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7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 17:27

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Alternative

Face au FN, un portail des médias libres pour entrer en résistance

par

 

 

 

 

Ce 6 décembre 2015, le FN arrive donc en tête dans six des douze grandes régions métropolitaines et est en mesure d’en conquérir trois. Avec six millions de suffrages, le parti d’extrême droite gagne 1,3 million de voix comparé aux élections européennes de 2014. Il a franchi une marche supplémentaire vers le pouvoir. Et la France une étape de plus dans son lent basculement vers des années de plomb. La résistance est de mise pour que cécité, indignité et lâcheté ne deviennent pas les futures devises de la République.

Crédit de la carte : Agence Idé

Ce 6 décembre 2015, le Front national arrive donc en tête dans six des douze grandes régions métropolitaines et est en mesure d’en conquérir trois (PACA, Nord-Pas-de-Calais – Picardie et Alsace – Champagne-Ardennes - Lorraine). Avec six millions de suffrages, le parti d’extrême droite gagne 1,3 million de voix comparé aux élections européennes de 2014 et devance désormais les listes d’union de la droite. Il a franchi une marche supplémentaire vers le pouvoir. Et la France une étape de plus dans son lent basculement vers des années de plomb.

Les causes de la résistible ascension du FN sont, elles, bien identifiées. Oui, les attentats du 13 novembre ont certainement amplifié son résultat, cristallisant la peur et les amalgames, renforçant la tentation du repli, de la fermeture. Mais le 13 novembre n’explique pas tout. La région qui compte la plus forte concentration d’immigrés – l’Île-de-France – n’est pas celle qui vote le plus pour l’extrême droite. Et celle-ci réalise des scores relativement faibles dans les quartiers parisiens qui ont connu l’effroi, frappés à deux reprises cette année par le terrorisme djihadiste [1].

Les racines du mal sont plus profondes. Un chômage qui ne cesse d’augmenter depuis bientôt huit ans (!), avec 3,6 millions de personnes sans aucune activité, dont un demi million de jeunes. Un gouvernement qui n’a pas compris l’importance d’offrir d’autres perspectives que l’austérité, le lent délitement des services publics et la soumission aux injonctions de compétitivité. Des inégalités sociales qui persistent. Un accaparement toujours plus important de richesses par une fraction de la population. Une Europe paralysée, au fonctionnement toujours si peu démocratique vingt-deux ans après le traité de Maastricht. Des pays membres incapables de proposer un cadre commun autre que la mise en concurrence sociale, économique et fiscale de tous leurs citoyens. Des gouvernements français et européens incompétents pour adopter une politique extérieure de long terme, claire et cohérente, face à un contexte géopolitique de plus en plus instable – guerres civiles permanentes au Moyen-Orient, inlassables arrivées de migrants africains ou asiatiques fuyant la guerre, des régimes corrompus ou les conséquences du réchauffement climatique.

 

La société civile, elle aussi, porte sa part de responsabilité

Mais la progression du FN et son corollaire, l’abstention – près de 22,4 millions d’abstentionnistes, soit 50% des électeurs, auxquels il convient d’ajouter 900 000 votes blancs et nuls – ne se nourrit pas seulement des faillites gouvernementales et européennes. Celles et ceux qui prétendent incarner une alternative à l’austérité, aux inégalités croissantes, à la gestion du court terme comme seule stratégie politique, se révèlent eux aussi incapables de séduire. Les listes de gauche alternatives au PS (EELV, Parti de gauche, PCF, qu’ils se soient alliés ou dispersés) perdent 1,2 million d’électeurs comparés aux régionales de 2010. Seule la liste d’union entre écologistes et Front de gauche en Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées obtient un score honorable, avec 10,26% des votants. Ailleurs, unie ou pas, c’est la déception, voire la débâcle.

Là encore, le triste sort réservé aux alternatives de gauche par les tenants européens d’un austère néolibéralisme débridé, à l’image du bras de fer et des chantages qu’a subis Syriza en Grèce, n’explique pas tout. Empêtrés dans des batailles d’appareils et des luttes de pouvoir personnel, la gauche française ne cesse de démontrer son impuissance à incarner une espérance collective. Une gauche qui, à l’exception de six « dissidents », a voté sans sourciller la prolongation de l’état d’urgence et de son arsenal répressif. Il n’a pas fallu quinze jours après les attentats pour que cet état d’urgence ne s’abatte aussi sur des militants du mouvement social.

La société civile, elle aussi, porte sa part de responsabilité. Qu’en pleine conférence internationale sur le climat, le parti qui compte le plus d’élus ouvertement climato-sceptiques, les plus hostiles à l’écologie, remporte une bataille électorale n’est pas le dernier des paradoxes. Les centaines d’organisations environnementales, qui comptent parfois plusieurs dizaines de milliers d’adhérents, doivent s’interroger sur ce fiasco. Et sur la manière dont elles s’adressent aux citoyens.

 

Cécité, indignité, lâcheté

En juin 2015, l’ensemble des confédérations syndicales, à l’exception de Force ouvrière, adoptait un texte commun « vivre ensemble, travailler ensemble ». « La montée des populismes, des idées d’extrême droite, de la xénophobie, des sectarismes et des fondamentalismes est une réalité extrêmement inquiétante dans toute l’Europe et notamment en France. En effet, ces dérives n’apporteront aucune solution à la grave crise financière, économique, sociale et politique que nous traversons. Bien au contraire, l’histoire nous enseigne que l’exclusion, le rejet de l’autre, le repli de la France sur elle-même ou la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui ne peuvent conduire qu’à la division, à l’affrontement et à l’échec », écrivaient-ils. En tant que corps intermédiaires, en capacité de toucher des millions de salariés, leur responsabilité pour mettre efficacement en pratique ces intentions est aujourd’hui lourde.

Il reste les médias. On sait le rôle qu’ont joué plusieurs grands médias dans la diffusion d’actualités anxiogènes, d’amalgames, de préjugés, de xénophobies explicites ou implicites. Pour s’informer, sans se laisser emporter par le flux stérile de l’actualité, pour découvrir et partager des expériences collectives d’alternatives ou de résistances sans sombrer dans une déprimante apathie, pour entendre le point de vue d’acteurs engagés souvent ignorés, de nombreux autres médias existent, notamment dans les régions où désormais l’extrême droite domine.


 

- Découvrir le portail des médias libres

 

C’est pour cette raison que Basta ! lance aujourd’hui son « portail des médias libres ». Nous vous y proposons quotidiennement une sélection d’articles, issus d’une soixantaine de sources – sites d’information, revues, magazines, blogs – sur l’économie, les questions sociales, l’écologie, la politique et les alternatives. Ces médias sont indépendants des puissants intérêts économiques qui contrôlent la grande majorité des titres de presse traditionnels. Des plus modestes aux plus importants, chacun de ces médias incarne à sa manière l’esprit de résistance qui nous anime, et notre volonté de participer à la construction du monde de demain, au-delà de l’obscurantisme présent. Des médias de résistance pour que cécité, indignité et lâcheté ne deviennent pas les futures devises de la République.

 

Ivan du Roy

 

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 14:21

 

Source : http://www.lemonde.fr/tant-de-temps

 

 

Julien Phedyaeff : “Le recyclage est une vision à court terme permettant aux pays développés de se donner bonne conscience”

Le Monde.fr | | Par

 
 

[Série] A une époque de profondes mutations, le rapport au temps est chamboulé. Nous avons invité des personnalités et des anonymes de tous horizons à se confier sur ce vaste sujet. Cette semaine, Julien Phedyaeff, le créateur de L’Increvable, un prototype de lave-linge conçu pour durer toute une vie.

 

 

Pour Julien Phedyaeff, le consommateur a sa part de responsabilité dans la généralisation de l'obsolescence programmée.

Quel regard portez-vous sur nos modes de consommation actuels ?

Je suis assez critique face au monde du prêt-à-jeter dans lequel nous vivons et j’essaie dans la mesure du possible de contourner ce modèle, intenable à long terme. Nous vivons largement au-dessus de nos moyens et je doute qu’acheter toujours plus d’objets de mauvaise qualité, fabriqués dans de mauvaises conditions nous rende heureux.

