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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 12:45

Publié le 11-10-11 à 11:13    Modifié le 12-10-11 à 14:37     par Le Nouvel Observateur avec AFP    

200 rassemblements étaient prévus dans toute la France.

Une manifestation à Paris en septembre 2010. (AFP) Une manifestation à Paris en septembre 2010. (AFP)

Pour dire non à l'austérité et exiger une autre répartition des richesses, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé mardi 11 octobre en France lors d'une journée d'action interprofessionnelle en demi-teinte, marquée par peu de grèves et des perturbations limitées dans les transports.

Selon des estimations de la CGT basées sur 150 des 200 manifestations prévues, 270.000 personnes ont répondu présent, dont 9.500 lycéens (selon l'UNL).

"Mesures d'urgence"

"Une autre répartition des richesses. Pour l'emploi, les salaires et la protection sociale. Ce n'est pas aux salariés de payer la crise", proclamait la banderole de tête du cortège parisien qui a réuni 16.000 personnes selon la préfecture de police, 25.000 selon la CGT.

Les confédérations CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires, exigeant "des mesures d'urgence", n'avaient cependant pas lancé d'appel national à la grève.

Ne s'attendant pas, à quelques mois de la présidentielle, à la mobilisation massive de l'an dernier contre la réforme des retraites, elles ont misé sur une journée décentralisée, avec des actions plus symboliques, sectorielles et locales.

"C'est le moment de relever la tête"

Ils étaient 5.300 à Marseille selon la préfecture, 30.000 selon les organisateurs, avec Bernard Thibault en tête de cortège juste devant les salariés de l'usine Fralib de Gémenos, menacée de fermeture.

Le secrétaire général de la CGT a demandé au gouvernement de "changer d'optique" car "loin de nous sortir de la crise économique, cette austérité salariale, cette précarité sociale vont nous enfermer dans la récession et tout le monde va y perdre".

Le numéro un de la CFDT François Chérèque a misé lui sur une "action symbolique" place de la Bourse à Paris pour dénoncer "l'injustice" du plan anti-déficit du gouvernement qui, selon lui, fait payer les salariés six fois plus que les riches. Pour Annick Coupé, déléguée générale de Solidaires, "c'est le moment de relever la tête et de dire stop à l'austérité".



"Pour une autre richesse, augmentons les salaires"

FO, qui avait organisé une journée d'information le 20 septembre, s'est abstenue, de même que la CFE-CGC qui a opté pour "consultation nationale" des salariés.

A Toulouse (entre 3.200 et 7.000 manifestants), les salariés de l'américain Freescale (ex-Motorola) ont dit "non aux licenciements", alors qu'à Bordeaux (entre 4.800 et 11.000 participants) la CGT de Ford était particulièrement représentée, tout comme celle d'Ipsos, ainsi que de nombreuses professions médicales et organismes de prestations sociales.

A Rouen, les manifestants (entre 3.000 et 5.000) ont remonté la rue Jeanne d'Arc, la "rue des banques", en distribuant des faux euros estampillés de slogans: "pour une autre répartition des richesses taxons le capital" ou "pour une autre richesse, augmentons les salaires".

Cantines scolaires fermées

La mobilisation a provoqué quelques perturbations dans les transports: le trafic ferroviaire a été légèrement affecté, avec trois TGV sur quatre, mais la circulation revenait "à la normale" en fin d'après-midi selon la direction, selon qui le taux de grévistes était de 20,57% (25% selon la CGT Cheminots). A la RATP, le trafic en début de soirée était quasi-normal, hormis quelques perturbations comme sur le RER B avec un train sur deux en circulation.

Dans les transports urbains, 39 préavis ont été déposés mais le service était assuré quasi-normalement sur la totalité des réseaux.

Quelques préavis de grève ont aussi été déposés, notamment dans la fonction publique : 6,8% de grévistes dans la Territoriale, 3,83% pour l'Hospitalière et 4,17% dans la Fonction publique de l’Etat (3,25 % dans l'Education nationale). A la Poste, le taux de grévistes était de 6,91% à 10H00, de 6,08% à Pôle emploi le matin, selon les directions respectives.

Toutes les cantines scolaires étaient par ailleurs fermées à Toulouse et Montpellier, 43 à Bordeaux, selon la CGT.

Le Nouvel Observateur - AFP

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 12:41
Marianne - Mardi 11 Octobre 2011
J-C Slovar
En juillet dernier, le parlement validait la fameuse prime sur les dividendes ou prime « 1000 euros » voulue par Nicolas Sarkozy. Or, la moyenne constatée est de 300 €. Décryptage d'une formidable mystification.



Prime dividende aux salariés : Sombre bilan d'une mystification présidentielle !

 

En avril 2011, Nicolas Sarkozy, face au front du refus des organisations d'employeurs, sur son idée de versement de de prime sur les dividendes aux salariés, déclarait : « J'affirme qu'il est normal que les salariés et les ouvriers à qui on a demandé des efforts pendant la crise bénéficient de la reprise, c'est un principe sur lequel je ne céderai pas (...) »

Votée le 13 juillet dernier par le parlement, cette prime devenait obligatoire. Mais comme l'expliquait à l'époque Alain Vidalies (PS) : « (...) A l'inverse de ce que les Français avaient compris, cette prime n'aura rien d'obligatoire : il s'agit simplement d'une obligation de négocier qui pourrait à la limite n'aboutir qu'au versement d'un euro (...) »

Alors, quel est le résultat de cette « obligation » qui n'en était pas une ?

Dans un communiqué de presse du 29 septembre le Cabinet Deloitte indiquait les montants attendus pour la prime pour l’emploi, et précisait que ceux-ci seraient : « (...) près de moitié inférieurs au montant anticipé par le gouvernement (...) »

Quelques exemples

On pourra citer « l'humour » des patrons de Sécuritas qui ont proposé à leurs salariés 3, 50 €. Ou celui des patrons d'IPSOS, plus généreux qui leur proposent ... 24 € et qui, très impressionnés par le geste de leur direction, ont décidé de se mettre en grève !

