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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 21:50

La révolution en cours en Islande


Deena Stryker
Daily Kos

Le fait qu'une seule émission de radio italienne (Radio Italia) ait parlé de la révolution en cours en Islande est un témoignage impressionnant du peu que les médias veulent bien nous dire sur le reste du monde. Les nord-américains ont pu se rappeler que, au début de la crise financière de 2008, l'Islande s'était déclarée en faillite. Les raisons n'en ont été abordées que très superficiellement, et depuis, ce membre peu connu de l'Union Européenne**** est retombé dans l'oubli (L'islande. Du fait que les pays européens s'effondrent les uns après les autres, mettant l'euro en danger, avec des retombées pour tout le monde, la dernière chose que l'oligarchie dominante** souhaite est que le cas de l'Islande se transforme en exemple.

En voici à présent les raisons :

Cinq années d'un régime purement néolibéral ont fait de l'Islande (320 mille habitants et pas d'armée) l'un des pays les plus riches du monde. En 2003, toutes les banques du pays ont été privatisées et, dans le but d'attirer les investisseurs étrangers, elles ont offert des lignes de crédit dont les coûts très bas ont permis des taux de rendement relativement élevés. Les comptes appelés "icesave" attirèrent de nombreux petits investisseurs britanniques et hollandais. Mais, au fur et à mesure que les investissements s'accroissaient, la dette des banques étrangères s'accroissait aussi. En 2003 la dette de l'Islande était égale à 200% de son PIB mais en 2008 elle en atteignait les 900%*. La crise financière de 2008 donna le coup de grâce. Les trois principales banques islandaises - Landbanki, Kapthing et Glitnir - firent alors faillite et furent nationalisées, tandis que la couronne islandaise perdit 85% de sa valeur par rapport à l'euro. A la fin de l'année, l'Islande se déclara en faillite. 

Contrairement à ce à quoi on pouvait s'attendre, la crise offrit aux Islandais l'opportunité de récupérer leurs droits souverains, par un processus de démocratie directe participative, lequel a finalement abouti, grâce à une persévérance inflexible, à une nouvelle Constitution.

Geir Haarde, le premier ministre du gouvernement de coalition social-démocrate*** négocia un prêt de 2,1 milliards* de dollars, auquel les pays nordiques rajoutèrent 2,5 milliards* de plus. Néanmoins, la communauté financière étrangère fit pression sur l'Islande pour imposer des mesures drastiques. Le FMI et l'Union Européenne voulaient prendre le contrôle de sa dette, en arguant qu'il s'agissait du seul moyen pour que le pays s'en aquitte à l'égard des Pays-Bas et de la Grande- Bretagne, lesquels s'étaient engagés à rembourser leurs citoyens.

Les protestations et les désordres se poursuivirent et, finalement, contraignirent le gouvernement à démissionner. Les élections, anticipées à avril 2009, aboutirent à la victoire d'une coalition de gauche qui condamnait le système économique néolibéral. Mais, dans l'immédiat, cette coalition céda aux pressions exercées sur l'Islande afin qu'elle s'aquittât de ses 3,5 millards* d'euros de dette. Cela impliquait que chaque citoyen islandais payât 100 euros par mois (prèt de 130 dollards) pendant 15 ans, avec un taux d'intérêt de 5,5%, amors que la dette avait été contractée par le secteur privé. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

Ce qui s'est passé ensuite est extraordinaire. La croyance que les citoyens devaient payer pour les erreurs d'un monopole financier, et que toute une nation devrait se voir imposer le paiement de dettes privées, tomba en morceaux. Ce qui aboutit à une transformation de la relation entre les citoyens et leurs institutions politiques, et conduisit finalement les dirigeants de l'Islande à se ranger du côté de leurs électeurs. Le chef d'Etat, Olafur Ragnar Grimsson, se refusa à ratifier la loi qui rendait les citoyens islandais responsables de la dette bancaire d'Etat, et accepta les appels lancés pour un référendum.

Evidemment, la Communauté internationale ne fit qu'augmenter la pression sur l'Islande. La Grande- Bretagne et les Pays-Bas la menaçèrent de représailles terribles et d'isoler le pays. Pendant que les Islandais se rendaient aux urnes, les banquiers étrangers menacèrent de bloquer toute aide du FMI. Le gouvernement Britannique manaça de geler les épargnes et les comptes courants islandais. Comme le disait Grimsson, "nous avons dit que si nous nous refusions à accepter les conditions de la Communauté internationnale nous deviendrions le Cuba du nord. Mais, si nous avions accepté, nous serions devenus le Haiti du Nord". Combien de fois ais-je écrit que, quand les Cubains voient l'état lamentable de leurs voisins d'Haiti, ils peuvent se considérer comme chanceux ?

Lors du référendum de mars 2010, 93% de la population votèrent contre le remboursement de la dette. Le FMI congela immédiatement  ses prêts. Mais la révolution (qui n'avait pas encore était retransmise aux USA) ne se laissa pas intimider. Avec l'appui d'une population furieuse, le gouvernement poussa à des enquêtes civiles et criminelles concernant les responsables de la crise financières. Interpol émit un ordre internationnal de mise en détention pour l'ex-president de Kaupthing, Sigurdur Einarsson, ainsi que pour les autres banquiers impliqués qui quittèrent le pays.

Mais les Islandais n'en restèrent pas là : Il fut décidé de rédiger une nouvelle Constitution pour libérer le pays du pouvoir exagéré de la finance internationale et de l'argent virtuel. Celle qui était en vigueur avait été écrite à l'époque où l'Irlande avait obtenu son indépendance du Danemark, en 1918, l'unique différence avec la constitution danoise étant que le mot "Président" avait été remplacé par celui de "Roi".

