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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 15:18

 

Rue89 - Arrêt sur images 20/02/2012 à 09h46
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images
Dans la série « comment perdre en beauté », il les accumule manifestement. Dans l'opération « Borloo à la tête de Veolia », c'est d'abord l'affaire en elle-même, qui est intéressante.

A quelques semaines de la fin de son mandat, le candidat du peuple, anti-élites, anti-corps intermédiaires, enfin-délivré-des-pesanteurs-du-protocole, etc, etc, ce candidat-là a donc déployé une bonne partie de son énergie de candidat à aider son copain Proglio, président d'EDF, à caser Borloo à la tête de Veolia, comme révélé par Libération.

Une partie des négociations, selon Eric Decouty de Libé, se serait déroulée dans l'avion qui ramenait les deux compères de leur visite à l'usine Photowatt, rachetée par EDF à la demande pressante de Sarkozy. Une opération typique du « capitalisme à la française », estimait France Inter ce lundi matin, dans une de ces inimitables litotes, par lesquelles les journalistes locaux désignent les combines de l'oligarchie française, pour truster envers et contre tout des postes auxquels seule les qualifie leur incompétence.

Incompétent ? Pardon pour l'offense envers Borloo, qui déclare sans rire à Libération :

« Je suis chassé par deux grands groupes internationaux, qui ne sont pas Veolia. »

« Un calibre » à la tête de Veolia

Mais tout de même, serait-il intéressé par le job ?

« Un certain nombre d'actionnaires pensent que le groupe a besoin d'un calibre à sa tête. »

Un calibre ? On comprend que le groupe, dans ces conditions, se soit tourné comme un seul homme vers l'ancien avocat, ancien maire de Valenciennes, ancien ministre sans bilan, gestionnaire hors pair du Parti radical et de l'USVA (Union sportive Valenciennes-Anzin), et qui n'a jamais dirigé d'entreprise. Le suspense est insoutenable.

Mais ce qui est intéressant aussi, c'est que la combine fuite dans la presse de ce lundi matin. Sans être un stratège hors pair, on peut estimer que cette fuite réduit singulièrement les chances de succès de l'opération « calibre ».

Dynamique de la déroute

Qui a donc bien pu vouloir la faire capoter ? Sans bénéficier de secret particulier (que de précautions matinales, décidément), on peut supposer que la fuite provient possiblement d'un des administrateurs de Veolia, démarchés par Proglio pour voter en faveur du calibre (Cf. la liste des suspects potentiels), et dont au moins un aurait émis « de froides réserves ».

Ces gens ne sont pas fous : faisant capoter une opération téléguidée par de si considérables super-calibres, ils savent qu'ils s'exposent à des représailles. Mais apparemment, ils semblent ne rien craindre. Et peut-être même espèrent-ils, en cas de victoire de Hollande, tirer profit du petit fait d'armes. Ce type de défections au sommet porte un nom : la dynamique de la déroute.

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 15:15
Rue89 - Flux tendu 20/02/2012 à 12h47
Emilie Brouze | Journaliste
Problèmes d'effectif et de logement, surmenage : les infirmiers de l'hôpital pour enfants Necker, à Paris, témoignent d'une dérive du système hospitalier.

Des enfants passent des tests d'asthme à l'hôpital Necker, en avril 2008 (Valinco/Sipa)

 

Parce qu'« on joue avec la vie des enfants », Marc Marlier veut témoigner. Le « petit infirmier » a par moment la voix qui se casse quand il parle des conditions de travail de son service, miné par le manque de personnel. Il œuvre pourtant dans le plus prestigieux hôpital français, référence mondiale pour les enfants malades : Necker, à Paris.

Marc se souvient de son arrivée dans le service de néphrologie pédiatrique (maladies des reins), il y a quatre ans : « C'était génial. » Peu à peu, il a vu les conditions se dégrader. A tel point qu'il sent aujourd'hui qu'une dangereuse limite est franchie : celle de la qualité des soins. « Je ne supporte plus la situation. »

Rue89 a rencontré Marc juste avant son départ pour une année sabbatique.

« On bosse en flux tendu »

Pénurie d'infirmiers

Au 1er janvier 2010, 520 000 infirmiers étaient en activité [PDF] en France. Malgré leur constante augmentation, ils ne sont pas assez nombreux – d'autant que les besoins grandissent car la population vieillit.