STMicroelectronics pour sa part, alors que les dividendes de l'entreprise distribués cette année ont représenté 260 millions d'euros, ne versera que 150 euros à ses salariés.

On notera aussi, l'étonnante échelle de redistribution adoptée par L'Oreal : « (...) la prime est fonction du niveau de salaire. L'entreprise en a donné quelques exemples aux syndicats : 450 euros brut pour un salarié gagnant 25.000 euros annuels, 525 euros pour un salaire annuel de 35.000 euros, 600 euros pour 45.000 euros et, enfin, 765 euros pour les salariés gagnant 65.000 euros annuels et plus (...) »

Devant ce nouveau « franc succès » du Président du pouvoir d'achat, Xavier Bertrand a quand même reconnu ... quelques disparités : « (...) Pour certaines c'est 150 euros, d'autres 200, d'autres 600 mais entre nous c'est mieux que rien. S'il n'y avait pas eu cette loi, on ne toucherait rien du tout (...) »

Oubliant au passage de préciser comme l'écrit le Cabinet Deliotte que : « (...) plus d’un tiers des entreprises qui auront versé une prime (35%) envisagent de réduire l’enveloppe d’augmentation des salaires d’un montant correspondant à la moitié environ du coût de cette prime (...) »

Mais elle est où la prime de 1000 €, envisagée par le gouvernement, qui tablait sur une moyenne basse de 700 € ?

Et bien, selon Xavier Bertrand, il n'a jamais été question de ces montants, puisqu'il a affirmé à France Info que jamais un membre du gouvernement n'avait annoncé un montant de 1 000 €.

Or, le blog les décodeurs s'est livré à un petit exercice de recherche. Ce qui lui a permis de retrouver la vidéo de François Baroin qui expliquait sur Europe1, la mise en place d'un « dispositif simple sous forme de primes exceptionnelles dont le montant n'est pas encore stabilisé, d'au moins 1 000 € » ! Doit-on en conclure que notre ministre du Travail souffre comme Jacques Chirac, d'anosognosie ?

En tous cas, Xavier Bertrand a fait part de sa décision de rencontrer le PDG de Sécuritas pour le sermonner sur les 3,50 € (passée entre temps à 8 €) qu'il envisage de verser à ses salariés au fait que : « (...) Quand on est chef d'entreprise, on respecte les salariés et on ne propose pas ça (...) »

En attendant, il ne semble pas envisager de faire de même, avec les dirigeants de l'entreprise Avon Polymères à Vannes, dont les salariés connaissent le chômage partiel depuis deux ans et ne perçoivent plus l'intégralité de leur salaire, qui viennent de s'attribuer une prime de ... 126.000 euros. Un problème d'emploi du temps, sans nul doute !


Crédit photo
FlickR CC - Oliver

 

J-C Slovar

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 12:28
Marianne - Mercredi 12 Octobre 2011
J-C Slovar
La prime forfaitaire de 2000 €, offerte aux entreprises qui embaucheraient un senior, ne fait pas recette. Elle s'est pourtant substituée à un dispositif beaucoup plus incitatif, mais plus coûteux ... enterré par le gouvernement.



Comment le gouvernement a fait des économies sur l'emploi des seniors !

 

Le chômage des seniors est paraît-il un des priorités du gouvernement qui ne cesse d'évoquer les contrats aidés qu'il souhaite leur réserver. Dans ces contrats, on trouve la fameuse prime forfaitaire de 2000 €, offerte aux entreprises recrutant des seniors en contrat de professionnalisation, annoncée par Nicolas Sarkozy à Bobigny, le 1er mars 2011, qui apparemment ne séduit pas les entreprises.

Or, cette mesure peu attrayante a succédé à une autre, bien différente, pourtant inclue dans la loi « portant réforme des retraites » et relative aux dispositifs d'aide à l'embauche des séniors. On peut la découvrir, en lisant sur Legifrance, l'article 103 de la LOI n° 2010-1330 du 9 novembre 2010

Que dit-elle ?

Article 103 : Aide à l'embauche des seniors : « Art.L. 5133-11.-Les employeurs qui se trouvent dans le champ d'éligibilité de la réduction prévue à l'article L. 241-13 du code de la sécurité sociale perçoivent sur leur demande une aide à l'embauche, en contrat à durée indéterminée ou à durée déterminée d'au moins six mois, de demandeurs d'emploi âgés de cinquante-cinq ans ou plus, inscrits sur la liste des demandeurs d'emploi mentionnée à l'article L. 5411-1 du présent code (...) L'aide, à la charge de l'Etat, représente, pour une durée déterminée, une fraction du salaire brut versé chaque mois au salarié dans la limite du plafond mentionné à l'article L. 241-3 du code de la sécurité sociale. « Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions et modalités d'application de l'aide (...) »

Or, on apprenait, il y a peu, par le biais d'une question écrite d' Hervé Maurey (Eure - UC) posée à Xavier Bertrand, que cet article n'a jamais été appliqué pour cause de ... non publication du décret afférent.

« (...) L'article 103 de la loi prévoyait la mise en place d'une aide à l'embauche des demandeurs d'emploi de plus de 55 ans. Le Gouvernement n'a non seulement pas pris les décrets d'application nécessaires mais aurait, selon un rapport adopté par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale adopté le 6 juillet dernier, renoncé à ce dispositif craignant un effet d'aubaine. Comme les auteurs (1) de ce rapport, il s'étonne que « le Gouvernement s'en rende compte après la promulgation de la loi, alors même que le dispositif figurait dans le projet de loi déposé par le Gouvernement » et s'interroge sur les bases du mécanisme de l'aide de 2 000 euros pour les entreprises embauchant des seniors annoncée en substitution par le Gouvernement. Ce revirement est d'autant plus préoccupant que sans une réelle politique d'accompagnement de l'emploi des seniors, le report de deux ans de l'âge légal de la retraite n'a aucun sens (...) »

D'autant que la prime forfaitaire de 2000 € s'applique aux demandeurs d'emploi âgés de plus de ... 45 ans alors que le taux d'emploi chez les plus de 55 ans est d'environ 38% !