Pour écrire la nouvelle Constitution, le peuple Islandais élut 25 citoyens parmi 522 adultes qui n'appartenaient à aucun parti politique, mais qui étaient recommandés par au moins trente personnes. Ce document ne fut pas l'oeuvre d'une poignée de politiciens, mais fut rédigé sur internet. Les réunions des électeurs furent diffusées en ligne, et les citoyens purent envoyer leurs commentaires et suggestions, du fait qu'ils étaient les témoins de ce document au fur et à mesure qu'il prenait forme. La Constitution qui émergera de ce processus de démocratie participative sera présentée pour approbation au Parlement, après les prochaines éléctions.

Certains lecteurs se souviendront de l'effondrement agraire de l'Islande au IX ième siècle, mentionné dans le livre de Jared Diamond. Aujourd'hui, ce pays est en train de se remettre de son effondrement financier mais d'une manière totalement opposée à ce qui était considéré comme inévitable. Comme l'a confirmé hier la nouvelle directrice du FMI, Chistine Lagarde, a Fared Zakrie. Ils dirent au peuple grec que la privatisation de son secteur public était l'unique solution. L'Italie, L'Espagne et le Portugal font face à la même menace.

On devrait regarder du côté de l'Islande. En refusant de se soumettre aux intérêts etrangers, le pays a indiqué clairement que le peuple est souverain.

Voilà pourquoi cela n'apparaît plus dans les actualités.

 

Traduit du portugais (Brésil) et de l'anglais

* je me suis permis de corriger des erreurs faites par l'auteur, qui ont été rectifiées par les lecteurs de l'article sur le lien et dans les commentaires suivants - http://www.positivenewsus.org/editions/fal11/fal1105.html -

Il n'existe pas, à ma connaissance, une nouvelle version corrigée par l'auteur, Deena Stryker.

** traduction libre, le mot oligarchie dominante me paraissant plus adapté que "the powers"

*** En fait il s'agit d'une coalition entre le premier ministre Geir Haarde de centre droit et les sociaux-démocrates.

**** L'Islande n'était pas dans la communauté européenne. Elle a fait acte de candidature qu'en 2010.

Source : http://www.dailykos.com/story/2011/08/01/1001662/-Iceland-s-On-going-Revolution

http://www.midiaindependente.org/pt/blue/2012/02/503300.shtml

http://www.advivo.com.br/blog/luisnassif/a-revolucao-em-curso-na-islandia?page=1&utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

http://www.positivenewsus.org/editions/fal11/fal1105.html

 

 

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 21:40
Publié par : Ugo le 26 février 2012 – 17 h 40 min
http://www.e-sondages.com/les-indignes-de-tokyo/

Réputé être le peuple qui se plie frileusement à l’autorité, le Japonais peut, lui aussi, s’indigner.


Manifestation du mouvement de Kenzaburo Oé, "Adieu au Nucléaire" par kevinmeyerson via Flickr / CC

 

Réveillé par la catastrophe de Fukushima, le « pays du consensus » est en colère contre ses élites. L’origine de ce malaise latent de l’opinion nippone : les mensonges des gouvernants qui ont minimisé les risques et les répercussions de la catastrophe.

Symbole de ce que les Japonais pensent être la limite d’un modèle de développement basé uniquement sur les technologies, Fukushima est un véritable électrochoc pour une partie de l’opinion nippone, qui demande de plus en plus le respect des principes démocratiques. 

A l’instar du prix Nobel de littérature 1994, Kenzaburo Oé, réalisateur d’une campagne, « Adieu au nucléaire », qui réunit 5 millions de Japonais, « le drame de Fukushima nous convie à ne pas juger le nucléaire en termes uniquement économiques mais éthiques. »

Alors qu’une manifestation réunissant 110 000 personnes s’est tenue à Yokohama permettant d’adopter une déclaration « pour un monde libéré du nucléaire », l’Etat nippon et Tepco – compagnie d’électricité de Tokyo, propriétaire de la centrale de Fukushima – sont désormais les cibles de critiques acerbes des mouvements de protestation. Ceux-ci exigent le respect du droit des victimes, ainsi qu’un calendrier précis de sortie de l’atome et une interdiction de vente de réacteurs au-delà des frontières du pays du « soleil levant ».

Le politologue Yoshikazu Sakamoto, professeur à Todai – université de Tokyo – résume ainsi la situation dans laquelle se trouvent ses concitoyens  « Les Japonais doivent renoncer à un mode de développement fondé sur une arrogance prométhéenne ».

La grogne japonaise peut-elle mener à un bouleversement politique ?


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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 21:33

Documentaire Intégral : Acampada Sol

Publié par Poetes Indignes le 26/02/2012

Réalisation: Adriano Morán
Année: 2011
Pays: Espagne
Durée: 1h04

Un documentaire sur l’occupation de la Plaza del Sol de Madrid par les indignés commencée le 15 mars 2011. Il montre un échantillon de ce qui s’y est dit et fait, notamment dans le cadre d’assemblées populaires tenues sur place.

 

 

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 17:18

Dimanche soir, une assemblée générale est prévue sur la place des Terreaux.


Les Indigné-e-s feront alors le compte des militants présents. Car après une forte mobilisation internationale, le mouvement s'est quelque peu essoufflé. En France et à Lyon, les Indignés n'ont jamais eu la même portée qu'à Madrid ou à New York. Mais les membres lyonnais comptent encore faire parler d'eux pour combattre les injustices. L'assemblée générale débutera à 19h.

