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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 19:37

plunkett.hautetfort.com - 28.10.2011

Une désinformation démasquée :

 

 

La semaine dernière, les succursales françaises du Tea Party américain (obstinées à défendre le système économique actuel) affirmaient que les indignés de Londres (insurgés contre l'ultra-capitalisme libéral) avaient « fermé la cathédrale Saint-Paul ».

Mensonge...

En réalité, l'archevêque de Cantorbéry avait décidé cette fermeture (contre l'avis de la majorité du clergé) dans la perspective de heurts entre la police et les jeunes manifestants campant sur le parvis depuis le 15 octobre ; il craignait que ceux-ci ne se réfugient dans la cathédrale, invoquant le droit d'asile.

D'où la démission du chanoine-chancelier Giles Fraser, dénonçant une connivence entre l'archevêque et le gouvernement.

L'ancien archevêque, George Carey, a parlé dans le même sens, déplorant que la décision de fermeture « nuise à la réputation du christianisme ».

Le clergé de Saint-Paul a imposé la réouverture, qui a eu lieu aujourd'hui. Il annonce également son intention de célébrer eucharistie et offices aux intentions des jeunes indignés.

 

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 19:29

hautetfort.com - 28.10.2011

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 Voilà l'explication de ce masque, sardonique et moustachu, porté par les « indignés » à Londres, Madrid, New York, Zurich etc :

 

 

 

 

Qui était Guy Fawkes ? Le catholique le plus haï de l'Angleterre anglicane depuis le XVIIe siècle.

 Né le 13 avril 1570 à York, exécuté le 31 janvier 1606 à Londres, Guy Fawkes tenta de faire exploser le palais de Westminster lors de la session d'ouverture du Parlement, le 5 novembre 1605, afin de supprimer le roi protestant Jacques Ier et les membres des deux Chambres. Cette « conspiration des poudres » (Gunpowder Plot) fut déjouée, Fawkes arrêté, puis torturé et exécuté à Tyburn pour trahison et tentative de régicide.

L'échec de la conspiration fut célébré chaque année jusqu'au XXe siècle, sous le nom de Guy Fawkes Night : on allumait des feux de joie en chantant « no popery », « pas de papisme ».

Avant d'essayer de transformer l'oligarchie anglaise en chaleur et en lumière, Guy Fawkes avait eu une carrière étonnante. Fils de protestant, éduqué dans la religion protestante, il s'était converti au catholicisme à l'âge de 16 ans, avant de s'engager (à 22 ans) dans l'armée espagnole pour se battre aux Pays-Bas ; c'est là qu'il devint expert en explosifs. En 1603, il est recruté à ce titre par les conspirateurs Robert Catesby, William Stanley et Thomas Winter, décidés à empêcher Jacques Ier de relancer la persécution sanglante à l'encontre des catholiques. D'où l'idée de louer une cave sous la Chambre des Lords, d'y stocker 36 barils contenant 670 kilos de poudre noire, et de faire sauter le roi et les parlementaires. Mais des catholiques conspirateurs restent des catholiques : ils voulurent épargner ceux des parlementaires qu'ils considéraient comme innocents. Ils les prévinrent donc. L'un de ceux-ci, lord Monteagle (un ennemi de la Subversion, un ami de l'Ordre et des Vraies Valeurs Nationales) balança le complot au gouvernement. Fawkes fut arrêté dans la cave à l'instant où il allumait la mèche. On le tortura longuement, puis on le condamna à être pendu, étripé et coupé en morceaux (hanged, drawn & quartered) selon la procédure alors en vigueur.

 indignés,guy fawkes,v comme vendetta

        L'arrestation de Guy Fawkes, par Henry Perronet Briggs (1823).


Comment l'effigie de Guy Fawkes est-elle devenue l'emblème des indignés en 2011 ? Via la BD de Moore et Lloyd, V pour Vendetta, qui s'inspira de la physionomie de Fawkes pour créer le masque de « V ». Et qui est « V » ? Un résistant, dans une Angleterre future devenue fasciste, et qui s'est placé sous le patronage de Fawkes pris comme symbole de la défense des libertés.

On pourra ergoter sur le degré de moralité de V pour Vendetta, et dire - avec sérieux - que Guy Fawkes eut tort de vouloir faire sauter le Parlement anglais ;  on peut en effet refuser de s'amuser devant les ironies de l'Histoire et le retour des archétypes. En tout cas je rassure les inévitables censeurs : fidèle à l'esprit d'Assise, je ne prône pas le terrorisme. Et s'il faut tout expliquer, la clé de cette note se trouve... dans la note précédente.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 19:03

Tribune de Geève - Anne-Elisabeth Celton | 28.10.2011 | 07:26


DÉMÉNAGEMENT | La quarantaine de campeurs des Bastions va laisser place aux préparatifs de la course de l'Escalade. En attendant, le groupe reste actif et annonce une manifestation cet après-midi.


© Pierre Abensur |

 

Les campeurs du parc des Bastions ont appris cette semaine qu'ils vont devoir quitter les lieux durant le mois de novembre. Cela pour laisser place aux préparatifs de la course de l'Escalade, informe 20 Minutes.

«Dès le 1er novembre, l’emplacement actuel des campeurs est réservé pour la mise en place de la manifestation, explique Raoul Schrumpf, du département municipal de l’environnement urbain. Mais les Indignés pourraient rester jusqu’au début du montage des infrastructures.»

Les campeurs avaient été avertis de la situation en début de semaine et s'étaient déjà déclarés prêts à faire des concessions. Ils souhaitent désormais s'installer sur la pelouse du Palais Eynard.

Cet après-midi, Pierre Maudet doit rencontrer sur place les Indignés afin de discuter avec eux de différentes options.

Manifestation de soutien

En attendant, le groupe reste actif et annonce une manifestation de solidarité aujourd'hui avec les indignés d'Oakland (Californie) en raison de la répression violente subie mardi soir. La police a tiré en fin de journée des gaz lacrymogènes et des balles lestées pour déloger les militants.

Le cortège débutera à 12h30 place des Nations pour se diriger vers l'ambassade américaine.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:34
| Par Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg

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Sinon de Canard enchaîné, les habitants de Puteaux ne manquent en apparence de rien. Le mercredi 19 octobre au matin, dès la parution de l'hebdomadaire satirique, de mystérieux motards ont acheté la quasi-totalité des palmipèdes en vente dans la ville. La maire a-t-elle imaginé qu'ainsi, les Putéoliens, privés de journaux, ne verraient pas les informations du Canard, selon lesquelles elle a caché 4 millions d'euros au Luxembourg?

