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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 18:06

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Arrêt sur images 30/05/2014 à 11h05
Les Etats-Unis contre la BNP : silence politique en France
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 

 


Un panneau de la BNP à New York, en mai 2014 (RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA)

 

Mais où sont-ils ? Voici qu’en plein pont de l’Ascension éclate un coup de tonnerre – les Etats-Unis réclameraient à BNP-Paribas, selon le Wall Street Journal, une amende de 10 milliards de dollars pour violation de l’embargo sur Cuba, le Soudan et l’Iran – et pas un ministre sur... le pont, au radios du matin.

Où est Montebourg, le défenseur de l’industrie française ? Où est Valls ? Où est Hollande ? Où est Marine Le Pen, triomphatrice des élections, porte-drapeau de la souveraineté nationale ? Silence radio.

Christian Noyer à la rescousse

Seul Français à s’être exprimé sur l’affaire, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a timidement rappelé que la banque française avait respecté les réglementations française et européenne, ainsi que celle des Nations unies. Parfait. OK, guy. Mais insuffisant : c’est aux règles américaines qu’il fallait obéir (ce qui est apparemment reproché à BNP-Paribas est d’avoir commercé, en dollars, avec les pays sous embargo US).

Où sont donc les ministres français ? Aux abris. Pas un mot. Car non seulement le gendarme américain ne plaisante pas avec le dollar, mais il ne plaisante même pas avec les petits malins. Pour avoir joué à « même pas peur » lors de poursuites pour un autre motif (incitation à l’évasion fiscale), le Crédit Suisse a vu sa propre amende alourdie.

Vous faites le malin ? Vous paierez plein pot. Et encore heureux si on ne balance pas au public les noms des délinquants ( « name and shame »), comme l’en a menacé le régulateur des services financiers de l’Etat de New York, Benjamin Lawsky. Alors silence.

Rétrospectivement, la discrétion de la presse française sur ces poursuites, qui s’étirent apparemment depuis des années, est ahurissante. Que font donc les innombrables journalistes « embedded » dans la banque française ? Que savaient-ils ?

Où sont les gentils, où sont les méchants ?

Tout juste apprenait-on, ces dernières semaines, que Sapin, en visite aux Etats-Unis, avait appelé à la clémence – mais chut ! – et que les dirigeants de la banque avaient fait à la mi-mai le voyage de Washington et de New York, pour tenter de négocier une amende qui ne se montait alors qu’à deux milliards – en février dernier, la banque annonçait royalement provisionner quelque 800 millions pour payer l’amende, somme alors jugée astronomique, et la semaine dernière encore, l’agence Bloomberg parlait de cinq milliards.

A première vue, l’affaire est un défi aux polémiques en noir et blanc : l’hyperpuissance américaine contre la finance tricolore, la finance bien de chez nous, la finance qui croyait pouvoir ruser avec le gendarme. Ciel : dans cette sombre affaire, où sont les gentils, où sont les méchants ? Faut-il prendre le parti des procureurs américains ? Faut-il se ranger derrière la finance française (BNP, apparemment, redoute par dessus tout de perdre sa licence américaine, ce qui lui interdirait le trading aux Etats-Unis).

RTL, qui ne perd pas le nord, conseillait aux clients de la banque de surveiller leurs frais bancaires dans les prochains mois, des fois qu’elle souhaite répercuter l’amende sur ses clients, plutôt que sur ses actionnaires.

Disons que dans l’immédiat, l’affaire nous rappelle que rien n’est simple. Elle nous rappelle aussi – quelle surprise ! – qu’on peut imposer sa loi à la finance, à condition d’avoir un assez gros bâton.

Publié initialement sur
Arretsurimages.net
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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 17:22

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Etape 30/05/2014 à 16h52
Semop : comment l’Assemblée nationale a renforcé le pouvoir des grands du BTP

Emmanuel Leclere, France Culture

 

 

 


L’hémicycle de l’Assemblée nationale, en avril 2014 (LCHAM/SIPA)

 

Le soir du 7 mai, dans un hémicycle de l’Assemblée nationale désert, quelques députés ont adopté la « loi Semop », du nom de ces futures sociétés d’économie mixte à opération unique. Ce sont des PPP (partenariat public-privé) qui n’en portent pas le nom, et qui sont moins encadrées. N’importe quelle collectivité locale pourra en créer afin de remplir une mission de service public.

Dix ans après l’apparition des partenariats publics privés, on commence à prendre la mesure des coûts réels, financiers et idéologiques de ces contrats, au-delà des scandales ou des révoltes politiques comme celle des Bonnets rouges sur l’écotaxe. Avec les Semop, une nouvelle étape est franchie.

Ces Semop permettront aux élus de faire financer toutes sortes de projets urbanistiques par des entreprises du BTP... Des élus présideront le conseil d’administration des Semop avec une minorité de blocage. Mais le maître d’ouvrage et le réalisateur pourront être les mêmes. Par exemple, Bouygues, Vinci ou Eiffage prendront un poids important et deviendront commanditaires de travaux qu’ils auront commandités...

« C’est une procédure qui n’est pas vertueuse »

L’ordre des architectes, qui dénonce déjà depuis dix ans les PPP (qui ne représentaient jusque-là malgré tout que 7% de la commande publique) est vent debout contre cette nouvelle extension de ces partenariats. Il y voit le risque d’une perte d’indépendance des architectes, mais aussi un risque pour l’intérêt général...

Ce vendredi soir, à 18h15, le magazine de la rédaction de France Culture revient sur les dérives du PPP. Les journalistes du magazine ont interrogé la présidente de l’ordre des architectes, Catherine Jacquot. Elle dénonce une porte ouverte aux conflits d’intérêts :

« C’est une procédure qui n’est pas vertueuse et qui induit pour tout le monde des conflits d’intérêts potentiels. Le partenaire privé, qui sera actionnaire de la Semop, sera juge et partie, puisqu’il réalise en réalité les travaux. Si ça se passe mal, s’il y a contentieux, on ne voit pas comment la collectivité locale pourra faire valoir l’intérêt général. »

Catherine Jacquot dénonce les Semop lien

Selon elle, cette réforme va favoriser les architectes vedettes qui ne cherchent plus le meilleur rapport qualité-prix...

Publié initialement sur
France Culture

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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 17:14

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com


 

Emprise 29/05/2014 à 17h39
Chantage : Google, Apple et Amazon, les tontons écrabouilleurs
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

 

Google qui saigne les labels de musique indé, Amazon qui tente d’enterrer une maison d’édition récalcitrante et Apple qui censure la nudité : les géants du Net n’hésitent pas à jouer la carte du chantage.

 


Des miettes dans une assiette (Pboyd04/Flickr/CC)

 

Ces quatre-là ne font pas trop démonstration de leur puissance, leur coercition est douce. Elles privilégient toujours l’influence à la pression. Elles cultivent l’image sympathique des « success stories ». Elles sont nos amies, rendant service au consommateur en élargissant toujours davantage le champs des possibles. Et pourtant, les quatre géants du Net, les fameux « Gafa » (Google, Apple, Facebook, Amazon), assoient peu à peu sur nous leur empire et leur emprise.

