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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 15:45

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Manger sans produit animal : le véganisme se développe à toute allure

7 avril 2016 / Marie Astier (Reporterre)
 


 

Depuis plusieurs années, le véganisme gagne du terrain en France. A Paris, le salon du « monde végane » a fait le plein. Reportage.

 

- Paris, reportage

Ce dimanche 3 avril, le soleil est là, éclairant de ses rayons joyeux l’affiche sur fond bleu du salon VeggieWorld (« monde végane », en français). Une affluence continue de visiteurs vient remplir le sous-sol du Centquatre, lieu culturel du 19e arrondissement de Paris, qui a loué ses locaux pour l’occasion.

On se presse et on se bouscule dans une ambiance bon enfant entre les vitrines de pâtisseries sans œuf, les mix de graines germées, le barbecue de saucisses au tofu, les marques de cosmétique végétale et les stands des associations de défense des animaux.

 

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L’allée principale du salon.

Petit rappel de vocabulaire, le terme « végane » désigne les personnes qui ont choisi de ne consommer aucun produit animal ou issu de leur exploitation. Pas de viande, d’œuf, de lait ou même de miel. Mais aussi pas de pull en laine ni de chaussures en cuir. « C’est un mode de vie, on refuse également d’aller voir des spectacles de cirque ou de visiter des zoos », explique Swantje Tomalak, directrice de VeggieWorld en France. Les végétariens, eux, se « contentent » de bannir la viande, éventuellement le poisson.

 

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Swantje Tomalak, directrice de VeggieWorld en France.

Avec 80 exposants français et environ 10.000 visiteurs, Swantje Tomalak considère l’opération comme un succès. D’ailleurs, une deuxième édition, toujours à Paris, est prévue pour octobre 2016. « Je connais bien le marché et le mouvement végane a beaucoup grandi en France ces deux dernières années », estime-t-elle. VeggieWorld en est déjà à 12 salons organisés en 5 ans en Allemagne, et se développe en Suisse mais aussi probablement dans d’autres villes françaises. « On a décidé de se lancer en France car beaucoup d’entreprises véganes s’y sont récemment créées. Elles ont du succès et c’est donc qu’elles répondent à une demande », poursuit-elle. Il n’y a pas vraiment de chiffres permettant de connaître l’ampleur du phénomène mais, preuve qu’il y a un marché, même Carrefour a récemment lancé une gamme 100 % végétarienne.

 

 Début de rupture de stock

« Je n’arrive plus à suivre, l’augmentation est exponentielle ! » témoigne Jean-Luc Zieger, créateur du magasin Un monde vegan. Il a commencé en ligne en 2009, puis a ouvert un premier magasin à Paris en 2012. Un deuxième s’est installé à Lyon il y a six mois. Des ouvertures à Nice, Nantes et Bordeaux sont programmées pour 2016 et 2017.

 

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Jean-Luc Zieger, créateur du magasin Un monde vegan.

Même observation chez un concurrent en ligne, la Boutique vegan. Le site a été fondé par une allemande, mais livre dans les deux pays depuis son ouverture, en 2012. « On est passé de 6.000 à 12.000 followers sur Facebook en seulement neuf mois, témoigne la responsable de la marque en France, Charlotte Nessius. Avant, la France représentait moins de la moitié des ventes, ces derniers mois elle est passée à 60 % du chiffre d’affaires », ajoute-t-elle.

En cet après-midi du deuxième jour de salon, beaucoup de stands commencent à être en rupture de stock, comme celui du Gentle gourmet café, un restaurant « bistronomique » entièrement végane dans le 12e arrondissement de Paris. Les élégantes pâtisseries s’arrachent à l’heure du goûter. « Lorsque, avec ma femme, on a ouvert en 2012, on était quasiment les seuls à Paris, observe Jean-Christophe Quan-Ngoc. Aujourd’hui, on voit de plus en plus de fast-foods, de pâtisseries, de restaurants… Et même chez nous, on reçoit beaucoup de stagiaires en cuisine, que l’on forme. »

 

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Jean-Christophe Quan-Ngoc, du Gentle gourmet café.
 

Pour tous ces participants au salon, le véganisme est un mouvement de fond amorcé déjà depuis quelques années. « Avant, on avait un Bed and Breakfast, et on faisait des dîners véganes seulement une fois par mois qui avaient beaucoup de succès. On est devenu un restaurant à la demande de nos clients ! » raconte le restaurateur. Même histoire pour Jean-Luc Zieger : « Tout le monde me disait : “On galère pour trouver des produits véganes, lance ta boutique !” » « Pour le Paris Vegan Day, il y a un ou deux ans, il y avait déjà eu beaucoup de monde, la queue dépassait de 20 mètres à l’extérieur, se rappelle Fred, végane depuis plus de dix ans et visiteuse habituée de ce type de salon. Et aujourd’hui, les gens comprennent de mieux en mieux quand tu leur dis que tu es végane. »

 

 

Mais, clairement, l’affaire du scandale des abattoirs, déclenchée par l’association L214, a changé la donne ces derniers mois. La diffusion entre octobre et mars de trois vidéos choc tournées dans des abattoirs et leur retentissement médiatique national ont contribué à tourner les regards vers le mouvement. « Il y aura un avant et un après, estime le créateur d’Un monde vegan. L214 a fait un travail historique, la défense du droit des animaux est devenue une cause nationale...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 15:01

 

Source : http://blogyy.net

 

Pas d’autorisation à demander
 

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Beaucoup de projections de « Ne vivons plus comme des esclaves » et de « Je lutte donc je suis » dans les facs, lycées ou amphis occupés ces jours-ci…

Rappelons qu’IL N’Y A AUCUNE AUTORISATION À DEMANDER. C’est simple, rapide et entièrement gratuit.
1 – téléchargez gratuitement l’un des films sur youtube (en HD720p) ou commandez le DVD ici :
http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique4
2 – téléchargez gratuitement l’affiche sans texte du film ici, puis complétez-la comme bon vous semble :
http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique14
3 – informez-nous, si vous voulez, pour élargir la circulation de l’info.

