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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 20:42

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

La démocratie verrouillée du Parlement européen
Jeudi 22 Mai 2014 à 16:00

 

 

Ils pourraient et devraient être un vrai contre-pouvoir face à la très libérale Commission et au puissant Conseil européen. Malheureusement, les députés de Strasbourg sont confinés dans un rôle trop secondaire pour peser efficacement sur le fonctionnement de l'Union.

RUFFER/CARO FOTOS/SIPA
RUFFER/CARO FOTOS/SIPA

La démocratie verrouillée du Parlement européen

>>> Article paru dans Marianne daté du 9 mai

Ils sont deux à guigner la première place en Europe : à droite, le champion du Parti populaire européen (PPE), Jean-Claude Juncker, conservateur et luxembourgeois. A gauche, le social-démocrate allemand Martin Schulz. Ils se connaissent bien : les deux hommes sont des piliers du système institutionnel européen, puisque l'un présida dix ans l'Eurogroupe et que l'autre est le président sortant du Parlement européen. On comprend pourquoi on roupille ferme lorsqu'ils débattent de l'avenir de l'Union européenne.

 
 

Trop de compromis, pas toujours honteux d'ailleurs, jalonnent leur histoire commune, pour que l'homme de gauche sorte réellement du cadre de la « pensée standard » européenne. S'il critique volontiers la méthode « contre-productive » de José Barroso, si son programme électoral promeut une « nouvelle croissance » en Europe, et souhaite combattre les inégalités sociales et les paradis fiscaux, pas question pour autant de remettre en question les fondements de l'ordre existant. A Paris, le 17 avril, il est à côté de Jean-Christophe Cambadélis au Cirque d'hiver, pour le lancement de la campagne du Parti socialiste européen. Le tout nouveau premier secrétaire du PS, désireux de donner un peu d'oxygène politique durant cette campagne, ose imaginer une renégociation des critères de Maastricht et notamment de la « règle de 3 % », « qui date d'un autre temps ». Le président sortant du Parlement européen le douche aussitôt comme un professeur remet un élève à sa place : « Les règles existent, elles ne sont pas négociables. Il faut donc les appliquer... »

 
 

Bonne volonté
 

En fait, Martin Schulz est à l'image de l'assemblée qu'il préside : plein de bonne volonté et d'imagination mais impuissant. Inconnus pour la plupart dans leurs pays d'origine, les eurodéputés ont pourtant accompli un travail considérable, souvent resté dans l'obscurité. Qui se souvient que c'est le Parlement européen qui fit la seule proposition de « mutualisation des dettes publiques », au moment de la crise grecque ? Qui sait que c'est la commission des Affaires économiques et monétaires (Ecom) qui a été le moteur de la rerégulation des banques et des secteurs financiers après la grande crise issue du laxisme généralisé des pays de l'Union ? Et pourtant, c'est la réalité : des banques locales aux fonds de pension, ou spéculatifs, jusqu'aux assurances, une quarantaine de directives (lois européennes) ont tout remis sous la surveillance d'une autorité publique... « Nous avons reconstruit en cinq ans ce que le néolibéralisme avait détruit pendant vingt ans », se réjouit Liêm Hoang-Ngoc, député sortant (et non reconduit par le PS).
 

Michel Barnier, commissaire chargé du Marché intérieur, reconnaît volontiers s'être appuyé sur les parlementaires pour tordre le bras du puissant lobby des banques (doté d'un budget de 120 millions d'euros à Bruxelles !), soutenu par les gouvernements britannique, allemand ou français. C'est bien grâce aux parlementaires européens si la directive sur le secteur bancaire proposée par Barnier est bien plus radicale que la loi Moscovici en France. De même, la taxe sur les transactions financières  (dite encore « taxe Tobin »), adoptée par 11 pays, a été conçue au sein de l'Ecom. Il arrive même au Parlement de rejeter un traité négocié avec les Etats-Unis, comme l'accord Swift sur l'accès aux données personnelles, ou l'Acta, sur la contrefaçon.
 

Certes. Mais cette assemblée démocratique (elle est élue au suffrage universel depuis 1979), toute besogneuse et éclairée qu'elle soit, fait figure d'éternelle mineure des institutions européennes. Depuis le traité de Lisbonne, le Parlement est « codécisionnaire » dans la plupart des domaines, (sauf la fiscalité et les affaires étrangères). Mais, le plus souvent, les députés doivent s'adapter aux compromis passés entre la Commission et le Conseil des ministres (des Etats). Et encore, raconte le député vert portugais Rui Tavares : « Lorsque nous devons rencontrer un gouvernement, c'est un ambassadeur qui le représente, comme si nous étions des élus étrangers ! » C'est ainsi que les parlementaires qui souhaitaient une révision profonde de la directive sur les travailleurs détachés (qui permet de contourner les règles sociales) n'ont pu qu'approuver, souvent à regret, des modifications marginales concoctées dans leur dos entre Paris, Berlin, Londres, Varsovie et Bruxelles.


Quant aux questions de politique économique, c'est pis puisque le Parlement ne donne qu'un avis consultatif sur les orientations que la Commission de Bruxelles impose aux Etats membres ! L'ancien ministre et futur commissaire français Pierre Moscovici tenait le Parlement de Strasbourg dans une telle estime qu'il ne vint jamais expliquer devant cette assemblée la politique économique de la France, et ce, en dépit de quatre invitations...
 

Enfin, lorsqu'il possède un réel droit de veto, comme sur le budget pluriannuel (2014-2020) de l'Union, il renonce à l'utiliser. Plutôt que d'imposer un budget de relance, les élus ont préféré suivre les injonctions de leurs gouvernements respectifs. Isabelle Durant, députée écologiste belge, l'avoue : « Nous aurions pu dire non. Dans tous les groupes, on a dit que c'est un mauvais budget. Mais on s'est écrasés en rase campagne. C'est un acte manqué démocratique... » De quoi donner raison au président permanent du conseil des chefs d'Etat et de gouvernement, le cynique Herman Van Rompuy, selon qui « les citoyens comprennent très clairement la différence entre le Parlement européen et ceux qui prennent les vraies décisions ».

 

 

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 16:33

 


Soucis 22/05/2014 à 13h05
Le rabotage des quais pourrait coûter beaucoup plus cher que prévu
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

 

Le chiffre de 50 millions d’euros avancé est approximatif, voire totalement faux : l’opération de rabotage présenterait des coûts cachés. Décryptage.