 

Rédigé par A.A. dans Divers le 26/02/2012 à 08h14
http://www.mlyon.fr/56500-les-indignes-de-lyon-veulent-faire-le-point.html
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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 17:15
Manif sur la dette publique de la Grèce NR 26/02/2012

 

Distribution de tracts hier matin à Poitiers.
Distribution de tracts hier matin à Poitiers.

La Grèce est le laboratoire de l’austérité en Europe. Non au sacrifice des peuples sur l’autel de la finance. Les tracts distribués hier matin devant l’agence du Crédit agricole de la rue du Marché Notre-Dame à Poitiers donnaient le ton de la manifestation. Une quinzaine de personnes, issues des formations de gauche et altermondialistes, s’est mobilisée samedi en fin de matinée pour dénoncer « les complices de la mainmise du monde de la finance sur le droit de vie ou de mort des populations ». Le Crédit agricole, l’un de groupes bancaires propriétaires de la dette publique grecque, se retrouve donc, dans les tracts distribués, parmi les accusés, au côté de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international… Les manifestants réclament notamment « la nationalisation et le contrôle public et citoyen du secteur bancaire, le contrôle des mouvements de capitaux et l’interdiction des mécanismes spéculatifs et un impôt sur le revenu réellement progressif ».

à suivre

Rassemblements le mercredi 29 février à 10 h devant la mairie de Châtellerault et à 14 h devant celle de Poitiers en réponse à l’appel de la Confédération européenne des syndicats « pour une Europe sociale, de justice et de cohésion sociale ». Réunion de travail du collectif 86 pour un audit citoyen de la dette publique, jeudi 15 mars, 18 h, à la M3Q de Poitiers.

S. D.
http://www.democratiereelle86.fr/2012/02/manif-sur-la-dette-publique-de-la-grece-nr-26022012/
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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 14:53
| Par Mathieu Magnaudeix

 

Lire aussi

Renée L. a enfin obtenu gain de cause. Cette ancienne cadre de France Télécom avait entamé sa première procédure aux prud'hommes en 2000, afin de faire reconnaître qu'elle avait été victime de “harcèlement moral” de la part de deux anciens supérieurs hiérarchiques. Déboutée en 2006, Renée L., 62 ans, a vu sa persévérance récompensée. Le 20 octobre 2011, après douze ans de procédures, la chambre sociale de la cour d'appel de Paris a condamné non pas les deux dirigeants mais l'entreprise à verser près de 170 000 euros d'indemnités à son ancienne salariée, selon le jugement dont Mediapart a eu connaissance.


Les juges ont estimé que Renée L. a bien été victime de «harcèlement moral» au cours des années quatre-vingt-dix et que la rupture de son contrat de travail en 2000, dénué de «cause réelle et sérieuse», est «imputable à la société France Télécom». L'entreprise ne s'étant pas pourvue en cassation, le jugement est considéré comme définitif. «Nous ne ferons pas de pourvoi en cassation sur cette triste affaire qui date de plus de quinze ans», confirme un porte-parole d'Orange.


A la suite d'une plainte au pénal des syndicats contre France Télécom pour “harcèlement moral” et “mise en danger de la vie d'autrui”, deux juges d'instruction enquêtent depuis plusieurs mois sur une cinquantaine de suicides récents, dont certains très médiatisés, qui ont endeuillé l'entreprise depuis 2008, révélant l'ampleur de la souffrance au travail et de la crise sociale dans l'entreprise. 

 

Mais en attendant un éventuel procès pénal, impliquant peut-être d'anciens dirigeants, les jugements qui reconnaissent le “harcèlement moral” à France Télécom ne sont pas si fréquents. Depuis le début des années 2000, de nombreux cadres ont certes témoigné face caméra sur la souffrance au travail à France Télécom, mais peu ont obtenu gain de cause devant les tribunaux. En 2010, France Télécom avait toutefois été condamné par la cour d'appel de Paris à verser 400 000 euros à un ex-haut cadre de l'entreprise pour “harcèlement moral”.



Concernant Renée L., les faits remontent à plus de douze ans. Une affaire qui rappelle qu'avant les graves dérives managériales observées sous le règne de l'ancien PDG, Didier Lombard, France Télécom a eu recours dès les années quatre-vingt-dix à des méthodes de management brutales pour réduire ses sureffectifs de fonctionnaires. «Il s'agit d'une affaire assez emblématique de l'effet des restructurations qui ont eu cours à France Télécom dès cette époque», analyse le journaliste Dominique Decèze, auteur en 2004 de La Machine à broyer, un des premiers ouvrages à avoir souligné le mal-être au travail grandissant chez France Télécom, bien avant la série médiatisée de suicides. «A l'époque, les transformations technologiques s'accompagnent d'une évolution radicale des méthodes de management, extrêmement délétère pour les personnels. Elle concerne aussi bien le réparateur de ligne PTT qui se retrouve soudain dans un call-center à répondre aux sollicitations des clients que des cadres supérieurs qui ont fait toute leur carrière avec une certaine idée du service public dans l'administration des télécoms et se retrouvent très malmenés dans la nouvelle organisation.»


Dès la fin des années quatre-vingt-dix, des ergonomes et des médecins du travail avaient alerté sur la souffrance au travail grandissante dans l'entreprise. «Dès cette époque, il était possible d'apprécier quantitativement et qualitativement la souffrance des personnels. Les arrêts maladie explosaient, les personnels n'allaient pas bien», poursuit Dominique Decèze.

 

Raser les murs

Assise dans son salon d'un appartement de la proche banlieue ouest de Paris, Renée L. (qui n'a pas souhaité que son nom de famille soit publié) raconte son histoire. Le récit est précis, les faits étayés par des documents et des photos. Mais dès qu'elle fouille dans ses dossiers à la recherche d'un papier, elle est saisie par la panique. «J'ai encore du mal à rester sereine quand je parle de tout ça.»



