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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 14:35

 

 

journaldelenvironnement.net

 

Philippe Martin: «NDDL devra se faire»
Le 24 septembre 2013 par Marine Jobert

Philippe Martin, ministre de l'écologie.
Philippe Martin, ministre de l'écologie.
DR

 

Lors d’une émission, le ministre de l’écologie n’a pas tergiversé, embrassant la position de Jean-Marc Ayrault sur la construction du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Encore une couleuvre à avaler pour les écologistes, qui accueilleront toutefois Philippe Martin et le Premier ministre à Angers lors de leurs journées parlementaires.

L’avantage des émissions radios filmées, c’est qu’en plus du son, on bénéficie de l’image. Et celle de Philippe Martin, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, ( *à 29’55" sur la vidéo)  au moment où les journalistes lui demandent s’il partage les vues de Jean-Marc Ayrault sur l’aéroport de Notre-Dame des Landes, vaut le détour. «Ma position est la même que celle du Premier ministre, ça ne va pas vous surprendre», ébauche-t-il après avoir ravalé un grand sourire, mettant en avant les «négociations qui ont lieu, sur les transports et sur le plan agricole».

A l’écouter, l’ambiance aurait presque changé autour du dossier explosif de l’implantation de ce second aéroport en banlieue nantaise. «Ce dossier est moins dans cette phase exubérante que nous avons connue, il est rentré dans une phase de discussions et de négociation.» Vous pensez que ça va se faire?, lui demande un journaliste. Philippe Martin a une moue, semble hésiter, avant de lâcher: «Je pense qu’à l’issue des consultations qui ont lieu actuellement, c’est un équipement qui devra se faire». La suite sonne bizarrement, presque inaudible, quand le ministre de l’écologie assure que ses services instruiront de façon indépendante les questions relatives à la biodiversité.

 

Beaucoup d’obstacles préalables

C’est faire peu de cas de l’issue, qui pourrait être défavorable, des différentes mises en garde lancées par la commission de dialogue, la mission agricole et le comité d’experts scientifiques. Fin juin, le ministre des transports en prenait d’ailleurs acte. A commencer par l’approfondissementdes coûts de réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique –si ce site est maintenu- sur la base de 5, 7 et 9 millions de passagers, qui devra être soumis à un débat contradictoire. «Un nouveau groupe de travail doit être constitué, associant étroitement les acteurs locaux à ces études. A chaque étape, le caractère ouvert du débat devra être garanti par l’accès de tous aux données d’études certifiables», écrivait Frédéric Cuvillier. Un groupe qui n’a toujours pas vu le jour. Le ministre évoquait également les mesures de compensation environnementales, à revoir selon les experts mandatés. «Les travaux ne pourront s’engager tant que la faisabilité de ces mesures n’aura pas été démontrée», a-t-il assuré. Récemment, le gouvernement a réussi à esquiver, grâce aux socialistes européens, l’envoi d’une mission d’eurodéputés en octobre sur le terrain, dans le cadre d’une enquête sur de potentielles infractions du projet au droit communautaire. Et la Commission européenne a jugé, la semaine passée, qu’il n’était pas indiqué d’ouvrir une «procédure d’infraction», mais qu’elle allait «continuer à surveiller de très près l’évolution du dossier. C’est au vu de l’ensemble qu’elle prendra sa décision».

 

Durand sur le départ?

Ces récents exemples démontrent à quel point NDDL semble l’otage de rapports de force oscillants et fragiles. Les adhérents d’Europe Ecologie-les Verts comptent leurs plumes après la Bérézina de la Conférence environnementale, où seuls quelques caciques ont exprimé de la satisfaction devant les annonces gouvernementales. Pascal Durand y a perdu son leadership de secrétaire national, après avoir lancé un ultimatum à Jean-Marc Ayrault qui aurait déplu à des élus écologistes. A tel point que le nom de sa successeure, poussée par Cécile Duflot, s’affiche déjà dans tous les journaux. Il s’agirait d’Emmanuelle Cosse, 39 ans, ex-présidente de l’association Act-Up, fraîchement «convertie», puisqu’elle a rejoint EELV en 2009. Elle est actuellement vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, chargée du logement, et accessoirement compagne de Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale.

 

Ayrault invité d’EELV

Alors qu’ils sont très préoccupés par leur congrès de novembre à Caen et par la motion qui rassemblera le plus de voix, aucun élu écologiste n’a pris la parole aujourd’hui pour répliquer à Philippe Martin. Bien au contraire, il sera accueilli, avec le Premier ministre, aux journées parlementaires d’EELV, les 25 et 26 septembre à Angers. Au menu de la seconde journée: «La façon dont les écologistes doivent aborder ‘l’An 2’ de leur participation gouvernementale, sur fond d’un agenda européen incontournable. Un pot de clôture sera servi en présence du Premier ministre.» Cela ne s’invente pas.

 

 

 


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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 17:37

 

zad.nadir.org

 

Flash info du 16 au 22 septembre

mercredi 18 septembre 2013, par zadist

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel. Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone n’hésitez pas à nous contacter en appelant le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01

Jeudi 19 septembre

- On a reçu un message de soutien pour Décines suite à leur expulsion dans un climat de propos haineux et racistes sur les familles Roms accueillis sur le campement :

salut, si il faut que l’on tape fort empêchons que les rencontres de foot ne se fasse, agissons tous ensemble, dans toutes les villes, prenons les tracteurs et les fourches, faisons un barrage pour empêcher les cars des footballeurs visiteurs d’arriver à destination, nous sommes plus nombreux qu’eux. Revendiquons notre liberté de protèger la planète, stop aux grands projets inutiles !

date à définir ultérieurement pour agir tous ensemble.

A LIRE :

- Le COPAIN 44 rappelle sa détermination dans un communiqué suite à la décision de la commission européenne.

Mercredi 18 septembre

- Ce soir nouvelle soirée projection de flims à la Wardine à partir de 19h55.

- Retour sur la ZAD de Décines Où il est question des "guerriers" de NDDL. Ecoutez aussi ce politicien qui à la fin récupère la situation. on croit rêver !

