) opération de chargement d'un réacteur graphite-gaz. Voilà ce qu'on a appris bien des années plus tard car dans sa sagesse ineffable l'état par l'entremise des autorités de la centrale a souhaité qu'aucune information ne fût révélée à la populace (pardon on doit dire population dans un état démocratique).

La contamination, puisqu'il faut bien admettre ce terme, aurait été limitée au seul site, démontrant ainsi la redoutable efficacité des fils barbelés et des clôtures dûment utilisés pour séparer cet espace sécurisé d'un monde sans pitié. Selon l'échelle INES actuelle, il s'agissait alors d'un accident qui se situerait au niveau 4. Nous pouvons légitimement redouter le comportement de ces charmants responsables si quelques degrés supplémentaires avaient été franchis ….

C'est grâce au personnel de la Centrale que des fuites finissent par atteindre le monde réel. Non, rassurerez-vous, pas des ondes nocives et cancérigènes car celles-ci, en France, ne franchissent jamais les frontières qu'on veut bien leur fixer, mais des bribes d'informations. Ainsi, on apprend, bien après la bataille, que dans le réacteur A1, cinq combustibles sont alors entrés en fusion.

Officiellement, la contamination se serait arrêtée aux frontières du site. Depuis, cette formule porte le doux nom de « nuage de Technobyl » une spécificité française que le monde entier nous envie. Il est bien injuste que cette charmante commune ligérienne soit ainsi privée d'une expression qu'elle a eu le privilège d'inaugurer.

La population n'avait pas été prévenue.
 EDF, responsable de la centrale, avait à l'époque qualifié l'évènement de simple "incident". Il s'agit pourtant de l'un des plus graves survenu en France. Voilà la preuve, messieurs les thuriféraires du nucléaire que nous n'évoluons pas dans un domaine ordinaire et qu'en dépit des dénégations gouvernementales, la transparence ne sera jamais de mise dans ce secteur à hauts risques.

Je sais, nous évoquons un autre temps, une période antédiluvienne où le pouvoir gaulliste avait la main mise sur l'information. J'admets volontiers cette remarque et attends votre explication pour l'incident suivant.

Le 13 Mars 1980, un autre accident de niveau IV (une spécialité pour cette centrale qui depuis a hélas pris 22 ans ) a conduit à la fusion de deux éléments combustibles du réacteur à un autre gaz graphite. Gravement endommagé, le réacteur fut indisponible pour deux ans et demi. L'accident nucléaire, porté à 4 sur l'échelle INES, est le pire jamais enregistré sur un réacteur en France. 

(Méfions-nous de cette formule, nous savons si peu en ce délicat domaine).

Par la suite, une campagne d'échantillonnage de sédiments dans la Loire menée par l'Institut de la Marine Biogeochemistry de l'Ecole Normale Supérieure de Montrouge (Hauts-de-Seine) a établi la présence de traces de plutonium à partir de Saint-Laurent jusqu'à l'estuaire, dont l'origine est attribuée soit à l'accident de 1980, soit encore à celui de 1969.

Les poissons du fleuve royal, interrogés sur ce sujet, sont restés muets comme des carpes. Nous en sommes donc réduits, une fois encore, à des hypothèses. Le courant ne semble pas passer entre la vérité et la sécurité nucléaire. La seule certitude, c'est que les régions en amont ne furent pas touchées par la pollution fluviale.

1er juillet 1984 Croyant agir sur le réacteur PWR Saint-Laurent B1 (880 MWé), à l'arrêt, un opérateur, supposé infaillible, ordonne l'ouverture de vannes de Saint-Laurent B2, en fonctionnement. Ces vannes séparent le circuit primaire du circuit de refroidissement à l'arrêt (30 atmosphères). L'irruption de l'eau primaire aurait rompu ce circuit et causé un important accident de perte de liquide de refroidissement. Heureusement les vannes ne fonctionnent pas, justement à cause de la différence de pression. Cette erreur vient d'une mesure d'économie qui a conduit à faire un seul bâtiment auxiliaire pour deux réacteurs.

Le 12 Janvier, 1987, à 9h30 (vous pouvez apprécier les progrès concernant la précision des faits), le refroidissement d'un réacteur gaz-graphite n'est plus possible car la Loire est gelée. (La glace qui obstruait les prises d'eau a ensuite été brisée par des explosifs mis en place par l'armée française, il faut bien se donner la main entre spécialistes) Voilà bien une contrariété supplémentaire qu'il était bien difficile de prévoir quand on fréquente des écoles d'ingénieurs. Étrangement, c'est également une période de grande consommation d'énergie, à la grande surprise des prévisionnistes de cette noble entreprise ….

Le réacteur est fermé en cas d'urgence, et le refroidissement ne peut être assuré par les moteurs diesels de secours. Le réseau EDF est en surchauffe, il est impossible de venir en aide à la centrale. In-extremis les moteurs diesels sont réparés. On a eu chaud dans la région sans naturellement le savoir. 
Une centaine de personnes ont également été évacuées suite à un dégagement de fumée dans un bâtiment administratif, provenant de la surchauffe de résistances électriques du système de chauffage du bâtiment.-


L'unité de production numéro 2, autrement dit l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux s'est arrêté automatiquement, jeudi 5 avril 2012 à 13 h 30, dans le cadre d'une procédure d'urgence. La faute à un capteur d'eau défaillant (défaut d'isolement) qui a commandé à tort l'ouverture d'une vanne provoquant une montée intempestive du niveau d'eau dans le générateur de vapeur, ce qui a déclenché l'arrêt.

Le remplacement du capteur est programmé, EDF envisage le redémarrage du réacteur ce lendemain dans la soirée. Au même moment, les pompiers sont intervenus pour un dégagement de fumée observée dans un bâtiment administratif de l'établissement. Une centaine de personnes ont été évacuées, la fumée provenait de résistances électriques du système de chauffage. Le matériel a été mis hors tension le temps nécessaire aux réparations.

La centrale nucléaire de Saint Laurent des eaux est à bout de souffle. Elle a cumulé depuis de nombreuses années les arrêts de productions, parfois sur plusieurs années. Elle n'est plus fiable, pourtant il faut fermer les yeux sur certaines défaillances pour maintenir l'activité indispensable au tissu économique local. Une fermeture serait une catastrophe financière, mais que serait une catastrophe nucléaire alors ?