 

Les infirmiers sont inégalement répartis sur le territoire : l'Ile-de-France est l'une des régions à enregistrer la densité la plus faible. Dans les formations, les inscriptions sont encore insuffisantes pour combler le manque. Infirmier fera partie des métiers les plus recherchés en 2015.

Il y a quatre ans, ils étaient trois infirmiers pour douze lits, raconte Marc. Puis ceux qui partaient n'étaient pas souvent remplacés.

Ils sont désormais deux la journée et deux la nuit à courir le long des deux ailes du service :

« On bosse en flux tendu. »

Faute de personnel, l'hôpital est contraint par moment de fermer des lits. Et de faire appel à des intérimaires ou des infirmiers d'autres unités pour former les binômes :

« Quand ils débarquent, ils ont cinq minutes pour s'adapter alors que le temps normal pour connaître les spécificités d'un service, c'est un mois. Alors ils ne peuvent pas suivre. »

Débordés, les infirmiers voient leurs horaires s'allonger. Les vacances d'été se posent jusqu'à octobre. Le personnel travaille trois week-ends sur quatre (au lieu de deux par mois). Marc dit n'avoir plus le temps de prendre ses pauses.

Quand un collègue est malade, il n'y a souvent personne pour le remplacer. Ces dernières semaines, Marc a même été forcé à deux reprises d'enchaîner deux gardes, de 6h30 à 22 heures, en ayant « à peine le temps de boire un verre d'eau ».

« Les enfants ne doivent pas voir notre détresse »

« On est surmenés. Une personne crevée n'est pas dans les conditions optimales pour travailler. Combien de temps on va tenir ? »

Marc cite le cas d'une collègue qui n'a pas eu le temps de déjeuner et qui est tombée dans les pommes à la fin de son service. Ou une autre, à bout, qui se cachait dans la cage d'escaliers pour pleurer, « car les enfants ne doivent pas voir notre détresse ».

« On prend sur nous », assure le jeune homme qui affirme que chacun « se donne à fond » et garde le sourire devant les parents :

« C'est un boulot que vous ne pouvez pas faire à moitié. D'autant qu'il s'agit d'enfants. »

Dans ce service de Necker, médecins et infirmiers traitent de pathologies lourdes et rares (certaines maladies sont soignées une seule fois dans l'année). Les patients viennent de Paris, de province et parfois de l'étranger.

« Peur de tuer un gamin »

La réponse de Necker

Contacté par Rue89, Eric Roussel, directeur des soins à l'hôpital Necker, se dit « surpris » par le témoignage. « On n'est pas en sous-effectif, on est aujourd'hui au quasi plein emploi. » Il précise : « Le quotidien des infirmiers peut être plus difficile par moment à cause du turnover. » Il décrit des phases de recrutement favorables (au moment de la sortie des écoles) et de nombreux départs qui s'étalent sur l'année.

 

Le turnover des 1 100 infirmiers est d'environ 20%. La faute au logement, trop cher dans la capitale : « L'hôpital met à disposition des studios à bas pris pour six mois mais c'est sûr que le nombre de logements ne permet pas d'héberger tout le monde. » Mais pas seulement : « Beaucoup de professionnels viennent se faire un CV ici puis partent trouver un poste ailleurs. »

A cause du sous-effectif, les infirmiers n'ont plus le temps d'accueillir les petits patients convenablement. Marc s'inquiète de ne « plus avoir de garde-fous » dans son travail :

« Quand les infirmiers ont peur de tuer un gamin à la fin de la journée, c'est qu'il y a un souci. »

Il prend l'exemple d'un soin particulier, qui, une fois prodigué, oblige l'infirmier à rester une heure devant l'enfant. Difficile avec ce rythme, « alors toutes les cinq minutes vous courez pour voir si tout va bien. »

Marc raconte que parfois, les parents prennent conscience du sous-effectif quand ils attendent l'infirmier dix minutes après l'avoir sonné. Certains s'énervent :

« On les comprend. Mais c'est partout pareil. Et là, on prend conscience avec eux que le système de santé est en train de changer. »

A Paris, le gros problème du logement

Comment en est-on arrivé là ? Marc explique :

« L'hôpital nous assure qu'ils ont une politique de recrutement intensif mais qu'ils n'arrivent pas à embaucher... »

Dans le service, le turnover est important. Avec un tel rythme de travail, difficile de convaincre les jeunes stagiaires de rester.

