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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 20:19

 

Source : http://www.lesinrocks.com

 

 

Laprimaire.org: le site qui veut renouveler la classe politique française
27/12/2015 | 08h27
 
 
Thibault Favre et David Guez lors du lancement de laprimaire.org en octobre 2015

Les dernières élections régionales l’ont bien prouvé : le vote en France se fait par défaut, et souvent par dépit.
Et si vous pouviez enfin choisir VOTRE candidat à la présidentielle de 2017 ? C’est le pari fou de deux hommes, Thibault Favre et David Guez, qui vont mettre en ligne dès février le site LaPrimaire.org qui a pour but de mettre en place une primaire qui désignera un candidat indépendant pour les présidentielles de 2017. Explications et rencontre.

 

 

 C’est l’histoire de deux mecs “normaux”

A priori, rien ne prédisposait Thibault Favre, 34 ans, et David Guez, 43 ans, à s’inviter dans l’arène des élections présidentielles française. Les deux amis se sont rencontrés il y a cinq ans lorsque Thibault, alors jeune entrepreneur dans les startups, cherchait un conseil juridique pour monter sa société. Et c’est auprès de David qui est avocat, qu’il l’a trouvé.

A l’été 2014, Thibault vend sa boîte AllMyApps qui avait pour but de créer le premier “AppStore pour PC” mais la startup “s’est faite bouffer par Google” selon ses propres dires, et il a dû la liquider. Après cet échec, Thibault a fait le point, et a tout remis en question, jusqu’au fonctionnement même de la France ! Selon lui, la plus grande source de mécontentement des français vient de l’offre politique qui peine à se renouveler et à comprendre leurs besoins. Aussi s’est-il mis en tête ce même été, et avec l’appui de David Guez, d’apporter une alternative à un système rouillé.

 

Leur réflexion a abouti à la création d’une association d’intérêt général, Démocratech qui a mis en œuvre une application laprimaire.org, qui sera lancée en février 2016. Cette primaire ouverte donne l’opportunité à chacun, dans la limite du cadre légal, de se présenter en tant que candidat. Pour pouvoir être qualifié par la suite et concourir il faut que le candidat trouve 500 “supports citoyens”. Durant cette phase d’identification chaque candidat fait sa campagne lui-même, Democratech ne participe en rien. Puis à la fin de cette première phase, tous les candidats pré-qualifiés seront rendus public, ainsi que leur équipe et leur programme, à la fin de l’été 2016 et en septembre arrivera la phase de sélection.

A ce jour laprimaire.org compte plus de 5 500 inscrits”de tous âges et tous horizons confondus même si l’on trouve beaucoup de 25-35 CSP +, connectés et urbains” explique David Guez.

Aucun des deux hommes ne se dit politisé, et n’a jamais été encarté ou même militant. “On s’intéresse un peu à la politique comme tout le monde, on peut en parler pendant des heures lors de repas, mais notre intérêt s’arrêtait là” assure David Guez. Leur action se rapproche davantage d’un éveil de conscience et d’un sursaut citoyen que d’un quelconque acte militant pour ou contre tel ou tel parti.

” Mon idée est née d’un ras le bol et d’un constat : en France il y a ceux qui ont de l’argent, et leur réaction face aux politiques est de dire « Ils me font chier, mais s’ils me font trop chier, je me barre à l’étranger. » Mais l’immense partie de la population n’a pas les moyens de partir, elle parvient à peine à joindre les deux bouts, elle subit. Et elle n’a pas non plus les moyens de changer les choses. Ceux qui peuvent agir s’en branlent et préfèrent s’acheter un appart. Avec David on fait plutôt partie de ces gens là. On a en a marre de cette mentalité « Jusqu’ici tout va bien » en attendant que le pire arrive. C’est pour ca qu’on veut essayer d’aider à un changement” nous raconte Thibault Favre.

 

Un constat qui s’appuie sur des chiffres et des faits

Ce dernier est ingénieur de formation et en bon scientifique qui se respecte, il s’est appuyé sur des chiffres : 9 Français sur 10 ont une mauvaise image globale des partis politiques selon un sondage réalisé par Odoxa au moment des régionales.

 

Par ailleurs, on compte aujourd’hui 365 000 adhérents de partis politiques en France, ce qui ne représente que 0,5 % de la population française. Or c’est bien cet infime pourcentage qui détient le monopole sur la désignation des candidats. Une situation absurde et éculée selon David Guez :

“Pendant les élections régionales je suis allé à Versailles, au bureau de vote de Valérie Pécresse pour distribuer mes tracts (les Democratol). Je pensais que j’allais me faire insulter mais des jeunes autant que des mamies BCBG m’ont écouté avec beaucoup d’attention. Aujourd’hui les gens ne votent plus par conviction mais par défaut ou contestation. Il y a un mois environ je me souviens de Gaspard Koenig qui a sorti sur un plateau télé, les noms des législatives de 1994, où il y avait Bayrou, Juppé, etc. Déjà les mêmes !”

 

democratol recto

democratol verso

 

Quand on leur demande ce qu’ils ont à gagner dans cette activité à laquelle ils consacrent tout leur temps, et qui les empêche d’exercer leurs activités professionnelles en parallèle, leur réponse fuse :

“On est intéressés par la politique comme le français moyen, et nous sommes habités par la même frustration. Nos compétences, qu’on a acquises en France grâce a l’école de la République nous permettent de faire quelque chose. Et on veut mener ce projet à bien pour un juste retour des choses”.

 

https://www.facebook.com/LaPrimaire/?fref=ts

https://laprimaire.org/

 

 

Source : http://www.lesinrocks.com

 

 

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 19:20

 

Source : http://reporterre.net

 

 

« Tout va s’effondrer. Alors... préparons la suite »

7 mai 2015 / Entretien avec Pablo Servigne
 


 

Le pic pétrolier, le climat qui se dérègle, la biodiversité qui disparaît… Les scientifiques nous bombardent de nouvelles alarmistes, mais que faire ? Prenons-les enfin au sérieux, préconise Pablo Servigne, co-auteur de « Comment tout peut s’effondrer ». Mais pas de panique : même si le chemin n’est pas facile, il faut l’accepter, pour commencer à préparer le monde d’après.

 

Sur quels faits vous appuyez-vous pour affirmer que l’effondrement est possible ?

Nous avons rassemblé un faisceau de preuves qui viennent des publications scientifiques. Les plus évidentes sont liées au fait que notre civilisation est basée à la fois sur les énergies fossiles et sur le système-dette.

Le pic de pétrole conventionnel a eu lieu en 2006-2007, on est entrés dans la phase où l’on exploite le pétrole non conventionnel : sables bitumineux, gaz de schiste, pétroles de schiste, etc. Déjà, c’est un signe qui ne trompe pas.

Ensuite, il y a un siècle, on investissait un baril de pétrole et on en retirait cent. On avait quatre-vingt-dix-neuf barils de surplus, on nageait dans le pétrole. Un siècle après, ce taux de retour est descendu à dix ou vingt, et cette diminution s’accélère. Or, en-dessous d’un certain seuil, entre quinze et vingt, c’est dangereux pour une civilisation. Pour fonctionner, notre société a besoin de toujours plus d’énergie. Or il y en a toujours moins. Donc à un moment, il y a un effet ciseaux.

En même temps, pour fonctionner, notre société a besoin de toujours plus de croissance. Pendant les Trente glorieuses, les deux-tiers de notre croissance faramineuse venaient des énergies fossiles. Sans énergies fossiles il n’y a plus de croissance. Donc toutes les dettes ne seront jamais remboursées, et c’est tout notre système économique qui va s’effondrer comme un château de cartes.

 

Dans ce schéma, quelle place a la crise écologique ?

Dans notre livre, on prend la métaphore de la voiture. Il y a la question du réservoir d’essence : à un moment il sera vide. C’est ce que je viens d’expliquer. Et il y a un autre problème : la voiture va de plus en plus vite et sort de la route. La science s’est rendue compte que le climat s’est emballé, que la biodiversité s’effondre littéralement. On dépasse des seuils qu’il ne faudrait pas dépasser sous peine de déstabiliser les écosystèmes qui nous maintiennent en vie. La voiture risque de se prendre des arbres. Si on va au bout, certaines études montrent que l’on peut vraiment éliminer presque toute vie sur Terre. On en est à ce point là.

 

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Pablo Servigne

Donc la crise écologique est beaucoup plus grave que les crises économiques. Certaines civilisations anciennes se sont effondrées économiquement et politiquement. Quelques siècles après, ça renaît. Et puis il y a des civilisations qui se sont effondrées pour des cause écologiques. L’effondrement de l’environnement provoque l’effondrement de la civilisation. Là, en revanche, la civilisation ne repart pas parce que le milieu est épuisé, mort.

 

Parmi toutes ces catastrophes, quelle est celle qui risque de déclencher les autres ?

Ce qui est important, pour l’étincelle qui déclenchera les autres, c’est la rapidité. Et là, c’est le système financier qui est le plus fragile. Les effondrements financiers sont très rapides, même s’ils sont moins graves. Le problème, c’est qu’ils peuvent déclencher un effondrement économique, donc du commerce physique, qui peut déclencher un effondrement politique, et plus tard un effondrement des institutions sociales, de la foi en l’humanité, de la culture, etc.