Parce qu’elles sont habiles dans leur communication, les mots « trust », « cartel », « oligopole », « monopole », « entente » et « prédation » ont été gommés des articles et de l’imaginaire des consommateurs. Comme si la puissance n’avait finalement pas vocation à être exercée.

Depuis quelques mois, le retour à la réalité est brutal pour de nombreux acteurs affaiblis par la « révolution numérique ». Et ça vous concerne aussi.

1 YouTube : pour les labels indé, c’est « marche ou crève »

 

Vous êtes peut-être un grand amateur de musique indé, vous adulez des labels comme Naïve ou Ninja Tune. Vous êtes persuadé qu’un label de musique indé est nécessairement indépendant. Vous avez tout faux.

Il y a un marionnettiste, qui s’appelle YouTube, ou Google si on remonte la chaîne de commandement. L’immense base de données de l’entreprise regorge de musique qui représente plus d’un tiers du trafic.

Le site est devenu une vitrine pour les artistes et labels, un tremplin pour diffuser des morceaux, toucher des auditeurs auparavant inatteignables, et se rémunérer via les ventes générées par cette notoriété nouvelle ou la publicité sur les vidéos.

Adieu la vente, bonjour l’abonnement

Mais récemment, YouTube a décidé qu’il en avait assez. L’écroulement des ventes de morceaux numériques, presque aussi important que celui des CD, ne lui a pas échappé. Pas plus que la croissance d’acteurs du streaming comme Spotify et ses 10 millions d’abonnés premium.

 


Capture d’écran de l’icone de blocage sur YouTube

 

La musique sur son site sera donc bientôt payante, bien que l’accès à une partie des vidéos devrait rester gratuit (« lolcats », bandes annonces, etc.). L’utilisateur paiera quelques euros pour les morceaux de musique avec de la pub, le double sans pub. C’est le droit de YouTube, mais quid des labels ?

Un deal façon prise d’otage

L’entreprise leur propose un deal : ils restent sur la version payante YouTube, Music Pass, et le site leur verse une somme pour chaque écoute plutôt que des revenus liés à la pub dans un modèle gratuit. La rémunération ? Inférieure de 10% celle que propose Spotify, déjà le plus bas du marché ou presque. Et s’ils refusent, pas le choix : ils seront aussi supprimés de la partie gratuite.

Les indés se sont rebellés, YouTube ne leur offrant aucune marge de manœuvre. A prendre ou à laisser, et si vous n’êtes pas contents, on vous supprime du plus grand site de musique du monde...

Les perdants : les indés, la culture et vous

Certes, YouTube a le droit de gérer sa plateforme comme il l’entend, et il faudrait être naïf pour penser que pareille entreprise ne chercherait pas à rentabiliser au maximum ses services.

La situation pose pourtant un problème de taille : l’entreprise est quasiment incontournable et a écrasé tous ses concurrents, laissant les créateurs dans une situation de dépendance avec peu ou pas d’alternative. Un peu comme si, à une autre époque, les fabricants de CD avaient décidé quels artistes auraient le droit d’être gravés sur leur support...

2 Amazon : petite leçon d’autodafé numérique

 

D’un côté, nous avons Amazon, entreprise américaine fondée en 1997 qui génère un chiffre d’affaires de 60 milliards d’euros et pèse près de 150 milliards d’euros en bourse. Surtout, l’entreprise détient à elle seule 70% des parts du marché de la vente en ligne de livres à l’heure où les Français achètent de plus en plus sur Internet.

De l’autre, nous avons Hachette, éditeur traditionnel qui pouvait, jusqu’à récemment, se reposer sur un réseau de libraires indépendants.

Bousculés par Internet, les libraires sont entrés en crise, beaucoup ont dû fermer. Aujourd’hui, au moins 20% des livres (les vrais, ceux en papier) sont commandés sur le Web, sans compter le marché de la lecture sur liseuse où Amazon est leader grâce à sa Kindle. L’entreprise est devenue l’acteur incontournable d’une relation inégale.

La disgrâce d’Hachette

Imaginons que vous ayez découvert depuis peu Malcom Gladwell, journaliste américain et auteur à succès. Vous avez un train de vie, une situation géographique ou un appétit littéraire qui vous pousse régulièrement à vous tourner vers Amazon qui offre un gros catalogue, un bon prix et des délais de livraison sans égal.

La surprise est grande lorsque vous tentez de commander les derniers ouvrages de Gladwell : ils ne sont pas tous disponibles, leur prix est plus élevé qu’ailleurs et les délais de livraison vont de deux à trois semaines ! Vous êtes en réalité la victime collatérale du conflit asymétrique opposant Amazon et Hachette, l’éditeur de l’auteur.

Amazon révèle sa puissance de feu

Amazon sait qu’une grande partie de son succès est due à des prix tirés vers le bas. Il a donc récemment demandé à Hachette, parmi d’autres éditeurs, de rogner ses marges, ce que l’éditeur a refusé.

La riposte d’Amazon ne s’est pas faite dans la sensibilité :

  • subitement, les boutons de précommande des livres édités par Hachette ont disparu ;
  • les prix ont commencé à grimper ;
  • le design de la page sur Amazon a évolué et les algorithmes de recommandation ont été bidouillés pour mettre en avant des concurrents de Hachette ;
  • les délais de livraison sont passés de quelques jours à plusieurs semaines ;
  • certains ouvrages ne sont plus disponibles car en rupture de stock (préméditée, vous l’aurez compris)...
Un gagnant, et beaucoup de perdants

Un conflit classique... Personne ne contesterait le droit à une librairie de choisir les éditeurs qu’il va mettre en rayon. Mais jamais dans l’histoire une chaîne de librairies n’a accaparé 70% des ventes de livres : il a toujours été possible d’aller une rue plus loin, chez un concurrent, pour se procurer un ouvrage.

Pour résumer, la situation dominante d’Amazon va coûter cher :

  • aux maisons d’édition en disgrâce qui vont soit rentrer dans le rang et baisser leurs marges, soit se tourner vers des concurrents qui ne pèsent pas bien lourd ;
  • aux auteurs de ces éditeurs (a fortiori ceux dont la notoriété est encore mal assise) qui seront moins visibles ou moins rémunéré ;
  • aux lecteurs qui vont payer plus cher pour se procurer les ouvrages concernés ou rester sur Amazon et avoir un catalogue amoindri ;
  • à la littérature, moins accessible et moins rémunératrice pour les créateurs.

3 Apple : cachez ce sein que je ne saurais voir

 

Vous êtes un dessinateur de bande dessinée ou un auteur qui aime, dans son œuvre ou en couverture, mettre en avant la nudité ou la sexualité. Rien de pornographique, mais un soupçon d’érotisme avec quelques chutes de reins ou tétons s’échappant sournoisement du décolleté.

