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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 15:10

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Arrêt sur images
De Le Drian à Taubira : bouffée de nostalgie
 
 
 
Initialement publié sur

L'objet de la devinette

L’objet de la devinette
 

Ah, sacré coup de cafard, ce mercredi matin. Et bouffée de nostalgie. Allergiques à la nostalgie, caractères solidement positifs, surtout passez votre chemin, ne lisez pas ce qui suit. Et pour les autres, une devinette  : qui est ce personnage ci-contre, dont les « rézosociaux » m’offrent la photo au réveil  ?

Ces cheveux flottant au vent de l’aventure.

Ce regard résolu fixé sur l’avenir radieux.

Allons, cherchez bien.

Langue au chat  ?

 
 
 
 
Sciences Po a ajouté a new photo.
Enseignement supérieur · 69 865 J’aime
· 23 h ·
 
 

Mais oui. C’est Jean-Yves Le Drian, sur l’affiche de sa deuxième candidature aux législatives, en 1981 (il avait été élu pour la première fois en 1978), telle que l’exhume, parmi d’autres, Sciences-Po Paris.

 

1981, la « vague rose »

Le Drian, candidat en 81, après la dissolution de l’Assemblée, suite à l’élection de François Mitterrand. Un gros tiers de siècle plus tard, le même vieux cumulard qui s’efforce de vendre aux Indiens les avions de Dassault, et feint de ne pas entendre les interpellations du « Petit Journal », parti le pourchasser jusqu’à New Delhi.

1981. La « vague rose ». Ces nouveaux députés barbus, joyeux, qui s’interpellaient incrédules dans les travées de l’hémicycle. Dans les semaines suivantes, ils allaient changer la vie, abolir la peine de mort, voter la cinquième semaine de congés payés, la retraite à 60 ans, les lois Auroux, la limitation des reconduites à la frontières des immigrés en situation irrégulière, la décentralisation, et tant d’autres réformes.

Combien en reste-t-il parmi ceux, aujourd’hui, qui s’épuisent à trouver, pour la déchéance de nationalité pour les terroristes, et la suppression des 35 heures, les formules qui permettront de le faire sans le dire, tout en le disant sans le faire  ?

 

Irrémédiable scepticisme

Le supplément week-end du Monde, dont j’étais alors pigiste régulier, et pas peu fier, avait décidé d’inaugurer une nouvelle rubrique  : la vie en rose. Il s’agissait d’aller ratisser le « terrain », à la recherche de tout ce qui, avec l’élection de Mitterrand, allait forcément changer « à la base ». Des initiatives, des décloisonnements de pensée et de pratique qui, sans nul doute, allaient foisonner dans les quartiers, les usines, les villages, les facs.

Après quelques semaines, et quel que fût mon désir d’intensifier ma collaboration avec le journal, il fallut se rendre à l’évidence  : le gisement de sujets s’asséchait. A la base, rien ne changeait vraiment. Après quelques semaines, la nouvelle rubrique mourut de sa belle mort. Deux ans plus tard, Mitterrand choisissait l’amarrage à l’Europe, plutôt que l’aventure du changement solitaire. On en est encore là.

Ce gros tiers de siècle aura nourri, pour une partie de ma génération, un irrémédiable scepticisme, non seulement envers la sincérité de la politique institutionnelle nationale, mais pour sa simple efficacité. Il nous aura appris à ne plus jamais croire à aucune promesse, à aucun slogan. A voter mécaniquement, au premier tour pour les marges, et au second tour pour la marionnette la moins pire, comme s’il n’y avait jamais d’autre solution. Il nous aura appris que l’espoir utopique de « changer la vie » ne peut s’exercer que dans des cercles étroits, familiaux, amicaux, professionnels, dans son quartier, dans sa commune à la limite, et qu’une Taubira, dont on annonce la démission pile à l’heure où je termine ce billet, n’a, dans un gouvernement, aucun autre destin possible qu’alibi ou icône.

Je vous avais prévenus, aujourd’hui, on n’est pas gais. Du pouvoir des vieilles photos en noir et blanc.

 

 

Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit. ChT

 
Initialement publié sur Arretsurimages.net
http://www.arretsurimages.net
 
 
 
Source : http://rue89.nouvelobs.com
 
 
 
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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 14:58

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Vidéo : Un plan B pour la Grèce et pour l’Europe

27 janvier par Eric Toussaint

 

Intervention d’Eric Toussaint dans le cadre de la conférence pour un plan B en Europe qui s’est tenue à Paris les 23 et 24 janvier 2016. L’ensemble des interventions peut être vue ici :


https://www.youtube.com/watch?v=pp4vo4y8Y-8&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=1S6NGITp4AA

 

Eric Toussaint revient sur l’expérience grecque de l’année 2015, il oppose à la stratégie du plan A suivie par Alexis Tsipras une alternative sous forme de plan B, il en tire des conclusions plus générales pour d’autres gouvernements de gauche en Europe.

 

Conclusion d’Eric Toussaint :

 

« Un plan B doit contenir des mesures unilatérales d’autodéfense d’un pays débiteur face à ses créanciers et face à des institutions qui violent une série de droits fondamentaux et dobligations internationales auxquels elles sont tenues de souscrire et d’en tenir compte au niveau de la pratique, des mesures qu’elles exigent.

La conclusion fondamentale est qu’il faut un plan intégré, qui comprend différentes réponses sur les banques, sur la fiscalité, sur la monnaie complémentaire, sur la dette, sur la relance de l’économie.

J’ajouterai la nécessité d’ouverture d’un processus constituant. Comme l’a dit également dans une de ses interventions Jean-Luc Mélenchon, le recours à la mobilisation populaire. Le plan B s’appuie sur la participation et la mobilisation populaire, voire l’auto-organisation populaire. Il n’y aura pas de réussite d’un plan B s’il n’y a pas une dialectique entre le peuple qui s’est exprimé dans les urnes mais qui doit pouvoir s’exprimer dans la rue, dans les entreprises, dans les bureaux, dans les quartiers, s’il n’y a pas une dialectique positive entre le gouvernement de gauche et le peuple mobilisé pour mettre en pratique un programme qui implique sur certains points de désobéir aux créanciers. »


Pour aller plus loin sur le plan B, voir :
- Pourquoi la capitulation, une autre voie est possible
- Syriza, Podemos et les mouvements européens contre la dette illégitime

 

Auteur.e

Eric Toussaint

est maître de conférence à l’université de Liège, est le porte-parole du CADTM International et est membre du Conseil scientifique d’ATTAC France. Il est auteur des livres Procès d’un homme exemplaire, Editions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet du livre AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège Dernier livre : Bancocratie ADEN, Brussels, 2014. Il est coordonnateur de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015.