Dit clairement : Outre que le gouvernement a utilisé une astuce déplorable pour annuler une partie d'un texte voté par les parlementaires, on ne pourra que constater que celui-ci, pour faire des économies budgétaires a préféré transformer une mesure qui pouvait, COMME TOUT CONTRAT AIDE, profiter à quelques entreprises chasseuses de primes, au profit d'une prime forfaitaire, totalement inefficace, mais à priori ... moins coûteuse pour les finances de l'état.

Et comment a réagit Xavier Bertrand ?

Et bien de la façon la plus simple qui soit, puisqu'on peut lire en dessous de la question du sénateur la réponse suivante : « En attente de réponse du Ministère du travail, de l'emploi et de la santé »

Les seniors chômeurs de plus de 55 ans qui ne trouvent aucun employeur tenté par une prime de 2000 € en échange d'un contrat de professionnalisation, apprécieront !

(1) Assemblée Nationale : Les mesures relatives à l'emploi des seniors


Crédit image
Ministère de l'Emploi 

J-C Slovar

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 12:22

 

Marianne - SuperNo - Blogueur associé | Mercredi 12 Octobre 2011 à 13:01 

 

Profitant de la période tumultueuse des primaires socialistes, le gouvernement se permet de prendre des mesures absurdes en douce. Notre blogueur associé SuperNo pointe du doigt un décret publié mardi 11 octobre relevant les plafonds d’épandage d’azote, et entraînant de fait une augmentation des pollutions agricoles.



(Récolte du maïs - Wikimedia - Spedona)
(Récolte du maïs - Wikimedia - Spedona)
Je suis dans une colère noire !
 
Alors que tous les médias se délectent du ridicule feuilleton de la téléréalité “socialiste”, qui ne se terminera pas par “Arnaud terrasse les financiers et sauve le monde”, mais plutôt par “Flamby tente de réduire la dette pour que la France puisse garder son triple A”, le gouvernement profite du brouhaha (et de ces derniers mois) pour prendre des mesures d’une scélératesse hallucinante.
 
On savait que le gouvernement était aux ordres du patronat et des banksters, on savait qu’il faisait payer par les pauvres la baisse des impôts des riches.
 
Plus grave encore, on savait qu’il bafouait la justice, qu’il essayait d’étouffer des affaires d’Etat par des méthodes barbouzardes, que les valises de biftons tournaient, que des anciens ministres et des futurs candidats à la Présidence de la République se gobergeaient dans la piscine d’un marchand d’arme véreux.
 
C’est encore le même gouvernement qui a pris cette mesure scélérate et abracadabrantesque, publiée ce jour au Journal Officiel, et telle que la révèle l’association “eau et rivières de Bretagne“ : augmenter de 20% la quantité de merde que les éleveurs de cochons ont le droit de déverser dans les champs. Ce n’est évidemment pas écrit noir sur blanc, car la franchise n’est assurément pas la caractéristique première de ces fielleux, mais lâchement planqué dans une mesure technique imbitable par le commun des mortels.
 
C’est tout bonnement incroyable !
 
Mais pour qui agissent ces gens qui prétendent nous gouverner ? C’est l’histoire des zindignés de Wall Street : des mesures prises pour favoriser 1% de la population (en géneral des actionnaires bien gras qui partagent table, piscine, yachts, plus si affinités, avec les politiciens) et qui pourrissent la vie des 99% restants, les gens “normaux”.
 
Mais quel est donc le résidu humain qui a pu pondre une ineptie pareille ?
 
Dans le film de Michael Moore (“Capitalism : a love story”), on voit une scène surréaliste où un parlementaire américain demande s’il est bien en train d’assister à une séance de la chambre des représentants ou alors au conseil d’administration de Goldman Sachs.
 
Ici, on peut se demander si ce sont bien des ministres, ou bien des membres du conseil d’administration de Smithfield Foods, qui ont pondu cette ignominie ?
 
En tout cas, on connaît ceux qui tenaient le stylo sous la dictée. Ce sont les prétendus ministres de l’environnement (dévasté) et de l’agriculture (industrielle) : Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Lemaire. Deux individus brillants et ambitieux (ni l’un ni l’autre ne cachent leurs ambitions présidentielles futures), souvent drapés dans l’importance qu’ils s’auto-accordent. Mais surtout, deux traîtres de la pire espèce, deux ennemis irréductibles du peuple. Ont-ils été payés en valises de Cochonou ? Concernant madame NKM, ça m’a tout l’air (vicié) d’une récidive, après l’affaire des permis des “gaz de shit”… Elle vient d’en abroger quelques-uns, pour mieux dissimuler que les quelques dizaines d’autres courent toujours.
 
Ce gouvernement sans couilles a toujours refusé de reconnaître la moindre responsabilité de l’agriculture industrielle dans le phénomène des algues vertes, alors qu’elle est évidente et scientifiquement établie. Encore tout récemment, impossible de leur faire avouer que le sulfure d’hydrogène émis par ces algues en putréfaction était à l’origine de la mort de 36 sangliers dans les Côtes de Porc d’Armor, département qui compte 10 cochons pour un habitant.
 
Grâce à l’obéissance servile et au carriérisme aveugle de ces traîtres aux souliers vernis, la Bretagne va finir par ressembler à une grosse flaque de merde entourée d’une montagne d’algues vertes. Les Bretons des 99%, et accessoirement les touristes, sauront qui remercier.
 
On pourrait naïvement se dire que devant les saloperies des ministres UMP, on pourrait se retourner vers le P”S”… Eh bien non, raté ! Tout aussi inféodés au lobby de l’agrocochonnerie, ceux-ci, comme Jean-Yves Le Drian, préfèrent également, s’en prendre aux écolos qu’aux pollueurs.
 
Ces renégats sont manifestement indignes de leur mandat. On doit le leur dire. Des politiciens ont été jugés par la Cour de Justice de le République pour l’affaire du sang contaminé. Cette traîtrise me semble de la même nature.