Pour Renée, les ennuis ont commencé au milieu des années quatre-vingt-dix. En 1990, l'ancienne administration des télécoms est devenue une entreprise publique. Elle sera transformée en société anonyme en 1996, avant d'être cotée en bourse l'année suivante, sous le gouvernement de gauche de Lionel Jospin. Au cours des années suivantes, l'Etat se désengage progressivement. Aujourd'hui, il ne détient plus que 27 % du capital.



Renée, fonctionnaire entrée aux PTT comme traductrice en 1979, avait jusque-là gravi tous les échelons de l'administration des télécoms. Au début des années quatre-vingt-dix, elle intègre la Direction du développement international comme responsable presse, relations publiques et mécénat. Elle vit comme bien des salariés la privatisation progressive de l'entreprise. En 1993, on lui propose de devenir un agent du privé, avec une rémunération variable en fonction de ses performances et des résultats de France Télécom. Le choix étant optionnel, Renée décide de rester dans le giron de la fonction publique. Cette décision, dit-elle, coïncide avec le début de ses problèmes au travail.



Les brimades se succèdent. Dès mars 1994, Renée consulte un psychiatre qui relie ses troubles à un «contexte de travail décrit comme particulièrement éprouvant». En 1995, elle passe au bureau en rentrant de vacances : sa clé ne marche plus, son bureau a été déménagé dans une pièce attenante, les dossiers sont jetés dans des caisses en plastique. «Ça m'a rendu malade, j'ai craqué.» S'ensuit un congé longue maladie d'un an.

 

La fin de sa carrière à France Télécom sera chaotique. En 1997, elle est officiellement en congé thérapeutique mais reste en réalité à son domicile : France Télécom ne lui a donné aucune affectation. Début 1998, elle réintègre la direction du développement international, accepte même d'adopter le statut de droit privé. Elle déchante vite : dans le nouvel organigramme, elle est rétrogradée à l'échelon le plus bas, «au même niveau que les chauffeurs de service», mentionnent les juges, qui y voient la preuve d'une «mise à l'écart et d'un dénigrement des compétences». «J'étais habituée à parler avec les dirigeants et voilà que je me retrouvais au fin fond de l'organigramme», dit-elle.



Quelques semaines plus tard, la direction quitte les locaux de Montrouge pour rejoindre le quartier parisien de Montparnasse. Renée L., au contraire de ses collègues, n'est pas du déménagement. Ni badge ni bureau pour elle dans les nouveaux locaux. Toute la direction de l'international a déménagé, sauf Renée, qui reste une semaine dans le bâtiment vidé de ses occupants, sans électricité ni climatisation. Devant les juges, l'employé chargé du déménagement a affirmé qu'il avait reçu l'ordre du secrétaire général de la direction, Alain M., de ne pas la déménager.

 

Finalement, Renée est installée dans un bâtiment France Télécom à Arcueil (Val-de-Marne). Les locaux sont presque vides. «J'étais isolée, toute seule au 6e étage, du matin au soir. Dans les couloirs, il n'y avait pas de lumière, je rasais les murs.» En juin 2000, Renée, qui n'a plus aucune mission, prend acte de la rupture de son contrat de travail. Elle lance une procédure aux prud'hommes à l'encontre de deux supérieurs hiérarchiques, dont le directeur de la division, pour faire reconnaître le harcèlement moral.

 

En 2006, un premier jugement la déboute. Six ans et une grave crise sociale chez Orange France Télécom plus tard, qui a mis en lumière les graves dérives managériales de l'opérateur télécom, le harcèlement moral est enfin reconnu. «Les faits (...) établissent tant isolément que pris ensemble des actes constitutifs de harcèlement, estiment les juges. (...) Le harcèlement moral à l'encontre de la salariée étant établi, la rupture du contrat de travail est imputable à la société France Télécom.»

 

Ses supérieurs hiérarchiques ne sont pas poursuivis. Renée aurait souhaité qu'ils rendent des comptes, mais elle ne se pourvoira pas en cassation. «J'en ai marre», dit-elle. Aujourd'hui, elle se sent à la fois «soulagée» et amère : «Cette histoire, c'est tout de même un énorme gâchis, dit-elle. Cet argent ne compensera jamais une carrière ruinée, les problèmes de santé, la précarité dans laquelle j'ai vécu pendant des années et les conséquences sur ma vie privée.»


Du côté de France Télécom, un porte-parole affirme que ce genre d'affaire appartient au passé. «Notre groupe a vécu une mutation profonde qui s'est traduit par la crise sociale de 2009. Depuis, nous avons fait évoluer le modèle de l'entreprise : son organisation, sa culture managériale, ses relations sociales.»


 Sollicité par Mediapart, Jean-Paul Teissonnière, l'avocat des syndicats de France Télécom dans la plainte au pénal contre l'entreprise et ses anciens dirigeants, salue lui une «décision sans doute importante», qui «reconnaît le cadre organisationnel du harcèlement» à France Télécom et «rappelle que ce que nous avons décrit dans notre plainte existait depuis longtemps».

 


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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 14:49

LE MONDE GEO ET POLITIQUE | 25.02.12 | 14h28   •  Mis à jour le 26.02.12 | 15h33

 
 

Doha, envoyé spécial - La scène se déroule le 23 juin 2009 dans le salon d'apparat de la mairie de Paris. Le tapis rouge est déroulé devant son Altesse Sérénissime Hamad Ben Khalifa Al-Thani, le monumental émir du Qatar. Dehors, la police parisienne est sur les dents. Des hélicoptères sillonnent le ciel de la capitale et les voies sur berge sont cadenassées. La conversation entre Bertrand Delanoë et son hôte glisse sur la boulimie d'investissements du micro-Etat qui, en l'espace de quelques mois, est entré au capital de poids lourds européens comme Porsche, Suez et la banque Barclays. Tamim, le prince héritier, fils chéri de l'émir, intervient avec un sourire sibyllin : "Il faut que vous compreniez, en ce moment nous rachetons nos chevaux aux Egyptiens et nos perles aux Indiens."