 

 


Deux trains dans une gare (Nana B Agyei/Flickr/CC)

Pendant que les journalistes s’échinent à essayer de démêler l’écheveau de responsabilités qui a pu mener à la grosse boulette des trains trop larges pour entrer dans les gares, la colère gronde chez les cheminots qui manifesteront ce jeudi à Paris contre la reforme du ferroviaire, dont ils craignent qu’elle n’arrange pas les choses.

Stéphane (prénom d’emprunt), conducteur SNCF depuis 2000, avait déjà témoigné sur Rue89 après l’accident en gare de Brétigny en juillet 2013 pour dire que la catastrophe était prévisible.

Cette fois, il nous a téléphoné pour mettre en doute tout le discours de RFF qui a consisté à minimiser le couac et son coût. Syndicaliste, il discute beaucoup avec ses collègues de tous métiers et de toute la France et affirme que « beaucoup de cheminots ne s’étonnent plus de l’ampleur de la bourde tant ils en ont vu ».

Dès 2012, des travaux entrepris pour raboter

La SNCF s’était déjà retrouvé à devoir raboter les quais pour accueillir de nouvelles rames : il s’agissait de la nouvelle automotrice Transilien dite « NAT Z 50000 », fabriquée par Bombardier, pour les lignes de la banlieue nord parisienne.

Censées remplacer les « petits gris », ces trains de banlieue en inox anciens et régulièrement défaillants, les rames Bombardier ont été commandées en 2006 et livrés à partir de 2009 sur le réseau Transilien.

Ces nouvelles rames ont subi des retards à la livraison, des problèmes d’ouverture de porte… rien que des soucis habituels. Mais pas seulement. Déjà, le souci du gabarit de ces trains avait été soulevé : sur la ligne H du Transilien, des travaux d’adaptation dans les gares sur la branche Pontoise et Valmondois (Val-d’Oise) avaient été entrepris. La SNCF a pu rectifier avant l’arrivée des trains. Stéphane regrette qu’aucune leçon n’ait été tirée de cette époque :

« Le souci des gabarits est connu depuis lors. Ils ont fait l’erreur de ne pas commander de rames à double étage, plus capacitaire pour absorber la hausse continue de la fréquentation, et ont constaté que les trains étaient trop larges pour certaines gares. »

Il ajoute que beaucoup de cheminots se posent une autre question :

« Si ça coince côté quai, pourquoi ça ne coincerait pas côté entrevoie ? Il y aurait un risque lors du croisement. L’entre-axe, la distance entre les deux voies, est-elle suffisante ? »

Tentatives de faire payer les régions

Le risque de gabarits trop grands pour les nouveaux trains est donc connu et analysé depuis au moins deux ans. En témoigne le bulletin de l’association des cadres techniques des installations ferroviaires actifweb, dont un dossier technique [PDF] intitulé « Conservation du gabarit et nouveau train », publié en 2012, évoque clairement ce souci :


Extrait de l’article (Capture)

« En mai 2012, sur les 76% des quais du RFN (réseau ferré national) relevés, seuls 2% sont conformes aux valeurs d’origine qui garantissent la compatibilité avec des matériels roulants eux-mêmes conformes à la fiche UIC 505-1 (décrivant un gabarit MR “ normé ”). »

Sont évoqués aussi des « risques de heurts » et des « travaux à réaliser pour mettre les quais aux normes afin de réaliser le déploiement des nouveaux matériels dans les délais ».

Ainsi, les travaux avaient déjà démarré pour mettre aux normes les quais destinés à accueillir ces trains trop gros. Seulement, cela se faisait discrètement jusqu’à l’enquête du Canard enchainé. Comme le confirme un article du Monde :

« RFF a lancé une campagne de mesure de l’ensemble des quais, en 2013, et engagé d’importants travaux afin de raboter 1 300 quais. »

Les discussions avaient déjà démarré avec les régions, qui refusaient de payer. Un observateur du système confie au quotidien :

« Aucune des deux entreprises ne voulait assumer une telle erreur et, surtout, aller la révéler aux élus régionaux. Pis, les deux groupes voulaient que les régions financent également ces travaux. »

Chiffre approximatif, voire totalement faux

D’une région à l’autre, le coût de réfection des quais ne sera pas du même montant. Si 300 ont déjà été rabotés selon RFF, « c’est peut-être parce qu’il fallait les refaire de toutes façons, par exemple les quais du RER B n’étaient pas à la bonne hauteur, donc ils en ont profité pour les mettre à la bonne largeur », avance Stéphane.

Savoir combien coûteront les travaux est presque impossible tant les situations varient, mais ce qui semble certain, c’est que le chiffre de 50 millions d’euros avancé est approximatif, voire totalement faux.

Ce jeudi, des vidéos diffusées par la SNCF montraient le rabotage des quais, une opération simplissime à en croire les images :

Ajustement des quais en région PACA

 

 

Sauf qu’il y a rabotage et réfection. Le coût le plus bas d’un quai, d’après les recherches de Stéphane, est de 60 000 euros environ : la mise au gabarit Regiolis à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) aurait coûté 250 000 euros pour quatre quais, selon la centrale des marchés.

Une hypothèse qui semble particulièrement basse à Stéphane si l’on compare au coût d’un quai double pour la gare parisienne de Denfert-Rochereau : 7 millions d’euros selon la RATP. Si l’on multipliait par 1 000, cela ferait une facture à... 7 milliards !

Comme l’explique le blog TransportRail, webmagazine ferroviaire, « l’affaire des gabarits » est plus compliquée qu’elle n’en a l’air :

« Le vieillissement du réseau fait que la voie, mais aussi quantité d’ouvrages d’art et les quais, ont tendance à bouger, sans que cela mette en péril la sécurité des voyageurs. Simplement, une voie qui supporte des trains faisant entre 17 et 22 tonnes par essieu, posée sur du ballast, a naturellement tendance à bouger, verticalement et transversalement. C’est physique. »

Ces « dérives historiques » peuvent ne présenter aucun risque en région parisienne où l’infrastructure est globalement en bon état, mais ailleurs, où les voies sont plus dégradées, ces remises à niveau peuvent coûter plus cher.