Il ne faut pas oublier que nous sommes sur une planète aux ressources limitées. Il faudrait plus de deux planètes si tous les habitants de la Terre vivaient avec le niveau de consommation moyen d’un Français.

 

Comment vous, jeune designer, en êtes venu à vous intéresser à la thématique de l’obsolescence programmée ?

Un designer, en créant des objets périssables, peut être acteur de la surconsommation. C’est à la fin de mes études que je me suis intéressé à cette thématique, avec l’envie d’assouvir ma passion : le démontage des objets. Cette pratique offre un regard utile sur le monde, j’en ai fait le sujet de mon mémoire de fin d’études. Il s’agit d’une recherche large sur les pratiques de démontage. Ce travail m’a permis d’explorer et de comprendre des enjeux comme le « verrouillage » des objets. J’y fais entre autres l’étude d’une machine à coudre, d’un détendeur de plongée, d’une table Ikea… Des produits très différents qui génèrent nombre de questionnements.

“On nous apprend à nous séparer des objets le plus rapidement possible et sans remords.”

Démonter est à mon sens le premier pas permettant d’être acteur vis-à-vis des objets. Mais cette démarche entre en conflit avec les pratiques actuelles d’obsolescence programmée et de verrouillage systématique. Nous sommes éloignés des objets, nous ne les connaissons qu’en superficie et on nous apprend à nous en séparer le plus rapidement possible et sans remords. L’utilisateur est démuni quand il y a une panne et peut facilement être manipulé.

 

Aujourd’hui, ne prend-on tout de même pas mieux en compte le cycle de vie des objets, leur recyclage, leur réutilisation ?

On vante le recyclage comme un cercle vertueux mais c’est un modèle discutable, il y aura toujours de la perte et de la consommation : perte dans la qualité du matériau, consommation d’énergie pour le transport et la transformation de ces déchets…

Pour moi, la société actuelle du prêt-à-jeter ne se soucie que de l’aspect économique, elle ne prend pas en compte la valeur humaniste associée à un objet. Le recyclage, qui semble une solution à long terme, n’est en réalité qu’une vision à court terme permettant aux pays développés de se donner bonne conscience. Avant de promouvoir l’économie circulaire, il me paraît prioritaire de favoriser une économie de la réparation et de créer des objets que l’on ne jette pas à la moindre occasion.

 

Comment analysez-vous les débats sur l’obsolescence programmée ? Quelles en sont les dérives, d’après vous ?

L’obsolescence programmée concerne de nombreux détails. On imagine que l’industriel rend volontairement les objets défectueux. Il est difficile de le prouver mais les composants défaillants ou sous-dimensionnés répondent aussi à une demande du consommateur qui souhaite acheter son produit le moins cher possible… Sans compter la marge exceptionnelle appliquée par les industriels et distributeurs, qui ne laisse guère de budget.

 

Comment le design peut-il se réapproprier le temps des objets ?

Notre société est en pleine mutation, les besoins évoluent au gré des découvertes technologiques et des innovations techniques. Certains objets doivent se renouveler pour satisfaire les besoins d’évolution, mais pas tous. C’est ce que je cherche à prouver avec l’Increvable qui fait partie de ces objets que je qualifie de stables : ils ont peu évolué technologiquement et formellement dans un temps donné et répondent efficacement à un usage intemporel.

 

L’Increvable est donc un lave-linge conçu pour nous accompagner toute notre vie. Comment souhaitez-vous promouvoir votre démarche aujourd’hui ?

Nous nous sommes inspirés de l’existant, en démontant et en étudiant des machines : l’enjeu est de trouver les composants qui aujourd’hui définissent la durée de vie du produit et entraînent l’obsolescence programmée.

“On se sépare plus difficilement d’un objet que l’on comprend et dans lequel on peut s’investir.”

Un grand nombre de pièces sont périssables, certaines sont soumises à l’évolution de nos usages ou des normes énergétiques… D’autres font l’objet d’une usure cosmétique comme des plastiques qui jaunissent. Pourquoi voudrions-nous réparer un objet sale ? En changeant certaines pièces susceptibles de s’abîmer ou de vieillir, on est plus enclin à garder l’objet en question plus longtemps. Notre démarche repose sur la création d’un lien « affectif » : il faut y mettre du sien et si l’entretien est simplifié, voire accompagné, cela encouragera même les plus pessimistes.

 

Peut-on aujourd’hui créer des objets qui durent et qui ne sont pas trop onéreux ?

C’est notre ambition et c’est pour cela que la machine est vendue en kit : il est ainsi inutile d’avoir une usine d’assemblage, nous distribuons des pièces détachées. Les usagers peuvent faire le montage eux-mêmes sans contrainte de temps.

 

Mais certaines grandes marques de mobilier ont aussi recours à cette démarche, sans être durables pour autant…

Effectivement, sur ce point nous nous rapprochons de célèbres marques de mobilier bas de gamme. Cependant la comparaison s’arrête là car même s’il y a une volonté commune de baisser les coûts en externalisant l’étape de montage, l’intention n’est pas du tout la même !

L’Increvable pourra être démonté et remonté à l’envie autant de fois qu’il sera nécessaire, ce qui est loin d’être le cas du mobilier en kit. Au-delà de la dimension économique, nous voyons dans cette phase de montage de nombreuses vertus. A la fois d’un point de vue pédagogique mais aussi en termes d’affect et d’appropriation. On se sépare plus difficilement d’un objet que l’on comprend et dans lequel on peut s’investir.

 

www.lincrevable.com

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/tant-de-temps

 

 

 

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 14:04

 

*Note perso : On ne fait que remettre au goût du jour une ancienne invention mais cela donnera peut être quelques idées à certains. Pour les plus créatifs, la version fabrication maison d'un   "lave-linge à pédales" est assez aisée à réaliser (un exemple en 2ème partie de l'article) et pendant qu'on y est, d'autre vidéos avec d'autres idées pour produire et récupérer de l'energie à moindre coût.

 

 

Publié le 2 mai 2015 13:44

Drumi : le petit lave-linge écolo

Et disponible à moins de 120 €

 

 

Composé à 40 % de matériaux recyclés et permettant de réduire drastiquement la consommation d'eau et d'électricité, Drumi s'inscrit dans une réflexion environnementale qui rappelle l'Increvable mais avec une approche radicalement différente. Grâce à ce concept du Canadien Yirego, plus besoin d'arrivée d'eau, de prise électrique ou de tuyau d'évacuation pour faire fonctionner un lave-linge. Une simple pédale permet de traiter une petite charge de vêtement. 

Compo

Drumi fait penser au mariage improbable entre une poubelle à pédale et une essoreuse à salade. Mais l'utilisateur serait mal avisé de n'y déposer que de vieux documents inutiles ou une scarole. En effet, sous son couvercle transparent se cache en fait un lave-linge tout à fait fonctionnel. Il se compose du strict minimum : une cuve, un tambour et un bac à détergent. Mais il est dépourvu d'arrivée d'eau automatique, de moteur électrique et d'évacuation d'eau. 

Sans arrivée d'eau, il faut donc remplir Drumi manuellement : il peut contenir jusqu'à 5 litres d'eau chaude ou froide. Après ajout de détergent (sous forme de poudre ou de liquide) et d'adoucissant au besoin, l'utilisateur n'a plus qu'à presser la pédale pour faire tourner le tambour et ainsi laver la charge. Un cycle dure de 1 à 3 minutes pour le lavage et de 1 à 2 minutes pour le rinçage (il faut bien sûr changer l'eau entre les deux étapes). Une fois le rinçage terminé, il suffit de vidanger Drumi dans sa douche ou dans sa baignoire en pressant le bouton dédié.  

Évidemment, Drumi n'est pas pensé pour laver des quantités de linge trop importantes. Les familles nombreuses ne sont pas la cible, même si pouvoir laver les vêtements de bébé rapidement peut présenter un intérêt. Il peut par contre convenir pour laver de petites charges, celle d'une personne vivant seule par exemple, même si la capacité vraiment réduite oblige à utiliser Drumi de façon fréquente. Il vaut mieux également ne pas y laver de grandes pièces comme celles composant le blanc (ou linge de maison). Ce type de textile nécessite une température de l'eau élevée et constante ainsi qu'un cycle long pour être convenablement traité. En revanche, Drumi constitue une alternative intéressante pour les vêtements fragiles ou la lingerie, le lavage semblant moins intensif. Les amateurs de camping et de vêtements propres peuvent également y découvrir un intérêt certain puisqu'il est très compact et facilement transportable.

