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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 16:41

 

Source : www.lemonde.fr

 

Emploi : 23 600 postes détruits au 1er trimestre, l'intérim dégringole

Le Monde.fr avec AFP | 16.05.2014 à 12h27 • Mis à jour le 16.05.2014 à 13h58

 
 

 

Convoqués à l'agence Pôle emploi de la région lyonnaise, cinq adultes témoignent de leurs difficultés.

 

Nouvelle dégradation au premier trimestre après une timide éclaircie en fin d'année dernière sur le front de l'emploi marchand en France : 23 600 postes ont disparu (– 0,1 %), en premier lieu dans l'intérim, réputé précurseur des évolutions du marché du travail.

Selon les premières estimations publiées vendredi par l'Insee, aucun secteur d'activité n'a échappé à ce repli : – 0,3 % dans l'industrie, – 0,4 % dans la construction et – 0,1 % dans le tertiaire, où sont comptabilisés tous les emplois en intérim qui ont particulièrement souffert en ce début d'année.

Le secteur du travail temporaire enregistre à lui seul une dégringolade de 24 900 emplois (– 4,6 %). Après une embellie à la fin de l'année dernière, il retrouve son niveau du début de 2013. « Le point préoccupant, c'est que les signaux plutôt bons du 4e trimestre, avec une bonne dynamique de l'intérim et des investissements dans les entreprises, ont fait long feu », relève Philippe Waechter, économiste en chef chez Natixis.

« DIFFICILE D'AVOIR UNE INVERSION DURABLE »

L'Insee a annoncé jeudi que la croissance a été nulle au premier trimestre, une première estimation inférieure aux prévisions, puisque l'Institut de la statistique, comme la plupart des économistes, attendait + 0,1 %. « Ce retournement sur les anticipations montre que la situation reste difficile et traduit des perspectives qui ne sont pas bonnes. Sur l'emploi, ça va être difficile d'avoir une inversion durable cette année dans le secteur marchand », selon Philippe Waechter. Sur un an, 57 200 postes au total ont été rayés de la carte (– 0,4 %) dans le secteur marchand, malgré une légère reprise des créations d'emploi à la fin de l'année dernière.

Pour la première fois depuis début 2012, l'économie française s'était remise – modestement – à créer des emplois au quatrième trimestre 2013, essentiellement grâce à une hausse de l'intérim : 15 100 créations nettes d'emplois avaient été enregistrées.

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

 

 

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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 16:21

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

 

 

Ecoutes : les pressions de Sarkozy sur le patron du contre-espionnage

LE MONDE | 15.05.2014 à 11h50 • Mis à jour le 15.05.2014 à 15h39 | Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme

 

 

 

 

 

En ce début d'été 2013, Nicolas Sarkozy est fébrile. Inquiet. Des bribes d'informations alarmantes lui parviennent. La justice est sur la piste d'un éventuel financement occulte par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007. Deux juges parisiens, Serge Tournaire et René Grouman, traquent depuis avril 2013 les ex-dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi, identifient les filières… Ils décident même en secret de mettre sur écoute le téléphone portable de Michel Gaudin, le directeur du cabinet de M. Sarkozy.

Ces interceptions, Le Monde les révèle aujourd'hui. Elles mettent au jour un système. Une méthode. Elles montrent un ex-président de la République qui fait pression sur des hauts fonctionnaires, à la limite du trafic d'influence, les poussant à violer le secret auquel ils sont astreints. Elles donnent l'impression d'un homme aux abois. Ulcéré d'être accusé de basses manoeuvres financières, qu'aucun élément matériel n'a établi jusqu'ici.

Lire la retranscription de trois écoutes de conversations entre Michel Gaudin et Nicolas Sarkozy

Au mois de juin 2013, donc, l'entourage de M. Sarkozy ne sait pas encore qu'il est placé sur écoute. M. Gaudin est bavard. Cet ancien directeur général de la police nationale sait tout du système judiciaire. Il est l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy. L'enquête des juges Tournaire et Grouman, ouverte pour « corruption », « blanchiment », « trafic d'influence » et « abus de biens sociaux » paraît progresser. Trop vite. A l'Elysée, M. Sarkozy n'ignorait rien des dossiers sensibles. Tout remontait à lui. Ce n'est plus le cas. Il va donc devoir se découvrir.

« JE VEUX PAS PARLER AU TÉLÉPHONE »

Car le jeudi 20 juin 2013, le magazine « Complément d'enquête », sur France 2, diffuse une interview de Moftah Missouri, ex-interprète du « Guide » libyen. Il y affirme notamment : « Kadhafi m'a dit à moi verbalement que la Libye avait versé une vingtaine de millions de dollars » pour la campagne présidentielle de M. Sarkozy, en 2007. Panique dans la Sarkozie. M. Gaudin s'agite. Imprudemment.

Le vendredi 21 juin 2013, en début d'après-midi, il appelle un homme sûr, son ancien collaborateur Jean-Louis Fiamenghi, ex-patron du RAID parti dans le privé, qui prévient d'emblée, en policier averti : « Je veux pas parler au téléphone. » Avant d'ajouter : « J'ai un ami qui a des trucs intéressants à dire pour la personne qui est à côté de vous » (M. Sarkozy, dont le bureau jouxte celui de M. Gaudin, au 77 de la rue de Miromesnil).

« Y a des trucs un peu pointus, je voudrais qu'il passe vous voir », insiste M. Fiamenghi, qui dévoile l'identité de son informateur : il s'agit de Philippe Bohn, vice-président chez EADS, « que M. Sarkozy connaît bien ». M. Gaudin propose alors un rendez-vous avec M. Sarkozy à 16 heures. Ce Philippe Bohn pourrait être une bonne pioche, c'est un spécialiste des intrigues libyennes.

« TOUT ÇA EST COMPLÈTEMENT BIDON »

Mais il faut en savoir plus sur Moftah Missouri. M. Sarkozy semble convaincu qu'il est instrumentalisé par le pouvoir socialiste, par le biais du contre-espionnage français. Donc, ce même jour, Michel Gaudin laisse un message au secrétariat du directeur du renseignement intérieur, Patrick Calvar. Un Breton, taiseux, ex-ponte de la DGSE, nommé en mai 2012 à la tête de la DCRI par Manuel Valls, désireux de se débarrasser de l'emblématique Bernard Squarcini, vraiment trop sarkozyste.

M. Calvar, en fin de journée, téléphone à M. Gaudin. Il ignore que les juges sont à l'écoute. « Je vous ai rappelé dans l'après-midi, commence M. Gaudin, à l'initiative du président qui voulait d'ailleurs vous appeler parce qu'il était assez embêté, il a appris que vos services auraient reçu le garçon, là, qui hier a déclaré que Kadhafi lui avait dit avoir donné de l'argent à M. Sarkozy. »

M. Calvar semble tomber des nues : « On n'a reçu personne, nous. On l'aurait reçu quand ? » « Il avait été reçu parce qu'il habite en Jordanie, semble-t-il, et il est à la recherche de papiers », répond M. Gaudin, avant de préciser sa pensée : « Aussitôt le président a pensé que tout ça pouvait correspondre à un montage pour qu'il raconte n'importe quoi pour avoir des papiers quoi, voilà. » Il ajoute, à propos des accusations portées par M. Missouri : « Tout ça est complètement bidon, comme vous l'imaginez. » Bien conscient du caractère gênant de sa démarche, M. Gaudin ne paraît guère à l'aise : « Soyons clairs, M. Calvar, moi je ne souhaite pas vous mettre en difficulté. » C'est pourtant le cas.

« JE VAIS VÉRIFIER, M. LE PRÉFET »

En effet, et cela intéresse fortement les enquêteurs, le patron de la DCRI, à plusieurs reprises, s'engage à se renseigner : « Je vais vérifier M. le préfet (…). Ça va être très simple, dans l'heure qui suit, je fais faire toutes les vérifications. »

M. Calvar le sait bien : s'il communique la moindre information confidentielle, il commet un délit. Il va donc chercher à en savoir plus sur M. Missouri. Mais en se gardant bien de rappeler M. Gaudin. Trois jours plus tard, lundi 24 juin 2013, ce dernier contacte M. Sarkozy.