 

On utilise plutôt les mots « crise » ou « catastrophe » : pourquoi avoir choisi de parler d’« effondrement » ?

On a quand même utilisé les mots catastrophe et crise. Catastrophe, on l’aime bien parce qu’il est provocateur. En fait nous sommes devenus catastrophistes. Cela ne veut pas dire qu’on souhaite les catastrophes ou qu’on arrête de lutter contre. Cela veut juste dire qu’on est lucides et qu’on les accepte.

Le mot crise, lui, ne convient pas parce qu’il sous-entend que l’on peut revenir à l’état de normalité qu’on avait avant la crise. Or ce n’est pas le cas. Donc parler de crise est un abus de langage, même si on l’a quand même un peu utilisé dans le livre.

Effondrement est un mot qui nous plaît bien parce qu’il est très large. Il permet d’être aussi bien du côté de la raison, de parler des rapports scientifiques, que de toucher l’imaginaire. Quand on parle d’effondrement, les gens voient Mel Gibson avec un fusil à pompe, ou des films de zombies. Mais il y a beaucoup d’autres choses qui peuvent émerger. Donc notre travail, c’est de donner chair à ce mot d’effondrement. D’arriver à décrire ce à quoi il pourrait correspondre dans notre société, pour la génération présente, en-dehors des mythes hollywoodiens.

 

Et cela permet aussi de se rendre compte que c’est un processus.

Oui. Dans notre imaginaire, on a la notion d’apocalypse. Du jour au lendemain, il n’y a plus rien et c’est la barbarie. En fait non. Quand on parle d’effondrement, on parle aussi bien d’une catastrophe financière qui arrive en quelques heures, que d’une catastrophe climatique qui arrive en quelques décennies voire en quelques siècles. Toutes les grandes civilisations qui se sont effondrées ont mis des dizaines voire des centaines d’années à le faire.

 

Si ça s’effondre, qu’est-ce qui s’effondre exactement ?

On a creusé cette question en partant de ce qui était vulnérable. Aujourd’hui dans nos sociétés, on a une économie, des lignes d’approvisionnement, un système financier, des structures de flux – tout ce qui est système alimentaire, système d’approvisionnement en eau, système médical. Tout cela est devenu extrêmement fragile parce que complexe, inter-connecté. Donc ce qui va s’effondrer, c’est tout ce qui dépend des énergies fossiles. Cela inclut les énergies renouvelables et le nucléaire, car pour les fabriquer, il faut des énergies fossiles. Quand on se rend compte que quasiment toute notre nourriture dépend du pétrole, qu’est-ce qu’on va manger ? Ce qui va s’effondrer est absolument gigantesque.

 

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Des maisons au Hameau des buis

Une autre manière de répondre est que plus un pays est riche et industrialisé, et hors sol, plus il va tomber de haut. Aux périphéries, cela va être beaucoup moins grave et il va y avoir des jeunes pousses qui vont pouvoir relancer une civilisation. Par exemple, pendant la crise des subprimes de 2008, il y a eu trente-cinq pays qui sont entrés en émeutes de la faim, juste à cause d’une fluctuation des matières premières. Au Mozambique, ils n’étaient pas connectés au système mondial économique, et ils n’ont pas subi cette crise.

 

Est-il possible d’éviter cet effondrement ?

Non, c’est un des grands messages du livre. L’éviter voudrait dire qu’on continue notre trajectoire de croissance. Or non seulement ce n’est plus possible (on l’a montré avec la fin des énergies fossiles), mais si on continue de croître, le réchauffement climatique et la destruction de la biodiversité provoqueront un effondrement de notre civilisation. L’autre voie pour éviter un effondrement serait de bâtir une économie qui n’ait pas besoin de croissance. Mais sans croissance, la civilisation industrielle actuelle s’effondre. Donc de tous les côtés, ça s’effondre. On est cernés.

La posture du livre est de l’accepter. Il y a un effondrement, d’accord, on respire. On apprend à gérer sa raison, à gérer ses émotions, à gérer son rapport avec les autres, avec l’avenir. J’ai dû renoncer à des rêves que j’avais pour moi, mais j’ai dû renoncer à des rêves que j’avais pour mes enfants. C’est très douloureux. Une piste de sortie, c’est que l’effondrement peut être vu comme une opportunité incroyable d’aller vers quelque chose qu’on peut commencer à construire dès maintenant.

 

Est-ce qu’on le saura, quand l’effondrement arrivera ?

Vous connaissez la fable de la grenouille ? Quand on met une grenouille dans l’eau bouillante, elle saute. Quand on la met dans l’eau froide et qu’on fait peu à peu monter la température, elle reste jusqu’à en mourir parce qu’elle ne se rend pas compte que l’eau devient bouillante… Notre intuition est que peut-être, en Grèce, en Espagne, en Syrie, l’effondrement a déjà commencé. Nous, on n’est pas encore touchés parce qu’on est riches.

 

Comment êtes-vous arrivé à concentrer vos recherches sur l’effondrement ?

Un spécialiste du pic pétrolier, dans un colloque, a un jour parlé de ce qu’il appelle des « Oh my God points » [des points « oh mon Dieu » - NDLR]. Ce n’est pas un choc de la tête, c’est un choc du ventre et du cœur et après, plus rien n’est pareil.

Mon premier, c’était le pic pétrolier. J’ai vu un documentaire sur comment Cuba a survécu au pic pétrolier, et ça m’a tellement bouleversé que j’y suis allé pendant deux mois. Un autre grand « Oh my god point » est ma rencontre avec Dennis Meadows, le co-auteur du rapport du club de Rome [Rapport sur les limites de la croissance, 1972 - NDLR]. Son message est clair : il est trop tard pour le développement durable, il faut se préparer au choc, et construire des petits systèmes résilients parce que l’effondrement est là. Cela fait quarante ans qu’il dit cela, personne ne l’écoute. Le rapport prévoit un effondrement pour le début du 21e siècle et c’est ce qu’on est en train de vivre.

 

 

Pourtant, la grande majorité des gens ne voient pas l’effondrement.

Ils sont dans le déni, parce que c’est trop violent.

Après plein de gens savent. C’est le grand problème de notre époque : on sait mais on ne croit pas. Les mythes sont toujours plus forts que les faits. Notre mythe, c’est la croissance infinie, la techno-science qui domine la nature. Si on trouve un fait qui ne colle pas avec ces mythes, on le déforme pour le faire rentrer. On dit qu’on trouvera de nouvelles énergies, par exemple.

C’est pour cela qu’avec ce livre on est sur le terrain de l’imaginaire, qui est beaucoup plus fort que les faits, et structure la manière de donner sens au monde. On dit que l’utopie a changé de sens : les utopistes sont aujourd’hui ceux qui croient qu’on peut encore continuer comme avant.

Accepter l’effondrement, c’est comme accepter la mort d’un proche. Il faut dépasser les phases du deuil : le déni, le marchandage, la colère, la tristesse et l’acceptation. Beaucoup de gens sont encore dans le déni, mais il y en a aussi dans la tristesse, dans la colère. Et il y en a qui sont dans la joie, parce qu’ils sont déjà dans l’acceptation.

 

A la fin de l’année se déroulera une grande conférence sur le climat à Paris. N’est-ce pas la preuve que nos élites politiques ne nient plus l’effondrement et cherchent des solutions ?

Non, je pense que les politiques n’y croient pas. C’est bien que des gens se mettent autour de la table pour parler de climat, cela a au moins une vertu pédagogique. Mais parler de solutions, c’est tordu. Cela laisse la porte ouverte à tous les techno-béats qui sont là à trépigner avec la géo-ingénierie. Et cela empêche de se rendre compte que le changement climatique, même si tout s’arrête d’un coup, c’est déjà trop tard, il s’est emballé.

Mais on peut limiter les dégâts, c’est pour cela que c’est bien de mener des négociations. Et surtout on doit le faire parce qu’aujourd’hui, il n’y a aucun grand conflit international. C’est le moment idéal pour des négociations.

 

Que peut-on faire d’autre au niveau politique pour faire face à l’effondrement ?

On est dans des paradoxes, car si quelqu’un au niveau politique commence à parler d’effondrement cela va créer une panique des marchés financiers, qui va provoquer l’auto-réalisation de l’effondrement. Il va provoquer ce qu’il voulait éviter.

En revanche, on peut agir au niveau micro-politique. Avec l’effondrement, les macro-structures vont souffrir. On va retourner à des sociétés beaucoup plus locales. Le mouvement de la transition est en train de redonner du pouvoir aux gens au niveau municipal. C’est cette échelle qui permet de passer à l’action rapidement.

 

Vous dites que pour décrire l’effondrement, les faits scientifiques ne suffisent pas. Il faut aussi avoir l’intuition qu’il arrive. Ceux qui portent des alternatives sont-ils ceux qui ont cette intuition ?

Pour beaucoup, oui. Il y a des millions d’individus dans le monde qui sont déjà dans le monde post-pétrole, post-effondrement : le monde d’après.

Le problème est que si on n’a pas encore mis les lunettes de la transition, on ne voit pas ces initiatives. On ne comprend pas pourquoi tel paysan a développé la traction animale. Or dans vingt ans, l’agriculture industrielle se sera effondrée et tout le monde sera à la traction animale.

