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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:55
Des lobbys bancaires prêts à payer pour saper «Occupy Wall Street»

19. novembre 2011, 21h33

LeMatin.ch & les agences


Les lobbys opérant dans le domaine bancaire sont prêts à déboursere 850'000 dollars pour s'attaquer au mouvement "Occupy Wall Street", affirme une chaîne de télévision américaine.

 

Les indignés de Wall Street à l'ouverture de la bourse de New York.

Les indignés de Wall Street à l'ouverture de la bourse de New York. © KEYSTONE

Des lobbyistes réputés, liés aux banques, ont proposé un plan de 850'000 dollars pour attaquer le mouvement Occupy Wall Street et les hommes politiques qui lui seraient favorables, a rapporté samedi la chaîne de télévision américaine MSNBC.

Dans un mémo de quatre pages, la firme de Washington Clark Lytle Geduldig & Cranford (CLGC) propose à l’Association des banques américaines (ABA) de mener une "recherche" sur Occupy Wall Street pour "construire un récit négatif" sur le mouvement, "à placer dans les médias", ainsi que sur "ceux qui les soutiennent", selon ce mémo publié par MSNBC.

Si les démocrates soutiennent OWS, "cela voudrait dire davantage qu’une gêne passagère pour Wall Street. Cela peut avoir un impact de très longue durée, politique et financier, pour les compagnies au coeur" de Wall Street, ajoute ce mémo.

"Concurrents organisés"

"C’est peut-être facile de rejeter OWS comme un groupe de manifestants désordonnés mais ils ont démontré qu’ils devaient plutôt être traités comme des concurrents organisés, très habiles et capables de travailler les médias (...) Pour contrer cela, nous devons faire de même", écrit CLGC qui s’inquiète également d’un possible terrain d’entente entre le Tea Party et Occupy Wall Street, qui pourrait devenir "explosif".

Deux des associés de CLGC travaillaient précédemment pour John Boehner, le républicain président de la chambre des représentants, selon MSNBC.

Un porte-parole de l’ABA a confirmé avoir reçu ce mémo. "Nous ne l’avions pas demandé et nous avons décidé de ne pas y donner suite", a-t-il précisé à "Up w/Chris Hayes", l’émission de MSNBC qui en a fait état.

Le mouvement Occupy Wall Street, né il y a deux mois à New York, dénonce la cupidité du monde de la finance et les 1% les plus riches.
Un an avant les élections présidentielle et législatives, il assure vouloir rester indépendant.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:50

thalasolidaire.over-blog.com - 18 décembre 2011

 

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:44

Créé le 15-12-2011 à 18h49 - Mis à jour le 18-12-2011 à 19h26     

 

 
Par Le Nouvel Observateur

Sécurité, déficit, emploi, retraites, éducation… En partenariat avec "le Nouvel Observateur", le site Débats2012 analyse les résultats de cinq ans de sarkozysme.

 

Capture d'écran du site Débat2012.fr (Terra Nova)

Capture d'écran du site Débat2012.fr (Terra Nova)

Après la primaire socialiste et la victoire de François Hollande, la fondation Terra Nova, en partenariat avec "le Nouvel Observateur", relance le site Debats2012 pour suivre l’élection présidentielle. Retrouvez dès maintenant le bilan complet de Nicolas Sarkozy : thème par thème, les experts de Terra Nova ont analysé les engagements du chef de l’Etat et les résultats obtenus cinq ans après. 

1. Les moyens de l’Education nationale

Budget

Le budget du ministère de l’Education nationale ne représentait plus que 21% du budget de l’Etat en 2010 contre 28% en 2007.

Moyens humains

Depuis 2002, la baisse a aussi été notable en ce qui concerne les moyens humains consacrés à l’éducation : plus de 154.700 postes d’enseignants ont été supprimés entre 2000 et 2011. Ces suppressions de postes se sont accélérées avec Nicolas Sarkozy au nom du principe de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique : près de 16.000 postes budgétaires ont été supprimés en 2010 et 2011 contre 8.700 en 2007. Seuls 5% des suppressions d’emploi ont enfin affecté l’enseignement privé sous contrat entre 2004 et 2009 alors qu’il scolarise 20% des élèves, plutôt socialement favorisés.

Statut des enseignants

A côté de cette baisse des effectifs, la politique de la droite n’a pas permis de revaloriser le statut des enseignants. Selon une étude récente de l’OCDE, leur rémunération a connu un déclin relatif en comparaison européenne. En ce qui concerne la formation des enseignants, Nicolas Sarkozy a mené une réforme très contestée : la "masterisation" du métier a suscité un mouvement de protestation, du primaire à l’enseignement supérieur et la recherche. Car cette réforme a posé rapidement plusieurs problèmes. Le vivier de candidats aux métiers enseignants a fortement régressé en 2010 et 2011 : ils étaient ainsi 18.000 candidats au professorat des écoles en 2010, contre 34.952 en 2009.

> A lire : Tous les bilans sur l'éducation, l'enseignement supérieur, la recherche et la jeunesse 

 

 2. La lutte contre le chômage

Le dernier gouvernement de gauche avait ramenéle taux de chômage de plus de 10 à 7,8% de la population active. Mais il est fortement reparti à la hausse depuis 2002, à 9,1% de la population active au deuxième trimestre 2011. Malgré la multiplication des effets d’annonce, la droite a échoué à faire redescendre le taux de chômage sous la barre des 9%. Pourtant, Nicolas Sarkozy avait annoncé le retour au plein emploi avant la fin de son quinquennat.

Politique de l'emploi

Nicolas Sarkozy restera finalement le recordman de la hausse la plus brutale du taux de chômage depuis trente ans avec une augmentation de 2,1 points en 2 ans. La spectaculaire remontée du chômage de longue durée depuis 2008 est aussi à mettre à son actif. Le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté de 500.000 en 2 ans et a atteint des niveaux proches de ceux que la gauche avait trouvés en arrivant au pouvoir en 1997.

Baisse des moyens

 Ce bilan négatif s’explique d’abord par une baisse des moyens accordés aux politiques de l’emploi. De 2002 à 2012, le budget de l’Etat en matière d’emploi est passé de 16,8 à 10,2 milliards d’euros, soit une baisse de 40%. Le taux de chômage, de son côté, a augmenté sur la période de plus de 1,3 point. Sur la nature des dépenses engagées, le gouvernement a privilégié la création d’exonérations de cotisations sociales, pour les entreprises, comme sur les heures supplémentaires, mais sans réelle contrepartie avec des effets d’aubaine significatifs et coûteux.

