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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 16:45

 

Marianne

 

Mardi 21 Mai 2013 à 05:00

 

 

 

Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur, à l'Elysée - BISSON/DESSONS/JDD/SIPA
Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur, à l'Elysée - BISSON/DESSONS/JDD/SIPA
Dans les mois qui viennent, l’UMP risque d’aggraver sérieusement l’engorgement des tribunaux français ou, en tout cas, de remplir à elle seule les pages de faits divers des journaux.

En à peine quelques jours, on a appris en effet que Bernard Squarcini, l’ancien patron de la DCRI (le renseignement français), un tout proche de Nicolas Sarkozy, serait bien renvoyé devant un tribunal dans l’affaire dite des « fadettes ».

On a surtout découvert que Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée et ex-ministre de l’Intérieur, avait indûment perçu de l’argent en liquide sous forme de primes quand il était place Beauveau, qu’il a aussi reçu sur son compte 500.000 euros en provenance d’un avocat malaisien et 25.000 euros en provenance de Jordanie.

Le voilà même soupçonné d’avoir imposé à Mme Christine Boutin, alors ministre du Logement, un emploi fictif à 5500 euros par mois pour M. Philippe Pemezec, maire UMP du Plessis-Robinson, déclaré inéligible après l’invalidation de son élection comme député en novembre 2007.

Et ce n’est pas tout : aux termes de l’enquête confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire dans l’affaire dite « Karachi », on vient d’apprendre, grâce aux révélations de France-Info, que l’associé de Ziad Takieddine, M.Adbul Rahman El-Assir, intermédiaire en ventes d’armes, aurait payé des sondages à Edouard Balladur lors de sa campagne présidentielle de 1995. El-Assir était intervenu aux côtés de Takieddine dans la signature des contrats Agosta (vente de trois sous-marins au Pakistan) et Sawari II (vente de frégates à l’Arabie Saoudite).

Or, les deux magistrats ont reçu copie d’un chèque de 52.000 dollars, émis du compte suisse d’El-Assir et rédigé à l’ordre de Paul Manafort, un des spin doctors de Reagan et de Bush père, pour deux enquêtes d’opinion sur les chances d’Edouard Balladur à l’élection présidentielle de 1995.

Au même moment, on découvre grâce, cette fois, aux révélations de nos confrères du Parisien, comment la célèbre famille de marchands d’art Wildenstein, une des plus grosse donatrice de l’UMP, a truandé le fisc français pendant des années – au point de lui devoir aujourd’hui plus de 600 millions d’euros.

 

Christine Lagarde et Christine Boutin, à la sortie du Conseil des ministres, 2009 - HADJ/SIPA
Christine Lagarde et Christine Boutin, à la sortie du Conseil des ministres, 2009 - HADJ/SIPA

Pour couronner le tout, dans quelques jours, Mme Christine Lagarde, ex-ministre de l’Economie et aujourd’hui directrice générale du FMI, doit être entendue par la cour de justice de la République dans le cadre de l’affaire… Tapie.

Rappelons, comme il est d’usage, que tout ce beau monde bénéficie bien sûr de la présomption d’innocence. Avouons néanmoins que ça commence à faire beaucoup pour un ancien président de la République qui, en 2007, promettait une « république irréprochable ».

Etonnez-vous, après cela, que les Français perdent confiance dans la politique, que les abstentionnistes soient devenus le premier parti de France et que les bataillons d’électeurs de Marine Le Pen, grande théoricienne du « tous pourris », soient légions. Mais laissons faire la justice avant de commenter plus avant l’accumulation de toutes ces affaires…

 

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 16:31

 

 

Le Yéti
voyageur à domicile


Publié le 21/05/2013 à 11h32

Il y avait une nouvelle série de stress-tests bancaires dont les résultats devaient être rendus public par les officines intéressées en 2013. Or voilà que la BCE vient précipitamment d’en reporter la publication à 2014. C’est, comme on va le voir, que le feu brûle à nouveau dans la maison financière.

Et pas seulement à Chypre, pas seulement bientôt en Slovénie. En témoignent la teneur fébrile des conclaves officiels et les cris d’alarmes étouffés (par les lamentables médias du microcosme) de nos technocrates européens alarmés.

La BCE perd le contrôle de la situation

Lors de leur dernier G7, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble a sérieusement douché le déjà très relatif enthousiasme de façade de ses collègues en leur annonçant que la BCE était en train de perdre le contrôle de la situation.

En cause, l’effrayante quantité d’argent injectée par la banque centrale européenne pour inciter les banques à acheter en contrepartie des actifs risqués de pays en difficultés. Moyennant quoi, les banques sont encore un peu plus gavées d’actifs toxiques. Et la BCE devient de fait la plus pourrie des bad banks, avec des chances infinitésimales de récupérer ses mises.

Notons en passant, et comme circonstances aggravantes, que la situation est équivalente, sinon pire, aux Etats-Unis et au Japon où les robinets à milliards sont encore plus largement ouverts sans que cela n’ait d’ailleurs la moindre conséquence sur la reprise ou l’emploi.

C’est donc une nouvelle bombe à retardement qui pèse sur le monstre financier globalisé... et sur les épargnants ! Car dans nos conclaves feutrés, même en termes fleuris, on parle de plus en plus ouvertement de... comment dire... « participation » des épargnants au renflouement des trous abyssaux des banques. Comme à Chypre, comme très bientôt en Slovénie...

Une bonne manière de mesurer ces trous béants auraient été les fameux stress-tests en question. Mais supposez que ceux-ci soient faits (et publiés !) avec plus de sérieux que les précédents fantaisistes, imaginez la tête de l’épargnant-lambda en constatant l’étendue des dégâts et les périls qui menacent ses petites économies.

