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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 18:05

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Bouygues Telecom menacé d'un plan social massif

|  Par martine orange

 

 

 

L’opérateur prévoit un grand plan de simplification et de réduction des coûts, après son échec sur SFR. Des centaines d’emplois sont menacés.

C’est la première conséquence de l’échec du rachat de SFR. Bouygues Telecom s’apprête à s’engager dans une cure massive d’austérité et de réduction d’emploi. Selon le Figaro l’opérateur de téléphone pourrait supprimer entre 1.500 et 2.000 emplois, soit 23% de ses effectifs dans les prochains mois.

« Ces chiffres ne sont pas officiels. J’attends d’en savoir plus. Un comité extraordinaire est prévu le 15 mai . Mais à ce stade, on peut dire que la direction ne nous a donné aucun message rassurant quand nous avons évoqué la question des emplois » dit Azzar Ahbad, délégué central CFDT de Bouygues Telecom.

Le plan définitif de repositionnement de Bouygues Telecom devrait être présenté vers la mi-juin. Mais les premières indications ne portent guère à l’optimisme, selon les syndicats. Un premier comité exceptionnel s’est tenu le 17 avril chez l’opérateur, quelques jours après l’officialisation du rachat de SFR par Numericable. Voyant ses espoirs de consolidation du marché de la téléphonie mobile définitivement enterrée, la direction de Bouygues Telecom n’avait pas caché alors la nécessité de s’adapter à son environnement de guerre des prix. La société a vu son chiffre d’affaires diminuer de 26 % en deux ans, depuis l’arrivée de Free sur le marché. Alors qu’elle versait régulièrement entre 300 et 450 millions d’euros de dividendes à sa maison mère, le groupe Bouygues, depuis des années, elle ne distribue plus rien : son résultat est nul ou déficitaire depuis 2012.

Lors du premier comité exceptionnel, Bouygues Telecom a évoqué d’importantes réductions de coûts et un plan de simplification de toute son activité. L’opérateur qui propose une centaine d’offres à ses clients pourrait ramener ses offres à une petite dizaine voire moins, le tout sur fond de grande agressivité commerciale afin de gagner de nouveaux clients. Bouygues Telecom compte 11,1 millions d’abonnés et se place au troisième rang derrière Orange et SFR. Cette base d’abonnés est insuffisante pour amortir des coûts fixes importants, notamment liés au déploiement du réseau 4G.

Lorsque les syndicats ont demandé quelles seraient les conséquences sur l’emploi de ce plan de simplification, ils n’ont obtenu aucune réponse. Mais, en interne, le chiffre de 1500 à 2000 suppressions d’emploi a commencé à circuler.

Bouygues Telecom est le deuxième employeur dans la téléphonie mobile, derrière Orange, avec 9.000 salariés. Depuis l’arrivée de Free, il a déjà supprimé 540 emplois sur la base de départs volontaires. Des plans d’externalisation ont aussi été mis en œuvre. Le groupe semble déterminé à aller beaucoup plus loin. Des rumeurs font aussi état de cession, comme celle de l’activité Bouygues Telecom Entreprise. « On avait des milliards pour acheter SFR, pourquoi ne pas en utiliser une partie pour se développer, rechercher un autre modèle », remarque Azzar Ahbad.

A la suite de l’attribution de la quatrième licence à Free, un professeur d’économie de l’université Panthéon-Assas, Bruno Deffains, avait chiffré la destruction d’emploi liée à l’arrivée de cette nouvelle concurrence à 70.000 emplois. Cela lui avait valu une plainte pour dénigrement de la part de Free, et même à la saisie de ses ordinateurs par la police, Free le soupçonnant de travailler pour Bouygues. Free a depuis renoncé à sa plainte. L’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) estimait, elle, que l’attribution d’une quatrième licence allait relancer la concurrence et soutenir l'emploi.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 17:55

 

Source : www.mediapart.fr

 

L'argent sale continue d'affluer en Suisse

|  Par Agathe Duparc

 

 

 

Sur le papier, le dispositif antiblanchiment helvétique est l’un des plus sophistiqués. Dans les faits, les banquiers continuent à accepter les capitaux sales, en particulier les fonds des “PEP” (personnes exposées politiquement). Berne vient de publier ses chiffres sur le recyclage d'argent.

Genève, de notre correspondante. Depuis maintenant deux décennies, les autorités helvétiques le disent et le répètent à toute occasion : la Suisse, qui fut jusqu’à la fin des années 1990 le paradis des recycleurs d’argent sale, dispose désormais d’une des législations les plus performantes au monde. La place financière, qui gère 2 778 milliards de francs suisses – dont plus du tiers des avoirs privés dans le monde – se serait ainsi parfaitement adaptée à un dispositif antiblanchiment qui repose sur « l’autorégulation » et ses banquiers n’auraient à recevoir de leçons de personne. Avec cette réserve de taille : le périmètre de la lutte contre le blanchiment y est moins vaste que dans d’autres pays, puisqu’en droit suisse, la fraude fiscale ne figure toujours pas parmi les infractions préalables au blanchiment (trafic de drogue, corruption, escroquerie, etc.). Berne s’est engagée à combler rapidement cette lacune sous la pression du Groupe d’action financière (GAFI)

Jeudi 8 mai, le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS ou “Money Laundering Reporting Office Switzerland”), la petite cellule nationale de renseignement financier, équivalent de Tracfin en France, a publié son rapport annuel (voir ici). Il en ressort un tableau pour le moins contrasté.

 

 
© RTS

Entrée en vigueur en 1998, puis complétée à plusieurs reprises, la loi sur le blanchiment (LBA) met au cœur du système les intermédiaires financiers : banquiers, gérants de fortune, assureurs et avocats. C’est à eux que revient la responsabilité de tirer la sonnette d’alarme devant les transactions suspectes. En cas de « soupçon fondé » de blanchiment, ils ont l’obligation d’adresser au MROS leurs déclarations. Ne pas s’y soumettre les expose à une peine de prison d’un an maximum et à une amende. Mais subtile distinction : en cas de « soupçon simple » – s’appuyant sur une probabilité, un doute, voire un malaise –, l’obligation de transmission disparaît, remplacée par le « droit » de communiquer, et donc de ne pas communiquer. Autant dire que la marge de manœuvre est large.

En 2013, le MROS a ainsi reçu 1 411 communications (contre 1 585 en 2012) qui portaient sur une somme totale de 2,978 milliards de francs (3,1 milliards en 2012). Soit environ 0,1 % des fonds gérés par la place financière suisse. Ces chiffres sont bien maigres si on les compare à ceux de Tracfin. En 2012, la cellule de renseignement financier français, qui dispose d’un système de signalement volontaire presque identique, a reçu 26 011 déclarations, dont 24 264 émanant des professionnels du secteur financier.

Les Suisses ont toujours fait valoir l’excellence de leur système en soulignant que sur les communications reçues par le MROS, entre 80 et 90 % sont transmises aux autorités de poursuites pénales et qu’en moyenne 8 % des cas aboutissent à un jugement. La preuve, selon Stiliano Ordolli, le chef du MROS, que les « intermédiaires financiers transmettent des informations de qualité ». « Ils font partie du dispositif : ils doivent non seulement détecter les cas de blanchiment, mais aussi faire une première analyse et servir ainsi de premier filtre avant de venir au MROS », explique-t-il à Mediapart.

Tracfin, qui reçoit environ 100 à 150 communications par jour ouvrable, a manifestement plus de mal à mener à bout tous les dossiers. En 2012, sur le total des déclarations de soupçons, le taux de transmission à la justice et à différentes administrations concernées a été de 4,5 %. D’autres pays, comme les États-Unis et le Canada, ont opté pour le signalement systématique et non étayé de toutes les opérations financières qui dépassent 10 000 dollars. Ce qui aboutit à une avalanche de données. Dans son rapport 2012, le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) fait état de 18,5 millions de déclarations financières reçues, dont 796 « communications de renseignements soupçonnés d’être pertinents dans le cadre d’enquêtes sur le blanchiment d’argent ». 


© Reuters

Outre cette “efficacité helvétique”, les banquiers suisses se présentent souvent comme les pionniers en Europe en matière de la due diligence (obligation de vigilance) et les champions du principe de know your customer (connaître la véritable identité du client), toujours prêts à fustiger le retard de certains pays européens, Royaume-Uni en tête.

La loi contre le blanchiment (LBA), entrée en vigueur en 1998, à la suite de retentissants scandales (affaire Marcos, affaire Sani Abacha...) énonce une longue série d’obligations en cas d’ouverture d’un compte : vérification de l’identité du co-contractant ; identification de l’ayant droit économique (le bénéficiaire final du compte) ; renouvellement des vérifications si des doutes surviennent ; obligation de clarification de l’arrière-plan économique et du but d’une transaction si elle semble « inhabituelle » ; obligation de conserver la documentation bancaire jusqu’à dix ans après la cessation de la relation d’affaires ; obligation d’informer le MROS quand « une négociation visant à établir une relation d’affaires » est rompue en raison de soupçons fondés quant à l’origine illicite de l’argent, etc.