Autre problème important, spécifique à la capitale : le logement. L'Assistance publique n'a pas assez d'appartements pour héberger le personnel. Les salaires d'infirmiers (entre 1 400 et 1 600 euros par mois) permettent difficilement de supporter les loyers parisiens.

Eloignés du centre, certains dans le service font deux heures de RER chaque jour pour venir travailler à Necker. Beaucoup de mères de familles, fatiguées, finissent par quitter l'hôpital comme Anne (le prénom a été changé), une ancienne collègue de Marc.

Contactée par Rue89, elle se souvient du rythme « épuisant » après la naissance de son premier enfant :

« Petit à petit, on s'est éloignés de Paris. J'avais beaucoup de route, ras-le-bol des conditions de travail... Je suis partie travailler en banlieue parisienne. »

Résultat : il reste peu d'infirmiers expérimentés dans le service, qui sont pourtant des éléments importants. Les anciens ont l'habitude d'effectuer certains soins particulièrement techniques, de gérer les urgences et ils forment les jeunes.

L'hôpital rentable est « illusoire »

Making of
Malgré les craintes de son entourage, l'infirmier a tenu à témoigner sans se cacher – « Il faut bien nommer les choses. » Depuis que nous avons rencontré Marc, trois infirmiers ont été recrutés dans le service –- ce qui a amélioré le rythme de travail.

Marc Marlier craint la dérive du système hospitalier. Au delà du problème d'effectif, il pointe les « coupures budgétaires » (relatives aussi à des « problèmes d'organisation ») : l'infirmier explique que parfois, il est obligé d'aller piquer une compresse au service voisin pour faire un soin ou d'ébouillanter chez lui sa blouse, la lingerie ne suivant pas la cadence.

« Il faut faire quelque chose », conclut Marc :

« Je crois que c'est illusoire de rendre l'hôpital rentable. On s'en fout des problèmes d'argent, on sauve des gamins ! »

Marc Marlier pense choisir son candidat à la présidentielle en fonction de son programme santé. Un peu désillusionné, il admet n'espérer qu'un changement politique.

 

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 15:11

 

Rue89 - Témoignage 20/02/2012 à 12h37
Anna H | Elève infirmière


Des infirmiers à l'hôpital Ambroise Paré à Marseille, le 26 mars 2008 (Jean-Paul Pelissier/Reuters)

 

Anna est élève infirmière en troisième et dernière année. Elle effectue actuellement un stage en gériatrie. Selon la loi Cherpion du 28 juillet 2011, au-delà de deux mois de stage, les étudiants doivent être rémunérés au moins 436,05 euros par mois en 2012.

Sauf les étudiants paramédicaux. Au prétexte qu'ils seraient assurés d'une insertion professionnelle, selon le cabinet de Xavier Bertrand, ministre de la Santé. Et qu'ils effectuent leur stage sous la supervision d'un professionnel.

Voici le témoignage d'Anna [les intertitres sont de la rédaction].

Voir le document

(Fichier PDF)

Fin janvier, un courrier a été envoyé à tous les instituts de formation en soins infirmiers.

Dans ce courrier [document ci-contre], une circulaire envoyée par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS). Elle précise les raisons pour lesquelles les étudiants paramédicaux sont exclus de la loi Cherpion :

« Le fait de soumettre un étudiant à la supervision permanente d'un professionnel en exercice permet de ne pas assimiler les fonctions qui lui sont confiées à un poste permanent. Ainsi, dans la mesure où les étudiants paramédicaux sont constamment soumis à la supervision d'un professionnel en exercice, les dispositions précitées [la loi Cherpion, ndlr] ne leur sont pas applicables. »

C'est une totale méconnaissance de la réalité de nos stages.

« Quand je nettoie une personne âgée, je suis seule »

Nous somme envoyés pour des durées de dix semaines, parfois loin de notre lieu d'habitation, dans des services de soins souvent pointus, souvent contraignants, souvent difficiles.

Nous sommes déjà dans le travail. Quand je nettoie une personne âgée, je suis seule. Quand je pique un enfant de 5 ans, je suis seule. Stagiaire ou non.

Il suffit d'aller voir dans n'importe quel EHPAD (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), n'importe quel service de chirurgie ou aux urgences, pour constater le manque criant de personnel.