Stéphane, lui, sait que cette opération rabotage express présentera nécessairement « plein de coûts cachés », et déplore surtout qu’avec un wagon mesurant au rayon laser on n’ait pu connaître plus tôt l’exacte largeur des voies.

MERCI RIVERAINS ! Alexandre Le Bars
                                                                                                                                                                              Source : rue89.nouvelobs.com

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 16:15

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Fraude fiscale : 23 000 « repentis » en 2013

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Le service de traitement des déclarations rectificatives mis en place en juin 2013 a déjà traité 1 260 dossiers, permettant d'encaisser 765 millions d'euros.

Plus de 23 000 évadés fiscaux se sont présentés en 2013 au fisc pour régulariser leur situation, rapporte jeudi 22 mai le ministère de l’économie dans son bilan annuel de la lutte contre la fraude fiscale.

Ces « repentis » bénéficieront d’un traitement spécial prévu par une circulaire signée en juin 2013 et prévoyant une majoration réduite à 15 %, au lieu de 40 %, à condition que les avoirs rapatriés n’aient pas une origine « occulte ».

Le service de traitement des déclarations rectificatives (STDR) mis en place dans le cadre de cette circulaire a traité 1 260 des 23 000 dossiers qui lui ont été transmis, et ainsi récolté 764 millions d’euros. Bercy espère voir cette somme passer à 1,8 milliard d’euros au cours de l’année 2014. Selon le STDR, le montant moyen des avoirs détenus à l’étranger est de 900 000 euros et 80 % des « repentis » les avaient dissimulés en Suisse contre 7 % au Luxembourg.

Plus globalement, la lutte contre la fraude fiscale a permis de repérer, en 2013, 18 milliards d’euros. Sur ce total, 10 milliards ont déjà été encaissés, soit 1 milliard de plus qu’en 2012.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 21:46

 

Source : www.marianne.net

 

 

Reprendre la main sur l'économie et la finance
Mardi 20 Mai 2014 à 12:00

 

Eric Alt et Hervé Falciani*

 

Eric Alt, magistrat et candidat Nouvelle donne aux européennes, et Hervé Falciani, ancien informaticien de la banque HSBC de Genève et candidat du Parti X en Espagne, s'associe pour dénoncer l'inaction des Etats et de l'Union européenne en matière de lutte contre la fraude et l'évasion fiscale. « Les règles, les institutions et les individus qui ont permis les dévoiements de la finance, regrettent-ils dans leur tribune, ne sont pour l'heure pas vraiment remis en cause ».

 

Bankia, une des principales banques du pays, dirigée par un ex-directeur du FMI, M. Rodrigo Rato, a vendu des produits toxiques à ses employés et même à ses retraités - Andres Kudacki/AP/SIPA
Bankia, une des principales banques du pays, dirigée par un ex-directeur du FMI, M. Rodrigo Rato, a vendu des produits toxiques à ses employés et même à ses retraités - Andres Kudacki/AP/SIPA
La Commission européenne indiquait en 2012 que près de 1 000 milliards d'euros étaient perdus chaque année dans les 28 pays de l'Union en raison de la fraude et de l'évasion fiscale.

Les droits fondamentaux sont aujourd'hui affaiblis au prétexte de la crise économique. En particulier, la «Troïka» a imposé aux pays du Sud une régression sociale majeure.

 
Pourtant, nous savons que ce n'est pas la taille des Etats, le montant de leurs dépenses ou des avantages sociaux qui sont à l'origine de la crise, mais au contraire leur faiblesse en matière de régulation et de lutte contre la fraude, aggravée dans certains cas par la corruption des oligarchies dirigeantes.

Ainsi, aux Etats-Unis, la crise des subprimes est en partie la conséquence d'une fraude gigantesque au crédit hypothécaire. En Islande, pays de 320 000 habitants, 100 milliards de dollars se sont volatilisés en 2009, conduisant à la nationalisation des trois principales banques du pays. De même, la faillite de l'Anglo-Irish Bank irlandaise a des origines frauduleuses : 70 milliards d'euros se sont volatilisés, dans un contexte marqué par la confusion des intérêts entre secteur bancaire et autorités publiques. Un cercle d'initiés aurait aussi bénéficié de "prêts cachés" d'un montant considérable.

En Espagne, les scandales financiers se succèdent. Bankia, une des principales banques du pays, dirigée par un ex-directeur du FMI, M. Rodrigo Rato, a vendu des produits toxiques à ses employés et même à ses retraités : ils ont perdu 23 milliards d'euros.

Mais pour la première fois depuis vingt ans, les sommes récupérées par l'administration fiscale ont diminué. Dans de nombreux pays, les moyens pour lutter contre la fraude s’amenuisent. Les enquêteurs n'ont parfois plus les moyens logistiques d'enquêter sur le terrain. En Italie, les agents avancent les frais d’essence et attendent plusieurs mois pour être remboursés.

Nous savons que la dette grecque a été longtemps dissimulée par des moyens frauduleux avant sa révélation en 2010. Ce maquillage résulte principalement de la levée de fonds hors bilan par le biais d'instruments financiers mis au point par la banque Goldman Sachs, qui a perçu 600 millions d'euros à cette occasion.

Et ce n'est pas seulement la faillite de la Grèce qui a entraîné celle de Chypre. C'est aussi la conséquence du système bancaire hypertrophié et opaque développé dans l'île : plus de la moitié des fonds détenus appartenaient à des non résidents attirés par l'absence de contrôle et de transparence.


8 000 milliards d'euros placés dans les paradis fiscaux


Nous savons que tous les Etats européens souffrent d'une fraude fiscale endémique. Selon l'ONG Réseau pour la justice fiscale, 8 000 milliards d'euros seraient placés dans les paradis fiscaux. Nous savons que des banques comme HSBC et UBS ont contribué à soustraire à l'impôt des sommes considérables.

Nous savons que le trading à haute fréquence, pour l'instant soustrait à toute forme de régulation, est riche d'opportunités de fraude et de prédation.

Les principes d'égalité devant la loi et d'égalité devant l'impôt deviennent illusoires.

Et que faisons nous?

Les règles, les institutions et les individus qui ont permis les dévoiements de la finance ne sont pour l'heure pas vraiment remis en cause. Les Etats et l'Union européenne ont pris des résolutions solennelles mais des mesures modestes.