Toutes ces dispositions sont régulièrement précisées et complétées par des circulaires et ordonnances de la FINMA (l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers) ou des codes de déontologie édictés par des organismes d’autorégulation (OAR) comme l’Association suisse des banquiers (ASB). 

Une cellule de renseignement aux faibles moyens

Le MROS, petite cellule de renseignement, est ainsi devenu le principal interlocuteur des banquiers. Elle dispose de moyens plutôt modestes puisqu'elle ne compte que douze analystes, dont cinq engagés depuis janvier dernier, qui n’ont pas de compétence policière. Ils sont contraints de travailler avec une extrême célérité, à partir de différentes bases de données et des renseignements obtenus auprès de leurs homologues étrangers.

En cas de communication s'appuyant sur un soupçon fondé de blanchiment (soit deux tiers des cas), les fonds sont bloqués pendant cinq jours maximum. Dans ce laps de temps, le MROS doit décider s'il faut ou non transmettre la “communication” aux autorités de poursuites pénales. Mission impossible ? « C’est effectivement très difficile », répond son chef Stiliano Ordolli. « Si l’on veut renforcer les capacités d’analyse du MROS, il faut supprimer ou allonger ce délai de cinq jours. Un projet est en cours pour cela », plaide-t-il. Ce docteur en droit, ancien du service compliance (conformité) de la Banque cantonale de Genève, croit aux vertus de l’autorégulation. Il est en contact quotidien avec les intermédiaires financiers et sillonne la Suisse pour enseigner la bonne parole en donnant des conférences et des cours de remise à niveau auxquels sont astreints les professionnels de la finance.

 

Stiliano Ordolli estime que le dispositif permet aux banquiers d’avoir « une action préventive en matière de blanchiment », ce qui explique le faible nombre de communications reçues par le MROS. Nombreux sont les intermédiaires financiers qui estiment que les exigences de LBA ont en tout cas considérablement alourdi leurs tâches, tel Gaudéric Massot, gérant de fortune indépendant à Genève. Il explique que « depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le blanchiment, on demande aux intermédiaires financiers d’être à la fois des juges d’instruction et des inspecteurs d’une brigade financière ».

À l’automne dernier, interrogé par Mediapart, le banquier Nicolas Pictet, associé de la grande banque privée genevoise du même nom, estimait que la Suisse avait « quelques longueurs d’avance » en matière d’identification de l’ayant droit économique d’un compte bancaire. Et qu’une fois mis en place l’échange automatique d’informations fiscales (le standard de l’OCDE auquel Berne vient de se rallier après plusieurs années de farouche résistance), les banquiers suisses pourraient mettre en avant leur savoir-faire. « Nous pensons avoir quelques enseignements à apporter, même à de grands pays. Comment voulez-vous échanger de l’information avec un fisc du pays d’un client s’il est caché derrière une société de domicile ? Le principe même de l’échange automatique serait alors tué dans l’œuf. »

Mais en dépit du dispositif antiblanchiment sans cesse huilé et peaufiné, les fonds d’origine douteuse ou criminelle continuent manifestement à affluer en Suisse, comme en témoigne la constance avec laquelle les affaires de blanchiment sont découvertes. La liste est longue, et concerne en particulier les fonds des “PEP” (personnes exposées politiquement), toujours accueillies à bras ouverts. Accepter les avoirs d’un président en exercice, de sa famille ou ceux de hauts fonctionnaires n’est pas interdit, mais le banquier doit alors redoubler de prudence. De multiples règles ont été émises. Une abondante littérature existe sur la question, à commencer par les recommandations qu'a formulées l’Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) dans le cadre d’une ordonnance sur le blanchiment (voir ici).

Mais dans les faits, les choses sont un peu différentes. Lors du Printemps arabe, après les sanctions édictées par Berne, près d’un milliard de francs suisses d’avoirs illicites ont été bloqués dans les coffres helvétiques : 60 millions pour le clan Ben Ali (Tunisie), 700 millions pour celui d’Hosni Moubarak (Égypte), 100 millions pour la Libye et 100 millions pour la Syrie. Début 2011, le Conseil fédéral (gouvernement) chargeait la FINMA de déterminer si le dispositif destiné à empêcher l’agent illicite des PEP d’affluer en Suisse avait fonctionné.

En mars 2011, la FINMA, sortant de son silence habituel, décidait d’engager des « vérifications » auprès d’une douzaine d’établissements soupçonnés d’avoir failli à leurs obligations de surveillance accrue. « Si aucune communication n’a été faite auprès du Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS) avant la publication des ordonnances sur les sanctions, cela ne signifie pas automatiquement qu’il y a violation des prescriptions en matière de blanchiment d’argent. Cette question doit être clarifiée au cas par cas », indiquait-elle.

En novembre 2011, un rapport concluait que les intermédiaires financiers avaient en majorité respecté leurs devoirs de diligence (voir ici). Comme l’a révélé la Radio Télévision Suisse (RTS), seuls trois établissements ont finalement été épinglés – Union bancaire privée (UBP), EFG et HSBC Private Banking à Genève – pour avoir géré les fonds douteux du clan du président déchu Ben Ali.

La FINMA leur a reproché « d’avoir gravement enfreint le droit de la surveillance », sans cependant leur infliger la moindre amende, mis à part le remboursement des frais de procédure. En avril 2013, HSBC écopait de la sanction la plus “sévère” : l’interdiction pendant trois ans d’ouvrir des comptes pour des PEP, et la mise à plat de ses processus internes de surveillance avec un réviseur externe. Plus de 400 millions de francs suisses appartenant à des proches de Ben Ali, dont son beau-frère, Belhassem Trabelsi, avaient transité dans cet établissement.

Les “PEP” toujours les bienvenus en Suisse

« Ce qui importe, c’est la réputation de la Suisse et de faire savoir que l'argent volé n'a pas sa place en Suisse », déclarait au printemps 2012 l’ambassadeur Valentin Zellweger, responsable au département fédéral des Affaires étrangères de la question de la restitution des avoirs de potentats.

Face aux fortunes mal acquises des dictateurs, potentats et chefs d’État corrompus, la pratique des banquiers helvétiques est immuable : « Accepter les fonds, puis en cas de changement de régime, tenter de gérer au mieux la crise qui peut en découler. La leçon, c’est que quand les intermédiaires financiers ne jouent pas le jeu, ils n’ont pas grand-chose à perdre », explique Nicolas Giannakopoulos, directeur de l’Observatoire du crime organisé, basé à Genève. 

Sur son site internet, l’Association suisse des banquiers (ASB) écrit ainsi que « les problèmes ne surgissent qu’à partir du moment où, à la suite d'événements politiques, ces PEP deviennent, aux yeux du gouvernement suisse et parfois aussi aux yeux d’organisations et comités internationaux, des persona non grata ». Avant, difficile de faire la fine bouche : « Aucun banquier ne peut se permettre de refuser les fonds d’un PEP, même s'il a des doutes sur leur origine. Car sinon l’argent va ailleurs. La concurrence est rude ! », remarque Nicolas Giannakopoulos. Et tant qu’un régime corrompu est en place, « impossible d’imaginer qu’en cas de dénonciation au MROS et de blocage des fonds, la justice suisse puisse s’adresser au pays concerné pour prouver l’origine criminelle des fonds », précise-t-il.

 

Gulnara Karimova 
Gulnara Karimova © Reuters

Après avoir été entourée d’une ribambelle d’avocats et de banquiers prêts à lui passer tous ses caprices, Gulnara Karimova, déchue par son propre père le dictateur ouzbek Islam Karimov, subit maintenant les foudres de la justice suisse. À la mi-mars, le ministère public de la confédération a annoncé qu’elle était directement visée dans une enquête pour blanchiment d’argent en rapport avec des pots-de-vin liés au marché des télécommunications en Ouzbékistan. Quelque 800 millions de francs suisses ont été bloqués.

Le 6 mai dernier, le même MPC disait avoir gelé 170 millions de francs (140 millions d'euros) appartenant au clan du président déchu ukrainien Viktor Ianoukovitch. Cinq procédures ont été ouvertes pour soupçons de blanchiment, en particulier contre le fils Ianoukovitch dont la société Mako Trading a pignon sur rue à Genève. Mais pas question de s’attaquer aux avoirs russes. Berne n’a pas repris les sanctions édictées par l’Union européenne, et encore moins celles des États-Unis qui visent le cercle étroit de Vladimir Poutine. Certains proches du président russe, comme Guennadi Timtchenko qui habite Cologny – la banlieue chic de Genève –, ont depuis longtemps pris leurs quartiers sur les bords du Léman. Pour le moment intouchables...

La Suisse continue en tout cas à faire bonne figure en matière de standards internationaux contre le blanchiment d’argent. Elle entend suivre toutes les recommandations du GAFI, dont les plus récentes datent de février 2012. En décembre dernier, le Conseil fédéral a transmis au parlement un message pour l’introduction de sept modifications (voir ici et ) dans la législation. Elles devront s’appliquer avant le nouvel examen de la Suisse devant le GAFI en 2015.