Quand il manque parfois deux ou trois infirmiers diplômés dans un service, nous travaillons comme eux, ni plus, ni moins encadrés.

Dans de nombreux services, la permanence des soins ne pourrait pas être assurée sans la présence des étudiants.

Cet argument est absurde. D'autant que les stagiaires, dans d'autres secteurs ne sont pas, eux, sous la responsabilité d'un pro ?

Rencontre avec le ministre

Selon la Fnesi (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers), lors d'une rencontre avec différents ministères sur la question des indemnités de stage, le cabinet de Xavier Bertrand aurait déclaré que la gratification des stages n'était pas nécessaire. Son argument : les étudiants infirmiers bénéficient d'une insertion professionnelle garantie à la sortie des études.

Quel est le rapport ? Sous prétexte que nous avons choisi une formation intense, qui nous confronte tous les jours à l'être humain au plus près – sécrétions, violences, odeurs, malheurs, déchéances inclus – mais qui nous assure du boulot à 1 500 euros brut en sortie de diplôme, nous ne pouvons pas être considérés comme des étudiants comme les autres ?

Une inégalité de plus

Alors que les étudiants paramédicaux sont déjà soumis à un régime de bourse insuffisant, une fois de plus, le gouvernement augmente la disparité et la considération entre les formations soumises à une tutelle ministérielle différente. En l'occurrence, le ministère de la Santé.

J'adore mon futur boulot. Mais soyons honnête : bientôt, plus personne ne voudra faire ce travail, ce « beau métier », tant on nous prend pour des cons.

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 15:05
Rue89 - Tribune 20/02/2012 à 13h19

Philippe Corcuff | Sociologue, anticapitaliste, libertaire, altermondialiste

Carla Bruni-Sarkozy déclarait, dans Libération du 21 juin 2008, avoir « des réflexes épidermiques de gauche ».

Désormais, elle dit à propos de son mari, dans Le Parisien du 17 février :

« Il a tout fait bien ou presque pendant cinq ans. Je trouve généralement que ses idées sont fabuleuses, très fortes. Je le soutiens à 100%. »

Une pauvre petite fille riche, perdue en politique ?

 

Cloclo marxiste contre Carlita

 »Pauvre petite fille riche » est une chanson de 1963, interprétée par Claude François et dont il a écrit les paroles. Elle fait partie de la période « marxiste » de l'œuvre de Cloclo, de la même année que le mémorable « Si j'avais un marteau », adaptée d'une chanson folk contestataire de Pete Seeger et Lee Hays de 1949, « If I had a hammer ».

 

 

Le cheminement radical de Cloclo ne s'est d'ailleurs pas arrêté là. La même année où Guy Debord sortait « La Société du spectacle », en 1967, il proposait une critique situationniste de la vie quotidienne, avec « Comme d'habitude » (paroles co-écrites avec Gilles Thibaut).

Mais revenons à « Pauvre petite fille riche » et à Carlita. Le thème de la chanson est celui classique (et classiste) des rapports de classe empêchant l'amour :

« Tu pleures parce que tu n'as pas le droit

D'épouser un pauvre garçon comme moi

Pauvre petite fille riche. »

Les conventions sociales bourgeoises contre le sentiment amoureux ! Du point de vue capitaliste des parents de ladite « petite fille riche », ce serait une façon de déchoir de son rang.

Il n'y a guère qu'une révolution prolétarienne qui pourrait alors renverser les conditions existantes afin d'ouvrir les portes de l'amour à toutes et à tous, en rendant ainsi politiquement possible le socialement impossible (« notre impossible amour »).

La « Présidente des riches »

Dans la lutte des classes contemporaine, Carlita occupe une position inverse.

Passée de la gauche caviar à la droite « bling-bling », de la richesse familiale et de la notoriété médiatique aux sommets du pouvoir politique, elle apparaît irrémédiablement du côté de la hauteur de vue bourgeoise, à la condescendance gentiment paternaliste pour les pauvres et autres manants.