 

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 14:48

Source : http://cadtm.org

Espagne : près d’un demi-million d’expulsions, le produit d’une loi franquiste

19 janvier par Fátima Martín , Jérôme Duval

 
 
 

 

Entre 2008 et le second trimestre 2015, l’Espagne a connu 416 332 ordres d’expulsion de logements. |1| Les expulsions sont une des conséquences de la crise, mais la loi qui les autorise est bien antérieure. Il s’agit de la « loi hypothécaire » imposée par décret sous la dictature de Franco en 1946, et qui demeure en vigueur.

 

La « métaphysique » des expulsions

L’Association hypothécaire espagnole (AHE) elle-même, qui rassemble les groupes financiers les plus actifs sur le marché espagnol des prêts hypothécaires, rappelle sur son site Internet que cette loi est la refonte d’un décret du 8 février 1946. Dans son guide « en caso de impago » (en cas de non-paiement) qui vise à rassurer les créanciers, il est fait état que : « si un emprunteur ne paie pas un crédit - qu’il soit personnel ou hypothécaire - il devra répondre avec tous ses biens, non seulement ceux qu’il possède présentement mais également ceux qu’il pourrait acquérir dans le futur, jusqu’à l’apurement complet de la dette ».

Le contexte idéologique dans lequel agissait cette association relevait d’un mythe très répandu à l’époque, selon lequel, comme l’affirmait un ex-président de l’AHE Gregorio Mayaya, il était « métaphysiquement impossible que le prix des logements baisse ». C’est en raison de mensonges comme celui-ci, qui ont fortement incité à l’achat, que des milliers de familles ont été expulsées de leur logement.

« Nous avons vécu au-dessus de nos moyens », cette autre grande assertion métaphysique, insulte la population. Celles qui ont effectivement vécu au-dessus de leurs moyens sont les grandes entreprises (de l’immobilier, de la construction et autres) et les institutions financières qui, par-dessus le marché, prétendent que c’est aux citoyens ordinaires de payer la facture. Or, en 2008, la dette financière des 5 principales sociétés immobilières cotées en bourse (Colonial, Metrovacesa, Realia, Royal Urbis et Martinsa Fadesa) représentait, selon le site idealista.com, 26,4 milliards d’euros.

Poussant le cynisme à son paroxysme, ces sociétés sont en plus de bien mauvaises payeuses. Une note de la Banque d’Espagne affirme que « le comportement des hypothéqués minoritaires (les ménages) est bien meilleur que celui de tout autre agent économique ». Effectivement, selon les données de l’AHE, le caractère « douteux » (retard de paiement de plus de 90 jours) des crédits concédés aux particuliers pour l’achat d’un logement était de 5,8 % au premier trimestre 2015, contre respectivement 32,9 % et 34,6 % pour les crédits destinés aux secteurs de la construction et de l’immobilier.


« L’éthique » des expulsions

La Coordination des affectés par les hypothèques (PAH) met en avant que « de nombreuses clauses abusives ont accompagné les prêts et que les biens hypothéqués en tant que garantie étaient absolument surévalués, et doivent dès lors être considérés comme des produits financiers toxiques ». Les pratiques hypothécaires en Espagne ont été si sauvages qu’elles ont conduit la Cour de justice de l’Union européenne à déclarer les exécutions hypothécaires espagnoles contraires à la législation de l’Union européenne, et la loi du Parti populaire de 2013 sur les expulsions, une violation des droits humains.

Plusieurs tribunaux ont statué en faveur des hypothéqués en raison du caractère abusif des clauses relatives au sol, tout comme des intérêts de 20 % dus au retard de paiement. Des juges ont également contesté une loi hypothécaire permettant aux banques de récupérer des biens, à défaut de paiement, pour moitié de leur valeur, tout en continuant à exiger le paiement du solde « manquant ». Certains jugements ont ainsi ordonné que les biens saisis soient rendus à leur propriétaire, comme le verdict de Gijón en janvier 2015. La PAH signale que différentes organisations de protection des Droits de l’Homme rejettent les expulsions forcées sans alternative de relogement et condamnent l’assujettissement à une dette perpétuelle (liée aux expulsions hypothécaires) comme des violations graves à l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits Humains ou encore au Pacte International sur les droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies.

Avec cette loi hypothécaire, les centaines de milliers de familles expulsées se sont vues refuser la dation en paiement, qui permet de s’acquitter de sa dette par la cession de son bien. En revanche, les grandes sociétés du secteur immobilier ont pu bénéficier de cette mesure, alors que la plupart d’entre elles sont liées dès l’origine aux sociétés financières locales comme Bankia, sauvées à plusieurs reprises par des fonds publics, et dont une multitude de banques et fonds étrangers (tels que Commerzbank, Eurohypo, Royal Bank of Scotland, Barclays, Crédit Agricole ou Goldman Sachs) ont été créanciers puis actionnaires.

La Société de Gestion des Actifs provenant de la restructuration bancaire (SAREB), aussi connue sous le nom de bad bank, a reçu des actifs immobiliers d’une valeur de 50,7 milliards d’euros de fonds publics garantis par l’État. Comme la transparence de la SAREB brille par son absence, l’on ne sait pas combien de ces actifs proviennent de dation en paiement de sociétés immobilières ou d’expulsions de familles. La création de cette structure de défaisance |2| a été imposée par les « partenaires européens » dans le Memorandum de la Troika (MoU) que le gouvernement espagnol a signé en juillet 2012 en échange du sauvetage du système bancaire.

Cette bad bank a, sous le contrôle strict de la Troïka, socialisé les dettes privées de sociétés immobilières et d’institutions financières espagnoles et internationales. Le sauvetage avec des fonds publics n’a pas servi à garantir les dépôts des épargnants, contrairement à ce que le discours dominant veut nous faire croire, mais à augmenter la dette et le déficit publics. Il a servi de justification à l’imposition d’une austérité brutale, ainsi qu’à l’enrichissement de fonds « vautours » et de leurs intermédiaires. À ce jour, 41,2 milliards d’euros sur les 50 de la SAREB sont gérés par trois fonds américains (Cerberus, Apollo et TPG).