En Suisse, ni les notaires, ni les agents immobiliers ne sont assujettis à la loi sur le blanchiment d’argent (LBA). Le secteur de l’immobilier échappe ainsi à tout contrôle, si ce n’est celui des banques qui sont censées assumer leur travail de vérification des fonds lors d’une transaction. Le paiement en liquide est encore possible.

En décembre 2009, Dinara Kulibayeva, l’une des filles du président-dictateur kazakh Noursoultan Nazarbaïev, s’est offert une villa de plus de 74 millions de francs suisses près de Genève. Le prix manifestement gonflé de cette vente avait frappé les esprits. Diverses interventions parlementaires à Berne s’en étaient suivies. En mai 2013, la police fédérale a publié un rapport sur le blanchiment dans le marché de l’immobilier (voir ici). Un projet prévoit que toute transaction de plus de 100 000 francs suisses passe désormais par un intermédiaire financier soumis à la LBA, et ne puisse plus se faire en liquide.

Autre mesure : la Suisse s’est engagée à mettre fin à la totale opacité des sociétés non cotées, qui émettent des actions aux porteurs et permettent encore de dissimuler les ayants droit économiques.

Enfin, dernier gros chantier aux conséquences imprévisibles pour les banquiers : l’inscription dans la législation helvétique du blanchiment de fraude fiscale. Le Conseil des États (chambre haute du Parlement) a approuvé à la mi-mars l’essentiel des propositions du Conseil fédéral sur ce dossier brûlant. Si le texte est adopté par le conseil national (la chambre basse), les intermédiaires financiers se retrouveront bientôt dans une position délicate : ils seront contraints d’exercer leur devoir de diligence pour débusquer les fraudeurs du fisc, qui en plaçant leurs fonds en Suisse seront désormais coupables de blanchiment. En cas de soupçon fondé, ils devront communiquer le cas au MROS. Mais ne seront concernées que les infractions fiscales graves commises au moyen de faux documents et dépassant 300 000 francs suisses par période fiscale. Et la nouvelle norme ne sera pas rétroactive.

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 17:13

 

Source : www.mediapart.fr

 

Quand les banquiers infiltrent les sommets de l’Etat

|  Par Laurent Mauduit

 

 

 

Nicolas Namias, ancien du groupe BPCE et ex-conseiller de Jean-Marc Ayrault à Matignon pour le financement de l’économie, va être nommé directeur de la stratégie de la banque d’investissement Natixis. Avec d'autres, ce pantouflage en dit long sur la stratégie d'infiltration du monde de la finance.

Nicolas Namias, ex-conseiller de Jean-Marc Ayrault pour le financement de l’économie, à Matignon, va être nommé directeur de la stratégie de la banque d’investissement Natixis, filiale du groupe BPCE. Révélée par Les Échos, l’information est loin d’être anecdotique. Au contraire, elle prend valeur de symbole : alors que François Hollande avait promis de faire de la finance son ennemie mais a finalement pactisé avec elle, ce pantouflage révèle la totale porosité qui existe entre le monde de la banque et les sommets de l’appareil d’État.

La trajectoire de Nicolas Namias, qui est le fils de Robert Namias, figure connue de TF1, et frère de Fabien, qui dirige Europe 1, ne manque, de fait, pas d’intérêt. De juillet 2008 à avril 2012, l’intéressé a en effet déjà dirigé le pilotage et l'analyse de la performance au sein du groupe BPCE. Après avoir passé presque deux ans à Matignon pour conseiller le premier ministre sur les questions ayant trait au financement de l’économie — c’est-à-dire, pour parler clair, ayant trait au rôle des banques —, c’est donc un retour au bercail qu’il effectue aujourd’hui.

Or, ce mouvement d’essuie-glace — un jour dans une banque, le lendemain dans les sommets de l’État, le surlendemain à nouveau dans la même banque — pose naturellement des questions en cascade.

D’abord, cela pose une question majeure de déontologie. Car, en théorie, le code pénal interdit à un haut fonctionnaire ayant exercé l’autorité publique sur une entreprise privée d’aller ensuite y travailler dans les trois années suivantes. Et la Commission de déontologie de la fonction publique est chargée de remettre des avis aux hauts fonctionnaires qui envisagent de passer dans le privé.

Mais depuis que François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée, a pris la présidence de BPCE dans des conditions controversées, conduisant à sa mise en examen pour prise illégale d’intérêt (lire ici toutes nos enquêtes), la Commission de déontologie qui a accepté, à l’époque, de jouer un rôle scabreux, a perdu toute autorité et toute légitimité. Et du même coup, une jurisprudence laxiste s’est installée. Ancien secrétaire général de l’Élysée sous Nicolas Sarkozy, Xavier Musca en a ainsi profité en devenant directeur général délégué du Crédit agricole en juin 2012. Et c’est donc de cette même jurisprudence que vient, semble-t-il, de profiter le collaborateur de Jean-Marc Ayrault, car selon la direction de la communication de BPCE, la Commission de déontologie de la fonction publique aurait émis un avis favorable à son pantouflage.

Il faut toutefois observer que le nouveau président de la Commission de déontologie, Jacques Arrighi de Casanova (la liste des membres est ici), serait plus strict que son prédécesseur, selon les témoignages recueillis par Mediapart, et enclin à rendre des avis un peu moins laxistes.

Ce transfert pose un problème politique et éthique encore plus profond. Entre autres dossiers, Nicolas Namias s’est naturellement occupé à Matignon de la réforme annoncée par François Hollande visant à organiser une partition des banques. En application du célèbre engagement de François Hollande pris pendant la campagne présidentielle au Bourget (« Mon ennemi, c’est la finance »), cette partition des banques, pour isoler les activités spéculatives des activités commerciales, devait être l’une des réformes majeures du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Or, on sait ce qu’il en est advenu : la grande réforme a tourné à la pantalonnade, et à peine plus de 0,5 % du bilan des grandes banques a fait l’objet d’un cantonnement.

Il faut donc regarder la question en face : un haut fonctionnaire qui a pantouflé dans une grande banque et qui, passant ensuite dans un cabinet ministériel, peut-il véritablement faire des recommandations énergiques contre cette même banque, sachant qu’il a de bonnes chances d’y retourner travailler ? C’est La Tribune qui soulève cette interrogation, et elle est naturellement fondée : « Comment réformer son futur employeur ? » se demande le site internet.

En vérité, la question ne concerne pas au premier chef les hauts fonctionnaires  — car après tout, si la Commission de déontologie a donné son feu vert, pourquoi Nicolas Namias se priverait-il de retourner à BPCE ? Non, elle concerne surtout la puissance publique et tout particulièrement Matignon et l’Élysée. Il est assez étonnant d’observer que les dirigeants socialistes, après s’être indignés du scandale Pérol sous le quinquennat précédent, n’aient en rien cherché à reconstruire une déontologie de la fonction publique. Et puis encore, il est stupéfiant d’observer qu’ils tolèrent et même organisent eux-mêmes une véritable « infiltration » — c’est le terme judicieux utilisé par La Tribune — des sommets de l’État par les directions des grandes banques françaises.

En quelque sorte, l’affaire Namias révèle un problème majeur, celui du pantouflage à l’envers, du privé vers le public. Car Nicolas Namias, venu de BPCE et conseillant Jean-Marc Ayrault, n’était naturellement pas le seul « pantoufleur » à l’envers. Il y en a d’autres, à commencer par Emmanuel Macron qui, ex-associé gérant de la banque Rothschild, est désormais secrétaire général adjoint de l’Élysée auprès de François Hollande, et retournera vraisemblablement au sein de la banque Rothschild plus tard.

L’affaire Namias est en quelque sorte l’un des symptômes, parmi de très nombreux autres, de la mort lente du socialisme français : il est incapable de générer lui-même des élites intellectuelles qui portent ses valeurs et va les recruter dans le monde de la finance. Là, commencent la tyrannie de la finance et l'effondrement de la gauche.

 

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 16:53

 

 

Source : www.mediapart.fr


 

Optimisation fiscale : un rapport dénonce les « petits arrangements entre amis »

|  Par Dan Israel

 

 

Sous l'égide de l'OCDE et du G20, des débats cruciaux ont cours actuellement pour mettre fin aux pratiques les plus agressives d'optimisation fiscale des multinationales. Un rapport de l'ONG Oxfam dénonce la prédominance des pays riches et des grandes entreprises dans les discussions.

Enfin, la communauté internationale s’est saisie de la question des « Intaxables », ces multinationales passées maîtres dans l’art d’éviter de payer des impôts, en jonglant entre les pays où elles déclarent leurs bénéfices. Mais dans les discussions sur les mesures visant à remédier à ces stratégies, les pays riches et les grandes entreprises ne seraient-ils pas juges et parties ? C’est la question posée par un récent rapport publié par l’ONG Oxfam, qui s’inquiète de la façon dont l’OCDE met sur pied son plan de lutte contre la fraude fiscale des entreprises, que Mediapart présentait ici.

Intitulé « Petits arrangements entre amis », le rapport d’Oxfam salue le travail actuel de l’OCDE, censé aboutir pour la fin 2015, « opportunité unique de réviser les règles fiscales internationales pour les entreprises afin d'assurer des retombées plus équitables pour tous les pays et toutes les entreprises ». Mais il souligne aussi qu’il existe toutefois « un risque considérable de voir les propositions de révisions des règles servir uniquement les intérêts des pays les plus riches et les plus puissants ».