Il est question de Philippe Bohn. « J'ai eu Bohn donc il essaie de passer demain matin parce qu'il a rendez-vous avec notre homme à 11 h 30 », commence-t-il. Qui est ce « notre homme » ? Mystère. « Oui, c'est un combinard quand même hein, ce type », observe M. Sarkozy à propos de M. Bohn. Réponse de M. Gaudin : « Enfin moi, ce qu'il m'a expliqué, c'est qu'il nous est très fidèle. »

« BON MAIS IL NOUS EST FIDÈLE, LUI ? »

M. Gaudin évoque ensuite M. Calvar, qui n'a pas donné de nouvelles. Les deux hommes doutent désormais de la fiabilité : « On va voir si l'autre me rappelle. Parce que c'est sûr qu'il y a eu quelque chose pour qu'il ne vous rappelle pas », relève M. Sarkozy. « Surtout qu'il m'a dit deux ou trois fois, je vous rappelle dans l'heure qui suit », renchérit M. Gaudin. « Bon mais il nous est fidèle, lui ? », s'enquiert M. Sarkozy. « Oh oui, oui, on l'a beaucoup aidé autrefois. » « Il était très proche de son prédécesseur ? », demande l'ex-président, en référence à M. Squarcini. « Oui, il était assez proche mais c'est pas le même style », répond M. Gaudin. La fidélité reste un marqueur du système sarkozyste.

A bout de patience, M. Sarkozy décide d'appeler directement le patron de la DCRI. Cette conversation n'a pas été enregistrée, M. Sarkozy n'étant pas encore sur écoute à cette date. Mais un quart d'heure plus tard, à 18 h 55, l'ex-chef de l'Etat rappelle le directeur de son cabinet pour l'informer de la discussion qu'il vient d'avoir avec M. Calvar, qu'il juge « très respectueux mais assez embêté ».

Lire aussi : Financement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuves

L'ancien président, redoutant une manipulation politique, a averti le patron de la DCRI qu'il était prêt à la dénoncer publiquement : « Je lui ai dit que j'avais des éléments très précis, que je ne me contenterai pas d'un simulacre d'enquête et que je serai obligé de donner à la presse tout ce que j'aurai. » Il exerce une pression maximale sur le chef de la DCRI.

« C'EST PAS BON SIGNE POUR LUI »

M. Sarkozy précise à M. Gaudin la réponse que lui a faite M. Calvar : « Alors il m'a dit, oui j'ai fait une enquête. Ah bon, j'ai dit, une enquête… En tout cas, moi je suis décidé à le mettre sur la presse si je veux. » M. Gaudin approuve : « Ça sème, euh, un peu le trouble et l'inquiétude, c'est parfait. » « Donc rappelez-le pour savoir comment il a réagi, reprend M. Sarkozy. Vous lui direz que je prends très au sérieux les choses. »

M. Gaudin s'exécute. Dix minutes plus tard, toujours ce 24 juin 2013, il recontacte M. Sarkozy : « J'ai eu Calvar, là, donc, qui ne sait rien. Alors donc ça sera très intéressant demain de voir avec notre ami Bohn ce qu'il peut nous dire, mais il avait l'air effectivement très embêté, hein. » « Bah oui », opine l'ex-président, qui se fait menaçant : « Et c'est pas bon signe quand même pour lui de ne pas nous avoir rappelés. »

Les enquêteurs capteront encore, les mois suivants, plusieurs conversations entre MM. Gaudin et Bohn. Tout le petit monde des sarkozystes de l'ombre apparaît. Les juges s'intéressent ainsi à un certain Tristan A., qui pourrait être l'un des contacts de M. Bohn dans la police (et dont Le Monde n'a pu trouver la trace).

« RIEN DE NOUVEAU ? »

Le 10 septembre 2013, M. Gaudin vient aux nouvelles : « Vous n'avez rien de nouveau dans nos affaires ? », demande-t-il à M. Bohn. Le 13 janvier, ce dernier laisse un message sibyllin sur le portable de M. Gaudin : « Il se peut qu'il y ait une nouvelle offensive… »

Mais entre-temps, à partir du 3 septembre 2013, les enquêteurs ont décidé de placer à son tour M. Sarkozy sous surveillance téléphonique, convaincus à l'examen des écoutes ayant visé M. Gaudin qu'ils pourront surprendre des conversations sur le fond du dossier, mais aussi sur le réseau d'informateurs dont M. Sarkozy dispose. C'est ainsi qu'ils tomberont sur des échanges laissant présumer un trafic d'influence avec le magistrat Gilbert Azibert, en marge de l'affaire Bettencourt.

Sollicités, MM. Sarkozy, Gaudin, Fiamenghi et Calvar n'ont pas souhaité s'exprimer. Interrogé comme témoin par les juges le 28 mars, M. Calvar a expliqué en substance avoir répondu par simple courtoisie aux appels de MM. Sarkozy et Gaudin, mais n'avoir jamais eu l'intention d'y donner suite. Il a concédé s'être renseigné sur les contacts qu'aurait pu prendre la DCRI avec M. Missouri, mais n'en a pas dit plus, invoquant le secret-défense.

Lire également : Six affaires qui menacent Nicolas Sarkozy

Quant à M. Bohn, il a assuré au Monde n'avoir « jamais parlé de l'enquête en cours avec des fonctionnaires ». S'agissant de Tristan A., M. Bohn déclare : « Je ne sais pas si je le connais. Vous savez, je connais beaucoup de fonctionnaires du ministère de l'intérieur… »

 

 

Source : www.lemonde.fr

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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 16:04

 

 

Source : www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

Loi bancaire : la spéculation a-t-elle réellement été interdite en France ?

Le Monde.fr | 14.05.2014 à 12h52 • Mis à jour le 15.05.2014 à 09h28 | Par Mathilde Damgé

 
 

 

Celui qui, dans son discours du Bourget, avait identifié son adversaire : le monde de la finance, a-t-il eu raison de la spéculation la plus nocive à l'économie réelle ? Rien n'est moins sûr.

 

« La finance a été maîtrisée », affirmait François Hollande sur les ondes de RMC le 6 mai, deux ans jour pour jour après son élection. Celui qui, dans son discours du Bourget, avait expliqué que son adversaire était le monde de la finance, a-t-il donc eu raison de la spéculation la plus nocive à l'économie réelle ?

Rien n'est moins sûr. En tout cas, c'est ce que l'on observe si l'on se penche sur les deux activités spéculatives les plus symboliques des dérives du système financier, les spéculations sur les matières premières agricoles et le trading haute fréquence (THF) – c'est-à-dire les échanges, réalisés à toute vitesse par des programmes informatiques conçus pour enchaîner une série de micro-gains.

Moins de 1 % de l'activité dans la filiale dédiée

La loi bancaire, votée en juillet 2013, se veut le cadre de la nouvelle régulation. Elle « prévoit la séparation des opérations spéculatives des banques et de leurs activités utiles à l'économie ».

Pour limiter la spéculation, il s'agit donc d'obliger les établissements bancaires à cantonner leurs activités dites « pour compte propre » dans une filiale séparée, financée de manière autonome - afin d'éviter tout risque de contamination avec la banque en cas de crise. Les activités « pour compte propre » correspondent au négoce réalisé avec les fonds propres des banques pour leur seul bénéfice, et non pour le compte de clients.

Ces filiales réunissent donc en leur sein l'ensemble du « prop trading » mais elles ont en outre interdiction de pratiquer certaines activités spéculatives jugées « trop risquées ou qui peuvent être nuisibles à l'économie ou à la société ». La loi précise :

Art. L. 511-48 II. ― Les filiales mentionnées au I ne peuvent réaliser les opérations suivantes :
1° Les opérations de négoce à haute fréquence taxables au titre de l'article 235 ter ZD bis du code général des impôts ;
2° Les opérations sur instruments financiers à terme dont l'élément sous-jacent est une matière première agricole.

Les banques doivent identifier les activités à transférer à la filiale au plus tard le 1er juillet 2014 et le transfert doit être effectif avant le 1er juillet 2015. Cependant les décrets relatifs à l'article 2 (dont la publication était envisagée pour décembre 2013) n'ont toujours pas été signés.