Almanachement sien.

C'est Nabum

 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 17:28

 

Une grave faute d'état.

 

La pratique systématique, organisée et délibérée dans une entreprise publique de nier les règles sanitaires protégeant les individus est une faute impardonnable qui retombe sur les responsables comme sur l'état. 

Dans les centrales EDF, mais pas seulement (Cogema et CEA aussi), l'exploitation de sociétés sous-traitantes constitue un choix économique honteux pratiqué par des dirigeants qui méritent d'être mis en accusation.

 

Les sous-traitants, véritables intermittents du nucléaire, travaillant sans filet, ont remplacé les personnels EDF protégés par leur statut pour les opérations les plus risquées de maintenance des installations. Dans nos merveilleuses centrales si sécurisées, on fait appel à ces soldats du feu radioactif lors des arrêts de tranche. Quand des réacteurs sont mis en pause afin de permettre des réparations ou le rechargement en combustible, les petites mains de l'atome arrivent de nulle part !

 

Voilà une belle activité saisonnière et itinérante pour les nouveaux nomades du risque. Si elle leur semble lucrative, elle n'est pas sans risque pour leur santé, mais encore faudrait-il le savoir … Ils sont vingt-neuf mille « sacrifiables » - vingt-deux mille rien que pour EDF – qui, sous-couvert de contrat à durée déterminée (CDD) ou simplement de missions d'intérim, vont là où la maison-mère n'oserait plus mettre ses propres salariés. Quel beau progrès social !

 

Nos forçats du nucléaire se baladent dans la France entière, au gré des commandes de leurs entreprises. On peut affirmer que les innombrables incidents mineurs qui sont répertoriés par l'autorité de sûreté, doivent beaucoup au recours systématique à ces prestataires extérieurs souvent mal formés et peu qualifiés. Quelques agents d'EDF osent s'insurger contre ce recours à des travailleurs qui ne bénéficient ni de leur statut ni de leurs compétences mais se voient souvent interdits de communiquer avec eux …

 

Naturellement, les syndicats EDF exigent que leur société renonce aux travailleurs précaires. Ils réclament leur intégration au sein de l'entreprise. EDF refuse cette proposition naturellement pour des raisons économiques. Le sort de ces sous-travailleurs du risque n'émeut pas les gouvernements qui se font complices d'une forfaiture scandaleuse. Nous sombrons dans des pratiques de servage.

 

Des études sérieuses de la Commissions des Communautés Européennes s'étonnaient que les doses de radioactivité reçues par les travailleurs français du nucléaire soient différentes selon qu'elles étaient mesurées par EDF ou par l'OPRI. Les différences dans ces mesures allaient d'un coefficient un à trois et les plus grands écarts concernaient à chaque fois les agents extérieurs à la maison mère – étonnant non ? -

 

Celui qui entre sur un site nucléaire doit équiper son vêtement d'un film dosimétrique qui atteste de la quantité de radiation absorbée par la personne lors de son séjour en zone hostile. Cette mesure est obligatoire. Les agents EDF sont contrôlés par leur entreprise, les contrôles pour les agents extérieurs subissent une double vérification : EDF et le OPRI. Pour celle-ci, un écart de presque 300 %  des résultats était constaté.

 

Un travailleur du nucléaire ne doit pas absorber une dose de rayonnement supérieure à un seuil fixé par la loi. S'il va au-delà, il ne peut plus travailler sur site nucléaire. Les travailleurs intermittents, afin de ne pas perdre leur mission, retirent parfois leur dosimètre avant de pénétrer en zone périlleuse. EDF n'ignore rien de cette pratique, l'utilisation de personnels extérieurs, sans protection statutaire, la favorisant naturellement.

 

En plus de son film réglementaire, chaque agent, EDF ou extérieur, allant sur zone à risque est muni d'un dosimètre électronique à affichage numérique. Cet appareil permet de connaître instantanément la dosimétrie qu'on appelle " opérationnelle ". Ainsi, chaque site nucléaire est en mesure de connaître précisément la dosimétrie de tous les personnels. Ces appareils ont permis de constater que les agents extérieurs soumis aux plus fortes doses sont les calorifugeurs et les chaudronniers, qui travaillent sur plusieurs réacteurs dans l'année. Curieusement, on peut constater que l'orthographe du nom de ces valeureux travailleurs change d'un site à l'autre. Surprenant non ?

 

La confusion est la règle pour éviter de démontrer clairement que des personnels sont exposés annuellement à des doses qui dépassent les normes fixées. Ceci pour maintenir l'illusion d'une industrie sans risque et totalement sécurisée. Les négligences viennent à la fois des personnels dont le statut précaire favorise la prise de risque et d'EDF qui instrumentalise sans vergogne ce flou artistique et si dangereux.

 

Les principales organisatrices de ces pratiques sont néanmoins les entreprises sous-traitantes qui veulent optimiser leurs travailleurs au maximum, sans égard pour les doses absorbées. 

Lors des stages organisés par EDF pour ces entreprises de service, les travailleurs ne sont jamais avertis des menaces qui pèsent sur leur espérance de vie lorsqu'ils ont à supporter un niveau de radiation plus élévé que la norme. Le discours étant naturellement qu'il n'y a aucun risque. Pourquoi effrayer à l'intérieur quand on ne fait que rassurer les gens de l'extérieur. La même logique est en place, le nucléaire est sans risque !

 

Les prochains démantèlements des vieilles centrales nucléaires provoqueront des expositions encore plus fréquentes pour des personnels qui viendront de simples entreprises du bâtiment. Le risque est grand que le jeu de cache-cache avec les mesures personnelles d'exposition continue encore longtemps dans une entreprise qui relève pourtant du service public. La crise de l'emploi favorise encore plus le silence des travailleurs précaires. Ces pratiques scandaleuses relèvent du crime d'état. C'est une tâche insupportable sur une industrie qui a toujours manipulé le mensonge et la falsification.

 

Nous devons exiger d'un gouvernement qui se prétend socialiste qu'il mette fin à des pratiques féodales inacceptables. Si la filière nucléaire, comme l'affirme le joyeux ministre du redressement national, a un avenir, il doit au moins se faire dans des conditions dignes et sécurisantes pour tous ses travailleurs. Cette hypocrisie est une insulte à la conception que nous sommes encore nombreux a avoir du service public à la française.