Une projection de plus qu’on vient de nous signaler :

AUJOURD’HUI À LA FAC DE MARSEILLE ST-CHARLES (place Victor Hugo) : PROJECTION GRATUITE DE « JE LUTTE DONC JE SUIS » À 16H30 (suivre fléchage de l’entrée de la fac jusqu’à l’amphi).

Les étudiants grévistes de la fac du Mirail à Toulouse préparent également une projection et nous ont demandé un débat par skype (mais nous ne sommes pas indispensables, l’important, c’est votre lutte). Idem en régions parisienne, bordelaise et lyonnaise.

Solidairement,

Maud et Yannis

Contact : maud@jeluttedoncjesuis.net

 

 

Source : http://blogyy.net

 

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 23:03
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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 21:30

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

4e #NuitDebout : des centaines de personnes réunies place de la République à Paris

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

 
 

Le mouvement né après la journée de mobilisation contre la « loi travail » gagne en intensité avec des mots d’ordre variés.

Pour la quatrième nuit consécutive depuis la journée de mobilisation contre le projet de « loi travail », des centaines de personnes du mouvement « Nuit Debout » étaient réunies, dimanche 3 avril dans la soirée, sur la place de la République à Paris, avec l’intention d’être là le lendemain encore.

 

« Nous sommes 2 000 ! », a annoncé une bénévole au micro devant la foule, certains assis en tailleur sur les pavés de la place du centre de la capitale, tandis que plus de 75 000 personnes suivaient la soirée en direct sur le réseau Périscope. Le collectif Nuit Debout, associé au DAL (Droit au Logement), a obtenu l’autorisation d’occuper la place jusqu’au 4 avril, a-t-on appris de source policière.

« Salaire à vie », « démocratie par tirage au sort », « baisse des hauts revenus », « embauche de tous les chômeurs », « destruction globale du système capitaliste »... les revendications sont diverses et les participants se succèdent au mégaphone pendant l’assemblée générale, qui a duré plus de deux heures. « Il y a des utopistes parmi nous ? », interroge l’un d’entre eux. Et le public de réinventer les applaudissements en répondant en agitant les mains en l’air.

« Réécrire la Constitution »

« Nous ne sommes pas des bisounours, on est des optimistes, le monde dont on rêve, il est là », s’enthousiasme une jeune femme. Certains rêvent ici de « réécrire la Constitution » et réclament « la démission du gouvernement ».

 

Reportage :   #NuitDebout : « Nous étions endormis et nous nous réveillons »

 

Ce mouvement spontané est apparu dans la foulée de rassemblements convoqués par des organisations syndicales, étudiantes et lycéennes pour demander le retrait du projet de loi sur le travail. Mais le mouvement agrège aussi, sous le hashtag #NuitDebout sur les réseaux sociaux, d’autres revendications politiques ou sociales. Et nombre de participants y voient l’amorce d’un phénomène informel comme les mouvements « Occupy » nés dans divers pays, ou comme celui des « Indignés » de la Puerta del Sol, apparu en 2011 à Madrid pour dénoncer l’austérité et la corruption.

 

Lire aussi :   #NuitDebout à Paris : « Il faut construire quelque chose »

 

Chaque matin depuis vendredi, plusieurs dizaines de manifestants ont été délogés par les forces de l’ordre, avant de revenir occuper la place.

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 14:08

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/benjamin-sourice

 

 

Nuit debout, le rêve éveillé d'une convergence des luttes

 

 

Le mouvement Nuit debout, né le 31 mars à des manifestations contre la loi travail, a professé de ne plus se coucher face au pouvoir et le « rêve général » a été décrété pour une durée illimitée. Dans plusieurs villes, en particulier à Paris place de la République, des occupations et assemblées populaires appellent à penser et réaliser la convergence des luttes, un vaste chantier porteur d'espoir.
Rêve général sur la Nuit debout © Stéphane Burlot / Hans Lucas Rêve général sur la Nuit debout © Stéphane Burlot / Hans Lucas

 

Pincez moi, je crois rêver, les jours passent et le soleil ne se couche pas sur la Nuit debout. Ils ne voulaient pas rentrer chez eux après les manifestations du 31 mars contre la loi travail, et voilà qu'une brèche temporelle s'est ouverte : ce n'était pas un poisson d'Avril, nous voici déjà le 34 mars du calendrier lunatico-révolutionnaire. Le vieux temps politique, des divisions et polémiques stériles, s'est arrêté dans cet espace émancipé des contraintes d'une réalité devenue depuis trop longtemps synonyme de frustration. L'ambiance est désormais au « Rêve général », au désir puissant d'avenir, subversion terrible dans cette époque de peurs.


A travers l'occupation de places publiques, en particulier à Paris à l'emblématique République, un mouvement transversal composé d'atomes d'organisations, de particules de militants et d'électrons follement libres ont décidé de fusionner, de converger, dans une explosion de joie. L'expérience est si chaleureuse qu'elle permet de braver le froid jusqu'au matin ; malheureusement, le petit déjeuner des occupants est invariablement gâché par ceux venus étouffer le feu sous leurs bottes. Au troisième jour, les occupants ont pu rester place de la République à Paris, mais la nuit fut agitée suite à des tentatives déjouées d'infiltration des assemblées par la mouvance d'extrème droite du 14 Juillet.