En tout cas, parmi les quatre principaux établissements tricolores intervenant sur les marchés, seuls BNP Paribas et la Société générale devraient créer une telle filiale ; Natixis n'a plus d'activités pour compte propre, et Crédit agricole affirme ne pas être concerné : « S'agissant des activités concernées par la loi, nous ne les exerçons plus ou elles sont gérées en extinction ».

Les activités ciblées par le projet de loi bancaire seraient en tout cas très restreintes. Moins de 1 % du total des activités des établissements bancaires, selon leurs propres estimations l'an dernier, devrait être placé dans la fameuse filiale spécialisée.

Par exemple, selon sa dernière présentation aux investisseurs, mardi 13 mai, la Société générale devraient transférer seulement 2 % des activités de la banque d'investissement à la filiale qu'elle doit créer (voir page 60), soit effectivement bien moins de un 1 % du total de ses activités.

Un filet aux mailles très larges

Concernant le THF, « il passe à travers les mailles du filet », selon Alexandre Naulot, interrogé par LeMonde.fr. Le chargé de plaidoyer au sein de l'association Oxfam explique : « Il est défini comme une suite d'opérations qui annulent et modifient les ordres passés dans un délai de moins d'une demi-seconde, ou comme une annulation de plus de 80 % de ses ordres par un opérateur sur une seule journée de Bourse ».

Donc, si les opérateurs réalisent volontairement des opérations toutes les 0,51 seconde ou en faisant en sorte que moins de 80 % des ordres soient annulés, ces opérations sont autorisées car elles ne rentrent pas dans le champ d'application, restrictif, de la loi.

Lire : Trading haute fréquence, l'histoire d'un renoncement

Les matières premières agricoles moins tentantes

Quant aux matières premières agricoles, même avant la loi bancaire, elles suscitaient déjà beaucoup moins d'intérêt. Essentiellement pour une question d'image : « Les responsables en avaient marre d'être accusés de la faim dans le monde pendant les assemblées générales », affirme un ancien banquier spécialisé dans les matières premières.

 

Celui qui, dans son discours du Bourget, avait identifié son adversaire : le monde de la finance, a-t-il eu raison de la spéculation la plus nocive à l'économie réelle ? Rien n'est moins sûr.

 

Mais aussi pour une question de baisse de rentabilité : « L'activité de couverture pour des clients, comme dans le cas d'agriculteurs ou d'entreprises agroalimentaires cherchant à se protéger d'une baisse des cours du blé ou du soja, génère des commissions mais ce n'est plus, en soi, la poule aux oeufs d'or », ajoute ce connaisseur.

L'ONG Oxfam France a relevé en 2012 que les quatre principales banques françaises – BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et Natixis (BPCE) – dirigeaient, via une société de gestion dédiée, au moins dix-huit fonds spéculant sur les matières premières. Aujourd'hui, on n'en trouve plus aucun émanant d'une banque française si l'on se réfère au site Morningstar, qui répertorie les différents fonds offerts aux investisseurs et épargnants français.

Lire : La spéculation coupable de la flambée des prix des aliments ?

Les « services au client » et la tenue de marché épargnés

Autre faille de la loi, les banques pourront toujours mener des activités spéculatives de THF et de trading de matières premières agricoles, si elles entrent dans le cadre de « fourniture de services aux clients, l'activité de tenue de marché, la gestion de trésorerie, les opérations d'investissement ou la couverture par l'établissement de ses propres risques », précise Céline Antonin, économiste à l'OFCE, dans un post de blog.

La « tenue de marché » désigne le fait d'intervenir sur les marchés sans chercher à tirer profit de son action (en vendant ou achetant des actions, des obligations, etc) pour assurer la « liquidité »  du marché, c'est-à-dire la possibilité d'échanger des produits.

Pour éviter que les acteurs de l'industrie financière utilisent cet argument récurrent pour continuer leurs activités spéculatives, la loi doit fixer un seuil au-delà duquel la tenue marché devrait basculer dans la filiale séparée.

Une décision qui dépend maintenant de Bercy. L'arrêté à ce sujet reste encore en attente de publication.

Par ailleurs, la loi reste floue sur l'origine et la localisation géographique : est-ce que l'i nterdiction de spéculation s'applique aux filiales basées en France (au sens fiscal du terme) ou s’applique-t-elle de manière extraterritoriale, à savoir à toutes les filiales des banques d’investissements françaises basées à l’étranger (Londres, New York, etc) d’où se déroule le THF ?

 Mathilde Damgé
De l'éco, du décryptage et une pincée de data

 

 

Source : www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 


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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 20:56

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/poj


 

Boycotter la Société Générale

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Faut-il boycotter la Société Générale qui est derrière l'incarcération d'un de ses salariés, sur une procédure douteuse, pour que l'opinion ait enfin le sentiment qu'il existe une justice ? Terrible de devoir croire en une justice immanente dans une république laïque pour attendre que le système bancaire - qui vampirise la société et la misère sociale qu'il engendre - trouve un frein à un comportement totalement inapproprié et indécent.

La Société générale a fait 2,2 milliards d'euros de bénéfice net pour l'année 2013. Personne ne s'est interrogé de savoir combien de Jérôme Kerviel sont derrière cette performance fiancière ? La Société Générale a dégagé ces bénéfices avec des livrets d'épargne ?

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L'activité bancaire n'a pas de moralité. Elle fait des affaires là où les gens honnêtes s'inquiètent de la dérive des guerres et des nationalismes " Pour ses activités russes, organisées autour de sa filiale Rosbank, septième banque du pays, la Société générale prévoit une croissance annuelle de ses revenus de 7 % et une rentabilité de 14 % en 2016 " (REUTERS/© Maxim Shemetov / Reuters)

Belle mentalité...

La justice est banquale. Elle assure le succès de l'acharnement d'un employeur douteux contre un salarié. L'affaire Kerviel, au-delà de sa personne et du milieu bancaire, vise tous les salariés. Le salarié est livré à la geste répressive. Le retour du livret ouvrier et des Javert.

LesMiserables01-copie-1.gif

"La justice avait la possibilité d'agir différemment", souiligne le comité de soutien de Jérôme Kerviel, "le parquet disposait de cinq ans pour faire exécuter la peine", selon l'article 133-3 du code pénal. "Compte tenu des dysfonctionnements judiciaires qui sont dénoncés dans cette affaire, le comité de soutien ne peut que regretter le traitement tout à fait singulier de cette affaire par le parquet général de Paris".

Un ministère public aux ordres ?

Kerviel en prison, les tricheurs ont raison.

__________________

Jérôme Kerviel convoqué par la police dimanche au plus tard  Le Point - ‎Il y a 9 minutes ‎

Jérôme Kerviel a été invité à se présenter au plus tard dimanche au commissariat de Menton (Alpes-Maritimes) par le parquet général de Paris, a annoncé jeudi le comité de soutien à l'ancien trader qui doit franchir samedi la frontière entre l'Italie et la France ...

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/poj

 

 

 

 

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 17:44

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Le numérique à l’école : des outils au service de l’apprentissage des élèves, vraiment ?

par Simon Gouin 15 mai 2014

 

 

 

 

Tableau interactif, ordinateur, tablette : le numérique pénètre les écoles. Ces nouveaux outils servent-ils l’apprentissage et la pédagogie ? Ou les intérêts commerciaux des géants de l’Internet et de l’électronique ? Roberto Casati, philosophe spécialiste des sciences cognitives, s’interroge sur les conséquences de ces technologies. Selon lui, elles altèrent nos capacités à lire avec attention, à se concentrer. Sans que les élèves en sachent beaucoup plus sur le fonctionnement d’un ordinateur, d’un logiciel ou d’un moteur de recherche. « Ce qui compte, pour les géants de ce système, c’est que vous soyez connectés en permanence afin de pouvoir vous proposer continuellement des produits. » Entretien.

Basta ! : Pourquoi la tablette ne vous semble-t-elle pas adaptée à la lecture ? Quels sont au contraire les avantages du livre papier ?