Les lobbies bruxellois s'emploient toujours à neutraliser les initiatives de l'Union européenne qui pourraient remettre en cause cet ordre établi au profit de quelques- uns. Le renoncement partiel à la taxe Tobin est emblématique de cette situation.

Tout se passe comme si la crise était utilisée comme un levier pour faire passer en force un programme politique qu’il serait difficile de faire accepter dans une période normale.

En d'autres temps, le président Roosevelt avait défini un New Deal, en décidant notamment une politique de grands travaux et une forte augmentation des impôts sur les plus riches et les entreprises. Aujourd'hui, les citoyens européens ne sont pas condamnés à une servitude économique volontaire. Ils peuvent encore utiliser leur vote, le 25 mai, pour reprendre la main.


Eric Alt est magistrat et candidat en Île-de-France en troisième position sur la liste du parti Nouvelle donne. Hervé Falciani, lui, est l'ancien informaticien de la banque HSBC devenu célèbre pour avoir fui la Suisse avec des listings de clients étrangers. Il est aujourd'hui candidat du Parti X en Espagne, la formation politique née du mouvement des Indignés.

 

Source : www.marianne.net


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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 21:13

 

Source : www.marianne.net


 

Le «mini-Kerviel» de la Caisse d'épargne renonce à faire appel de sa condamnation
Mardi 20 Mai 2014 à 17:50

 

Journaliste économique à Marianne En savoir plus sur cet auteur

 

Alors que les médias relayent le tintamarre organisé par Jérôme Kerviel, une affaire similaire est en passe de se dénouer loin des cameras. Selon nos informations, la Caisse d'épargne (groupe BPCE) et Boris Picano-Nacci, son ex-trader qui lui a fait perdre 752 millions d'euros, devraient prochainement signer un protocole d'accord mettant fin aux procédures judiciaires. Lui accepterait définitivement sa condamnation proclamée en première instance. BPCE renoncerait au remboursement de sa perte, acceptant un seul euro de dommages et intérêts. Histoire de conforter le joli crédit d'impôt obtenu en 2008?

 

LANCELOT FREDERIC/SIPA
LANCELOT FREDERIC/SIPA

Il faut croire que « Marcheman », la nouvelle identité de super héros que s’est forgée à coup de com, Jérôme Kerviel ne fait pas rêver tout le monde. En tout cas, pas Boris Picano-Nacci. Selon nos informations, l’ex-trader de la Caisse d'Epargne, que la presse désignait comme un mini-Kerviel, aurait préféré transiger avec la BPCE. « L’accord de principe est dealé. Il ne reste plus qu’à signer », nous assure un ponte du groupe.

 


Plutôt que d’aller au bout de son appel avec le risque de voir sa condamnation s’alourdir, il devrait bientôt annoncer qu’il accepte sa condamnation pour abus de confiance en première instance par le Tribunal correctionnel de Paris, une condamnation à deux ans de prison avec sursis et à 315 millions d'euros d'amende au titre des dommages et intérêts. En contrepartie, la BPCE renoncerait, pour sa part, à récupérer cette somme astronomique se contentant de l’euro symbolique, matérialisant la faute de son ancien employé. Pour l’ex-trader, on voit bien l’intérêt de se dégager d’une dette faramineuse. Encore que, était-ce vraiment nécessaire ? La Cour de cassation dans l’affaire Kerviel, a déjà montré l’inanité d’une telle sentence et a annulé l’obligation faite à l'ancien employé de la Société générale de rembourser son forfait. Quant au risque de voir sa peine de prison passer du sursis au ferme, il était lui aussi assez faible. Reste la liberté d’esprit retrouvée et la possibilité de passer enfin à autre chose.


Pour la banque en revanche, les motivations sont beaucoup plus prosaïques. A l’instar de la Société générale, la BPCE doit absolument faire reconnaître la responsabilité unique de son trader dans ses pertes pour pouvoir profiter d’une petite astuce fiscale : une fois imputées à leurs résultats, ces pertes font naître un crédit d'impôt ! On l'a peut-être oublié, mais les 5 milliards perdus par Jérôme Kerviel ont en partie été financés par le contribuable, pour un peu plus d’un milliard. Il en va de même pour les 752 millions d’euros de Boris Picano-Nacci. Près de 250 millions d’euros ont été pris en charge par le fisc. Une telle aubaine vaut bien de se contenter d’un seul et petit euro de dommages et intérêts.

 

 

 

Source : www.marianne.net

 

 


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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 20:57

 

Source : www.marianne.net


 

Privatisation de l’hôpital public : l’émir qui révèle la forêt
Mardi 20 Mai 2014 à 12:15 | Lu 4781 fois I 25 commentaire(s)

 

Bruno Rieth

 

Un émir qui privatise un étage de l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt et c'est toute la planète médiatique qui est en émoi. A raison. Sauf qu'une telle pratique n'a rien de nouveau. Et c'est bien ce que regrette une partie du personnel médical qui n'apprécie guère, dans cette histoire, l'argumentaire déployé par Martin Hirsch, le patron de l'AP-HP, pour justifier ce « séjour » du riche patient.

 

ALEXANDRE GELEBART/20 MIN/SIPA
ALEXANDRE GELEBART/20 MIN/SIPA
L'histoire révélée par Le Canard enchaîné a agité les médias en fin de semaine dernière. Début mai, un riche émir, accompagné de toute sa suite, a privatisé tout un étage de l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt. Choquant ? En effet. Mais malheureusement, cette affaire n'a rien de nouveau. « Ça fait des années qu’existent ces pratiques. Là, c’est enfin mis en lumière et ça montre combien c’est n’importe quoi » s’emporte Patrick Pelloux, le médiatique syndicaliste urgentiste. « C’est la loi Bachelot qui avait gravé dans le marbre cette pratique, avec l’espoir de rapporter de l’argent. Sauf que l’on n'est pas foutu de récupérer ces sommes, la plupart du temps » poursuit-il. Les informations du Journal du dimanche  semblent lui donner raison : l'AP-HP (l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris) cumulerait, en 2012, près de 90 millions d'euros d'impayés de la part d'organismes et de patients étrangers.
 

« En plus, poursuit Pelloux, Martin Hirsch (le directeur général de l'AP-HP, ndlrexplique que ça ne posait pas de problèmes puisque cela intervenait durant le pont du 8 mai où l’hôpital se retrouve avec des lits vides. Or c’est faux : il y a dû avoir des malades qui ont été redirigés vers d’autres structures ». Et pour l'urgentiste d'aller même jusqu'à expliquer que désormais, l'hôpital connaît « une forme de corruption moderne, corruption car on remet en cause l’égalité des soins »...
 