Un tag inspiré dans la faculté occupée de Tolbiac Paris I professait « Où disperserons nous les cendres du vieux monde ? » Peut-être qu'à l'image de l'occupation Nuit debout, qui reprend place depuis trois jours, ce seront les étincelles sauvées du petit matin qui viendront rallumer la flamme chaque soir, le vent de révolte se chargeant de la propager au reste du pays…


Le rêve brisé du capitalisme low-cost

Il n'y a pas à dire, « leurs nuits sont plus belles que vos jours », ces jours maudits d'angoisse, de crise et de division. Le pauvre a peur de perdre son toit, le travailleur de perdre son emploi, le riche de se faire redresser pour deux lingots planqués en Suisse… Pendant ce temps, les maîtres, l'oligarchie des ultra-riches et des puissants, bref, les fameux « 1 % », tremblent d'une excitation coupable de s'être emparés de toutes les richesses, d'avoir transformé la beauté du monde en une vulgaire fiction comptable, succession minable de zéro. Le paradis est désormais fiscal, mais l'enfer bien réel pour les pauvres, « cette moitié de la population mondiale qui ne dispose que de 0,5 % de cette richesse » selon l'ONG Oxfam. Tous les autres sont condamnés au purgatoire par ces maîtres sans justice ni grandeur, ces « tyrans qui ne sont grand que parce que nous sommes à genoux » disait déjà le jeune Étienne de La Boétie. Que diraient aujourd'hui les jeunes Bergson violentés et les autres ? Peut-être que la servitude qui leur est proposée comme unique horizon n'a plus rien de volontaire…

 

classe-dominants-page-001 © Collectif les Engraineurs, pour 20.000 Luttes classe-dominants-page-001 © Collectif les Engraineurs, pour 20.000 Luttes

 

 

 Quand Macron encourageait les jeunes à rejoindre le club des milliardaires, il était plus réaliste que provocateur ; l'avenir est à ce point binaire pour la jeunesse : smicard pour les chanceux ou richard pour les teigneux. Malheureusement pour la classe dominante, le petit confort made in China dans un 20M² ne se vend plus aussi bien que la maison promise à nos parents, la pub kitsch du capitalisme low-cost se déchire avant même que le crédit ne soit remboursé. Dans ce paradis en perdition, il semblerait que le rite d'initiation de l'adulte soit de s'enferrer dans les dettes, chaînes qui tintent au tour du cou de ceux qui marchent la tête courbée et douloureuse.

Il y a tout de même quelque-chose d'incongru à supplier à genoux de tels vendeurs de pacotilles, aussi radins que mesquins, n'en convenez vous pas ? Ainsi, les participants de l'occupation ont pris le parti de ne rien revendiquer, ne pas quémander et de ne jamais se coucher. Frédéric Lordon explicitait pleinement cette ambition dans le seul et unique discours du mouvement le 31 mars : « Merci El Khomri, Valls et Hollande, pour nous avoir enfin ouvert les yeux et fait apparaître qu’au point où nous en sommes, il n’y a plus rien à négocier, il n’y a plus rien à revendiquer. [...] Pour notre part, nous sommes maintenant bien décidés à emprunter une autre voie. La voie qui révoque les cadres, les rôles et les assignations. La voie du désir politique qui pose et qui affirme ! »

Quand il n'y a rien à perdre, tout est gagner, et ainsi le désespéré finit par s'affranchir de ses peurs. Ainsi, les occupants s'enhardissent au point de « vouloir tout, prendre tout, et ne rien leur laisser » mais, tout cela, il faudra l'arracher et pas seulement à mamie du haut de ton 50Cc…


La convergence des luttes, un blasphème politique ?


La Nuit debout est née d'une question simple, inspirée du documentaire satirico-subversif Merci Patron de François Ruffin, fondateur du journal Fakir : « comment leur faire peur ? » Comment faire pour qu'enfin cette lancinante angoisse de l'avenir change de camp ? Lors d'un débat public à la Bourse du travail, un petit millier de personnes répondirent en chœur : « après les manifestations, ne rentreront pas chez nous, passons la nuit debout ! » Le mot d'ordre était lancé, encore fallait-il savoir quoi faire de ces nuits ? Comme entre de vieux amis, ils et elles se sont dit « pourquoi ne pas refaire le monde ce soir ? » Mais bon, l'occupation d'un bistrot, ça manquait un peu de panache. Quand on est un peu fou, seule une idée encore plus folle peut vous sortir de l'impasse. Ils décidèrent alors d'ouvrir une brèche dans la grisaille, rappelant Sénèque "La vie ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie", afin d'appeler à la convergence des luttes. Il y a en France 20,000 Luttes du nom de "l'organe de propagande non officiel" du mouvement, pastiche du chiffon à strapontin 20 Minutes, mais malheureusement, pas beaucoup plus de militants.


La convergence des luttes est une idée à la fois si simple, Frédéric Lordon ne manquerait pas de rappeler le dicton grec « L'union fait la force, aouh, aouh » (« 300 », le film), mais à la fois si difficile à fonder : comment unir autant de luttes que de personnes ? Cette question stratégique est au cœur de la Nuit debout, à ce point intime qu'elle n'est encore qu'effleurée du bout des lèvres par les participants à l'immense assemblée populaire. La convergence est avant tout volonté, à l'image de la centaine de personnes investies dans l'organisation préliminaire dans les différentes commissions. « Cette équipe logistique », comme elle se présentait à la revue Ballast quelques jours avant de passer à l'action, a d'abord souhaité provoquer les conditions physiques et matérielles d'une vaste rencontre, embryon de convergence, dont la destinée a ensuite été abandonnée à la volonté de l'Assemblée générale. L'objectif énoncé était un savant mélange entre modestie et ambition : « On considère que la machine doit se lancer. Ensuite, on espère qu'elle vivra ! La Nuit debout est le début d'un mouvement. »

 

Assemblée populaire du 32 mars, République Paris © Photo Ag : MaxPPP/EPA/IAN LANGSDON Assemblée populaire du 32 mars, République Paris © Photo Ag : MaxPPP/EPA/IAN LANGSDON

 


La convergence à ce-ci de difficile qu'elle nécessite renoncement et lâcher prise, loin de l'hyper-contrôle institutionnel si cher aux structures politiques traditionnelles (partis, syndicats, associations…). La Nuit debout refuse de s'incarner, de se trouver des leaders et coureurs de plateaux Tv, préférant sans conteste une approche protéiforme, aussi insaisissable que réellement représentative. Aujourd'hui, la convergence se fait transversale, addition de luttes et d'histoires, croisement de trajectoires, mais pour exister dans tout son potentiel de puissance, elle doit se faire transcendantale, dépasser l'existant pour construire une nouvelle entité, trouver sa propre identité.