Le sociologue Pierre Bourdieu écrit judicieusement dans « La Distinction » (Minuit, 1979) :

« La distinction bourgeoise se définit toujours, tant dans la manière de parler que dans la manière de tenir le corps, par la détente dans la tension, l'aisance dans la tenue et la retenue. »

L'épiderme de Carla Bruni, dans ses variantes de gauche comme de droite, exprime bien cette « aisance dans la tenue et la retenue ». L'aisance de celle qui ne tente pas de franchir les barrières, invisibles mais contraignantes, de classe, comme la « petite fille riche » de Cloclo, mais qui, sa vie durant, a plutôt cumulé les capitaux : économiques, culturels, sociaux (les réseaux de relations), médiatiques et politiques.

Pour la Présidente des riches, il n'y a guère ici de complot, mais de la bonne conscience posée comme une cerise sur le gâteau d'un inconscient social.

A l'écart des conspirationnismes en vogue sur Internet, Marx précisait dans la préface à la première édition du livre 1 du « Capital » (1867) :

« Pour éviter des malentendus possibles, encore un mot. Je n'ai pas peint en rose le capitaliste et le propriétaire foncier. Mais il ne s'agit ici des personnes qu'autant qu'elles sont la personnification de catégories économiques, les supports d'intérêts et de rapports de classes déterminés.

Mon point de vue […] peut moins que tout autre rendre l'individu responsable de rapports dont il reste socialement la créature, quoiqu'il puisse faire pour s'en dégager. »

Carlita apparaît comme la parfaite incarnation « d'intérêts et de rapports de classes déterminés », à la différence de la « petite fille riche » de Cloclo qui, tout en cherchant à « s'en dégager », se brisait sur eux. La première suscite notre indignation, la seconde nos larmes de romantiques invétérés.

Carlita et Poutou, deux pôles

Et si Carlita représentait un pôle peu visible mais néanmoins central de la campagne présidentielle de 2012 ?

Certes, une part importante de la vérité de la compétition en cours concerne l'univers élitiste des professionnels de la politique, qui se combattent pour représenter les citoyens ordinaires que nous sommes, occuper des postes et accumuler des pouvoirs.

D'abord, bien sûr, les deux « poids lourds », Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi les Marine Le Pen, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon… à la différence des Philippe Poutou et Nathalie Artaud.

La représentation politique professionnalisée constitue une première tendance oligarchique au sein de régimes politiques qui se prétendent démocratiques.

Mais une autre tendance oligarchique s'inscrit au cœur de nos systèmes politiques dits « démocratiques » : les rapports de classes.

Et revoilà notre Carlita ! Aux frontières de la campagne, un peu à côté, elle exprime la vérité de classe dominant pourtant le jeu électoral.

Face à la Présidente des riches, il y a Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, encore davantage à la lisière du politiquement visible. Un ouvrier d'usine qui n'a « rien à faire là » (et on le lui répète assez souvent dans les médias, et même jusque dans son propre parti ! ) et qui, partant, personnifie la résistance ordinaire de la dignité populaire face au mépris social quotidien.

Une lutte des classes à la fois structurante et pourtant politiquement presque imperceptible, en tout cas pour l'instant…

 

Philippe Corcuff est co-directeur de la collection « Petite Encyclopédie Critique » aux éditions Textuel ; cette collection publie le 7 mars 2012 : Un ouvrier, c'est là pour fermer sa gueule ! de Philippe Poutou.

 


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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 14:40

LEMONDE.FR avec AFP | 20.02.12 | 11h28   •  Mis à jour le 20.02.12 | 12h36

 
 

 

A six jours de l'élection présidentielle de dimanche, la tension reste vive à Dakar. L'opposition sénégalaise appelle à une nouvelle manifestation interdite lundi après-midi dans le centre de Dakar contre la candidature du chef de l'Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle de dimanche, a annoncé à l'AFP un de ses dirigeants. "Nous lançons un appel à manifester à 15 heures [14 heures à Paris] place de l'Indépendance", a déclaré Alioune Tine, coordinateur du Mouvement du 23 juin (M23, coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile).

Depuis près d'une semaine des violences ont lieu dans le centre de Dakar entre les forces de l'ordre et des opposants, essentiellement des jeunes, qui tentent de participer à des manifestations interdites. Ces manifestations ont pour but d'exiger le retrait de la candidature de M. Wade, que le M23 juge anticonstitutionnelle.

La répression de ces manifestations par la police, qui tire des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc, utilise des canons à eau et occasionnellement des pierres comme les manifestants, a fait au moins une vingtaine de blessés depuis vendredi. Les manifestations se sont étendues à des banlieues dakaroises dimanche soir.