Le Qatar : un nabot par la taille (11 500 km2) et la population (1,7 million d'habitants, dont 85 % d'expatriés), un mammouth par la force de frappe diplomatique et économique. Gavé de devises par son industrie gazière, l'une des plus performantes au monde, la presqu'île du golfe Arabo-Persique pratique une politique d'intervention tous azimuts.

 

Ces derniers mois, il a non seulement raflé l'organisation de la Coupe du monde de foot 2022 et racheté le PSG, ses deux faits d'armes les plus connus en France, mais il a aussi investi un milliard de dollars (755 millions d'euros) dans des mines d'or en Grèce, pris 5 % de la banque Santander au Brésil, le plus gros établissement financier d'Amérique latine, renfloué les studios de cinéma Miramax mis en vente par Disney et placé un autre milliard de dollars dans un fonds d'investissement en Indonésie.

 

Parallèlement, le Petit Poucet qatari montait au front des révolutions arabes, en envoyant ses avions de chasse Mirage et ses forces spéciales à la rescousse des rebelles libyens et en sonnant la charge contre Bachar Al-Assad, le tyran de Damas. Un activisme débordant, avec dans le rôle du porte-voix, la chaîne Al-Jazira, rouleau compresseur médiatique, à l'avant-garde de la stratégie d'influence développée par Doha.

 

PLUS GRAND GISEMENT DE GAZ NATUREL

Pour comprendre ce qui fait courir la dynastie Al-Thani, il faudrait donc, comme le soufflait Tamim, remonter à l'époque des perles et des chevaux, les deux "mamelles" historiques du pays. "Dans la psyché des Qataris, la perle est quelque chose de fondamental, explique un conseiller du maire de Paris. Il y a, chez eux, un vrai ressentiment historique, un besoin de revanche sur ces voisins, cheikhs arabes ou maharajas indiens, qui l'ont copieusement pillé." Dans les années 1980, alors jeune prince héritier, le cheikh Hamad fait une autre expérience amère. Lors d'un voyage en Europe, un douanier à l'aéroport lui agite son passeport sous le nez, goguenard : "Mais c'est où ça, le Qatar ? Ça existe vraiment ?" Mortifié, le futur émir aurait juré de faire très vite connaître son confetti de terre.

 

Son arme sera le North-Dome, le plus grand gisement mondial de gaz naturel, à cheval sur les eaux territoriales du Qatar et de l'Iran. Son père, l'émir Khalifa, redoutait que la mise en valeur de cette manne n'agace justement la République islamique. Il craignait aussi de braquer l'Arabie saoudite, sourcilleux patron des micro-Etats de la péninsule.

 

En 1995, à l'âge de 43 ans, l'impétueux Hamad profite d'un séjour en Suisse de son pusillanime de père pour le déposer et lancer son royaume dans un processus de modernisation à marche forcée. Instruit par les déboires du Koweït, le jumeau pétrolier du Qatar envahi par les troupes de Saddam Hussein en 1990, le jeune monarque veille à assurer ses arrières. Un an après son putsch de palais, il lance Al-Jazira. A la fois professionnelle et populiste, bête noire des rivaux du régime, comme l'Egypte de Hosni Moubarak et l'Arabie du roi Fahd qui avaient critiqué le coup d'Etat de 1995, mais beaucoup plus conciliante avec ses alliés comme la Libye de Mouammar Kadhafi -, avec qui l'émir partage une même détestation des Saoud - la nouvelle venue s'impose comme la caisse de résonance planétaire de la diplomatie de Doha

.

ÉQUILIBRISME DIPLOMATIQUE

En 2003, nouvelle rupture : le Cheikh Al-Thani ouvre son pays au Pentagone, qui installe dans les sables du Qatar ce qui va devenir la plus grande base aérienne américaine en dehors des Etats-Unis. La tête de pont de ses opérations en Irak et en Afghanistan. Dans les années 1990, l'émir avait aussi noué un début de lien diplomatique avec Israël, pays avec lequel il restera en contact jusqu'à l'offensive de Tsahal contre la bande de Gaza, en janvier 2009.

 

Soucieux de ne froisser personne, le Qatar se transforme dans le même temps en terre d'accueil des opposants islamistes aux régimes en place dans le monde arabe : du prédicateur libyen Ali Al-Salibi à l'Algérien Abassi Madani, en passant par le télé-coraniste égyptien Qaradawi et le Tunisien Rached Ghannouchi, le patron d'Ennahda, futur vainqueur des législatives tunisiennes... Sans oublier Oussama Ben Laden, l'ennemi public numéro un de l'Oncle Sam, dont les messages audio sont retransmis sur Al-Jazira. Objectif de ce jeu d'alliance à 360 degrés : tenir à bonne distance Riyad et Téhéran, et surtout s'assurer un accès ininterrompu au détroit d'Ormuz, passage obligé de ses exportations de gaz naturel liquéfié. "Le Qatar est assis sur un tas d'or mais il se sait très fragile, analyse un diplomate français. Pour continuer à exister, il a compris qu'il doit se faire connaître et reconnaître."