- Ce matin 9h on nous a signalé un fourgon de gendarmes mobiles au nord de la ZAD au niveau de la Haie. Après vérification ils ne sont pas restés longtemps. Peu après deux fourgons étaient signalé au cimetière de Notre Dame. Merci à toutes les personnes vigilantes qui nous tiennent informés, notre meilleure protection contre une intervention c’est vous !


 

Le début de semaine est calme sur la ZAD. On scrute le monde extérieur et on attend sans grandes illusions les retours de la commission européenne sur le projet d’aéroport. Vous voulez savoir ce qu’est unE bureaucrate ? Regardez donc touTEs ces encravatéEs qui sont enferméEs dans leurs bureaux, qui ne daignent même pas se déplacer sur place et qui prétendent donner des avis compétents. Ha ! Ha ! Les pitres écologistes affirment que le projet ne verra pas le jour. Affirmer, sans agir, c’est tout ce qu’illes savent faire. Ayraut lui affirme le contraire même s’il reconnait que la construction a pris un peu de retard (merci qui ?). Quant au Préfet et au président du Conseil Régional ils continuent à éructer sur la méchanceté des opposantEs qui ne veulent pas discuter paisiblement et à s’insurger de leur radicalité.

 

 

 

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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 14:35

 

mediapart.fr

Notre-Dame-des-Landes : pas d’infraction de la France selon la Commission européenne

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

La commission européenne n’ouvre pas de procédure d’infraction à l’encontre de la France, dans le dossier contesté du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

 

La commission européenne n’ouvre pas de procédure d’infraction à l’encontre de la France, dans le dossier contesté du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Mardi 17 septembre, Karl Falkenberg, directeur général à l'environnement de la commission, a écarté l’ouverture d’un contentieux contre Paris, lors d’une réunion de la commission des pétitions du parlement européen : « À ce stade, il ne nous semble pas indiqué d’ouvrir une procédure d’infraction formelle. » En début d’année, sur saisine de la commission des pétitions, Bruxelles avait ouvert une « procédure pilote » concernant le projet d’aérogare, consistant en l’envoi de questions, en deux fois, à Paris (voir ici, et ici).

Pour l’exécutif européen, le site du futur aéroport se trouve en dehors de toute zone Natura 2000 et offre jusque-là les garanties nécessaires au respect de la directive sur la protection de l’eau. Pour autant, la commission souhaite poursuivre sa surveillance du dossier : « La commission se réserve la possibilité de suivre de très près les dernières décisions ; de quelle façon les impacts cumulatifs seront appréhendés et quelles mesures compensatoires effectives seront engagées. » Son porte-parole a tenu à remarquer que « visiblement, c’est un sujet plein d’émotions et très sérieusement disputé », et encore que « c’est un sujet complexe par sa nature et par son histoire ».

Dans les jours précédant cette audience très attendue par les opposants, l’eurodéputée EELV Sandrine Bélier avait dénoncé des pressions exercées par la France à Bruxelles pour empêcher le déclenchement d’un contentieux.

 

 

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11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 15:26

 

marianne.net

 

Mercredi 11 Septembre 2013 à 14:43

 

Thibault Le Berre‏
                                                                                                                                                                                                                               La lutte continue pour les agriculteurs, les militants et les élus réunis contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Ils viennent d'ailleurs de créer un jeu de société pour faire connaître et récolter des soutiens en faveur de leur combat.

 

SEBASTIEN SALOM-GOMIS/SIPA
SEBASTIEN SALOM-GOMIS/SIPA
L'opposition au projet d’Aéroport du Grand Ouest n’est pas nouvelle mais elle ne cesse de se renouveller. Après de nombreuses manifestations ces derniers mois, parfois violemment réprimées, les opposants créent un jeu de société : Zone à Défendre. Un nom inspiré par l'appellation qui sert à les désigner, eux, les  « ZADistes » qui ont transformé la zone initiale d'aménagement de l'aéroport en terrain à protéger. 

Inventé pour faire connaître leur lutte, « financer les procès et les occupations des terres menacées, et encourager au passage l’émergence de nouvelles ZAD contre d’autres projets inutiles et néfastes », le jeu « est réalisé bénévolement et tous les bénéfices seront intégralement reversés au “comité de soutien aux inculpés anti-aéroport” ou à d’autres ZAD moins médiatisées comme Avignon, Décines, Morvan, Nice…» précisent les créateurs sur leur blog. Un appel à financement est par ailleurs lancé afin de permettre l'élaboration du jeu de plateau, dont l'impression est prévue début décembre. 

Chacun pourra alors incarner un ou une « ZADiste » pour défendre des terres agricoles contre « Le Système ». Manière ludique de s’immerger à moindre frais parmi les militants ; la boue, les coups, le froid, la fatigue et la peur en moins. 1 à 5 joueurs pourra récolter des plantes et des fruits, jeter des œufs, faire du harcèlement verbal auprès des forces de police, organiser des sitting ou une chaîne humaine pour remonter le moral des autres « ZADistes » ou encore empêcher les travaux lancés par « Le Système » à l’aide de « cartes de compétences ». Les créateurs espèrent le commercialiser dans des boutiques de jeu, en ayant ainsi paradoxalement recours au « système ». Plus original, le jeu sera aussi disponible sur Internet à prix libre (fixé au minimum au coût de revient).

La mobilisation continue donc et ce depuis plusieurs décennies. La lutte a cependant pris une autre ampleur à partir des années 2000 lorsque l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa ) est créée. En 2012, les manifestations, qui trouvent écho dans les médias s'amplifient, rassemblant jusqu’à 30000 personnes. Un nouveau Larzac pour le gouvernement?
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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 21:01

 

 

lundi 9 septembre 2013, par zadist

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel



 

Mardi 10 septembre

- Le 6 septembre, Ayrault été en visite à Strasbourg, les camarades du comité alsaciens racontent la visite qu’ils ont essayé de lui faire : Liberté d’action bafoué, les autorités neutralisent le groupe (...)

- A lire, un article de Bastamag sur La lutte de paysans au Pérou contre la construction d’une énorme mine à ciel ouvert nécessitant de vider les lagunes alimentants la population en eau ici.