 

Solidairement leur.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 16:12

Début 2011, le printemps arabe n’avait pas épargné ces trois dictatures. Dix-huit mois plus tard, comment les régimes du Yémen, de la Jordanie et de Bahreïn ont-ils fait face aux mouvements révolutionnaires qui continuent de remodeler le paysage politique du Moyen-Orient ? Analyse de la situation de trois pays, qui ont connu des évolutions très distinctes.

 

 
© DR

 

En Jordanie, une monarchie privée du soutien des tribus

En cette fin d’été 2012, la crise syrienne déborde de toutes parts, à mesure que plusieurs centaines de milliers de Syriens sont contraints à l’exil au Liban, en Turquie et en Jordanie. Mercredi 29 août, le premier ministre jordanien, Fayez Tarawneh, a annoncé que l'État s'apprêtait à expulser bon nombre de réfugiés syriens, au lendemain de confrontations avec la police anti-émeute dans l'unique camp de réfugiés syriens installé en Jordanie (pays de 6,1 millions d’habitants, dont près de 70 % d’origine palestinienne). Au cours de l'émeute, une vingtaine de policiers et plusieurs Syriens ont été blessés. Selon les statistiques officielles, le nombre de Syriens qui ont fui leur pays a atteint les 180 000. La plupart vivent dans des conditions très précaires, regroupés dans un camp sans eau, électricité, ni moyen de communiquer avec l’extérieur. Cette semaine, plusieurs d’entre eux ont même entamé une grève de la faim pour protester contre « leurs conditions de détention ».

« Dans ces camps, la police est à chaque fois intervenue durement pour réprimer toute contestation, raconte Jallel Al Husseini, spécialiste de la Jordanie à l’Institut français du Proche-Orient (IFPO). C’est un message adressé par la monarchie : il n’est pas question que ces réfugiés demeurent très longtemps en territoire jordanien, qui compte déjà près de 500 000 réfugiés irakiens, sans compter les Palestiniens. »

La nervosité de la monarchie hachémite ne s’explique-t-elle pas également par sa crainte d’une extension de la contestation sur son sol ? De tous les pays de la région, la monarchie est sans doute le régime qui s’est le mieux sorti du mouvement révolutionnaire. Les manifestations du printemps 2011 ont vite été contenues par les services de sécurité, dont la mainmise sur le pays n’a fait que s'accroître au cours de la décennie 2000. « La Jordanie occupe une place centrale au Moyen-Orient : c’est un carrefour, voire un “dépotoir” – c’est du moins ce que l’on dit là-bas – entouré des pays et de populations en crise, explique Jallel Al Husseini. On s’étonne régulièrement dans ces conditions qu’un si petit pays ait pu survivre jusqu’ici. Ce sentiment, très fort en Jordanie, est un facteur important pour expliquer le maintien de la monarchie ces derniers mois. »

Comme la plupart des dirigeants de la région, la monarchie hachémite a tenté de s’engager dans un processus de réformes. Mais le centre de la vie politique continue d’être incarné par le roi (au pouvoir depuis 1999), qui détient le pouvoir exécutif et finance lui-même les politiques qu’il décide à l’aide de sa « cassette » personnelle. C’est aussi le premier opposant à critiquer le gouvernement, qui n’a pourtant qu’une marge de manœuvre très limitée, et une durée de vie rarement supérieure à douze mois. « Le roi a senti le vent tourner au printemps 2011, explique le chercheur Jallel Al Husseini. Il a tenté de mettre en avant un ensemble de mesures pour lutter contre la corruption, et de se donner l’air d’accepter peu à peu l’idée d’une monarchie constitutionnelle réelle. De fait, il y a aujourd’hui plus de séparation entre le législatif, l’exécutif et le pouvoir judiciaire. Ce sont des mesurettes, mais qui ont leur importance. Ce qui est grave pour le régime, c’est la perte de confiance de la population censée être le principal soutien de la monarchie. Le plus problématique pour le roi, c’est la défiance des tribus du gouvernorat du sud, les Transjordaniens d’origine, qui sont pourtant “favorisés” par le régime. »

À cette contestation tribale s’ajoute celle, moins spectaculaire mais tenace, de manifestants en quête d’une réforme de la constitution, du régime … et de la liberté de la presse. Vendredi 3 août à Amman, ils étaient encore un demi-millier à braver ainsi la répression policière, pour partie membres des Frères musulmans. La question de la liberté de la presse en Jordanie a d’ailleurs suscité une mobilisation au-delà des frontières jordaniennes. En août, l’ONG américaine pour la défense des droits d’accès des citoyens à Internet, Electronic frontier foundation, s’est adressée au roi pour lui demander de ne pas censurer l’accès aux sites. Mi-2012, derrière le calme apparent, la pression populaire continue de s'exercer sur la monarchie jordanienne.

Au Yémen, la démocratisation se poursuit, malgré la menace de sécession

Depuis le début de la crise syrienne, revient à intervalles réguliers l’idée d’une sortie de crise « à la yéménite ». Mais qu’est-ce donc que ce scénario yéménite ?


 

« C'est un système qui permet à l’ensemble des acteurs de sortir la tête haute », explique Laurent Bonnefoy, spécialiste du Yémen à l’Institut français du Proche-Orient (IFPO), co-directeur de l'ouvrage Yémen, le tournant révolutionnaire, publié cet été chez Karthala.

Petit retour en arrière : dès le mois de janvier 2011, plusieurs centaines de milliers de Yéménites (le pays compte 25 millions d’habitants) manifestent dans la capitale, Sanaa, et plusieurs autres villes du Yémen, réclament un régime démocratique, la fin de la corruption, de la mainmise sur le pays du congrès général du peuple (CGP) et le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans. Au terme d’une répression féroce et de la médiation du conseil de coopération du Golfe, le président quitte finalement ses fonctions en échange de l’immunité. Seul candidat en lice, l'ancien vice-président Hadi est élu pour un mandat intérimaire de deux ans.