Après tout, ses administrés vivent bien toute l'année dans une sorte de monde parallèle, au milieu d'une ville qui, non seulement ne connaît pas la crise, mais ne paraît pas savoir quoi faire de son argent tellement elle en dispose. Alors la maire distribue: des cadeaux, de l'argent, des privilèges. Construisant un système de «clientélisme généralisé», selon ses opposants du Modem et du parti socialiste.

 

Joëlle Ceccaldi-Raynaud, 63 ans, également présidente de l'Epad (Etablissement public d'aménagement de la région de la Défense) et ancienne suppléante de Nicolas Sarkozy à l'Assemblée nationale, a pris en 2004 la relève de son père Charles, maire de la ville pendant 35 ans. Elle s'est fâchée avec lui quand il a voulu reprendre sa place en 2005. Il n'a donc pas hésité à la balancer à la justice.

En terme de gestion de ville, il ne peut cependant pas avoir grand-chose à lui reprocher tellement elle s'est inscrite dans ses pas. Comme à son époque, Puteaux profite du fait que les deux tiers du quartier d'affaires de la Défense se trouvent sur son territoire. La manne des entreprises (assurée jusqu'à présent par la taxe professionnelle) permet à cette ville de 44.000 habitants de disposer d'un budget de 285 millions d'euros.

Pour une même population, la ville de Tarbes vote un budget de 77 millions d'euros par an. Neuilly (et ses 60.000 habitants), 152 millions d'euros. A Puteaux, le potentiel fiscal par habitant est cinq fois plus élevé que dans les communes de la même strate.

Du coup, tout le monde est gâté. Dès le premier cri. Chaque enfant qui voit le jour à Puteaux reçoit 46 euros. Mais il apprendra vite qu'il n'y a ici nul besoin de hurler pour se faire choyer. Grâce au CCAS (Centre communal d'action sociale; 6 millions d'euros de budget), sa maman pourra bientôt toucher elle aussi un cadeau, lors de la fête des mères (cuiseur à vapeur, mixeur...).

A l'arrivée à la crèche, ce seront des jouets ou un peignoir que les familles se verront offrir. Et ceux qui doivent faire garder leur enfant pourront toucher, en plus des aides de l'Etat, une allocation de 182 euros par mois, toujours versée par la mairie. Une condition de ressources est définie mais, comme souvent à Puteaux, les plus démunis ne sont pas spécialement ciblés bien que ce soit la mission première des CCAS. Par exemple, seuls les foyers fiscaux qui gagnent plus de 7.318 euros par mois ne peuvent pas toucher cette allocation. Ils sont rares.

La scolarité est ensuite l'occasion de recevoir régulièrement les familles en mairie, et particulièrement pour l'opération cartable. A chaque début d'année scolaire, enfants et parents sont invités à la mairie pour la remise d'une mallette bien remplie (30.000 euros de budget rien que pour les cartables) qui contient, entre autres, des stylos, des feutres, des cahiers pour l'année, et un mot du maire.

Michel Maze, représentant des parents d'élèves FCPE (classée à gauche), s'agace: «Je ne m'y suis jamais rendu. Je n'aime pas avoir à dire merci. Avant, les mallettes étaient remises à l'école, mais la maire a estimé que les parents ne se rendaient pas assez compte que c'est elle qui offrait.» Pour Stéphane Vazia, membre du PS, «la mallette ne répond pas forcément aux besoins des enseignants. Ce sont eux qui devraient en déterminer le contenu. Et puis c'est un gaspillage considérable. A quoi ça sert, de donner une dizaine de tubes de colle à un enfant? Ils les perdent tous au bout d'un mois.»

Le «cérémonial» s'accompagne, comme toujours à la mairie, d'une ambiance spécifique, qui varie selon les années: clowns, magiciens, orchestres... pour un montant non connu. La maire n'a pas répondu à cette interrogation. Pas plus qu'aux autres questions que nous lui avons posées, au motif que «le budget n'est pas l'actualité de la collectivité». Ces cérémonies ont pourtant bien lieu toute l'année. Par exemple lors de la traditionnelle galette des rois de janvier, où, avec un peu de chance, on croisera en mairie un chameau ou un âne, pour aider les enfants à se figurer les Rois mages.

Voyages à l'autre bout du monde

«C'est une gabegie», dénonce le conseiller municipal Modem Christophe Grébert, adversaire politique particulièrement vigilant, qui ne manque pas une occasion sur son blog de dénoncer les excès de la maire (et à qui la commission nationale des comptes de campagne vient de reprocher de ne pas avoir intégré son blog dans ses comptes de campagne). «Dépenser des centaines de milliers d'euros en petits fours et 100.000 euros en champagne, c'est indécent. Tout cet argent n'est jamais utilisé à inventer, innover, par exemple dans le domaine du développement durable. Il est dilapidé n'importe comment alors que nos lycées sont d'un niveau moyen, qu'il reste des logements insalubres, que certaines personnes auraient besoin d'un meilleur suivi social.»

Les fêtes de fin d'année sont bien entendues un moment privilégié pour la dépense: ce n'est pas pour rien que la municipalité commande pour plus de 50.000 euros de chocolats par an. Et c'est toute la ville qui doit rayonner: plus de 700.000 euros permettent d'illuminer les rues de la ville. Tandis que plus de 435.000 euros permettent d'organiser Puteaux-neige (il existe aussi un Puteaux-plage), opération pour laquelle sont carrément construites des pistes de luges et de ski. Sans compter l'installation d'un tyrolien.

On pourrait rajouter les aides au permis de conduire, les bourses aux étudiants, et surtout les cadeaux aux personnes âgées. Quand on habite Puteaux et qu'on a plus de 65 ans, on se voit proposer une foule d'activités (sophrologie, peinture sur soie, expression corporelle...) pour 55 euros par an et par activité si on s'inscrit au club 102. Et être sur le fichier de la ville permet de recevoir, au gré des années, un four micro-ondes, une cocotte-minute, un aspirateur sans sac... Des cadeaux de valeur qu'on peut ensuite partager avec sa famille.

Mais de l'avis général, ce sont les vacances qui illustrent le mieux la relation que la maire a tissée avec ses administrés. Les enfants peuvent profiter de séjours de luxe à l'autre bout du monde: en Laponie, en Chine ou ailleurs, pour faire du moto-neige, ou découvrir les fonds marins de l'île de Majorque. Cet été, les 15-17 ans pouvaient partir au Québec et ne payer que 1100 euros contre un prix normal estimé à 2495 euros.