> A lire : Tous les bilans de la politique de l'emploi 

  

3. La politique du logement

En 2007, Nicolas Sarkozy souhaitait instaurer une "France de propriétaires". Cinq ans après, le logement est loin d’avoir été sa priorité. Si un effort a été réalisé sur la rénovation du bâti, l’Etat s’est largement désengagé de la construction de logements sociaux et le gouvernement n’a pas apporté de réponse à la hausse déraisonnable des prix.

Rénovation urbaine

Dans la continuité de la politique de la ville, le programme national de rénovation urbaine (PNRU), lancé en 2003, a conduit à un véritable effort pour la transformation des quartiers populaires. Cet effort souffre toutefois d’une incertitude sur la pérennité de son financement. Et si le bâti a évolué sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, les problèmes de qualité urbaine et d’égalité des chances dans les quartiers populaires n’ont cependant pas été résolus.

Construction de logements sociaux

Hors programme de rénovation urbaine, le nombre de logements sociaux réalisés a augmenté en continu depuis 10 ans : près de 55.000 en 2002, 104.000 en 2008 et un peu plus de 130.000 en 2010. Cette hausse n’est cependant pas liée à une politique particulière de l’Etat mais à un effort des collectivités locales. Les pouvoirs publics se sont même désengagés de la construction de logements sociaux. La subvention de l'Etat pour construire un logement social ordinaire a ainsi diminué de 60% entre 2009 et 2010.

Accès à la propriété

Malgré les promesses de Nicolas Sarkozy, le pourcentage de Français propriétaires de leur résidence principale n’a quasiment pas évolué entre 2007 et 2010, à 57% selon l’Insee. La politique du gouvernement pour faire augmenter ce chiffre a cependant eu un fort impact budgétaire.

> A lire : Tous les bilans sur le logement et la politique de la ville

> Retrouvez tous les bilans, thème par thème, du quinquennat de Nicolas Sarkozy sur le site Débats2012.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:37

nouvelobs

Créé le 18-12-2011 à 16h12 - Mis à jour à 16h13     

Il fut artiste, dissident et président. L'icône de la révolution tchèque, décédée ce dimanche 18 décembre à l'âge de 75 ans, savait que la sagesse politique se nourrit d'art et de pensée. De Platon à Kafka, de Heidegger à Beckett, retour sur les influences d'un authentique roi-philosophe.

 

Vaclav Havel, le 3 février 2011. Petr David Josek/AP/SIPA

Vaclav Havel, le 3 février 2011. Petr David Josek/AP/SIPA

 

Bien sûr, il est né à Prague, comme Kafka. Une ville ne guérit jamais d'avoir accueilli un génie de cette trempe. Vaclav Havel, qui commence à publier des articles dans des revues de théâtre dès les années 1950, accède au rang d'intellectuel dissident avec une pièce intitulée « le Rapport dont vous faites l'objet », écrite en 1965.

L'intrigue a de forts accents kafkaïens. Elle se déroule dans une « Administration ». Les employés de celle-ci y agissent de deux façons : ils prospèrent en piégeant les autres, ou chutent en se faisant piéger. On suit un Josef Gross qui tente de naviguer dans ces eaux troubles. La pièce est caractéristique de ce théâtre de l'absurde, qui triomphe à Paris mais qui est profondément Européen, emmené par Ionesco le Roumain et Beckett l'Irlandais.

Vaclav Havel tente alors de répondre à la question prophétique que Kafka a posée au XX e siècle : comment rester humain dans une civilisation qui pourchasse le vivant ? On retrouve ici le coeur de l'inquiétude heideggerienne : la réduction de l'être à sa dimension technique et à la place qu'il occupe dans une organisation normalisée.

Martin Heidegger est une figure intellectuelle incontournable dans ces années d'après-guerre. Vaclav Havel n'échappe pas à son influence. Mais il est marqué plus directement par un autre philosophe, un Pragois, lui aussi fondamental : Jan Patocka. Celui-ci est, avec Vaclav Havel, l'un des principaux initiateurs de la « Charte 77 », pétition dénonçant la « Normalisation » entamée par le pouvoir tchéquoslovaque et moment-clé dans l'histoire de la dissidence tchèque.

Potocka, penseur du « soin de l'âme » est surtout l'auteur d'un livre indispensable, « Platon et l'Europe », dans lequel il affirme, comme le relevait Paul Veyne dans « Libération » en 1983, que « les hommes ''ne sont pas des robots'' et que, par souci de leur âme, il leur faut penser la liberté contre les dogmes, car tout n’existe pas ''objectivement''. »

Jan Potocka, après avoir signé la Charte de 1977, est victime d'un acharnement policier et meurt au mois de mars. Paul Ricoeur dira qu'il a été « littéralement mis à mort par le pouvoir ». Vaclav Havel, de son côté, bascule pour de bon dans la dissidence. Entre 1977 et 1989, il est emprisonné à trois reprises. En prison, il écrit ses deux plus grands livres, « le Pouvoir des sans-pouvoirs », mise à nu du totalitarisme communiste, et « Lettres à Olga », précis épistolaire de résistance adressé à son épouse.

Le temps du pouvoir

En 1989, sa notoriété le place à la tête de la Révolution de velours. Le peuple pousse l'artiste vers le pouvoir. Vaclav Havel hésite. Il accepte de devenir une sorte de président intérimaire. Son intérim durera treize ans, comme il le notera lui-même avec humour. Devient-on vraiment roi, et le reste-t-on pendant aussi longtemps, sans le vouloir ?

Platon lui-même le savait bien : l'action et la pensée sont des mondes distincts, qui ne répondent pas aux mêmes lois. Havel le Président doit faire des compromis avec la réalité européenne. Son exercice du pouvoir entre même en contradiction flagrante avec ses maîtres à penser. Poussant l'Europe orientale vers l'Occident, il trahit à la fois Kafka et Heidegger, qui y voyaient chacun à leur manière un archétype de la civilisation sans âme.