« Ce scénario a été négocié par l’intermédiaire d’acteurs régionaux, mieux perçu qu’une intervention occidentale, juge Laurent Bonnefoy. Il a permis de lancer un nouveau processus politique et institutionnel au Yémen qui, contre toute attente, fonctionne plutôt pas mal, qui avance en tout cas. » Peu d’acteurs misaient pourtant sur une réussite de l’accord signé en novembre 2011. Le calendrier, qui devait aboutir à une élection du nouveau président au mois de février, paraissait intenable. Mais l’ensemble des acteurs a finalement joué le jeu, y compris les révolutionnaires, qui ont préféré ce scénario à la menace d'une guerre civile.

Cet équilibre institutionnel demeure cependant très fragile. Au Yémen, une partie du « camp révolutionnaire » correspond certes à l’image d’une jeunesse mobilisée en faveur d’un processus démocratique. Mais contrairement à la situation tunisienne, l’essentiel de la mobilisation, et de son succès, est venu du soutien des composantes islamistes et tribales. Au Sud-Yémen, ces composantes sont majoritairement favorables à la sécession du pays, et demeurent très critiques vis-à-vis du processus en cours à Sanaa. Un regard également partagé par la rébellion au nord du pays.

Malgré ces contestations, à la fin de l’été 2012, le Yémen est géré par un gouvernement d’union nationale, qui regroupe les principales forces politiques. Comme en Égypte, le salafisme s’est extrait de la clandestinité pour s’insérer dans le jeu politique et concurrencer les Frères musulmans, sans que cela ne parasite toutefois l'effort de réconciliation. Un processus pour le dialogue national a été lancé, sous la forme de pourparlers entre des représentants de la société civile et le gouvernement. L'objectif principal est d'organiser, d'ici 2013, les préparatifs de la nouvelle constitution, et le déroulement des élections générales en 2014.

Reste une inconnue : comment réagiront les derniers alliés de l’ancien président Saleh, quand le gouvernement remettra en cause leurs postes et privilèges ? Dans le cadre de la réforme de l’appareil de sécurité, plusieurs neveux de l’ancien président ont déjà accepté d’être débarqués sans faire de vague. La question majeure entoure le sort du fils aîné d’Abdallah Saleh, Ahmed. Mi-août, des soldats de la garde républicaine qu’il commande ont attaqué à l’arme automatique et aux roquettes antichars le siège du ministère de la défense à Sanaa. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi avait décidé le 7 août de réduire le nombre d’unités sous le commandement du fils aîné de l’ex-président et de celui de son rival, le général dissident Ali Mohsen al-Ahmar, dans le cadre d’une restructuration de l’armée. Le président Hadi a soustrait plusieurs brigades de la garde républicaine du général Ahmed et de la 1re division blindée du général Ahmar, pour les affecter à la garde présidentielle et aux régions militaires centre et sud.

Le processus de réconciliation se heurte également à une crise économique qui ne permet pas au gouvernement de lutter efficacement contre le chômage de masse (35 % de la population) et l’accroissement des inégalités. Un secteur économique également agité par une « révolution parallèle », comme on la nomme au Yémen, qui a pris la forme d’une série de grèves lancées dans les entreprises publiques dans le but de pousser à la démission des cadres proches de l’ancien régime, avec un certain succès, à l’image du renouvellement de la direction de l’entreprise d’aviation civile Yemenia, acquise avec le soutien du nouvel exécutif. « Le nouveau président parvient à donner des gages de sa volonté de faire le ménage et de changer le régime en profondeur, analyse Laurent Bonnefoy, de l'IFPO. Il y a des éléments structurels qui jouent contre lui, mais ce qu’il s’est passé en août devant le ministère de la défense montre que la collusion, c’est bel et bien fini. »

La question de la crise sécuritaire, liée aux attaques des militants d’Al Qaida implantés sur son territoire, participe d'une superposition des conflits qui mine la recomposition politique au Yémen, dans un contexte international très défavorable. « Les partenaires du Yémen, en premier lieu États-Unis et Arabie saoudite, n’ont pas forcément en tête un ordre de priorité en faveur des droits des Yéménites, juge Laurent Bonnefoy. L’obsession de la lutte contre Al Qaida induit quantité d’effets pervers, comme la criminalisation de tout un pan de l’expression politique. La canalisation de l’ensemble de l’aide vers les questions de sécurité maintient le Yémen dans une spirale de violence. Cette lutte, qui se fait au nom de la sécurité de l’Occident, génère très clairement de l’insécurité pour les Yéménites. Un seul chiffre : en dix ans, de 1999 à 2009, moins de 70 personnes ont été tuées dans des attaques liées au mouvement islamiste armé. Depuis 2009, c’est pratiquement le nombre de mort que l’on déplore chaque semaine. Cet état de guerre produit de la frustration et une volonté de revanche qui mine le processus de démocratisation du pays. »

A Bahreïn, une jeunesse déterminée à changer le paysage politique

Au cœur de l’été, la nouvelle est passée complètement inaperçue. Elle dit beaucoup cependant de l’État clos et répressif qu’est devenu Bahreïn après une année et demie de contestation populaire. Jeudi 16 août, un tribunal de Bahreïn a condamné le défenseur des droits de l'homme, Nabil Rajab, à trois ans de prison ferme pour participation à des manifestations non autorisées. Nabil Rajab, qui purge déjà une peine de trois ans de prison pour insulte aux sunnites, était présent à l'énoncé du verdict mais un représentant du Centre des droits de l'homme qu'il préside (lire sous l’onglet « Prolonger» de cet article) a été empêché d'assister à l'audience. La monarchie sunnite semble désormais prête à tout pour contenir une contestation sociale qui a pris une tournure inattendue dans ce petit archipel du Golfe (1,2 million d’habitants), où les partis politiques n’existent pas (on parle à Bahreïn de « sociétés politiques »).