La convergence des luttes reste encore un blasphème politique pour ceux dont les postures rigides déguisent parfois mal une forte personnalisation des idées. Il faudra pour cela déconstruire les chapelles politiques, démissionner leurs petits clergés querelleurs et renoncer aux puritanismes dogmatiques. Allant dans ce sens, la Nuit debout invente ses propres outils pour défricher le terrain et invite chacun à venir se faire maçon et architecte pour poser les fondations d'une nouvelle cathédrale populaire et démocratique.

Alors, quel risque y aurait-il à réveiller tous ces somnambules politiques dont les rêves ont été remplacés par l'ambition ? Les maîtres funambules de ce monde désillusionné pourraient bien faire une mauvaise chute à s'éveiller de ce cauchemar dans lesquels ils nous ont plongé et qui nous empêche désormais de dormir. A passer autant de nuits debout, les citoyens se laisseront peut-être bien tous gagner par l'attente fébrile de l'aurore afin d'admirer le monde s'éclairer sous un jour nouveau.

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/benjamin-sourice

 

 

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 16:07

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Face aux CRS
En manif, il filme tout sur Periscope : « Ça me protège un peu »

 

Jeudi, Louis a filmé et diffusé en direct l’intervention des CRS à Lyon, en marge de la manif contre le projet de loi travail. « Un geste militant contre les violences policières », justifie-t-il.

 

 

 

Lors des rassemblements de jeudi 31 mars contre la loi travail, de nombreux manifestants ont filmé les forces de l’ordre dont Louis, que nous avons contacté via Twitter.

Place Bellecour à Lyon, la manif a dérapé en fin de cortège. Avec son smartphone, Louis a filmé l’intervention des CRS sur la place et diffusé les images en direct sur Periscope (une appli permettant de diffuser en temps réel des images).

Autour de lui, pas mal de personnes filmaient, exerçant ainsi une pression médiatique sur la police. Celle-ci est accentuée par l’instantanéité dans la diffusion des images : sans être à Lyon jeudi, on pouvait tout à fait suivre en temps réel la fin de cortège capturée par le téléphone de Louis (et bien d’autres).

 

Montage : captures des vidéos filmées par Louis à Lyon, le 31 mars 2016

Montage : captures des vidéos filmées par Louis à Lyon, le 31 mars 2016

« Monsieur, envoyez bien à BFM, hein »

Sur l’une des vidéos de Louis, toujours en ligne sur son compte Twitter, on peut voir les CRS faire usage d’un canon à eau pour disperser la foule après la manifestation. Plusieurs hommes tombent à terre, touchés par le jet d’eau. Après quelques minutes, des CRS dirigent le canon à eau sur Louis qui va continuer à filmer de près les petits groupes de CRS présents autour de la place.

 

Montage : captures des vidéos de Louis filmant les CRS à Lyon, le 31 mars 2016

Montage : captures des vidéos de Louis filmant les CRS à Lyon, le 31 mars 2016
 

A côté d’un camion, Louis filme aussi deux CRS tenant fermement un homme. « Filmez, filmez », dit un homme. « C’est en direct, pas de souci », répond Louis.

« Monsieur, envoyez bien à BFM, hein », dit un autre.

« Ah, ça tape moins les gens quand il y a des caméras », fait remarquer Louis à voix haute. On distingue la voix d’un jeune homme derrière lui :

« Oh, il y a Periscope là, vous êtes en direct. Il y a des milliers de personnes qui vous voient [sur Twitter, la vidéo affiche 33 spectateurs, ndlr]. »

Le CRS garde son calme : « Filmez-moi, d’accord, c’est votre droit en effet. »

Les personnes présentes autour des CRS leur demandent de laisser partir l’homme arrêté. Au bout d’un moment, l’un des deux CRS met sa main sur la caméra de Louis qui s’est un peu rapproché. Ce dernier réplique : « On a le droit ! » Puis il cherche le matricule du CRS.

« La diffusion en direct me protège un peu »

Filmer, « c’est un geste militant contre les violences policières en général, pas seulement dans les manifestations », nous explique plus tard Louis.

« Le but est de montrer au plus grand nombre possible de personnes la réalité de la violence : qu’elle vient avant tout de l’Etat et qu’elle s’attaque aux personnes les plus dominées, donc aux prolétaires, aux femmes et hommes racisés, aux LGBT, etc.

Même dans les manifs, on peut voir que plus que s’attaquer aux prolos, les flics s’attaquent plus volontiers aux jeunes ou aux personnes racisées. »

Les applis pour filmer les policiers

Le magazine américain Wired listait en mai 2015 les différentes applis permettant de filmer les policiers.

L’Union américaine pour les libertés civiles (Aclu) a lancé en 2012 une appli gratuite pour enregistrer discrètement des interactions avec la police ; Hands Up 4 Justice (Les mains en l’air pour la justice) propose d’enregistrer de l’image et du son en intégrant le positionnement GPS ou le téléchargement de la copie sur un compte YouTube ou Dropbox, et d'autres applis comme Swat, Five-O et Stop and Frisk Watch (regardez la fouille au corps) permettent entre autres de relater une bavure policière.

Louis utilise Periscope pour son instantanéité. Son appli est configurée pour envoyer une notification sur Twitter et les images sont enregistrées automatiquement pendant une semaine.

Avant Periscope, Louis photographiait et filmait les manifs avec un appareil photo. Le téléphone portable est plus pratique pour se déplacer, l’objectif n’étant pas de faire de belles images mais de prouver les violences potentielles.

« La diffusion en direct me protège un peu, et empêche les policiers de récupérer ou casser le téléphone, la carte SD. Enfin, ils peuvent continuer à le faire, mais la vidéo est là. Et vu qu’il est tout à fait légal de filmer les flics en action (voir saisine n°2005-29 et note d’info du 23/12/2008 [PDF]), ça peut permettre de porter plainte pour violence/vol/casse, etc. »

Qu’en est-il de la réaction des forces de l’ordre ?