Le Qatar aurait pu en rester là. Continuer son numéro d'équilibriste diplomatique tout en plaçant sa fortune dans des bons du trésor américain ou des projets immobiliers sans valeur ajoutée, comme dans l'ex-Europe de l'Est, où il achète des morceaux de ville entiers. Une stratégie de bon père de famille, avisé mais sans aucun rayonnement dans les capitales occidentales. Témoin, la morgue de Bertrand Delanoë, en 2006, lorsque le Qatar Investment Authority (QIA), bras financier de l'émirat, classé au douzième rang des fonds souverains les plus riches de la planète, avait tenté une première approche du PSG. Le maire de Paris avait fustigé "ces fonds exotiques ", allant jusqu'à émettre des doutes sur "l'origine des capitaux".

 

BUSINESS ET TOUR VERTIGINEUSE

Tout change avec la crise financière de 2007-2008. En quelques mois, les grands trésoriers de la planète se retrouvent à court de liquidités. La Russie et la Chine étant jugées infréquentables, c'est vers le Golfe que les multinationales en mal de cash choisissent de se tourner. Chance pour le Qatar, son industrie gazière arrive à maturité au même moment. Le méga-complexe de liquéfaction de Ras Laffan, à 80 km au nord de Doha, voit défiler les méthaniers. "C'est à partir de ce moment que le Qatar s'est mis à investir dans des marques prestigieuses comme Suez, Vinci ou Harrods et que sa cote s'est envolée, explique un banquier qui a travaillé pour le Palais. Sans la crise, on en serait resté à la situation de 2006."


Le QG de cette métamorphose est situé dans une tour vertigineuse, surmontée d'un dôme de verre bleuté, qui domine la baie de Doha. La Qatar Holding, la branche du QIA en charge des investissements dans le secteur industriel, y occupe quelques étages. C'est là qu'ont afflué des dizaines de banquiers étrangers, laissés sur le carreau par la faillite de Lehman Brothers, à l'été 2008. "C'est l'une des rares institutions du pays dont les employés bossent comme des malades", sourit un familier de West Bay, le quartier des affaires de Doha.

 

Un activisme qui s'explique facilement : alors que dans l'émirat voisin d'Abou Dhabi, le processus de décision est dilué entre une multitude de frères et demi-frères, au Qatar, la stratégie se décide entre quatre personnes : l'émir, son fils Tamim, de plus en plus associé à la marche du pays, une de ses épouses, la fringante Cheikha Mozah à la tête de la Qatar Foundation, et le premier ministre, Hamad Ben Jassem Al-Thani, patron du QIA. "Dans un pays normal, le business va vite et le gouvernement est lent, explique un homme d'affaires qatari. Ici, c'est le contraire. Les hommes d'affaires courent en permanence après l'autorité publique."


SAUTER DANS LE TRAIN DES RÉVOLUTIONS ARABES

Arrive la dernière étape de l'ascension de la start-up Al-Thani : 2011 et les "printemps arabes". Despote éclairé, le cheikh Hamad n'a pas de passion particulière pour la démocratie. Mais son désir d'être du bon côté de l'Histoire, le positionnement marketing d'Al-Jazira – "la voix des sans-voix" – et surtout, l'impuissance de ses pairs arabes qui laissent un espace à prendre, l'ont incité à sauter dans le train des révolutions. "Le Maroc est trop loin, l'Algérie trop sénile, l'Egypte paralysée par sa révolution, l'Irak enfoncée dans la crise et l'Arabie engluée dans les calculs de succession, résume un diplomate français. Il y avait un vide et les Qataris l'ont occupé." Du pur opportunisme, donc : un peu comme si la France et l'Allemagne faisaient faillite et que la Slovénie se retrouvait à piloter l'Europe.

 

Combien de temps cette business-diplomatie tapageuse peut-elle encore durer ? Mise sur orbite par la volonté d'un homme et quelques accidents de l'Histoire, la fusée qatarie subira un jour ou l'autre des accidents contraires qui l'obligeront à redescendre sur Terre. Dans le monde arabe, par exemple, "l'interventionnite" du clan Al-Thani suscite une exaspération croissante.

 

Venu mi-janvier assister aux célébrations du premier anniversaire de la révolution du jasmin, l'émir a été conspué par des milliers de Tunisiens qui l'ont accusé d'être le complice d'un plan américain visant à remodeler le Proche-Orient au profit du camp islamisto-sunnite incarné par les Frères musulmans égyptiens. Quelques jours plus tôt, l'émir avait été renvoyé de Mauritanie par son homologue, Mohamed Ould Abdel Aziz, ulcéré que son royal invité lui ait enjoint de dialoguer avec son opposition... islamiste.

 

A force de se faire le chantre de la démocratisation, le pacha de Doha a dû annoncer des élections législatives pour 2013. Le courant ultra-conservateur salafiste, dominant dans la société qatarie, pourrait lui signifier son peu d'entrain à cohabiter en 2022 avec des supporters de foot éméchés. Sans compter les risques de coup d'Etat, une valeur sûre aux pays des perles. Conclusion de la politologue Fatiha Dazi Héni : "La famille Al-Thani est loin d'être à l'abri d'un effet boomerang."


Benjamin Barthe


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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 14:44

 

Rue89 - Elodie Cuzin journaliste - Publié le 26/02/2012 à 11h16

 


De faux ciseaux lors d'une manifestation contre les coupes budgétaires dans l'éducation, à Madrid (Espagne), le 7 septembre 2011 (Juan Medina/Reuters)

 

Augmentation du temps de travail des fonctionnaires, hausse de l'impôt sur le revenu, réforme du marché du travail, licenciements dans le secteur public, coupes dans les budgets de la Santé et de l'Education... Déjà sous le coup de sévères mesures d'austérité depuis 2010, les Espagnols se préparent à se serrer la ceinture d'une dizaine de crans supplémentaires.

