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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 20:53

Stasi, le mot peut sembler outrancier. Ce n'est pas moi qui compare la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) à l'ancienne police secrète de la RDA, c'est… Brice Hortefeux.

Il y a près d'un an, en pleine affaire Bettencourt, celui qui était encore ministre de l'Intérieur jurait ses grands dieux que la DCRI ne fouillait pas dans les relevés téléphoniques des journalistes : « La DCRI, ce n'est pas la Stasi ou le KGB, l'objectif de la DCRI n'est pas de suivre les journalistes », avait-il déclaré en novembre à plusieurs reprises. (Voir la vidéo de France 2)

 

 

 

 

 

A l'époque, le pouvoir admettait avoir farfouillé dans les relevés téléphoniques d'un des informateurs supposés du journal : un conseiller de l'ancienne garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie (qui sera brutalement mutée en Guyane).

C'était déjà scandaleux, mais les autorités assuraient qu'il n'était pas question d'en faire de même avec les journalistes. « Les seuls journalistes qui m'intéressent sont ceux qui fricotent avec les services étrangers », déclarait au Journal du Dimanche Bernard Squarcini, patron de la DCRI, un homme proche de Nicolas Sarkozy.

Basse police et police politique

Selon les informations publiées par Le Monde, le pouvoir mentait. Ces méthodes dignes, selon Hortefeux, de la « Stasi » étaient bel et bien utilisées. Le Monde le résume ainsi dans son éditorial  :

« Le contre-espionnage a bien demandé sur réquisition officielle, à France Télécom, les facturations détaillées (fadettes) de notre collaborateur Gérard Davet. Il a fait cette demande le 19 juillet 2010, juste après la publication, dans nos colonnes, d'un procès-verbal mettant directement en cause M. Woerth. »

Cette affaire est extrêmement grave, à plusieurs titres :

  • la police a utilisé en France des méthodes illégales. Selon la loi du 4 janvier 2010, aucune autorité ne peut « porter atteinte au secret des sources », sauf dans un seul cas : un juge peut décider de le faire si un « impératif prépondérant d'intérêt public » le justifie.

    Quand il a prévu cette exception, le législateur pensait à une menace terroriste, pas à la nécessité de trouver l'auteur d'une violation du secret de l'instruction… Et cette exception à la règle doit être décidée par un magistrat, pas par des services secrets. L'espionnage du travail d'un journaliste du Monde par la DCRI est donc clairement un acte de « basse police », un acte voyou ;

  • la police a été mise au service d'intérêts particuliers. Le pouvoir tente de justifier cet espionnage d'un journaliste par la nécessité de trouver « l'auteur, à l'intérieur de l'administration, de la divulgation de procédures judiciaires ». Personne n'est dupe : dans toute autre circonstance, ces moyens publics n'auraient jamais été mis en oeuvre.

    Mais il s'agissait d'une affaire bien particulière, l'affaire Bettencourt, mettant en cause Eric Woerth et le financement de l'UMP, le parti du chef de l'Etat. Autrement dit, la police a été dans cette affaire mise au service d'un parti politique, non pas au service de la nation. Un exemple de « police politique » indigne dans notre pays ;

  • la police a été poussée à agir contre la démocratie. Les dégâts sur notre démocratie causés par cette décision de consulter illégalement les relevés téléphoniques d'un journaliste risquent d'être beaucoup plus profonds qu'on ne le pense. Ils dépassent, et de loin, la simple affaire Bettencourt et le journal Le Monde.

    Car en constatant ces pratiques policières hors-la-loi, quel fonctionnaire, quel conseiller ministériel osera désormais prendre le risque d'informer la presse sur des pratiques qu'il considèrerait comme contestables ?

    Des journalistes sans secret des sources, ce sont des journalistes sans sources. Et une démocratie sans de tels contre-pouvoirs est une démocratie malade : certainement pas « irréprochable ».

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 20:49

LEMONDE | 01.09.11 | 06h53   •  Mis à jour le 02.09.11 | 11h19

 
 

L'affaire de l'atteinte au secret des sources du Monde dans le traitement du dossier Bettencourt prend désormais la dimension d'une affaire d'Etat. Contrairement aux affirmations officielles et répétées de l'exécutif, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – le contre-espionnage français – a bien procédé à l'examen des appels téléphoniques passés par notre collaborateur, Gérard Davet, entre le 12 et le 16 juillet 2010, afin de tenter d'identifier ses sources. Ce faisant, les services secrets ont violé la loi du 4 janvier 2010 qui dispose qu'"il ne peut être porté atteinte, directement ou indirectement, au secret des sources".

La juge d'instruction parisienne Sylvia Zimmermann, chargée depuis le 13 mai d'une information judiciaire après le dépôt conjoint de deux plaintes du Monde et de Gérard Davet, avait délivré, le 21 juin, une commission rogatoire aux gendarmes de la section de recherches de Paris. Elle leur demandait d'obtenir auprès d'Orange les réquisitions qui avaient été adressées en juillet 2010 à l'opérateur téléphonique par le contre-espionnage.