Chez les syndicats, l’annonce a aussi du mal a passer, comme en témoigne Rose-May Rousseau, secrétaire général de l’Usap-CGT : « On doit garder nos valeurs d’égalité d’accès aux soins qui sont au centre de notre mission de service public. Or, en déroulant le tapis rouge à un patient et en lui permettant de privatiser neuf chambres durant six jours, simplement parce qu’il a de l’argent, on glisse vers un système où c’est la carte bleue qui définit la priorité d’accès aux soins. Et ça, c’est inacceptable ». Pour la syndicaliste, cette affaire révèle surtout le désengagement de l’Etat depuis des années : « C’est un choix que de vouloir favoriser le tourisme médical. Mais il ne faut pas que ça se fasse aux dépens de tout les autres patients », prévient-elle. Surtout lorsque ce choix entraîne « des ardoises qui dépassent le million » nous glisse-elle aussi.


Il n’y a peut-être que la présidente de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée, la députée PS Catherine Lemorton, qui ne voit pas grand-chose à redire dans cette histoire. Du moins, insiste-t-elle prudemment, si l'on en croit les déclarations de Martin Hirsch. « Ce n’est pas vraiment nouveau. Il suffit de voir ce qu’il se passe dans des cliniques du Sud de la France. Je comprends l’émotion, car on est dans le cas d’un hôpital public. Mais si je me réfère à ce qu’a dit Martin Hirsch, si on fait payer plus chère la prestation et qu’elle n’a pas eu d’incidence sur des éventuels futurs patients, c’est même plutôt bénéfique », juge-t-elle. Pour la député, si ce genre d’événement est encadré et qu'il permet à « celui qui n’a rien de passer toujours devant les émirs ». Tout irait donc au mieux dans le meilleur des mondes ? « Il est vrai que ça nécessite une transparence totale ». Une transparence qui, aujourd'hui, n’est pas d’une évidence folle.
 
A contrario, le professeur André Grimaldi, défenseur sans relâche de « la santé pour tous », voit dans cette affaire une véritable mascarade : « Premièrement, lorsque Monsieur Hirsch se félicite que les patients étrangers paient 30 % plus cher, j’ai envie de lui dire d’aller regarder du côté des Etats-Unis et ce qu’aurait payé le patient d'Ambroise-Paré. Cette somme est ridicule par rapport au poids financier des personnes en question. D’autant qu’elles ne participent en rien à la construction de notre système de santé que nous finançons, avec nos impôts ou nos assurances. C’est pour cette raison que, dans une logique d’équité, il faudrait les faire payer beaucoup plus ». Surtout ce genre d’initiative remettrait en cause le principe « d’égalité-qualité » selon le professeur, « pour que notre système de soin reste le meilleur, il ne faut pas que la qualité soit réservée à certains particuliers. Ce qui est vraiment inacceptable, c’est que Martin Hirsch nous explique que ces prestations permettront d’aider à soigner “les patients précaires”. Or le service public ne marche pas à la charité, mais à l’égalité », recadre-t-il.
 
Serions-nous donc en train de glisser vers un système de santé à deux vitesses ? Question métaphysique de journaliste pour Patrick Pelloux :« Ça fait longtemps qu’elle n’est plus à deux vitesses, mais en boîte automatique. Il y a les pauvres, français ou étranger, qui ne peuvent aller que dans certains établissements qui les acceptent. Il y a la classe moyenne qui bénéficie de la sécurité sociale et qui a, de temps en temps, une mutuelle complémentaire et arrivent plus ou moins à se faire soigner correctement si elle a la patience d’attendre. Et puis il y a ceux qui ont de l’argent et qui peuvent se faire soigner vite et par les meilleurs ».

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

 

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 20:28

 

Source : www.mediapart.fr

 

Trois autres banques prises dans le scandale du Libor

|  Par martine orange

 

 

 

Le Crédit agricole, HSBC et JP Morgan sont accusés à leur tour par les autorités européennes d’avoir manipulé les indices servant de référence au calcul des taux d’intérêt. Elles encourent des peines pouvant aller jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires annuel mondial.

Le scandale du Libor s’amplifie. Les régulateurs de l’Union européenne viennent d’envoyer de nouveaux actes d’accusation contre trois autres banques, suspectées d’avoir pris part au cartel bancaire illégal, manipulant les indices de référence – notamment le Libor et l’Euribor – servant de référence dans l’établissement des taux d’intérêt. Les trois banques accusées sont le Crédit agricole, HSBC et JP Morgan.

À l’issue d’une enquête approfondie menée après la découverte des manipulations du Libor à Londres, les autorités européennes ont déjà sanctionné six banques en décembre, les accusant d’avoir instauré une entente secrète pour manipuler les taux d’intérêt. Elles leur avaient imposé une amende collective de 1,71 milliard d’euros, la plus lourde sanction jamais infligée en Europe pour cartel.

Quatre banques – Barclays, Deutsche Bank, Royal Bank of Scotland et la Société générale – avaient alors accepté de transiger. En contrepartie de la reconnaissance de leur participation à ce cartel et de certaines informations, leurs amendes avaient été réduites de 10 %.

Les trois banques accusées aujourd’hui n’avaient pas accepté de transiger avec les autorités européennes en décembre. Si elles sont reconnues coupables, elles encourent une sanction pouvant aller jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires annuel mondial.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 20:57

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Témoignage 16/05/2014 à 17h32
Comment on ne meurt pas aux urgences quand on a de la chance
Béatrice Leca | Riveraine

 


A l’hopital Bichat, à Paris, en 2006 (POUZET/SIPA)

Mon ami Michel Butel vient d’échapper à la mort. Ce n’est pas grâce aux urgences de l’hôpital Bichat, à Paris. C’est grâce aux pompiers, d’abord : une fois encore, premiers arrivés, après mon appel au Samu.

Il est 22h30, ce jeudi. Je viens de passer voir Michel Butel. Juste après l’avoir quitté, j’ai un drôle de sentiment dans le taxi. Il ne répond pas au téléphone. Je remonte chez lui.