Malgré des offres de plus grande proximité, Christophe Grébert juge le procédé injuste: «Bien sûr, c'est formidable pour ceux qui le font. Mais pourquoi pas des voyages en montgolfière tant qu'on y est? Ou en sous-marins? Comment un smicard peut-il offrir de telles vacances à ses enfants? Le but d'une municipalité est-il vraiment de permettre à quelques enfants de partir à moitié prix à l'autre bout du monde?»

Même questionnement pour les vacances proposées aux adultes. La Ville possède des centres de vacances, en Bretagne, Savoie et Corse. Là aussi, les prix défient toute concurrence, mais tout le monde ne peut pas pour autant se le permettre. «Le fait que rien de tout cela ne soit soumis au quotient familial (NDLR: qui prend en compte les ressources, les allocations et le nombre d'enfants dans le foyer) pose problème. Pourquoi faire des voyages à moitié prix pour les cadres supérieurs qui, de toute façon, partent en vacances ? On n'est pas une agence de voyage! Le but devrait être d'offrir les mêmes vacances à tous. Ce système de voyages est au cœur du clientélisme local.»

Christophe Grébert assure que certains personnes, quoique désireuses de profiter de ces avantages, de places en crèche ou en HLM, rencontrent des difficultés en raison de leur appartenance politique, ce que la mairie a toujours démenti. Dans la commission permettant d'obtenir un logement social, aucune place n'est laissée à l'opposition. Puteaux est également la seule ville du département dans laquelle la CNL (Confédération nationale du logement, premier syndicat de locataires) n'est pas représentée. Lors de l'examen des dossiers, un seul candidat par logement était présenté jusqu'au milieu des années 2000. Et rien n'indique que la pratique ait changé.

Au final, l'office HLM de la ville loge peu les plus fragiles: 17% des locataires de l'office bénéficient d'une aide au logement (contre 49% à l'échelle nationale).

Irrégularités dans le logement social

La ville se rapproche certes des 20% de logements sociaux exigés par la loi. Mais pas dans le sens généralement entendu. Avant que Charles Ceccaldi ne soit élu maire en 1969, la ville avait été tenue pendant plusieurs décennies par les «socialistes». La ville a donc compté à une époque près de 40% de logements sociaux, mais les projets de standing font petit à petit baisser ce pourcentage qui se situe aujourd'hui autour de 28%.

En 2006, la Miilos (mission interministérielle d'inspection du logement social) a gravement épinglé la ville, lui reprochant l'absence de «plan stratégique» pour son patrimoine HLM, des locations irrégulières à des personnes morales, des logements «indûment concédés pour utilité de service» et le non-respect du contigent préfectoral, la ville s'appropriant des places en HLM ne lui revenant pas.

En 2010, la Miilos note que l'office n'a rectifié qu'en partie ces points. Elle reproche à la ville de ne pas «assurer pleinement son rôle de bailleur social» et de «nombreuses irrégularités» dans le processus d'attribution. Elle s'étonne d'une étrange pratique: l'office HLM, présidé par la maire, demande à chaque nouveau locataire une attestation sur l'honneur selon laquelle «il n'a pas eu un logement en contrepartie de gratifications ou pourboire».

Des irrégularités, Sylvie Cancelloni (conseillère municipale Modem) en soupçonne également dans l'attribution des aides financières distribuées par le CCAS. Mais comment le vérifier? Membre du conseil d'administration depuis 2008, elle voit défiler des montants pour des aides attribuées. Mais sans noms ni motifs correspondants. «Avant 2008, les noms figuraient. Mais depuis que je suis présente en tant que membre de l'opposition, depuis que j'ai demandé quel suivi était fait de ces personnes, on n'a plus aucune information. La maire m'a juste expliqué que l'argent était remis en espèces. Mais donner une fois 300 euros à quelqu'un, est-ce ça ce qu'on appelle une politique sociale?» Chaque année, le CCAS verse jusqu'à 800 euros à des centaines de familles dans la plus grande opacité.

Peu de Putéoliens s'offusquent ouvertement de ce fonctionnement. Combien songent à se plaindre de ces nombreux avantages? A réclamer des coupes dans les dépenses plutôt que des coupes de champagne? A se demander si une part de l'argent obtenu grâce au travail de salariés venant à la Défense, en provenance de toute l'Ile-de-France, ne pourrait pas être versée à une commune qui en a vraiment besoin? A s'indigner du peu de baigneurs qui profitent d'une piscine construite sur l'île de Puteaux, et qui, avec son bassin extérieur de 50 mètres ouvert toute l'année à 29°C, ses deux jacuzzis, son hammam, son sauna, ses deux bassins intérieurs, son bassin à remous avec jets massants et sa rivière à contre-courant, aura coûté plusieurs dizaines de millions d'euros (le chiffre exact n'apparaît pas dans les bilans de la mairie)? Et combien à penser qu'une rénovation de l'actuel conservatoire de la ville aurait pu suffire plutôt que la dernière lubie de la maire, un «palais du conservatoire» (après des Palais des sports, de la culture, de la médiathèque, etc.), qui coûtera au bas mot 35 millions d'euros?

En même temps, il faut bien dépenser l'argent. Alors quand la maire ne construit pas des fontaines, elle adopte un aussi inutile qu'ingénieux système d'éclairage des plaques des rues de la ville grâce à des diodes (pour 106.000 euros hors TVA).

La mairie n'a pas de dette; elle n'a jamais besoin d'emprunter. Du coup, le père Charles a thésaurisé, accumulant plus de 200 millions d'euros grâce à des placements. En 2007, la chambre régionale des comptes, stupéfaite, a vertement signalé à la Ville que ce type de pratique était interdit depuis 2004 et qu'il vaudrait mieux, par exemple, baisser les impôts. En attendant, un jour, une meilleure redistribution des richesses dans la région Ile-de-France.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:27

| Par Mathieu Magnaudeix

 

«Le chômage va augmenter, l'économie va ralentir dans les prochains mois. J'aimerais vraiment que Nicolas Sarkozy nous dise ce qu'il va faire. Mais j'ai peur qu'il ne dise rien.» Jeudi, avant l'intervention de Nicolas Sarkozy sur TF1 et France-2, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, interrogé par Mediapart, ne masquait pas son inquiétude de voir les sujets sociaux passer à la trappe. Il ne fut pas démenti.