 « Au début de l’année 2011, les révolutions arabes ont pris par surprise toutes les monarchies du Golfe, se souvient Marc Valeri, chercheur à l’université d’Exeter et l’un des rares à avoir effectué plusieurs séjours à Bahreïn en 2011 et 2012. À Bahreïn, la réforme mise en place par le roi après 1999 a vraiment fait long feu, et déçu une large partie de la population, chiites comme sunnites. Lors de sa prise de pouvoir, plusieurs membres de l’opposition, qui n’avaient jamais été proches du roi, étaient prêts à lui faire confiance. Mais les promesses d’ouverture politique ne se sont pas concrétisées. »

En 2006, à la faveur des élections législatives, l’opposition politique légale chiite entre au Parlement. Mais très vite, elle démontre son incapacité à peser sur la scène politique. En 2009, puis 2010, de nombreuses arrestations d’opposants en faveur du boycott des élections répondent aux manifestations contre le blocage du régime. La révolte de 2011 à Bahreïn s’explique dont avant tout par des dynamiques internes. « Dans les premières semaines, comme toutes les monarchies du Golfe, le pouvoir a essayé de calmer la population en distribuant de l’argent, en créant des postes dans le service public, mais cela n’a pas fonctionné du tout, raconte Marc Valeri. Toutes les monarchies sunnites ont eu peur d’un effet de contagion. La répression a donc été très brutale, et l’on ne sait toujours pas d’ailleurs si le roi de Bahreïn a appelé à l’aide celui d’Arabie saoudite, ou si celui-ci a tout simplement imposé ses troupes. Toujours est-il que 1 500 soldats saoudiens et 1 000 émiriens sont entrés à Bahreïn dans la nuit du 13 au 14 mars 2011 pour “nettoyer” le “Rond-point”, fief des manifestants. D’après beaucoup d’opposants bahreïniens, ce sont cependant les forces de l’ordre bahreïniennes qui ont fait le sale boulot, en première ligne. »

Du 15 mars au 1er juin 2011, l’état d’urgence est instauré. C’est l’une des périodes les plus dures, le régime fermant les villages pour faire en sorte que les manifestants ne puissent pas se regrouper. À l’été 2011, un dialogue national est mis en place par le roi, et regroupe tous les acteurs politiques du pays, à l’exclusion des opposants extra-parlementaires. Très vite cependant, l’opposition parlementaire, largement sous-représentée, sort du processus. À l’automne, la répression est à son comble. De novembre à février, entre 30 et 40 manifestants périssent sous les balles des forces de l’ordre. Le roi convoque une commission indépendante composée de cinq juristes internationaux. « Ce qui était intéressant dans leur rapport final, explique Marc Valeri, c’était le fait de mettre le régime devant le fait accompli, en explicitant dans le rapport l'existence de pratiques systématiques assimilables à de la torture, et que ces pratiques n’avaient pu se dérouler sans une organisation par le haut de la hiérarchie de l’État, le ministère de l’intérieur étant explicitement cité. Cela corroborait les affirmations d’Amnesty International, de Human Rights Watch et des organisations de droits de l’homme indépendantes bahreïniennes. De ces ONG, il n’y en a malheureusement plus beaucoup aujourd’hui. »

Aujourd'hui, le site de l’ONG de Nabil Rajab est désormais inaccessible à Bahreïn. Depuis février 2011, 80 personnes ont péri sous la répression des autorités. Dans le même temps, le triptyque qui régnait sur le pays – le roi, sorte de modérateur entre le prince héritier, désireux de libéraliser l’économie et qui discutait à l’occasion avec des membres de l’opposition, et le premier ministre (en place depuis 1971), oncle du roi et partisan d’une ligne dure et haïe par le population – a explosé. En 2012, l’influence du prince héritier a été réduite à néant, rompant ainsi l’ancien équilibre. La fable d’une révolution chiite fomentée par l’Iran au printemps 2011, et à laquelle Bahreïn aurait échappé grâce à l’intervention saoudienne, est désormais très en vogue. « Toutes les réformes, comme celle du marché du travail, sont aujourd’hui arrêtées, explique Marc Valeri. Dans le même temps, le régime est parvenu, par une sorte de prophétie auto-réalisatrice, à diviser le mouvement entre chiites et sunnites, ce qui n’était pas le cas au début du printemps bahreïnien. Il est désormais très difficile pour un sunnite de se rendre dans un village chiite, et vice-versa. Il y a des check-points entre les deux, c’est physiquement et mentalement difficile. Le pays est devenu très fracturé. Dans le même temps, il me semble que nous sommes rentrés dans une nouvelle phase de la conscience politique des jeunes. Beaucoup de jeunes m’ont confié avoir respiré un air nouveau au “rond-point”. Ils ont pris conscience du carcan dans lequel Bahrëin était enfermé depuis dix ans. Eux sont plus radicaux que leurs aînés, et ils demeurent décidés à changer radicalement le paysage politique de leur pays. » 

 


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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 14:42

 

Rue89 -  Tribune 02/09/2012 à 15h30

Quentin Rioual, Normalien en Arts de la scène à l’ENS de Lyon

 

 

En avril 2011, la France, sur instruction du ministère de la Culture et de la Communication, a inscrit la corrida au titre des biens immatériels de son patrimoine. Peu avant, le 13 juillet 2010, une soixantaine de députés de tous horizons déposaient une proposition de loi revoyant l’article « visant à punir les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés, ou tenus en captivité, sans exception ».

La corrida, les artistes et l’opinion publique

Lettre ouverte
En tant que citoyen et normalien en arts de la scène à l’Ecole normale supérieure de Lyon, Quentin Rioual a adressé, fin juillet, une lettre ouverte [PDF] à :
  • la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti ;
  • la ministre de l’Ecologie Delphine Batho ;
  • la garde des Sceaux et ministre de la Justice, Christiane Taubira ;
  • la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem ;
  • la ministre de l’Egalité des territoires Cécile Duflot ;
  • les porte-parole du groupe EELV à l’Assemblée nationale, Barbara Pompili et François de Rugy ;
  • les porte-parole du groupe socialiste, Bruno Le Roux ;
  • les député(e)s socialistes du Rhône.

La corrida a captivé des artistes comme Picasso, Braque, Picabia, Leiris ou Cocteau, dans la première moitié du XXe siècle. Dans la seconde, elle s’est confrontée à des mouvements de défense de l’animal, considérant celui-ci comme un être vivant doué de sensibilité et d’intelligence.

Peu à peu, et parfois spécifiquement contre la corrida, se sont constituées des associations telles que Peta (1981), la Fondation Brigitte Bardot (1986), le Crac Europe (1991), l’Alliance anticorrida (1994) ou 30 Millions d’amis (1995).

Dans « Le Temps, ce grand sculpteur », Marguerite Yourcenar écrivait déjà contre la corrida. Tout comme Jacques Derrida dans « De quoi demain ». Un nombre grandissant d’artistes dits populaires ont pris leur suite.