Disponible en cinq coloris différents (vert, bleu, orange, gris et rose), Drumi n'est pour le moment vendu qu'aux États-Unis et au Canada au prix de 129 $ canadien (un peu moins de 120 €). Mais Yirego pense distribuer son produit à l'international très rapidement.

 

Vélo → Electricité : Incroyables Expériences [84] Electricité avec un vélo / Vélo générateur  lien

 

Des jumeaux très créatifs (plein de vidéos à leur actif dont la construction d'une éolienne) lien

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 22:41

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

VIDEO. Des frigos dans la rue contre le gaspillage alimentaire à Berlin
L' Obs

 

Avec notre partenaire Spicee, le nouveau média 100% vidéo. A Berlin, les habitants laissent ce qu'ils ont en trop dans des frigos en plein air. Une idée simple contre le gaspillage. Regardez.

 

Avec Spicee.com, le nouveau média 100% vidéo

 

C’est une initiative écolo très originale. Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, une association berlinoise a disposé dans les rues de Berlin une vingtaine de réfrigérateurs avec de la nourriture en libre service.

Le principe est simple : tous les particuliers qui le souhaitent déposent dans ces frigos les aliments qu’ils ont cuisinés en trop ou des denrées périssables au moment de partir en vacances ou en week­-end.

L’idée a un but vraiment écologique. Rien à voir avec un frigo pour SDF : tout le monde peut se servir même si les plus démunis en profitent aussi.

Cela fait deux ans que l’association allemande Foodsaver a mis en place la plateforme foodsharing. Les réfrigérateurs sont installés dans la rue, dans des halls d’immeuble ou chez des petits commerçants de la capitale allemande et de certaines villes de province.

En plus de la nourriture déposée par des particuliers, des bénévoles collectent au près des commerçants ou des supermarchés des invendus. Les frigos sont remplis trois fois par jour avec tous types d’aliments.

Halte au gâchis

Seule condition qu’ils soient sains et consommables. "Le Foodsharing n’est pas un mouvement politique. Juste un rassemblement de gens qui ne supportent pas qu’on gaspille la nourriture", explique l’une des bénévoles.

Chaque année, 22 millions de tonnes d’aliments partent à la poubelle en Allemagne alors qu’ils pourraient être consommés. L’association propose donc une solution pour réduire ce gigantesque gâchis. Et ce n’est pas tout, en plus de ces frigos, des petites cabanes ont été installées à plusieurs endroits de la ville où l’on peut déposer les objets dont on ne se sert plus. Vêtements,  jouets, livres...

En Allemagne, pays très sensible au recyclage, le concept a séduit. Désormais l’initiative s’exporte. Des pays comme la Suisse ou l’Espagne s’y sont mis.

Le journaliste de Spicee Nicolas Boero, nous emmène en balade dans les rues de Berlin à la rencontre de ces frigos et de leurs utilisateurs...

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 17:44

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

ça bouge ! Transition écologique et sociale

Un village mondial des alternatives pour agir face au changement climatique

par

 

Les samedi 5 et dimanche 6 décembre 2015 se déroule le Village mondial des alternatives à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Ce sera à la fois une grande fête populaire, un lieu de débats et un espace de découverte des alternatives au changement climatique et à la crise écologique. L’équipe de Basta ! sera présente dans l’espace des médias libres. On espère vous y retrouver !

 

11 espaces, 275 alternatives, 20 pays représentés : le programme du Village mondial des alternatives est énorme, divers et varié ! Pour ne rien rater les 5 et 6 décembre 2015 à Montreuil, consultez le programme en ligne détaillé. Concrètement, ce village rassemblera des alternatives couvrant tous les aspects de la vie quotidienne. Elles seront présentées dans chaque rue ou place. Les visiteurs pourront par exemple découvrir la rue de la relocalisation, la place de l’agriculture paysanne et durable, celle de l’alternative au tout voiture ou celle du recyclage et de la réparation.

 

De rues en rues, on pourra ainsi voir quelles sont les réalisations et alternatives concrètes du monde entier permettant dès aujourd’hui de diminuer concrètement ses émissions de gaz à effet de serre : AMAP, jardins partagés, agriculture paysanne et durable, éco-construction, habitat partagé, relocalisation de l’économie, circuits courts, commerce équitable, éducation à l’environnement, économies d’énergie, énergies renouvelables, politiques alternatives d’urbanisme et d’aménagement du territoire, alternatives au tout voiture, déplacements doux, auto-partage, banques éthiques, monnaies locales, systèmes d’épargne solidaire, recycleries, collecte zéro déchets, plans virages énergie climat, partage du travail et des richesses, démarches de reconversion écologique et sociale de la production, initiatives de transition, etc.

 

Voici une première sélection des immanquables du Village Mondial des Alternatives :

 

Samedi 5 décembre

- Ouverture du village de 12h à 17h
- 12h30-13h30 : Street parade d’ouverture dans le village (batucada, théâtre de rue…) et prises de paroles sous le chapiteau Jaurès
- 13h30-17h30 : Formation à l’action non-violente par le processus ANV-COP21
- 16h30-18h30 : Table ronde d’Alternatiba « Les alternatives et résistances au changement climatique du local au global, construire un mouvement pour la justice climatique », salle des fêtes de la mairie de Montreuil, avec Jon Palais, Margot Neyton et Khaled Gaiji d’Alternatiba, Geneviève Azam d’Attac France et Jihan Gearon de Grassroots Global Justice Alliance
- 17h-23h : Concerts sous le chapiteau Jaurès : Loca Tangata (musique du monde), Zissis the Beast (slam rock punk), Waykikki Boys (cumbia electro surf), Tournée Générale (chanson française) et Salim Jah Peter (roots reggae)

 

Dimanche 6 décembre 2015

- Ouverture du village de 10h à 17h
- 10h-12h : Table ronde « financer la transition sociale et écologique » à la Parole Errante
- 12h : Sommet des 196 Chaises réquisitionnées par le Collectif des Faucheurs de Chaises sur la place Jean Jaurès
- 15h : Concert de HK et les Saltimbanks (acoustique), chapiteau place Jaurès
- 16h-17h30 : Clôture du village avec des représentants de tous les continents et des performances artistiques, dont concert de Cumbia Feminista (percu latino)

Il est encore possible de rejoindre les 600 bénévoles participant à l’organisation en cliquant ici.

Plus d’informations sur le site du Village mondial des alternatives

 

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 17:01

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

Dans un « quartier sensible » de Valence, le jardin partagé cultive bien plus que la terre

2 décembre 2015 / Emmanuel Daniel et Matthieu Clavel (Reporterre)
 


 

Dans le quartier « sensible » de Fontbarlettes, à Valence, quatre jardins partagés servent de potager et d’espaces de liberté. Entre les barres d’immeubles et les façades tristes, entraide et convivialité font pousser l’espoir.

 

- Valence (Drôme), reportage

 

« Fontbarlettes ! C’est un quartier où il ne fait bon ne pas vivre. » « Le fils d’une amie est mort à cause d’une balle perdue. » « Ils auraient besoin de plus de police. » Ce samedi, sur le marché de Valence, les badauds sont peu nombreux à me parler de manière positive du quartier de Fontbarlettes, une ZUS (Zone urbaine sensible), dans l’est de la ville. Mes premières impressions confirment les leurs. Certains immeubles ont été rénovés ces dernières années mais d’autres affichent des façades tristes et fatiguées. Les parkings et certains murs gardent les stigmates des voitures brûlées pendant les nuits de colère ou d’ennui. Des jeunes sillonnent les rues en roue arrière, sans casque, sur leurs scooters, tandis que d’autres me proposent des drogues diverses.