Roberto Casati [1] : D’après des spécialistes de la lecture comme Maryanne Wolf [2], les enfants qui appartiennent à des familles qui les font lire ou leur lisent des livres ont un lexique presque double, vers leurs dix ans, par rapport aux enfants qui n’ont pas ce privilège. L’école devrait permettre à ce dernier groupe de rattraper ce désavantage, c’est une question d’équité. Pour ce faire, elle devrait donner le goût de la lecture. Ce sont les livres qui amplifient le lexique. Ce n’est donc pas tellement la lecture, mais la lecture approfondie de textes de plus en plus complexes, qui est menacée. Il est évident que les jeunes "lisent" beaucoup sur leurs écrans, mais les données indiquent qu’ils lisent des textes ultra-simples. L’avantage du livre papier est très clair : il n’offre pas de distractions, il stipule un « contrat sur l’attention » qui favorise la concentration.

Les élèves qui utilisent les outils numérique dans l’apprentissage ont-ils de meilleurs résultats scolaires ?

Il n’y a pas une réponse uniforme. Les données PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves, mené par l’OCDE, ndlr) suggèrent que les effets positifs de l’usage du numérique sont évidents pour des usages modérés. Si on augmente la dose, la courbe s’aplatit, et pointe vers le bas pour des usages intensifs – ce qui signifie des résultats moindres. Les avantages semblent d’ailleurs corrélés avec les statuts socio-économiques : si vous êtes de milieu aisé, ou que vous avez des parents cultivés, vous tirez un certain avantage de l’usage modéré du numérique. Sur un autre aspect, dans le cadre du soutien aux élèves qui ont des difficultés, comme ceux souffrant de dyscalculie (trouble dans les apprentissages numériques, comme les mathématiques, ndlr) ou de dyspraxie (difficulté à écrire à la main et à automatiser l’écriture manuelle, ndlr), on observe des avantages clairs pour des tâches spécifiques. Mais certains auteurs et chercheurs, notamment Manfred Spitzer (spécialiste allemand des neurosciences, ndlr) constatent qu’une trop grande exposition aux écrans a des effets très négatifs sur les élèves : perte de sommeil, comportements asociaux ou perte de compétences spatiales.
 
L’école doit s’adapter aux innovations de la société, donc au numérique, entend-on. Que répondez-vous à cette position ?

Que l’innovation n’est pas une valeur en elle-même. On a beaucoup innové dans les petits goûters, notamment en y injectant du sel et des adoucissants chimiques, mais on ne doit pas pour autant imposer massivement les goûters du simple fait qu’ils innovent. Il y a des considérations plus générales, sur l’équilibre du régime alimentaire, à faire valoir. Cela dit, l’une des missions de l’école est de former au numérique. Cela ne signifie certainement pas changer la pédagogie et la faire virer au numérique ! Cela signifie expliquer ce qu’est un ordinateur, comment fonctionnent les systèmes de recommandation et de recherche [par exemple sur Google], etc. Paradoxalement, pour comprendre le numérique, un cours de statistiques serait plus utile que de transporter une tablette dans son cartable.
 
En plus des interrogations sur la place du numérique à l’école, se pose la question du rôle de l’enseignant. Pourquoi ne doit-il pas être une simple courroie de transmission ?

Dès que vous considérez l’enseignant comme une courroie de transmission, les jeux sont faits. L’enseignant électrique va s’imposer : plus fiable, jamais en grève, et aux performances mesurables. Enseigner est une activité aux multiples facettes, où un savoir-être entre en jeu.

Quels sont les effets des outils numériques, omniprésents dans notre quotidien, sur notre attention ?

Il y a dix-quinze ans, ils étaient des outils personnels, que l’on modifiait suivant ses intérêts et besoins. Aujourd’hui, ils sont l’appendice d’un cloud qui est une immense chaîne de distribution commerciale. Ce qui compte, pour les géants de ce système, c’est que vous soyez connectés en permanence, afin de pouvoir vous proposer continuellement des produits, afin de collecter des précieuses données sur votre comportement. Dans ce but, votre attention doit être dans un état de fluidité permanente. En fait, vous êtes toujours distraits par des petites nouveautés, des mises à jour des profils de vos copains, de nouveaux messages... Sans cesse. Il existe même des logiciels pour se protéger de ce flux distrayant.

Et si le cerveau pouvait s’habituer, comme certains l’affirment, à effectuer plusieurs tâches à la fois ?

C’est tout simplement faux. Une très belle recherche expérimentale conduite en 2009 a comparé deux groupes : des multitâches acharnés et des multitâches modérés. Les résultats montrent que les premiers ont plus de difficultés dans leur prétendu domaine d’expertise. Ils ont plus de peine à exécuter plusieurs tâches superposées ! On n’apprend pas à gérer la dispersion. En général, il n’existe pas de multitâche conscient. Il s’agit plutôt d’un glissement rapide d’une tâche à l’autre, et dans ce glissement, on perd du temps et on égare son attention. A la fin de la journée, les prétendus multitâches ont accompli moins que ceux qui ont terminé une tâche avant de passer à la suivante.
 
A l’école, les outils numériques peuvent-ils être utilisés de façon adaptée ?

J’observe de près le fonctionnement de plusieurs écoles publiques primaires aux États-Unis. Le numérique y est présent, mais il est parfaitement encadré. L’école dispose d’un "chariot de tablettes" qui circulent d’une classe à l’autre. Cela signifie deux-trois heures d’interaction avec un écran par semaine, à partir du CM1. Dans quel but ? Pour apprendre à programmer – en utilisant Scratch, un beau logiciel du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Donc, du numérique pour apprendre le numérique. A côté de cela, l’activité traditionnelle donne une place énorme à la lecture. Les maîtres(ses) lisent à haute voix un livre en entier à la classe chaque semaine ! L’exemple nous apprend que le slogan "un(e) élève, une tablette" est parfaitement populiste. La pédagogie est faite de beaucoup d’outils, chacun adapté à sa situation d’apprentissage. Dès qu’on commence à entendre l’argument du sac à dos plus léger car la tablette va remplacer les livres et les cahiers, on sait déjà que la discussion ne concerne plus la pédagogie.

L’Éducation nationale fait du développement numérique à l’école une de ses priorités. Et vient de créer une Direction du numérique pour l’éducation (DNE). Qu’en pensez-vous ?

On ne peut que saluer une initiative qui vise à engendrer une réflexion sur le numérique. Dans le meilleur des mondes, on devrait utiliser les atouts de la centralisation pour faire des petits essais ciblés d’introduction du numérique dans la pratique des l’enseignement, les évaluer scientifiquement, puis faire connaître les résultats de l’évaluation aux enseignants qui pourront – ou non – adopter les pratiques validées. Cependant, en lisant les détails, on assiste plutôt à un ensemble de politiques visant à introduire le numérique, comme si le ministère était un acteur commercial [3]. Ce n’est pas un éducateur qui a écrit cela, je le crains.

Propos recueillis par Simon Gouin

CC : Alliance Française de Moldavie

Contre le colonialisme numérique, Manifeste pour continuer à lire (Albin Michel)

Une vidéo de présentation du livre par l’éditeur :

 

Notes

[1Directeur de recherches au CNRS, Roberto Casati est aujourd’hui rattaché à l’École polytechnique. Il poursuit des recherches interdisciplinaires en tant que philosophe des sciences cognitives.

[2Spécialiste états-unienne du développement de l’enfant, dirige le centre de recherches sur la lecture et le langage de l’université Tufts, près de Boston.

[3Voici un extrait de la présentation du ministère : « La DNE comprendra un « Service du développement du numérique éducatif » et un « Service des technologies et des systèmes d’information » dont l’étroite collaboration permettra de traiter à la fois des enjeux pédagogiques du numérique, du développement de nouveaux contenus et services en ligne de qualité, des infrastructures et des conditions techniques et de sécurité permettant la réussite des projets. La direction est par ailleurs dotée d’une compétence générale en matière de pilotage et de mise en œuvre des systèmes d’information. Pour accompagner le déploiement de la stratégie numérique du ministère, une structure d’incubation de projets numériques, « le Numérilab’ », est également créée au sein de la direction. Elle vise à mutualiser les initiatives autour de grands projets innovants et à assurer leur valorisation. »


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Source : www.bastamag.net

 

 

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 15:41

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Les folles factures de l'UMP

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Selon des documents consultés par Libération, l’UMP aurait payé près de 20 millions d’euros entre janvier et juin 2012 à la société de communication Bygmalion, proche de Jean-François Copé. Pour des prestations pas toujours évidentes à prouver.