Aujourd’hui, 66% des Français sont favorables à l’interdiction de la corrida en France. Cette contestation populaire et lettrée se mue en décisions politiques, notamment en Espagne où l’interdiction de la corrida en Catalogne a été votée le 27 juillet 2010. Ces positions n’avouent-elles pas, en effet, que « torturer un taureau pour le plaisir, pour l’amusement, c’est beaucoup plus que de torturer un animal, c’est torturer une conscience » – c’est-à-dire, aussi, l’homme –, selon le mot prêté à Victor Hugo ?

Après Voltaire et Lamartine, les prix Nobel George Bernard Shaw, Albert Einstein et Albert Schweitzer, ou encore Claude Lévi-Strauss, ont défendu l’animal.

La corrida comme danse : la question du consentement

Selon ses adeptes, la corrida relève d’une « danse » entre un homme et un animal. Mais la danse réunit des danseurs sous un engagement qui prend la forme explicite d’un consentement mutuel. Consentir. Danser, c’est donner son accord, s’accorder à.

Le consentement mutuel exclut, en principe comme en droit, le harcèlement. Il délimite l’obligation comme la contrainte. Et ce consentement, l’animal privé de parole ne peut en aucun cas l’exprimer.

Peut-être, alors, n’y a-t-il danse que pour l’homme. L’homme danserait seul. La danse se transforme en un combat, rituel réglé qui n’a que deux issues : la mise à mort de l’animal ou la blessure. Rarement la mort du matador.

A l’étape du leurre (passes de capote permettant d’évaluer le comportement du taureau), suit l’affaiblissement par les piques (lances de 2,60 m de long terminées par une pointe d’acier, la « puya ») enfoncées par les picadores, puis par les trois paires de banderilles (bâtons de 80 cm de long terminés par un harpon de 4 cm de long). Vient enfin la préparation du taureau à la mort par la « faena de muleta », et l’estocade par épée.

La loi réprime la zoophilie en raison de l’impossibilité de prouver le consentement de l’animal. Et la corrida ?


Une corrida à Malaga, en Espagne, le 13 août 2012 (JORGE GUERRERO/AFP)

Des critères de tolérance moralement et juridiquement faibles

L’alinéa 7 de l’article 521-1 du code pénal exempte de la peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende les « courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée », tout comme « les combats de coqs ».

Dans cet article, la « tradition locale ininterrompue » est constituée en élément juridique pour trois principes :

  • un principe culturel : la valeur transmissive de pratiques qui seraient, sinon, perdues ;
  • un principe territorial : la caractère local de la pratique, donc son inscription ciblée dans une région ;
  • un principe temporel : le caractère ininterrompu.

Une tradition locale ininterrompue, exercée sur des êtres considérés comme inférieurs (ou mineurs) sur le plan de la sensibilité et de l’intelligence (car c’est bien de cela qu’il s’agit), permet donc, juridiquement, de tuer ceux-ci. Il s’agit là d’un bel imbroglio juridique et moral et d’importantes contradictions.

Les engagements des écologistes et socialistes dans des associations de défense de la dignité humaine paraissent justifier le changement, maintenant, de cet alinéa, et une nouvelle présentation de la proposition de loi n°2735.

La force et le droit

Les sociétés évoluent, notamment, par la disparition de traditions structurées autour du principe de loi du plus fort qui ne correspondent ainsi plus, comme droit naturel, à l’ensemble législatif d’une société civilisée. :

« Aujourd’hui, on considère comme exagéré de prétendre qu’un des devoirs imposés par l’éthique rationnelle est de respecter ce qui vit, même dans ses formes inférieures. Mais un jour, on s’étonnera qu’il ait fallu autant de temps à l’humanité pour admettre que des déprédations insouciantes causées à ce qui vit sont incompatibles avec l’éthique. »

Soucieuse des implications globales du traitement infligé aux animaux par les humains, Marguerite Yourcenar refusait de circonscrire la violence par force – et non, encore une fois, par droit – ainsi permise :

« Révoltons-nous contre l’ignorance, l’indifférence, la cruauté, qui d’ailleurs ne s’exercent si souvent contre l’homme que parce qu’elles se sont fait la main sur les bêtes.

Rappelons-nous, puisqu’il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu’il y aurait moins d’enfants martyrs s’il y avait moins d’animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n’avions pas pris l’habitude de fourgons où des bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en route vers l’abattoir, moins de gibier humain descendu d’un coup de feu si le goût et l’habitude de tuer n’étaient l’apanage des chasseurs. Et dans l’humble mesure du possible, changeons (c’est-à-dire améliorons s’il se peut) la vie. »

La question de la corrida recouvre la question du rapport de l’homme à l’animal, lui dont j’ai décidé, en tant que végétalien, de ne plus me servir ni comme nourriture, ni comme matière ou objet de test de mes dentifrices, shampooings, savons… Les avancées de la biologie, de l’alimentation et de la cosmétique permettent aujourd’hui de refuser définitivement de les réifier, de les meurtrir, de les tuer.

L’abolition de la corrida serait un geste important – et minimal – adressé contre une pratique mineure qui n’en reste pas moins symbolique de l’oppression d’un être vivant et sensible que l’homme ne devrait pas être, en droit, de mettre à mort. Que ce soit au titre du spectacle – dont je me permets, en tant que jeune chercheur en la matière, de contester le caractère artistico-culturel –, de la continuation de traditions ou de pratiques, ni même au titre d’une histoire qui sera, contre les hommes, écologiquement et intellectuellement redoutable.

 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 14:30

 

 morale 02/09/2012 à 10h10

   Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 


Desmond Tutu avec le chanteur Bono au Cap en 2011 (RODGER BOSCH/AFP)

 

Desmond Tutu est l’un des hommes les plus jubilatoires qu’il m’ait été donné de rencontrer. A 82 ans, cet ancien archevêque anglican sud-africain, prix Nobel de la paix en 1984, a lancé une nouvelle croisade : il veut que Tony Blair et George W. Bush soient poursuivis en justice pour avoir déclenché la guerre d’Irak en 2003.