 

 

Un peu plus loin, entre des barres d’immeubles, la maison de retraite et l’école, on voit se dessiner un village de cabanes, protégé par des haies et des portails. À l’intérieur, une quinzaine de personnes s’activent. Taille de haie, désherbage, paillage, broyage, réparations diverses... Ils participent à un des deux chantiers collectifs obligatoires de l’Oasis de Rigaud, le plus grand des quatre jardins partagés du quartier. Thomas et Maxime, deux salariés de l’association Le Mat Drôme coordonnent, mais chaque participant sait à peu près ce qu’il a à faire. En un peu plus de deux heures, les parties communes du jardin sont nettoyées et les arbres taillés.

 

« Un moment de convivialité »

Dans l’Oasis, 47 parcelles de 50 à 100 mètres carrés, occupent l’espace. Sur chacune d’elle ou presque, les jardiniers ont construit une tonnelle, une terrasse, et bien sûr organisé un potager. Un peu plus loin, l’association dispose également d’une trentaine d’autres parcelles, réparties en trois jardins. En tout, 1,5 hectare divisé en soixante-dix parcelles cultivées par autant de familles, a gagné du terrain sur le béton.

Les parcelles servent de potagers mais aussi d’espaces de liberté en bas des tours. « Ça permet de retrouver le lien à la terre, avoir ses propres légumes, son coin de verdure et, le plus important, le barbecue ! L’Oasis porte vraiment bien son nom, estime Kamel, qui se repose sur le manche de sa fourche. Si on ne regarde pas en hauteur, on a l’impression qu’on n’est plus dans le quartier », poursuit-il.

 

 

En cette matinée de chantier participatif, l’Oasis s’emplit de vie et de sons. Celui des binettes qui grattent les allées, des sécateurs qui courent le long des feuilles, des conversations en arabe, de la tronçonneuse de Thomas, des éclats de rires de Kamel et de Denise. « C’est un moment de convivialité, s’enthousiasme cette retraitée, qui prend une pause au soleil. Ça me permet de voir des gens et de sortir de mon appartement. »

 

Ces activités communes tissent des relations entre les jardiniers et les poussent à s’entraider. Aziz, la trentaine, me montre les quelques pieds de tomates qui subsistent en ce début novembre. Il me parle en déracinant les « mauvaises herbes » devant sa parcelle. Entre deux coups de binette, il explique que dès qu’il aura fini, il passera à celle d’à côté. Quand je lui demande si ça le dérange de nettoyer devant chez son voisin, il me regarde d’un air surpris : « Ben non, il ferait pareil pour moi. Bosser en équipe, c’est mieux que tout seul. »

 

« Le cœur de la vie des gens »

Chacun a ses raisons pour venir au jardin. Deux motivations reviennent néanmoins régulièrement dans la bouche des habitants. La qualité des produits et le gain économique. « Quand on est une famille de six personnes, économiquement, ça fait la différence. En plus, on sait ce qu’on a dans nos assiettes. Ça vient pas du supermarché », lance Sophie, au jardin depuis quelques mois, alors qu’elle ramasse un tas de feuille avec ses deux enfants enthousiastes. Kamel met lui aussi en avant l’aspect économique. « J’achète environ 60 % en moins de légumes », explique ce nouveau passionné de jardin. Il a même été salarié de l’association trois heures par semaine pendant une période de chômage.

Pour Thomas, ces petits changements alimentaires sont d’autant plus importants que les habitants du quartier sont plutôt habitués à « chercher le premier prix » quand ils font leurs courses. Pour lui, ces jardins participent à la souveraineté alimentaire du quartier. « Relocaliser la production est un enjeu plein de sens pour demain. En cas de choc, pétrolier par exemple, on devra peut-être produire nous même notre nourriture », prévient-il.

 

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Thomas, le maraîcher.

 

Mais dans un quartier de 8.000 habitants dont le revenu moyen par foyer est de 744 euros, le problème ne se pose pas en ces termes. On pense moins à préparer l’avenir qu’à faire face au présent. « Ils n’ont pas une approche idéologique mais pragmatique. Leur motivation de départ est d’avoir des légumes frais. Mais en jardinant, ils entrent dans un monde et une logique qu’ils n’avaient pas entrevus jusque-là : le respect de l’environnement », dit le maraîcher aux longs cheveux glissés dans son bonnet de rasta. « Le jardin est devenu le cœur du quartier, le cœur de la vie des gens », poursuit-il. Et pas seulement celle des jardiniers. « Avant l’extension de l’Oasis, on a fait le tour des immeubles. Il y a des personnes qui n’avaient pas envie de jardiner mais se réjouissaient de cette qualité de vie supplémentaire. »

 

Prendre aux jeunes pour donner aux vieux

Aziz, la trentaine, était adolescent au moment de la création du jardin. Il se rappelle qu’à l’époque, il n’avait pas vu d’un bon œil la transformation en potagers de la vaste esplanade, terrain de jeu idéal pour leurs déambulations en scooters. « On avait l’impression qu’il prenaient aux jeunes pour donner aux vieux. » Mais aujourd’hui, les jeunes du quartier semblent l’avoir accepté. « Les gamins savent qu’ils vont bouffer les légumes qui sortent du jardin. Le jardin est respecté alors que le mobilier urbain ne tient pas deux mois », fait remarquer Thomas, en montrant un banc calciné le long des haies. Il anime des classes pédagogiques avec les élèves des écoles alentour et, depuis cinq ans, il travaille une parcelle chaque mercredi avec un groupe d’élèves qui se partagent la récolte en fin de journée. Après le jardin, ces jeunes de 6 à 12 ans se réunissent en assemblée pour régler les conflits de l’après-midi.

 

 

Celui qu’on surnomme Tonton Kader, généreux de son temps et de ses mains quand il s’agit d’aider l’association, se réjouit de les voir prendre goût au travail de la terre. « C’est important qu’ils soient ici plutôt que dans la rue. Car, quand on s’ennuie, on fait des bêtises. » Thomas liste les effets positifs de ces ateliers pédagogiques : « Les plus turbulents à l’école sont les meilleurs éléments au jardin. Les autres les regardent différemment et ça leur donne une image positive d’eux-mêmes. Venir jardiner pendant cinq ans tous les mercredis, ça les marquera à vie. »

L’association le Mat Drôme est implantée dans le quartier depuis 1988 quand quelques personnes issues de la coopérative Ardelaine ont décidé de s’installer à Fontbarlettes pour lancer une activité tricotage. Petit à petit, ils ont constitué un réseau et des relations de confiance. « On a commencé à intervenir avec les habitants sur les espaces de vie pour les rendre différents », raconte Meriem, présidente de l’association, en citant différents exemples de rénovation avec les habitants : l’aménagement de cours, d’aires de jeux, de cages d’escaliers et d’espaces en pied d’immeubles. « Une fois que l’habitat était plus serein, on a pensé jardinage. »

 

Lancer et entretenir une dynamique collective

En 1998, le « jardin des enfants qui rêvent », composé de quelques bacs de ciment squattés sur un parking, a vu le jour. Au gré des subventions (73 % du budget vient des institutions et 8 % des fondations comme AG2R ou Vinci) et des Plans de rénovation urbaine (PRU), de nouveaux jardins se sont créés, dont l’Oasis de Rigaud, qui comptait 20 parcelles à sa création en 2003 et en est à 47 depuis son agrandissement en 2011.

 

 

Les jardiniers les plus volontaires deviennent membres du comité de gestion et participent à ce titre à l’embauche des quatre salariés de l’association et à l’attribution de nouvelles parcelles. « Jusqu’à 10 parcelles par jardin, les gens se connaissent, s’échangent des outils, des légumes, des conseils, des graines, des coups de mains. » Mais, plus le nombre de parcelles augmente, plus la participation et le sens des responsabilités décroissent.

À l’Oasis de Rigaud, la présence d’animateurs et l’organisation de chantiers collectifs obligatoires paraissent nécessaire à Thomas, afin de lancer et d’entretenir une dynamique collective, ce qui ne l’empêche pas de vouloir insuffler une culture de l’autogestion. Les jardiniers ont coécrit à 47 le règlement du jardin...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 21:58

 

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Agroécologie

Quand Pierre Rabhi explique comment sauver le monde

 
La première mission de l'agriculture n'est pas de produire mais de nourrir, ce qui est très différent. Célèbre pour son engagement en faveur d'une éthique de consommation respectueuse de l'homme et de la planète, l'agronome prédit le chaos rapide si persiste cette forme de croissance. Un cri d'alarme d'une lucidité glaçante.
 