Making of

Ce témoignage concerne tout le monde : il s’agit de l’univers des urgences hospitalières dont chacun est potentiellement le « client ».

En l’occurrence, c’est un ami de Rue89, Michel Butel, l’éditeur de L’Autre Journal autrefois, qui a tenté l’aventure de L’Impossible qui a pris fin l’an dernier. Michel souffre d’asthme et se retrouve régulièrement à l’hôpital. Mais ce que raconte ici son amie Béatrice Léca est proprement terrifiant. Hôpital, il y a urgence ! Pierre Haski

Lorsque j’entre, il est en train d’étouffer sous mes yeux malgré la cortisone, le Bricanyl – la crise d’asthme s’affole, il ne peut pas parler, j’appelle le 15.

Les pompiers arrivent presque aussitôt. Une fois encore – car ce n’est pas la première fois que nous les appelons – hyper rigoureux, respectueux, attentifs.

Quatre jeunes hommes qui se tiennent dans la petite pièce, posent des questions, écoutent les réponses, font les premiers soins et préparent le travail des médecins du Samu. Qui sont là quelques minutes plus tard, et une fois encore, équipe extrêmement professionnelle, calme, qui prend son temps – masque d’oxygène, contrôle des gaz du sang, vérification des prises de cortisone, etc.

Le médecin du Samu évalue au téléphone avec la pneumologue de Michel, une amie, la nécessité d’une surveillance.

Ils décident tous deux que Michel doit être hospitalisé car la crise, qui semble maintenant contenue, une demi-heure après leur intervention et les soins, peut redémarrer dans la nuit.

Direction donc les urgences de Bichat où Michel est suivi en pneumologie – le protocole des hôpitaux exigeant qu’on passe par cette case.

Les urgences l’ont déclaré « non admis »

Je laisse Michel avec les pompiers qui l’emmènent à l’hôpital, pas extraordinairement rassurée par les expériences précédentes, mais confiante, tout de même, puisqu’il ne s’agit que d’une surveillance de quelques heures avant qu’il soit vu par sa pneumologue.

Il m’appelle à 9 heures du matin.

Il est chez lui.

A 4 heures et demi, les urgences l’avaient déclaré « non admis ».

Après avoir été amené par les pompiers – auxquels nul parmi le personnel médical de l’hôpital ne prête attention et ne salue –, il a été examiné par un médecin.

Le test du « peak-flow » (appareil destiné à mesurer la vitesse maximale du souffle), que les asthmatiques connaissent bien, indique une respiration d’athlète : un record, quand il souffle dedans ! Michel suggère que l’appareil est cassé : il n’a jamais n’atteint un tel score. Peu importe : qu’il souffle à nouveau dans l’instrument, même résultat, même enthousiasme du médecin.

Devant la seringue de l’infirmière, il s’informe de ce qu’on veut lui administrer. On accepte enfin de lui dire qu’il s’agit de cortisone – il vient de prendre, quelques heures auparavant et par voie orale, la dose maximale, comme l’ont scrupuleusement noté les médecins du Samu dans le rapport qu’ils ont donné aux urgences.

Il ne reçoit donc aucun soin de la part des urgences, en revanche, il est déclaré apte à rentrer chez lui : on lui indique une chaise, où il peut attendre le premier métro.

Devant sa stupéfaction et alors qu’il précise qu’il sait d’expérience que la crise peut redémarrer à tout moment avec une extrême violence, le médecin lui signale qu’il n’hésite surtout pas à revenir dans la nuit s’il y avait un problème.

En cas de crise d’asthme grave, chaque minute compte. Le Samu le sait, les pompiers le savent.

L’hôpital a piétiné leur travail

A l’aube, chez lui, la crise a redémarré. Il a réussi à la contenir : tout, plutôt que les urgences à nouveau.

J’hésite à dire : Michel Butel a 74 ans. Des antécédents médicaux lourds.

Personne ne lui a demandé comment il allait rentrer chez lui, s’il vit seul, s’il y a dans son immeuble un ascenseur, s’il a même assez de médicaments pour faire face à une éventuelle autre crise.

Puisqu’il n’est pas mort, des imbéciles pourront toujours dire que ce n’était pas si grave.

Je connais (un peu) l’hôpital : je sais qu’y travaillent des aides-soignantes, infirmiers, médecins extraordinaires.

Mais si souvent au cours de ces dernières années j’ai assisté à des dysfonctionnements graves – embolies pulmonaires non détectées parce que les bons examens n’avaient pas été faits, infection nosocomiale due à la simple négligence d’un médecin, erreurs dans les médicaments et les dosages – que je ne peux plus envisager d’y laisser un proche en confiance.

J’ai vu jeudi un déploiement de moyens immense : dix personnes, pompiers et médecins, se sont mobilisées pour sauver une vie. Ces personnes ont fonction de relai entre les particuliers et l’hôpital. Mais l’hôpital a piétiné leur travail et a mis en danger la vie qu’ils venaient de sauver.

C’est dans doute naïf ou idiot, mais j’ai voté à gauche et j’espérais là aussi que quelque chose change. La dernière fois que j’étais aux urgences, je me suis demandée pourquoi aucun ministre n’y allait jamais. Je sais bien que je ne suis pas la première à poser la question, mais j’aimerais bien que l’un d’eux me réponde.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

 

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 20:27

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Impôts : la vraie-fausse baisse de Manuel Valls

|  Par Laurent Mauduit

 

 

 

Le premier ministre a annoncé des baisses de l'impôt sur le revenu, entrant en vigueur dès l'automne prochain. Mais il a omis de rappeler qu'un « choc fiscal » était attendu à la même échéance. En clair, il s'agit juste de l'annulation d'une hausse.

À quelques encablures d’élections européennes qui pourraient déclencher un nouveau séisme pour le parti socialiste, Manuel Valls a sorti de son chapeau, vendredi 16 mai, tel un prestidigitateur, une baisse des impôts pour l’automne prochain. Mais le tour de passe-passe est, en vérité, un peu grossier car de fortes hausses d’impôt devaient intervenir à cette même échéance. La baisse dont fait si grand cas le premier ministre n’est donc en réalité que… l’annulation de la hausse prévue. Elle confirme par ailleurs l’orientation néolibérale d’un gouvernement qui a abandonné le projet de gauche de refondation d’un impôt citoyen, au profit d’une politique de droite dont le ressort est l’antifiscalisme.