La demande de la juge a été effectuée en urgence car il existait un risque de dépérissement des preuves – le délai de conservation des facturations détaillées (fadettes) des particuliers par les opérateurs téléphoniques n'excède pas un an. Le parquet de Paris, initialement saisi d'une enquête préliminaire, n'avait pas jugé bon d'effectuer cette demande.

Les enquêteurs ont rapidement obtenu deux télécopies, classées "confidentiel", adressées par le contre-espionnage à Orange. Elles sont toutes deux signées par le commissionnaire divisionnaire Stéphane Tijardovic, de la DCRI. La première d'entre elles, datée du 19 juillet 2010, réclame les factures téléphoniques détaillées liées au téléphone portable de Gérard Davet. La DCRI, dirigée par Bernard Squarcini, un policier réputé très proche de Nicolas Sarkozy, souhaitait alors obtenir le détail des communications téléphoniques passées par notre collaborateur entre le 12 et le 16 juillet 2010.

Ces réquisitions ont ainsi été délivrées juste après la révélation par Le Monde, daté 18-19 juillet, du contenu des déclarations à la police de Patrice de Maistre, l'homme de confiance de Liliane Bettencourt. Le gestionnaire de fortune y mettait en difficulté Eric Woerth, ministre du travail de Nicolas Sarkozy. L'Elysée s'était ému de ces "fuites" dans la presse.

La DCRI possède donc, dès le 19 juillet, les factures téléphoniques détaillées de Gérard Davet contenant le numéro de tous ses correspondants, l'heure de tous ses appels entrants et sortants et leur géolocalisation.

HORS DE TOUT CADRE PROCÉDURAL

Ce n'est que dans un deuxième temps que les services policiers formulent une seconde demande à Orange, le 21 juillet, en réclamant la liste des appels passés par David Sénat, conseiller technique de l'ancienne garde des sceaux Michèle Alliot-Marie. Ce dernier, sur la foi des premières expertises techniques, est suspecté d'être la source du Monde. Ses fadettes sont examinées, du 12 au 19 juillet 2010. Dans la foulée, il est démis de ses fonctions et sommé de quitter la chancellerie.

Les données désormais en possession de la juge contredisent donc clairement la thèse que le pouvoir n'a cessé d'affirmer sans cette affaire. Elles montrent que les autorités se sont d'abord procuré des informations confidentielles sur un journaliste avant de s'intéresser à sa source éventuelle. Et non l'inverse, comme elles l'ont toujours soutenu.

La recherche des fadettes de MM. Davet et Sénat s'est effectuée hors de tout cadre légal. Lors de la révélation de l'affaire, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale (DGPN), avait évoqué, dans un communiqué du 13 septembre 2010, "une brève et ponctuelle vérification technique" sur le portable de M. Sénat. La DGPN s'était retranchée derrière l'article 20 de la loi du 10 juillet 1991 sur les interceptions de sécurité. Or cet article 20 ne s'applique que pour "la défense des intérêts nationaux" et exclut toute recherche de "communications individualisables" comme les fadettes. Par ailleurs, la DCRI a agi hors de tout cadre procédural, n'ayant informé que le 2 septembre le parquet de Paris de son initiative.

Le Monde avait révélé l'affaire, à l'automne 2010, assurant, à l'issue d'une enquête fouillée, que l'Elysée avait donné l'ordre de mettre fin aux fuites dans l'affaire Bettencourt. Le pouvoir avait nié toute investigation technique sur le téléphone de Gérard Davet, en violation de la loi sur le secret des sources du 4 janvier 2010.

"La DCRI, ce n'est pas la Stasi, avait dit à l'Assemblée nationale le 4 novembre l'ancien ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux. L'objectif de la DCRI, ce n'est pas de suivre des journalistes." Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d'Etat à l'économie numérique, avait parlé, s'agissant de la surveillance de journalistes, "d'un vieux fantasme français" relayé par "les médias". Bernard Squarcini, interrogé par le JDD, avait nié s'être intéressé aux journalistes : "Les seuls journalistes qui m'intéressent sont ceux qui fricotent avec les services étrangers", avait-il déclaré.

Jusqu'au chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, qui, interrogé le 16 novembre 2010 par des journalistes sur la possibilité que les services de police aient pu violer la loi sur le secret des sources, avait répondu : "Non, je ne l'imagine pas, je ne le crois pas…" La juge Zimmermann devrait sans doute demander à entendre prochainement la hiérarchie policière. Elle continue par ailleurs ses investigations dans le deuxième volet de la plainte du Monde, qui vise cette fois le procureur de Nanterre, Philippe Courroye. En septembre 2010, le parquet de Nanterre s'était procuré les fadettes de trois collaborateurs du Monde, afin de prouver leurs liens avec la juge Isabelle Prévost-Desprez, qu'il voulait dessaisir de l'enquête Bettencourt. La juge dispose désormais de l'identité du donneur d'ordres : il s'agit de Marie-Christine Daubigney, l'adjointe du procureur de Philippe Courroye.