 

Le gouvernement légalise l'augmentation des pollutions agricoles !
Retrouvez les autres articles de SuperNo sur son blog.
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 12:09
Marianne  - Philippe Bilger - Blogueur associé | Mardi 11 Octobre 2011 à 15:01


Philippe Bilger, blogueur associé, rebondit sur deux affaires : la première concerne le Sri-Lankais, mort électrocuté dans le métro le 29 septembre après une empoignade sur les quais, sur lesquels se sont rapidement rendus les ministres Frédéric Mitterrand et Thierry Mariani ; la seconde concerne la Cour de cassation, qui a rendu le 6 octobre un arrêt civil selon lequel la publication des écoutes de la famille Bettencourt dans Mediapart et Le Point n'était pas « légitimée par l'information du public ».



Des ministres en font trop, la Cour de cassation pas assez !
Le jeudi 29 septembre, Rajinder Singh, dit Babu, un Sri-Lankais, est mort électrocuté après avoir été poussé à la suite d'une empoignade sur les voies du métro à la station Crimée. Il serait intervenu dans la rame, alors qu'il était accompagné par quatre amis, pour empêcher un vol de portable de la part d'un jeune homme au détriment d'une femme qui, depuis, ne s'est jamais manifestée au cours de l'enquête. L'altercation se serait poursuivie entre les deux hommes sur le quai.

Un Egyptien de 22 ans était interpellé et mis en examen le 7 octobre pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Une émotion légitime, à l'origine, avait salué le courage de Babu qui n'avait pas hésité à alerter une possible victime. Sa mort, dans ces conditions, avait bouleversé beaucoup de gens.

Au fil de l'enquête, on s'apercevait qu'aucune suspicion de vol ne pouvait être relevée et, grâce à la vidéo, que le premier coup avait été porté par le Sri-Lankais qui, repoussé, chutait. En quelques jours, sa mort demeurait une tragédie mais il n'était plus le héros irréprochable décrit initialement et le mis en examen, à proportion, apparaissait sous un jour moins déplaisant, en tout cas non seulement présumé innocent mais, selon son avocat, susceptible de plaider la légitime défense (Le Parisien, le Figaro, nouvelobs.com, Marianne 2).

Le problème n'est pas là. En effet, combien d'affaires connaissent des évolutions infiniment rapides qui font de la vérité du jour l'approximation du lendemain ! La moindre des choses est d'attendre et de ne pas se précipiter pour rendre un hommage incongru et forcément révisable, sauf à admettre que toute mort mérite un transport ministériel.

Pourtant, avec quelle stupéfaction j'ai vu au journal télévisé de France 2, le 5 octobre, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture (?), les larmes aux yeux lors de sa courte allocution au métro Crimée, et Thierry Mariani, autre ministre. Je ne sais pas ce qu'ils faisaient là. Je n'ose croire qu'il fallait, toutes affaires cessantes, saluer la mémoire de ce malheureux Sri-Lankais par une démagogie du coeur et pour exploiter un drame au quotidien qui apparemment avait frappé l'opinion. Sans attendre ni avoir la prudence de différer cette ostensible compassion purement politique.

La Cour de cassation, contrairement à ces ministres qui en ont trop fait, n'en a pas fait assez en rendant, le 6 octobre, un arrêt civil fruit de la délibération de quinze magistrats qui ont considéré que la publication d'extraits des écoutes clandestines Bettencourt par Mediapart et Le Point portait atteinte à l'intimité de la vie privée et n'était pas « légitimée par l'information du public ».

 

Des ministres en font trop, la Cour de cassation pas assez !
On se souvient de ces extraits qui, à la suite d'un « nettoyage » vigilant de la transcription intégrale des écoutes, ne se rapportaient qu'aux sujets financiers, politiques et judiciaires revêtus d'un intérêt public. Ces écoutes clandestines, opérées par le majordome indigné par certains comportements et désireux de les révéler, avaient été remises par ce dernier à la fille de Liliane Bettencourt qui elle-même les avait livrées à la police. C'est seulement ensuite que Mediapart et Le Point intervenaient en publiant des séquences essentielles.

Dès l'instant où le raisonnement, je l'espère seulement juridique, pose comme un impératif absolu, quel que soit le contexte, le respect de la vie privée, il s'épargne toute discussion et économise tout embarras de conscience et d'esprit. Comment, devant la teneur stupéfiante, scandaleuse, parfois sordide et vulgaire de ces extraits sur les plans financier, fiscal, politique et judiciaire, avec les dysfonctionnements, les inéquités, les privilèges, les abus de droit et de pouvoir qu'ils révèlent, ne pas peser, dans toute leur complexité, d'un côté le champ clos de la vie privée à préserver et de l'autre la nécessité de la salubrité publique ? Laisser dans l'ombre une intimité ou faire éclater au grand jour ce qui détruit moins une famille et un réseau d'intérêts qu'il ne projette sur la scène démocratique les caricatures de l'argent, de la puissance, de la connivence et de la justice quand ils sont ainsi dévoyés ?

La première chambre civile de la Cour de cassation est prestigieuse. On a tout de même la liberté de s'interroger sur ce qui a pu la motiver ainsi pour faire passer « l'intérêt social dominant », très beau concept européen plus éclairant, à mon sens, que la légitimité du but poursuivi, après l'intimité de la vie privée, le général après le particulier, l'information d'une société sur les dérives qui la concernent après le souci scrupuleux d'existences privées qui d'ailleurs le paraissent si peu avec tant de considérations étrangères à ce qui les constitue ordinairement.

N'y a-t-il pas eu aussi, de la part de cette chambre éminente, comme un recul, voire une répugnance devant l'audace de ces juridictions du premier et du second degré capables de quitter le chemin tâtillon et en l'occurrence étriqué du droit pur pour s'engouffrer dans un espace où ce dernier s'enrichit de ce qui le rend vivant, acceptable, utile, nécessaire, politique en quelque sorte ? La Cour de cassation claque la porte au nez de ces juristes ouverts et pourtant avisés. Referme la porte sur l'univers Bettencourt. On ne pourra pas dire que les turpitudes, que le secret protège, seront lâchées dans l'air républicain pour que l'Etat s'en empare pour y mettre bon ordre, ou les citoyens si le pouvoir traîne de l'initiative (Le Monde).