 

La dette n’est pas métaphysique mais politique

La dette immobilière a ainsi atteint un niveau très élevé, et nous continuons à en payer le prix. En 2007, au début de la crise, la dette privée espagnole dépassait les 4 000 milliards d’euros. La répartition de cette dette privée était à 77 % celle des banques, et des entreprises et à 23 % celle des particuliers.

C’est à partir de l’éclatement de la crise que la dette publique a explosé. En 2007, elle ne représentait que 36 % du PIB, bien en-deçà de la moyenne européenne (66 %). En 2015, elle représente presque 100 % du PIB, à plus de 1 000 milliards d’euros. Des organismes comme la Banque d’Espagne imputent cette spectaculaire augmentation aux aides destinées au secteur financier, entre autres facteurs.

Autrement dit, le grand problème de la dette espagnole n’est pas dû à la dette publique, ou à la dette hypothécaire des ménages, mais bien à l’énorme dette des entreprises (de l’immobilier et de la construction, entre autres) et des sociétés financières. Une dette privée que les créanciers s’évertuent à socialiser depuis des années, avec la nécessaire complicité des gouvernements au pouvoir et sous contrôle strict de l’Union européenne.

Au sein de la Plateforme d’audit citoyen de la dette (PACD), nous travaillons afin que les citoyens puissent auditer cette dette pour en répudier la partie illégitime, et que des actions soient menées en conséquence. Nous agissons en faveur de nombreux changements, à commencer par cette loi hypothécaire héritière de la dictature franquiste.

 

Traduction : Virginie de Romanet.

 

Notes

|1| Rapports du Conseil général du pouvoir judiciaire « conséquences de la crise sur les organes de justice ». Datos sobre el efecto de la crisis en los órganos judiciales - Datos desde 2007 hasta tercer trimestre de 2015 :
http://www.poderjudicial.es/portal/...

|2| La défaisance (ou désendettement de fait ; en anglais defeasance) est une opération financière consistant à céder simultanément des actifs financiers et des dettes à une société tierce, souvent une structure de défaisance. Cette cession est irrévocable (Source : Wikipédia).

 

Auteur

Jérôme Duval

est permanent du CADTM Belgique et membre de la plateforme d’audit citoyen de la dette en Espagne (PACD).


http://auditoriaciudadana.net/

 

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 21:42

 

 

 

Ajoutée le 19 janv. 2016

"On a l'impression que c'est plus facile d'aller péter la gueule à 3 bédouins au fin fond de la Syrie que de pousser Pierre Gattaz à partager sa terrine aux truffes".

Suite à la condamnation de deux salariés de Goodyear Amiens à neuf mois de prison ferme pour séquestration de deux cadres dirigeants. Guillaume Meurice a voulu donner un droit de réponse au président du MEDEF dans le département de la Somme, Jean-Claude Oleksy.

Le moment Meurice par Guillaume Meurice (17h30 - 19 Janvier 2016)
Retrouvez toutes les chroniques de Guillaume Meurice sur www.franceinter.fr

 

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 21:28

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Goodyear Le vrai bilan d'une fermeture : 1 143 licenciés, 12 décès, dont 3 suicides
cyprien boganda
Vendredi, 22 Janvier, 2016
Humanité Dimanche

 

L'usine Goodyear a fermé ses portes il y a près de deux ans, mais les conséquences se font toujours ressentir à Amiens (Somme), ville frappée de plein fouet par la crise. Au-delà de l'impact économique sur le bassin d'emploi, ce sont évidemment les anciens Goodyear qui paient les pots cassés. Les huit condamnés sont aujourd'hui les plus menacés. Mais leurs anciens collègues ont eux aussi bien du mal à tourner la page. Sur plus d'un millier de licenciés, 120 ont retrouvé un CDI.

 

Leur monde s'est écroulé un jour d'hiver 2013. Bien sûr, tous savaient que les menaces de fermeture planaient depuis longtemps, mais cette certitude ne les a pas empêchés de trembler lorsque Mickaël Wamen, délégué CGT de Goodyear Amiens, leur a demandé de se rassembler dans l'usine, après avoir annoncé qu'il avait quelque chose à leur dire. « Ce jour-là, j'ai vu des collègues pleurer pour la première fois, raconte Éric Monvoisin, grand bonhomme calme au regard bleu perçant comme une dague. Pour nous, Goodyear, c'était plus qu'une entreprise. Certains se connaissaient depuis plus de vingt ans... On a compris qu'on ne retrouverait ça nulle part ailleurs. »

 

Pourtant, bosser chez Goodyear n'avait rien d'une promenade de santé. Il suffit d'en discuter avec les anciens, ceux qui y ont passé la plus grosse partie de leur vie, pour comprendre. Il suffit de demander à Pascal, dix années de maison, d'évoquer ses vertèbres en miettes. « Je travaillais à la fabrication des pneus agricoles, raconte-t-il. À force de soulever des charges de 35 kg plusieurs fois par jour, je m'étais esquinté le dos. Pendant cinq ans, j'ai demandé à changer de poste. Rien à faire, malgré dix arrêts maladie et mes courriers répétés. Un jour, un cadre de la boîte m'a avoué : "Tu sais Pascal, tes courriers, on les met à la corbeille..." » Il suffit de demander à Éric de parler de ses problèmes de santé, qu'il énumère avec une précision de clinicien : une hernie discale, un bras opéré pour cause de canal carpien bousillé, et un début de gangrène en prime. « Et encore, je ne vous dis par tout, sinon vous n'auriez pas assez d'une page entière pour tout noter ! »

 

OTAGES DU PASSÉ

Éric se marre. Pendant toutes ces années de turbin, ses collègues aussi se marraient. À les écouter, les corps meurtris ne pèsent pas bien lourd face à la fierté de travailler pour l'employeur le plus connu de la région, la satisfaction de retrouver les copains le matin, la sécurité du CDI. Mais lorsque, en avril 2007, la direction leur a demandé de passer aux « 4 x 8 », les salariés d'Amiens-Nord ont cessé de rigoler. Et ils ont envoyé le patron bouler.

Les « 4 x 8 », ce n'est pas difficile, c'est inhumain. Deux jours de travail le matin, deux jours l'aprèsmidi, deux jours de nuit, une journée et demie de repos, puis c'est reparti pour un tour. À ce rythme, l'organisme se détraque, le sommeil s'évapore, même les plus costauds y perdent la santé. En refusant d'adopter cette organisation du travail traumatisante, les salariés ont démarré un conflit social de sept ans, jalonné d'actions surmédiatisées, telle la prétendue « séquestration » de janvier 2014.