Lundi 9 septembre

- Un copain est aller chercher quelle était la zone impactée par l’arrếté préfectoral anti transport de matériel de construction. Il s’agit, sans surprises, principalement de la zone autour de la Chat-Teigne. Lapouze si tes sbires nous lisent, sache qu’on continue activement à s’implanter et qu’on ne se laissera pas déloger !

- Beaucoup de rdv procès à suivre dans l’agenda. Demain à Rennes pour le procès en appel de la ferme de Bellevue, mercredi au TGI de Nantes pour un copain inculpé pour avoir décroché un drapeau lors d’une manif anti éaroport en octobre dernier et la semaine prochaine à Angers dans le cadre de la lutte anti THT.

- Pour en savoir plus sur la situation à Décines, la ZAD lyonnaise, liser l’article publié sur le site et celui sur le blog de Bob 92 Zinn sur Médiapart.. Un coup de chapeau en tout cas au copain Merlin qui a fait la nique à la police toute la semaine perché dans un arbre !

- des nouvelles de Roumanie où des camarades l(notamment du réseau Reclaim The Fields) luttent depuis 10 ans contre un projet nuisible d’implantation de mine d’or à Rosia Montana. Aux dernières nouvelles le gouverment aurait reculé, voir ici

- Un peu de lecture poético-politique avec le blog de captain Frog : http://poetiquedelappeldoffres.blogspot.com

  • Contre les GPII... une autre résistance : Pour suivre ce qui se passe à Kallak en Laponie où les Sames se battent pour préserver leur territoire de l’avidité des compagnies minières et de l’état suédois aller sur http://www.escales-nordiques.com/fil-info-kallak/ où un fil info a été mis en place.

Infos générales

Infos utiles pour venir ici

- Accueil : le week-end, l’ACIPA ouvre un local à Notre Dame des Landes, de 10h à 17h où les informations sur la lutte sont disponibles
- Contact presse de la ZAD : 06 32 98 78 36
- Équipe légale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Équipe médicale : contactable par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.

Radio Klaxon

La radio n’émet pas en ce moment. Quand elle reviendra, ce sera sur 107.7 FM autour de la ZAD et sur http://stream.zad.nadir.org:8000/radio-klaxon.ogg.m3u sur Internet.

Blog en cas de panne

Si jamais le site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 12:14

 

networkvisio.com

06/09/2013

 

 

La liberté de manifester bafouée par la police à Strasbourg

 

 

  Une action symbolique de solidarité aux opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes était prévue ce 6 septembre à Strasbourg à l'occasion de la venue de Jean-Marc Ayrault. Cependant, les sept personnes du collectif local de solidarité aux opposants au projet d'aéroport – connues et fichées par les renseignements généraux (DCRI) et la police – ont été empêchées de manifester, et ce, dans la capitale de la justice européenne.
 
L'un des participants donne son récit sur les réseaux sociaux : « alors que nous marchions sans aucun signes distinctifs visibles, sans avoir sortis de tracts, ni de banderoles sur un parking à 500 m du lieu où lePremier Ministre est attendu ce matin pour inaugurer la foire européenne, nous fumes arrêtés par une forte délégation policière (une bonne vingtaine d'hommes) et bien gradée (!) qui nous intima de nous arrêter, de donner nos pièces d'identité, procéda à des fouilles dans nos affaires et palpations et nous laissa le "choix" suivant : rentrer ou sa faire embarquer. tout en précisant qu'on allait être suivi toute la journée ».
 
Plusieurs fourgons de police avaient en effet été mobilisés pour sept ( !) personnes. La majeure partie du groupe a donc décidé de rebrousser chemin, mais fut tout de même encerclée près de France 3 Alsace, emmenée au poste et retenue pendant une heure. Aucune charge judiciaire n'a été retenue contre les participants puisque le but de leur retenue au poste n'était que de les empêcher de faire leur action de protestation ; il n'y a d'ailleurs aucune infraction légalement constituée dans le fait de marcher en petit groupe sans signes distinctifs sur la voie publique. La police a donc effectué une arrestation arbitraire.
 
Rappelons que le 27 juin 2013, le Conseil de l'Europe a épinglé la France pour de nombreuses arrestations arbitraires lors des manifestations monstres contre le projet de loi Taubira et réaffirmé que la participation à une manifestation – même non autorisée par les autorités ou spontanée était un droit fondamental que toute personne peut exercer. A l'époque, aucun grand média français ne s'était fait écho de cette condamnation européenne. Aujourd'hui l'on constate que les mauvaises habitudes policières s'enracinent. On ne comprend guère dans ces conditions l'acharnement du gouvernement français à « punir » la Syrie et à y donner des leçons de Droits de l'Homme si ses propres forces de police les foulent aux pieds sur son territoire.
 

La Préfecture de Strasbourg en porte-à-faux avec le droit européen
 
Il aurait été étonnant que la Préfecture s'accuse d'avoir commis quelque chose d'illégal, mais cependant, nous les avons joint. Pour eux, « Il y a de grands moyens mis en place pour la venue du Premier Ministre, rien de plus normal. Les policiers ont estimé que ces personnes étaient en situation de manifestation sur la voie publique, et constituaient un rassemblement non autorisé, puisqu'elles n'ont pas fait de déclaration, ce qui est contraire à la loi. » Pourtant, s'il y avait bien un groupe de sept personnes sur la voie publique, elles n'avaient alors pas de signes distinctifs (panneaux, signes, autocs…) et ne formulaient pas de revendications, donc deux des trois conditions cumulatives pour définir une manifestation n'étaient pas remplies. Ainsi, les policiers se sont basés sur le simple fait de l'attroupement. Donc n'importe quel groupe de personnes peut ainsi être dispersé.
 
La préfecture poursuit : « Le code pénal prévoit le contrôle d'identité des personnes, ce qui a été fait ». En effet, mais pas leurs fouilles. « Ces personnes se sont dispersées, mais se sont rassemblées ailleurs » près des locaux de FR3 Alsace. « Le code pénal prévoit dans ce cas une vérification approfondie d'identité, donc ils ont été menés au poste puis relâchés. Les forces de police étaient tout à fait dans leur bon droit ». Oui mais… la Cour Européenne des droits de l'Homme, sise à… Strasbourg, justement, rappelle souvent dans sa jurisprudence que le droit de participer à des manifestations même interdites est un droit politique fondamental, et que le pouvoir ne doit pouvoir entraver le droit de réunion. Visiblement, encore une fois, le pouvoir français foule ouvertement aux pieds le droit européen, pour pouvoir épargner à ses ministres la colère du peuple. Même quand il ne s'agit que de sept personnes.