Fabrice Lhomme

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 20:37

Depuis plusieurs mois, l’Union européenne, le FMI et la BCE interviennent directement dans des démocraties européennes. Dans le verbe utilisé, il s’agit de « plans de soutien » ou de « plans d’aide » apportés aux Etats. Grèce, Irlande et Portugal sont les premiers à « bénéficier » de cette « solidarité ». Dans les faits, il s’agit de prêts financiers qui avoisinent les 5 % d’intérêts annuels en échange de très sévères plans de rigueur et de colossaux plans de privatisation. Dans ce contexte, les termes « soutien, aide » apparaissent fort déplacés. Le milliard d’euros se paye tout de même 50 millions par an et, vu le nombre de milliards, l’addition s’avère très salées. D’autant plus salée que ces euros ne profitent pas aux populations mais partent généralement renflouer des banques.
Si l’on écoute le gouvernement français, qui emprunte sur les marchés à 3 %, si demain il devait emprunter à 4 ou 5 % cela serait une catastrophe. Pour les Grecs, ce qui est présenté comme une « aide », serait donc une catastrophe pour les Français. Cherchez l’erreur…
Plus ridicule encore, c’est l’attitude de la BCE qui prête aux banques à 0,5 % . Si 5 % est une aide, quel qualificatif faut-il employer pour des prêts à 0,5 % ?
Partout en Europe, les gouvernements reculent devant la finance, qu’ils soient de gauche ou de droite ils mettent en œuvre des politiques de rigueurs qui ne figuraient en rien dans leurs programmes électoraux. Aucun d’entre eux n’a eu la décence de démissionner et redonner la parole au peuple. Seule l’Islande, avec son président, a osé le référendum et le peuple a dit clairement NON au renflouement des banques.
Depuis plusieurs jours, un mouvement populaire s’organise et se déploie dans les grandes villes européennes. Parti d’Espagne, les « indignés » donnent un peu d’espoir. L’espoir de reprendre son destin en main, l’espoir de voir la démocratie bouillonner et de faire évaporer la finance prédatrice. Si ce mouvement met en échec le dictat de la finance, alors un autre monde devient possible.
Il y a urgence, chaque jour des vies sont brisées. Cessons de croire que nous échapperont à cette prédation. Sans réaction, l’asservissement s’amplifiera. Prenons la rue ou bien elle sera notre seul domicile.

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 21:21
 

 

 

 

 

mercredi 31 août 2011

38e étape Villefranche-sur-Cher - Saint-Aignan
 Quatre marcheurs et deux éclaireurs ont pris le départ ce matin à Villefranche-sur-Cher. Les marcheurs  ont eu un réveil plus matinal qu’à l’habitude au vu de la longueur de l’étape qui les attendait.
Comme pour les deux étapes précédentes, le parcours a suivi le canal du Berry. Toujours à l’écart de la route, les marcheurs profite d’un itinéraire passant en pleine nature, malgré quelques friches industrielles.
L’arrivée à Saint-Aignan n’a pas permis de tenir une assemblée populaire, cependant la solidarité locale s’est organisée et a permis aux marcheurs de trouver de quoi se restaurer, prendre une douche et passer une nuit chez l’habitant. La marche a également accueilli un nouveau marcheur.
Les marcheurs ont fait quelques ajustements à leur itinéraire afin de répondre aux initiatives des assemblées de Tours et d’Orléans. Une jonction des différentes marches à Orléans est envisageable, mais reste à confirmer.
L’accueil dans la région Centre se prépare chaque jour un peu plus. Ceux qui veulent apporter leur aide pour l’accueil aux marcheurs où ceux qui veulent les rejoindre peuvent contacter le 06 46 28 28 28
 Voici l’itinéraire entre Saint-Aignan et Orléans :
31/08/11             Saint Aignan   -  Montrichard
01/09/11             Montrichard   - Amboise
02/09/11             Amboise      -      Tours
03/09/11           Tours  -  (repos)
04/09/11             Tours   -               ??? (à définir en collaboration avec l’assemblée Tourangelle)
05/09/11             Amboise     -       Onzain
06/09/11             Onzain      -          Blois
07/09/11             Blois    - Mer
08/09/11             Mer   -  Meung-sur-Loire
09/09/11             Meung-sur-Loire     -      Orléans
La marche méditerranée se retrouve une nouvelle fois sans véhicule de soutien. Ils ont beaucoup de matériel, de nourriture, blessés ... et ils ont besoin de quoi transporter tout ça au plus vite !
Merci de diffuser cet appel sur un maximum de réseaux. Aujourd'hui ils étaient  sur Villefranche-sur-Saône. Numéro pour les contacter: 0649762977 (Blue). Ils prévoient de poursuivre les prochains jours la route détaillée en bas. Pour ceci, il est très important que vous utilisez tous vos contacts dans les la région et leur faites arriver cette appel pour une voiture de soutien :
30-8-2011 / Lyon > Villefranche (30km)
31-8-2011 / Villefranche > La Chapelle de Guinchay (25km)
1-9-2011 / La Chapelle > Pont de Vaux (31km)
2-9-2011 / Pont de Vaux > Sennecey-le-Grand (27km)
 3-9-2011 / Sennecey > Chagny (33km)
La marche meseta était a fait étape ce soir à Angoulême.
De plus nous avons appris que plusieurs groupes isolés de marcheurs en provenance de Bretagne, Italie et Allemagne seraient en route pour rallier Paris. Un lien direct avec ces marcheurs leur permettrait de profiter de l’aide des groupes de coordination.
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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 15:29

LEMONDE | 30.08.11 | 17h28   •  Mis à jour le 30.08.11 | 18h44

 
 

 

Une vingtaine de jeunes gens finalisent un logiciel permettant la création de réseaux sans fil à haut débit 100 % autonomes, qui fonctionneront sur les fréquences Wi-Fi, sans s'appuyer sur aucune infrastructure existante.