« Tant qu’on est pas trop près et qu’ils pensent être protégés par le groupe, ils laissent faire. Dès qu’ils sont un peu plus isolés et que l’on voit leur exactions, ils n’hésitent pas à menacer, voire à essayer de prendre le téléphone. »

Tout ça pour effacer les images

Le 24 mars, un jeune qui participait au blocus du lycée Henri-Bergson (XIXe arrondissement de Paris) et diffusait sur Snapchat et Periscope les images des policiers immobiles qui stationnaient devant l’établissement, a été attrapé par l’un d’eux. Il relate à Libération :

« J’arrête de tourner un moment et, là, le civil m’attrape, me traîne sur 20 mètres et me met des coups de matraque. »

La scène en question a été filmée par un témoin et visionnée par la journaliste de Libération. Le lycéen affirme s’être fait ensuite insulter et menacer. « Tout ça afin que le policier en civil récupère son téléphone et efface les images de l’appareil. » Plusieurs témoignages rapportent que des violences policières ont visé tout particulièrement des jeunes en train de filmer les exactions policières, note le quotidien.

« A l’ère de Snapchat et de Periscope, ce n’est plus possible de dissimuler les violences policières », tweetait jeudi une internaute en faisant référence aux violences du 24 mars aux abords du lycée parisien.

L’application Periscope contribue ainsi à modifier quelque peu le rapport de forces qu’il existe entre la police et les manifestants – en faveur de ces derniers.

Plusieurs vidéos d’un jeune frappé, ce même jour, par les forces de l’ordre ont entraîné l’ouverture de deux enquêtes. Toutes les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux sont aussi venues appuyer les témoignages ; elles ont aussi été déterminantes dans la perception des faits par les responsables scolaires et les parents d’élèves.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 14:04

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Menteur, menteur
Vie privée : faites du bruit pour vous protéger de Google et compagnie

 

Générer de « fausses » recherches pour égarer les traqueurs, c’est l’idée de l’extension TrackMeNot (« Ne me piste pas »).

 

 

 

Pour brouiller vos traces, plutôt que de couper le fil de votre routeur, d’installer des systèmes pour anonymiser vos discussions et d’emballer votre téléphone dans du papier aluminium, mieux vaut générer du bruit.

C’est le principe de l’« obfuscation », une tactique développée par des chercheurs et des activistes, et dont on vous parle parce qu’en ces temps de surveillance généralisée, c’est de salut public.

L’idée est de se protéger de la surveillance en générant des informations superflues, inutiles, ambiguës ou inexactes, qui rendent alors le ciblage peu précis et inefficace.

Pour en parler, nous avons rencontré Vincent Toubiana, qui s’occupe d’un programme appelé TrackMeNot, cas d’école en matière d’obfuscation. Il travaille à la Cnil mais insiste pour dire qu’il ne parle qu’en son nom.

TrackMeNot (littéralement « Ne me piste pas ») a été développé par deux chercheurs américains, Daniel C. Howe et Helen Nissenbaum, en 2006.

A l’époque, la société AOL vient de mettre en ligne par erreur les données de recherche de plus de 650 000 de ses utilisateurs, révélant non seulement l’ampleur de ses archives mais aussi à quel point les recherches effectuées en disent long sur un utilisateur.

L’historique de l’utilisatrice n°711391

Un exemple ? La bande-son du film documentaire qui suit est constituée des recherches effectuées par l’utilisatrice enregistrée sous le numéro 711391 par AOL. Elles révèlent son manque de confiance et ses histoires d’amour.

 

Suivez les recherches effectuées par l’utilisatrice 711391 : touchant et glaçant à la fois, ce film montre tout ce que nos données disent de nos rêves et de nos fragilités.

 

Le principe de TrackMeNot est simple et efficace : une fois installée sur le navigateur (pour l’instant Firefox et Chrome), elle génère automatiquement des recherches sur le moteur de recherche choisi (Yahoo, Google, Bing), noyant celles de l’utilisateur dans une nuée de recherches non pertinentes. Ainsi, explique la page de l’extension :

« TrackMeNot cache vos recherches dans un nuage de recherches “fantômes” afin de complexifier le profilage des utilisateurs et de le rendre inefficace. »

L’extension est totalement paramétrable par l’utilisateur, qui peut décider d’exclure certains mots clefs des recherches générées automatiquement.

Des vertus de « Dragon Ball »

Vincent Toubiana a rejoint le projet en 2008, à New York, où il était alors post-doctorant. Il a pris conscience pendant ses études du rôle essentiel que jouent les recherches sur les moteurs, à la fois dans l’économie du Web et dans le marketing :

« A l’époque, j’étais en thèse à Télécom Paris et Google parrainait l’une des promos. Ils étaient venus nous expliquer leur business model, comment les mots clés généraient de l’argent. Et ils nous ont raconté que le mot clé qui générait le plus d’argent, c’était “mesothelioma” (mésothéliome en français) : c’est un cancer rare pour lequel le traitement est très cher. Donc si quelqu’un cherchait ce mot clé, il était probablement malade et prêt à débourser des dizaines de milliers de dollars. »

A l’époque, le discours de protection de la vie privée se concentre beaucoup sur l’anonymat. Vincent Toubiana, lui, imagine une approche différente – avec des sources d’inspiration peu orthodoxes :

« Dans un épisode de “Dragon Ball”, Son Goku s’énerve et fait en sorte que son ennemi absorbe trop d’énergie pour qu’il explose. »

 

Extrait de « Dragon Ball », en anglais : aux origines de l’obfuscation.
 

Une évidence est apparue à Vincent Toubiana : la surveillance ne marche que parce qu’on fournit nous-mêmes des informations exactes.

 

Capture d'écran de Jim Carrey dans

Capture d’écran de Jim Carrey dans « Menteur, menteur », de Tom Shadyac, 1997
 
 

« Je ne mens pas beaucoup, en général. Mais pourquoi est-ce qu’on ne ment pas plus souvent aux moteurs de recherche ?