LOUIS-BENOIT GREFFE

 

 

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 20:53

 

 

zad.nadir.org

 Appel à mobilisation des COPAIN 44 et 35

jeudi 5 septembre 2013, par zadist



 

Depuis les 40 ans de lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, des paysans, aux côtés des autres militants, sont actifs pour refuser l’artificialisation de 1500 hectares de terres agricoles.

Aujourd’hui, alors que les commissions de dialogue valident nos thèses, que l’Europe se saisit de l’utilité du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, que les opposants seront reçus le 10 septembre au ministère des Transports, que d’autres grands projets d’infrastructures (LGV...) sont abandonnés... la machine judiciaire continue.

Depuis le début de l’opération César, ce sont plus de 200 interpellations, 47 condamnations en comparutions immédiates. Des paysans ont aussi été condamnés.

En Juillet 2011 s’est créé le collectif d’organisations agricoles COPAIN 44 qui essaimera ensuite en Ille-et-Vilaine avec la création de COPAIN 35 en Juin 2012, et dans d’autres départements. Depuis leur création, les actions de ces collectifs paysans ont été nombreuses, fédératrices et parfois spectaculaires avec notamment des énormes convois de tracteurs : 100 tracteurs à Rennes le 10 Novembre 2012, plus de 400 à Notre-Dame-des-Landes le 17 Novembre 2012.

Le 27 Janvier 2013, COPAIN 44, aidé de zadistes et comités de soutien occupent la ferme de Bellevue laissée vacante la veille par l’ancien exploitant locataire. Des paysans et paysannes s’y déclarent résidents, la protégeant ainsi d’une destruction imminente. Depuis 7 mois, de nombreux chantiers ont été réalisés, permettant ainsi de faire vivre ce lieu et de lui redonner sa vocation productrice : réhabilitation du four à pain, boulangerie, transformation fromagère etc.

Poursuivis par AGO Vinci, et jugés par 2 fois en février et mars pour occupation illégale ce sont 18 paysans et paysannes qui font appel de leur jugement le 10 septembre à Rennes.

Le collectif 35 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, COPAIN 35 et COPAIN 44 appellent à un rassemblement de soutien, le mardi 10 septembre à partir de midi, place du Parlement à Rennes.

Pour soutenir celles et ceux qui proposent un autre modèle de développement et sont aujourd’hui les porte-paroles de tous ceux qui refusent la réalisation de ce projet inutile.

La relaxe de tous les chefs d’inculpation redonnerait à l’occupation de la ferme de Bellevue son rôle d’intérêt général : arrêter toute destruction ou saccage tant que tous les recours ne sont pas aboutis et préserver le potentiel d’installation et d’innovation alternative après abandon du projet.

Appel à mobilisation lancé par le Collectif 35 contre l’aéroport de NDDL et COPAIN 35 et 44 (Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d’aéroport)

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 20:43

 

 

zad.nadir.org

mercredi 4 septembre 2013, par zadist

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel

Jeudi 5 septembre

Sur la ZAD heu ben... rien de spécial.

Des nouvelles d’autres luttes

NoTAV : le mouvement NoTAV a publié un communiqué et une interview d’Erri de Luca : “Il faut saboter le T.A.V”.

A Wilrijk (Belgique), le déboisement d’une forêt qui était occupée a commencé. Il semble y avoir eu des arrestations, mais "tous ont été libérés". Ills font un appel pour ce soir : Ce ne sera pas un cortège funèbre ce soir (jeudi 5 Septembre), mais nous organisons à 19h30 à l’entrée de la maison district (Bist 1, Wilrijk, B) un stand ​​de deuil où tout le monde qui veut peut apporter un salut final, aussi les conseillers de district entrants qui, il y a quelques mois, ont formulé un avis négatif à l’unanimité à l’égard du déboisement. Ensuite, nous donnerons une couronne à l’administration du district. Le conseil du district commence à 20h.

Mercredi 4 septembre

Sur la ZAD

Grand soleil, chantiers variés, suite de la récolte de patates...

A propos de la lutte contre l’aéroport et/ou son monde

Samedi, il y a eu une manifestation de soutien à une militante du Comité de soutien 79 convoquée devant la gendarmerie.

Des nouvelles de Décines

Mardi soir vers une deuxieme personne a rejoint la première personne dans l’arbre pour lui tenir compagnie.

Plus d’infos sur le blog du comité de soutien du Rhône

Des infos d’autres luttes

Encore et toujours des Zad potentielles dans tous les coins de France.... A Nivillac (Morbihan), des gens se mobilisent pour tenter d’empêcher un projet d’installation de téléski pour faire du ski nautique. Illes invitent à une réunion le 12 septembre.

Mardi matin à 7h, la police a commencé à dégager les occupants du Ferrarisbos à Wilrijk (Belgique).

Des camarades NoTav sont actuellement en prison. Pour leur écrire : Davide Forgione - Casa circondariale Lorusso- Cotugno, Via Maria Adelaide Aglietta 35 – Torino Italy et Paolo Rossi - Casa circondariale Lorusso- Cotugno, Via Maria Adelaide Aglietta 35 – Torino Italy.

Mardi 3 septembre

Sur la ZAD

- La prefecture a sorti des arrêtés interdisant le transport de carburant, d’explosifs, produite inflamables et feux d’artifices et de materiaux de construction sur les communes de Notre-Dame des Landes et Vigneux de Bretagne, du 2 septembre au 4 novembre 2013.

- Ce matin, la ZAD de Décines s’est faite attaquée :

La police est en train d’expulser la butte de Décines. Les journalistes ne peuvent pas monter voir ce qui se passe. La pluspart des gens ont déjà été évacués. Restent quelques personnes dans des arbres.