Alors zou, les stress-tests, reportés comme un vulgaire équilibre budgétaire à la sauce hollandaise !

Les diagnostics cruels du professeur Berruyer

Encore que, je parle de l’épargnant-lambda, mais l’épargnant-lambda, le pauvre, il est dans les choux jusqu’au cou. Parce que sinon, il irait les consulter, les vrais stress-tests de ses banques. Et le journaliste spécialisé aussi, il irait les analyser pour informer son lecteur (non, je rigole !)

Parce que ces stress-tests, ils existent, du moins chez nous ! Ils ont été réalisés par Olivier Berruyer sur son site les-crises.fr. Une analyse sourcilleuse de chacune des trois mégabanques françaises : Société générale, BNP, Crédit agricole (dit aussi « Débit agricole »), suivie d’une synthèse cinglante et d’un sombre bilan en forme d’autopsie prémonitoire :

Principaux et cruels diagnostics du professeur Berruyer :

  • les banques françaises sont engagées à hauteur de quatre fois la production de richesses en France (PIB) ;
  • le total de leurs produits dérivés (des saloperies spéculatives sur les matières premières, par exemple) représente cinquante fois le PIB français ( ! ! !) ;
  • malgré cela, leur rentabilité baisse dangereusement, jusqu’à plonger dans le rouge (Débit agricole) ;
  • et surtout la part de leurs fonds propres destinés à faire face à leurs difficultés chroniques ou accidentelles a fondu comme peau de chagrin.

Bref, en cas d’accident systémique plus que probable (sans cela la BCE ne distribuerait pas ses milliards à la pelle), les actifs plus pourris les uns que les autres dont se parent nos banquiers pour se gonfler d’importance ne leur seront d’aucun secours. Et plus un Etat (sont tous rincés, ceux-là), plus une bad banque centrale pour les tirer plus longtemps du bourbier.

Mais rassurez-vous, du moment que l’épargnant-lambda pense que ses économies sont à l’abri, que le journaliste spécialisé du microcosme ânonne l’évangile selon saint-Système unique, et que les boursicoteurs allumés croient au Père Noël jusqu’à l’overdose, tout va pour le moins pire du pire dans le plus désolant des mondes possibles...

 

 

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 15:53

 

 

Rue89

 

« A la Woerth » 21/05/2013 à 17h32
Elsa Fayner | Journaliste Rue89

 

 

Avec l’évasion et la fraude fiscales, l’Etat perd chaque année 60 à 80 milliards d’euros. Pour les faire rentrer, si on s’inspirait de ce qui a été fait aux Etats-Unis ?

Mais comment les faire rentrer à la maison ? Il a fallu attendre la crise et la détérioration du déficit public pour que la France fasse le calcul – entre 60 et 80 milliards d’euros d’impôts échappent à l’Etat à cause de l’évasion et de la fraude fiscales – et réfléchisse au filet à papillons le plus adapté.

  • Faut-il épingler les fraudeurs et afficher le tableau de chasse ?
  • Pour les motiver, faut-il au contraire leur promettre de les relâcher dans la nature sans poursuites judiciaires ?
  • Ou aller encore plus loin, avec une amnistie : s’ils rapatrient leurs sous, ils ne payeront même pas ce qu’ils doivent en impôts et intérêts ?

Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a clairement écarté cette dernière possibilité. Bercy réfléchit à un « processus transparent, de droit commun, leur permettant de se mettre en conformité avec la loi », a-t-il répondu au Parisien mardi 21 mai. Sans donner plus de précisions pour le moment.

Pourquoi ne pas s’inspirer de ce qui a été fait aux Etats-Unis, et qui a permis d’identifier 27 000 fraudeurs ? En écoutant l’ancien banquier Bradley Birkenfeld raconter comment son entreprise – UBS – récupérait les avoirs de particuliers du monde entier, les Américains ont eu une idée, raconte Christian Chavagneux, auteur d’un livre sur les paradis fiscaux.

Etats-Unis : des « fenêtres de régularisation »

Bradley Birkenfeld avait quitté l’entreprise avec des tonnes de dossiers sous le bras. Plus de 4 000 clients y étaient mentionnés. Les autorités ont donc signalé qu’elles allaient divulguer les noms. Dans le même temps, elles ont ouvert « une fenêtre de régularisation » : les Américains qui se dénonceraient spontanément ne seraient pas poursuivis au pénal. Ils paieraient en revanche les impôts dus, les intérêts, et une amende.

A une condition : qu’ils racontent le montage et le circuit emprunté. C’était en 2009 et, finalement, ce ne sont pas 4 000 mais 15 000 noms qui ont été récupérés. « L’administration fiscale a ainsi obtenu une cartographie précise et mondiale des flux d’évasion fiscale », admire Christian Chavagneux.

Mais il manquait des maillons, et des fonds. Alors les Américains ont ouvert, en 2011, une deuxième « fenêtre ». A nouveau, ils ont fait savoir qu’ils avaient le noms de fraudeurs dans d’autres banques suisses. Là encore, ça a marché, et 12 000 noms ont été récoltés.

Pour achever de convaincre les récalcitrants, les Américains ont utilisé leur vieille méthode du « naming and shaming » (donner des noms et faire honte). Les particuliers qui ne s’étaient pas dénoncés, qui ont été poursuivis et condamnés, ont vu leur cas affiché sur le site de l’administration fiscale américaine, avec toutes sortes de détails. Ça donne par exemple :

« Sean et Nadia Roberts, de Tehachapi, Californie, ont été condamnés à 12 mois et un jour de prison pour avoir caché des millions de dollars sur des comptes secrets en Suisse et dans d’autres banques du monde. Ils ont également été condamnés à payer 709 675 dollars aux impôts et plus de 2,5 millions de dollars d’amende pour ne pas avoir déclaré cet argent. »

Au total donc, 27 000 fraudeurs ont été identifiés. Sachant que la moitié de la fortune offshore (estimée à 26 milliards de dollars) serait détenue par 91 000 personnes, selon un ancien économiste en chef chez le consultant McKinsey cité par Alternatives économiques. Surtout, les montages permettant l’évasion sont désormais bien mieux connus.