C’est au micro d’Europe 1, ce vendredi 16 mai, que Manuel Valls a fait mine d'effectuer un geste en faveur des foyers les plus modestes.

Annonçant qu’il entendait réduire la pression fiscale au profit des plus bas revenus, le premier ministre a donc indiqué que des mesures étaient en préparation. Selon lui, elles devraient bénéficier à 3 millions de contribuables et permettre à 1,8 million d’entre eux de sortir du champ de l’impôt sur le revenu, en devenant non-imposable. La mesure devrait coûter 1 milliard d’euros aux finances publiques et serait financée par un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale.

La réduction sera calculée sur la base du revenu fiscal de référence, qui correspond au montant net imposable après abattements et application du quotient familial et ouvrira à certains droits (prime pour l'emploi) ou à certains autres impôts (impôts locaux, redevance, etc). Les seuils seront de 14 000 euros pour un célibataire, 28 000 pour un couple, 38 000 pour un couple avec trois enfants, a précisé Matignon après l'intervention du premier ministre.

Le premier ministre a donné plusieurs exemples concrets des (soi-disant) baisses d’impôt auxquelles son dispositif devrait conduire : « Un couple de retraités percevant chacun une pension de 1 200 euros verra son impôt passer d’environ 1 300 euros à environ 1 000 euros. Un salarié célibataire au SMIC verra son impôt totalement annulé. Il bénéficiera donc d’une réduction importante au titre de la prime pour l’emploi d’environ 170 euros. Un couple de salariés avec deux enfants et un salaire brut d’environ 3 600 euros par mois à deux verra son impôt annulé alors qu’il est actuellement d’environ 700 euros. »

Manuel Valls a par ailleurs indiqué que ces mesures seraient votées rapidement par le parlement, de sorte qu’elles s’appliquent dès l’automne prochain, au moment où les contribuables seront conviés à payer le solde de leur impôt de 2014, sur la base de leurs revenus de 2013. À propos de la baisse envisagée, il a en effet apporté cette précision : « Elle sera intégrée dans la loi de finances rectificative qui sera présentée en juin. Ce sera applicable pour octobre, quand on reçoit ses feuilles d’impôt. »

Le premier ministre a enfin suggéré que cette mesure pourrait être complétée par d’autres dispositions. Évoquant une mesure «lisible, claire et massive», il a en effet rappelé avoir « demandé au gouvernement, avec les parlementaires, au cours de ce mois de juin, de travailler à une mesure qui améliore l'articulation entre fiscalité locale et impôt sur le revenu (...). Mais en faisant sortir 1,8 million de ménages de l'impôt sur le revenu, ils vont sortir automatiquement ou bénéficier de dégrèvements sur l'impôt local », a-t-il observé. Il a ajouté que, dans le cadre du débat sur le projet de budget 2015, la question d'« intégrer d'autres mesures » serait posée. « On verra si l'on corrige ce type de mesure, ou si on l'intègre dans une autre réforme de l'impôt sur le revenu. »

Il ne faut pourtant pas être dupe de la précipitation de Matignon. Si Manuel Valls a décidé de ne pas attendre l’automne prochain, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2015, pour engager une réforme fiscale, c’est que le gouvernement craignait que les impôts des Français n’explosent à cette même échéance de l’automne prochain, à cause d’une rafale de dispositions qui ont été votées antérieurement mais qui ne devaient apparaître qu'en septembre ou octobre, lors du paiement par les contribuables du solde de leur impôt sur le revenu de 2014.

Le choc fiscal de cinq mesures

C’est Mediapart qui avait révélé ce « choc fiscal » à venir dans une enquête en date du 21 janvier dernier, enquête qui, à l’époque, n’avait eu aucun écho dans les autres titres de la presse.

Voici ce que nous affirmions dans cette enquête. Nous expliquions à l’époque que ce « choc fiscal » était dû à cinq mesures différentes qui, pour certaines d’entre elles, risquaient de s’additionner les unes aux autres pour différentes catégories de contribuables.

La première mesure est l’effet en année pleine de la suppression de l’exonération fiscale des heures supplémentaires effectuées. Comme le dispositif n’a pris effet qu’en cours d’année 2012, l’impact sur les recettes de l’impôt sur le revenu a été faible en 2013 : de l’ordre de 500 millions d’euros. Alors que beaucoup de Français pensent que le problème est désormais derrière eux, ils auront donc la très mauvaise surprise de découvrir lors du paiement du solde de leur impôt à l'automne que l’impact de l’annulation de cette mesure emblématique du sarkozysme se fera surtout sentir en cette année 2014, puisqu'en année pleine, la suppression de la défiscalisation générera 1,54 milliard d’euros de recettes supplémentaires.

À cause de cette mesure, de nombreux salariés verront leurs impôts augmenter à la fin de l'été 2014, ou monteront d’une tranche dans le barème d’imposition, ou encore découvriront qu’ils deviennent assujettis alors qu’auparavant ils ne l’étaient pas.

La deuxième mesure figurait dans la loi de finances pour 2013 et prévoyait d’assujettir purement et simplement au barème de l’impôt sur le revenu les principaux revenus de l’épargne, c’est-à-dire les dividendes ou les placements à revenus fixes (obligations, comptes sur livret ou à terme…). La réforme a commencé à s’appliquer sur les revenus de 2013, et fera donc sentir pour la première fois ses effets sur l’impôt sur le revenu exigible en 2014.

Or, là encore, les effets seront très sensibles pour les ménages. Car, dans l’ancien système, les dividendes étaient taxées à 21 %. Quant aux contribuables qui étaient assujettis au prélèvement forfaitaire libératoire, l’imposition était de 24 %, prélèvements sociaux compris. Tous ces revenus vont donc basculer à compter de cette année dans le champ de l’impôt sur le revenu, frappant les contribuables les plus riches, ceux qui sont assujettis au taux marginal de 45 %, mais aussi des contribuables plus modestes, ceux dont le taux marginal est seulement de 30 %. Or, ce taux de 30 % s’applique à la tranche de revenus imposable comprise entre 26 631 euros et 71 397 euros, ce qui englobe des contribuables dont certains d’entre eux sont loin d’être riches. Et la mesure sera de forte intensité, puisqu’elle devrait rapporter pas loin d'1 milliard d’euros.