Pierre Rabhi chez lui en Ardèche, en septembre 2013. ZEPPELIN/SIPA
 

La Terre. Il est des mots qui se suffisent à eux-mêmes pour décrire le réel. Tiens ! Le sol cultivable et la planète, à une majuscule d'écart, portent le même nom. Nous devrions être plus attentifs à ce genre de symboles. Or la terre, elle, se meurt. Malgré la suspicion que suscite l'évidence, qu'elle soit rétro, rance ou réac, notre monde est parvenu à une étape charnière où, faute de se soumettre, les puissances qui régissent nos destins devront disparaître. Ni Dieu, ni César, ni tribun, figure emblématique d'une conscience humaine gravée dans les valeurs de la biodiversité, Pierre Rabhi résume au travers d'un message simple et clair, comme cela n'a jamais été dit jusqu'à présent, une situation qui ne souffre, hélas, aucune controverse : si nous ne préservons pas ce qu'il reste de la mince couche de terre arable d'une quarantaine de centimètres à laquelle nous devons la vie, le genre humain disparaîtra. Une couche de terre non seulement nourricière, mais qui, depuis les temps préhistoriques, conditionne l'évolution sociale, politique et culturelle de l'humanité. «C'est à cette Terre Mère que nous devons les oiseaux du ciel, la beauté des fleurs, la majesté des arbres, les aurores, les crépuscules que nous pouvons admirer et tout ce qui nourrit notre univers intérieur en ces temps de sécheresse des esprits et des âmes», annonce Pierre Rabhi en avant-propos de l'Agroécologie, une éthique de vie, qu'il publie sous forme d'un entretien avec cet autre éminent agronome qu'est Jacques Caplat. Et de préciser : «Avec l'ère de la technoscience, de l'industrie lourde, de la productivité et de la machandisation sans limites de tout ce qui peut avoir une valeur, on ne voit plus dans la terre, les végétaux, les animaux, qu'une source de profit financier. Avec les semences standardisées, dégénérescentes, non reproductibles, les organismes génétiquement modifiés, brevetés, les engrais chimiques, les pesticides de synthèse, la monoculture, l'irrigation à outrance, le machinisme intensif, un processus meurtrier est déjà bien engagé.»

« L’agriculture moderne a porté gravement atteinte à l'intégrité physique, biologique, énergétique de la terre nourricière. »Mais Pierre Rabhi appuie là où ça fait mal, en ciblant le véritable coupable de cette calamité, la pugnacité du système néolibéral à se dépasser sans cesse : «L'agriculture n'a pas échappé à l'idéologie du productivisme qui caractérise l'obsession de la croissance et qui n'est rien d'autre que l'avidité humaine érigée en principe d'existence sur la planète entière. Suivant les processus et les mécanismes inspirés par la loi du marché et du profit illimité, l'agriculture moderne a porté gravement atteinte à l'intégrité physique, biologique, énergétique de la terre nourricière.»

Enumérant les fléaux consécutifs à cette financiarisation de la ressource, le philosophe pointe les effets dévastateurs de cette logique : «Le bilan économique, écologique et social, loin d'être positif, est dramatique : destruction de l'humus, des sols et de la vie, pollution des eaux, perte de la biodiversité domestique animale et végétale, disparition des vrais paysans, de leurs savoir-faire et de leur culture, dévitalisation de l'espace rural, avancée de la désertification, manipulation et brevetage des semences... Par ailleurs ce mode de production agricole se révèle être le plus onéreux, vulnérable et dépendant de toute l'histoire de l'agriculture. Avec les pratiques inspirées de l'industrie, plus de 15 000 l d'eau potable sont nécessaires pour produire 1 kg de viande. Il faut près 2 t de pétrole pour fabriquer 1 t d'engrais et jusqu'à 10 calories d'énergie pour obtenir une seule calorie alimentaire. Voilà où mène cette opération obstinée qui consiste à transférer le maximum d'énergie humaine vers l'industrie en produisant avec le minimum d'agriculteurs. La terre est vivante et ne peut donc subir toutes les exactions violentes sans de graves conséquences pour les générations à venir.»

Optimisation des ressources

A ce rythme de ravages, ce n'est ni une météorite qui sonnera le glas de la civilisation ni un gigantesque chaos climatique par elle provoqué, mais le déclin des ressources nourricières par la surproduction surconsommée. Les instances mondiales peuvent toujours s'affoler en convoquant des sommets de la bonne conscience où chacun s'engage à verser son obole, le processus enclenché est à la limite de l'irréversible si une main décidée n'appuie pas sans délai sur l'interrupteur. Sur cet enjeu Pierre Rabhi est formel : «L'impasse actuelle, qui dépasse largement la question agricole, est confirmée par tous les indicateurs possibles et peut susciter un sentiment d'impuissance. La perspective de notre extinction entre de plus en plus clairement dans la liste des probabilités. Le genre humain pourrait détruire la planète, mais le plus probable est que la nature nous survivra car elle n'a pas besoin de nous.» Une fois cette prédiction acquise, l'agronome humaniste lance un formidable défi en proposant un remède à ce sinistre diagnostic : l'agroécologie. Ce concept associe l'agronomie à l'écologie, c'est-à-dire le travail de la terre dans le respect de l'environnement. Plus qu'un programme et une méthode, plus qu'un processus et une vision, l'agroécologie est une éthique de vie. Sans entrer dans les arcanes de cette éthique, et en résumant à l'extrême, elle prétend nourrir l'humanité en évitant l'industrialisation de la terre par une optimisation des ressources à partir des atouts d'une agronomie durable aujourd'hui oubliés. Initié, engagé, impliqué dans cette expérience, maître en dialectique, concepteur de pratiques, Rabhi décrypte les grandes lignes de l'agroécologie dans son entretien avec Jacques Caplat.

Un petit ouvrage magistral et fondateur qu'il faudrait distribuer dans les facs et les écoles.En voici quelques éléments : «S'appuyant sur un ensemble de techniques inspirées des processus naturels comme le compostage, le non-retournement du sol, l'utilisation de purins végétaux, les associations de végétaux, l'usage des semences libres, reproductibles et transmissibles de génération en génération [aujourd'hui encadrées par une réglementation totalitaire et antilibérale], etc., elle permet aux populations de reconquérir autonomie, sécurité et salubrité tout en régénérant et en préservant leurs patrimoines nourriciers pour les transmettre vivants, et même améliorés, aux générations suivantes.» Et l'humble paysan ardéchois de poursuivre en légitimant le phénomène : «Même les grandes institutions internationales, après l'avoir négligée, handicapée ou récupérée, en reconnaissent aujourd'hui la puissance et la pertinence.» Preuve en est que, en septembre 2014, le Parlement français a adopté le programme d'agroécologie intégré par Stéphane Le Foll dans sa loi d'avenir de l'agriculture. Voilà, succinctement explicité, ce que raconte ce petit ouvrage magistral et fondateur qu'il faudrait distribuer dans les facs et les écoles. Pierre Rabhi porte en lui quelque chose de messianique. Il en a même un peu la gueule.

>> L'Agroécologie, une éthique de vie, de Pierre Rabhi, 80 p., 8 €.

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 18:06

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Les recettes pour devenir autonome

26 novembre 2015 / Jean-Pierre Tuquoi (Reporterre)
 

 

 

La jeune maison d’éditions Ypy Pyp propose une quinzaine de fiches pour mettre l’autonomie à la portée de chacun : faire du feu, construire sa maison, réussir un compost, reconnaître les plantes sauvages, etc.

 

Qui n’a pas rêvé d’être autonome et de vivre de façon agréable en tirant profit des ressources de la terre mais sans la saccager ni imposer lourdement notre présence ? C’est ce rêve enfoui au cœur de chacun que proposent de concrétiser les toutes jeunes éditions Ypy Pyp avec, en quelque sorte, des fiches cuisine sur l’autonomie appliquées à vie quotidienne.

En suivant pas à pas leurs recommandations, construire une maison minuscule (tiny house), un four solaire ou des toilettes sèches est à la portée des moins bricoleurs, produire son électricité s’apparente à un jeu d’enfant, réussir un compost, composer un jardin luxuriant, faire du pain ou des fromages végans, se nourrir sans gluten tous ces exploits de la vie quotidienne paraissent à portée de main.