 


Un plateau de Monopoly (Bernard Walker/Flickr/CC)

 

Woerth l’a fait, « à la Woerth »

En France, un tel système a déjà été adopté par le passé. « On peut dire que c’est ce que Woerth a fait, quand il était ministre du Budget », estime Christian Chavagneux. « Il l’a fait à la Woerth » : en août 2009, Eric Woerth avait annoncé détenir une liste de 3 000 noms de contribuables français ayant des comptes non déclarés en Suisse.

Il leur donnait jusqu’au 31 décembre pour se régulariser auprès du fisc sans sanction pénale. Faute de quoi ils s’exposaient à des contrôles fiscaux et à la justice. Finalement, 4 700 contribuables se sont dénoncés. Ce qui a permis de récupérer 1,2 milliard d’euros de droits et de pénalités.

Alors, quand aujourd’hui Bernard Cazeneuve déclare que « les fraudeurs ont intérêt à se signaler », parce que « sinon, ils risqueront jusqu’à sept ans de prison pour les cas les plus graves », veut-il dire qu’un dispositif à l’américaine est à nouveau envisagé (le naming and shaming en moins, on reste français) ?

Pour l’instant, on sait que le projet de loi prévoit notamment :

  • d’étendre le champ de compétence de la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale au blanchiment de la fraude fiscale complexe ;
  • de considérer comme circonstance aggravante de fraude fiscale le fait de la commettre en bande organisée. La fraude fiscale aggravée sera passible de sept années d’emprisonnement et d’une amende pénale de deux millions d’euros ;
  • d’augmenter les capacités d’intervention de la police fiscale, lui permettant de procéder à des écoutes, à des infiltrations et des gardes à vue allant jusqu’à quatre jours, etc.

La fin du secret bancaire en Europe ?

La France aurait intérêt à s’inspirer d’une autre disposition américaine. Le Congrès américain a en effet adopté en 2010 un dispositif obligeant les établissements étrangers à révéler au fisc américain les comptes ouverts par ses ressortissants.

Concrètement, si un établissement financier étranger refuse de donner les noms de ses clients américains, il sera surtaxé, à hauteur de 30%, via une retenue à la source. Et s’il fait le mort mais se fait prendre, il peut perdre sa licence aux Etats-Unis. Dissuasif. Ce système de levée du secret bancaire, le FATCA, doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014. Il est signé pays par pays.

La France, elle, « est entrée dans un processus européen compliqué », déplore Xavier Harel, auteur de « La Grande Evasion ». Quinze pays membres, dont la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et le Royaume-Uni, se sont toutefois prononcés en faveur d’un FATCA européen.

Les chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union européenne doivent trancher mercredi 22 mai lors de leur sommet. La Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires, qui réunit 18 organisations de la société civile française, les enjoint à « franchir des étapes concrètes au-delà des slogans ».

Comme le rappelle Bernard Cazeneuve, le manque à gagner de la fraude fiscale s’élève à 1 000 milliards d’euros dans l’Union Européenne, dont 60 à 80 milliards d’euros pour la France. Il s’agit de ce que devraient payer les particuliers et les entreprises qui dissimuleraient 600 milliards d’euros dans les paradis fiscaux, selon l’enquête réalisée par le journaliste Antoine Peillon.

 

 

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 15:21

 

France Inter.fr

 

par Daniel Mermet
du lundi au vendredi de 15h à 16h

 

 

visuel Là-bas si j'y suis
émission précédente
l'émission du mardi 21 mai 2013

A bas la dette, vive la banqueroute !

Crise, chômage, récession, c'est à cause de la dette


Nous sommes d'accord, il faut réduire la dette et pour cela il faut faire des économies, réduire les dépenses publiques, limiter les salaires, privatiser, bref, il faut de la solidarité dans l'austérité.

Voila la chanson reprise du matin au soir par nos experts, nos économistes et nos brillants journalistes. Mais il y a une petite voix dissidente qui tâche de se faire entendre, pas aux heures de grande écoute bien sûr, une voix qui dit non, la dette ne provient pas des dépenses publiques, la dette provient des énormes cadeaux fiscaux faits aux riches et aux grandes entreprises depuis des années, la dette provient des banques privées en faillite que l'Etat a renflouées, changeant une dette privée en dette publique, la dette provient de l'évasion fiscale et des paradis fiscaux où se retrouvent riches particuliers, grandes banques, entreprises du CAC 40 qui ne paient guère plus de 8% d'impôts. Voila d'où vient la dette.

Alors faut-il la rembourser ? C'est la question que se pose ATTAC dans leur livre « LEUR DETTE, NOTRE DEMOCRATIE », et aussi François RUFFIN qui hurle « VIVE LA BANQUEROUTE ! », le premier livre des éditions Fakir.

Entretien Daniel Mermet avec Thomas Coutrot, Yohan Dubigeon et François Ruffin

 


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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 17:38

 

Slovar.blogspot.fr

 16 mai 2013

 


Le projet ANI a peine validé par le parlement, les candidats à la présidence du Medef envisagent déjà un acte II de ce qu'ils qualifient de « flexisécurité ». La course au toujours plus de précarité pour les salariés continue !