A l’époque de la lutte contre l’apartheid, lorsque Nelson Mandela était emprisonné à Robben Island, Desmond Tutu était de ceux qui attisaient l’esprit de résistance, un homme d’église et de foi refusant le sort fait aux Noirs de son pays.

A la fin des années 70, on pouvait le voir chaque dimanche à l’église Regina Mundi de Soweto, près de Johannesburg, manier un humour féroce dans ses sermons contre les tenants du racisme institutionnel qu’était l’apartheid. La foule débordait à l’extérieur et repartait galvanisée.

A la fin de l’apartheid, une fois Mandela premier président élu au suffrage universel, Desmond Tutu a présidé la Commission Vérité et Réconciliation, petit miracle humain qui a sans doute évité la vengeance des victimes des crimes du pouvoir blanc.

Le prix Nobel de la paix est venu en 1984 récompenser ce défenseur intraitable des droits de l’homme et de la justice. Il n’a cessé depuis, sauf lorsque sa santé l’en empêchait, de lutter et de s’exprimer dans le monde entier.

« Si des dirigeants peuvent mentir, qui doit dire la vérité ? »

Pour cette raison, je n’ai pas été surpris d’apprendre que, la semaine dernière, Desmond Tutu a refusé de participer à une conférence en Afrique du Sud à laquelle avait été invité l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, en raison du rôle de ce dernier dans la guerre d’Irak. « C’est lui ou moi », a signifié le prix Nobel aux organisateurs, qui ont refusé d’annuler l’invitation lancée à l’homme politique britannique.

 


Capture d’écran de l’article de Desmond Tutu dans The Observer

 

Il s’en explique, dimanche, dans un article publié par l’hebdomadaire The Observer, qui est un réquisitoire contre la décision de Blair et Bush de lancer la guerre d’Irak sur la base d’un mensonge sur les armes de destruction massive qu’aurait possédées Saddam Hussein, et plus généralement contre l’hypocrisie occidentale.

Desmond Tutu, qui n’est pas un révolutionnaire mais un homme de convictions qui en a trop vu, écrit dès la première phrase de son article :

« La décision immorale des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne d’envahir l’Irak en 2003, basée sur le mensonge selon lequel ce pays possédait des armes de destruction massive, a déstabilisé et polarisé le monde plus qu’aucun autre conflit dans l’histoire. »

Il ajoute :

« Si des dirigeants peuvent mentir, qui doit dire la vérité ? »

Desmond Tutu raconte qu’il a appelé Condoleezza Rice, la conseillère de George Bush pour la sécurité, quelques jours avant le déclenchement de la guerre, en 2003, pour lui demander qu’on laisse plus de temps aux inspecteurs chargés de trouver les armes de destruction massive irakiennes. Elle a refusé en disant que la situation était « trop dangereuse ».

« Selon quel critère devons nous décider que Robert Mugabe [le Président du Zimbabwe, ndlr] doit être traduit devant la justice internationale, mais que Tony Blair doit participer au circuit des conférences, que Ben Laden doit être assassiné, mais que l’Irak doit être envahi, non pas parce qu’il possède des armes de destruction massive, comme Blair, le premier supporter de Bush, a fini par l’admettre, mais pour se débarrasser de Saddam Hussein ? »

« Leadership et morale sont indivisibles »

L’ancien archevêque s’adresse à Tony Blair, fraichement converti au catholicisme et lui donne une leçon :

« Leadership et morale sont indivisibles. La question n’est pas de savoir si Saddam Hussein était bon ou mauvais, ou combien de personnes il a tuées. Je pense que Bush et Blair n’auraient jamais dû descendre à son niveau d’immoralité.

Si on juge acceptable que des décisions soient prises sur la base d’un mensonge, sans même le reconnaître ou s’excuser une fois qu’on a été découvert, que pouvons-nous enseigner à nos enfants ? »

Ce discours de Desmond Tutu s’adresse à Tony Blair mais a une portée universelle. Le prélat sud-africain, qui fait partie du groupe des Elders, ces anciens dirigeants à la retraite qui tentent de contribuer à des solutions pacifiques aux problèmes de la planète, s’adresse en fait au monde entier.

 

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato, Daydee
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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 14:19

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 02.09.2012 à 08h42 • Mis à jour le 02.09.2012 à 10h10

 
 
Des pilules de thalidomide, qui a entraîné dans les années 1960 la naissance dans le monde de quelque 10 000 enfants porteurs de malformations des membres et du tube digestif.

Les premières excuses du fabricant allemand de la Thalidomide aux milliers d'enfants victimes de ce médicament, 50 ans après les premiers cas de malformations, ont provoqué, samedi 1er septembre, une vague d'émotion suscitant l'effroi dans les pays touchés par le désastre pharmaceutique.

Vendredi, le directeur exécutif de Grunenthal, Harald Stock, a déclaré que son entreprise était "vraiment désolée" pour son silence envers les victimes de la thalidomide, qui était vendue aux femmes enceintes pour soigner les nausées dans les années 1950 et au début des années 1960. "Nous demandons que vous considériez notre silence comme un signe du choc que votre destin nous a causé", a dit le dirigeant.

 10 000 ENFANTS MALFORMÉS

Le directeur qui s'exprimait dans une salle municipale de Stolberg dans l'ouest de l'Allemagne dévoilait à cette occasion un mémorial en hommage aux victimes dont certaines étaient présentes. Une petite sculpture de bronze une fillette sans bras aux jambes malformées assise sur une chaise devait symboliser les 10 000 enfants au moins nés avec des déformations – parfois une absence de certains membres – après que leur mère eut pris ce médicament qui fut vendu dans près de 50 pays avant d'être retirée du marché en 1961.

"Nous avons appris à quel point il est important d'ouvrir un dialogue ouvert avec ceux et celles qui ont été affectés et de leur parler, de les écouter", a déclaré le dirigeant, assurant que Grunenthal entreprenait des démarches pour aider les victimes du médicament.

Ce discours a été jugé déplacé par certaines des associations de victimes, qui avaient été recensées principalement en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Japon, au Canada et en Australie. Freddie Astbury, consultant en chef de l'association britannique Thalidomide Agency UK, aurait préféré que la firme accompagne "ses paroles d'un investissement financier" plutôt qu'exprimer un simple regret.