A-t-il aimé le pouvoir ? Dans une interview donnée à France 24, il déclara :

« La tâche qui m’a été donnée, celle de faire de la politique, a été une tâche que j’ai assumée parce que j’ai été poussé par un sentiment de responsabilité ; mais ce n’était pas une activité dans laquelle je trouvais plus de plaisir que dans le théâtre. »

En 2007, il publia « A vrai dire... Le livre de l'après-pouvoir », une réflexion éclatante sur la nature du pouvoir politique. Il y écrivait notamment :

« La fonction présidentielle ne vous condamne pas à mentir ou à affirmer une opinion qui n'est pas la vôtre. Non, mais elle vous oblige à tout formuler dans une langue... officielle. Les discours par exemple que je devais prononcer m'ont causé beaucoup de tourments. En tant qu'écrivain, auparavant maître de mes mots, (...) j'ai du mal à comprendre comment j'ai réussi pendant quinze ans à écrire pratiquement tous les week-ends un discours pour lequel je disposais d'un temps limité de rédaction, alors que personne ne voulait savoir si j'étais inspiré. Il se peut que ce bagne que j'ai vécu constitue l'une des causes de ma difficulté actuelle à écrire. »

« L'après-pouvoir » fut aussi uns sorte de retour à sa philosophie politique initiale. Délesté des contraintes du politique, il put poser un regard lucide sur ce que l'Europe, après l'enthousiasme de la libération à l'Est, était devenue :

« Je trouve par exemple que l'Union européenne actuelle est trop matérialiste et technocratique. S'occuper des tarifs douaniers n'est certes pas une tâche inutile. Mais tellement insuffisante. Il manque un souffle politique à l'Europe. Une vraie dimension spirituelle. »

Espérons que son décès ne nous empêche pas d'écouter ce qu'il avait à dire.

David Caviglioli

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:33
| Par noemie rousseau

«J'ai assisté à ce qui semble être du troc à l'hôpital Bichat.» Maxime se souvient de sa dernière hospitalisation, fin novembre, comme d'une «expérience étrange». Le lendemain de son arrivée dans le service des maladies infectieuses, ses draps n'ayant pas été changés, il s'en va signaler cet oubli au cadre infirmier quand il tombe sur deux aides-soignantes en pleine «conversation hallucinante: "je te donne des draps contre autre chose"». Impossible de tenir avec dix draps pour un service plein à craquer et le cadre n'a pas de solution. Seule alternative: demander aux aides-soignantes du service voisin. Mais là-bas aussi, on est ric-rac. Alors, la paire de draps se négocie. «Comme elles étaient au bord du burn-out à force de courir après le matériel, j'ai proposé qu'elles ne refassent mon lit qu'une fois en six jours.» Elles sont reconnaissantes et lui n'est plus à cela près: il a déjà dû apporter ses taies d'oreiller. Rupture de stock là aussi.

Une scène ordinaire et qui se répète partout. Bichat-Claude Bernard est peut-être le premier établissement français pour son «organisation et sa gestion des soins» (selon le palmarès 2011 du Guide santé et Le Figaro), mais il n'est qu'un exemple. A Paris, Marseille, Belfort, Strasbourg, etc., dans ces grands hôpitaux, fusionnés, réorganisés, informatisés, le personnel manque de draps, de couvertures, de couches, d'aiguilles, d'alaises, de bouteilles d'eau, de blouses... Les médicaments, quand ils sont disponibles, sont distribués au compte-gouttes. Partout on rationne, on compte, on justifie. Oui, il manque du personnel, mais parmi ceux qui sont encore là, combien disparaissent quotidiennement dans les entrailles des bâtiments en quête de leurs outils de travail? A Marseille, les infirmières estiment y consacrer 20% de leur temps.

 «Je souhaite que les déficits des hôpitaux soient ramenés à zéro d'ici 2012», annonçait Nicolas Sarkozy en janvier 2010 à Perpignan. Où en est-on aujourd'hui? Eh bien, loin du compte, malgré toutes ces économies de bouts de chandelle. Les 1260 établissements de santé publics clôturaient l'année 2010 à –433 millions d'euros, contre –466 M€  en 2009. C'est 33 millions d'euros de gagnés, mais sur une dette s'élevant à 24 milliards d'euros! 33 millions d'euros gagnés au prix d'un épuisement du personnel hospitalier, d'une hygiène dictée par les impératifs budgétaires. Quitte à égratigner au passage la dignité et la sécurité des malades.

Le système de santé français, classé au premier rang mondial par l'OMS en 2000, rétrograde à la septième place en Europe dix ans plus tard (selon le classement standard européen EHCI). Aujourd'hui, l'hôpital est malade de ces petits détails matériels, gangrené par cette pénurie organisée.

«Ce qui allait bien avant est devenu un énorme bazar», constate le Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière. «Le système dysfonctionne, alors le personnel essaie de contrôler ce qui est dans son environnement proche, se crée des petites cagnottes... Le matériel sort du circuit, les responsables administratifs s'affolent et envoient des mails incroyables.» A l'origine de ce «chaos»? «Un mélange de bureaucratie et de mercantilisme», selon lui.

«On camoufle les endroits sales avec des morceaux de tissu»

Voilà un an que Carole, infirmière dans un des hôpitaux parisiens les plus en pointe, réclame davantage de draps, en vain. «Au lieu de les changer, on les retourne ou on demande au patient d'apporter son propre linge de lit.» Ça l'ennuie, parce qu'à l'école d'infirmières, on lui a appris qu'on ne faisait pas de soins dans une chambre sale. Le week-end, quand le système centralisé de blanchisserie desservant plusieurs hôpitaux ferme, le système D prend le relais. «On essaie de se mettre quelques piles de côté, on a repéré les chariots dans les sous-sols, on se sert discrètement et on les planque», raconte-t-elle simplement. Et de poursuivre: «C'est de la débrouille, on finit par s'y habituer. C'est une façon de travailler malgré tout.»

Au centre hospitalier Belfort-Montbéliard, on a une autre technique: celle dite du «carr黫On camoufle les  endroits sales avec des morceaux de tissu», explique Wendy*, aide-soignante de nuit. Et pour elle aussi, c'est la routine: «Quand on se plaint à la direction, elle ne répond pas. Du coup, on ne pose même plus de question, c'est devenu monnaie courante» au point que «récupérer le matériel pour la nuit pourrait figurer dans nos fiches de poste». Chercher un oreiller ou une couverture peut l'occuper plus d'une demi-heure. Elle prospecte par téléphone, se déplace. Et l'opération n'est pas toujours couronnée de succès. «Quand je ne trouve pas, on couvre le patient avec son manteau.» «C'est un temps perdu inutilement», à récupérer sur la transmission d'informations entre équipes, le soin, les échanges avec les patients...