La campagne pour l'élection à la tête du Medef bat son plein. le plus prolixe dans les média, est Geoffroy Roux de Bézieux qui vient de présenter son programme, repris par Le Figaro. On y trouve pêle mèle : « (...) un moratoire de trois mois sur les charges sociales (...) la fixation dans l'entreprise de la durée de travail (...) l'allégement du coût du travail, la baisse de la fiscalité des entreprises, la simplification administrative ou la limitation des délais de procédure (...) »
Sur les retraites et l'indemnisation chômage, pas de quartier puisqu'il propose : « (...) le recul de l'âge de départ à la retraite, l'allongement de la durée de cotisation ou encore la désindexation des pensions (...) » Et en ce qui concerne les chômeurs : « une profonde remise à plat du dispositif d'indemnisation: retour à la dégressivité des allocations, division par trois du plafond, réduction du délai (...)
Au delà de l'outrance de ces propositions destinées à rallier les patrons/électeurs les plus durs, on notera cette petite phrase : « (...) il faut aller plus loin que ce qui a été décidé dans l'accord national interprofessionnel du 11 janvier »
Donc, l'accord ANI que Laurence Parisot qualifiait, il y a quelques jours : « d'événement dans l'histoire économique et sociale de notre pays » et ajoutait que le texte donnera aux entreprises des outils pour une « adaptation rapide et sécurisée aux évolutions de leurs carnets de commande et de la conjoncture tout en renforçant la protection des salariés ». serait déja dans l'esprit de ses possibles successeurs, périmé ?
On est en droit de le penser en lisant le dernier billet publié par Patrick Bernasconi, l'ancien bras droit de Laurence Parisot, et autre candidat à sa succession.
Qu'écrit-il ?
« (...) Premièrement, il faut un acte II de la flexisécurité, après l’accord du 11 janvier. Ce nouvel accord devra traiter notamment de trois sujets :

- le temps de travail, qui doit être fixé dans l’entreprise en faisant disparaître la norme générale des 35 heures ;

- des accords compétitivité emploi offensifs – pour aller à la conquête d’un nouveau marché par exemple – et pas seulement défensifs ;

- et l’instauration du « contrat de projet », nouveau contrat dont la durée sera liée à l’accomplissement d’un projet (sur le modèle du « contrat de chantier » dans le BTP)
.
(...) Le gouvernement a annoncé son intention de donner toute sa place au dialogue social : je demande au Président de la République de s’engager clairement à laisser les partenaires sociaux prendre la main dans ces trois domaines. Nous aurons, alors, une véritable obligation de résultats »
Les moins avertis d'entre nous auront remarqué qu'aucune des propositions émises par MM Roux de Bézieux ou Bernasconi ne fait référence à la « sécurité » des salariés prévu dans l'ANI pourtant signé par le Medef.Et compte tenu des dates hypothétiques d'application des droits rechargeables des chômeurs et de la complémentaire santé pour tous les salariés, il est assez probable que c'est la partie « flexibilité » an I et an II que le nouveau boss du Medef essayera d'imposer le plus rapidement possible aux syndicats et au gouvernement !    
Gesticulations et surenchères de candidats ? Certainement. Néanmoins, ces écrits démontrent, si cela était nécessaire, que la vigilance des salariés ne doit surtout pas se relâcher !
Crédit et copyright photo
La Croix

 


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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 17:21

 

 

19 mai 2013 à 15:53
La grande majorité des miels concernés par la fraude sont les produits très bon marché vendus en grandes surfaces.
La grande majorité des miels concernés par la fraude sont les produits très bon marché vendus en grandes surfaces. (Photo Jacky Naegelen. Reuters)

 

 

 

Par AFP

Faux étiquetage, trafic sur l’origine, ajouts de sirop de sucre: environ 10% du miel contrôlé et commercialisé en France est frauduleux, selon le Centre d’études techniques apicoles de Moselle (Cetam), seul laboratoire français indépendant de contrôle du miel.

«La grande majorité des miels concernés sont les produits très bon marché vendus en grandes surfaces. Jusqu’à 10% des échantillons qui nous sont envoyés chaque année pour analyses sont douteux», déclare Paul Schweitzer, directeur du Cetam et spécialiste des pollens.

A l’origine de la fraude, du miel importé de Chine, mais aussi d’Europe de l’Est, ré-étiqueté entre autres «origine France», à son entrée sur le territoire. «Les miels qui ont subi des adultérations et de qualité douteuse viennent essentiellement d’Asie, de Chine en particulier. Le phénomène concerne aussi les miels d’acacia de Hongrie, Bulgarie, Roumanie ou encore de Pologne», précise le porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), Henri Clément.

Avec 300.000 tonnes produites par an, la Chine est aujourd’hui le premier producteur de miel au monde.

Selon l’Unaf, la hausse des importations de miel, encouragée par une baisse forcée de la production hexagonale, en grande partie due à l’utilisation d’insecticides entraînant la mort de plus de 300.000 colonies d’abeilles par an, favorise la fraude.

«En quinze ans, la production de miel en France a été divisée par deux, notamment à cause des pesticides, tandis que les importations, elles, ont été multipliées par trois», souligne Henri Clément.

En 1995, la France produisait 33.000 tonnes de miel par an contre 16.000 en 2012, et elle importait 7.000 tonnes contre 26.000 tonnes l’année dernière.

«L’Allemagne est "la plaque tournante" du miel. Certains produits chinois arrivent par le port de Hambourg, qui centralise le négoce du miel, et en repartent étiquetés français ou espagnols !» regrette Henri Clément. Pour les spécialistes, la supercherie est détectable grâce aux traces de pollens présents dans le miel.

«Ce pot par exemple est étiqueté "origine UE", or on y trouve des traces de pollen de théier: ce produit a donc très certainement été produit en Asie», affirme Paul Schweitzer, après analyse pollinique au microscope.