Bien sûr, on les utilise pour obtenir des informations précises et on perd du temps si on leur donne de fausses informations. Mais si on arrive à automatiser le processus, ça n’a presque plus de coût pour l’utilisateur. »

Aujourd’hui, TrackMeNot est utilisé par 28 000 utilisateurs sur Firefox et 11 000 sur Chrome. Vincent Toubiana insiste :

« C’est le seul moyen de pression que les gens ont contre ces grosses sociétés. Le retrait, les sociétés peuvent l’ignorer et le jour venu, couper l’accès. »

L’arme des faibles

« Obfuscation », par Finn Brunton et Helen Nissenbaum, éd. The MIT Press, septembre 2015
 

On a reproché à l’extension de surcharger inutilement les bandes passantes ou de consommer trop d’électricité. Vincent Toubiana hausse les épaules : par rapport à l’énergie qu’utilise Google lui-même, c’est une goutte d’eau.

Helen Nissenbaum, professeure à l’université de New York et l’une des créatrices du projet, a récemment publié avec Finn Brunton (auteur d’une passionnante histoire des spams) un petit ouvrage sur l’obfuscation, mi-plaidoyer mi-manuel.

Pour eux, l’obfuscation est « l’arme des faibles ». Car la déconnexion est une option de plus en plus irréaliste, réservée aux plus puissants ou aux plus radicaux. Surtout, la plupart des gens ne veulent pas se priver de toute interaction en ligne mais ils veulent avoir plus de contrôle sur l’utilisation de leurs données, ou être moins pistés.

De « Spartacus » à Best Buy

Les tactiques d’obfuscation sont vieilles comme la domination. Dans « Obfuscation », les auteurs donnent de nombreux exemples, parmi lesquels :

  • « Spartacus » : dans le film de Kubrick, les Romains viennent chercher Spartacus, mais ils ignorent qui il est. Chaque esclave se lève alors et déclare « C’est moi Spartacus ».

 

L’obfuscation en toge version Kubrick, en anglais
 
  • Le papier argenté pour semer les radars : pendant la Seconde Guerre mondiale, certains avions larguaient, au moment de passer dans une zone de radars, des papiers argentés, qui les masquaient quand ils traversaient la zone dangereuse, comme le raconte aussi ce témoignage :

« Les premières fois que nous avions vu des nuages de rubans scintillants descendre du ciel, nous avions cru qu’il s’agissait de tracts, de messages d’amitié et d’espoir semés par les Alliés. Tout le monde avait couru pour les attraper, en ramasser. Déception, ce n’étaient pas des messages, mais de simples bandes de papier métallisé. [...]

Nous avons finalement appris que ces nuages de bandelettes, s’éparpillant en altitude et sur de grandes distances, avaient pour but de brouiller les ondes du radar allemand : ils réfléchissaient vers le poste radar des échos imprécis venant de toutes les altitudes et de tous les azimuts, empêchant de détecter la position exacte et la direction des avions. »

  • Plus récent et plus drôle : les trublions américains de Improv Everywhere se sont rendus dans un supermarché Best Buy tous vêtus comme les vendeurs du magasin, semant ainsi une confusion totale.

 

Parmi ces gens vêtus de T-shirts bleus, certains sont employés par Best Buy. Mais lesquels ?

Un « epsilon de bruit »

Contrairement aux techniques d’anonymisation, souligne Vincent Toubiana, l’obfuscation est une tactique plus généreuse car elle protège potentiellement tout le monde :

« Le retrait est assez individualiste parce que ça ne protège que vous.

Mais si vous savez que 5% de vos utilisateurs utilisent TrackMeNot, sans savoir qui en détail, vous êtes obligé de supposer que toute personne que vous essayez de “profiler” masque potentiellement ses actions.

Avec cette probabilité non nulle, vous ne pouvez plus affirmer avec certitude que telle personne a fait telle action. Ça protège tout le monde – de façon diluée, certes, mais chacun y gagne un droit à la répudiation. »

Pour ce faire, il suffit de rien, d’un « epsilon de bruit » dans les données.

« Epsilon de bruit » : c’est une formule de matheux qui résonne aussi comme un concept poétique. Mentir un peu, introduire des intervalles entre soi et le monde, des intervalles d’imprécision ou de mystère.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 15:59

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Barcelone devient la première ville encourageant l’alimentation végétarienne

23 mars 2016
 


 
 

Mardi 22 mars, la mairie de Barcelone a voté en faveur de la proclamation de la ville « Barcelone Veg-Friendly ». La proposition, présentée par la Gauche républicaine (ERC), vise à mettre en place des mesures pour favoriser l’alimentation végétarienne et végane (alimentation sans aucun produit issu d’animaux). Pour le parti ERC, cette décision va dans le sens de « la défense des droits des animaux, une alimentation durable et un mode de vie plus sain. »

Voici quelques unes des dispositions mises en place :

- Les « lundis sans viande », au cours desquels la ville proposera des repas végétariens dans les établissements publics.
- la mise en place d’un point d’information sur l’alimentation sans viande, ainsi que le développement d’une application.
- la publication d’un guide des restaurants et commerces végétariens.

Il s’agit de la première ville au monde à prendre une telle position. Pour Brigitte Gothière, porte-parole de l’association L214, c’est « un formidable exemple d’engagement en faveur d’une société plus responsable, attentive aux animaux, à la planète et aux convictions de chacun.  »

- Source (en anglais) : El Pais et communiqué de presse de L214.


Lire aussi : Berlin devient la capitale de la révolution végétarienne

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 17:36

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

ça bouge ! Alternatives

Comment remplacer les pesticides : une semaine pour s’informer

par

 

 

 

Les alternatives aux pesticides existent ! Elles sont mises à l’honneur dans le cadre de la Semaine pour les alternatives aux pesticides qui débute, alors que les épandages reprennent au cours de ces premiers jours du printemps et que leur caractère cancérogène inquiète de plus en plus. Grâce à des centaines d’événements, le public est invité à mieux s’informer sur les enjeux tant sanitaires qu’environnementaux des pesticides et sur les alternatives. Ou comment entrevoir un avenir sans produits toxiques.

La Semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a débuté le 20 mars, est devenue un évènement incontournable : il s’agit du temps fort de mobilisation citoyenne sur le dossier pesticides, en France. En 2016, des centaines d’évènements ont été programmés vont se dérouler dans toute la France et dans une vingtaine d’autres pays en Europe, Afrique, Amérique Latine et Asie. Le succès croissant de cet événement montre que la société civile ne veut pas être tenue à l’écart du dossier des pesticides.

