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Lundi 03 Septembre 2012
Les Indignés ont décidé d'être candidats aux élections municipales de 2014. Entretien avec leur tête de liste: Laura Thieblemont-Koutani.
Laura Thieblemont-Koutani, 49ans, est assistante sociale pour l'Aide sociale à l'enfance. Militante de la première heure, elle a participé et créé plusieurs collectifs amiénois. Aujourd'hui, elle souhaite se présenter aux élections municipales de mars2014 avec les Indignés, des militants pacifiques qui manifestent régulièrement depuis mai2011. Leur liste portera le nom d'Amiens l'Indignée.
Est-ce la première fois que vous vous présentez à des élections ?
Non, j'ai déjà appartenu à la liste Amiens dynamique et solidaire. C'était en 2001. Je m'étais présentée de façon indépendante et libre. C'est aussi ce nous faisons aujourd'hui avec les Indignés.
Vous n'allez pas vous associer à d'autres partis ?
Certainement pas, les Indignés n'appartiennent à aucune mouvance politique. Nous sommes libres, sans étiquette. Nous sommes tous plus ou moins syndiqués mais c'est individuel, cela n'entre pas en ligne de compte chez les Indignés. Nous sommes tous des militants actifs mais pour beaucoup, nous sommes des déçus des partis politiques.
La vocation des indignés de France et de Navarre n'est-elle pas plutôt de faire réagir la population en manifestant pacifiquement, pas vraiment de participer à des élections ?
C'est vrai, mais nous nous rendons compte que pour avoir de la visibilité et pour faire avancer les choses, il nous faut une tribune. Si on veut vraiment aider les gens, cette démarche est nécessaire.
Connaissez-vous d'autres groupes d'Indignés ayant décidé d'entrer en campagne ?
Pas pour le moment. Mais je sais qu'en Grèce, ils (Ndlr : les Indignés grecques) politisent énormément leurs débats. La situation de leur pays les force à le faire.
Dans quels domaines, espérez-vous «faire avancer les choses » ?
Il y a la question de la sécurité. Nous ne comprenons pas cette répression, la mise en place de cette Zone de sécurité prioritaire (Ndlr : à Amiens-Nord) et cette politique qui veut toujours être dans la confrontation. Qu'on arrête avec le sécuritaire et qu'on aille dialoguer avec les gens, les laissés pour compte. Nous souhaitons également à Amiens une vraie démocratie où l'on demande aux gens ce qu'ils pensent de tel ou tel projet et où l'on prend en compte leur avis.
Le mouvement amiénois des Indignés ne grossit pas vraiment. Vous êtes toujours une quinzaine à manifester. Cela ne vous décourage pas ?
Pas du tout. Récemment, nous avons organisé un pique-nique. Une quarantaine de sympathisants étaient présents. Cela nous a redonné du courage.
Quarante sympathisants: n'est-ce pas trop peu pour se lancer dans une campagne municipale ?
Nous savons que beaucoup ne se manifestent pas. Nous sommes certains par exemple que de nombreux d'étudiants sont prêts à nous suivre. En campagne, les choses sont différentes.
Quel est l'agenda des Indignés en attendant les élections municipales de mars 2014 ?
Nous allons continuer à manifester le samedi après-midi en centre-ville. Nous allons également réaliser deux actions un peu plus symboliques mais pour l'instant nous ne pouvons pas vous en dire plus.
Propos recueillis par JEANNE DEMILLY
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