Comme à Belfort et Paris, la blanchisserie à Marseille a aussi été externalisée, et ses horaires d'ouverture revus à la baisse. «La procédure normale voudrait qu'en cas de pénurie, on contacte le cadre de garde, qu'on remplisse tout un tas de paperasse pour faire rouvrir la lingerie et obtenir une livraison de draps. On se dépanne entre collègues, c'est plus simple», expliquent Marie*, cadre infirmière, et Catherine*, infirmière. Surtout, elles devraient justifier pourquoi elles ont besoin de draps supplémentaires alors qu'elles sont censées recevoir ce qu'elles ont donné à laver. «Des draps ne reviennent pas, disparaissent du circuit, pourquoi? On ne sait pas! Il y a plein d'éventualités: parfois ils partent à la poubelle après avoir servi à éponger le sol suite à une grosse catastrophe... Il y a aussi l'usure normale et puis on voit des sacs de linge oubliés, dehors, qui prennent la pluie et finissent par pourrir!»

Chacune est dotée de cinq tenues, pour les cinq jours de travail hebdomadaire. «Sauf que nous les récupérons une semaine voire dix jours après les avoir envoyées au lavage, alors on est obligées de les porter plusieurs jours de suite... On transpire, on se tache, c'est très gênant», soupire Catherine. Et quand les blouses reviennent enfin, «le tour du col a l'air sale, elles sont grises, décrit-elle. L'image de soi et celle de l'institution en prennent un sacré coup. Avant les lingères faisaient un contrôle visuel systématique, aujourd'hui tout est automatisé.»

Comme beaucoup d'autres, Wendy, l'aide-soignante montbéliardaise, ramène désormais sa blouse chez elle. C'est normalement interdit. «J'utilise un désinfectant pour ma machine après l'avoir fait tourner... mais je lave quand même les vêtements de mes enfants derrière.» Elle s'inquiète. Et elle n'a pas tort. Une note très instructive du CLIN (Centre de lutte contre les infections nosocomiales), consacrée au «vecteur de contamination» qu'est le linge, révèle que 25% des blouses blanches sont contaminées par le staphylocoque doré, le plus pathogène de la gamme. Le taux grimpe à 65% quand les infirmières ont prodigué des soins à un patient déjà infecté. Porter sa blouse deux jours de suite multiplie par trois le risque de véhiculer des bactéries résistantes.

Les infections nosocomiales sont encore responsables de 4200 décès chaque année. Trois plans nationaux de lutte contre les infections nosocomiales se sont succédé depuis 1999. Des actions de prévention, de formation du personnel ont vu le jour, un système de signalement a été mis en place, cinq centres référents créés... «On nous rappelle sans cesse les procédures, mais à côté les choses les plus élémentaires ne sont pas assurées... Et ça démotive sacrément», souligne Carole. Quant à Wendy, c'est l'épisode grippe A qui l'a le plus «choquée». Branle-bas de combat à l'hôpital: le personnel hospitalier non vacciné devait impérativement porter un masque jetable pour accéder à l'établissement. Du jour au lendemain, il n'y a plus eu de masque. Et du jour au lendemain, le risque de contagion s'est évanoui à l'hôpital de Belfort.

Si la couche n'est pas «saturée», les malades la gardent

 A Paris, outre le «gros problème de draps», Carole se bat au quotidien avec les alaises bleues jetables, dont la qualité a tellement baissé au fil des ans qu'elles se déchirent au moindre mouvement du malade, salissant des draps qu'on ne peut plus changer. Les tabliers jetables des aides-soignantes se déchirent aussi, souillant leur blouse dont l'entretien est si compliqué. Puis il y a les nouvelles tubulures des perfs, impossibles à régler: c'est soit trop rapide, soit trop lent ; les cathéters dont l'aiguille ne se rétracte pas toujours et risque de blesser les infirmières. Les injections d'insuline deviennent douloureuses pour les diabétiques car les aiguilles adaptées venant à manquer, elles sont remplacées par de plus gros calibres. «C'est un retour en arrière généralisé», s'indigne l'infirmière.

Pour Léa*, infirmière polyvalente à Belfort-Montbéliard, «depuis trois ans, la situation se dégrade à la vitesse grand V mais les problèmes de matériel ont vraiment commencé il y a cinq ans, avec les formations sur les couches». Durant sa formation sur les couches, Léa a appris qu'il ne fallait pas les changer «tant que la totalité des petits traits bleu clair imprimés dessus ne sont pas devenus bleu foncé. Avant on nous disait qu'il fallait changer régulièrement les patients âgés, pour ne pas les laisser dans l'humidité. Désormais on nous dit que les couches sont faites pour durer, on utilise trop de couches soi-disant.»

Alors, quand les patients se réveillent et appellent la nuit pour être changés, si leur couche n'est pas saturée, ils la gardent. «Humainement, c'est très dur. Je ne peux quand même pas avouer au patient qu'on le laisse dans cet état par souci d'économie.» Au petit matin, quand l'équipe suivante prend le relais, la couche a débordé et c'est tout le lit qui est à refaire. Dès lors, l'équipe précédente est soupçonnée d'avoir mal fait son travail, tandis que le patient se plaint au médecin des méfaits des infirmières de nuit. «Au bout du compte, ça nous retombe dessus. La majorité des infirmières disent venir pour la paie, c'est triste. Et les nouvelles recrues annoncent après trois semaines qu'elles ne tiendront pas.»

 A la maternité aussi, les couches sont désormais comptées: quinze par nouveau-né, et pas une de plus, de quoi tenir deux jours si on ne leur inflige pas le même traitement qu'à leurs aînés. «Les mamans s'étonnent parfois qu'on en soit arrivé là.» Lors de sa dernière garde dans le service, le petit stock étant épuisé, Léa a dû se fournir auprès du service néo-natalité. Une autre paire de manches l'attendaient ensuite: faire rentrer les bébés dans les minuscules couches de prématurés. Il y a bien eu des pleurs et des irritations à cause des élastiques trop serrés, mais au moins, le service a respecté son budget couches. Par ailleurs, l'établissement de Belfort-Montbéliard (déficit 2010: 6 millions d'euros) construit un nouvel hôpital de 70.000 m² pour un coût total de 375 millions d'euros, dont «seulement» 100 millions sont pris en charge par l'Etat. Des voix s'élèvent pour dénoncer des «zones d'ombre» dans le financement. 