Le scandale est souvent pire que le péché, a écrit Marguerite de Navarre (Michel Deléan, Mediapart).
Quand on dévoile le péché, ce n'est plus un scandale mais une bonne oeuvre.

Retrouvez Philippe Bilger sur son blog.
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:55

 

Le 101e département 11/10/2011 à 15h03
Journaliste Rue89
 

Le premier jour de rève, sur un rond-point de Kawéni (Magamzougounette)

Depuis deux semaines, Mayotte, le 101e département français, connaît une situation explosive.

Une grève contre la vie chère a entraîné l'installation de barrages sur les principaux axes des deux îles et la fermeture de la plupart des commerces.

Nos riverains et leurs familles de Mayotte ont répondu à notre appel à témoignages.

« On n'a même plus de bières pour l'apéro ! »

Avec des commerces fermés depuis plusieurs jours et une grande difficulté à se déplacer liée aux blocages des axes routiers et aux rumeurs de pénurie de carburants, le quotidien des Mahorais est transformé en un géant bricolage.


Carte topographie de Mayotte (Wikimedia Commons/CC)

Une famille, un peu éreintée par la multiplication de galères, finit par en rire. Ce mardi, ils ont reçu des messages annonçant une éventuelle coupure de l'eau courante :

« C'est le bordel ici ! Des messages annoncent une coupure d'eau (on a donc rempli toutes les bassines de la maison, c'est la magie de Mayotte), d'électricité et une grève des barges [qui assurent la liaison entre les deux îles qui composent Mayotte, ndlr] ! »

Commencé il y a quinze jours, le mouvement commence à se ressentir jusque dans les frigos des habitants.

« Les magasins sont fermés donc c'est resto, brochettis ou pizza... mais les frigos aussi ce vident évidemment ! Les distributeurs automatiques sont vides, les stations-service sont ouvertes par intermittence car l'essence se fait rare. Et on n'a même plus de bières pour l'apéro ! C'est la crise !

Sérieusement, chacun prend son mal en patience et on s'entraide comme on peut en se donnant des infos par textos. Les manifestants tiennent bon. Les élus et les maires se rallient au mouvement. Suite à des bousculades ce week-end, on demande le départ du préfet. »

Un autre ne travaille plus :

« Je ne vais pas au travail [...] il y a des bandes de jeunes qui foutent le feu aux pneus et aux poubelles, qui rackettent aux barrages... Du coup, c'est bombes lacrymos et jets de pierres dans les villages entre les flics habillés en Robocop et les jeunes [...] et apparament personne n'en parle en métropole ! »

« Ça caillasse grave »

Ce week-end, les heurts ont été particulièrement violents. Deux personnes ont été blessées.

Emmanuelle, par SMS, rapportait :

« C'est de plus en plus tendu. Pamandzi est complètement bloquée par les jeunes, les poubelles continuent de brûler, les barges ont arrêté de tourner, il n'y a plus de taxis dans les rues. »

 

 

Les affrontements du week-end (1ereFR)

Alors qu'un gendarme a été mis en examen pour « violences avec arme, sur mineur de 15 ans, par personne dépositaire de l'autorité publique, dans l'exercice de ses fonctions » après avoir blessé vendredi un enfant de 9 ans en marge des manifestations contre la vie chère, un rassemblement a de nouveau dégénéré dans la journée de lundi à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte.

Dans les rues, la tension ne faiblit pas :

« Ça chauffe grave, à Koungou en particulier... Je suis au bureau et avant de prévoir de rentrer je vais être vigilant car ça caillasse grave. Il faut dire que comme c'est les vacances scolaires et que rien n'est organisé socialement pour créer des activités pour les jeunes, ils s'occupent comme ça. »

Des SMS pour que les Blancs restent chez eux

Aux affrontements qui opposent la population aux policiers s'ajouteraient des tensions ethniques, dont il est encore difficile de mesurer l'étendue.


Capture d'un écran de téléphone, avec un SMS d'avertissement contre les Blancs

Deux internautes de Mayotte nous ont fait suivre des SMS appelant la communauté blanche de l'île à ne pas s'aventurer à l'extérieur. Anton et Yvon s'indignent de ce procédé :

« C'est en particulier sur la commune de Passamainty qu'une grande majorité de Blancs (les Wazungu) et eux uniquement ont reçus des SMS et coups de téléphone en provenance de plusieurs sources différentes (syndicat des infirmiers libéraux, du groupement militaire des services adaptés etc.) avec à chaque fois le même texte : des annonces de risque d'agressions avec des consignes de confinement.

L'effet de ces SMS – qui demandaient de rester joignable et annonçaient l'arrivée de renforts – a été désastreux puisqu'ils ont aggravé ou justifié la paranoïa de certains Blancs isolés dans leurs quartiers sur les hauteurs de Mamoudzou et qui ignorent tout ou presque des Mahorais et de la vie mahoraise [...].

En réalité, les agressions avérées sont rares, elles ont lieu sur des barrages ou lors de coupures de routes où l'on rackette tout le monde et pas seulement les Blancs. Le racket n'est cautionné ni par les Mahorais ni par les syndicalistes, il est le fait de jeunes délinquants.

Le racisme est présent des deux côtés : au “rentre chez toi sale Mzungu ” lancé par des ados en perdition répond régulièrement le “ sale Nègre ” lancé par des policiers en tenue un soir de contrôle...

Les SMS visent à alimenter la peur, un climat de guerre civile, à séparer les Blancs des autres, pour éviter sans doute qu'en se mélangeant de trop avec les Mahorais ils finissent par se connaître trop bien et s'associent pour lutter contre la corruption des élus locaux et la politique de la préfecture. »

Des bacheliers qui parlent mal français

Dans tous les témoignages que nous avons reçus de Mayotte, les internautes insistent sur l'extrême pauvreté qui règne dans le département. Michel décrit l'immobilisme et l'indigence des services publics :

« La gestion économique du département est une honte ! Tout le monde se fout de tout et le maître-mot des services de l'Etat c'est : “Pas de vagues.”