 

 

 Comment faire payer aux entreprises leur juste niveau d’impôt ? À l’heure où Google ne paye pas plus de 3 % d’impôts sur les bénéfices hors des États-Unis, les faits sont désormais bien connus. Les multinationales qui adoptent des stratégies de planification fiscale agressives exploitent les lacunes qui existent entre les règles fiscales de différents pays. Elles transfèrent leurs bénéfices vers des pays accueillants, qui acceptent de ne pas leur réclamer de taxes trop importantes, et se débrouillent pour faire baisser artificiellement leurs profits déclarés dans les autres pays.

Outre les montages fiscaux acrobatiques, toutes ces sociétés poussent au maximum la manipulation des « prix de transfert » entre filiales basées un peu partout dans le monde. En attribuant des prix fantaisistes aux produits et aux services échangés entre leurs diverses entités, elles rendent facilement déficitaires (ou au moins peu imposables) les succursales basées dans des pays à fort taux d’imposition, et engrangent les bénéfices réels dans des pays peu regardants en matière fiscale, c’est-à-dire des paradis fiscaux.

D'après l'OCDE, alors que des multinationales s’arrangent grâce à ces artifices pour payer 5 % d'impôt sur les sociétés, les petites entreprises s’acquittent, elles, d’une taxe aux alentours de 30 %. D’où le travail de l’organisation internationale, club de réflexion des pays riches, soutenu par le G20. Mais « en l'état actuel, ce processus n’engendrera sûrement pas des systèmes fiscaux plus progressifs dans le monde, dans lesquels les multinationales payeraient leur dû où la valeur économique est générée », craint l’ONG.

L’association, qui travaille en étroite relation avec les pays en développement, reproche aux négociations en cours de se limiter à d’aimables discussions entre gens de bonne compagnie, aux intérêts bien compris. D’abord, regrette-t-elle, le processus n’a pas laissé beaucoup de place aux pays pauvres, membres ni de l’OCDE, ni du G20. Seules quelques consultations ponctuelles ont été organisées. « La manière dont les conclusions de ces consultations seront prises en compte n'est pas clairement définie. Ce qui serait un minimum est que ces consultations régionales ne soient pas que des événements ponctuels », pointe Oxfam.

Pourtant, les pays en développement sont les premiers concernés. Le montant de l'impôt dû par les entreprises non perçu est estimé à 104 milliards de dollars par an, assure Oxfam. Selon les sains principes de la concurrence fiscale qui sévit aussi en Europe (lire l’article de Mediapart sur le sujet), les gouvernements concernés ont aussi accordé nombre d’exemptions fiscales aux grandes entreprises s’installant sur leur territoire, pour un coût total de 138 milliards par an.

Le rapport explique que, selon ses propres calculs, le Bangladesh perd chaque année plus de 300 millions de dollars de recettes fiscales. Et « au Pérou, un audit de l'administration fiscale sur seulement 27 cas de prix de transfert en 2013 a révélé des gains non déclarés de 350 millions de dollars, soit une évasion fiscale d'environ 105 millions de dollars ».

Première conséquence de cette absence des principaux concernés aux débats, les questions clés pour eux, qui concernent notamment « le secteur agro-industriel » et « les industries extractives », sont à peine abordées dans le travail de l’OCDE, qui se concentre beaucoup sur les grandes entreprises numériques, qui font la une sur ces questions depuis des mois. En Grande-Bretagne, Amazon s’est encore une fois illustré ces derniers jours, en ne payant que 10 millions de livres sterling (12 millions d’euros environ), pour un chiffre d’affaires de… 4,3 milliards de livres. Et au passage, l’entreprise a aussi empoché 2 millions de subventions publiques.

« Bonne nouvelle », salue KPMG

Autre fait marquant, ceux qui participent activement aux débats sont ceux qui défendent le plus le statu quo, qui sert leurs intérêts. Exemple avec le groupe de travail réfléchissant notamment à la mise en place d’un « reporting pays par pays », qui imposerait aux entreprises de déclarer pour chacune de leurs filiales, partout dans le monde, quelle est leur activité, combien elles font de bénéfices et combien elles payent d’impôts. Pensé comme une mesure de transparence permettant d’évaluer clairement les stratégies fiscales des entreprises, la mesure n’est bien sûr pas très populaire parmi les multinationales.

Or, sur les 135 contributions écrites présentées au groupe de travail sur cette question, « 130 proviennent de pays riches, avec une part considérable (43 %) provenant du Royaume-Uni et des États-Unis », note l’ONG. Et sans surprise, plus de 85 % sont issues du secteur des affaires, qui combat dans son immense majorité la proposition. Résultat, dans une récente présentation publique, l’OCDE a annoncé que plusieurs points importants concernant le reporting seraient abandonnés, notamment la publication des données permettant d’évaluer la cohérence des prix de transfert dans le domaine des services intra-groupes.

En d’autres termes, on ne pourra toujours pas savoir si les « frais marketing », facturés par une filiale basée dans un paradis fiscal à toutes les autres filiales d’une entreprise, servent à autre chose qu’à dégonfler artificiellement les impôts payés par ces dernières. Une annonce que la société de consulting KPMG, reine dans la création des stratégies d’optimisation fiscale, a salué comme étant une « bonne nouvelle ».

Au vu des acteurs engagés dans le processus, il n’est pas non plus surprenant que les idées les plus radicales ne soient même pas examinées. Par exemple, l’idée promue dans une étude publiée en décembre par le Tax justice network (TJN), un réseau d’ONG qui lutte activement contre les paradis fiscaux. Le TJN milite pour que les multinationales soient soumises à la « taxation unitaire » : au lieu d’utiliser les opaques prix de transfert, elles devraient considérer l’ensemble de leurs filiales comme une seule et même entreprise, évaluer leurs bénéfices totaux, où qu’ils soient localisés, puis les diviser proportionnellement en fonction des pays où l’activité de l’entreprise est réellement effectuée. Chaque État serait ensuite libre de taxer à la hauteur qu’il le souhaite la portion de bénéfices qui lui a été « attribuée ». Une solution qui ne sera même pas discutée par l’OCDE.

Le degré de consanguinité entre gens de bonne compagnie est, il est vrai, impressionnant. Ainsi, un groupe de sociétés numériques américaines a missionné le cabinet d'avocats d'affaires américain Baker & McKenzie pour les représenter dans les débats en cours. Et notamment une nouvelle employée, qui travaillait jusqu'en 2011 pour l'OCDE, où elle gérait les questions de politique fiscale concernant les géants du Net… En sens inverse, « l'OCDE a récemment annoncé que le nouveau responsable de son service 
“Prix de transfert” était jusqu'à il y a peu l'un des partenaires de KPMG à Londres », souligne Oxfam. Une proximité dérangeante. « Le personnel ne devrait, dans aucun des domaines de l’élaboration de politiques publiques, aller et venir d’une institution politique à une entreprise privée prenant part à des activités de lobby, si cette entreprise voit un intérêt à influencer le processus d’élaboration de la politique », regrette l’ONG.

Dans le même ordre d’idées, un groupe de travail examine en ce moment « les pratiques fiscales dommageables » tolérées par les États qui cherchent à attirer les entreprises par tous les moyens, au mépris de leurs voisins (pour se faire une idée des « arguments » déployés, lire notre reportage au Luxembourg). Un travail salutaire et très probablement instructif. Mais qui sera effectué à huis clos, pour ne pas indisposer les États membres de l’OCDE. Pour Oxfam, les travaux en cours sont une opportunité « trop rare et trop importante pour être gâchée ». Ses critiques ne devraient pourtant pas être entendues par les « amis » aux manettes des débats.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 21:32

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

Plusieurs grands patrons refusent de « modérer » leurs salaires et bonus

par Rodho 7 mai 2014

 

 

 

 

Pierre Gattaz, patron du Medef et dirigeant de Radiall, une entreprise de composants électroniques, a bénéficié d’une augmentation de 29% en 2013 (lire ici). La rémunération du PDG de Sanofi a augmenté de 40% en 4 ans (lire ici). Et celui de Carrefour de 40% en un an (lire ici).

Voir aussi : Ecarts de rémunérations entre salariés et PDG : quelles sont les entreprises françaises les plus inégalitaires ?.

Retrouvez les dessins de Rodho sur son blog

 

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 21:21

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Coût du capital

Le directeur général de Sanofi augmenté de 40% en quatre ans

par Ivan du Roy 7 mai 2014

 

 

40 % d’augmentation en quatre ans : la rémunération accordée par le groupe pharmaceutique à son directeur général Christopher Viehbacher ne connaît pas les affres de l’austérité. Les revenus du DG atteignent 8,6 millions d’euros en 2014, contre 6,1 millions en 2010. 23 700 euros par jour ! Une situation que dénoncent les représentants des salariés. « Les salariés subissent restructuration sur restructuration et un grave recul du pouvoir d’achat pendant que le directeur général et l’ensemble de la direction du groupe perçoivent des revenus exorbitants en constante augmentation », critique la CGT. Le syndicat reproche à la direction de Sanofi d’avoir supprimé 4 000 CDI en cinq ans et d’avoir gelé les augmentations collectives en 2013. En France, Sanofi emploie 28 000 personnes, soit un quart de ses effectifs dans le monde [1].