D’après une enquête de Libération qui a pu consulter les factures réglées par l’UMP à Event & Cie (la filiale de Bygmalion chargée de l’événementiel), le parti de Jean-François Copé a versé à cette société près de 20 millions d’euros, entre janvier et juin 2012, pour des événements liés à la communication. Alors que Le Point révélait en février que huit millions d’euros avaient été dépensés pour les meetings pendant la présidentielle et les législatives, Libération montre que les sommes versées par l’UMP à cette société fondée par des anciens proches de Copé, Guy Alvès et Bastien Millot, dépassent largement le cadre de ces événements.

En effet, Event & Cie, qui fait l’objet d’une enquête préliminaire pour faux, abus de biens sociaux et abus de confiance, a aussi organisé pendant la campagne 55 conventions pour environ 12,7 millions d’euros. Selon Libération, ces conventions sont particulièrement intrigantes. Ont-elles seulement existé  ? Parmi les 55 payées, seules quelques-unes ont laissé des traces sur le site de l’UMP, et ce sont souvent les moins chères.

Au sein du parti, les cadres interrogés sursautent, voire s’étouffent, à l’énoncé des montants. « Ce sont des francs CFA  ? » s’étonne un ancien ministre UMP.

Lire l'enquête sur le site de Libération

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 17:55

 

CADTM

 

Source : cadtm.org

 

Série : Les banques et la doctrine « trop grandes pour être condamnées » (Partie 7)

De grandes banques organisent massivement l’évasion fiscale à l’échelle internationale

11 mai par Eric Toussaint

 


Nouvel exemple de « Too Big to Jail »:L’évasion et la fraude fiscales internationales organisées par la principale banque suisse UBS.

UBS (Union des Banques Suisses) qui a dû être sauvée de la faillite en octobre 2008 par une injection massive d’argent public en Suisse est impliquée dans le scandale du Libor, dans celui de la manipulation du marché des changes (UBS fait l’objet d’une enquête approfondie de la part des autorités tant aux États-Unis, qu’au R-U, à Hong Kong et en Suisse) et dans les ventes abusives de produits hypothécaires structurés aux États-Unis. UBS, tout comme HSBC et le Crédit Suisse |1| notamment, s’est aussi spécialisée dans l’organisation à une échelle systémique de l’évasion fiscale des grandes fortunes des États-Unis, d’Europe et d’ailleurs |2|.

« Environ 120 chargés d’affaires suisses seraient présents clandestinement en France pour démarcher les grosses fortunes hexagonales, ce qui est rigoureusement interdit par la loi mais réalisé, d’après Antoine Peillon, en toute connaissance de cause par la maison mère en Suisse. Chaque commercial est muni d’un document, le manuel du Private Banking, ’ véritable guide en évasion fiscale ’ » |3|. Le témoignage d’un ancien employé d’UBS, publié en janvier 2014, vient renforcer les accusations lancées par Antoine Peillon. « Le témoignage d’un ancien employé suisse de la banque, déposé auprès de la justice et recueilli par Le Parisien-Aujourd’hui en France (édition du mardi 21 janvier), montre que la plus grande des banques helvètes, qui fait depuis 2012 l’objet d’une enquête judiciaire en France, aurait institué un système bien rodé pour inciter les Français à frauder le fisc. Guillaume Daïeff et Serge Tournaire, les juges financiers parisiens en charge du dossier, soupçonnent l’Union des banques suisses (UBS) d’avoir mis en place un vaste système de démarchage illicite de clients français, les incitant à ouvrir des comptes non déclarés en Suisse dans les années 2000. » |4|.

Quelques semaines plus tard, en février 2014, paraissait sous forme de livre un autre témoignage à charge d’UBS, il est le fait d’une ancienne employée d’UBS en France chargée d’organiser des activités mondaines pour rabattre des clients. ’Il s’agissait de mettre en relation des chargés d’affaires d’UBS avec leurs futurs clients, de préférence les plus riches, ceux à 50 millions €. Comme vous ne séduisez pas un millionnaire avec un simple café, les événements devaient être prestigieux. Tournoi de golf, régate en voilier, soirée à l’opéra suivie d’un dîner chez un grand chef... rien n’était trop beau pour attirer ces fortunes.(...) À chaque événement, les chargés d’affaires suisses étaient présents en très grand nombre. Venus de Lausanne, Bâle, Genève, Zurich, ils avaient pour mission de convaincre les cibles, présélectionnées par nos soins, de déposer leur fortune chez eux. Chaque année, à la demande du siège de Zurich, nous faisions le bilan : combien de nouveaux clients ? Combien d’argent frais ? La règle d’or, c’était qu’un événement devait être rentable.’ |5| Vu le scandale produit par de multiples révélations et la procédure judiciaire engagée en France, UBS a interdit, à partir d’avril 2014, à une partie de ses gestionnaires de fortune de se rendre en France |6|.

Alors que la justice française est lente et timide, que rien ne se passe en Belgique (pourtant UBS y a réalisé le même type d’opérations frauduleuses qu’en France et ailleurs), UBS est sur le point d’arriver à un accord avec les autorités allemandes. En fait, UBS négocie avec la justice allemande le montant de l’amende qui lui sera infligée pour avoir aidé des contribuables à échapper au fisc. Il est question d’une amende de 200 millions d’euros qui lui permettra d’échapper à une condamnation |7|. UBS est accusée d’avoir aidé ses clients allemands à dissimuler leurs fortunes via des fondations et des trusts au Liechtenstein. Selon le parquet de Bochum qui a mené l’enquête et dirigé plusieurs descentes contre des filiales d’UBS en Allemagne, les fonds en question atteignent environ 20 milliards €. Si l’amende s’élève effectivement à 200 millions €, cela signifiera qu’UBS s’en tire en payant l’équivalent de 1 % des montants fraudés. UBS est la troisième banque suisse mise à l’amende par les autorités allemandes. La banque Julius Bär et le Crédit Suisse ont payé respectivement 50 millions € et 149 millions €. Comme pour les autres exemples, UBS évite jusqu’ici toute véritable condamnation. Elle doit juste faire face à des scandales qui ternissent son image et à des amendes, somme toute, tout à fait mineures. Elle doit également modifier sa stratégie financière mais elle poursuit sa route sans que ses principaux dirigeants aient été inquiétés et sans être menacée dans sa liberté d’exercer son activité bancaire.

Ce qui s’est passé aux États-Unis avec UBS confirme la doctrine « Too Big to Jail ». L’affaire remonte à 2008 quand les autorités des États-Unis entament une instruction contre UBS accusée d’organiser un réseau d’évasion fiscale. UBS gérait la fortune d’environ 5 000 citoyens nord-américains en leur évitant de payer des impôts aux États-Unis. Leur fortune était placée en Suisse (après avoir transité dans certains cas par d’autres paradis fiscaux pour brouiller les traces). Pour mener leur investigation, les autorités étatsuniennes ont bénéficié des informations que leur a communiquées, en 2007, Bradley Birkenfeld un ancien responsable d’UBS spécialisé dans l’évasion fiscale.

Bradley Birkenfeld, lanceur d’alerte ou simple délateur ?