Si vous souhaitez publier votre œuvre en format numérique, préparez-vous à quelques désagrément sur l’Apple Store, qui représente 20% du marché. Les exemples sont nombreux :

 


Couverture du livre de Bénédicte Martin « La Femme » (Editions des Equateurs)

  • en mars 2014, avant de faire machine arrière sous la pression, Apple a censuré le roman « La Femme » au motif que sa couverture était « inappropriée » (une sorte de lame avec un buste de femme nue) ;
  • les livres de photos « Hippie 1 » et « Hippie 2 », du danois Peter Ovig Knudsen, ont été retirés pour leur contenu trop suggestif ;
  • le mensuel scientifique espagnol Muy Interesante a été censuré, Apple considérant qu’un homme nu se cachant le pénis pour illustrer un sujet sur le sexe était trop « pornographique » ;
  • dans une bande dessinée adaptant le « Ulysse » de James Joyce, deux planches où l’on voyait une déesse nue ont été pendant un temps ôtées...

La couverture du mensuel espagnol Muy Interesente censurée par Apple

 

Certains cas concernent également Amazon, qui se partage le marché du livre numérique avec Apple, bien que l’entreprise soit plus souple en la matière et se soit déjà excusée dans le passé.

La même réflexion pourrait être faite à propos de Facebook, qui tolère des groupes ouvertement racistes tout en censurant toute photo « inappropriée ». Rue89 en a fait les frais.

Américains prudes et Européens libérés

 


Couvrez ce sein... Images de la BD « Ulysses Seen » (Robert Berry)

 

Les Américains, comparés aux Européens, sont très prudes : c’est leur conception des bonnes mœurs : pourquoi pas ?

Le problème est que le catalogue ou le service n’est pas adapté culturellement à une Europe beaucoup plus souple sur ces questions. Quelques seins ne créent pas tant d’émoi sur le vieux continent.

Pourtant, si ces entreprises venaient de pays intégristes ou dictatoriaux, nous tolérerions très mal qu’on nous impose de telles restrictions décidées au noms des bonnes mœurs ou de la religion de ces pays.

Apple, Amazon... Les censeurs de demain ?

Jusqu’où cette censure peut-elle aller ? Aujourd’hui, elle touche au nu, mais ne s’exercera-t-elle pas un jour sur des livres jugés idéologiquement dangereux par ces entreprises, ou contraire à leurs intérêts économiques ?

Il est également aisé pour ces plateformes de recourir à une censure plus subtile : celle de la recommandation. Il suffirait de programmer l’algorithme vous proposant des ouvrages, en fonction de vos goûts, de telle sorte que les œuvres « inappropriées » soient sous-pondérées : personne ne connaît la recette de ces algorithmes.

Parano ? Le New York Times a déjà relevé il y a un an qu’un livre intitulé « Amazon : la boutique à tout vendre » était « non disponible » sur la plateforme. Ecrit par le journaliste Brad Stone, cet essai révèle notamment comment Jeff Bezos, le patron d’Amazon, suggère de traiter les éditeurs affaiblis comme « un guépard pourchasse une gazelle malade ».

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 18:47

 

Source : www.marianne.net

 

 

Une mondialisation sans redistribution nous mènera au chaos
Jeudi 29 Mai 2014 à 12:00 |

 

Propos recueillis par Emmanuel Lévy

 

Le 25 avril dernier, Marianne interviewait Branko Milanovic, ancien chef économiste de la Banque mondiale. Un entretien prophétique au vu des résultats des européennes. Pour lui, « les Etats européens devraient mettre l'accent sur la redistribution » des richesses vers les classes populaires car les inégalités générées par l'internationalisation d'un capitalisme outrancier constitue « un grand danger pour les démocraties ». Un danger qui, selon lui, « peut se résumer au concept des deux P : ploutocratie et populisme ».

 

Des membres de l'Armée du Salut à New York
Des membres de l'Armée du Salut à New York

 

Une mondialisation sans redistribution nous mènera au chaos
>>> Interview parue dans Marianne daté du 25 avril

Marianne : Vos travaux révèlent une hausse des inégalités et l'émergence d'une super élite. Expliquez-nous ce qui s'est passé.
Branko Milanovic : Le processus de mondialisation des échanges, tel qu'on le connaît aujourd'hui, a pu pleinement se mettre en œuvre après la chute du mur de Berlin. Cela, d'une part, a assuré l'émergence d'un monde capitaliste sur l'ensemble du globe, et, d'autre part, l'entrée de la Chine dans l'OMC, devenue l'atelier du monde. Si l'on prend la planète comme un tout, cela s'est traduit par une forte hausse du revenu pour un grand nombre de travailleurs principalement situés dans des pays comme la Chine. Mes travaux montrent qu'entre 1988 et 2008 les revenus nets de cette « nouvelle classe moyenne mondiale », composée de centaines de millions de travailleurs, ont fortement progressé, de près de 80 % en termes réels. Idem pour une superélite, le fameux « top 1 % », les 1 % les plus riches de la planète, qu'on trouve dans les pays émergents comme dans les pays de l'OCDE. En revanche, deux autres types de population ont souffert. Il y a évidemment les laissés-pour-compte de la mondialisation, les très pauvres dans les pays très pauvres. Mais, ce qui est inattendu, c'est que les perdants sont aussi les populations qui disposaient d'un revenu qui les plaçait auparavant entre les très riches et cette nouvelle classe moyenne mondiale, c'est-à-dire la population des classes moyennes et populaires des pays de l'OCDE.

La monté de ces inégalités est-elle une menace pour les démocraties ?
Oui. Pour le voir, observons à présent la dynamique à l'intérieur même des pays de l'OCDE, qui sont historiquement les pays de tradition démocratique. On a donc une classe de très riches qui profitent pleinement de la mondialisation tandis qu'une grande masse a vu, elle, ses revenus stagner, voire régresser. Aux Etats-Unis, où le changement est le plus spectaculaire, la classe moyenne ne touche plus que 21 % des revenus du pays, contre 32 % en 1979, soit une baisse d'un tiers. Cette impressionnante régression est due à un effet double lame, comme pour les rasoirs. La première lame a taillé dans les revenus de cette population qu'on peut appeler la « classe moyenne ». La seconde les a si bien rabotés qu'elle en a fait basculer une grande partie dans la pauvreté. En conséquence, l'alliance de fait entre les « gagnants » — les élites des pays riches et les classes moyennes des pays émergents — les place en situation de rupture avec les classes populaires au sein de leur propre pays. Si vous y ajoutez l'accumulation d'un patrimoine gigantesque pour le top 1 %, et ses stratégies de séparatisme social, cette divergence d'intérêts vis-à-vis de l'ouverture économique, l'autre nom de la mondialisation, est à mon sens un grand danger pour les démocraties. Il peut se résumer au concept des deux P : populisme et ploutocratie.