A l'établissement public de santé mentale de Ville-Evrard (93), le résultat de l'exercice 2010 (budget de 140 millions d'euros) est positif: + 1,2 million d'euros. «On est un des rares hôpitaux excédentaires et la direction nous impose de vivre dans des conditions de pénurie. Avec la loi HPST, j'ai l'impression que c'est notre outil de soin qui va être cassé», déplore Evelyne Lechner, psychiatre chef de service. La suppression de l'eau minérale en 2009 met le feu aux poudres. Les neuroleptiques et antidépresseurs augmentant la sensation de soif, les patients recevaient systématiquement une bouteille à leur arrivée. Aujourd'hui, il faut une ordonnance signée d'un médecin pour en obtenir une. «Ça a l'air ridicule mais c'est devenu symbolique.» 

Les infirmières manquent tellement de linge et de serpillières le week-end qu'elles sont contraintes de les laver elles-mêmes, dans la machine normalement mise à disposition des malades pour laver leurs vêtements. Les affaires de toilette distribuées aux patients se font rares, les savonnettes ont rétréci et les pyjamas aussi. «C'est humiliant pour les personnes obèses ou un peu fortes», explique la chef de service. «Tout ce qui est du matériel paramédical n'est plus fourni, c'est très choquant.» Et la psychiatre de citer le cas de ce malade dont les escarres nécessitaient un matelas spécial. «On a dû lui faire une ordonnance pour qu'il aille l'acheter à l'extérieur. Il paie son forfait hospitalier et on fait marcher la sécu!» Idem pour les bas de contention, les minerves. Il n'y a plus de kiné à l'hôpital, et aucun n'a voulu se déplacer pour faire des soins dans le service, «l'hôpital ne les rémunère que six mois ou un an après». Alors, chaque jour, deux infirmières ont dû accompagner la patiente dans un cabinet privé. La facture a là encore été adressée à l'assurance maladie.

Si, auparavant, tous les infirmiers s'asseyaient à la même table que les pensionnaires pour les repas thérapeutiques, aujourd'hui seul un infirmier pour cinq patients peut le faire. Les autres soignants doivent s'acquitter de leur repas. «Certains continuent à le faire, en payant, d'autres refusent et mangent à part», raconte Evelyne Lechner. En revanche, l'établissement a investi en 2010 dans un nouveau système informatique. «En théorie c'était génial mais cela bogue en permanence, on perd beaucoup de temps.» Quand une admission est enregistrée, le nom du patient apparaît sur le logiciel de prescription un ou deux jours après. «Si pour les médicaments, on peut faire des ordonnances manuscrites, c'est impossible pour les examens biologiques. Leur nombre a baissé de manière significative, on finit par abandonner aux dépens de la sécurité des patients», se désole-t-elle. Les médecins ont réclamé un audit du système informatique, la direction a répondu que les soignants étaient «incompétents».

«C'est le soignant au service de la logistique»

En revanche, la direction de Ville-Evrard n'est pas avare en notes de service, «et elle ne fait pas dans l'implicite quand il s'agit de suspecter le personnel de se faire sa pharmacie personnelle sur le stock de l'hôpital», précise Evelyne Lechner. Les médicaments sont comptés, comme le reste. Quand les médecins donnent deux jours de traitement à un patient partant en permission, la délivrance ne peut pas être enregistrée dans le logiciel et n'est donc pas compensée dans la livraison, entraînant une pénurie.

«Il faut justifier pourquoi on ne donne qu'un demi-comprimé à un patient et pas un entier. Comme si l'autre moitié c'est nous qui la mangions! Et si le patient recrache, il faut expliquer aussi pourquoi le lendemain on réclame un comprimé supplémentaire dans notre panier!», s'insurge Léa à Belfort. Avec le turn-over important des patients aux urgences, passer des commandes la veille pour le lendemain devient un vrai casse-tête.

Récemment, elle a dû faire le tour des services pour trouver un antiépileptique. Mais la date de péremption et le nom du médicament ne figurant pas sur l'emballage individuel, il est interdit de détacher les comprimés. Donc elle est repartie avec la boîte entière et a passé une commande urgente pour rendre ce qu'elle a emprunté. Parce qu'avec la tarification à l'activité (T2A), «désormais c'est chacun ses sous! Le dépannage se fait au sein d'un même pôle. Seulement, c'est une entité administrative et financière mais les services ne sont pas voisins, il faut parfois aller loin», s'agace Marie, à Marseille.

Avec le «nouveau système», elle doit recopier plusieurs fois à la main les ordonnances pour dispatcher les médicaments en fonction de leur catégorie, et donc de leur lieu de stockage. «C'est le soignant au service de la logistique», résume-t-elle. Toutes le disent: «les anciennes stockaient plus» dans leur service. Aujourd'hui, l'hôpital est entré dans l'ère du flux tendu, qui permet de réduire les pertes et de surveiller la consommation. Une organisation qui fonctionne de manière optimale... quand il n'y a pas d'urgences.

Pour corser le tout, souvent, la livraison journalière de médicaments ne correspond pas à la commande. Quand elles ne manquent pas, les boîtes sont remplacées par d'autres. L'infirmière doit demander au médecin de changer sa prescription ou partir à la recherche du traitement. «Dans certains établissements, on demande aux médecins d'être vigilants sur les prix. Quand ils prescrivent, s'affiche automatiquement à l'écran le coût du traitement pour l'établissement», indique Nathalie Depoire, présidente de la coordination nationale des infirmières. A l'hôpital de Belfort où elle exerce, «on en arrive à demander aux familles d'apporter leurs médicaments ou d'aller les chercher en ville».

«Quand on fait remarquer que les patients sont en danger, la direction répond "si vous n'êtes pas contente, rien ne vous empêche de partir", répète Léa. C'est nous qui sommes mal organisées, qui ne savons pas gérer, qui consommons trop et, en haut, ils se défendent en disant qu'eux aussi subissent des pressions.» Maxime a écrit à la direction de l'hôpital pour se plaindre des conditions de son hospitalisation. Sa lettre – comme celles du personnel – est restée lettre morte. Pour lui, «les ARS (agences régionales de santé) sont les Standard & Poor's de l'hôpital. Pour que chaque établissement garde son triple A, il faut faire des économies et ceux qui souffrent, ce sont le petit personnel et les malades.» 