Par exemple, l'éducation est pitoyable. Oui, il y a des bacheliers mais ils parlent un français approximatif et, comme ils ont bien d'autres
lacunes, leur avenir hors Mayotte est bouché. Et comme ici, on est
à plus de 30% de chômage
, on risque d'arriver vite à une situation insupportable... »

Un RSA mahorais, qui vaut 25% du RSA métropolitain

Le correspondant du Monde à Mayotte note que si « le salaire minimum a doublé en sept ans, pour atteindre 80% du smig net », « les prix ont augmenté de “seulement” 40% sur cette période ». Et c'est cela que la population ne veut plus souffrir. La grève doit se poursuivre jusque jeudi. Mais les négociations semblent bloquées.

D'un côté, la population ne supporte plus d'être un « département au rabais », comme l'a souligné le socialiste François Rebsamen, avec un « smig » qui représente 85% du smic en métropole. Quant au RSA, il sera instauré à Mayotte à partir du 1er janvier, mais ce sera un « petit » RSA – 25% du national.

De l'autre, les Mahorais protestent contre les prix fixés par les grandes enseignes et réclament le blocage des prix des produits de première nécessité et leur alignement sur ceux pratiqués à La Réunion.

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:54

LEMONDE | 12.10.11 | 10h31   •  Mis à jour le 12.10.11 | 12h07

 
 

 

Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l'échec scolaire. Pas sûr que l'argument convainque les organisations syndicales.

Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l'échec scolaire. Pas sûr que l'argument convainque les organisations syndicales. AFP/PIERRE VERDY

Le dossier est explosif. Peut-on, dès la maternelle, repérer les enfants "à risque" et à "haut risque" ? Passer au crible les comportements et les apprentissages des élèves dès 5 ans ? L'idée devait être proposée par le ministère de l'éducation nationale aux inspecteurs reçus par petits groupes, rue de Grenelle, à compter du mercredi 12 octobre. Objet des réunions : l'éventuelle mise en place d'une évaluation de tous les élèves de grande section de maternelle. Un livret appelé "Aide à l'évaluation des acquis en fin d'école maternelle", que Le Monde s'est procuré, détaille précisément, en vingt-deux fiches, un protocole très normé.

L'évaluation est prévue en trois phases. Entre novembre et décembre, une première phase dite de "repérage" : l'enseignant passerait au crible le comportement à l'école, le langage, la motricité et la "conscience phonologique" des élèves. La deuxième phase consisterait en un "entraînement progressif (…) avec les enfants repérés à risques lors de la phase1". Enfin, une étape bilan, entre mai et juin, permettrait de faire le point sur les acquis des élèves par des "séries d'épreuves collectives ou en petits groupes – d'une durée d'environ trente minutes par série".

CLASSEMENT DES ENFANTS EN TROIS CATÉGORIES

Une partie du livret d'évaluation porte sur le "devenir élève". Une façon politiquement correcte d'évoquer le comportement des enfants. L'enseignant devrait, entre autres, noter si l'élève "respecte les autres" et "contrôle ses émotions". "L'enfant devenu élève agit de manière à respecter l'intégrité de toutes les personnes et de son environnement ; il ne les agresse pas, il a recours à la parole en cas de désaccord ou de conflit", peut-on lire dans le document. On n'est pas loin du bilan médical – et confidentiel – que les médecins faisaient passer aux enfants dans leur 6e année. Le protocole prévoit d'ailleurs d'"articuler le bilan de santé et l'évaluation des acquis".

Enfin, le vocabulaire choisi risque de faire grincer des dents, de même que le classement des enfants en trois catégories : "RAS" (pour "rien à signaler"), "risque" et "haut risque". Le maître devrait remplir une "fiche élève" et une "fiche classe" reprenant les "scores" obtenus par les enfants aussi bien pour leur comportement que pour leur maîtrise du langage, leur motricité ou leur conscience des syllabes (phonologie).

Ainsi, un enfant qui, à 5 ans, obtiendrait moins de 2 points en comportement à l'école serait classé "à haut risque". Une approche qui n'est pas sans rappeler la proposition faite par le secrétaire d'Etat à la justice, Jean-Marie Bockel, en novembre 2010, de repérer les troubles du comportement dès 3 ans. Ou encore une expertise de l'Inserm, rendue publique en septembre 2005, qui pointait l'insuffisance du "dépistage du trouble des conduites" chez les enfants.

 

"CELA RESTE UN CHOIX INDIVIDUEL"

Le nouveau dispositif se présente comme un outil de lutte précoce contre l'échec scolaire. Pas sûr que l'argument convainque les organisations syndicales. L'évaluation en maternelle n'est pas tout à fait nouvelle, mais le dispositif actuel est facultatif : il s'agit d'une liste de fiches, proposées comme un outil que les enseignants utilisent ou non. "Cela reste un choix individuel", témoigne Laetitia Bordeau, 35 ans, professeure des écoles dans le Val-d'Oise. "Evidemment qu'en évaluant les élèves, on est aussi attentif à leur comportement, et ce dès la petite section de maternelle, l'idée étant de les préparer au mieux au CP, reconnaît-elle. Il faut aider l'enfant à devenir élève. Mais de là à le cataloguer…" Ce nouveau protocole d'évaluation pose, de fait, la question du rôle de l'école maternelle. "Les enseignants savent très bien identifier les enfants qui ont besoin d'un accompagnement particulier", estime Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA. "Ils n'ont nul besoin d'un dispositif inadapté qui va transformer la maternelle en structure de sélection, alors qu'elle n'a pas vocation à trier les élèves", s'insurge-t-il.