Une vingtaine de jeunes gens finalisent un logiciel permettant la création de réseaux sans fil à haut débit 100 % autonomes, qui fonctionneront sur les fréquences Wi-Fi, sans s'appuyer sur aucune infrastructure existante.Conspiritech / Wikimedia commons

Un immeuble confortable et anonyme, au cœur de Washington, à quelques rues de la Maison Blanche. Dans une enfilade de bureaux au fond du 5e étage, une vingtaine de jeunes gens, surtout des garçons, travaillent discrètement, dans une ambiance à la fois studieuse et décontractée. Cette petite équipe, composée d'informaticiens, de juristes et de sociologues, est en train de réaliser l'utopie suprême des hackers et des militants libertaires du monde entier : un logiciel permettant la création de réseaux sans fil à haut débit 100 % autonomes, qui fonctionneront sur les fréquences Wi-Fi, sans s'appuyer sur aucune infrastructure existante – ni relais téléphonique, ni câble, ni satellite. Ils seront mouvants, horizontaux, entièrement décentralisés et échapperont à toute surveillance, car le trafic sera anonyme et crypté.


Ce projet ambitieux – nom de code Commotion– est dirigé par Sascha Meinrath, 37 ans, militant de longue date de l'Internet libre et précurseur des réseaux citoyens – au sein du collectif de journalistes en ligne Indymedia, puis à l'université d'Urbana-Champaign (Illinois), un des berceaux du logiciel libre, et dans diverses start-up et ONG d'action sociale : "J'ai bricolé mon premier réseau autonome il y a dix ans. Les antennes étaient faites avec des boîtes de conserves." Depuis ces temps héroïques, Sascha Meinrath a fait du chemin. Dans sa version actuelle, Commotion est un projet très officiel. Il est hébergé et financé par l'Open Technology Initiative (OTI), département high-tech de la New America Foundation, organisme prestigieux consacré à l'étude des grands problèmes de la société américaine, et présidé par Eric Schmidt, l'un des patrons de Google.

Grâce à cette tutelle, Sascha Meinrath dispose d'un budget annuel de 2,3 millions de dollars (1,6 million d'euros), auxquels est venue s'ajouter une subvention exceptionnelle de 2 millions, octroyée par le département d'Etat. En effet, les diplomates américains s'intéressent de près à la technologie des réseaux sans fil autonomes, légers et faciles à installer. Ils espèrent les déployer bientôt sur le terrain dans diverses situations d'urgence : dans des zones dévastées par une guerre ou une catastrophe naturelle ; dans les régions les plus déshéritées de la planète, où les populations sont privées de moyens de communication modernes ; et, enfin, comme "outil de contournement" dans des pays dictatoriaux, pour aider les dissidents politiques à communiquer entre eux et avec le reste du monde, en déjouant la surveillance policière et la censure. "Fin 2010, se souvient Sascha Meinrath, j'ai appris un peu par hasard que le département d'Etat avait décidé d'aider ce type de recherches. Nous avons déposé un dossier, en concurrence avec d'autres organisations, et nous avons été choisis. Les autres projets s'appuyaient en partie sur les infrastructures existantes, alors que Commotion les court-circuite entièrement."

"LE SEUL OUTIL À APPORTER SUR LE TERRAIN, C'EST UNE CLÉ USB"

La subvention fédérale n'a pas suffi à transformer l'équipe de Commotion en fonctionnaires. Josh King, 28 ans, le responsable technique, a gardé son look très rebelle – vêtu de noir de la tête aux pieds, avec chaîne, piercing et cheveux en bataille... Son bureau est encombré d'appareils de toutes sortes, sur lesquels il fait des tests approfondis, car Commotion doit pouvoir fonctionner avec un assemblage hétéroclite. Ses logiciels transforment un routeur Wi-Fi ordinaire, un simple PC ou un smartphone en relais intelligents, capables de connaître en temps réel la configuration du réseau, et de trier les données pour les envoyer vers leurs destinataires, ou vers un autre relais, plus proche du but. Par ailleurs, Commotion peut être facilement raccordé au reste du monde : il suffit qu'un seul des appareils soit connecté à Internet pour que tous les autres profitent de l'accès. "En fait, résume Josh King, le seul outil indispensable à apporter sur le terrain, c'est une clé USB contenant les logiciels, qui doivent être installés sur chacun des appareils appelés à faire partie du réseau." Depuis le printemps 2011, OTI propose des éléments de Commotion en téléchargement libre sur Internet. Une version de travail complète sera disponible en septembre, afin que des experts de tous les pays puissent l'étudier et faire des suggestions. Sascha Meinrath ne sait pas exactement qui télécharge quoi, car il ne garde aucune trace des internautes venant sur le site : "Si nous conservions une liste de nos visiteurs, nos serveurs pourraient être piratés par différents gouvernements – y compris le nôtre."