La collection des fiches – aujourd’hui une quinzaine mais d’autres viendront sans doute s’y ajouter – est éclectique en diable. Les titres concernent aussi bien les champignons (Je cultive mes champignons à la maison) que les cosmétiques bio, l’art de faire du feu en pleine nature ou de bâtir un igloo en terre (une kerterre). Des fiches permettent de savoir reconnaître les plantes sauvages dans la nature tandis que d’autres promettent de « soulager (les) maux par simple pression des doigts », de créer « un jardin luxuriant en recyclant (les) eaux usées » ou de maîtriser « l’art du souffle ».

 

Alimenter une illusion et nourrir un rêve

Chaque fiche (format 30 cm x 40 cm) pliée en trois marie texte et illustrations. Celles-ci sont des aquarelles magnifiques avec un trait précis et des couleurs douces. Les textes, eux, sont denses et précis. Rédigés par des spécialistes qui le plus souvent réussissent à résumer avec le minimum de mots des années d’expérience et de pratique, disent l’essentiel. En cas de doute ou lorsque les explications paraissent insuffisantes, le lecteur peut compléter le continu de la fiche cuisine en allant sur l’Internet. La plupart des auteurs ont développé leur spécialité sur un site, le leur ou celui d’une association. La fiche, alors, se transforme en porte d’entrée…

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Devenir autonome, fiches pratiques, éditions Ypy Pyp, format 30 cm x 40 cm, 3,90 euros l’unité

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 14:20

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

COP21
Climat : comment se manifester sans manifester
Par et (mis à jour à )
 

 

Climat : comment se manifester sans manifester Illustration Chip Thomas. 350.org

 

Le gouvernement a interdit les grandes marches prévues à l'occasion du sommet de l'ONU du Bourget. Voici quelques pistes pour que la société civile décrète à sa façon l'état d'urgence climatique.

 

 

Se faire entendre, malgré tout. Alors que le gouvernement a décidé ce samedi de prolonger l'interdiction de manifester en Ile-de France jusqu’au 30 novembre , le jour d’ouverture de la COP 21 (après avoir interdit les marches pour le climat prévues sur la voie publique à Paris et dans d’autres villes de France les 29 novembre et 12 décembre), comment faire pour manifester son attachement à la lutte contre le changement climatique ? Comment les citoyens pourront-ils faire pression sur les décideurs du monde entier et les 138 chefs d’Etat et de gouvernement qui se réuniront au Bourget du 30 novembre au 11 décembre pour la COP 21, le sommet de l’ONU sur le climat censé aboutir à un accord global et contraignant pour combattre le dérèglement climatique et ses impacts, y compris militaires ou sanitaires ? Comment faire entendre la voix de mouvements, d’acteurs engagés qui ne seront pas parmi les 14 000 représentants officiels de la «société civile» (ONG, entreprises, think tank, etc.) à l’intérieur de la COP 21 ? Voici quelques pistes – non exhaustives, bien évidemment – lancées par différentes organisations de la société civile, et recensées par Libération.

1. Marcher virtuellement

Dès mercredi 25 novembre, le site march4me.org sera ouvert à ceux qui ne pourront pas marcher en France. L’idée est de permettre à chacun d’être représenté symboliquement par quelqu’un qui peut marcher ailleurs. En effet, «57 marches sont prévues dans le monde entier», de Berlin à Sydney en passant par Kampala ou Ottawa, souligne la Coalition Climat 21, une alliance de plus de 130 organisations de la société civile à l’origine de multiples manifestations citoyennes prévues en marge de la COP 21.

Après les tragiques attentats à Paris, Beyrouth ou Bamako, «il est plus que jamais nécessaire de continuer à se mobiliser pour un monde de paix, insiste Juliette Rousseau, coordinatrice de la Coalition Climat 21, dont les membres se sont réunis jeudi soir pour décider de la suite à donner à la mobilisation. Or la crise climatique menace d’aggraver la situation. Les attaques terroristes attaquent un collectif, un "nous". Continuer à se mobiliser est une façon de créer une résilience collective. Sachant que la COP 21 n’est pas une fin en soi, les mobilisations en marge de celle-ci ne sont qu’une étape de plus dans la construction d’un mouvement de long terme.» 

«A côté de l’état d’urgence, il y a l’état d’urgence climatique, insiste Eros Sana, de l’ONG 350.org. Le dérèglement climatique fait aussi des victimes, à Tuvalu, en Zambie ou en France. Si les peuples ne poussent pas les dirigeants à changer le monde, celui-ci ne changera pas. Nous voulons un monde plus juste et plus équitable, nous avons les solutions.» Internet permet aussi de signer «Osons», l’appel aux chefs d’Etat lancé en octobre par Nicolas Hulot sur le site de sa Fondation et qui a déjà recueilli près de 620 000 signatures.

 

Un autocollant des Climate Games. (Photo climategames)

2. Se lancer dans les «Climate Games»

Les collectifs, mouvements, associations, organisations impliquées discutent collectivement des suites à donner aux actions de masse prévues pour le 12 décembre et interdites par le gouvernement (encerclement symbolique des 18 hectares du centre de négociations du Bourget, chaînes humaines autour de la place de la République à Paris…). «Nous réfléchissons à des modalités ingénieuses de «manifester sans manifester» ce jour-là. D’ici la semaine prochaine, nous lancerons un appel en ce sens de manière très concrète», indique Malika Peyraut, des Amis de la Terre. Parmi les initiatives créatives de désobéissance civile ? Les red lines, les lignes rouges, ou les climates games. Ces derniers se voulaient, avant les attentats, la plus grande action de désobéissance menée pour le climat. Ils ont été notamment co-pensés par John Jordan, l'un des créateurs du laboratoire de l’imagination insurrectionnelle.

L’idée n’est pas abandonnée, loin de là. «Seuls les mouvements de justice climatique et leur désobéissance civile seront capables de faire en sorte que 80% des combustibles fossiles restent dans le solécrit ainsi l’équipe des climates gamesNous sommes plus dévoué-e-s que jamais aux formes d’action qui cherchent à s’adresser aux causes premières du changement climatique de manière non-violente et déterminée. A Paris, notre terrain de jeu a été totalement transformé, mais partout ailleurs dans le monde, nous encourageons les gens à poursuivre leurs actions et leurs aventures. Nous appelons toutes les équipes à Paris à prendre en compte les conditions exceptionnelles dans lesquelles se dérouleront les Climates Games et nous vous demandons de ne pas avoir peur ni d'effrayer qui que ce soit. La nature décentralisée et créative des Climates Games pourrait devenir l’alternative non violente à cet état d’urgence. Comme des champignons qui sortent à l’aube, des fourmis qui franchissent les frontières la nuit, nous résisterons à la peur et au choc émotionnel, nous nous relèverons, nous nous adapterons et nous résisterons. Nous ne nous battons pas pour la Nature, nous sommes la Nature qui se défend.»

3. Afficher un signe de ralliement

A quoi ressemblera ce signe ? S’agira-t-il de porter quelque chose sur soi, d’afficher quelque chose à ses fenêtres, sur les réseaux sociaux ou sur son vélo ? Le 29 novembre seulement ou pendant toute le COP 21? Rien n’est tranché pour l’heure, mais la Coalition Climat 21 «y travaille».