« Cette année va être difficile pour l'Espagne, il faut que nous en soyons tous conscients, a lancé jeudi le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Il va y avoir des coupes plus importantes dans les dépenses publiques. »

Le premier plan d'économies présenté par le gouvernement fin décembre prévoyait déjà de réduire de 9 milliards d'euros les dépenses publiques et de « gratter » encore 6 milliards d'euros avec une hausse d'impôts. Mais ce n'était que « le début du début », avait-il prévenu.

En effet, l'Espagne doit encore présenter son budget 2012 qui tentera de ramener un déficit estimé à 8% du PIB fin 2011 à 4,4% (ou un peu plus, si l'Union européenne y est favorable).

Bilan : il faut encore économiser entre 25 et 30 milliards d'euros, dans un pays qui entrera en récession en 2012, selon toutes les prévisions.

Chers fonctionnaires

Travailler plus pour gagner moins

C'est le socialiste José Luis Zapatero qui le premier a coupé dans les salaires des fonctionnaires en 2010. L'ancien « Bambi » avait été forcé d'opérer une volte-face spectaculaire, en annonçant une série de réductions de dépenses pour dégager 15 milliards d'euros.

Les premiers visés ? Les 2,6 millions de fonctionnaires espagnols, avec une baisse de salaire de 5%, puis le gel en 2011.

Cette année, Mariano Rajoy a confirmé ce gel. Mais il a en plus annoncé une augmentation de leur temps de travail, jusqu'à 37,5 heures.

Pour beaucoup, cela veut dire 2,5 heures de travail en plus pour un pouvoir d'achat largement entamé par le cocktail salaire gelé et inflation.

Et aucun départ n'est remplacé, sauf dans les « services essentiels ».

Chers contribuables

Et une tournée d'impôts !

« Je n'augmenterai pas les impôts », affirmait Mariano Rajoy pendant la campagne des élections générales du 20 novembre. Et qu'a-t-il fait à peine arrivé au pouvoir, fin décembre ? Bingo.

De quoi faire sourciller, même à droite. Avec le quotidien El Mundo qui s'inquiétait de la « crédibilité » de Rajoy lorsqu'il a annoncé « la plus forte augmentation de l'impôt sur le revenu depuis des années ».

Bilan : 4 milliards d'euros en plus prélevés sur les revenus du travail, 1,25 milliard tiré des impôts sur la fortune, et une augmentation de l'impôt foncier.

Chers licenciés

Les indemnités au régime sec

Introduite à la mi-février, la réforme du marché du travail la plus profonde de l'histoire de l'Espagne démocratique a déjà poussé des dizaines de milliers de personnes à descendre dans la rue le 19 février.

Point le plus polémique : la réduction des indemnités de licenciement. Concrètement, cette mesure permettra de diminuer les indemnités perçues jusqu'à 70%.

Dans la plupart des cas, les indemnités seront réduites de moitié, selon José Maria Zufiaur, du Conseil économique et social européen.

Cher secteur public

Des plans sociaux pour toi aussi

La même réforme du marché du travail permet désormais aux organismes et entreprises du secteur public de présenter des plans sociaux. Visés : 700 000 employés du secteur public (non-fonctionnaires) et 150 000 salariés d'entreprises publiques.

Les salaires des cadres de ces entreprises vont être réduits de 25% à 30%.

Chers budgets de la Santé et de l'Education

Aux régions, de trancher dans le vif

En Espagne, la gestion de ces deux énormes budgets publics revient aux 17 régions autonomes. Or, Rajoy les a averties jeudi depuis Rome : il va falloir (encore) couper sec.

Même si les effets des mesures de rigueur lancées en 2011 se font déjà sentir dans les hôpitaux : lits fermés, blocs opératoires fonctionnant à mi-temps, paiement des factures de médicaments largement retardé...

Dans les écoles, certains élèves ont dû aller en classe avec bonnets et gants cet hiver, lorsque le chauffage était coupé à cause des impayés.

La région de Valence, où les projet d'infrastructures absurdes ont abondé pendant le boom économique, a décidé de coupes de plus d'un milliard d'euros dans les entreprises publiques, l'Education et la Santé. La semaine dernière, une manifestation de lycéens y a mal tourné.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 14:37

LEMONDE.FR avec AFP | 26.02.12 | 09h45   •  Mis à jour le 26.02.12 | 14h32

 
 

 

Quelque 5,3 millions d'électeurs sont appelés à participer à ce scrutin, le plus tourmenté de l'histoire du pays, après des violences qui ont fait entre 6 et 15 morts en un mois.

Quelque 5,3 millions d'électeurs sont appelés à participer à ce scrutin, le plus tourmenté de l'histoire du pays, après des violences qui ont fait entre 6 et 15 morts en un mois.REUTERS/YOUSSEF BOUDLAL


Les Sénégalais ont commencé à voter dimanche 26 février pour le premier tour de la présidentielle qui oppose quatorze candidats, dont le dirigeant sortant contesté Abdoulaye Wade. Quelque 5,3 millions d'électeurs sont appelés à participer à ce scrutin, le plus tourmenté de l'histoire du pays, après des violences qui ont fait entre six et quinze morts en un mois.

L'actuel chef de l'Etat et candidat à la présidentielle, Abdoulaye Wade, a voté sous les huées de plusieurs centaines de personnes, ce dimanche à Dakar. Accompagné de son fils Karim et de sa fille Sindiély ainsi que du ministre de l'intérieur Ousmane Ngom, il a déposé son bulletin dans un bureau du quartier du Point E, où il possède une résidence. Il en est très vite reparti, sans faire de déclaration. Les applaudissements de quelques dizaines de partisans et des membres de sa délégation n'ont pas pu couvrir les huées de la foule, postée dans et autour de l'école transformée en bureau de vote.