Troisième mesure qui se fera sentir sur les feuilles d’impôt adressées aux contribuables à la fin de l’été, le gouvernement a aussi prévu une mesure sociale très lourde consistant à supprimer l’exonération d’impôt sur le revenu dont profitaient jusqu’à présent les majorations de retraite ou de pension versées pour charge de famille. La mesure est très importante, puisqu’elle rapportera 1,2 milliard d’euros dès 2014.

Quatrième mesure, le plafond du quotient familial a été abaissé de 2 000 à 1 500 euros pour chaque demi-part accordée pour charge de famille. Ce qui devrait rapporter 1,03 milliard d'euros à compter de 2014. 

Enfin, cinquième mesure, et celle-là concerne près de 13 millions de salariés, la loi de finances pour 2014 a prévu la suppression de l’exonération fiscale de la participation de l’employeur aux contrats collectifs de complémentaire santé. Et là encore le gain pour l'État serait immense, puisqu’il porterait sur 960 millions d’euros.

Depuis plusieurs mois, dans les sommets de l’État, on avait donc conscience que cette rafale de hausses d’impôt, après celles survenues en septembre 2013, sans parler de la hausse de la TVA survenue au 1er janvier de cette année, serait très mal vécue par des Français qui sont par ailleurs soumis à un violent plan d’austérité, et à un pouvoir d’achat en baisse.

Il faut donc dire les choses telles qu’elles sont : c’est un tour de bonneteau qu’a réalisé ce vendredi matin Manuel Valls sur Europe 1. Il a tout bonnement présenté comme une baisse d’impôt ce qui n’est que l’annulation d’une hausse prévisible. Vulgairement dit, voilà comment on peut traduire le message du premier ministre aux Français : puisque le gouvernement renonce à vous taxer davantage, estimez-vous heureux ! C’est cadeau…

Dans ces annonces, il y a pourtant plus qu’un cadeau fiscal. Le geste annoncé par le premier ministre peut faire l’objet de plusieurs critiques complémentaires.

L'impôt, « c'est insupportable ! »

D’abord, il y a quelque chose d’un peu surréaliste à observer un gouvernement annoncer opportunément, à quelques jours d’un scrutin important, une baisse des impôts, financée par un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale. Soit il est faux de prétendre que la fraude fiscale va être renforcée, et dans ce cas-là, il est irresponsable ou démagogique de faire cette annonce ; soit c’est vrai et dans ce cas-là, on se demande bien pourquoi le gouvernement a attendu si longtemps pour annoncer un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale.

Deuzio, il est fallacieux de présenter un relèvement des seuils d’imposition comme une mesure en faveur des foyers modestes. Car, comme l’impôt sur le revenu est un impôt progressif, tout allègement dans les tranches basses d’imposition profite à toutes les autres tranches, y compris les revenus les plus élevés.

Tertio, cette annonce de baisse des impôts s’inscrit dans le prolongement des annonces calamiteuses proférées dans le passé par d’autres ministres, dont Pierre Moscovici, visant non pas à réhabiliter l’impôt, mais à conforter son discrédit dans l’opinion, et donc à faire le jeu de l’antifiscalisme, dont autrefois seule la droite radicale avait le monopole. Après le « ras-le-bol fiscal » de Pierre Moscovici, voici donc que Manuel Valls contribue, à son tour, à ruiner le consentement à l’impôt, qui est pourtant au fondement de la République. En la matière, les mots sont importants, et le premier ministre a joué sur Europe 1 d’une bien inquiétante pédagogie citoyenne : « En 2013, le chiffre des Français qui payent l'impôt sur le revenu a atteint 20 millions » alors qu'il était de 17 millions en 2010, a-t-il déploré, avant de ponctuer ce constat par cette formule : « C'est insupportable ! »

Et puis ce faisant, quatrième critique, le gouvernement se fixe pour objectif de démanteler encore un peu plus l’impôt sur le revenu, qui au fil des ans est devenu un gruyère, et de s’inscrire dans la logique néolibérale de baisse des impôts. Or, l’annonce d’une baisse de l’impôt sur le revenu constitue une violation de plus des engagements de campagne de François Hollande. Car la promesse initiale était de conduire une « révolution fiscale », passant notamment par une fusion de l’impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG), dans la perspective de la refondation d’un véritable impôt citoyen progressif. L’ambition des socialistes était non pas de démanteler encore un peu plus l’impôt sur le revenu, mais au contraire d’engager une refondation radicale.

Et puis, on sait ce qu’il en est advenu : ce projet de « révolution fiscale » a été abandonné en chemin, au profit du projet d’une taxe à 75 % sur un nombre ultra-restreint de contribuables, ceux dont les revenus étaient supérieurs à 1 million d’euros – projet qui lui-même a été abandonné au profit d’une taxe sur les mêmes revenus, mais à la charge des entreprises. Au total, donc, la grande réforme de l’impôt sur le revenu a été définitivement abandonnée. Et l’injustice de ce prélèvement, qui est devenu dégressif pour les plus hauts revenus, est restée inchangée.

Manuel Valls franchit donc un pas de plus, symbolique. Il confirme l’abandon de la réforme visant à refonder un impôt citoyen, mais il va encore au-delà, en annonçant qu’il se rallie à la politique néolibérale de baisse des impôts. « Vive l’impôt ! », scandaient les socialistes pendant la campagne présidentielle ; l’impôt, « c’est insupportable », martèle deux ans plus tard leur porte-voix…

 

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Par Laurent Mauduit

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 17:30

 

Source : france.attac.org

 

 

 

Faut-il sortir de l’euro ?
mercredi 14 mai 2014, par Attac France, Politis



 

 

L’euro était supposé servir la coopération entre les peuples, il est plutôt devenu une machine de guerre contre les peuples. L’austérité ravage la zone euro pour rassurer les créanciers et les marchés.

Que faire de l’euro ? que faire de l’Europe ?

En sortir pour revenir à notre bonne vieille lutte des classes nationale ?
Ou le refonder avec les peuples qui le voudront bien ? Retour ligne automatique
Peut-on encore construire un mouvement social européen, avec qui et comment ?

Débat avec :

  • Athanase Contargyris (Attac Grèce)
  • Thomas Coutrot (Attac France),
  • Frédéric Lordon (auteur de « La Malfaçon. Monnaie européenne et souveraineté démocratique »)
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