Le N°3 mondial de la pharmacie a pourtant largement bénéficié du crédit d’impôt : 150 millions d’euros en 2013 selon les chiffres communiqués par la CGT, plus du double qu’en 2008. « L’argent public est dilapidé en pure perte, car l’entreprise n’a aucun engagement à respecter en termes d’emplois, que ce soit pour le crédit d’impôt recherche (CIR) ou compétitivité emploi (CICE) », déplore le syndicat (lire aussi notre article sur le pacte de responsabilité). L’année dernière, Sanofi avait reversé 70 % de son bénéfice à ses actionnaires (3,5 milliards d’euros), dont le groupe L’Oréal. « Les salariés par leur travail créent les richesses, les actionnaires et dirigeants les dilapident », proteste la CGT. Elle dénonce un « coût du capital » destructeur et craint que de nouveaux emplois disparaissent avec de possibles cessions d’actifs (voir la fiche Sanofi sur l’Observatoire des multinationales).

 

 

Notes

[1CDI et CDD, selon le document de référence du groupe sur l’exercice 2012.

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 21:11

 

Source : www.marianne.net

 

Corruption, blanchiment d’argent… Ce que personne ne dit sur Alstom
Vendredi 9 Mai 2014 à 05:00

 

Patricia Neves

 

General Electric, Siemens, Toshiba... Les offres de reprise de la branche énergie du groupe français Alstom se multiplient comme des petits pains. Mais Alstom n'est pas qu'une proie. Au Brésil, par exemple, l'entreprise spécialisée dans les transports et l'énergie a joué au prédateur.

 

Les locaux à Levallois d'Alstom - ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
Les locaux à Levallois d'Alstom - ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
Après General Electric et Siemens, voilà Toshiba. Les offres de reprise de la branche énergie du groupe français Alstom se multiplient. Plus encore depuis que l’Etat a fait monter les enchères, notamment par la voix du ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg. Celui-ci expliquait, tout récemment sur RTL, que les entreprises françaises n'étaient pas des « proies ». Mais ce dernier oubliait de dire une chose : les entreprises françaises sont parfois, tout comme les groupes qui les menacent aujourd’hui, des prédateurs.
Alstom en est en effet un bon spécimen, au bec aussi aiguisé que son concurrent General Electric (GE) qui propose désormais de reprendre ses activités énergétiques (énergies renouvelables et solutions de transmission d'électricité) pour un montant supérieur à 10 milliards d’euros. Ou que l’allemand Siemens, « premier employeur privé » outre-Rhin qui, lui, s’engage, sur trois ans, à maintenir les emplois des 20 000 salariés en France.

Entente illicite

Siemens et Alstom se connaissent d'ailleurs très bien. Et les deux entreprises savent même parfois travailler très « étroitement » ensemble. La preuve par le Brésil où les deux rivaux n’ont pas hésité à nouer de précieuses ententes illicites lors d'appels d’offres lancés par la CFTM, gestionnaire du métro de Sao Paulo, entre 1999 et 2009, d'après les soupçons du Conseil administratif de défense économique brésilien.
 
Dans le cadre de cette affaire, la justice brésilienne a bloqué les biens d’Alstom au Brésil (60 millions de reais, soit une vingtaine de millions d’euros), en novembre dernier, suite à l’ouverte d’une enquête judiciaire. Il faudra donc prévenir les éventuels repreneurs de la branche énergie d’Alstom, s’ils n’étaient toutefois pas au courant, que cette dernière se porte d’autant plus mal qu’elle est doublement menacée par les fédéraux brésiliens.

Pots-de-vin et comptes bancaires suisses

Récemment, c’est pour une affaire de corruption et de blanchiment d’argent, qu’onze prévenus — parmi eux d’anciens cadres dirigeants d’Alstom — ont été mis en examen, comme le soulevait Marianne quelques jours avant que n’éclate, cet hiver, le scandale. En cause cette fois, le versement de pots-de-vin, à la fin des années 2000, à de grands hommes politiques autant qu’à des petits fonctionnaires de l’administration publique du secteur de l’énergie de l’Etat de Sao Paulo, soudoyés par le groupe français à hauteur de 23,3 millions de reais, (7,5 millions d'euros).

En jeu pour Alstom : un supplément de contrat d’un montant avoisinant les 181 millions de reais (58 millions d'euros) destiné à la construction de trois stations électriques fournies, entre autres, à l’EPTE, l’entreprise publique de transmission d’énergie de la mégalopole brésilienne. L’argent transitait via des sociétés écrans dont les comptes bancaires, détenus en Suisse, servaient à redistribuer l’argent.

Coutumier du fait, et en vue de la signature de ce volet énergétique supplémentaire, Alstom avait déjà arrosé, dix ans plus tôt, l’ancien secrétaire à l’Energie de l’Etat, Joao Owaldo Leiva, selon le quotidien A Folha de Sao Paulo. Plus tard, c’est le conseiller de la Cour des comptes, Robson Marinho, à la tête de la Casa Civil (l’équivalent du ministère de l’Intérieur), entre 1995 et 1997, qui sera accusé par un cadre du groupe français d’avoir lui aussi profité des largesses d’Alstom. Chargé d’enquêter sur l’affaire, il aurait favorisé Alstom dans un jugement rendu en 2001.

 

 

Source : www.marianne.net

 

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 17:35

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/lagora-des-caisses-d-epargne-des-banques-populaires-et-de-natixis


 

Après 30 milliards d'euros de cadeaux aux patrons, 25 milliards de cadeaux aux banques

Après 30 milliards d’euros de cadeaux aux patrons
25 milliards d’euros de cadeaux aux banques

Patrick Saurin[1]

Le 7 mai 2014

 

En 2013, le gouvernement avait glissé dans le projet de loi de finances pour 2014 un article 60 (devenu article 92) particulièrement scandaleux qui prévoyait, en contrepartie de la mise en place d’un modeste fonds de soutien aux collectivités, une mesure de validation législative rétroactive de l’irrégularité des contrats de prêts tirée du défaut de stipulation du taux effectif global. Par cette disposition, l’État, porteur du risque des 8,5 milliards d’euros d’encours toxiques qu’il avait repris à DEXIA, essayait de se prémunir de façon déloyale et malhonnête contre la jurisprudence des tribunaux civils défavorable aux banques, quitte à en faire payer le prix aux contribuables. Nous avions déjà à l’époque exposé et dénoncé les vices de ce dispositif[2].

Heureusement, saisi par des députés et des sénateurs, le Conseil constitutionnel a annulé deux des trois paragraphes de l’article 92 dans une décision du 29 décembre 2013[3]. Le Conseil a rejeté la validation rétroactive des contrats dépourvus de taux effectif global (TEG) au motif que la validation rétroactive des contrats dépourvus de TEG « s’applique à toutes les personnes morales et à tous les contrats de prêts en tant que la validité de la stipulation d’intérêts serait contestée par le moyen tiré du défaut de mention du taux effectif global ; que, d’une part, ces critères ne sont pas en adéquation avec l’objectif poursuivi ; que, d’autre part, cette validation revêt une portée très large ; que, par suite, les dispositions contestées portent une atteinte injustifiée aux droits des personnes morales ayant souscrit un emprunt. » Le Conseil a également confirmé le remplacement du taux initial par le taux légal pour les contrats dépourvus de TEG en relevant que la loi aurait eu pour conséquence de modifier une sanction (la mise en place du taux légal en lieu et place du taux du contrat dépourvu de TEG) ; le conseil a considéré que de telles dispositions n’avaient rien à faire dans un projet de loi de finances. Seule, la création du fonds de soutien a été validée par le Conseil constitutionnel.