4. Recouvrir les rues de chaussures

L’organisation Avaaz vient d’imaginer «une action symbolique inoubliable» place de la République, à Paris, la veille du sommet, le 29 novembre. Il s’agirait, «aussi loin que porte le regard», de «recouvrir la place et les rues avoisinantes de chaussures, qui symboliseront chacun de nos pas. Des milliers et des milliers de "chaussures en marche". Une paire pour chacun d’entre nous». Concrètement, l’organisation propose à chacun de prendre une paire de chaussures, d’écrire son nom dessus, de la décorer ou d’y insérer un «message d’espoir pour notre avenir», puis de l’envoyer au siège d’Avaaz France, à Montreuil. Autre option, déposer sa paire de chaussures en personne auprès des volontaires en tee-shirt rose «à la sortie 4 du métro République, à l’entrée de la rue du Faubourg-du-Temple tous les jours de 8 heures à 19 heures, à partir de samedi matin et jusqu’au 28 novembre». Laurence Tubiana, l’ambassadrice française chargée des négociations sur le climat, a promis jeudi dans un tweet qu’elle apportera ses baskets place de la République et leur demandera de marcher pour elle :

 

 

On November 29th, we are marching for Paris and everything we love. Join us and let's make history! https://secure.avaaz.org/en/save_the_date_nov29_loc/ 

.@Avaaz I will bring my sneakers to the place de la Republique and ask them to walk for me and for climate

 

 

5. Imaginer des installations éphémères

Tout au long du parcours initialement prévu à Paris, de la place de la République à celle de la Nation, «le matériel créé par les artistes et militants pour la marche sera utilisé pour faire vivre celle-ci», explique Marie Yared, d’Avaaz. Installations artistiques, citoyens, nature ou solutions représentés visuellement, performances sonores…, l’idée est d'«habiller, de décorer, d’occuper le parcours de la marche», sur les trottoirs ou dans les arbres, sur tout l’espace public, mais «sans gêner la circulation». «Nous n’en avons pas encore discuté avec la préfecture, mais nous ne voyons pas pourquoi elle nous interdirait cela», précise Alix Mazounie, du Réseau Action Climat (RAC)-France.

 

(Illustration Nina Montenegro. 350.org)

6. Participer au sommet des chaises réquisitionnées

L’interdiction des marches illustre, pour Attac, le «sentiment de dépossession et la confusion entre sécurité et ordre sécuritaire». Pour l’association altermondialiste, «les mobilisations pour le climat sont aussi notre réponse aux terroristes : vous rêvez de tuer et de mourir, nous voulons la justice sociale et préserver la vie sur cette Terre que nous avons en partage.» Attac appelle donc «à renforcer toutes les initiatives décentralisées prévues pour les 28 et 29 novembre».

Mais aussi à «participer au Sommet citoyen pour le climat les 5 et 6 décembre à Montreuil, à s’inscrire dans les activités de la Zone action climat (ZAC) au Cent-Quatre, à Paris». Ces deux manifestations, essentiellement prévues dans des lieux clos, sont maintenues. A Montreuil, par exemple, il est toujours prévu que le Village mondial des alternatives organisé par le mouvement Alternatiba – qui a lancé le 17 novembre un appel au maintien des mobilisations citoyennes pour le climat, signé par 17 000 personnes – accueille un «sommet des 196 chaises réquisitionnées» dans des banques jugées complices de l’évasion fiscale, pour mettre l’accent sur la question du financement du Fonds Vert et de la transition sociale et écologique.

7. Rendre les transports gratuits

Maxime Combes, économiste et membre d’Attac a aussi suggéré jeudi sur son blog d'«occuper un même jour, aux quatre coins du pays (et plus ?) une série de centres commerciaux (ce n’est qu’une idée - peut-être pas la meilleure), d’entreprises privées ou de banques pour dénoncer (et bloquer) leurs agissements inacceptables en matière de réchauffement climatique». «Chiche, fonçons dans les centres commerciaux (ou les marchés de Noël qui sont autorisés)… !», écrit-il. Et de proposer aussi des actions ciblées dans les transports collectifs : «Pour rendre les transports gratuits en libérant l’accès à ces services essentiels de la transition énergétique, ou bien organiser, sur une même journée, une manifestation festive et informative décentralisée dans tous les transports ferrés d’Ile-de-France (et d’ailleurs), pour échanger avec la population.» Ceci dit, précisait-il vendredi matin, «ce ne sont que des idées, rien n’est validé».

8. Faire une plantation citoyenne

Envie «de semer ensemble les graines du changement pour une nouvelle citoyenneté planétaire» ? De se réunir «dans la solidarité pour l’avenir de l’humanité et la Terre-Mère» ? La Villette organise le 5 décembre une plantation citoyenne avec la militante écologiste indienne Vandana Shiva, figure de l’altermondialisme. Dans la foulée, une rencontre, des débats auront lieu avec le Canadien Paul Watson, écoguerrier des océans et créateur de Sea Sheperd, et le britannique Rob Hopkins, professeur de permaculture et confondateur du mouvement des villes en transition.

 

Carte qui montre la distorsion d’une mappemonde en fonction des émissions de gaz à effet de serre (pour plus d’information, Carbonmap.org)

 

9. Mettre le cap sur la COP en tracto-vélo

Un convoi de centaines de personnes à vélo ou en tracteur partira samedi de Notre-Dame des Landes pour arriver une semaine plus tard sur le plateau de Saclay. L’assemblée d’organisations entend «dénoncer l’hypocrisie criante entre la volonté du gouvernement de lutter contre le réchauffement climatique, et la destruction de terres agricoles et de zones humides, de dizaines d’habitats pour y construire… un nouvel aéroport.» Et les animateurs de la ZAD de NDLL d’assurer : «Malgré l’escalade sécuritaire et la déferlante annoncée de lois liberticides, notre volonté est de continuer à manifester, à lutter et à porter haut et fort la voix de territoires en luttes impactés par des projets inutiles et imposés.» Deux étapes par jour sont prévues pendant la semaine de convoi.

10. Prendre le Climate Express en sens inverse

Près de 10 000 Belges devaient converger, à vélo, bus, train, à Paris le 29 novembre à l’occasion d’un Climate express lancé par la Coalition climat belge, une plateforme de plus de 60 organisations, associations, etc. «Interdire aux citoyens de s’exprimer sur un sujet aussi important que l’avenir de la planète, c’est admettre la victoire de la peur face à la terreur», souligne Nicolas Van Nuffel, le porte-parole de la coalition. Du coup, les organisateurs belges sont déjà à la manœuvre pour préparer une alternative. Une manifestation devrait être proposée en Belgique, en dialogue avec les autorités…

11. Soutenir les énergies renouvelables

Par exemple en changeant de fournisseur d’électricité. En quelques clics, on peut rejoindre Enercoop, «seul fournisseur d’électricité à s’approvisionner directement et à 100 % auprès de producteurs d’énergie renouvelable : éolien, hydraulique, photovoltaïque et biomasse». Ou en plaçant ses sous au service de ces énergies. Lancée fin septembre par Energie Partagée et la Nef, la campagne «épargnons le climat» incite ainsi les citoyens à placer leur épargne au service de projets de production d’énergie 100% renouvelables. Un demi-million d’euros de promesses a déjà été enregistré sur le site www.epargnonsleclimat.fr

(Illustration Sea Fist. Nicolas Lampert. 350.org)

 

12. Défier l’interdiction de manifester

«Nous refusons la stratégie du choc qui consiste à utiliser les attentats tragiques pour restreindre les libertés, assure ainsi le collectif Les désobéissants. Nous appelons à refuser la suspension de l’état de droit que constitue l’état d’urgence et à venir manifester le 29 novembre à midi place de la République, pour la justice climatique, la transition écologique et les alternatives au capitalisme.» Les organisateurs appellent donc «chacune et chacun à venir ce jour-là, dans le calme, sans haine et sans violence». Ils assument les risques, certes. Mais «le risque est plus grand de ne pas nous manifester : combien de sécheresses, d’inondations, de famines, de guerres, combien de millions de victimes pouvons-nous éviter si nous affirmons la voix des citoyens du monde entier ?»

 

Christian Losson , Coralie Schaub

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

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25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 16:06

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com/blog/technoverdose

 

 

Quittons les terrasses, ouvrons plutôt nos portes
 
 

« Nous allons être engagés dans une véritable guerre menée par le tiers-monde contre les pays développés. »

Cette phrase, Jacques Ellul l’a écrite en 1988 à la fin du « Bluff technologique », le dernier tome de sa trilogie technicienne, où après avoir exposé comment le progrès technique s’était emparé de nos esprits, il concluait par les catastrophes prévisibles que cette domination psychologique et économique allait entraîner.

Quinze ans plus tard, Jean-Luc Porquet écrivait d’ailleurs dans son ouvrage consacré à Ellul (éditions Le Cherche midi), qu’il était « l’homme qui avait presque tout prévu ». »

Après les tragiques événements du vendredi 13 novembre, et les dérives politiques qui ont suivi, justifiant l’étouffement de toute contestation écologique et citoyenne, renforçant l’impunité des lobbys et des élus au détriment des libertés individuelles, il a paru nécessaire de rappeler que ces attentats ne sont que le dernier épisode d’une guerre contre le système technicien, que nous avons commencée il y a bien longtemps, et que nous perdons avec un enthousiasme qui ne se dément pas.