Vous voulez dire que nos démocraties n'ont que deux chemins devant elles ?
Si les classes dirigeantes persévèrent dans leur volonté de poursuivre de la même façon le mouvement de mondialisation, pour leur plus grand profit, ma réponse est oui. D'autant que ce mouvement n'est pas près de s'arrêter : après la Chine, il y aura les centaines de millions de travailleurs de l'Inde, puis ceux du Bangladesh et de l'Afrique. Cela peut entraîner encore, disons, cinquante ans de stagnation, voire de régression, pour les classes populaires de l'OCDE et, à l'opposé, une très belle vie pour le top 1 %. Et, pour le leur faire accepter, les deux solutions sont donc le populisme et la ploutocratie.
Le risque ploutocratique est, à mon sens, déjà quasiment à l'œuvre aux Etats-Unis. L'autonomisation politique des riches y est une réalité : ils dictent l'agenda politique, financent les candidats et, du coup, s'assurent que les lois soient votées pour leur plus grand profit. Une étude du sociologue Larry Bartels révèle que les sénateurs américains, quelle que soit leur couleur politique, sont six fois plus sensibles aux intérêts des riches qu'à ceux des classes populaires, qui du reste votent peu. Ce qui, dans les faits, s'est traduit par une baisse considérable des impôts pour les riches.
Un énorme fossé s'est ainsi créé entre la majorité de la population et la démocratie. Ce gouvernement par la technocratie n'est pas unique. Après tout, les gouvernements de Mario Monti, en Italie, et de Loukas Papadimos, en Grèce, sont les meilleurs exemples de cette dérive.
L'autre option est le populisme. Les exemples ne manquent malheureusement pas en Europe. La théorie économique du libre-échange, qui gouverne la globalisation, impose la libre circulation des biens mais aussi celle des facteurs de production, c'est-à-dire des capitaux - ce qui est déjà le cas - comme des personnes. La tentation est forte de considérer que, à défaut de vouloir agir sur la première ou à procéder à une redistribution de revenus, la volonté de calmer les perdants de la mondialisation dans les pays riches se focalise sur la seconde option.
Ces deux options, populisme et ploutocratie, ne sont pas exclusives l'une de l'autre. On peut très bien imaginer un mélange des deux. C'est par exemple le cas en France.

Il n'y a aucun moyen de s'en échapper ?
C'est tout le paradoxe. Pour accompagner la mondialisation, les Etats européens devraient mettre l'accent sur la redistribution. Faire en sorte que les grands gagnants partagent les bénéfices avec les perdants. A mon sens, l'économiste Dani Rodrik voit juste : seul l'Etat-providence est à même de permettre une acceptation du processus de mondialisation en repêchant les perdants.
Et, cependant, c'est tout le contraire que l'on observe. Les politiques d'austérité minent les ressources de l'Etat-providence, et cela s'aggrave avec la concurrence fiscale, qui a conduit à la réduction des taux d'imposition pour les plus aisés, comme l'a remarquablement montré Thomas Piketty.
Mais il y a pis. Cela se conjugue avec l'offre populiste. Laquelle, surfant sur le désarroi des classes populaires, risque de conduire à leur abandon de l'Etat-providence, alors qu'elles en sont les principales bénéficiaires.
La quasi-totalité des études sérieuses montrent que les pauvres gagnent beaucoup grâce aux prestations chômage et aux aides sociales. Les classes populaires en retirent plus d'avantages encore par le biais des prestations de santé, d'éducation ou de retraite. Et, plus que tout, l'assurance d'être à l'abri de la pauvreté. C'est d'ailleurs ce qui explique la différence de position des couches les plus faibles entre l'Europe et les Etats-Unis, différence qui se fait en faveur de l'Europe, bien sûr.

Vous êtes pessimiste ?
Oui. Comme je l'explique, la solution consiste en une intensification de la redistribution dans les pays développés. Le problème est qu'avec la contre-révolution libérale s'est mis en place un paradigme qui y est défavorable et qui, aujourd'hui, fonctionne à plein. Trente ans de ce régime ont en effet conduit à une accumulation de capital par la frange la plus aisée de la population qu'on n'avait pas connue depuis la guerre.
Mais cet écart avec les autres classes s'est également traduit par un séparatisme social sans précédent, ce que les penseurs de la libéralisation n'avaient pas prévu. Il est pourtant de l'intérêt bien compris des plus aisés de revenir sur ce paradigme et de le reconsidérer s'ils souhaitent que la mondialisation, dont ils sont les principaux bénéficiaires, se poursuive. Pour être tout à fait clair, la mondialisation est sans doute une bonne chose. Mais une mondialisation à outrance, où on ne fait guère attention aux perdants, avec lesquels on partage l'espace national, culturel et politique, peut avoir des effets opposés, produire un rejet pur et simple de toute forme de coopération internationale. Avec le chaos comme horizon. Et pour tout le monde... 

 

Source : www.marianne.net

 



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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 13:14

 

Source : www.audit-citoyen.org

 

 

Que faire de la dette ? Un audit de la dette publique de la France

Cette étude a été réalisée par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique. Elle se veut une contribution au nécessaire débat public sur des questions cruciales : d’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ? Les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir. 

Télécharger la version complète du rapport

Résumé du rapport :

59% de la dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêt excessifs

Tout se passe comme si la réduction des déficits et des dettes publiques était aujourd’hui l’objectif prioritaire de la politique économique menée en France comme dans la plupart des pays européens. La baisse des salaires des fonctionnaires, ou le pacte dit « de responsabilité » qui prévoit 50 milliards supplémentaires de réduction des dépenses publiques, sont justifiés au nom de cet impératif.

Le discours dominant sur la montée de la dette publique fait comme si son origine était évidente: une croissance excessive des dépenses publiques.

Mais ce discours ne résiste pas à l’examen des faits. Dans ce rapport nous montrons que l’augmentation de la dette de l’État – qui représente l’essentiel, soit 79%, de la dette publique – ne peut s’expliquer par l’augmentation des dépenses puisque leur part dans le PIB a chuté de 2 points en trente ans.

Si la dette a augmenté c’est d’abord parce que tout au long de ces années l’État s’est systématiquement privé de recettes en exonérant les ménages aisés et les grandes entreprises : du fait de la multiplication des cadeaux fiscaux et des niches, la part des recettes de l’État dans le PIB a chuté de 5 points en 30 ans.

Si l’État, au lieu de se dépouiller lui-même, avait maintenu constante la part de ses recettes dans le PIB, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 24 points de PIB (soit 488 milliards €) à son niveau actuel.

C’est ensuite parce que les taux d’intérêt ont souvent atteint des niveaux excessifs, notamment dans les années 1990 avec les politiques de « franc fort » pour préparer l’entrée dans l’euro, engendrant un « effet boule de neige » qui pèse encore très lourdement sur la dette actuelle.