Aujourd’hui, chassé par la porte, le gouvernement revient par la fenêtre avec un projet de loi déposé le 23 avril dernier au Sénat[4] qui, à défaut de prévoir la validation rétroactive par la loi des contrats de prêts irréguliers, propose de le faire de manière conventionnelle « par tout écrit ». En clair, il est demandé aux collectivités de signer avec les banques un « pacte d’irresponsabilité » par lequel les collectivités s’engagent à exonérer les banques de leurs turpitudes. En contrepartie de quelques miettes hypothétiques octroyées par un fonds de soutien famélique, les personnes morales de droit public sont invitées par le gouvernement à prendre en charge l’essentiel des surcoûts provenant des emprunts toxiques et à renoncer à leur droit d’agir en justice. Le projet de loi est accompagné d’une étude d’impact particulièrement édifiante quant à l’ampleur du problème généré par les emprunts toxiques et à l’état d’esprit du pouvoir socialiste. Selon les rédacteurs de l’étude, le risque financier pour l’État est estimé à 17 milliards d’euros[5]. Précisons que ce montant ne concerne que les 8,5 milliards d’encours toxiques de Dexia repris par la SFIL[6] car aux 17 milliards d’euros, il faut ajouter le coût du risque provenant des encours toxiques des autres banques françaises et étrangères. Au final, le risque représenté par la totalité des emprunts toxiques dépasse probablement les 25 milliards d’euros[7], une somme à côté de laquelle le montant du fonds de soutien semble bien dérisoire[8]. En effet, ce fonds sera alimenté à hauteur de 100 millions d’euros par an pendant 15 ans maximum, ce qui représente au plus en tout et pour tout 1,5 milliard d’euros, soit 6 % du coût du risque. Par ailleurs, les banques ne contribueront que pour moitié au financement du fonds, soit au maximum 750 millions d’euros sur 15 ans, une somme représentant seulement 3 % du coût total estimé du risque qu’elles ont généré, les 97 % restants étant à la charge des contribuables locaux et nationaux. Une autre déficience de ce fonds tient à ce que l’aide qu’il est susceptible d’accorder est limitée à 45 % maximum du montant des indemnités de remboursement anticipé dues. Mais le plus important est que pour bénéficier de ce fonds, la collectivité a l’obligation de passer une transaction avec la banque et de renoncer ainsi à toute action en justice. C’est là le point le plus contestable de ce dispositif, puisqu’il revient à entériner la possibilité pour des contractants de s’affranchir des lois et des réglementations au seul motif qu’ils en auraient convenu. Si l’on donne aujourd’hui la possibilité aux banques de s’affranchir de leurs obligations en matière de TEG, pourquoi ne leur donnerait-on pas demain la possibilité de s’exonérer du taux d’usure face à des emprunteurs en situation de faiblesse. Et pourquoi cette pratique ne serait-elle pas étendue au monde du travail par une loi qui permettrait à des employeurs de valider rétroactivement le versement à leurs salariés d’une rémunération inférieure au SMIC, au motif que ces salariés, sous la pression d’un chantage à l’emploi, auraient accepté par convention d’entériner une telle pratique. En définitive, le projet de loi du gouvernement revient ni plus ni moins à reconnaître valables des conventions dont l’objet et la cause sont illicites, et ce en violation de l’article 6 du code civil qui prévoit qu’ « on ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs », et des articles 1108, 1128 et 1131 du même code relatifs à la licéité de l’objet et de la cause des contrats.

L’étude d’impact qui accompagne ce nouveau projet est proprement révoltante. En effet, le document propose un exemple destiné à chiffrer l’hypothétique manque à gagner d’une banque dont un emprunt de 10 millions d’euros sur 20 ans verrait son taux d’intérêt fixe de 3 % remplacé par le taux légal actuellement de 0,04 %. Les rédacteurs évaluent le préjudice pour la banque à 3,441 millions d’euros. Dans leur exemple, ils font état d’un différentiel d’intérêts entre deux taux fixes – or nous savons que la période risquée des emprunts toxiques est à taux révisable – mais surtout, ils se gardent bien de calculer le surcoût, bien réel celui-là, que doivent payer aujourd’hui les collectivités pour des emprunts dont le taux, indexé sur la parité de l’euro et du franc suisse, varie actuellement entre 9 % et 12 %. Dans l’hypothèse d’un taux de 12 %, le surcoût total pour la collectivité est de 13,332 millions d’euros par rapport à un taux fixe de 3 %, et de 16,733 millions d’euros par rapport au taux légal de 0,04 %. Le fait que l’étude d’impact n’ait pas évoqué ce cas de figure montre la partialité et la déloyauté du gouvernement entièrement acquis à la cause des banques.

Le nouveau projet de loi du gouvernement nous paraît tout aussi anticonstitutionnel que le précédent en ce qu’il contrevient aux droits de la défense et n’apporte pas la preuve de risques constituant des motifs d’intérêt général pouvant justifier le recours à des mesures de validation législative. En effet, la Conseil Constitutionnel considère que la seule considération d’un intérêt financier ne constitue pas un motif d’intérêt général autorisant le législateur à faire obstacle à une décision de justice déjà intervenue et, le cas échéant, d’autres à intervenir. Si, comme le soulignait le député Charles de Courson lors de la discussion des amendements de l’article 60, « le rôle du législateur n’est pas de blanchir des banques ayant commis une faute »[9], à plus forte raison le rôle du Conseil Constitutionnel ne doit pas être de donner un blanc-seing au législateur lorsqu’il méconnaît l’intérêt général dans le seul but d’exonérer les banques et de s’exonérer lui-même, sachant que la SFIL et la CAFFIL tireraient bénéfice du projet de loi.

L’entêtement des pouvoirs publics à exonérer les banques de leurs responsabilités et à faire supporter la charge des emprunts toxiques par les collectivités et les contribuables ne donne que plus de raison d’être et de légitimité à l’action citoyenne pour obliger les banques à supporter l’intégralité des surcoûts liés aux emprunts toxiques. Après avoir mené un premier travail d’audit de la dette locale et d’information auprès de la population, des citoyens réunis en collectifs se préparent à passer à une nouvelle étape consistant à attaquer les banques en justice dans le cadre d’une action rarement utilisée, connue sous le nom d’ « autorisation de plaider », qui permet à des citoyens d’agir en justice à la place d’élus défaillants[10]. La question de l’annulation de la dette illégale et illégitime est donc plus que jamais d’actualité aujourd’hui en France.

 

 


[1]Patrick Saurin est porte-parole de Sud BPCE, membre du CADTM et du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique. Il est l’auteur du livre Les prêts toxiques une affaire d’État. Comment les banques financent les collectivités locales, Demopolis & CADTM, Paris, 2013.  

[2] http://cadtm.org/L-article-60-du-projet-de-loi-de http://cadtm.org/L-article-60-du-projet-de-loi-de

[3] http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2013/2013-685-dc/decision-n-2013-685-dc-du-29-decembre-2013.139024.html

[4] http://www.senat.fr/leg/pjl13-481.html

[5] Sur ces 17 milliards d’euros, l’étude évalue à 10,6 milliards d’euros le risque direct représenté par la substitution du taux légal au taux d’intérêt contractuel et par le débouclage des instruments de couverture souscrits par la banque. Le risque financier indirect correspondant au surcoût occasionné par la mise en extinction de la SFIL est estimé à 7 milliards d’euros.

[6] Après le démantèlement de Dexia décidé fin 2012, le gouvernement français a décidé de créer en janvier 2013 la Société de Financement local (SFIL), une société anonyme à conseil d’administration agréée en qualité d’établissement de crédit par l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP). La SFIL une structure à 100 % publique puisque son capital est détenu à 75 % par l'Etat, à 20 % par la CDC et à 5 % par la Banque Postale. Elle a hérité d'un portefeuille de 90 milliards d'euros de prêts déjà consentis à des collectivités dont 8,5 milliards d’euros d’encours toxique. Il s’agit du portefeuille de prêts de DEXMA (Dexia Municipal Agency) racheté pour l’euro symbolique.

[7] Selon le Rapport n° 4030 Emprunts toxiques du secteur local : d’une responsabilité partagée à une solution mutualisée, Dexia possédait 67,61 % des 43,96 milliards d’encours d’emprunts structurés au secteur local au troisième trimestre 2008 (p. 37 du rapport). Si l’on considère que le coût du risque détenu par la SFIL avec les encours de Dexia représente ce même pourcentage du risque total, on peut estimer ce dernier à un montant légèrement supérieur à 25 milliards d’euros.

[8] Le conseil des ministres du 23 avril a annoncé la mise en place d’un dispositif de soutien aux hôpitaux publics que le gouvernement avait exclu du fonds de soutien

[9] Conseil Constitutionnel, Décision N° 2013-685 DC. Loi de finances pour 2014. Dossier documentaire complémentaire. Article, consolidation et travaux parlementaires, Historique article 92 (ex 60 quinquies), p. 26.

[10] La marche à suivre pour exercer cette procédure est disponible grâce au lien : http://cadtm.org/IMG/pdf/Note_sur_les_prets_toxiques.pdf

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/lagora-des-caisses-d-epargne-des-banques-populaires-et-de-natixis

 

 

 

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 16:30

 

Source : www.mediapart.fr

 

Rémunérations : le double langage du patronat

|  Par martine orange

 

 

 

Tandis que le patronat tient le discours de l’austérité et évoque la suppression du Smic, Pierre Gattaz, président du Medef, et Denis Kessler, tête pensante du patronat, augmentent leurs rémunérations. Comment nouer un pacte de responsabilité dans de telles circonstances, s’interroge le PS. Les patrons du Cac 40 sont prêts à toutes les réformes sauf à renoncer à leurs salaires.

Le symbole est désastreux pour le gouvernement. Au moment où il se débat avec sa majorité pour faire adopter son plan de 50 milliards d’économies et l’augmentation du crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), des patrons viennent apporter la démonstration des soupçons que nourrit une partie de la majorité : que le patronat n’est pas prêt à jouer le jeu du pacte de responsabilité.

Et pas n’importe quels patrons : Pierre Gattaz et Denis Kessler ! Le premier est président du Medef, le second ancien vice-président de l’organisation patronale et une des références du monde patronal. Il est l’homme qui préconisait en 2007 de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance.