Faire le point sur la lutte, garder les réseaux pour continuer à dénoncer ce projet aberrant : RDV exeptionnel ce mardi soir 19h30 à la Luttine. La réunion hebdomadaire du mercredi à la Luttine est maintenue aussi.

le béton n’a pas été coulé,

l’argent dépensé, les moutons sont toujours dans les prés... la lutte continue.

rhonenddl@riseup.net

Un appel à soutien :

Bonjour à tousetes ce mail est un appel à réagir face a ce qui s’est passé mardi matin à décines

L’expulsion à décines c’ est comme dans la forêt de rohanne. Décines c’est une graine semée à notre dames des landes cette graine est née grâce a la solidarité entre les peuples : aujourd’hui c’est à cause de cette solidarité que la petite graine est menacée. Face aux briseurs de solidarité entre les peuples une seule arme : LA SOLIDARITE SVP faire tourner aux collectifs qui vous soutiennent

ZAD PARTOUT

Plus d’infos :

- http://blogs.mediapart.fr/blog/bob-92-zinn/030913/les-saucialistes-ont-expulse-decines-des-gens-sont-perches-dans-les-arbres
- http://rebellyon.info/La-ZAD-de-Decines-contre-l-OL-Land.html

Autour de la lutte contre l’aéroport

- Le journaliste Hervé Kempf quitte Le Monde


Infos générales

Infos utiles pour venir ici

- Accueil : le week-end, l’ACIPA ouvre un local à Notre Dame des Landes, de 10h à 17h où les informations sur la lutte sont disponibles
- Contact presse de la ZAD : 06 32 98 78 36
- Équipe légale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Équipe médicale : contactable par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.

Radio Klaxon

La radio n’émet pas en ce moment. Quand elle reviendra, ce sera sur 107.7 FM autour de la ZAD et sur http://stream.zad.nadir.org:8000/radio-klaxon.ogg.m3u sur Internet.

Blog en cas de panne

Si jamais le site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 10:24

 

 

reporterre.net

Hervé Kempf (Reporterre)

jeudi 5 septembre 2013

 

 

 

Des députés européens viendront-ils sur le terrain ? Réponse aujourd’hui. Alors que d’autres rendez-vous sont sur la table, et qu’une maison vient d’être occupée sur la ZAD.


 

Après le calme estival - et la fête des 3 et 4 août à Notre Dame des Landes -, la bataille du projet d’aéroport reprend aujourd’hui même à Bruxelles : les parlementaires européens décideront s’ils envoient plusieurs des leurs en délégation. Cette enquête, désignée dans le jargon communautaire comme une "fact finding visit" (visite de recherche de faits) comprendrait cinq députés. lls passeraient trois jours en France, d’abord pour rencontrer à Notre Dame des Landes les “pétitionnaires" - personnes ayant déposé une pétition à ce sujet auprès du Parlement européen en mars 2013 - et à Paris pour rencontrer les ministres concernés.

La décision sera prise ce matin à onze heures dans le cadre de la Conférence des présidents des commissions.

Mais la lutte semble sévère pour empêcher que les députés européens jugent par eux-même de la réalité sur le terrain de ce dossier. Si les députés écologistes poussent pour que l’enquête soit lancée, le groupe des partis de droite (PPE) semble hésiter, tandis que le groupe socialiste du Parlement européen subirait de fortes pressions du gouvernement français pour s’opposer à la délégation. Un refus d’une telle enquête serait une première.

Résultat, donc, aujourd’hui.

Par ailleurs, les associations Acipa et Cédépa d’opposants au projet d’aéroport devraient rencontrer le ministre des Transports et le directeur de cabinet du ministre de l’Ecologie mardi 10 septembre. Elles souhaitent que Philippe Martin, le ministre de l’Ecologie, participe lui-même à ce rendez-vous.

Il s’agit de savoir s’il est possible de renouer un dialogue organisé par la préfecture de Loire-Atlantique. Les associations y mettent plusieurs conditions :

- que la rédaction du cahier des charges des études demandées par le ministère des transports en juillet sur l’optimisation et l’exposition au bruit de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique soit transparente et discutée ;

- que pendant la poursuite de ces études, la situation en terme de travaux ou d’intervention étatique soit figée sur le terrain ;

- que les éléments détenus par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) ayant conduit à l’analyse coûts-bénéfice de l’enquête publique sur l’aéroport soient publiés, comme promis.

Troisième temps d’un mois de septembre bien chargé : la réunion mardi 17 septembre, au Parlement européen, de la Commission des pétitions. Elle procèdera à l’audition publique relative à Notre Dame des Landes. Le gouvernement français, qui avait semblé jusque-là négliger la procédure engagée au niveau européen, devrait y être représenté. Surtout, la Commission européenne livrera la conclusion de son analyse du dossier. Elle dira si, selon elle, le projet d’aéroport viole le droit communautaire.

La lutte ne se poursuit pas seulement dans les arcanes des procédures, mais aussi concrètement : lundi 2 septembre, une maison abandonnée par des paysans expulsés a été investie par des habitants de la ZAD.



Source : Hervé Kempf pour Reporterre

Photo : lesechos.fr

Consulter par ailleurs : Dossier Notre Dame des Landes

 

 


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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 12:46

 

 

reporterre.net

 

Libertés

 Adieu Le Monde, vive Reporterre

Hervé Kempf

 

lundi 2 septembre 2013

 

 


 

Ce 2 septembre, quinze ans et un jour après y être entré, je quitte Le Monde : en ce lundi, le dernier lien juridique entre ce journal et moi est défait, par le « solde de tout compte ».

Que je quitte volontairement un titre prestigieux étonnera peut-être. Mais certes moins que la raison qui m’y pousse : la censure mise en œuvre par sa direction, qui m’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes.

Au terme de l’histoire que je vais ici retracer, il ne me restait qu’une issue, si je voulais conserver la liberté sans laquelle le journalisme n’a pas de sens : abandonner le confort d’un salaire assuré et de moyens de travail avant que soit étouffée la dernière marge d’expression qui me restait, la chronique Ecologie.

Abandonner le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et vendu en 2010 est une libération. Je me lance dans l’aventure du site Reporterre, parce que plus que jamais, une information indépendante est nécessaire pour rendre compte du phénomène le plus crucial de l’époque, la crise écologique.