Neuf ans après, la plupart des salariés assurent que toute cette histoire de « 4 x 8 » n'était qu'un prétexte pour leur faire endosser la responsabilité de la fermeture, planifiée dès le début sur fond de délocalisation en Europe de l'Est. Quoi qu'il en soit, le bilan social et humain de la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord est effroyable. Sur les 1 143 licenciés, à peine 120 ont retrouvé un emploi en CDI, selon les chiffres de la direction. 100 autres se sont recasés en CDD et 80 ont créé leur entreprise (plomberie, électricité, etc.). 130 ouvriers sont partis à la retraite... Au total, près de 700 anciens salariés pointent à Pôle emploi. Comme souvent, ce désastre social comporte son lot de drames humains. « Il y a eu beaucoup de séparations, raconte Évelyne Becker, déléguée CGT. Et puis, surtout, nous avons eu 12 décès depuis la fermeture, dont 9 pour maladie... Et 3 suicides. » Quant aux rescapés, ils restent les otages du passé. « Dans la région, notre image en a pris un coup, déplore Éric Monvoisin. Tout au long du conflit, on était vus comme des voyous. Du coup, quand je me suis remis à chercher un boulot, avec mon étiquette d'ancien Goodyear, c'est pire que si je sortais de prison ! » Malgré tout, Éric est parvenu à décrocher un CDI, dans la surveillance d'usines. Mais ses 1 350 euros mensuels lui permettent à peine de payer ses 700 euros de loyer, son crédit et de subvenir aux besoins de ses deux adolescents.


« ÇA VA, IL TE RESTE TROIS DOIGTS POUR BOSSER»

Éric est un homme doux et affable. Chez lui, la colère ne gronde jamais, elle couve silencieusement, comme le feu sous la cendre. « Les médias nous parlent de violence physique à cause de cette histoire de séquestration, dit-il. Mais que fait-on de la violence morale ? À l'époque où je travaillais chez Goodyear, je suis allé voir mes chefs parce que deux de mes doigts perdaient leur sensibilité, à cause de mon canal carpien endommagé. Ils m'ont répondu : "Deux doigts, tu dis ? Ben, il t'en reste trois pour continuer à bosser !" » Les anecdotes sympathiques de ce genre-là, Éric les collectionne : « Un jour, un gars de la maintenance s'est crevé l'oeil avec un tournevis. Vous savez pourquoi la direction a refusé de reconnaître l'accident du travail ? Parce que le type s'était amoché l'oeil avec son tournevis personnel ! »

UN CRASH INDUSTRIEL POUR TOUTE LA COMMUNE

Leurs souvenirs, les anciens de Goodyear en ont plein les tiroirs, mais ils ont du mal à les exhiber devant ceux qui « n'en étaient pas ». « J'ai l'impression qu'il faut y avoir travaillé pour comprendre vraiment ce qu'on a vécu », soupire Jean-Yves, salarié pendant quinze ans. Durant les années de conflit, il dit avoir souffert de la même incompréhension : à Amiens, la lutte des Goodyear n'a jamais suscité un enthousiasme délirant parmi les habitants, malgré les initiatives prises par les salariés pour populariser leur mouvement. « Lors de nos manifs, il y avait bien quelques passants qui nous lançaient un mot de soutien, mais c'est à peu près tout », conclut Jean-Yves, amer. Pourtant, la fermeture de l'usine affecte la ville tout entière. Jointe par « l'HD », la présidence d'Amiens Métropole estime que ce crash industriel a coûté 1,2 million d'euros de pertes de recettes fiscales à la commune (cotisation foncière des entreprises, cotisation sur la valeur ajoutée, cotisation transports...). Un manque à gagner non négligeable, dans un contexte de baisse des dotations de l'État et de crise économique. À Amiens, le taux de chômage tourne autour de 12 %, soit 2 points au-dessus de la moyenne nationale.

« Dans le coin, les fermetures d'usines se succèdent, souligne Bakhti Zouad, journaliste au " Courrier picard ". L'année dernière, c'est Sapsa Bedding, un fabricant de matelas (150 salariés), qui mettait la clé sous la porte. Toutes ces fermetures ont un double impact. À court terme, cela augmente le taux de chômage local. À plus long terme, cela affecte l'attractivité de la ville : les patrons n'ont pas forcément envie d'ouvrir une usine dans une ville où les boîtes ferment les unes après les autres... »

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 18:48

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

La transition énergétique pourrait créer 16 millions d’emplois dans le monde d’ici 2030

25 janvier 2016
 

 

« Porter à 36% la part des énergies renouvelables à l’horizon 2030 augmenterait le PIB mondial de 1,1%, soit quelque 1.300 milliards de dollars », indique l’Agence internationale des énergies renouvelables, l’Irena. Elle a publié une étude sur ce sujet samedi 16 janvier. La croissance des emplois dans le secteur pourrait permettre de passer de 7,7 millions d’emplois à 24 millions d’ici 2030.

Pour le directeur général de l’Irena, Adnan Amin, « cette étude montre que la transition énergétique permettra non seulement d’enrayer le changement climatique mais aussi de stimuler notre économie et d’améliorer notre bien-être. »

- Source : Irena


Lire aussi : Plus d’un million d’emplois « écolos » sont possibles d’ici 2030

 

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 18:39

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Mise au point sur les heures supplémentaires
Daniel Roucous
Lundi, 25 Janvier, 2016
AFP/Jean-Sébastien Evrard
 

Les bruits qui courent sur la fin des 35 heures et des heures supplémentaires ne doivent pas faire oublier les règles en cours et de les payer aux salariés.

L’annonce du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, de la fin des 35 heures et avec elles des heures supplémentaires se heurte à l’annonce de la ministre du Travail, Myriam El Khomri qui atteste que la loi continuera de garantir la durée du travail de 35 heures par semaine et les heures supplémentaires.

Cependant les deux ministres entendent privilégier les accords d’entreprises comme l’autorise déjà, dans une certaine limite, le code du travail.

 

Voici ce qui en est actuellement (article L3121-22 à L3121-25 du code du travail):

 

- les heures supplémentaires accomplies au-delà de 35 heures par semaine (durée légale du travail) donnent lieu à une majoration de salaire de 25% pour chacune des huit heures supplémentaires (de la 36ème à la 43ème heure inclus). Les heures suivantes (au-delà de la 43ème heure) sont rémunérées 50% de plus chacune.

 

- cette règle ci-dessus prévaut à défaut de convention ou d’accord de branche ou d’accord d’entreprise qui peuvent prévoir un taux de majoration différent qui ne peut être inférieur à 10%.