Du sirop de sucre à la place du miel

La fraude ne concerne pas seulement l’origine du miel, mais aussi sa composition. Selon les analystes du Cetam, certains produits vendus comme du miel sont en fait fabriqués grâce à des ajouts de sirop de sucre.

«La législation limite la quantité de sucre dans le miel, mais elle se base sur la quantité de saccharose contenu dans le produit alors qu’aujourd’hui, la plupart des sucres sont composés de maltose», explique Paul Schweitzer.

Un décret de 2003 prévoit en effet qu’un miel commercialisé ne doit pas contenir plus de 5% de saccharose, glucose ou fructose, du sucre naturel tiré de la canne à sucre ou de la betterave. Or, cette mesure ne limite pas les quantités de sucres industriels, fabriqués à base d’amidon de céréales et principalement du maïs (maltose).

«Au kilo, le miel peut être vendu entre 1,50 euros et jusqu’à 10 euros, selon que c’est du miel toutes fleurs ou, par exemple, d’oranger. Cela peut donc devenir très avantageux de transformer son origine ou d’en remplacer une partie par un mélange d’eau et de sucre», conclut Paul Schweitzer.

Selon l’Unaf, les Français consomment en moyenne 40.000 tonnes de miel par an, soit 600 grammes par an et par habitant, plus que la production annuelle des apiculteurs français.

Le Centre d’études techniques apicoles de Moselle, conventionné par FranceAgriMer (ministère de l’Agriculture), analyse environ 3.000 types de miels différents par an.

 

 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 17:20

 

Marianne+

  Dimanche 19 Mai 2013 à 16:00

 

 Arnaud Bouillin

 

 L'implantation, il y a vingt ans, d'une usine de traitement de déchets a-t-elle donné lieu à des dessous-de-table ?

 

Christophe Ena/AP/SIPA
Christophe Ena/AP/SIPA

On connaissait les bonnes relations qu'entretient depuis des décennies Henri Proglio, président d'EDF et ancien PDG de Veolia, avec des caciques politiques de tous bords, et notamment du PS, comme Claude Bartolone ou Laurent Fabius. Dans l'excellente enquête à paraître le 16 mai* que lui consacrent les journalistes Pascale Tournier et Thierry Gadault, on découvre un autre obligé socialiste de ce puissant patron, toujours prêt à rendre service aux élus : Jean-Marc Ayrault. En 1991, la communauté urbaine de Nantes, dont Ayrault avait remporté la mairie deux ans plus tôt, octroie à la Compagnie générale des eaux (CGE), l'ancêtre de Veolia, la construction d'une usine révolutionnaire de traitement des déchets.

«Y a-t-il eu un dessous-de-table de 12 millions de francs, payés pour moitié par la société Onyx et pour l'autre moitié par la Générale de chauffe, deux filiales de la CGE, et répartis entre les élus locaux ?» s'interrogent les auteurs.

Yann Le Doré, l'ex-directeur général d'Onyx, dont Henri Proglio assurait à l'époque la présidence, affirme que ce dernier lui a dit : «Je te taxe de 6 millions de francs [sur la société Onyx], c'est pour Ayrault.» Contacté par Marianne, cet ancien haut cadre de la Générale des eaux, qu'il a quittée en 1996 après vingt ans de maison, a accepté de revenir sur les circonstances troubles de ce contrat. «Je me suis engueulé avec Henri sur ce dossier, raconte Yann Le Doré. Avec cette nouvelle approche industrielle qui consistait à réunir sur un seul site toutes les formes de traitement des ordures - incinération, recyclage, compost -, nous avions une avance technologique d'un an sur notre concurrent, la Lyonnaise des eaux. Nous aurions pu remporter l'appel d'offres tout seuls, comme des grands, sans payer quoi que ce soit en sous-main.»

Michel Pille, ancien ingénieur en chef à la CGE, se souvient d'avoir été sollicité pour organiser une réunion à l'antenne parisienne de la ville de Nantes, au 164, rue de Vaugirard. «Je n'y ai pas assisté, précise-t-il. Il n'y avait que trois personnes : mon directeur, un collaborateur de la mairie nantaise et un ami commun à Ayrault et moi.» Où a atterri l'argent ? Dans les caisses des collectivités ? Dans celles du PS local ? Ailleurs ? Nul ne le sait. Mal encadré par la loi, le financement des partis politiques par les entreprises ne sera définitivement interdit qu'en janvier 1995. Bien après l'épisode nantais. Sollicités par nos soins, les services de l'actuel PDG d'EDF ont démenti tout versement de commission occulte.

* Henri Proglio, une réussite bien française, Editions du Moment, 18,50 €.

 

 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 17:01

 

 

 

 France Info.fr    

 le Vendredi 17 Mai 2013 à 19:00 mis à jour le Samedi 18 mai à 12:40

 

 


 

 

EXCLUSIVITÉ FRANCE INFO | C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire Karachi, et peut-être l'une des clés de l'affaire : cette semaine, le juge Van Ruymbeke, chargé d'instruire le volet financier du dossier, s'est procuré les preuves que les commissions versées à des intermédiaires étrangers, en marge de contrats d'armement, ont servi au financement de la campagne d'Edouard Balladur pour l'élection présidentielle de 1995. Pour l'avocat Me Morice, la justice doit aller plus loin.

 

 

En 1995, Nicolas Sarkozy était le porte-parole de la campagne d'Edouard Balladur © Maxppp


Après deux ans et demi d'investigations tous azimuts, l'enquête du juge Renaud Van Ruymbeke a fait un pas de géant cette semaine. Le magistrat qui instruit le volet financier de l'affaire Karachi a très certainement trouvé la pièce du puzzle qui lui manquait : le lien entre les commissions versées à des intermédiaires étrangers en marge de contrats d'armement conclus par la France en 1994 et 1995, et le financement présumé occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. 