Pendant une heure et demie, Nicolas Sarkozy n'a pas parlé une seule fois du chômage qui ne cesse de progresser (il touche désormais 4,5 millions de Français), de la croissance qui ralentit ou du pouvoir d'achat qui s'effrite. Il s'est en revanche acharné sur les «35 heures», l'«assistanat», le nombre selon lui trop élevé de fonctionnaires, et l'immobilisme supposé des syndicats. Le choix des thèmes ne doit rien au hasard. Bien qu'il s'en défende, Nicolas Sarkozy est bel et bien parti en campagne, sur une ligne très à droite.

«Sarkozy veut se poser en combattant», titrait le site internet des Echos avant cet entretien, réalisé «dans le salon des Portraits de l'Elysée, qui servit de cabinet de travail à Napoléon 1er». Cette nouvelle grand-messe télé devait être l'occasion de faire apparaître le président en pédagogue protecteur, expliquant les conclusions du sommet de Bruxelles et la crise de l'euro à ses concitoyens. Mais après avoir rapidement balayé la crise et la dette, le chef de l'Etat (qui n'a pas confirmé sa candidature à la présidentielle) semble bel et bien parier sur une posture d'homme providentiel face à la crise, promettant aux Français des sacrifices douloureux mais présentés comme incontournables pour préserver le fameux triple-A français et ne pas connaître une débâcle à la grecque. 

«Je dis aux Français: si vous voulez garder votre modèle social (...), il faut accepter de prendre les mesures courageuses nécessaires», a ainsi expliqué Nicolas Sarkozy à ses deux intervieweurs, les journalistes Yves Calvi et Jean-Pierre Pernaut, visiblement dépassés par les événements. Et le chef de l'Etat de défendre sa réforme des retraites, votée fin 2010 après plusieurs semaines de manifestations et jugée «injuste» par les syndicats unanimes.

«A partir du moment où on vit plus longtemps, il faut cotiser plus longtemps. La réforme, c'est 24 milliards d'euros de plus par an, et la garantie que leur retraite sera payée.» Sauf que la réforme n'est pas financée après 2018, ce que le chef de l'Etat a omis de préciser. Il a aussi saisi l'occasion pour fustiger à deux reprises le choix de la gauche de porter l'âge de la retraite de 65 à 60 ans... au début des années 1980.

Sarkozy s'est posé en chef d'Etat ayant osé réformer les retraites dans un pays présenté comme rétif au changement. «Regardez la réforme des retraites, tout le monde était contre. Comme toujours! En France ce n'est jamais le moment, il y a cette maladie qui consiste à se faire aimer, et à ne pas faire son devoir. Je suis président de la République et je ne dois pas me poser la question de savoir si je dois le redevenir ou pas. (...) Notre système de retraite était au bord de la faillite.» Nicolas Sarkozy s'en est même pris à la «capacité de nuisance» de la «rue», reprenant une musique anti-syndicale avec laquelle il avait rompu au début de son quinquennat sous l'influence de son conseiller social Raymond Soubie, confident des grands syndicalistes du pays.

Obsession allemande

 

20 octobre 2011. N. Sarkozy en visite en Mayenne
20 octobre 2011. N. Sarkozy en visite en Mayenne© M.T.

Nicolas Sarkozy ne prendra pas le temps de détailler les autres réformes «nécessaires» pour «sauver» le modèle social français. Car bien vite, il enfourche son deuxième cheval de bataille: les 35 heures, une réforme vieille d'une décennie, dont il fait aujourd'hui encore la cause de bien des maux de l'économie française. «L'affaire des 35 heures a été payée par les ouvriers. Y a eu des délocalisations, une pression sur les salaires.» Pour le chef de l'Etat, la réduction du temps de travail votée sous le gouvernement Jospin est même à l'origine de la «rupture de compétitivité de l'économie française» à partir de 2000.

 

 

Cette affirmation est directement inspirée des travaux de l'institut économique COE-Rexecode, proche du patronat. Dans un rapport paru début 2011, il attribue principalement les pertes de parts de marché à l'export de la France par rapport à l'Allemagne à la réduction du temps de travail. «Après la réunification (...) une stratégie de compétitivité a été mise en œuvre méthodiquement et collectivement sur plusieurs années: maîtrise des déficits publics, investissements en recherche, réformes profondes du marché du travail, modération salariale durable. A l'inverse et à peu près au même moment, la France a imposé une réduction forte et uniforme de la durée du travail par la loi, ce qui a considérablement et brutalement réduit le nombre moyen d'heures de travail effectivement réalisées par semaine, engendré une hausse des coûts horaires et des coûts unitaires de production», affirme l'institut patronal.

La thèse est loin de faire l'unanimité parmi les économistes. Selon une étude tout aussi récente des chercheurs de la banque Natixis, le nombre d'heures travaillées par semaine n'a diminué que pendant deux ans après le vote de la loi sur les 35 heures. Temps partiel compris, la durée du travail est d'ailleurs significativement plus élevée en France qu'en Allemagne.

Natixis affirme enfin que c'est moins la durée du travail que la compression drastique des salaires en Allemagne qui a permis à notre voisin de baisser ses prix à l'exportation. Un choix économique qui a effectivement garanti une croissance élevée à l'Allemagne, mais au prix d'une consommation atone.

Visant sans le nommer le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande qui promet de recréer 60.000 postes dans l'éducation nationale, Nicolas Sarkozy a justifié sa politique du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et martelé son credo: «Nous avons trop de fonctionnaires.» Il a aussi fustigé un prétendu «modèle d'assistanat» en France, alors même que la France est un des pays où les minima sociaux sont les plus faibles. Depuis la défaite des cantonales en mars 2011, l'UMP croit ainsi pouvoir reconquérir cette partie importante de l'électorat populaire qui avait voté Nicolas Sarkozy en 2007, et semble désormais tentée par l'abstention ou le vote Front national.

Obsédé par l'Allemagne qu'il a citée à maintes reprises, le chef de l'Etat a promis de «travailler main dans la main avec les Allemands», ou encore de «rapprocher la France d'un système qui marche: celui de l'Allemagne», par exemple en termes de fiscalité ou de politique budgétaire. Un discours que le chef de l'Etat martèle depuis des mois, mais qui peine à se concrétiser et semble davantage relever de l'incantation. Le gouvernement pourrait néanmoins invoquer très prochainement l'harmonisation fiscale avec l'Allemagne pour justifier la hausse du taux «intermédiaire» de TVA de 5,5% à 7%. Le fameux exemple allemand est bien pratique quand il s'agit d'annoncer sans le dire de nouvelles hausses d'impôts... 