 
 

1 La technique et le terrorisme

 

Si la plupart des commentateurs se contentent de rappeler que Daech n’existerait pas sans d’une part la déstabilisation du Moyen-Orient consécutive aux invasions successives (et mal préparées) de l’Afghanistan, puis de l’Irak, et d’autre part l’idéologie wahhabite de l’Arabie saoudite, ils négligent de remonter plus loin : jusqu’à la technique !

Car les deux causes généralement invoquées ont – et c’est une évidence pour chacun – comme point commun l’exploitation du pétrole. Le pétrole, parfois appelé naphte ou or noir, littéralement l’huile de pierre, qui dans l’histoire a servi de base à une arme redoutable – le feu grégeois – ou de combustible pour l’éclairage, avant que les progrès d’abord de la technique mécanique, puis de la technique chimique, ne lui découvrent d’autres usages bien plus pertinent, car démultipliant sa valeur pour le rendre indispensable, de sorte qu’il est devenu en quelques années un socle de la société occidentale.

Ces monstres que nous avons créés

On parle bien de certaines entreprises comme « too big to fail ». Avec une ressource naturelle comme le pétrole, nous pourrions dire dans un sens qu’elle est « too useful to fail », trop précieuse ou utile pour ne pas être utilisée, ce qui en a fait évidemment un objet de convoitise, plus peut-être que l’or, les pierres précieuses ou l’uranium. Sa possession est un atout stratégique – voire géopolitique – et la bonne entente avec ses propriétaires l’est donc d’autant plus. Des généralités, trop souvent entendues peut-être, mais néanmoins nécessaires en préliminaire.

Pour repousser le terrorisme moyen-oriental, il ne faut pas mettre directement les pieds dans le plat en se contentant de détruire le mal, ce ne serait que le symptôme, ni nous évertuer à stabiliser le Moyen-Orient (par la guerre, le commerce ou le soutien aux révolutions populaires) ni tenter d’adoucir le wahhabisme, puisque ces deux mesures ne nous apporteraient qu’un bref sursis dans la catastrophe qui nous guette, c’est-à-dire l’avènement de la société technicienne par l’intermédiaire de la guerre. Car, quoiqu’en disent de nombreux éditocrates ou François Hollande, c’est une guerre, mais une guerre contre les monstres que nous avons créés.

Pour autant, il serait tout aussi simpliste de vouloir être radical et d’arrêter de recourir du jour au lendemain au pétrole. L’embargo sur le pétrole moyen-oriental – si tant est qu’il soit possible à l’heure actuelle – ne ferait que précipiter les choses en sapant l’un des fondements économiques de cette zone, et amplifierait donc ce que nous connaissons. S’il est trop tard pour revenir en arrière, c’est donc qu’il nous faut envisager une nouvelle porte de sortie.

 
 

2 Abandonner la puissance pour accomplir la révolution nécessaire

 

Or, si Jacques Ellul se permet d’être aussi pessimiste quant à notre avenir, c’est aussi parce qu’en son temps, il a exposé les causes profondes de cet avenir qu’alors il était l’un des seuls à entrevoir, mais aussi une solution pour éviter qu’il n’advienne – hélas c’est trop tard – ou qu’il ne s’aggrave. 

Et sa solution est à la fois celle qui nous sauvera du dérèglement climatique et de l’affrontement mondial, l’un et l’autre étant de toute manière liés, puisque le changement climatique induira des pénuries et des exodes forcés qui risquent d’aboutir à des affrontements.

Il prône ainsi ce qu’il appelle la révolution nécessaire, mais que d’autres ont appelé à la même époque la décroissance, ou la sobriété, même si ces concepts frères ne portent pas forcément en eux la même signification quant à notre rapport à la technique. 

En effet, il dénonce avant tout notre culte des gadgets, de ces objets du quotidien qui ne servent à rien – ou si peu – et non seulement nous encombrent, mais demandent en plus des ressources matérielles, financières et humaines considérables. Et par gadgets, il entend aussi bien les vrais bibelots sans utilité réelle que les surplus de production consécutifs de notre système économique.

Tant de choses dont ils manquent

Au lieu de produire de tels déchets de consommation, il propose de reconvertir leurs usines pour aider gratuitement les pays en développement tout en réduisant par ailleurs le temps de travail dans les pays développés, en promouvant l’autogestion et la décentralisation dans la production ainsi que l’instauration d’un revenu de base. Machines-outils, pompes, panneaux solaires, ordinateurs, véhicules, il y a tant de choses dont ils manquent et que nous avons en excédent. 

Tant de choses qui pour la plupart ne nous manqueront pas, puisque soit elles sont déjà fabriquées pour rien, soit elles ne servent qu’à satisfaire un vain besoin qui nous a été insufflé par le marketing et les médias de masse. Rien qu’une nouvelle politique sociale basée sur un meilleur partage du temps de travail, un revenu de base et du temps libéré ne peut résoudre.

Tout ceci reposant sur ce qu’il appelle la recherche de la non-puissance, c’est-à-dire la prise de conscience de la véritable nature de la Technique – et donc des conséquences du progrès technique – pour cesser de la sacraliser, et ainsi de prêter une foi aveugle en la rationalité et l’efficacité. Nul besoin d’ordinateurs surpuissants dont nous n’utilisons en réalité qu’une infime partie, nul besoin d’accumuler cent fois de quoi détruire la Terre, nul besoin de créer de nouveaux services et métiers pour pallier la baisse de l’emploi productif, dirigeons-nous directement vers ce qui est le mieux pour tous, c’est-à-dire ce qui nous rend vraiment heureux.

Bref, engageons la transition individuelle pour changer la société toute entière.

 
 

3 Quittons les terrasses, ouvrons nos portes

 

Dans une telle vision des choses, les appels récents à réinvestir les terrasses et à ne pas abandonner notre mode de vie sont une véritable provocation. Car c’est justement notre consumérisme occidental effréné, celui qui nous fait consommer chaque année les ressources de quatre planètes Terre, celui qui nous contraint à établir des contrats léonins avec des pays en développement, celui qui nous enchaîne à notre emploi salarié pour réussir à ne pas crouler sous les dettes, qui est cause de nos malheurs. 

 

Porte et porte suivante

Porte et porte suivante - Juan Pablo Lauriente/Flickr/CC
 

C’est parce que pour satisfaire ce consumérisme nous sommes contraints d’exploiter le reste du monde que celui-ci donne naissance à des monstres tels que les groupes terroristes islamistes auxquels nous sommes confrontés.

En l’occurrence, et pour reprendre les mots-dièses en vogue sur twitter après les attentats, la pire solution serait de prôner le #TousEnTerrasse, puisque c’est la cause profonde de cet attentat, alors qu’il nous faudrait en fait appliquer le #PorteOuverte et accueillir les victimes du Système technicien pour mieux les former et les aider à développer leurs pays d’origine.

Là, nous aurions une vraie stratégie de lutte contre le terrorisme, et elle coûterait vraisemblablement moins de cher que les bourbiers militaires dans lesquels nous nous engageons systématiquement depuis le 11 septembre 2001.

Nous affranchir de la Technique

Cela ne dédouane pas les auteurs des attentats, car ce sont moins ces objectifs louables que leurs propres ambitions – ou plutôt celles de leurs mentors – qu’ils ont servies lors de ces crimes odieux. Toutefois, il était nécessaire de recontextualiser le cadre technique dans lequel ils s’inscrivent.

Un meilleur partage des ressources mondiales, une aide au développement gratuite et efficace permettra non seulement de stabiliser les pays du Sud, mais aussi de lutter contre le réchauffement climatique, et nous résoudrons d’un même coup les problèmes principaux de notre époque. Au prix de notre affranchissement de la Technique.

Détruisons Daech et ses clones, choisissons la consommation responsable. Nos choix économiques individuels seront plus efficaces que toutes les bombes que nos gouvernements iront déverser sur des populations civiles des pays du Sud.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com/blog/technoverdose

 

 

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