«Les malades assistent à la dégringolade de l'hôpital, mais ils sont déjà contents d'être pris en charge. S'ils râlent, c'est sur les infirmières qui sont en première ligne», constate Carole. Peu de patients font remonter leur mécontentement, bien que parfois les infirmières, à bout, leur mettent le stylo et la feuille en main.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:23

LEMONDE | 17.12.11 | 13h57   •  Mis à jour le 18.12.11 | 10h16

 
 

 

Le camping La Pindière, à Héric (Loire-Atlantique), en décembre 2011.

Le camping La Pindière, à Héric (Loire-Atlantique), en décembre 2011.Franck Tomps pour Le Monde

La proposition de loi est passée sans anicroche. Adopté à l'unanimité en première lecture à l'Assemblée nationale, le 16 novembre, le texte relatif "aux habitats légers de loisirs et à l'hébergement de plein air et portant diverses dispositions relatives au tourisme" suscite pourtant l'inquiétude du monde associatif.

Il prévoit notamment d'obliger les exploitants des terrains de camping à déclarer chaque année en mairie le nombre d'emplacements concernés par cette pratique. Il renforce aussi les pouvoirs du maire, qui pourra inspecter même inopinément les terrains en vue de vérifier l'exactitude des déclarations. La commune aura en outre la possibilité de moduler la taxe de séjour applicable à la clientèle des terrains de camping, en vue de différencier la clientèle de passage de la clientèle résidentielle.

Enfin, les personnes qui louent un emplacement de mobil-home pour une durée supérieure à trois mois devront produire un justificatif de leur résidence principale. Les exploitants pourront donc s'assurer que cette clientèle n'élit pas de facto domicile dans leur camping.

Présenté par les députés UMP Jean-Louis Léonard (Charente-Maritime), Daniel Fasquelle (Pas-de-Calais), Marc Francina (Haute-Savoie) et Etienne Mourrut (Gard), ce texte, qui n'a pas été encore examiné par le Sénat, vise à assurer un contrôle de la pratique "résidentielle" au sein des campings.

"RISQUE DE JETER À LA RUE DES MILLIERS DE FAMILLES"

Réunies au sein du collectif Alerte-Uniopss, trente-cinq fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l'exclusion et l'Association nationale des gens du voyage catholiques dénoncent une proposition qui, selon eux, "risque de jeter à la rue les milliers de familles contraintes de vivre à l'année sur un terrain de camping".

Pour les associations sont clairement visées les quelque 70 000 à 120 000 personnes qui, parfois par choix, mais le plus souvent par contrainte, vivent à l'année sur ces zones théoriquement réservées au loisir. Caravanes, mobil-homes ou camping-cars servent alors d'habitat pour tous ceux qui, en situation de précarité ou face à la cherté des loyers, n'arrivent pas à trouver un logement classique. "Cette population comprend l'étudiant qui a trouvé un petit job de serveur sur le littoral l'été, le chômeur de longue durée, en passant par le travailleur pauvre ou la femme seule avec enfants", explique France Poulain, architecte et urbaniste, spécialiste du sujet.

Aujourd'hui, vivre à l'année dans un camping est illégal. Mais la pratique est tolérée par certains gestionnaires de camping qui ont pour seule obligation de déclarer le nombre de nuitées qu'ils ont facturées. Il n'est donc pas possible de différencier et de contrôler s'il s'agit de plusieurs personnes la même nuit ou de la même personne plusieurs nuits de suite.

"Ces nouvelles dispositions vont augmenter la pression sur les gérants", analyse Béatrice Messini, sociologue au CNRS. "Jusqu'à présent, il y avait une souplesse. Si, demain, l'accès de ces terrains légaux est plus difficile, où iront toutes ces personnes ?", s'interroge cette spécialiste de l'habitat hors norme.

Pour Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre, "ce renforcement de la législation est inquiétant car cet habitat alternatif, qui est loin d'être idéal, est néanmoins un des amortisseurs de la crise du logement. Cette proposition de loi est un arsenal supplémentaire qui permettra aux pouvoirs publics d'intervenir plus vite et par exemple accélérer des procédures d'expulsion".

"DES CAMPINGS TOURNENT PRATIQUEMENT AUX BIDONVILLES"

Actuellement, les maires ne peuvent agir sur les campings de leur commune qu'en cas de trouble majeur à l'ordre public. L'Etat, qui est censé être l'autorité de contrôle, n'intervient souvent que lors de l'agrément du terrain.

Pour le député Jean-Louis Léonard, un des initiateurs de la loi, le texte permettrait de "prévenir d'éventuelles dérives liées à la sédentarisation". "Il ne s'agit pas de chasser les pauvres, mais d'éviter le développement de campings qui n'en sont plus, se défend le député. Nous avons vu des cas de campings qui tournent pratiquement aux bidonvilles, et sur lesquels les maires n'ont aucune prise. Cette loi, qui a fait l'objet d'un consensus, est une protection."

Il existe effectivement des campings qui, selon les mots de France Poulain, sont des "points noirs". "Environ 2 % du parc sont des terrains non gérés, soit parce que le gérant est peu scrupuleux, soit parce qu'il n'arrive pas à vendre son terrain lorsqu'il décide de partir à la retraite. Dans ces lieux, les conditions d'hygiène et de sécurité ne sont pas respectées, et il est légitime de vouloir mettre fin à ces abus."

Près de 20 % des terrains seraient de qualité médiocre, notamment en raison d'une forte présence de campeurs sédentarisés. Pour autant, la chercheuse est assez sceptique sur l'efficacité des futures dispositions. "L'obligation de domiciliation pourra être facilement contournée, en se faisant domicilier par exemple par une association."

Par ailleurs, le renforcement de la législation pourrait accélérer un phénomène de sédentarisation, sur des parcelles privées ou dans la nature, de précaires pour qui la location d'un emplacement dans un camping est devenue impossible.

>> Lire aussi notre reportage : "Ma famille préfère me savoir là plutôt que sous un pont"

Catherine Rollot

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:15
Aux Philippines, les inondations font plus de 500 morts

LEMONDE.FR avec AFP | 17.12.11 | 09h12   •  Mis à jour le 18.12.11 | 13h10

 
 

 

A Cagayan de Oro, le 17 décembre.