Sur son bureau, le juge détient désormais la preuve que l'intermédiaire Abdul Rahman El Assir a utilisé une partie des commissions qu'il a perçues pour acheter des sondages d'opinion lors de la campagne présidentielle de 1995. Le sulfureux intermédiaire - qui était à l'époque l'associé de Ziad Takieddine - a fait appel à un spin doctor américain très réputé, Paul Manafort, pour réaliser des études sur les chances de réussite d'Edouard Balladur à l'élection.

Des enquêtes menées auprès de 800 électeurs français en octobre 1994 puis en janvier 1995. Renaud Van Ruymbeke a mis la main sur le contrat de 52.000 dollars pour ces deux études. Le compte suisse d'El Assir, à la BCP de Genève, a été débité de cette somme le 22 mai 1995.

Il correspond à un chèque à l'ordre de Tarrance Group, l'une des anciennes sociétés de Paul Manafort. Pour l'anecdote, ces études d'opinion pronostiquaient Edouard Balladur largement vainqueur face à son rival de droite Jacques Chirac... 


Près de 250.000 dollars versés à Paul Manafort

 Le juge Van Ruymbeke avait lancé en octobre dernier une commission rogatoire internationale avec les Etats-Unis afin d'enquêter sur les sociétés et l'entourage de Manafort. Le magistrat venait de découvrir que ce politologue (qui a notamment travaillé auprès de Georges Bush père, de Bill Clinton et de Ronald Reagan) avait reçu près de 250 mille dollars de la part d'Abdul Rahman El Assir en l'espace de quelques mois.

De son côté Nicola Johnson, l'ex épouse de Ziad Takieddine, avait affirmé aux policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales qu'elle se souvenait que son époux recevait régulièrement des faxs de Paul Manafort, qu'il s'agissait de "conseils, en anglais, pour la campagne de M. Balladur". Elle disait aussi avoir la conviction que ces "conseils" étaient rémunérés par Ziad Takieddine ou par son associé Abdul Rahman El Assir.

En octobre dernier, Renaud Van Ruymbeke était allé à Genève interroger Abdul Rahman El Assir sur ce point (l'homme d'affaire libano-espagnol est mis en examen depuis le 30 mai 2012 dans ce volet de l'affaire). L'intermédiaire avait reconnu être lié et avoir travaillé avec Paul Manafort. Mais il précisait : "J'insiste sur le fait que mes divers paiements à Paul Manafort n'ont absolument rien à voir avec la campagne d'Edouard Balladur". La justice française a désormais la preuve du contraire. 

Me Morice, avocat des familles de victimes de Karachi, se réjouit de cette avancée décisive dans l'enquête  
 

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Edouard Balladur pas encore entendu par le juge

 Le juge Van Ruymbeke tente de prouver que des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite par le gouvernement Balladur ont donné lieu à des rétrocommissions, c'est-à-dire des pots-de-vin. Des sommes énormes ont été transférées du compte suisse d'Abdul Rahman El Assir quelques temps avant la présidentielle de 1995. Les enquêteurs épluchent actuellement à la loupe le train de vie des "balladuriens" lors de cette période. 

Dans ce volet du dossier, l'ancien ministre Renaud Donnedieu de Vabres (qui a aussi été le conseiller spécial du ministre de la Défense François Léotard entre 1993 et 1995) avait déjà été mis en examen pour complicité et recel d'abus de biens sociaux. Tout comme Nicolas Bazire, ancien directeur de campagne d'Edouard Balladur et l'ami de Nicolas Sarkozy Thierry Gaubert. Pour le moment, ni l'ancien Premier ministre ni François Léotard n'ont encore été entendus par Renaud Van Ruymbeke. 

Pour Me Morice, la justice doit maintenant s'intéresser aux ministres impliqués  
 

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Si le juge établit qu'ils ont commis un délit, il devra saisir la Cour de Justice de la république (CJR) et c'est elle qui aura à charge d'instruire l'affaire. Depuis 20 ans, il s'agit de la seule instance compétente pour juger les ministres et les anciens ministres pour des délits commis dans le cadre de leurs fonctions. Un traitement particulier, pour ne pas dire un traitement de faveur, qui a souvent été dénoncé par les magistrats et que François Hollande avait promis de supprimer lors de la campagne présidentielle de 2012.

Rien ne prouve pour le moment que Nicolas Sarkozy, porte-parole de la campagne d'Edouard balladur, ait été impliqué dans la collecte de fonds.

 

 

 

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 16:33

 

Libération.fr

17 mai 2013 à 12:48


Le média estime ce spot, qui dénonce les dégâts du plastique sur les côtes, trop choquant pour passer à l’antenne. Greenpeace soupçonne Coca-Cola d’être derrière l’affaire.

Par Rémy Demichelis

         

 

 

Une publicité de Greenpeace, dénonçant les effets des bouteilles en plastique sur les oiseaux marins, a été déprogrammée d’une chaîne de télévision australienne. L’organisation non gouvernementale de protection de l’environnement accuse Channel Nine, le média en question, d’avoir cédé à la pression de Coca-Cola pour retirer l’annonce.

Bien que Greenpeace ait payé 20 000 dollars australiens (15 000 euros) pour trente secondes de publicité, Channel Nine a annoncé jeudi soir qu’elle la retirait en raison de son caractère «choquant». Le spot était programmée pour passer à un moment de forte audience, lors d’un match de rugby, rapporte le Sydney Morning Herald.