 

- de même une convention ou un accord collectif d’entreprise ou un accord de branche peut prévoir un repos compensateur à la place de tout ou partie du paiement des heures supplémentaires. Il s’agit des fameux RTT.

 

- certaines entreprises ont, par dérogation, une durée de travail supérieure à la durée légale hebdomadaire de 35 heures. Dans ce cas, la rémunération des heures supplémentaire est mensualisée en multipliant le salaire horaire par 52/12ème de cette durée hebdomadaire de travail, heures supplémentaires en sus.

 

Exemple : dans une entreprise où la durée collective de travail est fixée à 38 heures,  la rémunération mensualisée sera calculée sur la base de 164,67 heures (soit 38 x

52/12). 151,67 heures (soit la durée légale mensuelle de travail) seront rémunérées au taux normal et les 13 heures supplémentaires au taux majoré.

 

- chaque salarié ne peut effectuer plus de 220 heures supplémentaires par an (contingent annuel d’heures supplémentaires). Mais là encore une fois, une convention, un accord d’entreprise ou de branche peuvent prévoir un contingent annuel plus important sous réserve d’une contrepartie négociée en salaire ou repos compensateur (articles L3121-11 à L3121-21 du code du travail).

 

- les majorations de salaires prévues pour le travail le dimanche ne remplacent pas mais s’ajoutent aux majorations des heures supplémentaires. Notre article http://www.humanite.fr/travail-le-dimanche-et-heures-supplementaires-582282

 

Ces règles en vigueur concernent tous les salariés (CDD, CDI, intérimaires, saisonniers, cadres occupés selon un horaire collectif) à l’exception des employés de maison, des VRP, des concierges d’immeubles, des assistantes maternelles etc., tous salariés non assujettis à la réglementation de la durée du travail.

Les heures supplémentaires doivent être indiquées distinctement des heures légales sur le bulletin de paie. Elles sont imposables.

A noter que certaines entreprises bénéficient d’avantages sociaux et fiscaux pour paiement des heures supplémentaires comme précisé sur le lien de l’URSSAF   

https://www.urssaf.fr

 

INFOS +

Les articles du code du travail

- Sur la majoration de salaire http://www.legifrance.gouv.fr

- Sur le contingent annuel d’heures supplémentaires  http://www.legifrance.gouv.fr

- Sur la contrepartie en repos http://www.legifrance.gouv.fr

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 18:29

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Les non-dits du rapport Badinter sur le droit du travail
25 janvier 2016 | Par Mathilde Goanec
 
 

À première vue, les 61 principes issus de la commission Badinter semblent plutôt rassurants : réaffirmation du CDI, de la non-discrimination, du droit à la santé et à la sécurité au travail... Ils reprennent en réalité une bonne partie de ce qui existe déjà dans le code du travail. L’inquiétude porte sur leur déclinaison et sur tout ce que ces principes ne disent pas.

Manuel Valls était tout sourire, à l’hôtel de Matignon, ce lundi 25 janvier. Robert Badinter, figure morale de la gauche mitterrandienne, venait de lui remettre son rapport, 61 principes « essentiels au droit du travail », établis après deux mois de travaux entre experts (voir ici notre article sur l’homogénéité idéologique de la commission Badinter). Le texte devrait servir de préambule au nouveau code du travail et surtout de pare-feu à ceux qui reprochent à l’exécutif sa porosité avec le patronat. L’interdiction des discriminations, le respect de la santé du travailleur, le droit de grève, ou encore la primauté du contrat à durée indéterminée figurent bien dans le rapport, qui veut remettre au goût du jour « ce qui constitue le cœur du droit du travail français », « la volonté d’assurer le respect des droits fondamentaux de la personne humaine au travail », selon les mots de l’ancien garde des Sceaux. Ces « principes fondamentaux » figuraient déjà dans le code du travail, mais sont ici rappelés (hormis le rappel du respect de la laïcité, jusqu'ici fondu dans un article sur la discrimination et qui bénéficie d'un article à part). De quoi nourrir un « consensus républicain », a souligné Myriam El Khomri, qu’il serait bon, même si « le débat parlementaire doit avoir lieu », de « préserver » lors de l’examen du futur projet de loi. 

La ministre et le chef du gouvernement veulent à tout prix désamorcer les critiques, après le chaos provoqué par la loi Macron l’an dernier dans la majorité. Mais quelle sera concrètement la place de ce travail, dans l’architecture de la future loi El Khomri, présentée en conseil des ministres le 9 mars ? La réforme envisagée, sorte de fusée à trois étages, parie sur un nombre réduit de principes intangibles, assortis d’un ensemble de règles à établir par accord collectif dans les entreprises, ainsi qu’une série de mesures supplétives en l’absence d’accord. Les 61 principes de la commission Badinter formeraient donc le premier étage de la fusée, « chapitre autonome placé en tête du code du travail », recommande le rapport, mais « sans valeur juridique supérieure aux autres dispositions », hormis pour les principes déjà gravés dans le marbre de la Constitution, des conventions européennes et internationales (comme le droit à l’exercice syndical, l’interdiction du harcèlement ou le travail des mineurs). 

« Sur les libertés individuelles, on peut faire confiance à Badinter, c’est assez carré, confirme Astrid Toussaint, inspectrice du travail et membre du syndicat Sud. Mais en matière de protection collective, je suis inquiète : on n’a rien sur le CE, rien sur le CHSCT, rien sur le travail illégal, le détachement, seulement cinq articles en matière de santé et sécurité au travail, un terme très flou sur la durée de la période d’essai... » L’inspectrice du travail craint « tout ce qui n’est pas écrit ». Une deuxième commission est chargée, après le vote de la loi, de prendre le relais de la réécriture du code, mais « comme le but c’est de simplifier, elle va faire quoi de tout ça ? ». Une vigilance que partagent certains juristes. « Sur le fond, c’est bien formulé, c’est important que tous ces principes soient énoncés ainsi, mais cela ne retire rien à l’inquiétude que j’ai vis-à-vis de la réforme à venir, rappelle Pascal Lokiec, l’un des plus éminents spécialistes du droit du travail français. Car un principe n’a de consistance que dans sa déclinaison. » 

 

 

En choisissant de revenir précisément sur la question du temps de travail lors de la présentation du rapport Badinter, Manuel Valls a parfaitement illustré cette ambiguïté. L’article 33 note que « la durée normale du temps de travail est fixée par la loi » et assure également que « tout salarié dont le temps de travail dépasse la durée normale à droit à une compensation ». « Ouf », disent ceux qui entendent depuis des mois le rival de Manuel Valls, Emmanuel Macron, plaider pour la sortie des 35 heures. « Mais encore », s’inquiètent les autres, devant l’interprétation qui est faite de ce principe. Car comme le premier ministre l’a annoncé dans la foulée, il s’agit bien de permettre aux entreprises de descendre en-deça de la majoration légale des heures supplémentaires de 25 %, en vigueur jusqu’à présent. Malgré une règle assouplie en 2004, les branches pouvaient encore s’opposer à une baisse à 10 % suite à un accord d’entreprise. La loi El Khomri devrait faire « sauter ce verrou ». Et rien ne garantit pour l’instant que le plancher de 10 % tiendra, même si Myriam El Khomri assure pencher pour cette option. En l’absence de rémunération significative des heures supplémentaires au profit d’une simple « compensation », c’est donc bien la fin des 35 heures qui se profile, principe ou pas. 