Même constat, inquiet, de la part de Pierre Frackowiak, inspecteur honoraire de l'éducation nationale : "Tests en CE1, en CM2, et aujourd'hui en maternelle… L'évaluation gangrène tout le système. La place que la maternelle accordait au jeu, au plaisir quotidien, me semble aujourd'hui fortement menacée par ce type de procédé." Dans le livret à destination des enseignants, il est précisé que "les taux nationaux de réussite seront calculés sur échantillon représentatif et diffusés pour permettre à chaque école de se situer par rapport à une valeur nationale". Revoilà exactement ce dont les enseignants ne veulent pas : une possible publication des résultats école par école, donc un palmarès des meilleurs établissements dès la maternelle ! "En évaluant toutes les écoles, on crée un potentiel instrument de classement que quelqu'un finira bien par exploiter", craignait déjà Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT, à propos des évaluations mises en place à l'école élémentaire en 2008.

MARCHE ARRIÈRE FACE AU TOLLÉ DES TESTS RENDUS PUBLICS

Xavier Darcos, le prédécesseur de Luc Chatel au ministère de l'éducation nationale, avait annoncé, dans un premier temps, que les résultats des tests de français et de mathématiques en CM2 seraient rendus publics. Avant de faire marche arrière face au tollé de la profession. Cette intention, perçue comme une volonté de mise en concurrence des établissements, a suffi à discréditer toute la politique d'évaluation.

Le 14 septembre, le Haut Conseil de l'éducation rendait un rapport assassin dans lequel il remettait en cause l'ensemble du système actuel d'évaluation. Il préconisait de "confier à une agence indépendante la mise en œuvre" des évaluations des acquis des élèves, estimant "essentiel que, dans notre démocratie, les données concernant les résultats de notre système éducatif soient objectives et transparentes, donc incontestables".

Un mois après cette salve, pas sûr que les inspecteurs de l'éducation nationale reçus au ministère accueillent favorablement l'hypothèse de nouvelles évaluations.

Maryline Baumard, avec Mattea Battaglia et Aurélie Collas

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:07

LEMONDE.FR avec AFP | 12.10.11 | 12h32

 
 

 

La plupart des associations distribuent l'aide sous forme de colis que les personnes viennent chercher. Sinon, il s'agit d'"épiceries sociales", de repas assis ou de repas distribués dans la rue.

La plupart des associations distribuent l'aide sous forme de colis que les personnes viennent chercher. Sinon, il s'agit d'"épiceries sociales", de repas assis ou de repas distribués dans la rue.AFP/JACQUES MUNCH

Le Secours populaire français a redit, mercredi 12 octobre, sa crainte d'"un désastre alimentaire sans précédent" en Europe, en raison de la disparition programmée en 2013 du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD).

Peu avant la "Journée mondiale du refus de la misère" le 17 octobre, Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français, appelle à "ne pas rajouter de la misère à la misère" et arrêter ce "tsunami alimentaire programmé". "Mais ce 17 octobre 2011 s'annonce avec de très mauvaises décisions", car "si les autorités européennes ne reviennent pas sur leur décision, un désastre alimentaire sans précédent menace des millions de familles qui ne mangent que grâce" au PEAD, s'inquiète M. Lauprêtre.

"13 MILLIONS DE PERSONNES"

"En Europe, un peu plus de 13 millions de personnes accèdent à ce programme d'une valeur de 480 millions d'euros. En France, le programme est de 72 millions d'euros et aide près de 4 millions de personnes à se nourrir", rappelle le communiqué.

"La décision de la Cour européenne de justice, appuyée par l'Allemagne et 5 autres Etats, pénalise 19 Etats, dont le nôtre, avec son objectif visant à diminuer de 75 % le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) en 2012, et sa suppression totale, en 2013", déplore M. Lauprêtre.

"Derrière la froideur de ces chiffres, se cache la détresse d'enfants, de familles, de personnes âgées, de chômeurs, de travailleurs pauvres, de jeunes, etc. (...) Au moment où la valse des milliards est orchestrée, l'argent versé par le PEAD représente seulement 1 euro par habitant d'Europe", souligne le Secours populaire.

En avril, un arrêt de la Cour de justice européenne a donné raison aux six pays (Allemagne, Danemark, Royaume-Uni, Pays-Bas, République tchèque, et la Suède) qui arguaient que la politique sociale ne relève pas de la Commission euroépenne et des fonds de la politique agricole commune (PAC), remettant en cause l'achat massif de produits de base destinés à la distribution des repas par les associations caritatives.

Depuis, Bruxelles propose d'ajouter un nouveau fondement légal au PEAD, à savoir l'objectif de "renforcer la cohésion sociale de l'Europe", afin de surmonter les objections de la Cour européenne de justice qui avait estimé en avril qu'il s'était éloigné de son objectif initial de fournir un débouché aux stocks d'excédents agricoles.

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:02

LEMONDE | 12.10.11 | 09h03   •  Mis à jour le 12.10.11 | 10h40

 
 

 

Deux membres de la police fédérale allemande (Bundespolizei), spécialisée dans la sécurité et le maintien de l'ordre, patrouille dans l'aéroport de Frankfort.

Deux membres de la police fédérale allemande (Bundespolizei), spécialisée dans la sécurité et le maintien de l'ordre, patrouille dans l'aéroport de Frankfort. REUTERS/RALPH ORLOWSKI

Berlin - Un virus informatique empoisonne ces jours-ci la vie du gouvernement allemand. Samedi 8 octobre, l'influent club de hackers, Chaos Computer Club, (CCC) révélait avoir découvert que l'administration utilisait, en toute illégalité selon lui, un logiciel informatique qui était en fait un virus de type " cheval de Troie " permettant de détourner des données personnelles et de contrôler à distance d'autres virus. Circonstance aggravante : selon le CCC, de " gros défauts de conception du programme " permettent " à n'importe qui sur Internet " d'accéder à cette fonction. Quelle était cette administration ? Mystère. Dans un premier temps, le porte- parole du gouvernement et la ministre de la justice avaient déclaré ne pas être au courant.