On voit dans la vidéo, qui parodie les spots de Coca-Cola, de jeunes gens buvant des sodas dans des bouteilles en plastique, puis des oiseaux tomber du ciel. L'un est éventré, le ventre rempli de déchets en plastique. «Il y a quelque chose de vraiment bizarre quand une chaîne de télé est heureuse de montrer des images de jeux d’argent, de viols et de pillages, mais est trop effrayée pour diffuser un spot pour le recyclage», s'insurge Reece Turner, directeur de campagne à Greenpeace, dans le Sydney Morning.

La campagne de pub vise à encourager l’adoption d’une loi pour le recyclage des bouteilles en plastique en Australie. Selon ABC News. Coca dément avoir exercé une quelconque pression sur Channel Nine.

 

 



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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 16:24

CADTM

 

16 mai par Esther Vivas , Sílvia Cabezas d’Alcalà

 

 


Esther Vivas est une combattante infatigable de la résistance civique, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC, activiste et chercheuse en mouvement sociaux et en politiques agricoles et alimentaires. Elle est en outre diplômée en journalisme et fait partie du Centre d’Etudes sur les Mouvements Sociaux de l’Université Pompeu Fabra de Barcelone. Elle est auteure de plusieurs livres, dont le plus récent est « Planeta Indignado. Ocupando el futuro » (Sequitur, 2012). Avec Josep Maria Antentas, elle y explique les caractéristiques du Mouvement du 15-M, ou mouvement des Indignés qui, au cours du printemps 2011, a occupé les places de plusieurs villes espagnoles. Un mouvement citoyen pacifique qui promeut une démocratie réelle et plus participative.

En tant que chercheuse en mouvements sociaux et comme activiste, comment définirais-tu ces mouvements ?

Un mouvement social est un groupe de personnes qui partagent une certaine identité collective et qui se mobilisent par des canaux non institutionnels pour changer une situation déterminée. Il y a des mouvements sociaux très divers qui cherchent à transformer la société dans des aspects déterminés en considérant que les pratiques menées à bien par le gouvernement dans ces domaines ne sont pas correctes.

Aujourd’hui, on remet en question le système actuel, dans le cadre de la crise aiguë que nous sommes en train de vivre. Et ce contexte favorise l’émergence d’organisations sociales et de mouvements qui posent la question d’autres politiques. Ils défendent et exigent, par exemple, un logement digne, un enseignement et une santé publics et de qualité, etc.

Nous sommes au deuxième anniversaire du mouvement du 15-M ; quel bilan en tires-tu ?

Je pense que l’impact le plus important du 15-M et des Indignés s’est produit dans l’imaginaire collectif, autrement dit dans la manière de percevoir le monde et dans la capacité de mettre en question ce qui nous à conduit à la situation présente de crise. En outre, il nous a redonné confiance dans le « nous » pour pouvoir changer les choses.

Depuis le début de la crise, les différents gouvernements qui se sont succédés dans l’Etat espagnol nous ont répété à satiété que nous « avions vécu au dessus de nos moyens » et ils nous ont fait nous sentir complices, voire coupables, de la situation. Mais le 15-M a rompu avec ce discours hégémonique et a construit un discours contre-hégémonique. Nous ne sommes ni coupables ni complices de cette situation car nous en sommes les victimes. Le mouvement a été capable de créer un discours alternatif, en générant un changement de mentalité dans l’imaginaire des gens.

Qui sont les responsables directs de cette situation ?

Les coupables sont les élites économiques et financières qui, avec le soutien de la caste politique actuelle, nous ont conduits à cette situation de banqueroute. Ce sont eux qui ont « vécu au dessus de leurs moyens » et ont spéculé dans l’immobilier, ont construit des milliers de logements qui sont restés vides.

Quelles sont les « idées-forces » de ce mouvement alternatif et sa nouvelle manière de faire de la politique à la base ?

Les médias disaient que c’était un mouvement apolitique, mais cela était faux parce que le mouvement revendiquait une autre politique, en comprenant la politique comme la lutte quotidienne pour nos droits, une politique à partir d’en bas, de la base.

Après l’émergence du 15-M, le mouvement a défini quelques principes qui le situent dans un axe idéologique de gauche : changer le monde et les politiques en faveur des gens. Et nous l’avons constaté dans les revendications qu’il défend : nationalisation des banques, démocratie réelle, politique au service des personnes, etc. Lors des campements du 15-M, il y avait de la politique. Elle ne se respirait pas seulement dans les déclarations et les discours mais aussi dans la pratique. L’occupation des places et les multiples activités qui s’y organisaient signifiaient la volonté de commencer à changer le monde ici et maintenant.

Dans le livre « Planeta indignado. Ocupando el futuro », vous affirmez que changer le monde n’est pas une tâche facile ni immédiate. Qu’il s’agit au contraire d’une course de fond où il y a plus que jamais besoin d’intelligence et d’imagination stratégique. En quoi se concrétise cette imagination indignée ?

Nous parlons de cette imagination parce bien souvent le système nous a inculqué qu’il n’est pas possible de changer les choses. Il nous dit que le système ne fonctionne pas mais qu’il n’y a pas d’autres alternatives. Et cela constitue une grande victoire du capitalisme : l’apathie, la résignation, la peur… Le triomphe du capitalisme, c’est que nous restions chez nous. Et l’émergence du 15-M a justement signifié tout le contraire. Les gens sont sortis massivement dans les rues et ont occupé l’espace public, les places.

Et nous avons vu que si nous nous indignions, nous organisions, luttions et désobéissions, nous pouvions alors changer les choses parce que nous sommes nombreux. Qu’il existe des alternatives au système économique actuel et que, si elles ne sont pas appliquées, c’est parce que ceux qui dirigent ne sont pas intéressés à les appliquer car ils ont des liens étroits avec les élites économiques et financières et qu’ils bénéficient tous de cette situation. De fait, la crise est l’excuse parfaite pour appliquer une série de mesure d’austérité largement planifiées.