 

Des principes pas si « intangibles »

L’article 26, qui dicte que « tout licenciement doit être justifié par un motif réel et sérieux » est du même acabit, pour Pascal Lokiec. « François Fillon, dans son manifeste pour la France, voulait créer un nouveau motif de licenciement, en cas de réorganisation. L’énoncé du principe 26 ne l’empêche absolument pas de légiférer dans ce sens. » Sur ce sujet là comme pour d’autres, la mise en œuvre des principes est donc laissée à l’appréciation politique, un concept d’autant plus périlleux que la fin de la réécriture totale du code du travaille interviendra après la présidentielle de 2017. 

Pour Robert Badinter, « formuler des principes, c’est faire la lumière sur ce qui importe et laisser dans l’ombre ce qui est second ». Mais l’usage répété de la formule « dans les conditions déterminées par la loi », sur la rémunération, le travail du dimanche, le droit du licenciement permet de douter du caractère « intangible » de ces principes. Or le premier ministre est clairement serré sur sa droite par Emmanuel Macron, et poussé à la surenchère par le Medef. A Davos la semaine dernière, Manuel Valls a promis aux chefs d’entreprise internationaux de la réforme, de la souplesse et de la simplification, face à la « forte demande d’entreprise plus agiles », un thème piqué mot pour mot à Pierre Gattaz. Une semaine plus tard, il annonce donc, sans contredire les principes de son collègue socialiste Robert Badinter, le plafonnement des indemnités prud’homales selon l’ancienneté des salariés dans l’entreprise. « Même si certains chefs d’entreprise le réfutent, il y a bien une crainte d’embaucher dans ce pays », croit savoir Manuel Valls.

Par ailleurs, alors même que depuis des mois le gouvernement assure que c’est l’amélioration du dialogue social dans les petites entreprises qui est en jeu, ainsi que le développement des accords collectifs d’entreprise pour éviter la surcharge réglementaire, il envisage désormais de permettre aux TPE et aux PME de « proposer un forfait-jour aux salariés qui y consentent, sans avoir à passer par un accord collectif ». Ce régime, lui-aussi dérogatoire aux 35 heures, permet de rémunérer des salariés en fonction du nombre de jours travaillés par an et non d'horaires hebdomadaires. Autre contradiction, le premier ministre a confirmé que les  accords majoritaires s’imposeront bien au contrat de travail, s’ils permettent de « développer l’emploi », mais qu’ils ne doivent pas non plus être « bloquants ». Sans le citer, l’exemple de la Fnac, dont l’accord sur le travail du dimanche est mis en difficulté par les trois syndicats majoritaires, était dans toutes les têtes.

C’est toute l’habilité de ce gouvernement, souffler le chaud et le froid au gré des rapports, noyer le débat sous des injonctions contradictoires. Pour l’instant, la tactique porte ses fruits. Les syndicats sont circonspects, voire tétanisés face à une réforme qui tout à la fois les désarme sur le plan réglementaire, et les porte aux nues comme « acteurs responsables » d’une négociation d’entreprise renforcée, selon les mots de Myriam El Khomri. Les politiques sont plus enclins à réagir sur les bisbilles gouvernementales qu’à s’aventurer sur le chemin escarpé du droit du travail.  Le périmètre très large de la future loi, qui englobera les propositions de la loi sur l’innovation initialement portée par Emmanuel Macron, ne leur facilitera en aucun cas le travail. 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 19:01

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Dix histoires étonnantes trouvées dans un rapport de la Banque mondiale

 

 

 

 

Des SMS pour aider les profs en Papouasie, le phénomène des « villages Taobao » en Chine, le fabuleux destin du Pakistanais Usman Riaz... et 7 autres histoires.

 

Les bienfaits de l’économie numérique profitent surtout aux plus aisés et aux plus influents : c’est le constat du récent rapport de la Banque mondiale consacré aux « dividendes du numérique ».

 

Couverture du rapport de la Banque mondiale

Couverture du rapport de la Banque mondiale
 
 

Malgré l’essor des technologies, la fracture numérique reste profonde – 60% de la population mondiale n’a pas accès à Internet.

 

« La “connectivité pour tous” reste un objectif important et un énorme défi, mais les pays doivent aussi créer des conditions favorables à la technologie pour en tirer le meilleur profit », lit-on en conclusion.

Au-delà de ces constats, le rapport de 359 pages, très riche, fourmille d’infos et d’exemples sur la manière dont le numérique s’immisce dans les sociétés. Rue89 en a extrait 10.

 
 

1 En Papouasie-Nouvelle-Guinée, des SMS pour aider les profs

 

« Dans de nombreuses communautés à faibles ressources, la meilleure technologie est celle que les gens ont déjà, savent comment utiliser et peuvent se payer. » La plupart du temps, il s’agit du téléphone portable. Le SMS Story Project développé dans la Papouasie-Nouvelle-Guinée rurale en est un bon exemple.

« Les régions en question sont caractérisées par la pauvreté, un niveau d’alphabétisation bas, l’isolement géographique, la diversité linguistique (plus de 800 langues sont parlées à travers l’île), une faible qualité d’enseignement et un manque de matériel d’apprentissage et d’outils pédagogiques.