A Cagayan de Oro, le 17 décembre. AP/Froilan Gallardo

Selon un bilan communiqué dimanche 18 décembre en fin de matinée, le typhon Washi, qui a balayé le sud des Philippines vendredi, a fait au moins 800 morts. Ce chiffre pourrait encore augmenter dans les prochaines heures. Des centaines de personnes sont encore portées disparues, et plus de 100 000 personnes ont quitté leur logement après le passage du typhon.

La tempête a laissé des milliers de Philippins sans abri, eau et électricité, dans un paysage de désolation, envahi par l'odeur des corps décomposés. Des villages entiers ont été balayés, des routes et des ponts détruits, selon des témoins.

La tempête a touché de plein fouet l'île de Mindanao, où 97 corps ont été repêchés à Cagayan de Oro, un des principaux ports de l'île, et 75 à Iligan, un autre port du sud, selon un porte-parole, le colonel Leopoldo Galon, qui a précisé que 375 personnes étaient portées disparues dans ces deux seules villes.

Près de 2 000 personnes prises dans les inondations ont été récupérées par les secours militaires en camion, bateau ou hélicoptère, a-t-il ajouté. "Je ne peux pas expliquer comment de pareilles choses arrivent, des villages entiers ont été balayés vers la mer", a déclaré Leopoldo Galon.

>> Voir les images de la catastrophe

UNE VINGTAINE DE TEMPÊTES PAR AN

 

Les pluies qui sont tombées depuis 24 heures dans le sud des Philippines ont gonflé les rivières et provoqué des inondations

Les pluies qui sont tombées depuis 24 heures dans le sud des Philippines ont gonflé les rivières et provoqué des inondationsREUTERS/ERIK DE CASTRO

Les pluies qui sont tombées en l'espace de 24 heures ont gonflé les rivières et provoqué des inondations très importantes."C'est arrivé très vite, à un moment où les gens dormaient", a raconté à la chaîne de télévision GMA le maire d'Iligan, Lawrence Cruz. "En dépit de l'alerte (sur l'approche de la tempête), il n'y a pas eu d'évacuation préventive", s'est étonné Benito Ramos, directeur de l'organisme national pour la prévention des catastrophes. Cinq personnes ont également péri dans un glissement de terrain sur la côte est, et trois autres sont décédées à Polanco, dans le sud.

L'armée, dont 20 000 soldats ont été mobilisés, continue de retirer des cadavres ensevelis sous des torrents de boue. "Les cadavres se décomposent très rapidement parce que ce sont des noyés et que les corps sont gonflés d'eau boueuse. On ne peut pas les embaumer car il n'y a pas d'eau et il n'y a plus de produit nécessaire à l'embaumement", a raconté à l'AFP Leonardo Vicente Corrales, un journaliste de Cagayan de Oro. "L'électricité a été rétablie dans le centre-ville mais pas dans les quartiers de la ville les plus affectés et il n'y a toujours pas d'eau potable", a-t-il ajouté. Au funérarium, les cercueils viennent à manquer et les responsables craignent des conséquences sanitaires.

 

Le tempête, qui s'accompagne de vents allant jusqu'à 90 km/h, se dirigeait samedi vers l'île de Palawan. Les Philippines sont touchées chaque année par une vingtaine de tempêtes, mais la plupart affectent le nord du pays, ce qui explique que les habitants des régions touchées n'étaient pas du tout préparés à cette catastrophe naturelle, selon les responsables des secours.

Deux violents typhons, Nesat et Nalgae, ont frappé l'archipel en septembre dernier, causant la mort d'une centaine de personnes. En 2009, la tempête tropicale Ketsana, qui avait noyé une grande partie de Manille, avait fait 464 victimes.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:10

LEMONDE.FR avec Reuters | 18.12.11 | 09h13   •  Mis à jour le 18.12.11 | 09h13

 
 

 

Trente-trois personnes seulement auraient été secourues.

Trente-trois personnes seulement auraient été secourues. AP

Différents chiffres circulent sur le nombre de victimes et de disparus, mais une chose est sûre, le bilan du naufrage au large de la côte Est de Java (Indonésie) d'un bateau à bord duquel se trouvaient 380 immigrants, la plupart venus du Moyen-Orient, est très lourd.

Seulement 76 occupants du navire ont pu être secourus, a indiqué Sahrul Arifin, responsable des situations d'urgence et de la logistique au sein du Centre de gestion des catastrophes de Java-Est. Mais un porte-parole des seccouristes, Hariyadi Purnomo, a indiqué que 33 personnes seulement avaient été sauvées et que 217 étaient portées disparues. "Les rescapés souffrent de déshydratation et d'épuisement après avoir dérivé au milieu de la mer pendant à peu près cinq heures", a déclaré Kelik Enggar Purwanto, coordinateur des opérations de secours.

 CLANDESTINS

De puissantes vagues ont fait couler le bateau de bois à environ 90 km des côtes. "Nous ne trouvons pas la trace de survivants et de victimes, et maintenant nous tentons de mener des recherches à l'est de là où nous avons trouvé les survivants hier (samedi). D'après les témoignages des victimes, les vagues ont touché un côté du bateau, l'ont brisé en deux et l'ont fait chavirer", poursuit Purwanto, précisant que les vagues faisaient des creux de trois mètres au moment du naufrage.

Les passagers du navire étaient des immigrants clandestins venus principalement d'Iran, d'Irak et d'Afghanistan. L'Indonésie sert de point de transit à de nombreux clandestins venus du Moyen-Orient et d'Asie et cherchant à rejoindre l'Australie. Selon un avocat australien de réfugiés, Jack Smit, les clandestins doivent débourser entre 3 000 et 8 000 dollars pour monter à bord de ces bateaux clandestins à destination de l'Australie.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:05

LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.11 | 11h38

 
 

 

Lors du déclenchement de l'opération, quelque 150 000 soldats américains étaient déployés en Irak.

Lors du déclenchement de l'opération, quelque 150 000 soldats américains étaient déployés en Irak. AP/Pablo Martinez Monsivais

A l'heure où les finances sont au plus mal, le coût de l'intervention en Irak a cristallisé de nombreux débats aux Etats-Unis, d'autant plus que ce gouffre financier ne se ferme pas avec le retrait des troupes américaines sur le terrain.