Si l’État, au lieu de se financer depuis 30 ans sur les marchés financiers, avait recouru à des emprunts directement auprès des ménages ou des banques à un taux d’intérêt réel de 2 %, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 29 points de PIB (soit 589 milliards €) à son niveau actuel.

L’impact combiné de l’effet boule de neige et des cadeaux fiscaux sur la dette publique est majeur : 53% du PIB (soit 1077 milliards €). Si l’État n’avait pas réduit ses recettes et choyé les marchés financiers, le ratio dette publique sur PIB aurait été en 2012 de 43% au lieu de 90 % comme le montre le graphique ci-contre.

Au total, 59% de l’actuelle dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêts excessifs.

 La hausse de la dette publique provient pour l’essentiel
des cadeaux fiscaux et des hauts taux d’intérêt

 

Source : Insee, comptabilité nationale ; calculs CAC

Le rapport d’audit propose aussi une évaluation des impacts des paradis fiscaux ainsi que de la crise financière de 2008 dans l’envolée de la dette publique.

Au total, il apparaît clairement que la dette publique a été provoquée par des politiques économiques largement favorables aux intérêts des créanciers et des riches, alors que les sacrifices demandés aujourd’hui pour la réduire pèsent pour l’essentiel sur les salariés, les retraités et les usagers des services publics. Cela pose la question de sa légitimité.

Le rapport se conclut par une série de propositions destinées à alléger le fardeau de la dette (près de 50 milliards d’euros d’intérêts par an et plus de 100 milliards de remboursements) pour rompre avec le cercle vicieux des politiques d’austérité et financer les investissements publics dont l’urgence sociale et écologique n’est plus à démontrer.

La réalisation d’un audit de la dette publique effectué par les citoyens ou sous contrôle citoyen, devrait permettre d’ouvrir enfin un véritable débat démocratique sur la dette publique. Ce débat devrait amener à déterminer quelle partie de cette dette est jugée par les citoyens comme illégitime. Les premières évaluations ici proposées par le groupe de travail du Collectif pour un audit citoyen se veulent une contribution à ce débat.

Ont participé à l’élaboration du rapport :

  • Michel Husson (Conseil scientifique d’Attac, coordination),
  • Pascal Franchet (CADTM),
  • Robert Joumard (Attac),
  • Evelyne Ngo (Solidaires Finances Publiques),
  • Henri Sterdyniak (Économistes Atterrés),
  • Patrick Saurin (Sud BPCE)

 

 

Source : www.audit-citoyen.org

 

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 20:39

 

Source : france.attac.org

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

59% de la dette publique est illégitime : stop à l’austérité !Le rapport du Collectif pour un audit citoyen de la dette

 

Communiqué de presse 27 mai 2014

 

 

 

 

L’audit de la dette publique publié aujourd’hui par les experts du Collectif pour un audit citoyen est un pavé dans la mare des politiques d’austérité : sur les 1950 milliards d’euros de dette publique accumulés depuis trente ans, près de 600 milliards sont dûs à des taux d’intérêts excessifs, et près de 500 milliards proviennent des cadeaux fiscaux consentis principalement aux riches et aux actionnaires. Au total, pas moins de 59% de la dette publique est illégitime. Pour stopper l’austérité qui dope le FN et ses amis, il faut sans tarder engager une restructuration des dettes publiques en France et en Europe.

Le FN à 25%, le Parti Socialiste à 15% : la soumission de François Hollande aux politiques européennes d’austérité se paie très cher. L’austérité rassure les marchés financiers mais désespère les peuples. Entendre le message des urnes, pour un gouvernement de gauche, ce serait remettre en cause le pouvoir des marchés, en commençant par leur principale arme aujourd’hui : la dette publique. Le rapport publié aujourd’hui par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique montre que c’est légitime et possible.

Si la dette a augmenté c’est d’abord parce que l’État a multiplié les exonérations pour les ménages aisés et les grandes entreprises : de ce fait la part des recettes de l’État dans le PIB a chuté de 5 points en 30 ans. Si l’État avait préservé ses recettes au lieu d’organiser ses déficits, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 24 points de PIB (soit 488 milliards €) à son niveau actuel.
D’autre part des taux d’intérêt excessifs ont provoqué un « effet boule de neige » qui pèse très lourdement sur la dette actuelle. Si l’État, au lieu de se financer depuis 30 ans sur les marchés financiers, avait recouru à des emprunts directement auprès des ménages ou des banques à un taux d’intérêt réel de 2 %, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 29 points de PIB (soit 589 milliards €) à son niveau actuel.

Au total, pas moins de 59% de l’actuelle dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêts excessifs. Ces conclusions montrent l’illégitimité d’une très large partie de cette dette. Les politiques d’austérité imposées aux populations au nom de son remboursement sont donc absurdes économiquement, dangereuses politiquement et injustifiables du point de vue de l’intérêt général : cette dette publique n’a été creusée qu’au bénéfice de l’oligarchie financière, celle-ci doit supporter le coût de son annulation. Comme le propose le rapport du Collectif, il faut sortir les Etats des griffes des marchés financiers. Il y a urgence démocratique !

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 15:05

 

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La mascarade du «nouveau» vote blanc
Mercredi 28 Mai 2014 à 15:30

 

Jérémie Moualek*

 

Pour Jérémie Moualek, doctorant-enseignant en sociologie à l’Université d’Evry, ces élections européennes n'avaient même pas valeur de test. Sans surprise, selon lui, le «nouveau» vote blanc est à la fois une absurdité juridique, qui cultive le flou chez l’électeur, et une impossible équation à résoudre pour tous les dépouilleurs de l’Hexagone.

 

Jacques Brinon/AP/SIPA
Jacques Brinon/AP/SIPA
La loi sur la « reconnaissance du vote blanc » (qui n’a d’attrayant que le nom) était appliquée pour la première fois lors de ce scrutin européen. Résultat ? La mise à disposition de deux chiffres distincts (2,78% de vote blanc ; 1,26% de vote nul). Rien d’autre. En effet, le vote blanc, bien que décompté, n’en reste pas moins non comptabilisé dans les suffrages exprimés. Une nuance qui… compte ! Apparemment, tout le monde ne l’a pas compris.

 

Silver @SilverBD

Pour les abstentionnistes : vous faites ce que vous voulez mais y a un bulletin blanc reconnu cette année.

 

Françoise PROUILLAC @fprouillac

J ai bien reçu la propagande électorale et il y a pas de bulletin blanc pourtant admis désormais

 

 

Le législateur s’est improvisé cuisinier. Il a voulu clarifier l’ancienne catégorie « vote blanc et nul », comme on fait avec un œuf, en ne gardant que le blanc. Sauf qu’il n’a pas mis à disposition des bulletins blancs dans les bureaux de vote. Contradictoire ? Oui, l’État s’est caché derrière le coût éventuel de ces bulletins (et de la crise !) pour ne pas en proposer à l’électeur. Ne craignait-il pas plutôt un effet d’entraînement qui aurait fait du vote blanc un potentiel score à deux chiffres ?
 