On trouvera ci-après le récit des événements ouverts le 5 novembre 2012 et qui ont conduit à cette décision. Les lecteurs qui en auront le temps trouveront dans C’était un autre monde une présentation de mon travail antérieur dans ce journal qui éclairera le contexte de cette affaire.

Rappelons simplement quelques dates :
- création du service Planète : octobre 2008 ;
- création de la chronique Ecologie : février 2009 ;
- prise de contrôle du Monde par MM. Bergé, Niel et Pigasse : juin 2010.

 

Notre Dame des Landes : il est interdit d’enquêter

J’ai suivi avec attention le dossier de Notre Dame des Landes depuis qu’en 2007, j’avais rencontré sur place des protagonistes du projet d’aéroport. J’y étais retourné en août 2009, enquêtant et présentant les arguments des uns et des autres, dans ce qui fut un des premiers articles de presse nationale abordant en détail le sujet.

 


Articles dans Le Monde du 11 août 2009.

 

Je gardais un oeil attentif sur ce dossier qui ne semblait pas vouloir s’apaiser. J’étais le journaliste qui publiait le plus d’articles sur ce sujet, comme en témoigne la base de données du Monde : sur les 155 articles ou brèves où apparaît l’expression « Notre-Dame-des-Landes » entre le 19 novembre 2005 et le 19 novembre 2012, 33 sont signés de moi, le deuxième auteur, Anne-Sophie Mercier, signant 14 articles, le correspondant local, Yan Gauchard, 10.

J’avertis, dans une chronique du 5 octobre 2011, que cette affaire serait délicate pour un gouvernement socialiste : « Il serait dommage qu’une éventuelle présidence socialiste s’ouvre par le spectacle de CRS évacuant des paysans et des écologistes pour faire couler le béton ». Mais ni M. Hollande, ni M. Ayrault, ne lisaient apparemment la chronique Ecologie.

En octobre 2012, des forces de police investissaient la zone de Notre Dame des Landes où est censé être construit un aéroport. Elles venaient déloger les quelques centaines de personnes qui s’y étaient progressivement installées durant les années précédentes.

 


Gendarmes à Notre Dame des Landes, octobre 2012


Je consacrais trois chroniques aux événements, dont deux peuvent être qualifiées de « scoop » : le 14 octobre 2012, j’avertissais de l’imminence d’une intervention policière, qui se produisit le 16 octobre ; le 21 octobre, je montrais que l’affaire n’était pas locale, mais bien nationale ; le 3 novembre, je révélais que M. Hagelsteen, le préfet de Loire-Atlantique qui avait préparé l’appel d’offres que remporterait ultérieurement la compagnie Vinci, avait plus tard été embauché par cette entreprise.

Durant toute cette période, entre la mi-octobre et la mi-novembre, je m’étonnais de la réticence du journal à suivre cette affaire, alors même que le service Planète aurait dû plonger sur ces événements qui étaient alors le principal sujet de l’actualité environnementale. Sur place, dans la ZAD (Zone à défendre), les forces policières puissamment armées détruisaient maison après maison, noyant le bocage sous le gaz lacrymogène, mais rencontrant une résistance farouche des nouveaux habitants de la zone, des opposants de toujours et des paysans. Ces événements étaient quasiment tus par Le Monde. Le journal publiait cependant le 27 octobre, alors que le résistance se renforçait, un article étonnamment titré "Le ciel se dégage pour l’aéroport de Notre Dame des Landes". J’avais demandé dès le 16 à partir sur place en reportage, la chef de service me dit que ce n’était pas possible pour des raisons budgétaires.

Je traitais donc le sujet, tant bien que mal, par la chronique Ecologie. Je dus m’absenter une semaine, juste après avoir publié, le samedi 3 novembre, l’information sur l’évolution professionnelle du préfet Hagelsteen. Ce papier fit du bruit : il intervenait à un moment où l’action policière échouait décidément à réduire la résistance. Alors que ce qui devait être expédié en deux coups de cuiller à pot se transformait en guerilla, cette information, comme tant d’autres éléments du dossier, montrait que la cause si obstinément défendue par le premier ministre était fort discutable.

Dans les jours suivants, en mon absence, un collègue était enfin envoyé sur place. Je revins le 12 novembre. Une grande manifestation devait avoir lieu le 16 novembre, elle s’annonçait d’ampleur importante. Je demandais à y aller, ayant suivi le dossier depuis le début. La chef de service s’y opposa. Au terme de l’échange, nous convinmes d’en référer au directeur adjoint de la rédaction, Didier Pourquery. J’allais voir celui-ci une heure plus tard. Il me dit que, par ma chronique, mes livres, j’étais “trop marqué" et que je ne pouvais pas couvrir le sujet. J’objectais que mes livres n’avaient pas évoqué le sujet de Notre Dame des Landes, que les chroniques avaient "sorti" des informations exclusives et exactes sur ce dossier, que, par ailleurs, j’écrivais dans les autres pages du journal différemment que dans la chronique qui, par nature, adoptait un ton et un angle fortement marqués. Mais non, "moi, directeur de la rédaction, je décide que tu n’iras pas". Mais ne pourrais-je travailler avec un autre collègue ? Non. Faire au moins un papier "magazine" dans le supplément hebdomadaire du journal ? Non. Nous parlâmes assez longuement, mais la réponse était tranchée : je ne pouvais pas couvrir Notre Dame des Landes pour Le Monde, hors la chronique. Je n’obtins qu’une chose : pouvoir partir en reportage sur mon temps libre pour celle-ci et pouvoir le raconter sur Reporterre.

Il m’envoya en fin d’après-midi un courriel indiquant : « Bonsoir,
En effet Hervé tu as bien noté que je ne souhaite pas que tu suives ce dossier pour le journal (ni pour le M d’ailleurs). Et j’ai bien noté que tu irais sur le terrain en tant que Hervé Kempf chroniqueur ’engagé’. Tout est clair
Merci
Didier »
.