Depuis l'invasion américaine du pays en mars 2003, au moins 126 000 civils irakiens sont morts des causes directes du conflit, selon Neta Crawford, professeur à la Boston University. A cela, il faut ajouter 20 000 soldats et policiers irakiens et plus de 19 000 insurgés. Selon l'organisation britannique IraqBodyCount, les pertes civiles s'étaleraient entre 104 035 et 113 680 depuis 2003. Quelque 1,75 million d'Irakiens ont trouvé refuge dans les pays voisins ou ont été déplacés dans le pays, selon l'ONU.

DES EFFECTIFS NOMBREUX ET LOURDEMENT ÉQUIPÉS

Lors du déclenchement de l'opération, quelque 150 000 soldats américains étaient déployés en Irak, soutenus par 120 000 autres militaires américains soutenant l'opération depuis l'extérieur. Plus de 40 000 Britanniques ont également participé à l'invasion. Les effectifs de la coalition tombent ensuite régulièrement et atteignent 165 000 fin 2006 avant que Washington ne décide d'envoyer 30 000 hommes en renfort pour tenter d'endiguer l'explosion de violences. En septembre 2010, l'opération prend fin, 50 000 soldats américains restent sur place pour aider à la formation de l'armée irakienne. Ils doivent quitter le pays d'ici la fin du mois.

Le Pentagone a affecté près de 770 milliards de dollars depuis 2003 aux opérations en Irak. Pris sur le poste des opérations extérieures, ces sommes s'ajoutent au budget du Pentagone, dont une fraction indéterminée a également servi à financer la guerre en Irak. Il faut également ajouter le coût de l'aide américaine à l'Irak, de la prise en charge des blessés, des vétérans.

LE COÛT EXHORBITANT DE LA PRISE EN CHARGE DES VÉTÉRANS

Pour les vétérans, les coûts propres aux conséquences de l'Opération Iraqi Freedom sont difficilement séparables de ceux des opérations en Afghanistan, les quelque 1,25 million de vétérans de ces conflits ayant fréquemment été déployés sur les deux théâtres. De fait, les statistiques publiées par le gouvernement américain ne font pas la distinction entre les deux.

Fin 2010, les Etats-Unis avaient ainsi déjà dépensé près de 32 milliards de dollars pour la prise en charge des soins médicaux des blessés et le versement des pensions d'invalidité, dont les vétérans bénéficient à vie. Les coûts futurs à venir sont exponentiels. Linda Bilmes, professeur à l'université d'Harvard, estime que les coût médicaux et des pensions d'ici 2055 pour les vétérans seront de 346 à 469 milliards de dollars.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:00

LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.11 | 07h52   •  Mis à jour le 18.12.11 | 11h22

 
 

 

Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé le 21 octobre, le retrait total des troupes.

Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé le 21 octobre, le retrait total des troupes.REUTERS/POOL

Achevant leur retrait total de ce pays qu'ils avaient envahi il y a près de neuf ans, les derniers soldats américains ont quitté l'Irak dimanche 18 décembre à l'aube pour le Koweït, a confirmé un officier américain à un journaliste de l'AFP à la frontière.

Le 20 mars 2003, les forces américaines avaient pénétré massivement en Irak pour renverser l'ancien dictateur Saddam Hussein, exécuté depuis. Seuls 157 Américains chargés d'entraîner les forces irakiennes et un contingent de Marines affecté à la protection de l'ambassade à Bagdad resteront dans le pays.

Le dernier convoi composé de 110 véhicules transportant environ 500 soldats appartenant en grande majorité à la 3ème brigade de la 1ère division de cavalerie a traversé la frontière à 07 h 30, heure locale. L'armée américaine, qui a compté jusqu'à 170 000 hommes au plus fort de la lutte contre l'insurrection, a abandonné 505 bases en Irak.

 

Alors que les camions approchaient la frontière, l'excitation a commencé à s'emparer des soldats. Beaucoup n'avaient pas dormi les dernières 24 heures en attendant l'heure de départ. Certains soldats applaudissaient, visiblement soulagés.

 

REUTERS/POOL

 CRISE POLITIQUE

Les soldats se demandaient comment les Irakiens réagiraient en découvrant que les Américains étaient partis. "Ils vont se réveiller ce matin et s'apercevoir qu'il n'y a plus personne", a affirmé le soldat Joseph, un Irakien qui a émigré aux Etats-Unis en 2009. Il s'est enrôlé dans l'armée un an plus tard.

Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé le 21 octobre, le retrait total des troupes. Les Américains laissent un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laïque Iraqiya de l'ancien premier ministre Iyad Allaoui, de suspendre à partir de samedi sa participation aux travaux du Parlement.

Si l'Irak exporte environ 2,2 millions de barils de pétrole par jour, lui rapportant 7 milliards de dollars par mois, les services de base comme la distribution d'électricité et l'eau potable sont toujours défectueux. Mais les Irakiens interrogés étaient satisfaits du départ. "Je suis fier comme chaque Irakien doit l'être", déclare Safa, un boulanger de 26 ans à Karrada, dans le centre de Bagdad.
"Les Américains ont renversé Saddam Hussein, mais notre vie depuis s'est dégradée", a-t-il ajouté.

 UNE OCCUPATION COÛTEUSE

Désormais, les 900 000 éléments des forces irakiennes auront la lourde tâche d'assumer seuls la sécurité alors que les insurgés, notamment Al-Qaïda, bien qu'affaiblis, peuvent encore faire couler le sang. Ils devront aussi empêcher la résurgence des milices et une réédition d'une guerre confessionnelle entre chiites et sunnites qui avait fait des dizaines de milliers de morts en 2006 et 2007. Ainsi s'achève une invasion lancée sans l'aval de l'ONU pour trouver des armes de destruction massives que Saddam Hussein aurait cachées. Il s'est avéré depuis que celles-ci n'existaient pas.

>> Lire le récit "La croisade de l'Amérique contre 'l'axe du mal'"

Cette occupation en 2003, qui deviendra à partir de 2005 une "présence étrangère requise par le gouvernement irakien", se sera révélée fort onéreuse. Le Pentagone a alloué près de 770 milliards de dollars en neuf ans alors que 4 474 soldats américains sont morts, dont 3 518 au combat. Plus de 32 000 militaires américains ont par ailleurs été blessés. Par ailleurs, depuis mars 2003, les pertes civiles s'étaleraient entre 104 035 et 113 680, selon l'organisation britannique IraqBodyCount.

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