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:21
| Par Marine Turchi

«Le débat sur ma candidature sera tranché quelque part entre fin janvier et début février, a dit Nicolas Sarkozy jeudi soir, expliquant vouloir «être président de la République jusqu'à la dernière minute». Une candidature trop tardive? Le chef de l'Etat s'en défend, et brandit les exemples de Mitterrand en 1988 et Chirac en 2002. A la différence de ses prédécesseurs lors de leur conquête d'un deuxième mandat, le président-candidat ne s'est adressé qu'à un seul électorat: le sien. A aucun moment il ne s'est écarté des fondamentaux de la droite. Une droite loin des centristes.

Nicolas Sarkozy, jeudi soir. Nicolas Sarkozy, jeudi soir.
Lutte contre l'«assistanat»
«Assistanat». Le mot a été répété maintes fois par Nicolas Sarkozy. «Moins d'assistanat, plus d'investissement», a-t-il annoncé, fustigeant «ce modèle d'assistanat qui consiste à laisser les gens chez eux». Pour lui, «la stratégie est claire: travail, innovation, formation, investissement».

La lutte contre la fraude sociale sera-t-elle l'un des thèmes de campagne de l'UMP en 2012? C'est ce que murmure ces temps-ci l'Elysée. C'est aussi ce que le chef de l'Etat martèle dans ses déplacements à travers la France (lire notre décryptage et notre reportage de sa visite en Mayenne). Le thème est en tout cas très en vogue à l'UMP depuis quelques mois. En avril, Laurent Wauquiez avait lancé une violente charge contre le RSA. Qualifiant «l'assistanat» de «cancer de la société», il avait proposé d'obliger les bénéficiaires du RSA à effectuer des travaux d'intérêt général en contrepartie de leur allocation. Cinq mois plus tard, sa proposition est reprise par le rapport Daubresse.

Entre-temps, l'idée a fait du chemin dans la majorité. En juin, le député de la Droite populaire, Dominique Tian, rendait un rapport dénonçant l'ampleur des fraudes sociales en France. En juillet, Thierry Mariani ressortait la vieille proposition d'un fichage des allocataires sociaux, et le ministre du travail, Xavier Bertrand, annonçait son application «avant la fin de l'année». Une manière de contre-attaquer sur le terrain de Marine Le Pen, qui en a fait l'un de ses thèmes privilégiés.

Haro sur les fonctionnaires
Pour satisfaire son électorat, Nicolas Sarkozy n'a pas non plus ménagé les fonctionnaires. «Quand j'ai décidé qu'on ne remplacerait plus qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, nous avons supprimé 150.000 postes de fonctionnaires, il faut continuer», a-t-il dit, égratignant au passage son rival socialiste: «J'entends qu'on parle d'embaucher 60.000 enseignants de plus, mais avec quel argent?» Lorsque le journaliste Yves Calvi lui rappelle ses propos moquant les fonctionnaires, devant des ouvriers, lors d'un déplacement, Sarkozy «persiste et signe». Et répète, comme il l'avait fait le 20 octobre, en Mayenne, que ce ne sont pas les fonctionnaires qui pâtissent de la crise mais les ouvriers. «Quand on est ouvrier et qu'il y a du chômage partiel, le salaire est impacté par la crise, dire ça, ce n'est pas insulter les fonctionnaires», ajoute-t-il.

Ne pas «céder face à la rue»
Avec une bonne dose de culot, il a dénoncé «cette maladie qui consiste à ne penser qu'à son image» et à «se faire aimer». Lui serait le président qui «assume ses responsabilités» et prend «les mesures courageuses nécessaires». Celui qui n'a pas «cédé à la rue», aux «neuf manifestations nationales sur les retraites», aux mois de contestations «contre la réforme sur l'autonomie des universités». «Je dis aux Français: "Regardez ce qui se passe quand des pays n'ont pas fait au bon moment les réformes nécessaires"

«Je n'étais pas président de la République en 1983»

A quatre reprises – au moins – il a défendu, dans un long monologue, sa réforme des retraites. «Quand je suis devenu président j'ai découvert avec stupéfaction qu'il y avait 15 millions de retraités, et que nous devions aller chercher de l'argent à la banque pour payer les retraites»; «Quand nous avons fait la réforme des retraites avec François Fillon, tout le monde nous est tombé dessus, les syndicats, l'opposition (...) Moi je m'en moque de savoir si je vais être réélu»; «Cette réforme des retraites a protégé la France et les Français. La Grèce, l'Italie, l'Espagne n'ont pas fait de réforme des retraites»

Aligner sa fiscalité sur l'Allemagne
Augmenter les impôts? Hors de question. «Les Français doivent savoir que nous sommes le pays d'Europe qui a les impôts les plus élevés d'Europe.» Taxer davantage les plus aisés? «Nous sommes les derniers à avoir un impôt sur la fortune»; «Il n'y a pas un pays d'Europe où ceux qui ont de l'argent payent autant d'impôts qu'en France», a-t-il assuré (ce qui, en réalité, n'est plus le cas désormais).

Nicolas Sarkozy souhaite au contraire «rapprocher la France d'un système qui marche: celui de l'Allemagne». Outre-Rhin, justement, les prélèvements obligatoires et le taux de l’impôt sur les sociétés sont moins élevés. Cet alignement fiscal sur l'Allemagne pourrait surtout lui permettre de justifier la hausse du taux «intermédiaire» de TVA, idée qu'il n'a pas écartée jeudi.

 

La critique des socialistes
«C'est jamais mon genre de dire que c'est la faute des autres, je prends toute ma part de responsabilités. Mais je n'étais pas président de la République ou ministre en 1983, (ni) en 2001...»

Une phrase qui résume son intervention. Le président n'a eu de cesse de se comporter en chef de parti tapant sur l'opposition et imputant la situation actuelle à la politique de ses prédécesseurs: la retraite à 60 ans, mesure emblématique de Mitterrand en 1983, et les 35 heures, instaurées en 2001 par le gouvernement Jospin.

Jeudi soir, tout était de la faute des «35 heures». «La rupture de compétitivité de l'économie française, ce sont les 35 heures.» La «pagaille dans les hôpitaux et les usines», les 35 heures aussi. «L'affaire des 35 heures a été une folie payée par les ouvriers et les salariés les moins formés: il y a eu une délocalisation et une pression supplémentaire sur les salaires, ça a été une catastrophe sociale», a-t-il fustigé.

Nationaliser les banques? «La dernière fois qu'on a nationalisé les banques, ça c'est terminé par une catastrophe. C'était Mitterrand en 1981.» Séparer banques d'affaires et banques de dépôt, comme le propose François Hollande? «Le vieux débat sur la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires, je suis assez sceptique.»