Récemment, OTI a reçu des messages de militants du "printemps arabe", vivant en Egypte, en Syrie, en Libye, à Bahreïn et au Yémen : "Ils veulent se procurer Commotion, mais nous essayons de les dissuader. C'est trop tôt, il n'est pas sécurisé, ce serait risqué de s'en servir contre un régime répressif. Cela dit, si ça se trouve, des groupes clandestins utilisent déjà des versions provisoires, sans nous le dire. Certains interlocuteurs sont peut-être des agents au service des dictatures, mais peu importe, nous montrons la même chose à tout le monde."

Sascha Meinrath se donne jusqu'à fin 2012 pour produire une version utilisable par le grand public. Pour aller plus vite, OTI s'approprie des systèmes mis au point par d'autres équipes. Pour la sécurisation, Commotion va intégrer les programmes du projet TOR (The Onion Router), inventé par une bande d'hackers allemands et américains pour circuler sur Internet en évitant d'être repéré. TOR a notamment été utilisé pour protéger les communications du site WikiLeaks –qui a divulgué en 2010 des masses de documents secrets appartenant au gouvernement des Etats-Unis. L'un des créateurs de TOR, l'Américain Jacob Appelbaum, fut un temps très proche de l'équipe de WikiLeaks. A deux reprises, en 2010, il a été arrêté par la police américaine, qui l'a interrogé sur ses activités au sein de WikiLeaks et a saisi ses téléphones et ses ordinateurs. Or, Jacob Appelbaum est aussi un ami personnel de Sascha Meinrath, qui fait appel à lui comme conseiller pour la mise au point de Commotion.

Pour expliquer cette situation paradoxale, Sascha Meinrath évoque la "schizophrénie" du gouvernement fédéral : "Parmi les responsables de Washington, il y a encore des gens formés pendant la guerre froide, qui rêvent de tout bloquer et de tout surveiller, mais il y a aussi des jeunes arrivés avec Obama, qui sont partisans de la transparence et de la liberté d'expression. En privé, de nombreux fonctionnaires du département d'Etat étaient en colère de voir leur hiérarchie critiquer WikiLeaks aussi violemment. Selon eux, l'affaire aurait pu être l'occasion de montrer au monde que les Etats-Unis savent défendre la liberté d'expression et la transparence, en toutes circonstances."

A présent, Jacob Appelbaum participe à un vaste projet baptisé Freedom Box – un ordinateur basique et bon marché transformé en serveur crypté et sécurisé pour le grand public. Sascha Meinrath envisage d'intégrer Freedom Box au réseau Commotion, notamment pour bénéficier d'une fonction dite de "connexion différée" : "Par exemple, lors d'une manifestation réprimée par la police, un manifestant prend une photo avec un smartphone connecté à Commotion. Internet a été coupé ce jour-là dans le quartier par les autorités, la photo ne peut pas sortir du pays, mais grâce à Commotion, elle est stockée à l'abri, sur une freedoom box locale. Puis, dès qu'Internet est rétabli, la box envoie automatiquement la photo dans le monde entier."

LES ENTREPRISES DE TÉLÉCOMS, ENNEMIS POTENTIELS

OTI songe à intégrer d'autres appareils expérimentaux, qui permettront aux utilisateurs de partager des masses de fichiers lourds, de faire transiter sur Commotion des appels téléphoniques passés avec des mobiles ordinaires, de transmettre des données dans toutes les gammes de fréquences, et même d'interconnecter plusieurs réseaux voisins : "En juillet, raconte Sascha Meinrath, une équipe d'hackers en camionnette a monté un réseau éphémère, couvrant une zone de 60 km sur 30, à cheval sur l'Autriche, la Croatie et la Slovénie. C'est la preuve qu'on peut fournir une connexion Internet à toute une zone frontalière, sans être physiquement présent dans le pays." Commotion n'est pas prêt pour un déploiement dans les zones à risque, mais il peut déjà être testé aux Etats-Unis – par exemple, dans les quartiers pauvres des grandes villes, dont les habitants ne peuvent pas se payer d'abonnement Internet classique. A Washington, à Detroit, et dans une réserve indienne californienne, l'OTI est entré en contact avec des associations de quartiers et des groupes militants qui avaient entrepris de créer des réseaux sans fil sauvages, pour offrir aux habitants des accès Internet gratuits. Grâce à son expertise et à son carnet d'adresses, l'équipe d'OTI a fourni à ces amateurs une aide technique et financière décisive.