 

Quels sont ses objectifs ?

- Informer sur l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement ;
- Promouvoir les alternatives aux pesticides ;
- Fédérer un réseau d’acteurs et mobiliser un public toujours plus large.

 

Quel public ?

Tout le monde peut participer à la Semaine pour les alternatives aux pesticides : des agriculteurs aux cuisiniers en passant par les enfants, les citoyens, les élus, les entreprises, les jardiniers amateurs, les militants, les médecins, les étudiants, les simples curieux ou encore les consommateurs, les instituteurs, les agents techniques...cet événement s’adresse au plus grand nombre !

 

Que se passe-t-il ?

Des centaines d’événements ont lieu un peu partout pendant dix jours : des conférences, des débats, des ateliers de jardinage naturel, des projections de films, des collectes de pesticides à supprimer, des visites de fermes, des marchés bio, des dégustations, des expositions, des ateliers cuisine et/ou de fabrication, des stands de sensibilisation, des balades découvertes... L’imagination est au rendez-vous quand il s’agit de se mobiliser pour démontrer que les alternatives existent et qu’il est possible d’entrevoir un avenir sans produits toxiques.

 

Qui coordonne ?

Lancée en 2006 par l’association Générations Futures et l’ACAP, un collectif de 170 organisations (Action Citoyenne pour une Alternative aux Pesticides), la Semaine pour les alternatives aux pesticides est aujourd’hui soutenue par une cinquantaine d’organisations nationales et internationales, dont de nouveaux partenaires nationaux pour 2016 : WECF, Fermes d’avenir, Terre de liens et Slow Food International participeront pour la première fois cette année. D’autres partenaires internationaux comme PAN Africa ou Quercus (Portugal), qui ont déjà participé mais qui n’ont pas participé l’an dernier, nous rejoignent pour 2016 !

Le programme.

A découvrir, cette pétition en faveur de la création d’une autorité indépendante d’évaluation des pesticides.

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18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 16:26

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Alternative

La coopérative qui forme les agriculteurs écolos de demain

par

 

 

 

 

Se lancer dans l’agriculture biologique, paysanne et de proximité n’est pas toujours aisé. Heureusement, il existe des lieux pour tester et construire son projet. C’est le cas à la ferme de Toussacq, en Seine-et-Marne, dans une région céréalière grignotée par l’étalement urbain. Ici, les porteurs de projets peuvent se confronter à la réalité tout en étant soutenu par des formateurs, grâce à la couveuse d’activités Les Champs des possibles. Reportage dans cette pépinière où grandissent les paysans de demain.

Sur la ferme de Toussacq, à Villenauxe-la-Petite, dans le sud de la Seine-et-Marne, Murielle Le Bihan avance sur ses rangs de radis avant la prochaine livraison pour les adhérents d’une Association pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap). Plus loin, Michel Deserville, bonnet vissé sur la tête, ramasse les tuyaux du système d’irrigation. Sur leur terrain de deux hectares, à la mi-novembre, on trouve des choux de toutes sortes, des cucurbitacées, navets, carottes, poireaux et salades, mais aussi aubergines qui trainent encore sous des serres. On découvre aussi une caravane aménagée en cuisine-salle de travail ou un conteneur transformé en chambre de conservation.

Un paysage et une production qui détonnent sur ce territoire. Murielle et Michel font partie des 88 maraîchers franciliens qui produisent en agriculture biologique. Tous deux ont la quarantaine, vivent en famille et apprennent ce métier grâce à la couveuse d’activités Les Champs des possibles. Cette Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) [1] gère un dispositif de test d’activités agricoles qui s’appuie sur six sites d’accueil (maraîchage, poules pondeuses et pastoralisme) dont la ferme de Toussacq.

 

 

Outre un cadre légal d’exercice de l’activité agricole, la structure met à disposition des paysans en devenir des terres, du matériel, des formations et les accompagne avec l’aide de paysans tuteurs, piliers du dispositif. Son objectif : proposer à ceux qui souhaitent s’installer dans la région un cadre propice pour mûrir leur projet, développer leurs savoir-faire et s’insérer dans les réseaux professionnels. Pour finalement se lancer, si le test est concluant, sur leur propre ferme ou au sein de la coopérative.

 

« J’ai eu envie de changer, de prendre l’air »

« J’étais dans la fonction publique. Après quinze ans derrière un bureau, j’ai eu envie de changer, de prendre l’air, de travailler de mes mains. J’étais intéressée par l’environnement et l’agriculture biologique. J’avais envie de faire quelque chose d’utile », se souvient Murielle, installée devant un repas chaud - de légumes - et entourée de chats recueillis près de la ferme. Après un Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole (BPREA), à Brie-Comte-Robert, en 2011, elle veut continuer à se former : « Je ne me sentais pas capable de m’installer. Les stages, dans les formations, ne suffisent pas. Mais je ne voulais pas faire du salariat, car on n’apprend pas vraiment ou seulement si les patrons veulent bien. »

 

 

Michel a les mêmes motivations. Maçon, puis propriétaire d’un garage, il s’installe en Seine-et-Marne en 2012, obtient son BPREA, travaille quelques mois comme salarié agricole, puis intègre la couveuse en janvier 2015. « Je cherchais quelque chose d’utile à faire. Je voulais être dehors. Je me suis dit que c’était le maraîchage, surtout par rapport aux scandales alimentaires, avec les pesticides, la malbouffe… », explique-t-il. Tous les ans, la couveuse Les Champs des possibles organise des visites avec les porteurs de projet tentés par le test d’activité. Les candidats sélectionnés passent deux à quatre semaines sur la ferme pour voir si l’intégration dans un groupe se passe bien.

 

Expérimenter et être aidé

A l’entrée de la ferme, Perrine Ruamps, l’une des trois salariés de la coopérative, met ses bottes pour faire un tour sur l’exploitation puis dépose quelques papiers à signer : « On s’occupe d’une grande partie de l’administratif et de la gestion pour les entrepreneurs à l’essai. Pour le côté technique c’est l’expérimentation et l’encadrement des tuteurs qui doivent leur permettre de devenir autonomes. » Les couvés sont liés avec Les Champs des possibles par un Contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape) [2] qui leur donne un statut, une couverture sociale et une protection en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Grâce aux Amap, la production est préfinancée, ce qui assure une sécurité au couvé et lui permet d’avancer les charges d’approvisionnement (semences, engrais ou petit matériel).