Que signifie aujourd’hui être « anticapitaliste » ?

Il y a de plus en plus de gens qui peuvent se sentir anticapitalistes, qu’ils se définissent comme tels ou non. Parce que, actuellement, ce qui est clair aux yeux d’un nombre sans cesse croissant de personnes, c’est que ce système ne fonctionne pas. La crise a démasqué le capitalisme et a mis en évidence l’usure, l’avarice et la concurrence qu’il stimule et comment ce système place les intérêts particuliers d’une minorité au dessus des besoins élémentaires de majorité. Le capitalisme transforme des droits fondamentaux en marchandises.

Par exemple ?

On le voit avec l’accès au logement, le droit à l’enseignement et à une santé publique et de qualité, le droit à nous alimenter de manière saine. Un exemple : chaque jour dans l’Etat espagnol, on procède à 532 expulsions de logement alors qu’il y a 3 millions de logements vides. La loi hypothécaire est au service des banques et les politiques répondent aux intérêts d’une minorité financière. Etre anticapitaliste, c’est être contre ce système et défendre un autre qui soit au service des gens et de la planète. Il semble sans cesse plus logique d’être anticapitaliste et anti-système que d’être pro-capitaliste ou pro-système.

Que penses-tu de la lutte menée par la Plateforme des Victimes des Hypothèques (PAH) ?

Il est important d’obtenir des victoires concrètes, de lutter et de ne pas faiblir, et ici le travail de la PAH est exemplaire. Elle a obtenu des victoires qui ont donné de l’oxygène au mouvement ; on a stoppé des expulsions, le PP a du accepter l’Initiative Législative Populaire – même s’il l’a ensuite enterrée – et la « bataille » de la PAH n’est pas encore terminée. La PAH représente l’espoir pour ceux qui vivent le drame des expulsions et une source d’inspiration pour tous ceux qui luttent.

Comment voyez-vous le probable « saut dans la politique » de certains mouvements sociaux ou de plateformes civiques ?

Je crois que les mouvements sociaux doivent toujours être indépendants par rapport aux organisations politiques. Mais il faut également souligner les limites de la mobilisation en soi. De mon point de vue, je pense que, pour changer les choses, au-delà de la lutte dans la rue et de la désobéissance qui sont indispensables, il est également fondamental de construire des alternatives politiques, antagonistes à celles d’aujourd’hui, qui défendent une autre pratique politique, loyales aux gens qui luttent et avec un programme de rupture avec le système. Sinon, en restant cantonnés aux mouvements sociaux, on risque de se limiter à être un lobby vis-à-vis de ceux qui dirigent.

Quelques exemples ?

C’est déjà arrivé en Argentine, en 2001, quand les gens sont sortis dans la rue en criant « Qu’ils s’en aillent tous ». Et tel fut le cas. Ils sont tous partis mais les mêmes de toujours sont revenus avec la famille Kirchner au grand complet.

On le voit aussi aujourd’hui en Islande : il y a une grande mobilisation sociale, les élections arrivent et sont remportées par une alliance entre le Parti Social-Démocrate et le Mouvement de la Gauche-Verte, on élabore une nouvelle constitution à partir d’en bas et ces partis finissent pas liquider l’initiative. Aux élections suivantes, la droite qui a mené le pays à la faillite remporte le scrutin. Je crois que tous ces cas doivent nous faire réfléchir sur la nécessité de construire une alternative politique à partir d’en bas.

De quelle manière les nouveaux mouvements sociaux utilisent-ils Internet pour diffuser leurs idéaux et mobiliser les citoyens ?

On ne peut comprendre aujourd’hui la protestation sociale sans analyser le rôle des réseaux sociaux. Ce sont des canaux d’information alternatifs aux médias traditionnels. Des instruments qui ont permis aux activistes d’expliquer à la première personne ce qui se passe, en se transformant en ce qu’on appelle des « journalistes citoyens ».

Ces instruments représentent un pas en avant dans la démocratisation de la communication, pour la rendre accessible à tous. Mais, ce qui est indispensable, c’est de lier l’utilisation de ces instruments et réseaux aux mouvements qui luttent dans la rue. Ils doivent servir, en conséquence, pour amplifier ces luttes.

Les revendications et les stratégies du mouvement contre la dette du Sud peuvent-ils s’appliquer en Europe ?

S’il y a plus de 10 ans on se solidarisait avec la lutte contre la dette extérieure des pays du Sud (en 2000 on a organisé ici un référendum populaire qui avait recueilli plus d’un million de votes et qui revendiquait que les pays du Sud n’aient pas à rembourser une dette illégale et illégitime), aujourd’hui, une décennie plus tard, nous voyons comment la problématique de la dette est arrivée en Europe.

Et nous mobilisons pour refuser de payer une dette injuste et illégale que nous réclament et nous imposent les banques et les marchés. En conséquence, nous avons beaucoup de choses à apprendre des luttes en Amérique latine (mais aussi en Asie et en Afrique) contre l’endettement. En Équateur, le gouvernement de Correa, avec le soutien des mouvements sociaux, a réalité un audit pour savoir quelle partie de la dette réclamée par les institutions internationales était légitime ou non. Et on a prouvé qu’une partie de cette dette était illégitime, qu’elle n’avait bénéficié qu’à des élites politiques et économiques et le gouvernement a décidé de ne pas la payer. Il faut démonter le mythe que la dette ne peut qu’être payée. Ce n’est pas le cas. Pourquoi devrions-nous payer une dette qui n’est pas la nôtre ?

*Entretien de Sílvia Cabezas à Esther Vivas pour PiensaEsGratis.com.
**Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera.

 

 

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