Mais très vite, les soupçons se sont portés sur la police bavaroise. Lundi, le ministre de l'intérieur de Bavière, Joachim Hermann (CSU) a reconnu les faits. Entre 2009 et février 2010, la police bavaroise aurait, à cinq reprises, utilisé ce logiciel et opéré par ce biais entre 20000 et 30000 captures d'écrans pour résoudre des affaires criminelles. Après avoir affirmé que ces opérations étaient parfaitement légales, le ministre a annoncé, mardi 11 octobre, que la police bavaroise n'utiliserait plus ce logiciel.

C'est que dans ce pays où les atteintes aux libertés individuelles constituent un sujet très sensible, les pressions étaient devenues fortes. Le parti libéral (FDP), en chute libre dans les sondages, a rapidement saisi l'intérêt de se démarquer de son allié bavarois. La ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP), a estimé que " la technique utilisée doit être autorisée et ensuite nous devons être absolument sûrs que nous n'entrons pas dans des domaines interdits de la sphère privée ". Le secrétaire général du FDP, Christian Lindner a même rencontré les membres du CCC et leur a donné raison.

Une rencontre d'autant plus remarquée qu'elle intervient trois semaines après l'échec spectaculaire enregistré par le FDP à l'élection du maire de Berlin au profit du parti pirate, proche du CCC. Celui-ci avait séduit 8,9% des électeurs, notamment en insistant sur la liberté dans l'utilisation d'Internet et la transparence de la vie politique. Alors qu'une quinzaine de membres du parti pirate font leur entrée au parlement de Berlin dont est exclu le FDP, Christian Lindner avait reconnu que sa formation devait tirer des leçons du succès de son concurrent.

A Berlin, outre le FDP, le ministre de l'intérieur, Hans-Peter Friedrich, pourtant membre de la CSU, a également pris ses distances avec ses amis bavarois. En février 2008, la Cour constitutionnelle allemande avait fixé des limites très strictes à l'utilisation de tels logiciels par les autorités : il fallait que des vies humaines soient en danger, que la sécurité de l'Etat soit menacée et qu'un juge ait donné son approbation. Elle encadrait ainsi des pratiques qui s'étaient développées, du fait de l'essor des nouvelles technologies et des mesures anti- terroristes prises après septembre 2001.

Malgré tout, plusieurs Etats-régions utilisent des logiciels comparables à celui de la police bavaroise, notamment le Bade-Würtemberg où le ministre de l'Intérieur, Reinhold Gall (SPD) affirme qu'une telle utilisation a toujours été strictement encadrée par la justice. Néanmoins, le Bade-Würtemberg a décidé de ne plus l'utiliser. Selon le site Internet du Spiegel, la société DigiTask qui a conçu le logiciel incriminé a travaillé avec plusieurs Etats-régions et avec l'administration des douanes.

Frédéric Lemaître

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:00

LEMONDE.FR avec AFP | 12.10.11 | 09h29

 

Des prisonniers birmans à la prison d'Insein, avant leur libération, le 12 octobre 2011.

Des prisonniers birmans à la prison d'Insein, avant leur libération, le 12 octobre 2011.AP/Khin Maung Win

Plus de 70 prisonniers politiques sont inclus dans l'amnistie décrétée par le régime birman, a indiqué mercredi une organisation non gouvernementale installée en Thaïlande, selon laquelle ce chiffre n'est pas encore définitif. "Je pense que nous allons en voir d'autres", a déclaré Aung Khaing Min, de l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Parmi ces prisonniers, le truculent comédien et humoriste Zarganar a pu sortir de sa cellule tôt dans la matinée de mercredi. Il avait été arrêté en 2008 après avoir organisé l'aide aux victimes du cyclone Nargis (138 000 morts et disparus) et critiqué la gestion du drame par le pouvoir. Il avait été condamné à un total de cinquante-neuf ans de prison, ensuite réduit à trente-cinq.

Les autorités avaient annoncé mardi une amnistie de plus de 6 300 prisonniers. Elles n'ont pas diffusé de liste nominative officielle. Mais les informations se multiplient dans tout le pays de la sortie de dizaines de militants de nombreuses prisons. Un responsable birman a ainsi affirmé que l'amnistie concernerait, rien qu'à Rangoun, une trentaine de détenus politiques, "pour la plupart membres de la Ligue nationale pour la démocratie" (LND) d'Aung San Suu Kyi. Un cadre de la LND a par ailleurs évoqué la libération de 23 membres du parti dissous dans deux autres établissements du pays. Et Zetha Thaw, un militant de Generation Wave, a fait état de la libération de deux membres de l'organisation ainsi que de participants aux émeutes de 1988. L'AAPP, basée en Thaïlande, a fait état pour sa part d'au moins 48 prisonniers politiques amnistiés, tout en précisant que le chiffre était susceptible d'augmenter.

 

Des détenues, à la sortie de la prison d'Insein, le 12 septembre 2011.

Des détenues, à la sortie de la prison d'Insein, le 12 septembre 2011.AP/Khin Maung Win

DES AVANCÉES SALUÉES PAR LES ÉTATS-UNIS

Les chancelleries occidentales estimaient jusqu'à aujourd'hui à environ 2 000 le nombre total de prisonniers politiques en Birmanie : opposants, journalistes, avocats, artistes. Le président Thein Sein, entré en fonction en mars suite à la dissolution de la junte militaire, tente depuis quelques semaines de prouver qu'il est décidé à s'engager vers de profondes réformes. Les gestes symboliques se sont multipliés à un rythme effréné dans un pays habitué jusqu'à mars dernier au conservatisme répressif du généralissime Than Shwe, chef de la junte au pouvoir à partir de 1992, et qui a depuis pris sa retraite.

Le nouveau patron du pays a notamment entamé le dialogue avec Mme Suu Kyi, que la junte avait maintenue en détention pendant plus de quinze des vingt dernières années. Et il a annoncé fin septembre la suspension d'un projet de barrage financé par les Chinois pour "respecter la volonté du peuple". La session en cours de l'Assemblée nationale a été ouverte pour la première fois à la presse, et le patron de la censure a estimé que les médias devraient être libérés de toute contrainte. Des avancées que les Etats-Unis avaient saluées lundi.

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