Cette fois, les ennemis potentiels sont les entreprises de télécoms, qui pourraient faire pression sur les autorités, pour qu'elles tuent ces initiatives citoyennes à coups de lois et de restrictions bureaucratiques. Sascha Meinrath est conscient de la menace : "Notre technologie va bousculer pas mal de choses, y compris aux Etats-Unis. Si les gens se mettent à construire leurs propres réseaux, le business model des groupes de télécoms va s'effondrer. Il faut s'attendre à ce qu'ils contre-attaquent brutalement." Commotion devra aussi affronter l'hostilité des majors d'Hollywood, car il peut faciliter le piratage des œuvres sous copyright. Sascha Meinrath est à la fois fataliste et optimiste : "Que ce soit aux Etats-Unis, au Moyen-Orient ou ailleurs, qui va mettre en place ces réseaux alternatifs ? Pas des vieux, on le sait. Ce sont les ados qui vont s'en emparer. Ils s'en serviront pour contester l'ordre établi et aussi pour partager leur musique et leurs films. Ce sera peut-être négatif pour les détenteurs de droits, mais le bilan global sera très positif."

Yves Eudes

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 15:10
 
Jeudi 1er Septembre- 39e étape Saint-Aignan - Montrichard

Cinq marcheurs et deux éclaireurs sont partis de Saint-Aignan dans la matinée. Après avoir salué et remercié la personne qui nous a accueillis, les marcheurs sont sortis de la ville en longeant le Cher.

L'étape longue de 19km a été avalée rapidement, quelques gouttes sont venues accueillir les marcheurs à l'arrivée. Les marcheurs arrivés recemment ont souffert de quelques courbatures, les autres sont bien rodés et ne connaissent plus ce genre de petits problèmes.

La soirée à Montrichard a permis de faire quelques rencontres , mais encore une fois cela était insuffisant pour tenir une assemblée populaire.
Les marcheurs ont donc tenu une assemblée en interne afin d'affiner l'itinéraire et de préparer l'arrivée sur Tours.
Les initiatives prises par les Tourangeaux pour accueillir la marche sont multiples: banquet, assemblée, soutien aux familles mal logées... voilà un programme qui donne aux marcheurs une motivation en béton.

Programme de la suite:
- 01/09 : Amboise , rdv 19h00 Place Michel Debré
- 02/09 : Tours,       rdv 19h00 Place Anatole France
- 03/09 : Tours     rdv Place Jean Jaures ( action de soutien aux familles sans logement )
- 03/09 : Tours        rdv 19h00 Place Anatole France
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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 14:30

Melancholy

In March on Brussels on 31 August 2011 at 21:13

Mansle, August 31

Day 37 of the March on Brussels. From Angoulême, 27 km.

Breakfast at Angoulême

 

Descent from the old city

Dear people,

Notwithstanding the decadence that has been eroding the life out of these French villages, they still maintain a fascinating kind of beauty.

You can feel it in the early evening when the sun cuts sharply through the streets to crown the houses with yellow light. All the doors and most of the old wooden hatches are closed. There is no traffic, there are no people, all you hear is the doves and the tinkeling of cutlery, the sole proof that the village is still inhabited.

 

When the clock tower strikes eight, the only bar on the church square closes, and the handful of aging customers shuffle home. A young cat is playing on the streets, the shops look like they haven’t changed their presentation or their merchandise in thirty years.

These places awaken a sense of melancholy, and that is exactly what makes them so beautiful. Melancholy as a longing for something that is both familiar and authentic. Here you can still feel it, under the rubble of postmodern times. In the city it is hard to find.

 

Voracious capitalism in the country side has resulted into the spawning of rich country villas and the decadence of these villages. In the city it has led to the gentrification of the old centres, and the relocation of the common people to concrete suburbia. In both cases, life on a human scale has been eradicated.

I’m sitting on the side walk, listening. I love this sense of melancholy, and I dream about what these kind of places could be like if they weren’t dependent on cities, government assistance, big distribution or tourism. I dream about a village that only depends on the creativity and practical genious of its inhabitants.

 

But beware, I’m not just a romantic dreamer, and neither is the revolution an anti-modernist movement. Life in a self sufficient village wouldn’t be a return to the past, and it wouldn’t exclude the inhabitants from the benefits of the city. Human wit knows little boundaries, and there is no reason why man wouldn’t be able to build a web of fast, free and sustainable infrastructure for all, connecting villages, cities, continents and people without any borders in between.

The revolution is creative energy. It aims to bring together the human potential for intelligence, technology, organisation and cooperation, and to make it work for the benefit of all.

Street with cat

 

Composition

 

On the bank of the Charrente

 

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 14:28

L'Orangerie du château de Versailles (Panoramas/Flickr/CC).

Nicolas Sarkozy vient de confier la présidence du château de Versailles à sa conseillère politique Catherine Pégard, une ancienne journaliste. A-t-il violé sa promesse d'une « démocratie irréprochable », où les nominations se feraient « en fonction des compétences » ? Tout est en fait une question d'interprétation.

Ce n'est pas la première nomination politique à la tête de l'établissement public du château de Versailles. Le poste est très convoité, et pas seulement pour son prestige. Présider Versailles, c'est aussi gérer un budget annuel d'une centaine de millions d'euros et un millier de salariés.

A ce poste à responsabilités, les prédécesseurs de Catherine Pégard pouvaient cependant faire valoir leur expérience dans la culture :

  • Hubert Astier, nommé en 1995 par Jacques Chirac, avait effectué l'essentiel de sa carrière de haut fonctionnaire au ministère de la Culture ;
  • Christine Albanel, nommée en 2003, avait été conseillère culturelle de Jacques Chirac à l'Elysée, et elle quittera Versailles pour devenir ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy ;
  • Jean-Jacques Aillagon, nommé en 2007, était le dernier ministre de la Culture de Jacques Chirac, et il avait auparavant dirigé le Centre Pompidou ;
  • Catherine Pégard, elle, a longtemps été journaliste politique au Point, avant de rejoindre Nicolas Sarkozy à l'Elysée en mai 2007.