Bradley Birkenfeld est de nationalité étatsunienne, il a commencé à travailler dans le secteur bancaire en 1991 dans une banque de Boston, la State Street (13e banque aux États-Unis) |8|. Il a pris contact avec le FBI en 1994 pour dénoncer les pratiques illégales de la banque qu’il quitte ensuite sans que celle-ci ait fait l’objet de poursuites judiciaires. En 1996, il est engagé aux États-Unis comme gestionnaire de fortune par le Crédit Suisse (2e banque suisse), puis en 1998, il passe chez Barclays (2e banque britannique). En 2001, il rejoint UBS en y amenant de riches clients. Il s’établit à Genève d’où il participe à l’organisation du réseau d’évasion fiscale qui concerne les États-Unis. Il fait cela sous la responsabilité de Raoul Weil, un des patrons d’UBS. Il quitte la banque en 2005 après avoir, dit-il, pris conscience de la gravité des activités auxquelles il était activement mêlé. À noter que ce qu’il faisait pour UBS n’avait rien d’illégal au regard des lois de la Suisse. En 2007, il décide de contacter le Ministère de la Justice des États-Unis afin de dénoncer les activités illégales d’UBS et de profiter d’une loi qui, depuis 2006, protège et récompense ceux et celles qui dénoncent au fisc une fraude |9|. Un bureau des lanceurs d’alerte (IRS Whistleblower Office) a en effet été créé au sein de l’administration chargée de la collecte des impôts (l’Internal Revenue Service, IRS). La page d’accueil du site officiel commence par ces deux phrases : « Le bureau des lanceurs d’alerte de l’IRS rémunère ceux qui lancent l’alerte à l’encontre des personnes qui ne paient les impôts tels qu’ils sont dus |10|. Si le bureau des lanceurs d’alerte fait usage de l’information fournie par le lanceur d’alerte, il peut octroyer à celui-ci jusqu’à 30 % des taxes additionnelles, des amendes ou d’autres montants qu’il collecte » |11|. Les informations qu’il communique à l’IRS et au ministère de la justice permettent à ces deux organismes de monter un dossier en béton contre UBS. La gravité des activités d’UBS au regard de la loi des États-Unis est telle qu’il était nécessaire de retirer la licence bancaire à cette banque mais, comme cela se passera un peu plus tard avec HSBC et d’autres grandes banques, les autorités de Washington se contenteront d’exiger le paiement d’une amende (780 millions $ en février 2009 auxquels s’ajoutent 200 millions $ un peu plus tard). Les États-Unis obtiennent également que la banque leur communique une liste de 4 450 noms de citoyens des États-Unis qui ont planqué leur fortune en Suisse par l’entremise d’UBS. Pour y arriver, Washington a, à certains moments, employé d’importants moyens de pression : la menace de retirer la licence de la banque et l’arrestation momentanée de certains dirigeants de la banque, tel Raoul Weil qui comparaît en procès en 2014 |12|.

Entretemps, Bradley Birkenfeld, lanceur d’alerte, a d’abord payé cher sa collaboration avec les autorités des États-Unis : il est arrêté en mai 2008 puis traduit en justice. En août 2009, il est condamné à 40 mois de prison ferme pour sa participation aux activités illégales d’UBS. À noter qu’au cours de son réquisitoire contre B. Birkenfeld, le procureur a reconnu que sans la collaboration de Bradley Birkenfeld le ministère de la justice et l’IRS n’auraient pas été en mesure de réunir toutes les informations qui ont permis de coincer UBS. B. Birkenfeld commence à purger sa peine en janvier 2010. De sa prison, Bradley Birkenfeld a fait appel au président Barack Obama, il a également introduit une requête en révision de son procès auprès du procureur général Eric Holding et a fini par pouvoir sortir de prison après 31 mois, début août 2012. Ce que la presse internationale a surtout retenu, c’est ce qui est arrivé à Bradley Birkenfeld après sa sortie de prison à savoir que l’IRS lui a finalement versé une somme de 104 millions $ comme récompense pour la dénonciation des activités illégales d’UBS. L’IRS, en effet, a finalement considéré que Bradley Birkenfeld avait droit à un certain pourcentage des taxes et amendes qui ont pu être collectées auprès des personnes fortunées identifiées grâce à la dénonciation |13|.

Il n’est pas possible ici d’entrer dans l’analyse des motivations exactes de Bradley Birkenfeld, est-ce un chevalier blanc, un lanceur d’alerte ou un simple délateur et chasseur de prime ? Ce qui est important, c’est de faire le constat suivant : la banque qui réalise de graves activités illégales ainsi que ceux qui la dirigent et planifient ses méfaits, bénéficient de l’impunité. La banque doit tout au plus payer des indulgences (pardon, une amende).

Ceux qui dénoncent les activités illégales de la banque le font à leurs risques et périls. Dans le cas d’UBS, du Crédit Suisse, de HSBC Suisse… ils sont condamnables (voir le cas d’Hervé Falciani dans l’affaire UBS Suisse) aux yeux de la loi suisse et les autorités suisses ne se sont pas privées d’avoir recours à la sévérité de la loi contre eux. Dans le cas des États-Unis, leur situation est plus complexe. Dans certains cas, ils peuvent obtenir une récompense mais risquent néanmoins la prison. Depuis l’affaire UBS/ Bradley Birkenfeld, il semble bien que les banquiers ont obtenu du gouvernement des États-Unis qu’il évite d’encourager financièrement des candidats lanceurs d’alerte. À suivre.

Conclusion

Il faut mettre fin au secret bancaire. Les banques doivent avoir l’obligation de communiquer toutes les informations sur leurs responsables, leurs différentes entités, leurs clients, les activités qu’elles exercent et les transactions qu’elles réalisent pour le compte de leurs clients et pour elles-mêmes. De même, les comptes des banques doivent également être lisibles et compréhensibles. La levée du secret bancaire doit devenir un impératif démocratique minimal pour tous les pays. Concrètement cela signifie que les banques doivent tenir à la disposition de l’administration fiscale :

  • une liste nominative des bénéficiaires d’intérêts, de dividendes, de plus-values et autres revenus financiers ;
  • les informations sur les ouvertures, les modifications et les fermetures de comptes bancaires en vue d’établir un répertoire national des comptes bancaires ;
  • toutes les entrées et sorties de capitaux avec l’identification du donneur d’ordre.

Il faut interdire aux banques de réaliser toute transaction avec un paradis fiscal. Le non respect de l’interdiction doit être assorti de sanctions très lourdes jusqu’au retrait de la licence bancaire et le paiement de lourdes amendes (une amende équivalente au montant de la transaction réalisée). Les autorités judiciaires et le ministère public doivent être incités à poursuivre de manière systématique les dirigeants de banque qui sont responsables de délits et de crimes financiers. Il faut retirer la licence bancaire aux institutions qui ne respectent pas les interdictions et se rendent coupables de malversations.

Parce que les capitalistes ont démontré à quel point ils étaient capables de commettre des délits et de prendre des risques (dont ils refusent d’assumer les conséquences) dans le seul but d’augmenter leurs profits, parce que leurs activités entraînent périodiquement un lourd coût pour la société, parce que la société que nous voulons construire doit être guidée par la recherche du bien commun, de la justice sociale et de la reconstitution d’une relation équilibrée entre les humains et les autres composantes de la nature, il faut socialiser le secteur bancaire. Comme le propose Frédéric Lordon, il s’agit de réaliser « une déprivatisation intégrale du secteur bancaire » |14|.

Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7

Notes

|1| Financial Times, “Crédit Suisse tax probe deepens », 16 avril 2014. Voir aussi : « Crédit Suisse may pay US$1.6b in tax probe », 6 mai 2014, http://www.stuff.co.nz/business/world/10014963/Credit-Suisse-may-pay-US-1-6b-in-tax-probe

|2| Voir notamment le précieux livre d’Antoine Peillon, Ces 600 milliards qui manquent à la France, Le Seuil, 2012, 187 pages. Voir la recension parue dans Alternatives économiques : « Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au cœur de l’évasion fiscale », http://www.alternatives-economiques.fr/ces-600-milliards-qui-manquent-a-la-france—enquete-au-coeur-de-l-evasion-fiscale_fr_art_1143_58595.html Voir aussi : ’La grande évasion fiscale : un doc de Patrick Benquet (Nilaya Productions, 2013)’, consulté le 9 mai 2014, http://www.publicsenat.fr/La_grande_evasion_fiscale_documentaire_public_senat

|3| Alternatives économiques, « Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au cœur de l’évasion fiscale », avril 2012, http://www.alternatives-economiques.fr/ces-600-milliards-qui-manquent-a-la-france—enquete-au-coeur-de-l-evasion-fiscale_fr_art_1143_58595.html

|4| Le Monde, ’Des conseillers d’UBS faisaient la mule entre la France et la Suisse’, 21 janvier 2014, http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/21/des-conseillers-d-ubs-faisaient-la-mule-en-transportant-eux-memes-ces-sommes-de-l-autre-cote-des-alpes_4351540_3234.html

|5| Extrait de l’interview publiée par Le Parisien, le 6 février 2014, http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/le-livre-qui-derange-les-banquiers-suisses-06-02-2014-3563661.php Voir le livre : Stéphanie Gibaud, La femme qui en savait vraiment trop, le Cherche-Midi, 221 pages, 17 €. Dans l’interview déjà citée, elle déclare : ’Dans le petit univers de la banque privée, je suis désormais blacklistée, les CV que j’envoie finissent systématiquement à la poubelle. Vis-à-vis d’UBS, j’ai lancé une procédure pour harcèlement devant les prud’hommes et j’attends de la justice pénale qu’elle établisse la vérité. Mon livre, je l’espère, permettra d’éclairer les juges sur certaines pratiques et m’aidera à me reconstruire.’