Il faut se mettre en transition, c’est une opportunité de changer le monde. Cela veut dire construire des « réseaux des temps difficiles ». C’est retrouver le lien aux autres, à la nature, avec nous-mêmes. C’est accepter l’interdépendance de tous les êtres. Quand une civilisation s’effondre, les bâtiments peuvent s’effondrer, il reste les liens humains....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

 

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 16:58

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

Agnès Sinaï: «Le projet égalitaire est au coeur de la décroissance»
28 décembre 2015 | Par Joseph Confavreux et Jade Lindgaard
 
 
 

Qu'est-ce que la décroissance : un programme économique, un projet politique ou un mouvement culturel ? Un peu de tout cela, et plus encore. Un livre tente de lier ces approches et de les expliciter, Décroissance, vocabulaire pour une nouvelle ère. Entretien avec l'une de ses auteurs, Agnès Sinaï, dans ce nouvel épisode de notre émission « Le champ des possibles ».

 

Agnès Sinaï : politiques de décroissance

 

Agnès Sinaï : politiques de décroissanceDepuis son apparition dans un texte d'André Gorz en 1972, le mot « décroissance » a beaucoup voyagé. Développé par l'économiste Nicholas Georgescu-Roegen en lien avec la notion d'entropie, venue de la thermodynamique pour mesurer le degré de désordre d'un système, il sert aussi à décrire un mouvement effervescent de militants et d'intellectuels alternatifs.

 

Cette galaxie est hétéroclite. On y trouve des penseurs des « communs », des écologistes radicaux, des défenseurs du revenu d'existence, des désobéissants, des créateurs de monnaie locale… Ils ne prônent pas un système politique à proprement parler, ne portent pas un programme bien défini. Mais ils partagent la vision d'une société libérée de la tyrannie du profit, de la performance et de la compétition généralisée.

 

Pour la première fois, un livre tente de lier ces approches et de les expliciter à destination d'un plus large public. C'est un dictionnaire, ou plutôt une encyclopédie d'idées contribuant à imaginer l'après-capitalisme : justice environnementale, bonheur, emploi garanti, monnaie publique, convivialité, État, Ubuntu…

Journaliste, fondatrice de l'Institut Momentum, un think tank décroissant, auteure de l'article sur l'anthropocène (ainsi nommée cette nouvelle ère géologique causée par l’activité humaine), Agnès Sinaï explique que le projet de la décroissance est « d'organiser la descente inéluctable des sociétés de croissance ».

 

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Décroissance, vocabulaire pour une nouvelle ère
Livre coordonné par Giacomo d'Alisa, Federico Demaria et Giorgio Kalis
Le Passager clandestin, 523 p., 25 euros.

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 01:35

 

Source : http://www.onpassealacte.fr

 

 

Permettre aux personnes âgées de partager des repas avec les enfants de l'école

 

 

« J'ai décidé d'ouvrir la cantine scolaire aux anciens du village ! »

 

 

Version courte :

 

 

Version longue :

 

 

Thème : Personnes âgées et société - Intergénérationnel

Lieu : Commune de Bioule

 

Permettre aux personnes âgées de partager des repas avec les enfants de l'école
 

 


« Moi je préfère manger à la cantine »

A Bioule, petite cantine du Tarn et Garonne, têtes blondes et têtes blanches partagent les mêmes tables le temps de deux déjeuners par semaine. Au delà du simple repas pris ensemble, entraide, souvenirs et éclats de rire sont au menu.

En 2010, face à l’afflux de nouveaux arrivants, l’école doit s’agrandir et la cantine être remise aux normes. Les travaux commencent et attirent la curiosité des personnes âgées. Le maire, Gabriel Serra leur lance une boutade qui deviendra finalement un défi : « ça vous intéresserait de manger à la cantine ? ». Réponse unanime : « et bien pourquoi pas ? »

Le maire entreprend alors les démarches administratives pour rendre cette initiative spontanée réalisable, en toute légalité.  La difficulté principale est de définir le prix du déjeuner, qui ne doit faire concurrence ni au portage des repas à domicile ni aux restaurateurs du coin. Les délibérations se tiennent en conseil municipal : une douzaine de places à la cantine pourront être accessibles aux personnes de plus de 75 ans. Le coût de revient du repas est établi à 6€ ; la mairie ne se dégageant aucun bénéfice et n’accordant aucun avantage. L’accord de la préfecture est donné.

Depuis deux ans déjà, les enfants, affamés d’histoires et les personnes âgées avides de lien avec les enfants, se rejoignent plusieurs fois par semaine pour des moments de grande complicité.  « J’ai hâte de voir les gosses piailler, de sortir de ma solitude, surtout l’hiver et de retrouver les autres. Cela me permet de garder goût à la vie » nous confie Marie-Louise.

Au delà de cette rencontre entre générations, la cantine fédère tous les habitants. Elle permet un rapprochement des vieux du village, qui désormais y fêtent tous ensemble leurs anniversaires, ou encore vont au restaurant lorsque les portes de la cantine se ferment aux vacances. Par le biais des enfants, les parents, nouveaux arrivants et souvent éloignés de leurs propres familles rentrent en lien avec les anciens.

Ce qui n’était au départ qu’un investissement matériel de la mairie est devenu un projet humain et fédérateur.  En un mot : « à table ».

 

 

Source : http://www.onpassealacte.fr

 

 

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 00:12

 

Source : http://www.kaizen-magazine.com

 

 

Un tribunal international pour préserver la nature
En parallèle de la COP21 s’est tenue, du 4 au 5 décembre 2015, la troisième édition du Tribunal international des droits de la nature. À la barre : des peuples indigènes, des experts et des personnalités, défenseurs du caractère sacré de la Terre. Gouvernements et entreprises ont été jugés par contumace. Compte rendu d’audience.

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© Thomas Masson

 

À l’initiative de l’association GARN (Global Alliance for Rights of Nature) le Tribunal international des droits de la nature a pour volonté d’instaurer un cadre juridique international pour protéger les écosystèmes et de qualifier toute enfreinte à la Déclaration universelle des droits de la Terre comme un crime d’écocide.

Dans cette optique, elle a organisé la troisième édition de ce tribunal, qui s’est déroulée à la maison des Métallos, à Paris, un ancien haut lieu d’actions politiques de résistance. C’est dans ces murs que près de 65 plaignants, de 32 nationalités et 7 langues différentes, ont plaidé pour une justice environnementale.

Rituel naturel

Pour replacer la Terre au centre des débats,  des cérémonies chamaniques inaugurent le procès. Trois femmes, représentantes du peuple Kichwa de Sarayaku (Équateur), font brûler dans un bol une matière blanche. Le but est de

« retirer toutes les ondes négatives, de donner de la force et de rendre hommage à la Terre qui souffre »

explique l’une d’elles dans sa langue natale, le quechua.

 

 

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Représentantes du peuple Kichwa de Sarayaku et cérémonie dédiée aux quatre directions,

menée par des femmes du peuple Ponca. © Thomas Masson

 

Casey Camp-Horinek, militante des droits des peuples autochtones et environnementaliste, et trois autres femmes du peuple Ponca (Oklahoma, États-Unis) saluent les quatre directions. Ce rituel est effectué pour relier entre-elles toutes les personnes de la salle, pour prendre conscience du moment présent et pour invoquer de la bienveillance. Elles rendent hommage aux quatre points cardinaux, puis au  Haut et Bas. Elles effectuent ce rituel en faisant brûler de l’encens au parfum d’aiguilles de pin.

Casey Camp-Horinek prend ensuite la parole devant un auditoire de près de 250 personnes : « Je vous vois, je reconnais vos esprits. Nous ressentons tous de la peine. Il est temps pour l’humanité de se remettre en question, de faire des efforts. En ce moment, nous ne méritons peut-être pas d’être sur Terre. Nous essayons de dominer alors que la planète est sacrée et qu’elle prend soin de nous. La Terre-Mère est généreuse ; elle est toujours avec nous. Mais nous oublions cela. Nous sommes là pour nous rappeler de son existence, pour évoquer ses droits et pour prôner sa défense, dans une voie positive. C’est peut-être le moment pour l’humanité de ne former qu’un, de s’apercevoir que toute forme de vie possède un esprit. Oui, c’est une bonne chose que nous soyons là ce matin. »

 

Plaidoiries

Après ces rituels, le tribunal entre en session. Les plaignants, de José Bové au chef Kayapo (Brésil) Raoni Metuktire, tiennent un discours poétique sur la planète. Ils parlent d’une « Terre vivante »,  d’un « organisme vivant » et d’une « Terre-Mère ». Les cours d’eau, forêts, sols et êtres vivants sont décrits comme sacrés et animés d’esprits.

Et, quand vient le moment de dénoncer les crimes perpétrés contre la nature, les critiques sont acérées. Les plaintes portent sur les énergies fossiles, la déforestation, la privatisation et la pollution de l’eau, les accords de libre-échange, le nucléaire, les mines d’extraction, la financiarisation de la nature, l’expulsion de populations de leurs terres, etc. Les plaignants évoquent alors une nature «  bafouée et exploitée », une planète « en crise » et un « état d’urgence climatique ». Toutes les personnes venant à la barre pointent du doigt l’irresponsabilité des gouvernements et des entreprises.