Les quelques 11 900 bureaux de vote dans le pays seront ouverts de 8 heures à 18 heures (heures locales et GMT). Face au président sortant, concourent trois de ses anciens premiers ministres, Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall, ainsi que le patron du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng.

 

"UN COUP D'ETAT ÉLECTORAL"

La nouvelle candidature d'Abdoulaye Wade est jugée "illégale" par l'opposition, pour qui il a épuisé ses deux mandats légaux après son élection en 2000 et sa réélection en 2007. Ses partisans soulignent au contraire que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui donnent le droit de se représenter.

Le Mouvement du 23 juin (M23) – coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile – a proposé samedi l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, "dans un délai de six à neuf mois", "à laquelle le président Wade s'engage à ne pas se présenter". Il s'agit d'empêcher "un coup d'Etat électoral", que serait selon lui la proclamation de la victoire d'Abdoulaye Wade dès le premier tour de l'élection.

L'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef de la mission d'observation de l'Union africaine au Sénégal a également appelé samedi à "échapper au chaos" en limitant à deux ans le mandat du président sortant Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, s'il est réélu dimanche. La durée du nouveau mandat présidentiel est de sept ans.

 

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 14:31

LEMONDE.FR avec AFP | 26.02.12 | 13h36   •  Mis à jour le 26.02.12 | 13h40

 
 

 

L'opposition russe a mobilisé des milliers de personnes dimanche 26 février à Moscou pour constituer une chaîne humaine le long du boulevard circulaire qui entoure le centre-ville.

L'opposition russe a mobilisé des milliers de personnes dimanche 26 février à Moscou pour constituer une chaîne humaine le long du boulevard circulaire qui entoure le centre-ville.REUTERS/GRIGORY DUKOR


L'opposition russe a mobilisé des milliers de personnes dimanche 26 février à Moscou pour constituer une chaîne humaine le long du boulevard circulaire qui entoure le centre-ville, à une semaine de la présidentielle du 4 mars. Leur slogan : "Ne laissons pas Poutine entrer au Kremlin".

Répartis le long des 16 kilomètres du périphérique, une semaine avant la présidentielle du 4 mars, beaucoup de participants arboraient des rubans blancs à la poitrine ou d'autres emblèmes de cette couleur, choisie par l'opposition comme le symbole de la contestation depuis les manifestations de décembre. La police de Moscou a estimé le nombre de participants à 11 000, l'opposition à 30 000.

Un des leaders de l'opposition libérale, Boris Nemtsov, s'est félicité de la réalisation de ce "cercle blanc" autour du centre de Moscou. Alexeï Navalny, un leader nationaliste et pourfendeur de la corruption, l'ancien champion du monde d'échec Garry Kasparov, engagé dans l'opposition libérale, l'écrivain Boris Akounine, le leader du Front de gauche Sergueï Oudaltsov ont également participé à la manifestation.

Les manifestants se tenaient par endroit sur le trottoir, ailleurs étaient descendus sur la chaussée, faisant des signes de la main aux automobilistes. Nombre de voiture klaxonnaient en passant, certains conducteurs ralentissant pour faire des signes ou brandissant eux aussi par la fenêtre de leur véhicule des rubans ou écharpes blanches.

 

 

Nombre de voiture klaxonnaient en passant, certains conducteurs ralentissant pour faire des signes ou brandissant eux aussi par la fenêtre de leur véhicule des rubans ou écharpes blanches.

Nombre de voiture klaxonnaient en passant, certains conducteurs ralentissant pour faire des signes ou brandissant eux aussi par la fenêtre de leur véhicule des rubans ou écharpes blanches.REUTERS/GRIGORY DUKOR


Des cars de police anti-émeute OMON étaient garés de place en place. Des hélicoptères se faisaient également entendre dans le ciel de Moscou. "Nous sommes venus parce que nous n'acceptons pas les fraudes qui ont eu lieu lors des législatives en décembre (remportées avec près de 50 % par le parti au pouvoir Russie unie), nous ne voulons pas que cela se reproduise le 4 mars", a déclaré Mikhaïl, un participant de 22 ans.

"LA RUSSIE SANS POUTINE"

Selon l'agence Interfax, des manifestants pro-Poutine se sont rassemblés sur une portion du boulevard circulaire, déployant leur propre chaîne humaine parallèlement à celle de l'opposition. "Poutine aime tout le monde !", disaient leurs pancartes ornées d'un cœur, selon l'agence.

Une autre manifestation, organisée notamment à l'appel du parti d'opposition Iabloko, a réuni dimanche environ 3 000 personnes à Saint-Pétersbourg, selon l'estimation d'une correspondante de l'AFP sur place. Entre 3 000 et 4 000 avaient manifesté samedi dans la deuxième ville du pays, sous le slogan "La Russie sans Poutine". Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes de Russie, rassemblant notamment selon l'opposition 600 personnes à Ijevsk, 300 à Oufa (deux villes de Russie centrale), 500 à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest), beaucoup moins selon les autorités policières locales citées par l'agence Interfax.

La présidentielle russe se tiendra le 4 mars dans un climat de contestation sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir il y a une décennie de Vladimir Poutine, l'actuel Premier ministre qui ambitionne de revenir au Kremlin. L'ex-agent du KGB, président de 2000 à 2008, est resté l'homme fort du pays après avoir laissé en 2008 la présidence à son subordonné Dmitri Medvedev, faute de pouvoir enchaîner un troisième mandat consécutif. Les sondages lui accordent entre 50 et 66 % d'intentions de vote, rendant probable son élection dès le premier tour comme en 2000 et 2004.

 

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