Lui estime qu'il a «pris les décisions qu'il fallait». Qu'il «ne déviera pas de cette pratique». Même si sa cote de popularité flanche, avec 70% de mécontents, comme le lui rappelle Yves Calvi. «Mes prédécesseurs, vous vous rappelez leurs sondages ou ce qu'ils ont fait?», réplique-t-il, agacé.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:16
| Par François Bonnet

 

Europe, euro, G-20, croissance, crises et tourmentes : le président vous protège. Tel était l'ordre du jour de l'émission télévisée de ce 27 octobre voulue par Nicolas Sarkozy et soigneusement mise en scène à l'Elysée: «J'ai un travail à faire dans une période épouvantablement difficile, je fais ce travail», a-t-il dit.

Tout le monde l'a compris : ce qui figurait sur le carton d'invitation n'était pas le vrai menu. Le président Sarkozy vient de lancer la campagne présidentielle du candidat Sarkozy. Et il l'a fait avec quelques idées fixes: défense de sa réforme des retraites, attaques contre les fonctionnaires et «l'assistanat», dénonciation des 35 heures et des errements socialistes depuis 1981. En parlant d'abord et seulement à un électorat de droite convaincu, et dans un exercice d'autojustification ne laissant pas de place à de nouvelles perspectives.

Nicolas Sarkozy annoncera sa candidature «fin janvier, début février». D'ici là, nous sommes dans cette phase classique de pré-campagne présidentielle, ce temps particulier où se construit la défaite ou la victoire. Ce fut particulièrement vrai en 1995, quand Jacques Chirac entama dans ce moment précis, par un ratissage méthodique du pays, une sortie des tréfonds de l'impopularité, alors qu'un camp Balladur, certain de l'emporter, s'enfermait dans sa bulle.

Ce fut aussi le cas en 2002, quand Lionel Jospin commit probablement l'erreur stratégique de croire que sa position de premier ministre auréolé d'un bon bilan suffirait à le conduire à l'Elysée.

 

Jacques Chirac, Edouard Balladur et François Mitterrand, le 17 juillet 1994. Jacques Chirac, Edouard Balladur et François Mitterrand, le 17 juillet 1994.© Reuters

Six mois de l'élection présidentielle : c'est le moment où se mettent en place les dispositifs de campagne. C'est surtout le moment où s'enclenche un compte à rebours impitoyable qui, progressivement, transforme le champ politique en ring de boxe. Chaque round compte ; et à la fin de chacun, l'opinion compte les points. L'enjeu primordial est la maîtrise de l'agenda médiatique : occuper le débat public, l'organiser, imposer ses thèmes C'est ainsi, semaine après semaine, puis jour par jour, que se construit une victoire présidentielle.

Nicolas Sarkozy le sait sans doute mieux que tous, lui qui, fort de l'expérience du désastre de 1995, a fait en 2006/2007 un parcours sans faute, « en racontant une histoire au pays », comme disaient alors ses conseillers, et en réussissant cette prouesse de se faire accepter par les électeurs comme la « rupture » et « l'alternative » à une droite pourtant installée à l'Elysée depuis douze ans.

Aussi la plus grande des surprises de cette rentrée est-elle l'incapacité du président de la République à reprendre la main, à bousculer l'agenda, à concentrer regards et débats sur sa personne. La réponse n'a pas été donnée, ou des plus maladroitement, ce jeudi soir. Quel nouveau Sarkozy? C'est un exercice certes bien rodé, facilité par l'absence de questionnement pertinent ou seulement précis des journalistes choisis par l'Elysée. Mais la longueur des monologues présidentiels a anesthésié plutôt que dynamisé cette entrée en campagne.

Or cette émission télévisée – la première depuis février 2011 – devait signifier le redémarrage du moteur élyséen. Après une cure de silence accompagnée d'humbles et discrets déplacements en région – et justifiée comme une énième opération de « représidentialisation » par ses conseillers –, l'opinion allait retrouver la vista visionnaire du guide... L'obsession dite « pédagogique » du président, soudain devenu professeur ès-crises, n'aura créé ni surprise, ni bouleversement, ni sursaut.

Equation cauchemardesque

Au sortir de ces explications, l'équation demeure tout autant cauchemardesque pour l'Elysée et l'UMP, sauf à croire qu'une très longue opération de reconquête portera in fine ses fruits. Mais l'horloge avance et le constat est autre : semaine après semaine, l'Elysée échoue à marquer des points, à reprendre la main, à imposer son tempo.

Car Nicolas Sarkozy n'a eu que de bien vieux arguments à faire valoir. Reconnaissant «la crise de la dette», il a pu facilement, faute d'interrogations précises, s'en exonérer. Or les menaces qui pèsent sur le fameux triple A de la France sont d'abord la conséquence d'un endettement qui a explosé sous son mandat: depuis 2007, celui-ci a augmenté de plus de 700 milliards pour atteindre 1.650 milliards. Et la crise n'est responsable que du tiers de cette augmentation, selon une récente étude de la Cour des comptes.

Les explications consistant à renvoyer les responsabilités aux socialistes de 1981 (retraite à 60 ans, nationalisation des banques), aux socialistes de 1997 (les 35 heures), aux chiraquiens (l'intégration de la Grèce dans la zone euro en 2001), apparaissent comme autant d'échappatoires, abondamment utilisées lors de la campagne de 2007 et qui paraissent aujourd'hui largement obsolètes.

 

Conférence de presse du 23 octobre: un geste consenti par Merkel. Conférence de presse du 23 octobre: un geste consenti par Merkel.© (dr)

On peut ne pas le voir en France mais l'Europe l'a déjà compris. C'est ce qui explique comment, durant l'été, la chancelière Merkel s'est emparée de la conduite des affaires européennes et du pilotage de la crise grecque pour imposer, une par une (du défaut partiel de la Grèce à la mise sous cloche de la BCE, en passant par la recapitalisation des banques) ses solutions, qui répondent d'abord aux intérêts propres de l'Allemagne. Cette dernière semaine de rencontres en urgence et de sommets européens extraordinaires a achevé de mettre en scène un président français affaibli (lire l'enquête de Martine Orange et Ludovic Lamant).

L'UMP fait ses comptes et le parti présidentiel voit lui aussi le compteur tourner en sa défaveur. Depuis le début de l'été, les catastrophes succèdent aux catastrophes : affaire Takieddine, scandale des surveillances téléphoniques des journalistes, enquêtes judiciaires sur les proches du président, perte historique de la majorité au Sénat... et primaire socialiste.