|6| Le Parisien, ’Évasion fiscale : la banque UBS interdit à ses employés d’aller en France’, 1 mai 2014, 
http://www.leparisien.fr/economie/evasion-fiscale-la-banque-ubs-interdit-a-ses-employes-d-aller-en-france-01-05-2014-3808011.php

|7| Tribune de Genève, « UBS négocie son amende avec le fisc allemand », 25 février 2014, http://www.tdg.ch/economie/ubs-negocie-amende-allemagne/story/26256689 Le titre de l’article est très significatif.

|8| Deux sources biographiques assez complètes : la biographie de Bradley Birkenfeld sur wikipedia (en anglais, celle en français est par contre lapidaire) : http://en.wikipedia.org/wiki/Bradley_Birkenfeld (consultée le 3 mars 2004) et David Voreacos, ’Banker Who Blew Whistle Over Tax Cheats Seeks Pardon’, Bloomberg, 24 juin 2010, http://www.bloomberg.com/news/2010-06-24/ubs-banker-who-blew-whistle-on-swiss-secrecy-over-tax-cheats-seeks-pardon.html

|9| Il prend également contact avec la sous-commission du Sénat qui s’occupe des délits des banques sous la présidence du sénateur Carl Levin et il y présente son témoignage en 2007. C’est la même sous-commission qui s’est occupée plus tard de l’affaire HSBC. Voir le site officiel de la sous-commission : http://www.hsgac.senate.gov/subcommittees/investigations

|10| Dans le cas présent, on devrait plutôt parler d’un bureau de délation.

|11| ’ IRS Whistleblower Office.’ Voir le site officiel de l’IRS : http://www.irs.gov/uac/Whistleblower-Informant-Award , site consulté le 3 mars 2014. “The IRS Whistleblower Office pays money to people who blow the whistle on persons who fail to pay the tax that they owe. If the IRS uses information provided by the whistleblower, it can award the whistleblower up to 30 percent of the additional tax, penalty and other amounts it collects.’

|12| Zachary Fagenson et Reuters, ’Ex-UBS bank executive pleads not guilty in tax fraud case’, 7 janvier 2014,
http://articles.chicagotribune.com/2014-01-07/business/sns-rt-us-ubs-tax-banker-20140106_1_bradley-birkenfeld-tax-fraud-conspiracy-u-s-clients

|13| Voir sur le site du quotidien genevois Le Temps, la copie de la décision du IRS Whistleblower Office : http://www.letemps.ch/rw/Le_Temps/Quotidien/2012/09/11/Economie/ImagesWeb/birkenfeld-determination-letter.pdf

|14| Frédéric Lordon, « L’effarante passivité de la « re-régulation financière » », in Changer d’économie, les économistes atterrés, Les liens qui libèrent, 2011, p. 242.

Éric Toussaint, docteur en sciences politiques, est porte-parole du réseau international CADTM et est membre du conseil scientifique d’ATTAC France. Il est auteur des livres Procès d’un homme exemplaire, Éditions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Prochain livre : Bancocratie, Aden, 1er semestre 2014

 

 

Source : cadtm.org

 

 

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 17:37

 

 

Source : www.marianne.net


 

Infarctus du patron de Samsung

La bourse a parlé: «Achevez-le»!
Mardi 13 Mai 2014 à 13:00

 

Bruno Rieth

 

Lee Kun-Hee, 72 ans, président de l’empire Samsung et homme le plus riche de Corée du Sud, vient d’être hospitalisé suite à une crise cardiaque. Dans la guerre que mène le conglomérat contre Apple, cette nouvelle aurait pu détonner dans le petit monde de la finance. Mais c’était sans compter sur le cynisme du milieu qui, au lieu d’être pris de panique, semble au contraire s’enthousiasmer de cette situation.

 

Ahn Young-joon/AP/SIPA
Ahn Young-joon/AP/SIPA

«Avec des amis comme ça, on a pas besoin d’avoir d’ennemis ! » doit se dire, Lee Kun-Hee, patron de Samsung et première fortune de Corée du Sud selon Forbes, du fond de son lit d'hôpital. Victime d’un « infarctus du myocarde aigu » samedi, il a été hospitalisé au Samsung Medical Center de la capitale et opéré dimanche dans la matinée. On se souvient qu’au lendemain de l’annonce de la démission de Steve Jobs pour des raisons de santé, l’action Apple avait chuté de presque 5% sur les marchés américains. Ce qui d’ailleurs avait bénéficié à son principal concurrent… Samsung.

Sauf que dans le cas du septuagénaire coréen, ses problèmes de santé ont été accueillis avec un certain engouement par les investisseurs. En effet, le titre Samsung Electronic s’est envolé de 4 %, lundi, à la bourse de Séoul, ce qui représente la plus forte progression journalière depuis 10 mois. La raison est simple, mais ne manque de cynisme : « Les investisseurs espèrent une restructuration massive qui serait largement articulée autour de Samsung Electronics », a expliqué à l'AFP un analyste de Dongbu Securities. En clair et sans langue de bois : « Vivement que le vieux casse sa pipe pour qu’il passe enfin la main et qu’un plan social soit lancé dans la foulée ».


Le roi est mort, vive le roi

Le groupe Samsung, avec des revenus qui représentent presque un quart du PIB de la Corée du sud et 13 % des exportations et qui rassemble une centaine d’entreprises, pèse considérablement au niveau national. C’est d’ailleurs ce qui a permis à Lee Kun-Hee, d’échapper à la prison alors qu’il était inculpé d’abus de confiance et d’évasion fiscale en 2008. Soupçonné également de corruption d’hommes politiques à travers une caisse noir de 197 milliards de wons (environ 124 millions d’euros), accusations qui avaient entraîné la création d’une commission d’enquête parlementaire. Mais faute de preuve, la procédure avait été classée sans suite.

Obligé de quitter la présidence du conseil d’administration du groupe suite à cette affaire, il avait continué à régner grâce aux participations familiales. Car Samsung, c’est surtout une véritable dynastie monarchique. Fils de Lee Byung-Chul qui fonde l’entreprise en 1938, Lee Kun-Hee reprend les rênes après la démission de son père et diversifie les activités du groupe jusqu’à le hisser au plus haut. Durant son règne, il installe les membres de sa fratrie à des postes clés qui lui permettent, après sa démission en 2008, de garder la main sur l’ensemble du groupe. Notons que sa fille, jugée très compétente, aurait pu accéder au poste de suprême. Son seul défaut : être une fille. Après une décennie de conflits familiaux pour savoir qui sera le successeur, c’est finalement son fils, Lee Jay-Yong, vice-président du groupe Samsung Electronic, qui devrait reprendre le flambeau. Succession que les investisseurs attendent donc avec une grande impatience. Certains auraient même déjà entonné : « Le roi est mort, vive le roi ! »

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

 

 

 

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 17:29

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Arrêt sur images 13/05/2014 à 10h30
Drahi, sa première BA pour la presse
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 

 

Donc, il s’appelle Drahi. Patrick Drahi. Propriétaire de Numéricable, il est à la tête de la 14e fortune française. Comme l’a révélé Mediapart, c’est lui qui a permis à Libé de passer le cap du mois d’avril, en prêtant en douce à l’actionnaire de référence en titre, Bruno Ledoux, les 4 millions nécessaires. Comme le disent les salariés de Libé, dans leur désormais culte chronique quotidienne, c’est lui l’investisseur masqué, dont le nom avait commencé à filtrer à la fin de la semaine dernière. Au moins, il n’est pas resté masqué très longtemps.