Pablo Solón (Bolivie, Fundación Solón) dénonce « la folie du capital et du pouvoir ». David Kureeba (Ouganda, Global Forest Coalition and Friends of the Earth) demande aux gouvernements d’arrêter de vendre des concessions aux entreprises et de laisser les communautés locales reprendre le pouvoir de décider. Maxime Combes (France, Attac) suggère de « supprimer larticle 3.5 de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique qui sacralise le commerce international, aux dépens de mesures écoresponsables ». Il qualifie ensuite les industries fossiles – privées et publiques – « d’ennemies no 1 de la nature et d’adversaires de l’humanité ». S’appuyant sur des études, il demande de laisser au moins 80 % des énergies fossiles dans le sol. Desmond D’sa (Afrique du Sud, SDCEA) parle d’une industrie pétrochimique ayant une « soif du gain » et considérant la Terre comme « un jouet ». Sous des applaudissements nourris, il affirme que « le temps de se rassembler, de ne faire qu’un, est venu ».

Maude Barlow (Canada, The Council of Canadians) parle d’une « eau trop exploitée et polluée » et clame qu’elle ne doit plus être considérée « comme un bien marchand », mais comme « un cadeau divin ». Tony Clark (Canada, Polaris Institute) regrette que la nature soit considérée comme du « capital » et un « organisme mort ».

Sentences

À l’issue des deux jours de plaidoiries, les juges font part de leurs délibérés. La première de leurs recommandations est de faire en sorte que le Statut de Rome (adopté en 1998 par 120 États, fut le préalable à la constitution de la Cour pénale internationale – CPI) rende possible la poursuite des responsables de crimes d’écocide devant la CPI (officiellement entrée en fonction en 2002, elle a le pouvoir de juger les crimes internationaux : contre l’humanité, de guerre et les génocides).

Le gouvernement équatorien est tenu responsable des actes de criminalisation de défenseurs de la nature. Le tribunal a condamné les chantiers des barrages du Belo Monte et du Tapajós. Les juges ont déclaré que le cas Chevron (déversement de milliards de litres de pétrole à ciel ouvert, en Equateur et au Brésil) « est l’un des pires cas d’écocides jamais perpétrés en Amazonie » et qu’une « justice restauratrice doit être appliquée sans délais ». D’autres cas ont été « ouverts » et seront traités lors de la prochaine édition du Tribunal international des droits de la nature (il se tiendra au Maroc ou à La Haye).

Ce tribunal était avant tout symbolique. Les plaignants ont exposé leurs plaintes devant des juges acquis à leur cause. Et les bancs des accusés étaient vides : pas de présence des entreprises et des gouvernements incriminés et aucun avocat n’a assuré leur défense, ni déposé des éléments pour prouver leur innocence.

De leur côté, les 195 pays participants à la COP21 ont signé, le 12 décembre 2015, la Convention-cadre sur les changements climatiques. L’article 7.5 (page 28) stipule ceci : « […] L’adaptation [aux effets néfastes du changement climatique] devrait suivre une démarche impulsée par les pays (…) prenant en considération les groupes, les communautés et les écosystèmes vulnérables, et devrait tenir compte et s’inspirer des meilleures données scientifiques disponibles et, selon qu’il convient, des connaissances traditionnelles, du savoir des peuples autochtones et des systèmes de connaissances locaux, en vue d’intégrer l’adaptation dans les politiques environnementales pertinentes, s’il y a lieu. »

Si mince soit l’entrebâillement, une porte est ouverte aux justiciers de la nature.

 

Thomas Masson

 

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Source : http://www.kaizen-magazine.com

 

 

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 18:03

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Cadeaux de Noël : et si on pensait autrement ?

22 décembre 2015 / Maëlle Ausias (Reporterre)
 


 

Les fêtes de fin d’année arrivent, et comme chaque année, le dilemme : qu’offrir ? De la joie, d’abord, et des cadeaux qui ont du sens... Voici les idées proposées par les Amis de la Terre.

 

Et si, plutôt que de courir dans les grands magasins et les centres commerciaux juste avant Noël, on se posait pour réfléchir à des cadeaux « qui ont un sens » ? C’est la démarche qu’a proposé fin novembre le groupe du Rhône des Amis de la Terre lors d’un atelier sur les cadeaux de Noël. « Dans cette période de surconsommation on a voulu proposer aux gens des idées de cadeaux éthiques et responsables », dit Sylvain, membre de l’association. L’atelier s’est tenu à la Super Halle à Oullins, un espace rassemblant un magasin de vente directe de producteurs locaux, une épicerie bio et un traiteur. « On a voulu toucher, en plus de notre réseau, des clients du magasin qui étaient déjà sensibilisés aux questions de consommation en matière d’alimentation » explique Laure-Hélène, épicière de la Super Halle et une des deux animatrice de l’atelier.

« On a réfléchi tous ensemble sur l’importance d’un cadeau, puis, chacun a décrit son meilleur et pire cadeau. Plus que la valeur monétaire, ce qui est ressorti de la discussion est que compte surtout l’attention de la personne qui offre, l’utilité de l’objet », relate Laure-Hélène. « C’est toucher à l’intime de parler des cadeaux qui nous ont plu, qu’on aimerait offrir... Mais ça a permis de briser la glace. Et il y a de belles anecdotes qui sont sorties, surtout quand il s’agissait des cadeaux qui nous ont déplu. » Des idées ont émergé, désacralisant le cadeau obligatoire pour chaque membre de la famille. Tel le tirage au sort, où tous les cadeaux sont mis au pot commun et distribués au hasard du sort.

Dans un deuxième temps, les participants ont élaboré une liste de personnes à qui ils voulaient offrir un présent de Noël. Puis, chacun a médité à ce qui correspondrait le mieux à la personne et comment l’acheter ou le confectionner de manière responsable. « Offrir différemment des cadeaux de Noël demande de l’anticipation. Au départ les gens étaient étonnés que la réflexion soit menée si tôt avant Noël, mais ils ont compris que ça prenait du temps de se poser pour trouver le bon cadeau à la bonne personne », analyse Laure-Hélène.

 

Des actions concrètes pour une consommation responsable

 

 

Cet atelier est le troisième de ce genre pour l’association des Amis de la Terre. « Depuis 2013, on réalise beaucoup d’atelier sur la consommation responsable. L’idée d’en faire un sur les cadeaux de Noël nous est apparu comme quelque chose d’original mais aussi de très pratique et concret », relate Sylvain. Le premier atelier portait sur les conséquences de nos consommations : les conditions de travail dans les pays du Sud, l’impact des déchets électroniques... et présentaient des cadeaux « alternatifs », comme des cadeaux immatériels (place pour un spectacle ou abonnements à une revue), des « bons » ou des cadeaux fait maison. L’année suivante, les animateurs ont visé le côté pratique en organisant des ateliers de création de...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Pour quelques idées de cadeaux, à lire ici

 

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 17:11

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Alternative politique

Un Podemos « à la française » est-il possible ?

par

 

 

 

Le tout jeune parti de gauche Podemos a recueilli plus de 20 % des voix aux élections législatives espagnoles du 20 décembre 2015. Deux ans à peine après sa création, il se place en 3e position, juste derrière les deux partis traditionnels : le Parti socialiste (22 %) et les conservateurs du Parti populaire (28 %), ce dernier perdant la majorité absolue. D’où vient le phénomène Podemos ? Quelles sont ses propositions ? Comment s’explique ce succès fulgurant ? Comment la gauche française peut-elle s’en inspirer ? Réponses avec Héloïse Nez, spécialiste des mouvements sociaux, dont le dernier ouvrage Podemos, de l’indignation aux élections vient d’être publié.

Photo © Eric Facon

 

Podemos compte à peine deux ans d’existence et attire déjà 20,7 % des voix aux élections législatives (69 députés). D’où vient ce nouveau parti politique ?

Héloise Nez [1] : Podemos réalise un très bon score, d’autant que c’est la première fois qu’il se présente à ce type d’élection. Podemos est un projet qui n’est pas directement issu du mouvement des Indignés – aussi appelé mouvement du 15M – qui a émergé le 15 mai 2011 à la Puerta del Sol à Madrid. Podemos est d’abord pensé par un noyau d’universitaires, de professeurs de sciences politiques de Madrid, de trentenaires qui viennent pour la plupart de familles politisées dont les parents ont participé à la lutte contre le régime franquiste. Ce sont quasiment tous d’anciens militants déçus d’Izquierda Unida (Gauche unie), une coalition de gauche formée [en 1986, ndlr] autour du Parti communiste espagnol. Nombre d’entre eux se sont mobilisés dans les mouvements étudiants et altermondialistes. Ils ont commencé à travailler sur un projet de refondation politique alternatif, avant que les « indignés » n’occupent les places madrilènes ou barcelonaises. Ils ont étudié les expériences latino-américaines de prise de pouvoir de la gauche par les urnes au Venezuela, en Bolivie et en Équateur, des expériences qu’ils ont parfois conseillées – ce qui ne les empêche pas d’être critiques aujourd’hui vis-à-vis de certaines dérives autoritaires.