Le président peut à nouveau balayer d'un revers de main, comme il l'a fait ce soir, la multiplication des affaires, l'avancement des multiples enquêtes judiciaires en cours. Le financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, la mise en examen de son ami Nicolas Bazire, les soupçons de corruption sur fond de rétrocommissions? «Vous inventez la présomption de culpabilité!!!? Naturellement, il ne sortira rien de tout cela et vous le savez.» Etonnant verdict d'un président sur une justice faisant son travail, malgré les innombrables obstacles qui lui sont opposés par ce pouvoir. Défense piteuse, quand les éléments ne cessent de s'accumuler qui provoquent les mises en examen de plusieurs proches du président.

Le camp présidentiel a également largement sous-estimé l'effet de souffle du processus de désignation du candidat socialiste. Il attendait un congrès de Reims à grande échelle : ils ont eu un débat démocratique et citoyen inédit qui a largement intéressé le pays et intelligemment repolitisé cette période. Pire : l'autre effet de cette primaire est d'avoir durant un mois et demi occupé tout l'espace public, laissant quelques miettes aux si voraces Nadine Morano, Jean-François Copé et Valérie Pécresse soudain condamnés à devenir les commentateurs énervés des débats socialistes (notre précédent article ici).

Ainsi, si l'on fait le compte de ces semaines médiatiques occupées, dominées, maîtrisées par l'un ou l'autre camp depuis la fin du mois de juin, le résultat est terrible : UMP et Elysée les ont toutes perdues. La revanche devait venir immédiatement après le 16 octobre et la désignation de François Hollande comme candidat du PS (lire notre article sur la riposte prévue ici). Mais rien ne s'est passé comme prévu, obligeant le chef de l'Etat à repousser son émission (initialement programmée lundi).

Pire, le week-end passé, qui devait être consacré au dézingage en règle d'un François Hollande « flip-flop », hésitant et inexpérimenté, a été kidnappé par la colère de Rachida Dati passant au Kärcher François Fillon, le parachuté de Paris (lire l'article de Valentine Oberti). Pire encore, la discussion budgétaire, censée illustrer la rigueur juste, laissait échapper une bombe : une hausse de la TVA ! Voir à ce sujet, l'éclat de fureur d'Henri Guaino : « Vous le saurez une fois que nous y serons, et c'est tout!» Ci-dessous, la vidéo de la colère du conseiller spécial de l'Elysée:

 

 

Le conseiller spécial du Président de la... par LCP


La plaisanterie du Guide suprême

Nicolas Sarkozy, submergé par un agenda européen qu'il ne maîtrise plus ; François Fillon organisant d'ores et déjà sa retraite ; Jean-François Copé ne tenant plus un parti à la dérive ; des courants (Droite populaire, droite sociale, droite humaniste, droite centriste, droite gaulliste, droite chiraquienne) parlant dans le désordre ; Brice Hortefeux abonné aux tribunaux et aux juges ; et des parlementaires d'abord occupés à éviter leur défaite aux législatives de 2012. Le spectacle de la droite ne laisse pas de surprendre tant le « projet », les axes et la machine de campagne demeurent incompréhensibles, masqués qu'ils sont par une foire d'empoigne généralisée.

Il reste donc Nicolas Sarkozy. L'émission télévisée de ce jeudi a mis en scène sa solitude. Certains à droite y verront la grandeur de l'homme debout, version XXIe siècle du Général. Lui-même entretient cette belle imagerie, abusant du «Je», explicitant ses presque souffrances de président: «Je comprends que les Français sont inquiets, je le suis aussi (...) Je suis là pour faire un travail difficile, complexe et les Français jugeront (...) C'est mon travail (...) Je suis là pour dire la vérité même si elle est difficile à entendre (...) Mon rôle, ce n'est pas de parler, c'est de prendre des décisions.»

Aimable plaisanterie du Guide suprême quand, dans le même temps, Angela Merkel, qui connaît pourtant avec sa majorité des difficultés similaires, prend le temps de consulter ses alliés, de débattre et d'accepter un vote au Bundestag (lire l'article de Mathieu Magnaudeix ici) qui lui est massivement favorable. Plaisanterie et imposture, quand l'opinion veut d'abord débattre, partager et participer – c'est une autre signification de la primaire PS – à des choix fondamentaux qui sont en train, déjà, de corseter l'avenir, celui de l'Europe et celui d'une éventuelle alternance si la gauche l'emporte en 2012.

Mercredi, tandis que le chef de l'Etat s'échinait à faire croire qu'il sauvait l'Europe, un autre record était battu : avec la nouvelle hausse du chômage intervenue en septembre, le cap des 4,7 millions de demandeurs d'emploi (toutes catégories) inscrits à Pôle Emploi est franchi. Pour la première fois. Et le chef de l'Etat n'en a pas dit un mot.

 

Hausse du chômage pour les seules catégories A,B,C. Hausse du chômage pour les seules catégories A,B,C.
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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:07

Le Monde - 25 octobre 2011

Luc Chatel

"L’école reste un lieu de paix", explique Luc Chatel dans les colonnes du Parisien du 25 octobre.

Rien n’empêche le ministre de l’éducation de lire ainsi les résultats de l’enquête de victimation réalisée auprès de 18 000 collégiens, qu’il publie mardi 25 octobre sur le site du ministère.  

Hier chef de produit chez L’Oréal, Luc Chatel s’applique à vendre le produit « Rue de Grenelle » avec un talent de vrai professionnel du marketing. Mais que disent vraiment les chiffres ?

10% d'enfants harcelés
Les résultats de l’enquête montrent que sur 3 220 000 enfants de 11 à 15 ans qui fréquentent le collège français, 10% souffrent de harcèlement. 10% c’est tout de même 322 000 enfants.

Et la liste ne s’arrête pas là. L’enquête menée par le ministère de l’éducation dans 300 collèges révèle aussi que globalement 193 000 collégiens de la 6ème à la 3ème sont « gravement » harcelés, que près de 200 000 se font racketter que plus de 600 000 se font voler des objets personnels; sans compter les 150 000 qui voient disparaître des fournitures scolaires.