La promesse d'une République « irréprochable »

Pourtant, avant et après son élection, Nicolas Sarkozy s'était engagé à mettre fin aux nominations destinées à récompenser des proches du pouvoir. Le 14 janvier 2007, dans son discours d'investiture pour la présidentielle, il promettait une « démocratie irréprochable » :

« La démocratie irréprochable ce n'est pas une démocratie où les nominations se décident en fonction des connivences et des amitiés mais en fonction des compétences […]. Le fait du prince n'est pas compatible avec la République irréprochable. »

Nicolas Sarkozy a-t-il violé sa promesse ? Oui… et non. Le candidat suggérait de soumettre au Parlement les nominations à « certains postes », sans préciser lesquels. Sur ce point, il a tenu parole. En juillet 2010, le Parlement a adopté une réforme des pouvoirs de nomination du président.

Des centaines de postes attribués sans contrôle par l'Elysée

Derrière le discours volontariste sur la « démocratie irréprochable », cette réforme est en réalité assez modeste :

Catherine Pégard à la conférence des ambassadeurs à l'Elysée, le 31 août (Philippe Wojazer/Reuters).Versailles ne figure pas dans la liste des postes soumis à l'avis du Parlement. Comme, d'ailleurs, tous les grands postes dans le domaine culturel. Certains sont traditionnellement réservés aux professionnels, comme le Louvre ou le musée d'Orsay.

Les autres peuvent être convoités par les ministres et les conseillers à la recherche d'un point de chute. Pas toujours avec succès :

  • Xavier Darcos lorgnait sur Versailles après son départ du ministère du Travail, en 2010 : cette fois-ci, Jean-Jacques Aillagon avait réussi à sauver son poste ;
  • Georges-Marc Benamou, un autre journaliste devenu conseiller de Nicolas Sarkozy, rêvait de la Villa Médicis, à Rome : devant les protestations des professionnels de la culture, le président avait renoncé à cette nomination et finalement nommé Frédéric Mitterrand ; le poste est désormais occupé par un historien de l'art.

Catherine Pégard, elle, a réussi sa reconversion professionnelle. Grâce à ce « fait du prince » que Nicolas Sarkozy jugeait « incompatible » avec la République.

Photos : l'Orangerie du château de Versailles (Panoramas/Flickr/CC) ; Catherine Pégard à la conférence des ambassadeurs à l'Elysée, le 31 août (Philippe Wojazer/Reuters).

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 14:27

Un ancien directeur d'école nous a fait parvenir la lettre de démission qu'il vient d'envoyer à l'inspecteur d'académie de l'Essonne. Il y explique ne plus avoir sa place au sein d'un système éducatif qui n'a que faire d'une pédagogie respectueuse de l'enfant

Je souhaite par ce courrier, monsieur l'inspecteur, vous présenter ma démission. Depuis la fin des années 80, je n'ai pu qu'assister à la dégradation de la liberté éducative et pédagogique de l'enseignant, et à l'appauvrissement du champ éducatif à l'école.

Sous couvert d'un « recentrage » perpétuel vers l'acquisition de « fondamentaux », de socle, l'école primaire s'est appauvrie, s'est repliée sur elle-même ; elle s'est coupée des ressources de son environnement naturel, à la fois urbain, familial et social.

Le temps et le champ de l'enseignement se sont retrouvés de plus en plus quadrillé d'objectifs, d'injonctions et de contrôles. Les possibilités pour les enseignants comme pour les élèves, de faire preuves d'initiative et d'autonomie sont progressivement et toujours plus rognées par des injonctions dans tous les domaines et une inflation de règlementations dissuasives.

Restriction de la liberté éducative

Le plan Vigipirate, l'alourdissement des procédures d'autorisation de sortie, ou d'intervention de tiers, la règlementation des activités physiques […] ont constitué autant d'entraves au développement d'un climat éducatif souhaitable, dans les classes et dans les écoles.

Qui peut encore en effet, dans sa classe et dans son école, sortir en toute simplicité, faire la cuisine, utiliser les transports en commun, faire participer les parents au quotidien de la classe, faire une sortie vélo avec ses élèves ou organiser un séjour avec eux ?

Sans que l'on y prenne garde, c'est toute la liberté éducative nécessaire à l'apprentissage de l'autonomie et au développement des relations éducatives de base qui se sont retrouvées progressivement rejetée hors de l'école.

Inflation des évaluations en tous genres

A la place, nous avons connu une inflation des évaluations en tous genres, nationales, de circonscription ou exceptionnelles, qui prennent de plus en plus de temps, de plus en plus de place et qui déterminent lourdement le quotidien des élèves, comme celui des enseignants.

Cette tendance est allée si loin, que l'on peut se demander si l'enseignement à l'école n'est pas en train de perdre tout sens en se réduisant à la simple préparation… de ses propres évaluations.