Le deuxième groupe à la base de la constitution de Podemos est composé de militants de l’organisation Gauche anticapitaliste, l’équivalent espagnol du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) français. Nombre de leurs militants sont alors actifs au sein du mouvement des Indignés et se disent qu’il faut aller plus loin. Des gens vont les rejoindre, issus notamment du mouvement de lutte contre les expulsions immobilières (la Plataforma de afectados por la hipoteca). Ils se rendent compte des limites des manifestations contre les banques qui procèdent aux expulsions et cherchent une solution institutionnelle. Ensuite, les personnes qui rejoignent les « cercles » de Podemos, ses structures à l’échelle locale, se sont souvent politisées pendant le mouvement des Indignés. Pensé en amont, le projet Podemos s’appuie sur l’espace ouvert par cette mobilisation.

 

Quelles ont été ses propositions emblématiques pendant cette campagne électorale ?

Deux thèmes sont particulièrement mis en avant : la lutte contre les inégalités et celle contre la corruption. Podemos prône un tournant dans les politiques économiques d’austérité vers davantage de redistribution sociale. Il propose un « plan de sauvetage des citoyens » à l’image du plan de sauvetage des banques espagnoles : empêcher les expulsions de logement face à l’incapacité de nombreux ménages, après la crise financière, à rembourser leur crédit immobilier ; garantir l’accès à l’eau, consolider le droit à la santé et à l’éducation, autant de secteurs frappés par de lourdes coupes budgétaires. Pour financer son plan de sauvetage des citoyens, Podemos défend une réforme fiscale avec une véritable progressivité de l’impôt sur les revenus, le patrimoine et les successions, et par un impôt spécial sur les banques. Le mouvement a été conseillé en la matière par l’économiste français Thomas Piketty (lire aussi notre entretien avec le député européen Miguel Urbán Crespo).

 

Lola Sanchez, députée européenne de Podemos

 

Pour lutter contre le chômage – actuellement à plus de 20 % – il propose un changement de modèle productif, basé en Espagne sur la construction, vers une transition énergétique, avec une réhabilitation massive des logements et le développement des énergies renouvelables. Pour lutter contre la corruption, une réforme doit garantir l’indépendance des juges. Le pantouflage sera interdit. Un élu ou un ministre devra attendre dix ans avant de pouvoir travailler dans un secteur économique en lien direct avec sa fonction. Un ancien élu ne pourra jamais siéger au sein d’un conseil d’administration d’une entreprise développant ses activités dans des secteurs stratégiques de l’État.

 

Le mouvement refuse la professionnalisation de la politique, comment cela se traduit-il concrètement ?

Dans son code éthique, Podemos a mis en place plusieurs mesures comme l’interdiction du cumul des mandats. Ceux-ci sont aussi limités dans le temps : un mandat politique interne ou public est limité à huit ans. Il peut exceptionnellement être prolongé à douze ans. Les indemnités des élus sont également plafonnées. Elles ne peuvent dépasser trois fois le salaire minimum, qui est d’environ 650 euros en Espagne. C’est donc un frein à l’idée de faire une longue carrière politique. Il s’agit aussi d’éviter que quelqu’un en responsabilité puisse s’enrichir grâce à son mandat. Tous ceux qui exercent une responsabilité publique ou interne à Podemos doivent déclarer leurs revenus, leur patrimoine et l’état de leur compte bancaire.

 

Les jeunes ont-ils voté Podemos ?

C’est une de ses caractéristiques par rapport aux autres partis. Les 18-24 ans sont particulièrement représentés. Quand on observe la moyenne d’âge de l’électorat du Parti socialiste espagnol (PSOE, 22 % des voix) et du Parti populaire (PP, droite, 28 %)), c’est l’inverse : les plus de 60 ans dominent [2]. Podemos arrive à mobiliser très fortement les jeunes, traditionnellement réfugiés dans l’abstention, et les gens qui ne votaient pas ou plus. Ces derniers constituent un électeur de Podemos sur quatre lors des dernières élections européennes, quand le parti, cinq mois après sa création, a recueilli 8 % des voix. Il a pour l’instant réussi à proposer une offre partisane alternative. Le sociologue José Fernández-Albertos analyse les évolutions de l’électorat de Podemos : jusqu’aux élections européenne, ceux qui votent Podemos ont plutôt un bon niveau social, sont diplômés et issus de la classe moyenne. Ensuite, alors que Podemos devient davantage visible médiatiquement, sa base sociale s’élargit et se diversifie. Comparé aux élections européennes, il a gagné près de quatre millions de voix et arrive premier en Catalogne et aux Pays basques.

 

Quelle est la différence entre Podemos et Ciudadanos (citoyens), également un nouveau venu sur la scène politique espagnole, et qui a attiré 14 % des suffrages ?

Il y a d’abord une similitude : ils se présentent tous les deux comme des partis du changement, mettant en avant la lutte contre la corruption des élites et leur rajeunissement. Cette similitude avec Ciudadanos gêne beaucoup Podemos, car il n’est plus le seul parti de la rénovation politique. La grande différence, c’est la politique économique. Podemos est clairement un parti anti-austérité. Ciudadanos est un parti libéral qui ne remet pas en cause les fondements de la politique économique. Sur la question des migrants, Ciudadanos est plus proche de la droite en refusant aux sans-papiers un accès universel à la santé et en ne portant pas de propositions sur l’accueil des réfugiés. Ciudadanos est en quelque sorte un Podemos de centre-droit.

 

Un militant des cercles locaux de Podemos, Villaverde, au sud de Madrid, novembre 2015.

 

C’est aussi une des spécificités de ce scrutin : alors qu’ailleurs en Europe des partis de droite extrême et xénophobes se renforcent, pourquoi ce phénomène n’existe-t-il pas en Espagne ?

C’est le Parti populaire qui inclut des courants héritiers du franquisme. C’est un parti de droite beaucoup plus conservateur qu’ailleurs, qui s’étend du centre-droit à l’extrême droite. Il y a bien une tentative de créer un parti d’extrême droite, avec le mouvement xénophobe Vox, mais il a peu d’échos, avec 0,23 % des voix à ces élections [3]. L’Espagne n’est pourtant pas à l’abri : en 2000, le Sud de l’Andalousie connaissait des émeutes racistes contre les ouvriers agricoles marocains. Pourquoi, aujourd’hui, sont-ce les partis progressistes qui capitalisent sur le mécontentement pendant que, en France, c’est le FN ? L’histoire des migrations n’est pas la même. Les vagues migratoires y sont plus récentes, et l’Espagne est redevenu un pays d’émigration – nombre de jeunes s’exilent à cause de la crise. Ensuite, il y a encore le poids du franquisme, la fin de la dictature ne date que de quarante ans.

Surtout, pendant les mobilisations contre les expulsions de logements, Espagnols et immigrés étaient impliqués, ensemble, dans les quartiers. La solidarité s’est faite, quelle que soit l’origine des gens : Les Indignés et Podemos répandent l’idée selon laquelle la crise économique et sociale n’est pas la faute du voisin immigré mais des banquiers et des élus corrompus. Avec Podemos et Ciudadanos, l’espace politique a été occupé avant l’émergence éventuelle d’un parti xénophobe. Le mouvement des Indignés et Podemos ont, sur ce point, une influence importante dans le débat public. Le problème, c’est le chômage et la corruption, pas l’immigration. Aujourd’hui, en Espagne, l’argument xénophobe est difficilement recevable. C’est l’une des victoires des Indignés.

 

Le bras de fer qu’a subi la Grèce gouvernée par Syriza a-t-il effrayé l’électorat espagnol ?

Oui, cela a eu des conséquences. Podemos s’inscrit dans la même logique que Syriza : rester dans la zone euro et changer les politiques européennes par le rapport de force. Le fait que Syriza a échoué à infléchir d’un iota la politique européenne a joué contre Podemos. Si Alexis Tsipras avait réussi à obtenir des concessions, cela aurait probablement renforcé la dynamique électorale en faveur de Podemos. L’intransigeance de l’Allemagne et de la Commission européenne face à la Grèce était aussi, très clairement, un message envoyé aux Espagnols. Les médias et le Parti populaire ne se sont d’ailleurs pas privés de le relayer quand les banques grecques ont fermé temporairement : voilà à quoi mènerait une victoire de Podemos. Pour se défendre, le mouvement explique que, s’il accède au pouvoir, il pèsera davantage que Syriza car l’Espagne représente 12 % du PIB de la zone euro, contre 2 % pour la Grèce.

 

Neri, militante péruvienne d’un cercle de Podemos, Madrid, novembre 2015.

 

Quelles sont les relations de Podemos avec les partis de gauche traditionnels, Izquierda Unida et le PSOE ?

La question des alliances va forcément se poser, la droite ayant perdu la majorité absolue. Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, a multiplié les déclarations en ce sens : sur la lutte contre la corruption, nous pouvons nous mettre d’accord avec Ciudadanos, et sur les questions sociales, avec le PSOE, a-t-il assuré. Le soir du scrutin, Pablo Iglesias a mis en avant trois conditions pour discuter avec les autres formations de possibles accords : inscrire les droits sociaux dans la Constitution, au même titre que les droits civils et politiques ; mettre en place un mécanisme de révocabilité du président du gouvernement à mi-mandat, pour le sanctionner s’il ne respecte pas ses engagements électoraux ; et adopter une nouvelle loi électorale avec un système plus proportionnel.