 EXCUSES "PATHÉTIQUES" ET "INSULTANTES"

En Australie, des avocats de survivants ont qualifié de "pathétiques" et "insultantes" les excuses du fabricant pharmaceutique. Dans un communiqué, les avocats de la survivante australienne Lynette Rowe qui a porté son histoire devant les tribunaux ont fustigé le mea culpa de Grunenthal. "Ces excuses sont trop faibles, trop tardives, et pleine d'hypocrisie", ont réagi les avocats de Lynette Rowe, née sans bras et sans jambes.

Ils ont rappelé que "pendant 50 ans Grunenthal était impliqué dans une stratégie d'entreprise calculée pour se mettre à l'abri des conséquences morales, juridiques et financières conséquence de la négligence de ses décisions dans les années 1950 et 1960. Selon eux, "mettre le long silence de l'entreprise sur le compte d'un choc (...) est un non-sens".

En Allemagne, l'Association des victimes du "Contergan", appelation de la Thalidomide dans ce pays, a elle jugé le discours de Grunenthal insuffisant. "Ils ont exprimé des regrets, mais ne se sont pas excusés pour la mise sur le marché de ce médicament qui a été administré à des femmes en l'absence de tests", a déclaré Ilonka Stebritz. "Nous attendons des actes et si des actes ne suivent pas, il ne restera de ces excuses qu'une coquille vide et une opération de communication", a-t-elle ajouté.

 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 14:10

 

Le Monde.fr avec AFP | 02.09.2012 à 08h49 • Mis à jour le 02.09.2012 à 16h17

 
 
De jeunes Pakistanaises musulmanes passent devant la maison de Rimsha, la jeune fille chrétienne accusée d'avoir brûlé des versets du Coran.

La police pakistanaise a écroué ce week-end l'imam à l'origine de la plainte contre Rimsha, cette chrétienne accusée d'avoir profané le Coran. Il est soupçonné d'avoir fabriqué des pièces à conviction, un rebondissement spectaculaire dans cette affaire qui soulève les passions jusqu'en Occident.

Rimsha, une adolescente illettrée âgée d'environ 14 ans, qui habite le quartier pauvre de Mehrabad, à la périphérie d'Islamabad, est écrouée depuis plus de deux semaines pour avoir, selon des voisins, brûlé des versets du Coran, un crime passible de la prison à vie au Pakistan.

Le 16 août, un voisin s'était rendu chez l'imam de la mosquée du quartier pour lui dire que l'adolescente venait de brûler sous ses yeux dans un terrain vague, de nombreuses feuilles de papier, y compris des versets du Coran en arabe. L'imam de la mosquée avait alors mobilisé ses fidèles et fait pression sur la police pour qu'elle arrête la jeune chrétienne. L'affaire avait aussitôt fait la une des journaux au Pakistan et émue de nombreux pays comme les Etats-Unis, la France et le Vatican.
 

Lire :  Rimsha, handicapée mentale, risque la peine de mort pour blasphème au Pakistan

"IL AVAIT AJOUTÉ DES PAGES DU CORAN AUX FEUILLES BRÛLÉES"

Or, de nouveaux témoignages, suggèrent la piste d'un coup monté par l'imam afin d'incriminer l'adolescente. "L'imam Hafiz Mohammed Khalid Chishti a été arrêté, après que son assistant, Maulvi Zubair, et deux autres personnes eurent affirmé devant la justice qu'il avait ajouté des pages du Coran aux feuilles brûlées qu'un témoin lui avait rapporté", a déclaré à l'AFP un enquêteur de la police, Munir Hussain Jaffri.

L'imam Hafiz Mohammed Khalid Chishti, écroué dimanche 2 septembre au Pakistan.

L'assistant et les témoins ont prié l'imam de ne pas fabriquer de fausses preuves contre Rimsha, selon la police. "Mais l'imam Chishti a répondu : 'il s'agit de la seule façon d'expulser les chrétiens de ce quartier'", selon l'enquêteur Munir Hussain Jaffri. "En plaçant des pages du texte sacré sur des cendres, il a profané le Coran et a donc aussi été accusé de blasphème", a précisé le policier.

DIFFÉRENDS CULTURELS ET FONCIERS

Les relations entre chrétiens et musulmans s'étaient dégradées au cours des derniers mois dans le quartier populaire de Mehrabad sur fonds de différends culturels et fonciers. Des musulmans reprochaient aux chrétiens de jouer de la musique, qui était entendue dans le quartier parfois au moment de la prière musulmane, et souhaitaient reprendre les terrains qu'ils occupaient, selon des témoins.

Un tribunal d'Islamabad a ordonné dimanche la détention préventive pour deux semaines de M. Chishti lors d'une audience sous haute surveillance policière. Les charges de fabrication de faux et de blasphème visent à "saboter" notre dossier contre Rimsha, a déclaré l'avocat de l'accusateur, Rao Abdur Raheem à la sortie du tribunal, accusant aussi les autorités d'avoir elle-même scénarisé cette nouvelle version des faits. Un audience est prévue lundi sur la demande de libération conditionnelle de la jeune Rimsha.

Me Rao Abdur Raheem est un défenseur farouche de la loi sur le blasphème et même un supporter de Mumtaz Qadri, meurtrier du gouverneur de la province du Pendjab, Salman Taseer, qui avait appelé à réformer ce texte controversé.

LOI SUR LE BLASPHÈME

Au Pakistan, insulter le prophète Mahomet est passible de la peine de mort, et brûler un verset du Coran de la prison à vie, selon la loi sur le blasphème. Soutenue par les islamistes radicaux mais contestée par les libéraux, cette loi est devenue un sujet explosif et le gouvernement s'est gardé de la modifier malgré les pressions de la communauté internationale en faveur d'une réforme.

Fait étonnant, le Conseil des oulémas du Pakistan, un organisme représentant des dizaines d'associations musulmanes, dont certaines radicales, avait demandé une enquête "impartiale et approfondie" dans l'affaire Rimsha et des "mesures strictes" contre les accusateurs s'il s'agissait de fausses allégations. L'appel des oulémas doublé de l'arrestation de l'imam Chishti semblent traduire la volonté d'apaisement des autorités dans cette affaire hyper-sensible au Pakistan, pays majoritairement musulman de 180 millions d'habitants où vit aussi une minorité chrétienne réduite souvent aux tâches ingrates.

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