Ils sont étranges, ces milliardaires. Pourquoi le prospère Franco-Israélien investit-il quelques cacahuètes dans Libération ? Mystère. De ce que l’on connaît de sa biographie de roi du câblage, on peine à déduire une vision décoiffante de l’information, ou un désir inconscient de créer « le Flore du XXIe siècle ». Même par rapport à Israël, il s’est jusqu’ici davantage signalé par un rôle d’investisseur (il câble deux foyers israéliens sur trois) que par un soutien politique militant public. Bref, aucune vision perceptible de la presse dont jusqu’ici il s’est toujours prudemment tenu à l’écart.

« Entrer dans l’establishment »

Alors ? La première explication, celle qui revient sous la plume de mes confrères, c’est donc qu’il souhaite banalement « entrer dans l’establishment ». Ayant observé comment Niel, précisément, est passé dans la perception publique de rescapé des peep-shows à gourou du millénaire en rachetant Le Monde (avant L’Obs), Drahi aurait décidé de suivre l’exemple. A l’idée de se retrouver face à Niel et Bouygues quand il sera à la tête de SFR, il s’efforcerait de tenter de faire jeu égal dans la prochaine bataille d’oligarques des télécoms, en rachetant ce qui trainait sur la table à ce moment-là : Libé.

C’est assez surprenant : dans le pugilat pour le rachat de SFR, Drahi l’a précisément emporté contre Bouygues, alors qu’il avait tout l’establishment contre lui, Montebourg en tête.

Nouveaux sujets d’investigation

Actionnaire de Libé, surtout s’il s’avère qu’il y devient majoritaire, il va voir les projecteurs se tourner mécaniquement vers lui, son fonds d’investissement de droit luxembourgeois, sa holding personnelle à Guernesey, sa résidence à Genève, son goût pour le rachat par endettement (LBO), et son alliance avec le fonds américain Carlyle, « mis sur orbite en 1989 par un ancien dirigeant de la CIA, et piloté pendant un moment par George Bush père ».

D’où tirai-je ces précisions ? D’un portrait de Drahi, pas spécialement sympathique, publié le 14 mars dernier par Libé. Le Luxembourg, Guernesey, les LBO, Carlyle, la CIA : au-delà des cacahuètes, la première BA de Drahi pour la presse indépendante pourrait bien consister à renouveler ses sujets d’investigation.

Publié initialement sur
Arretsurimages.net

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 


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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 21:34

 

*Note perso : un article qui date de 2 ans mais qui reste encore sans réponse...

 

 

Source : lexpansion.lexpress.fr

 

Où sont passés les 1000 milliards prêtés par la BCE aux banques?

Par Julie de la Brosse, publié le 09/05/2012 à 18:58

 

 


Bruxelles s'apprête à demander aux banques européennes ce qu'elles ont fait des 1000 milliards d'euros prêtés récemment par la BCE. L'heure des comptes a enfin sonné... 

 Où sont passés les 1000 milliards prêtés par la BCE aux banques?

Mario Draghi lors de sa première conférence de presse à Francfort en tant que président de la BCE le 3 novembre 2011.

REUTERS/Kai Pfaffenbach

 

L'heure des comptes a enfin sonné: la Commission européenne s'apprête à demander aux banques ce qu'elles ont fait des 1000 milliards d'euros libérés par la BCE en décembre et février, à l'occasion des deux opérations de refinancement à trois ans. Ces dernières, qui avaient pour but de relancer l'économie et d'inciter les banques à continuer à financer les Etats en achetant de la dette, n'ont visiblement pas eu l'effet escompté. 

Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a en effet affiché sa déception mercredi dernier, reconnaissant qu'il espérait voir l'opération profiter davantage à l'économie réelle. Et selon Le Monde, Michel Barnier, le commissaire au marché intérieur, aurait demandé au président de l'Autorité bancaire européenne, Andrea Enria, de s'intéresser à l'usage qu'ont fait les établissements financiers de ces prêts bonifiés. Il a aussi déposé un amendement à la directive européenne sur les liquidités bancaires qui "impose aux banques d'isoler les profits qu'elles ont réalisés en investissant dans des titres rémunérateurs les liquidités à faible coût de la BCE, et oblige que ces bénéfices ne puissent être inclus dans le calcul des bonus". 

Encore plus récemment, c'est l'équipe du nouveau président, François Hollande, qui s'est intéressée sérieusement à la question. "Il va falloir revenir sur cette opacité des banques. Ce sujet peut-être traité dans une loi de régulation financière par exemple", indiquait Nicole Bricq, chargée des questions fiscales. 

Resserrement du crédit

Alors à quoi ont servi ces 1000 milliards d'euros ? A priori, pas à renforcer le crédit bancaire, comme l'espérait, pas vraiment secrètement, Mario Draghi. Entre janvier et mars, les nouveaux crédits aux entreprises ont en effet fondu de près de 14 milliards d'euros en Europe (à 679 milliards), quand l'enveloppe des nouveaux prêts aux ménages s'est réduite de 5 milliards d'euros (à 236,5 milliards d'euros). Selon une récente étude de la BCE, 9% des banques ont encore resserré les conditions de crédit aux entreprises au premier trimestre, alors que 35% d'entre elles l'avaient déjà fait fin 2011.  

Détente sur les taux souverains

En revanche, comme c'était prévu, une partie de la manne a permis de soulager -pendant un temps au moins- le niveau des dettes souveraines européennes. Cela a été très visible pour l'Espagne et pour l'Italie, qui ont vu la pression sur leur dette se réduire considérablement après les deux opérations.  

Il faut dire que financièrement l'affaire était plutôt juteuse pour les banques, qui ont emprunté à 1% auprès de la BCE pour refinancer des Etats avec des taux compris entre 3 et 6%. Les établissements espagnols notamment se sont jetés sur cette aubaine: ils ont acheté 32 milliards d'euros d'actifs publics en janvier et 22 milliards en décembre. Mais désormais les tensions sur les taux des obligations d'Etat des pays fragiles ont refait surface, et remettent donc en cause l'utilité de l'opération. 

Faire face à la dette obligataire des banques

En réalité, aujourd'hui une grosse partie la somme allouée aux banques est revenue sagement dans les coffres de la Banque centrale européenne. Durant les quatre derniers mois, le montant des dépôts des banques auprès de la BCE est en effet passé de 413 à 801 milliards d'euros. Comme si celles-ci étaient terrorisées à l'idée de prêter ou de se prêter de l'argent. "Il ne faut pas oublier que les banques de la zone euro ont 600 milliards d'euros de dette obligataire qui arrivent à maturité en 2012, et les Etats de la zone euro 800 milliards. C'était d'ailleurs le principal objectif de la BCE: permettre aux banques de faire face à leurs engagements pour éviter qu'elles ne fassent faillite", explique Christophe Nijdam analyste chez AlphaValue.  

Manque de transparence

Finalement, il est donc encore un peu tôt pour savoir si cet argent ira ou non financer l'économie. Tout dépendra surtout de ce que les banques feront de leurs dépôts à la BCE : rembourser leur dette obligataire ? Les placer à des taux supérieurs à ceux de la BCE ? Ou encore les affecter au crédit bancaire ?  

N'en ressort pas moins que dans cet exercice, les banques françaises n'ont pas brillé par leur transparence. A la différence de certaines de leurs homologues européennes, ces dernières n'ont jamais voulu révéler les montants qu'elles sont allées chercher au guichet de la BCE. Selon des rumeurs, c'est l'Autorité de Contrôle Prudentiel qui le leur aurait conseillé, pour éviter de nourrir la stigmatisation ambiante. Pas sûr que cette stratégie soit la bonne. Surtout quand on sait que certains établissements, comme la BNP, avaient annoncé dès le départ qu'ils n'avaient pas besoin de cette opération pour se financer ! 

"Il semblerait que les banques françaises, qui ont encore des problèmes de liquidité, soient allées lourdement au guichet de la BCE, juste derrière les espagnoles et les italiennes", explique Christophe Nijdam. Dans ces conditions, la moindre des choses aurait été de les obliger à révéler la destination de cet argent. Au risque sinon de relancer une énième fois la polémique sur le rôle de la BCE... 


En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/ou-sont-passes-les-1000-milliards-pretes-par-la-bce-aux-banques_1362382.html#B8I8rVKRYafyr44D.99

 

 

 

 

Source : lexpansion.lexpress.fr

 

 


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