Pour l’instant, il n’y a jamais eu d’alliances communes, seulement des appuis d’investiture pour l’élection d’un maire ou d’un gouvernement régional. À Madrid, ce sont par exemple les socialistes qui ont appuyé l’élection de la nouvelle maire Manuela Carmena, la juge « rouge » soutenue par Podemos. En Andalousie, c’est Ciudadanos qui a appuyé le PSOE. Une coalition contre la droite est possible mais difficile, avec l’enjeu du référendum en Catalogne que refusent les socialistes. Une alliance entre le centre-gauche et le centre-droit est également envisageable. Mais pour gouverner le pays, cela s’annonce bien plus compliqué ! Si au bout de deux mois, à partir du 13 janvier, personne n’arrive à former un gouvernement, les Espagnols devront revoter.

 

Podemos a refusé d’adopter une stratégie type « front de gauche ». Pourquoi ?

Il préfère mettre en avant le clivage entre ceux d’en bas et ceux d’en haut. Pour Pablo Iglesias et ses camarades, le clivage entre gauche et droite sert aux médias et aux partis traditionnels à les étiqueter comme « gauche radicale » pour les marginaliser et les disqualifier. Pour Podemos, ce clivage n’a plus de sens : il ne permet pas de montrer qu’une alternative existe aux politiques d’austérité mises en œuvre par le Premier ministre socialiste José Luis Zapatero (PSOE) et poursuivies par son successeur de droite Mariano Rajoy (PP). Podemos ne veut en aucun cas être une force d’appoint au PSOE. L’objectif est aussi de ne pas s’adresser seulement aux électeurs de gauche, mais à la majorité de la population, quelle que soit sa proximité partisane avec la gauche. Plutôt que de tenir un discours très général sur l’anticapitalisme, ils vont parler de l’accès au logement, de l’emploi, de la création d’entreprises, pour remettre en cause le modèle économique. Tous les symboles traditionnels associés à la gauche – drapeaux, chants, slogans – ont été abandonnés. Au départ, leur stratégie initiale était bien de créer une coalition de type Front de gauche, à l’image de Syriza, qui signifie « coalition de la gauche radicale ». À l’époque, la grande formation de gauche d’alors, Izquierda Unida (qui a obtenu 3,7 % et deux députés), avait refusé.

 

Quelle a été leur stratégie médiatique ?

Là encore, ils ont rompu avec certains tabous de l’extrême gauche, en investissant l’espace audiovisuel, la télévision en particulier. Ils la voient comme l’espace de socialisation politique le plus important pour les Espagnols. Ils ont d’abord créé leur propre émission de télévision, La Tuerka, sur un canal associatif. Cela leur a permis de se familiariser avec le mode de communication audiovisuel, plus court, plus incisif. Cette première visibilité va leur donner accès aux chaînes de la TNT, notamment les chaînes conservatrices en quête de contradicteurs issus du mouvement des Indignés. Pablo Iglesias va ensuite être invité régulièrement sur les plateaux des grandes chaînes généralistes.

Mais pendant la campagne des élections européennes de 2014, ils se rendent compte qu’à peine 10 % des gens connaissent Podemos, mais que 50 % identifient Pablo Iglesias sans forcément faire le lien avec son mouvement ! Podemos choisit alors de mettre en avant le visage de son dirigeant sur les bulletins de vote. En parallèle, ils sont très investis sur les réseaux sociaux, dont l’usage est combiné aux interventions télévisées, pour démultiplier la parole, en jouant beaucoup sur l’humour. L’équipe qui travaille sur les réseaux sociaux est très jeune et a appris à maîtriser ces techniques pendant le mouvement du 15M. Les réseaux sociaux sont aussi utilisés pendant les débats internes.

 

Pablo Iglesias, Madrid, le 22 novembre 2015.

 

Pensez-vous qu’un Podemos « à la française » puisse émerger, et à quelles conditions ?

C’est assez improbable, en tout cas pas avec la même configuration. La question préalable à se poser est pourquoi il n’y a pas eu l’équivalent d’un mouvement des Indignés en France. La crise n’y a d’abord pas pris la même ampleur. En Espagne, le chômage dépasse 20 % depuis 2010 et a frappé un jeune sur deux. Des centaines de milliers de personnes ont été expulsées de leur logement. Au premier trimestre 2012, on enregistrait une moyenne de 517 expulsions par jour ! [4] Les partis politiques qui se sont succédé au pouvoir, PSOE puis PP, pâtissent d’un très grand discrédit. Ils sont perçus comme coresponsables de la crise car ils ont été impliqués dans de nombreuses affaires de corruption. Il faut se souvenir qu’en France, en 2011, c’est encore Nicolas Sarkozy qui est au pouvoir. Nous sommes à un an de l’élection présidentielle. La plupart des militants de gauche espèrent alors un changement par les urnes. En Espagne, ils sont déjà dans une impasse électorale. Le système politique français favorise aussi davantage une logique majoritaire – et présidentielle. La gauche non socialiste y est bien plus fragmentée : les écologistes, le Parti communiste, le Parti de gauche, les autres petites composantes du Front de gauche, trois partis trotskistes, sans compter les tentatives balbutiantes de créer de nouveaux mouvements comme Nouvelle donne… Il n’existe pas ici l’espace qui s’est libéré en Espagne. Enfin, il y a l’extrême droite qui a capitalisé le mécontentement face aux partis de gouvernement. Je ne crois donc pas à un Podemos « à la française ».

La gauche française peut cependant s’en inspirer. En adoptant par exemple un discours qui partirait du quotidien des gens, un discours plus simple – « au moins Marine Le Pen, on la comprend », entend-on souvent à propos du FN. Surtout, un discours qui transmette un message d’espoir. Podemos en use avec ses slogans comme « c’était quand, la dernière fois que vous avez voté avec espoir ? » La gauche française peut aussi sortir de l’entre-soi. Les leaders de Podemos sont plus jeunes – Pablo Iglesias a 37 ans –, plus ouverts. Le mouvement possède pour l’instant une grande capacité à attirer de nouveaux militants. On leur laisse de l’espace, on ne leur reproche pas de n’avoir pas lu Gramsci ou tel penseur marxiste. Il n’y a pas de mépris, même si le niveau d’études ou l’exercice d’une profession intellectuelle sera valorisé.

Quand Pablo Iglesias dit « nous voulons le gouvernement des meilleurs », il inclut les acteurs des mouvements sociaux, il les valorise. Je me souviens d’une aide-soignante, membre d’un cercle de Podemos, expliquant qu’elle ne se sentait pas la compétence et la légitimité d’être candidate dans sa ville, très endettée. Pour eux, Podemos sert aussi de lieu d’apprentissage. En France, l’Assemblée nationale compte zéro ouvrier, un seul artisan et quatre employés, et l’âge moyen est de presque 60 ans. Seulement 4 % des députés ont moins de 40 ans ! Il y a peu d’espace pour de nouveaux entrants. La professionnalisation des élus y est très forte. « Si on gagne comme les gens, on gouverne pour les gens », explique Podemos. Même Pablo Iglesias était précaire quand il travaillait à l’université, pour 900 euros par mois. Il faut cependant faire attention : Podemos n’a même pas deux ans. La réorganisation plus verticale du mouvement a suscité des contestations internes. L’enjeu est aussi, au-delà des échéances électorales, la pérennité et la démocratisation de Podemos.

 

Propos recueillis par Ivan du Roy

Photos des militants et élus de Podemos : © Eric Facon


- Héloïse Nez, Podemos, de l’indignation aux élections, éditions Les Petits Matins, octobre 2015, 15 €.

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20 décembre 2015 7 20 /12 /décembre /2015 21:52

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

La décroissance à portée de main

19 décembre 2015 / Fabrice Flipo
 

 
 

 

La pensée de la décroissance est foisonnante et féconde. Un ouvrage en rassemble les notions clé pour mettre en valeur « ce mouvement et cet enjeu majeur de notre temps ».

 

Fabrice Flipo est maître de conférences en philosophie politique et sociale, spécialiste de l’écologisme et de la modernité. Il enseigne à l’école des Télécoms d’Evry et a publié notamment Nature et politique, contribution à une anthropologie de la globalisation et de la modernité. Il anime un blog.



Récemment est paru un ouvrage important, consacré au vocabulaire de la décroissance. Il s’agit d’un projet international, déjà édité en Angleterre et en Espagne, coordonné par trois chercheurs de l’Institut des sciences et technologies environnementales de l’Université autonome de Barcelone, et tous les trois membres du groupe d’étude Research & Degrowth (Recherche et Décroissance). Le livre réunit les contributions de 60 auteurs sur 528 pages.

Il comprend quatre parties. La première est consacrée aux courants de pensée, où l’on retrouve l’anti-utilitarisme, la bioéconomique, les courants de l’écologisme ou encore la critique du développement. Les huit entrées font le tour des grandes sources d’inspiration de la décroissance, qu’elles soient militantes ou plutôt académiques, comme la political ecology anglo-saxonne.

La seconde s’intéresse aux notions clé que l’on retrouve fréquemment utilisées dans les différents courants de la décroissance : autonomie, bien commun, bonheur, capitalisme, croissance (évidemment !), entropie, extractivisme, simplicité volontaire, etc. Les 25 entrées expliquent chacune en quelques pages quelles sont les principales réflexions et analyses sur le sujet.