UN MORT DIMANCHE À RUFISQUE

Un jeune homme est mort, dimanche soir à Rufisque, dans la banlieue de Dakar, après avoir été blessé à la tête par une pierre lors d'affrontements avec des policiers, a annoncé lundi son tuteur, un imam de la confrérie musulmane tidiane. "La victime ne manifestait pas, elle était allée à la pâtisserie acheter du pain pour le dîner de la famille", a déclaré l'imam Abdoul Aziz Ndoye, cité par l'Agence de presse sénégalaise, agence publique. La police n'a pas confirmé ce décès.
 

"Je ne saisis pas l'opportunité d'un tel acte", a ajouté l'imam qui, après concertation avec la famille de l'adolescent, a annoncé qu'il entendait porter plainte. Il a appelé les autorités "à de meilleurs sentiments". Cette mort porte à six le nombre de victimes des violences liées à la candidature controversée du chef de l'Etat Abdoulaye Wade, 85 ans dont douze au pouvoir, à ce scrutin depuis fin janvier.

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 14:34

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 19.02.12 | 18h20   •  Mis à jour le 19.02.12 | 18h39

 
 

 

Un graffiti contre le Conseil suprême des forces armées en Egypte et son président, le maréchal Hussein Tantaoui.

Un graffiti contre le Conseil suprême des forces armées en Egypte et son président, le maréchal Hussein Tantaoui.REUTERS/AMR ABDALLAH DALSH


L'annonce de la date de la première élection présidentielle de l'ère post-Moubarak est attendue avec grand intérêt en Egypte. Après la chute il y a un an de Hosni Moubarak, nombreux sont ceux qui réclament le départ du Conseil suprême des forces armées qui assure depuis la transition à la tête de l'Etat et la mise en place d'un gouvernement civil. Leurs vœux pourraient se voir exaucer en juin, a indiqué un responsable de la commission électorale égyptienne cité dimanche 19 février par le quotidien Al-Masri Al-Youm.

"L'élection commencera dans les premiers jours de juin et se terminera la dernière semaine de juin s'il y a un second tour", a indiqué Ahmed Chamseddine, membre de la commission électorale cité par le journal.

Suivant la nouvelle Loi fondamentale adoptée par référendum l'an passé, le chef de l'Etat égyptien ne peut désormais accomplir que deux mandats consécutifs de quatre années.

 

LA QUESTION DU VOTE À L'ÉTRANGER

Le président de la commission électorale, Farouq Sultan, a indiqué dimanche au cours d'une conférence de presse que les candidats pouvaient s'enregistrer entre le 10 mars et le 8 avril. La commission décidera d'une date pour l'élection quand elle aura mis au point un mécanisme pour les votes par correspondance, a-t-il ajouté assurant que le scrutin se tiendrait avant la fin juin.

La commission électorale doit notamment régler avant cela la question du vote des quelque huit millions d'Egyptiens de l'étranger. Le ministère des affaires étrangères souhaite que ces derniers disposent d'une période de deux semaines pour voter et d'une semaine pour les opérations de dépouillement.

Le mois dernier, une commission chargée de conseiller le Conseil militaire, au pouvoir depuis le départ de M. Moubarak, avait proposé la tenue de l'élection le 16 mai, soit plus tôt que prévu par les généraux. Face aux demandes de la rue d'accélérer le transfert du pouvoir des militaires aux civils, la commission électorale avait décidé d'avancer du 15 avril au 10 mars la date de dépôt des candidatures. Plusieurs membres de la classe politique avaient réclamé la tenue du scrutin au plus tard en mai.

Les militants pro-démocratie manifestent depuis des mois pour que l'élection présidentielle soit avancée et que la junte militaire quitte le pouvoir. Ils accusent le Conseil militaire de mal gérer la transition et de violer les droits de l'homme. L'armée a été la colonne vertébrale de la politique égyptienne depuis la chute de la monarchie en 1952 et tous les présidents jusqu'alors étaient issus de ses rangs.

 

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 14:28

LEMONDE.FR avec AFP | 20.02.12 | 09h53   •  Mis à jour le 20.02.12 | 14h53

 
 

 

Aden, principale ville du Sud, était lundi quadrillée par les forces gouvernementales.