Ceux qui voulaient voter blanc avaient alors trois solutions : fabriquer eux-mêmes leur bulletin, mettre une enveloppe vide ou appuyer sur la touche « vote blanc » pour ceux qui votent via une machine à voter. Et chacun de ces moyens sont sujets à discussion et incompréhensions, comme l’attestent de nombreuses réactions d’électeurs sur Twitter.
 
1) Fabriquer soi-même son bulletin
 
Un bulletin blanc n’est pas qu’une simple feuille vierge. La chose n’est pas si facile. L’électeur se doit de le découper à la même dimension qu’un bulletin officiel de candidat. Imaginez donc que celui qui a simplement plié une feuille blanche A4 a donc voté nul ! Grotesque et inapplicable pour les personnes en charge du dépouillement : comment penser qu’ils ont mesuré chacun des bulletins dépouillés ? L’appréciation de ce qu’est un vote blanc demeure un acte subjectif qui varie donc selon l’identité du dépouilleur et/ou du bureau de vote.

 

 

Alexandra Jabbour @alexjabbour

@remibetin Dans mon bureau de vote, l'assesseur n'a pas mentionné la possibilité de l'enveloppe vide mais de faire soit même son bulletin bl

 

 

Joffrey Duthu @JoDuths

Donc pour pouvoir voter blanc à une élection en France il faut préparer le bulletin chez soi ?

 

 

Julie @Julie_kiraga

Compter les votes blancs c'est bien, mais pquoi ne pas mettre de bulletin? Au lieu de dire c est A5 sur papier blanc sinon on cpte pas..!

 

 

2) Mettre une enveloppe vide dans l’urne 

Vous avez bien lu, il ne s’agit pas d’une blague. L’ironie de l’histoire est que la meilleure manière de voter blanc est de ne pas mettre de bulletin. Alibi mis en avant par le gouvernement pour justifier le fait de ne pas mettre de bulletins blancs à disposition, cette modalité cultive surtout un flou artistique qui sème le doute chez l’électeur.

 

 

Marie ʕʘᴥʘʔ Julien @mariejulien

@GoulvenBARON et aussi qu'on pouvait voter blanc sans bulletin. AU SECOURS JE SUIS PERDU.

 

 

3) Appuyer sur la touche « vote blanc » via une machine à voter

Énième ambiguïté : les machines à voter laissent la possibilité à l’électeur d’appuyer sur une touche « vote blanc ». Cela pose question sur l’égalité entre les citoyens. Cela ne date pas d’hier : la loi sur les machines à voter est en vigueur depuis 1969 ! Le Conseil d’État ayant rejeté tous les recours déposés, l’absurdité perdure… Et ce, d’autant plus que les effets sont compliqués à mesurer. Relativement muet au sujet de la liste des communes munies de machines à voter, le ministère de l’Intérieur nous empêche ainsi de savoir si le vote blanc y est plus élevé.
 
Par ailleurs, ces élections européennes étaient le théâtre d’un autre fait (presque) inédit : la candidature des « Citoyens du vote blanc ». L’association, qui milite pour la reconnaissance du vote blanc, avait ainsi présenté cinq listes dans tout l’Hexagone. Et, la présence de leur bulletin n’a fait qu’accroitre la confusion autour d’un geste électoral devenu — décidément — synonyme de casse-tête.

 

Alexandra Jabbour @alexjabbour

J'ai vu une personne confondre la liste "Vote blanc" avec le bulletin blanc. Bulletin blanc qui n'est d'ailleurs mentionné nul part

Steph78480 @Steph78480

Ma mère, toute fière : "J'ai voté blanc". Sauf que dans l'enveloppe elle a glissé le bulletin de "Citoyens pour le vote blanc"... Gros LOL

 

Effective depuis le 1er avril dernier, la loi sur la reconnaissance du vote blanc fait figure de poisson d’avril à retardement qui se méprend sur les réalités sociologiques des électeurs. Beaucoup de ceux qui souhaiteraient voter blanc continuent en effet de céder à la tentation de livrer des « bulletins blancs à message » : à force de ne pas être pris en compte, ils choisissent de crier (en ornant leur bulletin d'inscriptions diverses et en le rendant, de fait, nul) plutôt que de se taire (en livrant une enveloppe vide). La plupart des votes nuls sont en réalité des votes blancs « dans l’esprit » émis par des citoyens lassés de ne pas voir celui-ci être considéré comme un suffrage exprimé. Distinguer blancs et nuls n'a donc de sens que si leur valeur dans le décompte des voix diffère. Autrement, il nous sera toujours impossible de mettre un véritable chiffre sur l'ampleur du phénomène « vote blanc ».
 
D’ici là, nous en serons réduits à faire des additions imparfaites, comme pour ces élections européennes : 2,78% (vote blanc) + 1,26% (vote nul) + 0,58% (Listes « Citoyens du vote blanc ») = 4,62 %
 
Tout cela est-il bien sérieux ?


* Jérémie Moualek est doctorant-enseignant en sociologie à l’Université d’Evry (Centre Pierre Naville, Ceraps). Il prépare une thèse sur le vote blanc et nul. Retrouver ici son blog « Voter en touche ».

 

Source : www.marianne.net

 

 

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 14:48

 

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Pas tous égaux devant la crise
Mercredi 28 Mai 2014 à 15:30

 

Alexandre Coste
Journaliste à Marianne chargé de l'animation de la communauté des Mariannautes En savoir plus sur cet auteur

 

Pour Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, « la baisse générale du pouvoir d’achat est une imposture » : en France, explique-t-il chiffres à l'appui, il « augmente pour les plus riches et diminue pour les plus pauvres ». Une analyse bienvenue en plein débat sur la validité de la thèse de l'économiste Thomas Piketty et qui peut nous éclairer, au passage, sur le résultat des européennes en France...

 

Jacques Brinon/AP/SIPA
Jacques Brinon/AP/SIPA
Qui pâtit vraiment de la crise ? « Elle ne frappe qu’une partie de la population : les plus modestes, déjà fragilisés par des décennies de chômage », écrit Louis Maurin, le directeur de l’Observatoire des inégalités, dans un texte argumenté et intitulé « La France populaire décroche, qui s’en soucie ? »« La baisse générale du pouvoir d’achat est une imposture, ajoute-t-il, [il] augmente pour les plus riches et diminue pour les plus pauvres. »

Entre 2008 et 2011, les 10% de Français les plus riches aurait vu leur revenu augmenter de 1 800 euros, tandis que les 10% de Français les plus pauvres enregistrent une baisse de 400 euros sur leurs fiches de paie.