Je répondis : « J’irai sur le terrain en tant que journaliste. Je ferai mon travail, qui est de témoigner de mon époque, en relatant honnêtement un moment important de l’histoire du mouvement écologique.
Dans le contexte actuel, le terme de chroniqueur
’engagé’ me paraît injurieux – à moins que l’on parle des ’éditorialistes engagés’ quand trois éditoriaux avalisent le Traité TSCG, ou de ’chroniqueur engagé’ à propos de notre camarade assurant la chronique Europe, aux vues très tranchées. J’en reste à ces exemples. »

Contre tous les usages, j’étais dessaisi sans raison valable d’un dossier que j’avais couvert et fait mûrir depuis le début. On me bloquait les reportages, mais aussi les enquêtes sur une affaire où les intérêts économiques paraissaient singulièrement tortueux. En m’interdisant de traiter ce sujet, en refusant de donner écho à ce que je pourrais voir ou trouver dans mes enquêtes, on assumait le fait que Le Monde ne creuserait pas le dossier de Notre Dame des Landes. C’était, de fait, une censure.

Que faire ? A court terme, préparer mon reportage (qui s’effectuerait à mes frais) et prendre rendez-vous avec Erik Izraelewicz, qui fut calé le lundi suivant. Je partis le jeudi pour Notre Dame des Landes. Dans l’espace confiné des 2 400 signes de la chronique, je restituais un constat essentiel de la lutte : les "zadistes" et les "historiques" ne s’étaient pas divisés, comme l’avait espéré le pouvoir, c’était au contraire leur alliance contre la répression qui avait fait échouer celle-ci (« Solidarité écologique »). Et sur Reporterre, je racontais ce que j’avais vu durant ces trois jours magnifiques. Dans un registre d’écriture propre au média, bien sûr, ce n’était pas le reportage que j’aurais écrit dans Le Monde.

La rencontre, lundi 19 novembre, avec Erik Izraelewicz, n’aboutit à rien. Nous discutâmes franchement, quoique calmement, car l’estime était, je crois, réciproque. Il me dit presque d’entrée de jeu qu’il soutenait sa direction. Il me reprocha l’accroche de mon reportage, en forme d’allégorie. Je lui répondis que c’était la réponse à la déloyauté du journal à mon égard. Il me dit que j’avais désobéi en allant à Notre Dame des Landes, à quoi je répondis que Didier Pourquery m’y avait autorisé. J’évoquais l’idée que le journal aurait pu subir des pressions à propos du traitement de ce dossier. Erik dit que c’était injurieux.

Plus tard, des indices concourrant me firent penser que l’hypothèse de pressions d’un propriétaire sur le journal à propos de Notre Dame des Landes était pensable. Ce sont des indices, pas des preuves. Je les publierai si cela parait nécessaire au public.

Mais mon propos n’est pas de savoir pourquoi la direction du Monde a bloqué mon travail de journaliste. S’il y a eu pression, elle devait y résister. S’il n’y en pas eu, elle devait me laisser travailler. Le journal aurait pu discuter des sujets, travailler les angles, m’associer un autre journaliste. Mais non : la direction ne discutait pas, elle interdisait. Le contrat de liberté qui fonde la légitimité de la presse était rompu.

Je ne lâchais pas le morceau. J’allais voir les uns et les autres, interrogeais le syndicat, faisais front face à l’agressivité de la hiérarchie. Nous avions convenu avec Erik Izraelewicz de nous revoir. J’appelais son secrétariat pour prendre rendez-vous. Sa secrétaire me dit, affolée, "Erik va mal, les pompiers sont dans son bureau". Le directeur du Monde décédait le soir même, 27 novembre.

Nous n’étions pas d’accord, mais je le respectais. C’était un homme droit, il écoutait.

La vie continua. L’affaire n’était pas close. Il me restait la chronique. Je continuais à travailler avec les moyens du bord. Le 2 décembre, m’appuyant sur le travail de contre-expertise des opposants au projet de Notre Dame des Landes, la chronique Ecologie montrait comment, dans l’enquête publique, l’Etat avait manipulé les chiffres pour présenter comme profitable le projet. J’étais coincé dans les 2 400 signes d’un article enfoui au fond du journal ? Rien n’interdisait de développer la démonstration sur internet. De nouveau, ce travail repris par d’autres sites, eut un réel écho.

Mais un journaliste ne peut pas enquêter durablement sur les sujets délicats si le média qui l’emploie ne le soutient pas. Il y faut du temps, quelques moyens, la discussion avec des collègues motivés, la force de la carte de visite. Je savais dans quelles directions il faut porter le regard, l’indiquais dans la chronique du 16 décembre ("Voici le programme") et notamment sur "le comportement des grandes firmes de génie civil et concessionnaires, à la puissance financière devenue énorme et qui, par des formules de type partenariat public privé, s’assurent la gestion d’opérations qui sont logiquement de la responsabilité publique. »

Je vis le directeur par intérim, Alain Frachon, le 5 décembre. Discussion intéressante, mais qui n’aboutit à rien : le fond du problème était nié. Dans une lettre qu’il m’écrivit le 17 décembre, il exprima le point de vue officiel de la direction : « Ce ne sont pas tes compétences qui sont en question, mais un problème d’image : nous tenons à ce que l’approche du journal reste aussi impavide que possible, tout particulièrement dans les pages Planète ».

A quoi je répondis : « Impavide, nous dit le dictionnaire, signifie ’qui n’éprouve ni ne manifeste aucune crainte, aucune peur’. De quoi le journal pourrait-il avoir peur ? En quoi mon travail de journaliste et de révélateur d’aspects dérangeants du dossier Notre Dame des Landes pourrait-il empêcher le journal de ne pas avoir peur ? »

Une réponse possible à cette question est que Le Monde avait peur de déplaire aux promoteurs du projet d’aéroport.

 

La fin

Je ne détaille pas les mois suivants, qui ont été pénibles. On voulait me transformer en coupable. Les événements prirent une telle tournure que le délégué du personnel me conseilla de consulter le médecin du travail, qui m’orienta vers une psychologue. J’allais bien, heureusement, même si le choc était rude. Je découvris alors que plusieurs de mes collègues étaient en dépression nerveuse, qu’une mission sur les risques psycho-sociaux était menée dans l’honorable journal, qu’une plainte pour harcèlement moral était engagée par une collègue.