Beaucoup de classes dans les milieux ruraux ont peu de livres – et certaines pas du tout. Peu d’élèves atteignent le niveau de lecture escompté et les enseignants ne savent souvent pas quelle matière ils sont censés expliquer durant une semaine donnée – ou comment l’enseigner efficacement. La plupart d’entre eux ont, cependant, des téléphones mobiles. »

L’objectif du SMS Story project est d’aider et motiver les profs. Ainsi, tous les jours, ils reçoivent des textos contenant des histoires et des astuces pour les aider à améliorer le niveau de lecture des élèves. Le projet a fonctionné :

« Le niveau de compréhension en lecture a sensiblement augmenté et cela a permis de réduire de moitié le nombre d’enfants qui ne pouvaient rien lire du tout. »

 
 

2 L’histoire des « villages Taobao »

 

« Le phénomène observé à Shaji est la meilleure illustration de la croissance dynamique et de la diffusion rapide du commerce électronique en Chine. D’une économie basée sur l’élevage porcin dans les années 80, le village de Dongfeng dans la commune de Shaji (province du Jiangsu) est passé au recyclage des déchets plastiques dans les années 90.

En 2006, un émigré de retour au village ouvre une boutique en ligne de meubles ordinaires. Son succès encourage d’autres villageois à faire de même et dès la fin de 2010, le village compte six ateliers de fabrication de panneaux, deux ateliers de pièces métalliques, quinze entreprises de logistique et de transport et sept magasins d’ordinateurs desservant 400 ménages engagés dans la vente en ligne partout en Chine, et même dans les pays voisins.

Shaji est l’un des premiers “villages Taobao” – du nom d’une plateforme de commerce en ligne gérée par le groupe Alibaba – où au moins 10% des ménages font du commerce électronique. Les villages Taobao, et plus généralement l’essor du commerce électronique en Chine, montrent comment l’Internet favorise l’inclusion, l’efficacité et l’innovation. »

 
 

3 L’histoire d’Usman Riaz, jeune musicien pakistanais

 

« Usman Riaz a débuté les leçons de piano à l’âge de 6 ans au Pakistan. Il a plus tard voulu découvrir d’autres instruments et d’autres styles musicaux mais il ne trouvait pas le bon professeur dans son pays.

A défaut, en regardant des vidéos en ligne, il a appris tout seul la guitare percussive, une technique mêlant l’utilisation des cordes et du corps de l’instrument pour jouer des percussions. Riaz a aussi utilisé Internet pour partager sa musique.

Sa chanson “Fire Fly” est devenue virale en 2011. Une année plus tard, il jouait sur scène à Edimbourg avec Preston Reen, l’une de ses idoles. »

Usman Riaz, 25 ans, parle de son parcours (et d’Internet) dans cette conférence Tedx :

« Internet a été mon prof de musique. »

Il explique avoir regardé des centaines et des centaines de vidéos, en fermant les yeux pour déchiffrer chaque note ou en stoppant la lecture pour observer la position des doigts d’un musicien.

« Excepté mes leçons de piano, j’ai appris tout ce que je sais en musique en regardant les autres [...] jouer en ligne. »

Conférence TedX d’Usman Riaz

 

 
 

4 900 millions de cartes d’identité numérique en Inde

 

Ces cinq dernières années, près de 900 millions d’Indiens ont obtenu une carte d’identité numérique. Elles servent notamment à ouvrir des comptes en banque, contrôler l’assiduité des fonctionnaires et identifier les bénéficiaire de subventions publiques.

Le projet d’état civil numérique, surnommé Aadhaar, a été lancé en septembre 2010 par Nandan Nilekani, pionnier de l’informatique en Inde et cofondateur de la multinationale Infosys.

La Moldavie, le Nigeria, l’Estonie ou Oman ont mis en place des systèmes similaires d’identification numérique.

« Au Nigeria, les cartes d’identité numériques ont révélé l’existence de 62 000 “fonctionnaires fantômes”, permettant ainsi d’économiser un milliard de dollars par an. [...]

En Estonie et dans d’autres pays, des milliers de types de transactions publiques et privées sont contrôlés à l’aide d’un système unique d’identification électronique, y compris les contrats ayant force exécutoire et les scrutins nationaux. »

 

 

5 Ce que font les agriculteurs tanzaniens sur leur mobile

 

En Tanzanie, dans la région des grands lacs, les téléphones portables ont été utilisés par 60 groupes d’agriculteurs (Digital Early Warning Network) pour lutter contre les maladies du manioc.

« Chaque agriculteur a une carte prépayée sur son téléphone et a été formé pour reconnaître les premiers symptômes de la maladie du manioc et de la maladie de la striure brune.

Les agriculteurs utilisent leur téléphone portable pour envoyer chaque mois des messages aux chercheurs. En retour, ils reçoivent des conseils sur la manière de contrôler la maladie et les chercheurs se déplacent quand plus de 10% des membres du groupe rapportent la maladie. »

 

6 Open data : la déforestation en temps réel

 

Le rapport de la Banque mondiale consacre un chapitre au « big data ».

« Des volumes considérables de données sont aujourd’hui transmis à grande vitesse par une variété de sources – des satellites aux capteurs et du “nuage” aux vastes collectivités d’utilisateurs.

L’analyse des “big data” sert à améliorer la gestion de la circulation routière, à estimer les agrégats macroéconomiques [...], à suivre la propagation des épidémies ou à améliorer les services de notation du crédit et le jumelage emploi-travailleur. »

Global Forest Watch est l’un des exemples cité dans le rapport : c’est un outil qui permet de suivre, quasiment en temps réel, la déforestation dans le monde à travers une carte interactive.

Nous avons déjà eu l’occasion de vous en parler : ce site, lancé en février 2014, peut permettre de détecter des activités illégales. Il s’appuie s’appuie notamment sur des données satellites très précises (lire aussi l’article du Guardian). Les internautes peuvent ensuite télécharger gratuitement ces données et aussi partager leurs témoignages.

 

Capture d'écran de la carte interactive de Global Forest Watch

Capture d’écran de la carte interactive de Global Forest Watch
 
 

7 Des « leçons d’agriculture » en ligne

 

Digital Green est une ONG qui dispense des formations en Inde ou en Afrique grâce à une plateforme de vidéos produites localement. Objectif : faciliter l’échange de savoirs traditionnels agricoles.

« Des locaux filment des paysans du coin qui font une démonstration d’une technique agricole utile ou une pratique de santé. Comme la préparation de semences, des améliorations pour la production de lait chez les bovins ou la manière de réhydrater un enfant souffrant de diarrhée.

Les vidéos sont mises en commun sur Internet. Elles sont ensuite téléchargées pour être montrées et expliquées lors d’assemblées locales. »

Présentation de Digital Green (en anglais)

Le programme lancé en 2008 a permis d’atteindre 660 000 personnes dans 7 645 villages (avril 2015).