Aden, principale ville du Sud, était lundi quadrillée par les forces gouvernementales.AFP/-


Les forces de sécurité étaient, lundi 20 février, fortement mobilisées dans le sud du Yémen, où la tension est montée d'un cran à la veille de l'élection présidentielle, boycottée par des militants sudistes. La veille au soir, le futur président, Abd Rabbo Mansour Hadi, avait lancé un appel à une aide internationale pour son pays dévasté.

Un soldat a été tué et un autre blessé lors d'un affrontement dans une banlieue de Daleh, dans le sud du pays, avec des hommes armés qui participaient à une manifestation hostile à l'élection présidentielle de mardi. Sept protestataires ont également été blessés dans les violences survenues dans un des fiefs du Mouvement sudiste.

Aden, principale ville du Sud, était quadrillée par les forces gouvernementales, déployées en force, au lendemain de l'arrivée de renforts venus de la capitale, dont des chars, selon des habitants. En milieu de matinée, un accrochage a opposé les forces gouvernementales et des hommes armés à Mansoura, un quartier de la ville, où des sudistes ont prévu un rassemblement de protestation contre l'élection, ont indiqué des témoins sans faire état de victimes.

APPEL AU BOYCOTTAGE

La police poursuivait lundi une campagne d'arrestations parmi les partisans armés du Mouvement sudiste qui "cherchent à empêcher, par la force, les électeurs d'aller voter" mardi, a déclaré un responsable des services de sécurité. Mais les attaques contre les bureaux électoraux, qui se sont multipliées ces derniers jours, n'ont pas cessé : une roquette RPG a été ainsi tirée dimanche soir contre un centre électoral, sans faire de victime, à Khour Maksar, un quartier d'Aden, selon une source de sécurité.

Le Mouvement sudiste, un groupe autonomiste, a appelé au boycottage du scrutin de mardi qui doit porter le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi à la tête de l'Etat en vertu d'un accord de transition, qui marque le départ du président contesté Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-trois ans, après dix mois de manifestations populaires et sous une intense pression internationale.

Dimanche, M. Hadi a proposé "la constitution d'un fonds d'urgence pour aider le gouvernement yéménite à sortir de la crise", alors que plusieurs milliards de dollars sont nécessaires pour réhabiliter le pays selon les estimations. M. Hadi est le seul candidat à l'élection présidentielle de mardi.

L'aile dure du Mouvement sudiste, conduite par l'ancien vice-président yéménite Ali Salem Al-Baid, qui vit en exil, a invité ses partisans à empêcher le déroulement du scrutin, au risque de provoquer des actes de violence. Elle a appelé à "la désobéissance civile" mardi dans le Sud, Etat qui est resté indépendant jusqu'en 1990.

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 14:23

 

Le Monde - 20 février 2012

 

Dans une chanson dédicacée « au courageux peuple de Homs et à tous les Syriens qui se battent pour la liberté », des rappeurs iraniens dénoncent la violence du régime de Bashar Al-Assad, le laissez-faire de la communauté internationale face aux massacres et le soutien de la Russie au régime meurtrier.  Assassin de son propre peuple, comparé à l’ange de la mort Azrael, Assad «paiera» pour ses crimes.

Le soutien de l'Iran au régime de Bashar Al-assad est  implicitement critiqué, le rappeur chante : "Je suis en colère contre l'un des miens [le régime iranien], mais je m’en prends à Medvedev. J’ai envie de lui cracher au visage mais il n’en vaut pas la peine. »

Produit par les artistes Emad Ghavidel, jeune rappeur de 22 ans, et Hamed Fard, ce clip est diffusé sur You-Tube. Hier soir, 8000 personnes avaient visionné ce film, en l'espace d'une nuit, leur nombre a doublé.

 

 

Le refrain traduit en français :
« Je jure par les lamentations et les pleurs des mères endeuillées,
que tu paieras Bashar Al-Assad, je ne me tairai pas même si je finis noyé dans mon sang.
Sache que les Iraniens ne peuvent rester calmes alors que tu tues.
Ton nom est lion [traduction d'assad en français] mais tu n’as pas de crinière.
Mais que suis-je en train de dire ?
Tu n’es pas un lion, ni même une hyène.
Tu ne mérites même pas d’être traité avec colère. »

Cette chanson s'inscrit dans plusieurs actions de solidarité entre les peuples syrien et iranien initiées ces derniers mois. Un précédent article a été écrit à ce sujet suite à une manifestation à Damas, en février 2012, au cours de laquelle des opposants ont brandi des pancartes adressant un message de soutien au mouvement protestataire en Iran.