 

Construire un paysage commun

La troisième partie aborde la question de l’action, avec une présentation de certaines actions et mesures emblématiques de la décroissance, tels que les coopératives, la désobéissance, les monnaies communautaires, l’économie féministe ou encore le partage du travail. Les 18 entrées montrent que la décroissance n’est pas seulement théorique et abstraite, mais qu’elle s’incarne dans des pratiques et des utopies concrètes (entrée « néo-utopistes ») qui incarnent les idéaux et nous font entrer dans le monde de demain.

La quatrième partie regarde du côté des alliances possibles. Le buen vivir, l’économie féministe ou l’ubuntu (le bien vivre au sens sud-africain) sont les pistes principales avancées dans ce domaine. L’idée est de montrer que si la décroissance n’invente pas tout, elle entre en résonance avec des pratiques existantes, dans le monde entier, c’est donc de là que vient l’espoir.

Pourquoi cet ouvrage est-il important ? Parce que dans un paysage décroissant minoritaire, morcelé, aux échanges parfois difficiles, mais avec une réelle dynamique et une forte créativité, du commun doit se construire, ce qui passe notamment par une mise en valeur des lieux de rencontre, ce qui construit un paysage commun, où chacun peut se repérer.

 

La vie que nous pourrions choisir de mener demain

L’ouvrage donne accès de manière simple et lisible aux notions clés utilisées dans les milieux qui prennent au sérieux la question de la décroissance. Le lecteur non-spécialiste et non-initié trouvera ici un outil efficace et agréable à lire, lui permettant de s’instruire et de se faire sa propre idée. Les entrées sont relativement courtes, elles évitent toute complication inutile, mais étudient en profondeur le poids des logiques économiques et industrielles qui pèsent sur les conditions d’existence collective. Elles présentent d’autres formes d’organisation de la production et des échanges, critiquent les effets de nos choix de société sur le rapport au politique, montrent les expériences collectives qui témoignent d’ores et déjà de l’existence de résistances créatives et vivaces partout dans le monde. Il s’agit là d’un panorama complet de notre vie quotidienne, et de la vie que nous pourrions choisir de mener demain !..

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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20 décembre 2015 7 20 /12 /décembre /2015 20:01

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

Les communs, la vraie idée révolutionnaire

 
 
Pourtant mentionnés dans le code civil, ces biens dont "l'usage est commun à tous" auraient pu disparaître si la crise du système néo-libéral ne les avait remises au goût du jour.
 
ALLILI MOURAD/SIPA
 

Biens communs, ou communs, voilà un concept nouveau, à l'intersection des sciences politiques et de l'économie. Un concept à la mode, qui génère moult publications, autant de colloques et de livres. Mais de quoi s'agit-il ?

Ce concept vient de loin, des communaux, d'une époque où l'Etat n'existait pas encore. Il remonterait à la révolution néolithique, à cette première révolution agricole. A l'époque, les hommes se sont approprié des champs qu'ils vont labourer, ensemencer, moissonner, en d'autres mots travailler, et qui de ce fait deviendront leur propriété. Le reste de l'espace, les bois qui leur fournissent le combustible et les terres où ils vont chasser et éventuellement faire brouter les animaux récemment domestiqués sont des espaces communs. Cette réalité va s'institutionnaliser, pour pouvoir les gérer, les administrer de façon durable. Selon les droits locaux, les paysans pouvaient laisser paître leurs bêtes sur ces communaux, voire couper du bois, tailler des ajoncs. La première révolution libérale et son corollaire, le développement de la propriété privée, ont fait disparaître une grande partie de ces biens communs en Occident. La loi des «enclosures» à la fin du Moyen Age les réduira. Les propriétaires terriens vont s'en saisir.

 

UN CONCEPT OUBLIÉ

Les charges contre les communs sont très violentes jusqu'à une époque récente. Il faut imposer la propriété privée. Au début de l'offensive, il y a évidement John Locke, « le fondateur de la propriété privée au sens moderne du terme ». Mais la bataille est longue. Elle continue, s'intensifie même. Elle dure tout le XIXe siècle. Marx et Proudhon succèdent à Rousseau et résistent. Au XXe siècle, l'intensité du débat diminue un peu pendant les Trente Glorieuses. Mais le retour du libéralisme dans les années 70 relance la machine. En 1968, le biologiste Garrett Hardin explique dans la Tragédie des biens communs que leur disparition serait due à leur surexploitation. Les comportements individualistes entraîneraient l'épuisement des ressources limitées, leur pollution, voire leur destruction. Le résultat serait donc perdant-perdant. Pour éviter la surexploitation, il n'y a d'alternative que la privatisation ou éventuellement la nationalisation.

On a l'impression que c'est la fin. Face à la doxa, la pratique s'étiole, même si, dans certaines sociétés traditionnelles, en Afrique notamment, le pacage est encore pratiqué. Cette affaire n'intéresse plus que les historiens qui en recherchent les scories dans le droit de glanage encore en vigueur dans certains départements ruraux, ou dans notre code civil qui témoigne de cette pratique. L'article 714 édicte : « Il est des choses qui n'appartiennent à personne et dont l'usage est commun à tous...»

 

CONFIANCE EN L'AUTRE

Très tôt, quasiment seule au début, l'Américaine Elinor Ostrom résiste. Elle réfute la Tragédie des biens communs de Garrett Hardin. Elle montre qu'il existe des collectivités qui gèrent des biens communs de manière économiquement optimale et cela, depuis très longtemps. Certains, depuis presque mille ans. Ces institutions fondées sur la coopération ont retenu toute son attention. Elle a particulièrement étudié la gestion commune des forêts et prairies de haute montagne en Suisse et au Japon et les communautés d'irrigation des Philippines. Elle en a déduit les conditions pour qu'un commun fonctionne. Elle en identifie huit, dont les plus importantes sont que les usagers du bien commun se trouvent en interdépendance. Ensuite, qu'ils se connaissent et qu'ils se fassent confiance entre eux, et que ces groupes aient des frontières bien définies. Autant dire que, par les temps individualistes qui courent, elles sont assez difficiles à réunir. Mais, pleine d'espoir, elle conclut que « chaque commun est un cas particulier ». Il n'existe pas de « recette ».

En 2009, pour ce travail, Elinor Ostrom va devenir la première femme à recevoir le prix Nobel d'économie. En pleine crise des subprimes, cette nomination est une double révolution. En quarante ans, les mâles dominants de l'économie n'avaient jamais trouvé une femme à récompenser. En plus, Elinor Ostrom n'est pas économiste. Elle est une spécialiste de sciences politiques. Cette année-là, la science économique doutait.

 

PRATIQUE COLLECTIVE

Avec la crise du système libéral, sur ces bases, les communs reviennent d'actualité à partir des années 2000. Certains vont y voir la grande « alternative » du XXIe siècle. D'autres rêvent que « la lutte pour la défense des biens communs se transforme en une lutte pour un nouveau modèle social ». Mais ce combat risque d'être long, car personne n'est d'accord sur son contour. Sa définition est floue. A une extrémité du spectre, la charte de l'« université du bien commun » de Rome en donne une définition très générale : « Le bien commun est constitué de l'ensemble des principes, des institutions, des moyens et des pratiques que la société se donne pour garantir à tous une vie humainement décente, assurer un "vivre-ensemble" pacifique, convenable et coopératif entre tous, conserver la sécurité de sa propre maison, et donc la soutenabilité de l'écosystème local et global ; le tout en tenant compte du droit à la vie des générations futures. » Pour d'autres, dont Elinor Ostrom, Pierre Dardot et Christian Laval, le bien commun serait lié à une pratique collective, le qualificatif définirait le bien. Les biens deviennent communs parce qu'ils sont gérés en commun.

L'idée est très séduisante. Elle se développe avec l'explosion des logiciels libres, un exemple qui prend une place importante, voire prépondérante, dans la littérature et les colloques sur le sujet. A l'heure des nouvelles technologies de l'information, la communauté des informaticiens a mis ses savoirs et son travail en commun pour proposer des logiciels gratuits et ouverts à tous. Les utilisateurs de Firefox, Linux et Spip ne savent peut-être pas qu'ils utilisent un bien commun. Wikipédia fonctionne sur la même logique. Son efficacité n'est plus à démontrer. Sa procédure d'amélioration en boucle fonctionne bien, loin du modèle perdant-perdant de Garrett Hardin.

Le concept se décline aussi en vert, et ce n'est pas du green washing ! Les écologistes ont su se saisir de ce qu'Elinor Ostrom appelle les communs «naturels» en opposition avec ceux dérivés des nouvelles technologies. Cette théorie est localement très adaptée aux initiatives en réaction au développement des semences de Monsanto, très efficace aussi contre la privatisation des savoir-faire locaux. C'est aussi un outil contre la privatisation de l'eau. En Irlande, par exemple, la troïka - Banque mondiale, Commission européenne et FMI - a conditionné certaines aides à la facturation de l'eau. Les Irlandais ont refusé, ils ne l'ont jamais payée. En Italie, les citoyens se battent aussi pour récupérer sa gestion. Certains souhaitent la remunicipalisation de l'eau quand d'autres aspirent à la création d'un commun qui échappe à la gestion du politique. C'est aussi une idée généreuse. Là où les libéraux proposent de la concurrence, d'autres optent pour la collaboration ou, pour reprendre le vocabulaire de Dardot et Laval, pour « tourner le droit d'usage contre la propriété ». Pour finir, les communs proposent aussi un concept poétique et pacificateur. La Lune, par exemple, est chose commune. Le droit de propriété de notre satellite a été défini en 1967. Un traité international établi sous l'égide de l'ONU précise que « l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, ne peut faire l'objet d'appropriation nationale par proclamation de souveraineté, ni par voie d'utilisation ou d'occupation, ni par aucun autre moyen ».