 

François Hollande et Pierre GattazFrançois Hollande et Pierre Gattaz © Reuters

Depuis des semaines, ces deux figures du monde patronal multiplient les critiques à l’égard du gouvernement, estimant que les 50 milliards d’économies sont tout à fait insuffisants, qu’il faut aller plus loin dans les remises en cause. Le premier prône la modération salariale. Le second plaide pour le renoncement aux 35 heures, la fin des régimes spéciaux de retraite, le durcissement des conditions de l’assurance chômage. Et tous les deux laissent planer en filigrane le démantèlement du Smic. Une rigueur et une modération qui ne sont manifestement que pour les autres.

Lundi, Le Canard enchaîné révélait que Pierre Gattaz, en tant que PDG de l’entreprise Radiall, s’était accordé une hausse de 29 % de sa rémunération pour la porter à 426 000 euros. Le lendemain, Denis Kessler, comme PDG du groupe de réassurance Scor, se faisait voter une augmentation de 28 % de la part variable de son salaire à 1,3 million d’euros, sa rémunération totale dépassant les 5 millions d’euros, stock-options et actions de préférence comprises.  

« Ce double discours n’est pas responsable. C’est Pierre Gattaz lui-même, qui a incité à la modération dans le monde patronal. Et il fait exactement le contraire. Il ne respecte pas ses engagements. Symboliquement, c‘est désastreux. La confiance, cela se crée », commente Juliette Méadel, secrétaire nationale PS à la politique industrielle et auteure d’un rapport sur les aides publiques aux entreprises, en écho aux propos très critiques de François Hollande sur le sujet sur BMFTV.

Avec trois autres secrétaires nationaux du PS, elle est signataire d’un communiqué incendiaire sur le comportement de Pierre Gattaz et Denis Kessler (lire ici). « À un moment où tout le monde se serre la ceinture, tout cela n’est pas tolérable. Quelle est la marge de manœuvre du gouvernement ? Il faut réfléchir à la traduction des engagements dans le pacte de responsabilité », assure-t-elle.

Les doutes émis par des députés socialistes, la gauche, des syndicalistes, des économistes, sur la politique d’allégement en faveur des entreprises et du CICE risquent de reprendre. L’attitude d’un Pierre Gattaz et d’un Denis Kessler n’est-elle pas le préambule de ce qui risque de se passer par la suite ? Les 30 milliards d’euros supplémentaires – qui viennent s’ajouter à quelque 175 milliards d’euros d’allégements et niches fiscales existants – accordés aux entreprises, ne vont-ils pas servir à améliorer les dividendes et les rémunérations des dirigeants plutôt qu’à l’investissement et à l’emploi ? Tout cet argent ne va-t-il pas être dépensé en pure perte ?

À voir comment se comportent les dirigeants des grands groupes, ces questions ne peuvent que resurgir. En mai 2013, Pierre Moscovici, alors ministre des finances, avait enterré sans autre forme de procès le projet d’encadrement des rémunérations abusives des dirigeants patronaux. Un projet qui figurait, pourtant, dans les promesses présidentielles de François Hollande. « Il n’y aura pas de projet de loi spécifique sur la gouvernance des entreprises. J’ai choisi d’agir dans le dialogue. Dans cet esprit, j’ai rencontré la semaine dernière la présidente du Medef, Laurence Parisot, et le président de l’Afep, Pierre Pringuet, qui se sont engagés à présenter rapidement un renforcement ambitieux de leur code de gouvernance. Ils m’ont assuré qu’ils étaient prêts à des avancées importantes, notamment en recommandant le "Say on Pay", qui permettra à l’assemblée des actionnaires de se prononcer sur la rémunération des dirigeants », avait-il annoncé abruptement.

Dès novembre, les deux organisations patronales ont élaboré un nouveau code, recommandant de soumettre les rémunérations des dirigeants aux votes des actionnaires. Mais il ne faut pas se tromper sur le sens de cette mesure : il s’agit, dans un esprit libéral, de permettre aux actionnaires de contrôler si les intérêts des dirigeants sont bien alignés sur ceux des actionnaires. De plus, les recommandations faites par le code Afep-Medef sont très compréhensives. Elles conseillent une transparence sur toutes les composantes des rémunérations – part fixe, part variable, stock-options, actions de performance, retraite chapeau, conventions réglementées – mais si le groupe omet certains détails, il n’y a aucune sanction.

Surtout, les actionnaires peuvent se prononcer sur la rémunération des dirigeants, mais leur vote n’est que consultatif, à la différence de ce qui se pratique en Suisse ou en Grande-Bretagne. En d’autres termes, qu’ils approuvent ou s’opposent aux rémunérations versées aux dirigeants des groupes, cela ne change rien.  Les dirigeants touchent les montants prévus. Au mieux, les votes peuvent servir à influencer les politiques futures de rémunération.

Ce nouveau dispositif du « Say on Pay » est en train d’être inauguré lors des assemblées générales des groupes qui se tiennent actuellement. Premier constat : plus cela change, plus c’est pareil. La transparence et le vote indicatif, qui étaient censés apporter plus de contrôle et de modération, n’ont modifié en rien les comportements des dirigeants. Il y a toujours les mêmes excès, les mêmes débordements, les mêmes augmentations parfois sans rapport avec les performances des entreprises. Pis, accuse Colette Neuville, présidente de l’association des actionnaires minoritaires (Adam), « la transparence qui devrait être un outil de modération et de contrôle, conduit à un dévoiement du système. Tout le monde s’aligne par le haut, en se justifiant par des comparaisons. Puisque le concurrent est payé à ce niveau, il n’y a pas de raison de ne pas s'aligner sur lui. » Il le vaut bien donc je le vaux bien.

183 millions de dividendes pour Arnaud Lagardère

Chaque année est marquée par un cas stupéfiant. L’an dernier, Maurice Lévy, PDG de Publicis, défrayait la chronique en se faisant verser 16 millions d’euros de rémunérations, dont une partie liée à des salaires différés. Cette année, le président de Publicis se montre plus « raisonnable » : il se contente de 4,5 millions d’euros. Ce qui le place, en dépit de tout, en tête des rémunérations du Cac 40, alors que sa fusion avec l’américain Omnicom est en train de capoter : le montage d’évasion fiscale entre Pays-Bas et Grande-Bretagne se heurte à l’agrément des différentes autorités fiscales.

Mais Arnaud Lagardère a pris le relais dans l’outrance : sa rémunération dépasse les 16 millions d’euros. Son salaire de 2,4 millions d’euros a augmenté en raison d’une hausse de 15 % de son bonus porté à 1,6 million d’euros. Un dividende statutaire correspondant à 1 % du bénéfice est aussi versé aux dirigeants de la société en commandite. L’an dernier, il était de 0,9 million, cette année, il s’élève à 13 millions d’euros. Une grande partie de cette somme revient à Arnaud Lagardère.

« Trop, c’est trop », s’est indigné le cabinet Proxinvest, qui conseille un certain nombre de fonds et de grands investisseurs. Celui-ci a recommandé aux actionnaires de voter contre la rémunération exorbitante d’Arnaud Lagardère. Car il faut aussi compter les dividendes. Actionnaire du groupe à hauteur de 9,3 %, Arnaud Lagardère va toucher les dividendes, soit 16,3 millions d’euros. Mais le groupe, profitant de la cession de sa participation dans EADS, puis de la vente des 20 % qu’il détenait dans Canal+, a aussi multiplié la distribution de dividendes exceptionnels. Ces distributions ont permis à Arnaud Lagardère d’empocher 183 millions d’euros au cours des deux dernières années. De quoi rembourser ses emprunts. Le dirigeant du groupe s’était en effet considérablement endetté en 2007-2008 pour augmenter sa participation dans le groupe.

« La réduction de votre dette personnelle est-elle devenue l’objet social du groupe ? » a demandé un petit actionnaire lors de l’assemblée générale. Cela n’a pas empêché les actionnaires d’approuver massivement la rémunération du dirigeant, par 94 % des suffrages. Par rapport aux 99 % des votes recueillis sur les autres résolutions, cela est, paraît-il, presque un désaveu.

La contestation sur les rémunérations patronales ne règne guère dans les rangs d’actionnaires. Carlos Ghosn, le PDG de Renault, est l'un des dirigeants qui a obtenu le plus mauvais score jusqu’à présent. Seuls 64,3 % des votants ont approuvé son salaire de 2,6 millions d’euros, stable par rapport 2013. Mais il perçoit par ailleurs 8,8 millions d’euros au titre de sa présidence chez le japonais Nissan.

À entendre le monde patronal, ce ne sont que quelques contre-exemples qui portent ombrage à l’ensemble. « Les salaires des patrons du Cac 40 reculent pour la troisième année d’affilée » titraient les Échos, lundi. Selon ses calculs, la rémunération moyenne des grands patrons est de 2,25 millions d’euros. Mais tout cela n’est qu’une moyenne qui n'inclut pas de surcroît les stock-options, les actions gratuites et autres actions de performance qui alimentent l’ordinaire salarial des dirigeants depuis des années.