 

Pour Maurin, « ce décrochage de la France d’en bas est inédit »« Jusqu’au milieu des années 2000, les inégalités s’accroissaient par le haut, tirées par la progression des revenus des plus aisés. (…) Les moins favorisés continuaient à voir leurs revenus augmenter, notamment au début des années 2000 du fait de l’importante hausse du Smic liée au passage aux 35 heures ». Mais quid alors des classes moyennes ? « Leur situation n’est pas la plus difficile, mais [la stagnation de leurs revenus] constitue une rupture pour des catégories au cœur d’une société où l’on consomme toujours plus. Pour cela, il faut gagner davantage et ce n’est plus le cas ».
 
Ce « décrochage » particulier des classes populaires, le directeur de l’Observatoire des inégalités l’explique d'abord par le chômage, qui aurait augmenté de 63% depuis mi-2008 : « Parmi les chômeurs, on trouve on trouve 5,5 % de cadres, 6,6 % d’agents de maîtrise et techniciens et 88 % d’ouvriers ou d’employés. » Et parmi les ouvriers, le plus fragilisés sont les moins qualifiés. Un cercle vicieux lorsque l’on sait que la moitié des élèves qui décrochent à l’école ont un père ouvrier.
 
Pourtant, selon Maurin, cette France est inaudible car son existence a longtemps été déniée : « Durant des années, on a expliqué aux Français que le pays n’était plus composé que d’une vaste classe moyenne. La plupart des sociologues nous expliquaient que les catégories sociales ne servaient à rien pour comprendre la société, que nous n’avions plus que des individus agglomérés. » Un discours qui permet, en temps de crise, de prétendre que tout le monde est touché. Les plus riches s’affranchissent ainsi d’une coopération qui serait pourtant indispensable : « Faire comme si la crise touchait tous les milieux est une façon d’exonérer les couches aisées d’une solidarité nécessaire ou de la reporter sur une minorité d’ultra-riches. »

Piketty au pilori...

En somme, les plus riches s’enrichissent et les plus pauvres s’appauvrissent. Ce qui est précisément la thèse de l’économiste Thomas Piketty, l’économiste dont se sont entichés les Américains. Tout le monde boit ses paroles, de Barack Obama aux pontes du FMI. Dans son ouvrage Le capital au XXIe siècle, il dénonce les inégalités croissantes et met en évidence l’explosion des « très hauts salaires » et des « supercadres ». Un phénomène exacerbé au pays de l’Oncle Sam, mais non moins présente en Europe et donc en France.
 
Sauf qu’aujourd’hui, le livre de l’économiste se trouve au centre d’un débat animé aux Etats-Unis. En effet, Chris Giles, un journaliste du Financial Times, a remis en cause certaines statistiques utilisées par Piketty afin d’illustrer ses travaux. Selon le journaliste, « la concentration des richesses par les personnes les plus riches a été plutôt stable depuis cinquante ans en Europe et aux Etats-Unis. » Toutefois, les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui illustrent l’article de Louis Maurin prouvent que ce n’est pas le cas en France.

Ploutocratie et populisme seraient-ils liés ?

Thomas Piketty n’est pas le seul économiste à se pencher sur les dangers induits par les inégalités croissantes. Branko Milanovic, ancien chef économiste de la Banque mondiale et professeur à l’université de New York, tenait peu ou prou le même discours dans les pages de Marianne  il y a quelques semaines : « On a une classe de très riches qui profitent pleinement de la mondialisation tandis qu'une grande masse a vu, elle, ses revenus stagner, voire régresser. » Cette disparité ; Branko Milanovic la voit comme un danger pour la démocratie qu’il résume en deux « p » : « populisme et ploutocratie. » Et si nous avions vu les premiers signes de cette prophétie du chaos dimanche soir ?

 

Source : www.marianne.net

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 17:25

 

CADTM

 

 

Source : cadtm.org

 

 

La Commission européenne et le FMI sont-ils aveugles et schizophrènes ?

18 mai par Olivier Bonfond

 

 


De l’aveuglement…

Depuis plus de 30 ans, le Fonds monétaire international (FMI) impose des politiques d’ajustement structurel (coupes drastiques dans les dépenses sociales, privatisations, « flexibilisation » du marché du travail, etc.) à la grande majorité des pays dits en développement (PED). L’objectif principal affiché est d’assainir les finances publiques afin de repartir sur de « bonnes bases ». Les résultats ont été dramatiques. La pauvreté, l’exclusion sociale et les inégalités ont explosé, tandis que le problème de la dette s’est aggravé. La dette des PED a été multipliée par quatre entre 1982 et 2012 et le service de la dette, siphonnant parfois jusqu’à 50% des recettes budgétaires, a empêché la plupart des PED de réaliser des investissements socialement utiles et écologiquement responsables.

Lorsqu’on regarde le contenu des politiques d’austérité prônées par la Commission européenne et le FMI et appliquées de manière plus ou moins intense en Europe depuis 2008, celles-ci ressemblent à s’y méprendre aux plans d’ajustement structurels qui ont ravagé les pays du Sud. Assez logiquement, les résultats sont identiques : ralentissement économique, augmentation du chômage, explosion des inégalités, et aggravation des déficits et de la dette.

En réalité, il n’existe aucun exemple qui montre qu’une telle politique peut donner des résultats positifs. A ce stade, on peut clairement parler d’aveuglement de la part des élites politiques, ce qui constitue déjà un sérieux problème. Albert Einstein ne disait-il pas que la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ?

… à la schizophrénie

Mais il semblerait que la cécité n’est pas la seule maladie dont souffrent nos dirigeants politiques. En effet, depuis plus d’un an, on assiste à une multiplication de rapports de la Commission européenne et du FMI où ceux-ci reconnaissent que les politiques qu’ils prônent constituent une grave erreur.

Janvier 2013. Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, dévoile que le FMI a très largement sous-estimé l’impact négatif de l’austérité sur la croissance économique. L’erreur dans les calculs est tout sauf anecdotique, puisqu’elle est estimée à environ 300% ! |1|

Mars 2013. La Commission européenne publie un rapport dans lequel elle admet que l’austérité n’a pas donné les effets escomptés et a aggravé la crise sociale. « Les effets négatifs des restrictions budgétaires sur l’emploi et le niveau de vie sont de plus en plus visibles dans certains États membres » |2|.