Comment résister à une idée si généreuse ? Les colloques se multiplient sur le sujet. La cause a ses héros, dont Naomi Klein. Certains livres sont des succès d'édition. Commonwealth, l'essai de Michael Hardt et Antonio Negri, a un certain retentissement outre-Atlantique. Commun, essai sur la révolution au XXIe siècle, de Pierre Dardot et Christian Laval, a été traduit en plusieurs langues et vient d'être récemment édité en poche.

 

ET L'ÉTAT, DANS TOUT ÇA ?

Mais les communs ont du mal à intéresser en France. Le concept se développe plutôt dans des pays à déploiement étatique tardif, comme l'Italie, l'Espagne et certaines nations d'Amérique du Sud. Il séduit aussi dans des pays où la critique de l'Etat est un sport national, comme les Etats-Unis. Dans son article « Le commun contre l'Etat ? » (lire Pour en savoir plus), Serge Audier est obligé de l'analyser à travers le débat italien. Pour reprendre ses termes : « Le public français ignore à peu près tout de cette nébuleuse qui connaît pourtant une véritable "mode" en Italie. » Les Français craignent que le développement de ce concept n'accélère la réduction des services publics, brusque l'atrophie de la main gauche de l'Etat. Il faut dire que le concept concurrence celui de bien public. Or, certains ne s'en cachent pas, les communs sont aussi un moyen de réduire le pouvoir de l'Etat, voire un outil contre l'Etat. Antonio Negri et Michael Hardt font partie de ce groupe. « L'Etat est devenu le complice et même l'agent actif de la privatisation du monde », tempêtent-ils. Leur antiétatisme vaut leur antilibéralisme. Pierre Dardot et Christian Laval sont un peu sur la même ligne. Même si le propos est un peu plus nuancé, il est clairement affiché : « Si le commun devient une question si importante, c'est qu'il révoque brutalement les croyances et les espérances progressistes dans l'Etat. » Ces deux auteurs savent que la pente est savonneuse. Joignent-ils leur voix à Ronald Reagan pour qui « l'Etat est le problème » ? Malgré les apparences, évidemment non, mais ils se sentent obligés de préciser pour leurs lecteurs qu'« il ne s'agit pas de faire écho à la condamnation néolibérale des interventions sociales, culturelles et éducatives de l'Etat ». Le propos est assez confus.

Les Français sont échaudés par ces discours. Pas totalement amnésiques, ils se souviennent du glissement rapide de la deuxième gauche. Pour reprendre la formule d'Alfred Loisy, « le PSU [Parti socialiste unifié] annonçait l'autogestion, et c'est le marché qui est venu ». Tout dérape après l'échec du mouvement social des montres Lip dans les années70 et s'amplifie avec les grandes privatisations de Lionel Jospin, quand il était Premier ministre, de 1997 à 2002, pour aujourd'hui s'épanouir dans le social-libéralisme à la façon d'Emmanuel Macron.

Les plus plus posés savent enfin que la mise en œuvre des communs s'apparente au droit d'association. La loi de 1901 y fait même référence. Son article 1 définit l'association comme « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d'une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices ». Il n'y aurait donc rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est que les communs sonnent mieux que cette institution très française de la IIIe République. Ainsi vont les modes.

 

Pour en savoir plus :

Commun, essai sur la révolution au XXIe siècle, de Pierre Dardot et Christian Laval, La Découverte Poche, 600 p., 13,50 €.

Etat social, propriété publique et biens communs, de Thomas Boccon-Gibod et Pierre Crétois, Le Bord de l'eau, 300 p., 22 €. A lire plus particulièrement l'article de Serge Audier.

Le Retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire, sous la direction de Benjamin Coriat, Les liens qui libèrent, 250 p., 21,50 €.

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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20 décembre 2015 7 20 /12 /décembre /2015 18:49

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

« Anarchy » : quand les joueurs prennent les rênes de la fiction

 

 

 

La France quitte la zone euro, des indépendantistes « libèrent » la Bretagne, des punks passent à l’action directe... Dans le monde fictif d’« Anarchy », la tension entre pouvoir central et mouvements de base s’est retrouvée entre scénaristes et joueurs.

 

« Mes chers concitoyens, mes chères concitoyennes, ce matin la France a quitté la zone euro... »

Voilà comment commençait « Anarchy », une fiction d’anticipation politique, qui proposait aux joueurs d’écrire collectivement sur le Web la vie dans une France sortant des rails.

Ça s’est fini il y a un an, mais si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce qu’une des journalistes du projet, Marion Guénard, a publié récemment un livre (éditions Les petits matins, 124 pages, 18 euros) qui raconte les coulisses et le déroulement du projet.

On y voit comment l’écriture collective confronte les auteurs traditionnels à de nouvelles forces et comment leurs décisions littéraires dessinent aussi des choix politiques.

 

Au début, un travail de spécialistes

Au début, « Anarchy » est un monde fictif, créé par des spécialistes. Des scénaristes écrivent les grandes lignes de l’histoire, des game designers pensent les règles du jeu et conçoivent le site.

 

Affiche de Mai 68 :

Affiche de Mai 68 : « La beauté est dans la rue » - Charles Perussaux/BNF
 

Le site, lui, reprend les codes du site d’info, avec des lives, des articles, des vidéo et des JT, créés par des journalistes qui suivent une chronologie établie à l’avance.

Les internautes peuvent participer à l’écriture de deux façons  : en participant à un concours quotidien pour écrire le destin de cinq personnages principaux pilotés par la rédaction, ou en créant des personnages et en les faisant vivre.

 

Indépendantiste breton et punks à chien

Le projet est lancé le 30 octobre. Très vite, des centaines de gens jouent le jeu. Ils postent des photos, des témoignages censés illustrer les événements de la fiction, s’approprient les personnages proposés et surtout peuplent la fiction de nouveaux personnages.

Les audiences ne décollent pas vraiment, mais les passionnés sont très actifs et ouvrent de plus en plus de pistes parallèles. Un joueur crée un indépendantiste breton qui libère la région de la tutelle de Paris, un autre anime un groupe de militants punks adeptes de l’action directe.

 

Le dilemme des auteurs professionnels

Les scénaristes avaient prévu une tension entre un gouvernement central qui met en place l’état d’urgence et des mouvements du type Occupy ou Tahrir qui veulent une politique horizontale et nouvelle.

Or ce qui est intéressant et que raconte très bien le livre de Marion Guénard, c’est que c’est exactement la même bataille qui se joue dans l’écriture.

Car les journalistes sont rapidement pris dans une contradiction. Ils doivent suivre un cadre préétabli, avec une chronologie précise – mais plus la fiction devient collective, plus l’inventivité des joueurs commence à faire craquer le cadre. Il est de plus en plus difficile de faire coïncider les péripéties prévues à l’avance avec les propositions qui arrivent sur le site. Le jeu périclite.

 

« Le grand virage »

Les journalistes décident alors de faire ce qu’ils appellent «  le grand virage  ».

Ils décident de lâcher la bride aux joueurs.

De faire, en somme, une vraie fiction horizontale et démocratique. La fiction s’envole. Un groupe de libertaires punks qui s’appelle les Oubliés commence à poser des bombes. Par une nuit noire, des inconnus libèrent les animaux du zoo de Vincennes. La vraie joie commence.

«  Jubilation. Tout est faux. Tout est vrai. C’est délicieux. »

Alors même si pour finir ce sont les scénaristes qui reprennent le dessus, en sortant in extremis une intervention de l’ONU et une votation citoyenne, il y a quand même eu ce beau moment, où les lignes bougent pour de vrai, où les auteurs deviennent des simples «  arbitres de la fiction  », où, pour reprendre une belle métaphore de Marion Guénard, les joueurs sont un chœur dans la tragédie grecque et les auteurs le coryphée, qui donne la parole.

« “Anarchy” est devenue l’écriture d’un futur possible à plusieurs, avec une forme d’utopie politique sous-jacente importante. Pensons collectivement notre destin et écrivons-le, faisons récit commun, recréons du récit.  »

Malgré le relatif échec d’« Anarchy », qui n’a pas fédéré plus de quelques centaines de joueurs, c’est une belle idée, qui colle au Web dans ce qu’il a de meilleur et doit résonner aujourd’hui que tout s’effondre et que tout est à construire.

Making of
Chaque vendredi, dans l'émission «  Poésie et ainsi de suite  », diffusée sur France Culture de 23 heures à minuit, je fais une chronique sur ce qu'Internet change à l'écriture. Vous pouvez la retrouver ensuite sur Rue89. Claire Richard
 
 
 
 
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