 

 

Murielle et Michel sont engagés dans un parcours de test en autonomie [3]. À Toussacq, ce sont eux qui décident des productions, des plannings, des méthodes de culture… Jean-Louis Colas, leur tuteur, est présent en appui, pour leur faire profiter de son expérience. Michel, bricoleur, ne voyait pas les choses autrement : « Les tuteurs, on les voit environ une fois par semaine. On peut leur demander un avis, discuter de leur expérience, mais au bout d’un moment, il faut se poser les questions nous-mêmes. Je veux apprendre, avec la terre, en observant, sentir les choses. Chercher pourquoi ça a marché ou pas. Par exemple, on sait maintenant qu’on aurait pu passer le brûleur thermique avant de faire un semis direct pour éviter les mauvaises herbes. On a ajusté certaines périodes de semis… »

 

Se confronter à la réalité

Au-delà des pratiques culturales, ce temps d’apprentissage permet aux couvés de se confronter avec la réalité : les contraintes économiques, l’organisation, le milieu agricole, les difficultés physiques, le climat, la coopération… « Il faudrait que je trouve un associé pour m’installer, précise Murielle. C’est quand même plus simple pour s’entraider et partager le matériel. Avec certains outils, il vaut mieux être à deux et avoir un peu de force. » Après plus de deux ans sur la ferme, elle aurait voulu s’installer l’an prochain, mais faute de terres, elle repousse l’échéance et vise 2017, tout comme Michel, à moins qu’une opportunité se présente.

 

 

« Pour l’instant je vends 35 paniers par semaine. Les amapiens sont prêts à continuer avec moi si je m’installe, mais il me faudrait au moins 60 paniers à 22 euros par semaine pour équilibrer mon activité. Je n’ai besoin que d’environ 4 à 6 hectares et ce n’est pas évident à trouver. Tous les ans, on rencontre la Safer [4] mais ce n’est pas suffisant. Nous allons aussi démarcher les collectivités locales qui peuvent nous mettre à disposition des terrains communaux. »

 

Une dizaine de « couvés » se sont installés

L’Île-de-France manque de paysans. 12 000 personnes travaillent dans les exploitations agricoles mais pas pour nourrir directement les 12 millions de personnes de la région. Depuis les années 1980, la spécialisation des régions, la concurrence de produits importés et la pression foncière ont entraîné la disparition de la majorité des maraîchers. Entre 2000 et 2010 la surface cultivée en légumes a encore baissé, de 20%. Les grandes cultures (blé, orge, colza, betterave), dont beaucoup sont dédiées à l’exportation, occupent aujourd’hui plus de 90% des terres agricoles de la région. L’horticulture, l’arboriculture et le maraîchage se partagent les miettes.

 

 

Les Champs des possibles, créée en 2009 sous l’impulsion du réseau des Amap d’Île-de-France, contribue à lutter contre cette tendance. Elle s’appuie sur un réseau de partenaires comme les Amap, le Groupement des agriculteurs biologiques (GAB) d’Île-de-France ou Terre de liens, dont la Foncière est propriétaire de la ferme de Toussacq. À l’approche de la retraite, Jean-Louis Colas, converti au bio dans les années 2000, souhaitait que son exploitation reste un lieu de production biologique et en circuits courts. L’acquisition par la Foncière Terre de liens de 73 hectares pour 534 000 €, a alors permis l’installation de Clément en maraîchage, de Mathieu, en polyculture et élevage de moutons et de la couveuse d’activités.

Ces exemples se multiplient. Depuis la création des Champs des possibles, plus d’une dizaine de couvés sont désormais installés. Ce travail pour la relocalisation des productions agricoles, le développement des circuits courts ou la baisse de l’utilisation des intrants chimiques, repose sur l’engagement de bénévoles, des salariés et des paysans. Mais sans un changement des modes de consommation et du modèle agricole français, il ne restera qu’une alternative. « Si on ramène le salaire à l’heure de travail, il ne faut pas être maraîcher, vaut mieux toucher le RSA, estime Michel Ce boulot, je ne le fais pas que pour moi. Je pense à mes enfants. Je n’ai pas envie qu’ils mangent de l’industriel, qu’ils aient des sols pollués. Je veux des saveurs et des goûts. Mais les maraîchers bio n’y arriveront jamais seuls. Il faut l’appui des consommateurs. »

Fabrice Bugnot (Transrural)

Photo de une : CC Wikimedia

 

Boîte à outils :

Cet article a été réalisé en partenariat avec le journal Transrural Initiatives, dans le cadre du projet Médias de proximité, soutenu par la Drac Île-de-France.

 

Notes

[1La Scic les Champs des possibles regroupe plusieurs catégories d’associés : salariés de la structure, entrepreneurs salariés, fermes associées, accompagnateurs, partenaires techniques et économiques, citoyens engagés, établissements publics et collectivités locales. Elle bénéficie pour son action d’accompagnement à la création d’activités en agriculture biologique du soutien du Conseil régional d’Île-de-France et de l’Agence de l’eau Seine-Normandie.

[2Le Cape permet de créer ou reprendre une entreprise et de bénéficier de l’accompagnement d’une entreprise ou association qui s’engage à fournir une aide particulière et continue (moyens matériels, financiers, formation…). Le créateur d’entreprise peut conserver son statut antérieur et ses revenus sociaux, comme les allocations chômage pour les demandeurs d’emploi, et/ou le versement d’une rétribution en fonction du résultat économique de l’activité.

[3La couveuse propose sur d’autres sites un parcours de test dit en « immersion », où l’accent est mis sur la transmission des savoir-faire dans une approche inspirée du compagnonnage ouvrier.

[4Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) ont notamment pour mission de « favoriser le maintien ou l’installation d’exploitants agricoles ou forestiers ».

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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