Avril 2013. Deux étudiants démolissent une étude utilisée comme référence par la Commission européenne (notamment par Olli Rehn, Commissaire européen aux Affaires économiques) pour « encourager » les États de l’UE à renforcer leurs mesures d’austérité. Cette étude, réalisée par Carmen Reinhart et Kennet Rogoff, ancien économiste en chef du FMI, affirmait qu’une dette publique supérieure à 90% du PIB entraînait automatiquement un ralentissement de la croissance économique |3|. Ces éminents économistes ayant oublié d’inclure dans leurs calculs certaines données essentielles et certains pays, cette affirmation s’est révélée au final totalement fausse. Mme Reinhart et M. Rogoff reconnaissent leurs erreurs, mais maintiennent que leur constat reste valable… |4|

Avril 2013. José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, déclare au cours d’une conférence de presse : « tout en pensant que cette politique (d’austérité) est fondamentalement juste, je pense qu’elle a atteint ses limites. » |5|

Octobre 2013. Jan In’t Veld, économiste en chef de la Commission européenne, isole et mesure les effets de l’austérité sur la croissance dans les pays de la zone euro. « Selon ses calculs, l’austérité budgétaire aurait fait perdre, en cumulé, 4,78 % de croissance du produit intérieur brut (PIB) à la France de 2011 à 2013.  » |6|

Octobre 2013. Des documents internes montrent que le FMI savait parfaitement que la Grèce allait sombrer malgré le plan de sauvetage de 2010. Le directeur exécutif brésilien Paulo Nogueira Batista dira : « Les risques du programme sont immenses (…) En d’autres termes, ce programme peut être considéré non pas comme une opération de sauvetage de la Grèce, qui devra subir un ajustement déchirant, mais comme un plan de sauvetage des créanciers privés de la Grèce, principalement des établissements financiers européens. » |7|

Février 2014. Des experts du FMI confirment qu’il n’existe pas de seuil critique de la dette publique. « Nous n’avons trouvé aucune preuve d’un seuil particulier d’endettement au-dessus duquel les perspectives de croissance à moyen terme seraient significativement compromises ».

Mars 2014. Après avoir admis qu’ils avaient sous-estimé l’impact de l’austérité sur la croissance, le FMI reconnaît que l’austérité contribue à creuser les inégalités sociales. |8|

Ce n’est ni le bon sens ni l’intérêt général qui dirigent ce monde

Aussi incroyable que cela puisse paraître, malgré tous ces mea culpa et révélations, les dirigeants européens persistent et signent. Aucun changement d’orientation n’est en vue. L’austérité doit se maintenir, voire se renforcer, y compris si celle-ci viole le droit primaire de l’Union européenne (TFUE), notamment ses articles 8 et 9, qui disposent que « Pour toutes ses actions, l’Union cherche à éliminer les inégalités, et à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes » et que ces actions doivent viser à « la promotion d’un niveau d’emploi élevé, à la garantie d’une protection sociale adéquate, à la lutte contre l’exclusion sociale. »

Quelles conclusions faut-il en tirer ? Les peuples européens sont-ils dirigés par des institutions de bonne foi, mais totalement aveugles et schizophréniques ? Ou bien faut-il admettre que ce n’est ni le bon sens, ni l’intérêt général qui dirigent ce monde, et qu’aujourd’hui, le FMI et la Commission européenne n’ont pas l’objectif d’assainir les finances publiques mais bien d’accélérer le démantèlement des acquis sociaux et de servir les intérêts des puissances économiques et financières, dont l’appétit semble sans limite ?

Notes

|1| Hubert Huertas, « Extraordinaire : l’austérité est une erreur mathématique ! », France culture, 9 janvier 2013

|2| AFP, « La Commission l’admet : l’austérité a aggravé la crise sociale », RTBF, 26 mars 2013

|3| « Ce doctorant qui a fait trembler les défenseurs de l’austérité », Le Soir, 22 avril 2013

|4| Marie Charrel, « Le FMI admet qu’il n’existe pas de seuil critique de la dette publique », Le Monde, 18 février 2014

|5| « L’austérité aurait atteint ses limites, selon Barroso », L’Humanité, 23 avril 2013

|6| Sébastien Crépel, « La Commission européenne confesse son échec », L’Humanité, 20 novembre, 2013

|7| Audrey Duperron, « Le mea culpa du FMI à propos du sauvetage grec », L’Express, 6 juin 2013

|8| « L’austérité creuse les inégalités sociales, selon des experts du FMI », Le Soir, 13 mars 2014

Olivier Bonfond, économiste, conseiller au CEPAG, membre du CADTM et auteur du Livre « Et si on arrêtait de payer ? 10 questions /réponses sur la dette publique belge et les alternatives à l’austérité », Aden, juin 2012.

 

 

 

Source : cadtm.org

 

 

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 17:01

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Capital

Les dividendes ont augmenté de 31% dans le monde depuis 2013

par Agnès Rousseaux 27 mai 2014

 

 

 

C’est un nouveau record qui a été atteint au premier trimestre 2014. Les dividendes versés par les plus grandes entreprises mondiales à leurs actionnaires ont augmenté de 31 % par rapport à la même période l’an dernier. 228 milliards de dollars ont été ainsi distribué en dividendes au cours du premier trimestre 2014 par ces grandes entreprises, selon le rapport de la société d’investissement Henderson Global Investors, qui prend en compte 3 000 grandes entreprises cotées dans le monde. Toujours ça que n’auront pas les salariés qui produisent la richesse !

Une partie de cette augmentation est liée au dividende exceptionnel – 26 milliards de dollars ! – versés par l’entreprise britannique Vodafone [1]. Le secteur des télécommunications arrive en tête avec 39 milliards versés, devant les entreprises pharmaceutiques (30 milliards) et le secteur bancaire et financier (28 milliards de dividendes).

L’augmentation de ce début d’année a été plus importante en Amérique du Nord, avec 95 milliards de dollars de dividendes distribués, soit + 25 % par rapport au premier trimestre 2013. En Europe (hors Royaume-uni) 34,5 milliards de dollars ont été versés, dont la moitié par les entreprises Roche, Novartis et Siemens. Soit une augmentation de 8,9 %. Mais en Europe, c’est au 2ème trimestre, après les Assemblées générales des entreprises, que tout se joue, avec la distribution de plus de la moitié des dividendes. « 2014 s’annonce d’ores et déjà comme une année record en matière de rémunération des actionnaires », annonce le Figaro.

Le total annuel des dividendes versés par les sociétés cotées en bourse a dépassé 1 000 milliards de dollars dans le monde, pour la première fois en 2013, selon cet indice. 300 milliards de plus qu’en 2009. Soit une augmentation de 43 % en 5 ans [2] ! Le secteur financier a versé un quart de cette somme, soit 218 milliards. Après la crise de 2008, la rémunération du capital connait de nouvelles envolées, totalement déconnectées de la rémunération du travail et des taux de croissance dans le monde. Entre 1999 et 2005, déjà, les dividendes versés en France par les entreprises du CAC 40 avaient effectué un bond de 71 % [3], pendant que les investissements baissaient de 35 %. En France, le gouvernement prévoit pourtant d’exonérer les entreprises d’impôts et de cotisations sociales à hauteur de 30 milliards d’euros (lire notre article).

@AgnesRousseaux

 

Notes

[1En dehors de ce versement exceptionnel, qui impacte fortement le résultat mondial, l’augmentation est de 12 % en moyenne par rapport au premier trimestre 2013.

[21043 milliards de dollars en 2013, et 726 milliards en 2009.

[3De 14 à 24 milliards d’euros. Lire le détail ici.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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