8

Des SMS aux femmes enceintes en Ethiopie

 

Dans le rapport de la Banque mondiale sont évoquées plusieurs expérimentations dans le secteur de la santé. Cela passe notamment par le recueil et l’actualisation en temps réel de données.

« Au Ghana, au Kenya, en Tanzanie et en Zambie, les agents de santé signalent les médicaments de contrefaçon et les ruptures de stock avec leurs téléphones mobiles. Regroupées dans une base de données centrale et recensées géographiquement, ces informations aident les administrateurs à remédier aux pénuries de médicaments et d’équipements. »

Sont aussi évoqués des systèmes automatisés de messagerie mobile.

« [Elles] se sont avérés efficaces au Malawi pour rappeler aux patients infectés par le VIH de prendre leurs médicaments et en République démocratique du Congo pour diffuser des informations en santé maternelle. »

Autre exemple en Ethiopie, où plus de 80% de la population vit en dehors des villes. Depuis 2003, le gouvernement a formé et déployé 40 000 travailleurs de la santé (Health Extension Workers) dans les zones rurales ou difficiles d’accès.

« Ces travailleurs sont cependant souvent isolés et peinent à classer par ordre de priorité l’urgent et l’imprévisible pendant les grossesses et les soins postnatalux »

Ces travailleurs enregistrent désormais les femmes enceintes et les nouveaux-nés dans une plateforme (Frontline SMS), mise en place par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’université Addis Abeba. Les femmes enregistrées reçoivent automatiquement des SMS pour leur rappeler les rendez-vous importants et suivre les stocks de médicaments.

« Une évaluation a montré qu’en utilisant le réseau mobile existant et des téléphones à bas coût, le système a amélioré la capacité des travailleurs sanitaires à fournir un service et a amélioré aussi les résultats en termes de santé.

Plus de femmes ont obtenu une assistance qualifiée lors de leur accouchement, plus de femmes ont accouché dans des centres de santé, et plus de femmes ont reçu des soins prénatals.

Le système a amélioré la capacité des travailleurs sanitaires à répondre à temps et a démontré que dans un endroit où la couverture Internet est faible, les téléphones portables sont un excellent moyen d’améliorer les performances d’un système de santé. »

Le Cameroun, le Malawi ou le Rwanda ont lancé des initiatives similaires toujours dans le but de réduire le taux de mortalité infantile et maternelle.

9

Pas d’eau salubre mais des téléphones mobiles

 

Le nombre d’internautes a plus que triplé en dix ans jusqu’à atteindre 3,2 milliards d’utilisateurs fin 2015. Que ce soit Internet ou les téléphones portables, les technologies numériques se sont répandues rapidement.

« Dans les pays en développement, les ménages qui possèdent un téléphone mobile sont plus nombreux que ceux qui ont accès à l’électricité ou à de l’eau salubre. »

Pour autant, parmi 7,4 milliards d’individus peuplant le globe, les déconnectés représentent une majorité :

  • 4 milliards n’ont pas accès à Internet ou pas les moyens de se l’offrir (en République centrafricaine par exemple, un mois d’accès internet représente plus de 1,5 fois le revenu annuel par habitant) ;

Si l’Inde et la Chine sont les pays les plus concernés, plus de 120 millions de personnes ne sont toujours pas connectées en Amérique du Nord. La fracture est également forte à l’intérieur même de certains pays.

  • 2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas de téléphone portable ;
  • 1/2 milliard vivent dans des zones qui ne reçoivent pas de signaux mobiles.

Capture du rapport de la Banque mondiale sur les dividendes numériques

Capture du rapport de la Banque mondiale sur les dividendes numériques

A noter que dans les pays en développement, les téléphones portables, très répandus, sont le principal moyen d’accéder à Internet.

10

Hong Kong contribue plus à Wikipédia que toute l’Afrique réunie

 

Tandis que la population mondiale est davantage connectée, les inégalités en termes d’accès à l’information restent fortes. 

« On compte davantage de contributions à Wikipédia depuis Hong Kong que depuis l’ensemble de l’Afrique, alors que ce continent compte 50 fois plus d’internautes. »

Autre exemple frappant : 85% des contenus générés par les utilisateurs et indexés par Google viennent des Etats-Unis, du Canada et de l’Europe – « ce qui correspond à la part des revues scientifiques internationales publiées dans ces pays ».

 

En Ouzbékistan, des manuels d'apprentissage imprimés en 7 langues.
En Ouzbékistan, des manuels d’apprentissage imprimés en 7 langues. - Banque de Développement en Asie
 
 
 
 
 
 
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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 18:07

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

En Tunisie, un petit port à l’avant-garde de la démocratie ?

 

 

Alors que la Tunisie vient de connaître une semaine très agitée, retour sur le cas de Sayada, petite localité qui a tenté une expérience de démocratie participative.

 

 

 

http://api.rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/styles/mobile2-tablette-article-retina/public/article/tablette_article/2016/01/5858143575_0e7dab8d2f_o_0.jpg

 

 

L’équipe de « Tous les Internets » a interviewé, en juin dernier, l’un des acteurs de l’open data en Tunisie, Nizar Kerkeni. Cet informaticien vit à Sayada, un petit port de pêche. Pour lui, l’avenir de la démocratie dans son pays passe par le libre accès à la Toile. Et la participation des citoyens. (Pour voir la vidéo, cliquer ici)

A Sayada, où il milite depuis des années pour mettre à disposition des citoyens des outils libres et gratuits pour qu’ils puissent s’emparer de l’Internet, il a commencé par demander l’autorisation de mettre les procès verbaux des conseils municipaux en ligne. Il se souvient :

 

« Quand on a commencé l’expérience, ni moi ni aucun membre du conseil municipal ne savait ce que voulait dire “open data” ou “open gov”... »

Les choses se sont construites petit à petit. Des données ont été ouvertes, les processus de décision sont devenus plus transparents. Des mini-référendums ont été organisés sur le site internet de la ville. Jusqu’à la création du premier réseau wifi communautaire de Tunisie !

A l’heure où nous publions cet entretien, il est important de noter que :

  • le maire de Sayada a démissionné devant la tournure des événements politiques, et parce qu’il estime que « la Tunisie prend un virage dangereux » ;
  • le pays vient de vivre une semaine d’agitation sociale inédite depuis la révolution de 2011.

Nous avons choisi de publier cet entretien malgré tout pour rendre hommage à l’engagement de nombre de Tunisiens dans la transformation de leur relation à la politique.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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