Dans ce "lieu de paix" qu’est le collège, les plus jeunes sont les premières victimes. Preuve que le spectre des « intrusions extérieures » qui arrange tout le monde n’est qu’un mythe et que la violence est bien souvent celle des plus grands sur les plus jeunes. L’enquête sème quelques indices allant en ce sens comme le fait terrible que 20% des enfants de 6ème ne se sentent pas en sécurité dans leur établissement…

L’enquête montre d'ailleurs que le sens de la vie dans ce lieu de grande paix s'émousse aussi au fil des ans. 5% des élèves de 6ème trouvent qu’on n’y apprend pas bien. Ils sont 14% en 3ème.
Maryline Baumard

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:01

LEMONDE.FR avec AFP | 28.10.11 | 08h50

 
 

 

Le président Abdelaziz Bouteflika et son homologue malien, le président Amadou Toumani Touré, le 23 octobre 2011, à Alger.

Le président Abdelaziz Bouteflika et son homologue malien, le président Amadou Toumani Touré, le 23 octobre 2011, à Alger.AFP/FAROUK BATICHE

Le Mali refuse toute présence militaire étrangère dans son pays, même pour lutter contre le terrorisme, a déclaré le président malien, Amadou Toumani Touré, à la télévision algérienne. Le chef de l'Etat malien a quitté jeudi Alger à l'issue d'une visite officielle de quatre jours en Algérie.
 

"Le Mali, tout comme l'Algérie, très jaloux de son indépendance et de sa sécurité, n'acceptera en aucune manière qu'une force militaire étrangère s'installe dans son pays même si cette force venait pour aider dans la lutte antiterroriste", a indiqué le président malien.

La visite du président malien intervient après l'enlèvement dans la nuit de samedi à dimanche de deux coopérants espagnols et d'une Italienne à Hassi Rabuni, qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), près de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie. L'attaque est attribuée par le Front Polisario à la branche maghrébine d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Le Front Polisario a affirmé que les ravisseurs s'étaient infiltrés à partir du Mali, ce qu'a réfuté lundi un ministre malien sous le couvert de l'anonymat.

 

Un membre des forces spéciales américaines forme des militaires maliens, en mai 2010, au Mali.

Un membre des forces spéciales américaines forme des militaires maliens, en mai 2010, au Mali.AP/Alfred de Montesquiou

Depuis 2010, l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger [les quatre pays dits du "champ" du Sahel] ont une coopération militaire par le biais du Comité des états-majors opérationnels conjoints, installé à Tamanrasset, dans l'extrême sud algérien, au Sahara. Ils ont depuis accru leur coopération en matière de renseignement. Pour M. Touré, il faut éviter d'"impliquer des forces extérieures" aux pays du champ car "internationaliser une situation qu'ensemble nous pouvons sans doute maîtriser, est exactement la solution qu'il faut éviter".

Le chef de l'Etat malien a indiqué que les questions liées à la crise libyenne et à la prolifération des armes avaient été au centre de ses discussions avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, pendant cette visite de quatre jours. "Aujourd'hui, ce sont des armées entières qui quittent la Libye lourdement armées et qui reviennent vers leurs pays d'origine, et le Mali en fait partie", a-t-il souligné.

Il a considéré que la coopération était la réponse la mieux adaptée pour lutter efficacement contre le terrorisme et que les deux pays avaient "une vision commune qui nous permet de nous mettre ensemble pour lutter contre le terrorisme et ses connexions".

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 13:57

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 28.10.11 | 12h48   •  Mis à jour le 28.10.11 | 15h33

 
 

Face à la reprise dans la matinée des troubles à Sidi Bouzid, ville symbole de la révolution tunisienne, le ministère de l'intérieur a annoncé l'instauration d'un couvre-feu à partir de vendredi 28 octobre au soir. "Un couvre-feu sera instauré à partir de ce soir 19 heures (18 heures GMT) jusqu'à 5 heures demain matin (4 heures GMT), et ce tous les jours jusqu'à nouvel ordre", a déclaré le porte-parole du ministère.

Les troubles, qui ont éclaté après l'annonce du résultat des élections du 23 octobre, ont donné lieu à une nuit de violences. Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahda, a lancé vendredi un appel au calme, alors que le local d'Ennahda et des bâtiments publics de cette ville du centre du pays ont été mis à sac et des dossiers administratifs brûlés. "Nous appelons au calme et à la préservation des biens publics", a déclaré M. Ghannouchi, dont le parti est sorti vainqueur du scrutin. Il a affirmé voir dans ces troubles "la main du RCD dissous", l'ancien parti du président Zine El Abidine Ben Ali.

TROUBLES APRÈS LES RÉSULTATS

 

Hechmi Haamdi, originaire de Sidi Bouzid, a fait campagne de Londres par le biais de sa télévision satellitaire Al-Mustakilla.

Hechmi Haamdi, originaire de Sidi Bouzid, a fait campagne de Londres par le biais de sa télévision satellitaire Al-Mustakilla.AFP/BEN STANSALL

Les violences ont repris vendredi dans les rues de Sidi Bouzid après quelques heures de calme. Plusieurs milliers de manifestants stationnaient de nouveau à la mi-journée devant la mairie.

Les forces de sécurité ont tiré en l'air pour tenter de disperser une foule de manifestants qui tentaient d'attaquer les bureaux du gouvernement régional. "L'armée tente de disperser les manifestants en tirant en l'air et en utilisant du gaz lacrymogène", a indiqué un des témoins, Attia Athmouni. Selon un autre témoin, Mahdi Horchani, l'armée est intervenue lorsque la foule a tenté de s'en prendre au bureau du gouverneur. Par ailleurs, des policiers retranchés dans le commissariat ont fait usage de gaz lacrymogènes pour dissuader les manifestants de s'en prendre au bâtiment, après qu'une voiture de la police a été brûlée, a indiqué le ministère de l'intérieur qui ne signale toutefois aucun blessé.

Environ un millier de personnes s'étaient rassemblées dans la nuit de jeudi à vendredi dans la rue principale de la ville pour protester contre l'invalidation de six listes de Hechmi Haamdi, richissime homme d'affaires, dont les bulletins n'ont pas été comptabilisés en raison d'irrégularités. Les troubles ont duré jusqu'à 4 heures du matin (3 heures, heure de Paris) et une quinzaine de personnes ont été interpellées. Des manifestations similaires ont eu lieu dans des bourgades autour de Sidi Bouzid, d'où est originaire l'homme d'affaires.

La Pétition populaire, liste totalement absente sur le terrain pendant la campagne électorale, a obtenu 19 sièges dans l'Assemblée constituante sur 217. Hechmi Haamdi a fait campagne de Londres par le biais de sa télévision satellitaire Al-Mustakilla. Jeudi soir, il a annoncé son retrait de l'Assemblée constituante pour protester contre les invalidations de ses listes.

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