 

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 14:19

 

Le Monde - 20 février 2012

 

Objectif : cartographier les zones irradiées où l'homme ne peut plus aller. Alors que Greenpeace rend public une contre-expertise sur les installations nucléaires françaises "vulnérables", le gouvernement japonais s'apprête à envoyer des animaux dans la préfecture de Fukushima pour évaluer la radioactivité dans la région, rapporte le Parisien.

Des singes et des sangliers, équipés de GPS, de compteur Geiger et de dosimètres, seront ainsi lâchés dans les forêts avoisinantes pour évaluer l'impact de l'accident de la centrale sur la faune. Les scientifiques "souhaitent surtout déterminer 'le mouvement de la radioactivité' dans les forêts dont ils craignent qu’elles soient 'hautement contaminées'", explique le quotidien.

L'enjeu est crucial. Les zones forestières de Fukushima abritant les principales ressources de la région. A terme, explique un expert au Parisien, "la contamination au césium menace donc d’affecter l’agriculture, la pêche et même les zones résidentielles situées à proximité".

L'opération avait déjà été tentée en octobre dernier mais sans succès. Les scientifiques n'avaient en effet pas pu récupérer le matériel scientifique installé sur les cobayes.

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 14:16

 

 

 

 LES INDIGNE/E/S  Lundi au Remblas -  Mercredi à 18h et Samedi 13h (repas partagé) Maison Carrée

 


Dates

Evènement

Lieu

heure

Lundi 20/2

Réunion Carnaval des Différences

La Passerelle

18h30

Mardi 21/2

Collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici (DNSI)

Local APTI

18h

Lundi  20/2

AG Nîmes!  + INDIGNE/E/S

Les Ramblas

18h

Samedi 25/2

Mobilisation NON à l’ACTA

Nîmes

14h

Dimanche 26/2

Réunion nationale du FSQP

Montpellier

 

Lundi 27/2

Rencontre du Comité de quartier GAMBETTA

Brasserie le 34

18h

Mardi 28/2

UCCN :Université Critique et Citoyenne de Nîmes en partenariat avec l’AFPS « La citoyenneté des Palestiniens en Cisjordanie, à GAZA, à Jérusalem » par Pierre Stambul, UJFP

IUFM Route d’Uzès

19h à 21h

Mardi 28/2

Film « Un parmi les autres » avec la FNAREN

Ciné le Sémaphore

18h30

Mardi 28/2

Collectif Nîmes anti schiste

 Brasserie Boul Gambetta

18h30

Mardi 28/2

Film «  Debtocracy »débat  avec le CAC30 Collectif pour l’audit citoyen de la dette

Cinéma Le Sémaphore

20h30

Mercredi 29/2

 Grève/action  Européenne de la Conf Europ. des Syndicats contre  nouveau traité

Maison Carrée

14h

Mercredi29/2

RESF Nîmes

APTI

18h

Mercredi 29

Conférence « Les impacts Environnementaux du nucléaire » avec R.Desbordes, Président de la CRIIRAD Le Collectif Halte au nucléaire Nîmes

Auditorium de Pablo Neruda

19h30

Jeudi 1er Mars

Réunion du Collectif CAC 30(Audit Citoyen)

Pablo Neruda

18h30

Vendredi 2/3

Repas Association AZUR

Centre Social    Valdegour

12h

Vendredi 2/3

Réunion/débat « Quel avenir énergétique ? » scénarios Négawatt,Greenpeace, descente énerg.

Sommières, Salle L. Durell

20h

Samedi 3 mars

Manif pour le RAIL Service public

Clermont Ferrand

12h30++

Samedi 3/3

Tour de vélo

Palais de justice

11h

Samedi 3/3

Femmes en Noir pour la Palestine

Place de l’Horloge

11 à 12h

3 et 4 Mars

Stage de désobéissance civile non-violente

Nîmes Mas Boudan

9 à 17h

Lundi 5 Mars

Film « La terre parle Arabe » avec l’AFPS  et Pierre Stambul, UJFP

Cinéma le Sémaphore

20h30

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          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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