En mars, une nouvelle directrice du Monde fut désignée par les actionnaires. Une de ses premières réformes fut de rétrograder le service Planète, pourtant bien peu remuant, en un pôle subordonné au service International. Le journal lançait une formule marquée par un cahier consacré à l’Economie et aux entreprises, signe de la ligne nouvelle, qui visait la clientèle des "responsables" et CSP +++.

Le Débat national sur la transition énergétique, peu traité par le journal, trouva soudain une vive expression, le 17 mai, sous la forme de quatre pages axées sur « la compétitivité des entreprises » et majoritairement rédigées par des journalistes économiques extérieurs à la rédaction. On expliquait que l’enjeu essentiel d’une nouvelle politique énergétique était la compétitivité des entreprises, que le gaz de schiste réveillait l’industrie américaine, que la politique énergétique allemande produisait maints effets pervers. Un colloque organisé par l’Association française des entreprises privées (les cent plus importantes) et le Cercle de l’Industrie (fondé naguère par Dominique Strauss-Kahn) avec Le Monde accompagnait cet exercice de communication, qui remerciait Alstom, Areva, GDF-Suez, Arkema, Lafarge, etc. Ces partenaires avaient-ils apporté 35 000 euros au journal pour prix de ces quatre pages, comme me l’indiqua un collègue bien placé pour le savoir ?

 

 

Le 18 juin, Le Monde organisait, avec l’Institut de l’entreprise, l’International summit of business think tanks (Sommet international des cabinets de réflexion sur les affaires), "avec le soutien de Deloitte et Vinci". Pour préparer cet important événement, des entretiens avec des chefs d’entreprise furent publiés, le premier avec Xavier Huillard, président de Vinci.

 


Xavier Huillard, PDG de Vinci


L’environnement gênait. Plus que jamais, la chronique Ecologie divergeait des éditoriaux et des autres chroniques. Cela restait un espace de liberté, mais dans une atmosphère de plus en plus pesante.

En juin, une actualité, le décès de Pierre Mauroy, obligea à supprimer la page du journal du vendredi 7 qui comprenait la chronique Politique. La direction de la rédaction décida de déplacer cette page au lendemain samedi, et de supprimer de ce fait la chronique Ecologie qui devait paraitre ce jour. C’était un choix éditorial net, qui marquait quelle était la priorité. Pour la première fois depuis sa création, cette chronique était supprimée. On allait me conduire à une lente asphyxie. Nous échangeames des courriels, puis des lettres.

J’allais voir Louis Dreyfus, le président du directoire et directeur de la publication, et nous convinmes qu’une rupture conventionnelle de contrat était la solution idoine. J’étais libéré.

 

Le quotidien de l’écologie

Libéré... et chômeur. Dans toute cette lutte, je n’ai pas cherché à "voir ailleurs". Un média aura-t-il le désir de travailler avec un bon journaliste d’environnement, libre, produisant régulièrement des informations et des idées nouvelles, apprécié du public ? On verra. Le téléphone est ouvert.

Mais dans le secteur économique dévasté qu’est devenue la presse, et largement dominé par les intérêts capitalistes, le journalisme environnemental est relégué, de nouveau, à la position de cinquième roue du carosse, voire de gêneur. Ce qui compte, dans l’atmosphère délétère d’un système qui ne proclame la démocratie que pour mieux renforcer les logiques oligarchiques, c’est la croissance, l’économie, la production.

On ne peut plus feindre qu’il y aurait des journalistes "engagés" et d’autres qui seraient neutres. Derrière la bataille pour l’information se joue celle des priorités, et les choix de priorité renvoient à des visions différentes du monde. Le 11 juillet 2012, sur France Inter, Matthieu Pigasse, vice-président de la banque Lazard en Europe et co-propriétaire du journal Le Monde était interviewé - présenté, d’ailleurs, comme "engagé". La vision de la crise par M. Pigasse était révélatrice. La question des inégalités et de la répartition des richesses n’était pas évoquée, comme si elle n’avait aucune part dans les difficultés. Et pour résoudre le problème de la dette, une seule solution : la croissance. « La mère de toutes les batailles est la croissance », selon M. Pigasse. Qu’il pourrait y avoir une tendance historique à la stagnation de la croissance économique dans les pays riches était hors sujet. Quant à l’idée d’écologie, elle était aussi absente de l’entretien que l’existence des Martiens.

Je ne reproche à personne cette vision des choses. Simplement, il en est une autre tout aussi légitime, et qui ne trouve pas sa place dans les médias : celle selon laquelle la crise écologique mondiale est le phénomène actuel essentiel, sur les plans historique, économique et géopolitique. Et que c’est autour de ce phénomène - qu’il faut mettre en relation avec l’inégalité record qui structure la majorité des sociétés nationales comme les rapports entre Nord et Sud, en relation aussi avec la lutte pour la démocratie qui anime tant de mouvements populaires à travers le monde -, c’est autour de cette question centrale que peut et doit s’orienter la hiérarchie de l’information.

Nous manquons de lieux où s’expose nettement cette problématique, où se présentent les informations et les reportages qui l’expriment, où l’on lise les débats et réflexions vigoureuses qu’appellent les nouvelles questions qui se posent, où les mouvements sociaux et les luttes "d’en bas" soient racontés, où les mille alternatives et solutions nouvelles que créent autant de citoyens qui savent que, oui, "un autre monde est possible" seront décrites, comme ailleurs, on relate les aventures des entreprises du CAC 40.

Eh bien, nous allons développer ce lieu nécessaire, ce "quotidien de l’écologie". C’est Reporterre.

Faiblesse de nos moyens face aux millions des oligarques qui contrôlent les médias. Nous ne sommes rien, ils sont tout. Mais nous avons ce que l’argent ne peut pas acheter : la conviction, l’enthousiasme, la liberté.

kempf (arobase) reporterre.net



 

Source : Hervé Kempf pour Reporterre

Photos :
- portrait d’Hervé K. : Isabelle Rimbert ;
- portrait de Xavier Huillard : lemonde.fr
- la cage aux oiseaux : La parole circule

Lire aussi l’histoire des années antérieures : Au journal des journalistes

 

 


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