Alors que les groupes qu’ils dirigent sont confrontés à des difficultés parfois importantes, certains dirigeants ont désormais le réflexe de renoncer à tout ou partie de leur rémunération variable. C’est le cas de Martin Bouygues, qui a exclu tout salaire variable, après l’année noire qu’a connue son groupe dans les télécoms.. Les PDG de Danone, de Lafarge, d’Orange, de Pernod-Ricard, d’Accor, ont réduit aussi leur rémunération variable, compte tenu des chiffres décevants de leur groupe. C’est bien le moins. Difficile d’inscrire 15 milliards d’euros de dépréciation d’actifs, comme dans le cas de GDF-Suez, et de s’augmenter en même temps. 

Mais les mauvais résultats et les déboires n’empêchent pas les récompenses. Michel Combres, directeur général d’Alcatel-Lucent, a vu sa rémunération augmenter de 26,36 % à 1,5 million d’euros. 2013 a pourtant été une nouvelle année catastrophique pour le groupe d’équipements téléphoniques, marquée par des milliers d’emplois supprimés, des sites fermés, des résultats en berne. Patrick Kron, PDG d’Alstom, a, lui, bénéficié d’une augmentation de plus de 11 % en 2013, portant son salaire à 2,55 millions d’euros. Le groupe a annoncé un résultat en baisse de 28 % à 556 millions d’euros.

Une mention spéciale doit être attribuée aux dirigeants bancaires. Pour eux, la crise est bien terminée. Jean-Laurent Bonafé, directeur général de BNP Paribas, se classe dans les toutes premières rémunérations du Cac 40 avec 3,4 millions d’euros. En un an, son salaire a augmenté de 20 %. Frédéric Oudéa, de la Société générale, le suit de quelques places avec une rémunération de 2,7 millions d’euros en hausse de 8,5 % sur un an. Jean-Paul Chifflet, directeur général du Crédit agricole, fait presque pâle figure à côté : son salaire s’est élevé à 1,9 million en 2013. Il a, toutefois, doublé en un an. François Pérol, PDG de la BPCE, commence lui aussi à sortir « du carcan » du monde mutualiste. Son salaire total a été de 1,4 million en 2013, en hausse de plus de 27 % par rapport à l’année précédente.

Les dirigeants des grandes banques françaises ont su, cependant, se montrer « solidaires » à l’égard de certains de leurs salariés. Alors que l’Europe a adopté de nouvelles réglementations pour limiter les bonus des traders et autres gérants de fortune, les grands établissements bancaires ont décidé d’avoir leur propre lecture des textes. Ils ont exclu toute une partie de leur personnel, qui normalement aurait dû être concerné par les mesures d’encadrement des bonus. Selon eux, travailler dans la banque d’investissement n’est pas une condition suffisante pour relever de cette réglementation.

Résultat ? Les salariés concernés ont été divisés par neuf chez BNP Paribas. De 3 250 en 2012, ils sont passés à 357. À la Société générale, le nombre a été divisé par huit (360 contre 2 900 en 2012), par quatre au Crédit agricole (308 contre 1 200), par trois chez Natixis (218 contre 721). Il faut savoir rester compétitif et attirer les talents.

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 18:25

CADTM

 

Source : cadtm.org

 

 

 

Face aux ravages de l’austérité

4 mai par Michel Husson

 

 


Quels sont les principes sur lesquels s’appuient les politiques d’austérité, salariale et budgétaire, menées en Europe ?

Le premier postulat est que l’austérité budgétaire est nécessaire pour résorber les déficits publics. Les économistes de la Commission européenne ont même inventé le concept baroque d’« austérité expansionniste » pour démontrer que des baisses de dépenses publiques pourraient être compensées par un surcroît d’activité dans le secteur privé. En réalité, les politiques d’austérité budgétaire menées partout en Europe n’ont fait qu’étouffer la petite reprise qui se dessinait en 2010 et enfoncer l’Europe dans un contexte récessif.

Le deuxième grand postulat est que la reprise devrait être fondée sur une politique « de l’offre » visant à rétablir la compétitivité par une baisse des coûts du travail direct ou socialisé : gel ou baisse du « coût du travail », un « minimum de salaire minimum », et des réformes dites « structurelles » (flexibilisation du marché du travail, réformes des retraites et « maîtrise » des dépenses de santé).

En France, nous avons eu droit à une réforme des retraites (pour « rassurer » les marchés financiers), une loi sur la « sécurisation de l’emploi » (l’ANI) destinée surtout à sécuriser le patronat qui prétend qu’il n’embauche pas de peur d’avoir ensuite du mal à licencier. Les ruptures conventionnelles ont explosé, plus de 80 % des embauches se font en CDD (et les deux tiers sur CDD de moins d’un mois !). Le CICE (Crédit emploi compétitivité emploi) puis, plus récemment, le pacte de responsabilité, se traduisent par un cadeau d’au moins 30 milliards aux entreprises, sans contreparties ni conditions, en croisant les doigts pour que cet argent serve à créer des emplois plutôt qu’à augmenter les dividendes. Les cotisations sociales vont être à nouveau « allégées » et totalement annulées au niveau du SMIC. Elles vont même être réduites pour les bas salaires.

Est-ce que cela relance l’économie ?

Tout cela n’a jamais fonctionné. Les pertes de parts de marché de la France sont bien réelles mais ne peuvent être expliquées par un « coût du travail » trop élevé, comme le reconnaît même le fameux rapport Gallois. Les 50 milliards de baisses des dépenses publiques annoncées auront un effet sur la croissance, comme les précédentes coupes, elles se traduiront par de nouvelles baisses de recettes. Or 70 % des entreprises françaises répondent à l’Insee qu’elles ont des difficultés de demande ou pas de difficultés. Comme le dit très simplement Jean-François Roubaux, président de la CGPME : « encore faut-il que les carnets de commande se remplissent ».

Bref, tout cela paraîtrait absurde si l’objectif était vraiment de relancer l’activité et de réduire le déficit public. En réalité, l’objectif immédiat n’est pas vraiment celui-là : il s’agit de profiter de la crise pour appliquer brutalement les politiques néolibérales et rétablir la rentabilité des entreprises, en jouant à fond le jeu de la concurrence. Cette thérapie de choc est l’une des réponses possibles à la crise : faire payer la facture à celles et ceux qui n’en sont pas responsables et réduire autant que faire se peut l’Etat social.

Quelles alternatives à ce moins-disant social ?

Il y a une autre réponse possible qui passe par un refus des postulats néolibéraux. Le premier verrou à faire sauter, c’est celui de la contrainte budgétaire : en annulant la partie de la dette qui n’est rien d’autre que le cumul des cadeaux fiscaux passés, « renationaliser » la dette en la finançant ailleurs que sur les marchés financiers |1|, suivre la suggestion… du FMI d’une taxe à un coup sur les patrimoines des plus riches.

Le second verrou à faire sauter, c’est la ponction actionnariale sur la richesse produite. Sur très longue période, la part des cotisations sociales et celle des dividendes nets varient en sens inverse : la montée de l’Etat social s’était faite au détriment des actionnaires, sa remise en cause se fait à leur profit (voir graphique).


Source : Insee |2|

Il serait alors possible de créer des emplois selon deux principales voies. Dans le secteur privé, la réduction de la durée du travail a, contrairement au discours patronal, fait ses preuves : près de deux millions d’emplois ont été créés entre 1997 et 2002, une spectaculaire marche d’escalier qui n’a pas été redescendue ensuite. Donc plus d’emplois, moins de dividendes |3|.

Dans le secteur public, il faut reprendre la formule de l’économiste américain Minsky qui proposait de faire de l’Etat « l’employeur en dernier ressort » |4|. C’est évidemment inconcevable pour les partisans de l’austérité, mais il est pourtant facile de faire le calcul suivant : au lieu de faire cadeau à l’aveuglette de 30 milliards aux entreprises, pourquoi ne pas créer un million d’emplois publics ? L’Institut Montaigne, que l’on ne peut soupçonner de minimiser la « charge » des fonctionnaires évalue à 28,3 milliards le coût d’un million d’emplois publics«  |5|

Cet article de Michel Husson a été écrit pour le numéro « spécial salaires » de la revue du SNEP-FSU – Syndicat national des écoles publiques – Fédération syndicale unitaire, 10 avril 2014)

Notes

|1| Gaël Giraud, « Renationaliser la dette publique française », 2013, http://gesd.free.fr/ggiraud13.pdf

|2| Voir « Les cotisations sont une « charge », mais pas les dividendes ? », note hussonet n°72, 3 mars 2014, http://hussonet.free.fr/cotsoc14.pdf

|3| Michel Husson et Stéphanie Treillet, « La réduction du temps de travail : un combat central et d’actualité », ContreTemps n°20, 2014, http://hussonet.free.fr/rttct20.pdf

|4| Cédric Durand et Dany Lang, « L’Etat employeur en dernier ressort », Le Monde, 7 janvier 2013, http://gesd.free.fr/empminsky.pdf

|5| Créer 60 000 postes dans l’Education nationale », http://goo.gl/5QB5O7

 

 

Source : cadtm.org

 

 


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