En vingt-quatre ans, je n'ai observé également aucun progrès dans la formation ou l'accompagnement des jeunes enseignants.

La formation éducative, l'accès à une formation consistante dans les domaines de la connaissance du développement psycho-affectif de l'enfant, de la connaissance des réalités sociales et contraintes des familles les plus précaires, sont toujours refusés aux jeunes enseignants qui subissent de plein fouet les peurs, les préjugés, auxquels les expose leur impréparation.

Des relations d'autoritarisme et de servilité

Membre de l'Icem pédagogie Freinet [pédagogie fondée fondée sur l'expression libre des enfants, ndlr] de longue date, j'aurais souhaité contribuer à l'intérieur de l'Education nationale au développement d'une pédagogie respectueuse de l'enfant, de ses besoins et de ses aspirations.

Je suis malheureusement aujourd'hui forcé de constater que de telles pratiques pédagogiques n'ont plus de place dans l'Education nationale, telle qu'elle est devenue.

Les sanctions, ou plus banalement les brimades et dénis de reconnaissance pleuvent sur nos collègues et camarades qui, partageant nos principes, refusent les modes d'évaluation néfaste, l'absurdité du » soutien scolaire » obligatoire, ou le fichage des enfants dans Base Élèves.

La relation avec la hiérarchie s'est tellement dégradée qu'il n'y a plus de place aujourd'hui dans notre institution que pour des relations d'autoritarisme et de servilité qui empêchent le développement de toute créativité nécessaire à l'acte d'éduquer. Aujourd'hui, Monsieur l'Inspecteur, il devient clair que c'est en dehors de l'école que peuvent se développer de véritables innovations pédagogiques et éducatives.

Mon attachement profond à l'éducation et à la pédagogie

C'est pour cette raison, que dans le cadre de l'action associative, je contribue à promouvoir de nouvelles formes de travail éducatif qui, répondant à des besoins sociaux pressants, ne trouvent pas de place à l'école.

C'est également pour cette raison que dans le cadre de la formation professionnelle, je contribue à développer des actions de formation propres à aider les éducateurs d'aujourd'hui à devenir les véritables promoteurs et ingénieurs de leur pratique professionnelle et éducative.

Constatant que ces objectifs n'ont plus aujourd'hui de place dans l'Education nationale, je vous prie donc de prendre en compte ma démission. Dans cette perspective, je vous prie de croire en mon attachement profond à l'éducation et à la pédagogie.

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 14:13

Le Monde - 01 septembre 2011

« Conformément aux exigences du Ministère de l’Intérieur, le nombre de reconduites d’étrangers en situation irrégulière devient l’objectif prioritaire de la DDSP pour le reste de l’année 2011. Pour rappel, l'objectif (...) est fixé à 35 pour le département de Loir-et-Cher (zone police et zone gendarmerie). Nous sommes actuellement à 6 reconduites effectives, ce qui est insuffisant ». Ainsi s'exprime un directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) dans une Note de service datée du 25 juillet dernier, mise en ligne sur le site du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF). Et son cas n'est pas isolé même si, ailleurs, des consignes ont pu être données oralement, comme nous l'indiquent les représentants du syndicat Unité SGP Police ainsi que cet officier supérieur de gendarmerie qui souhaite naturellement rester anonyme.

La « politique du chiffre » est bien connue non seulement des policiers et des gendarmes qui la critiquent régulièrement, mais aussi du grand public. Au fil des ans, la presse (Le canard enchaîné, Libération, Le Monde...) a révélé à plusieurs reprises la façon dont les forces de l’ordre reçoivent localement des objectifs chiffrés très précis qui ne concernent pas seulement la « baisse de la délinquance » et la « hausse du taux d’élucidation » qu’il faut impérativement afficher en fin d’exercice. Derrière ces obligations générales médiatisées, arrivent aussi des consignes plus ou moins discrètes concernant tel ou tel type de délinquance.

Le dilemme du policier

C’est la « délinquance de voie publique » qui concerne le plus les citoyens dans leur vie quotidienne, mais qui est aussi difficile à combattre pour les policiers et les gendarmes, s’agissant généralement d’une petite délinquance anonyme. Pour améliorer l’élucidation sans faire trop augmenter le nombre de faits enregistrés (c’est le dilemme), il vaut mieux s’occuper d’infractions que l’on est certain de résoudre à 100 %. La « meilleure » façon de faire est d’interpeller ce que l’on appelle des « shiteux » en jargon policier. Traduisez : « personnes mises en cause pour usage de stupéfiant ». Entre 2002 et 2010, ces infractions ont augmenté de 75 % (dans l'activité policière, non dans la réalité), soit la plus forte augmentation de toute la période. De même, avec les « infractions à la police des étrangers », les faits sont élucidés en même temps qu’ils sont constatés. Entre 2002 et 2010, ces infractions ont augmenté elles de 50 %.

Mais l’arrestation de clandestins a aussi une autre fonction aux yeux du gouvernement : elle permet de remplir les objectifs d’expulsion d’étrangers. Et, à l’approche de l’élection présidentielle, il semble que le gouvernement ait décidé d’afficher plus que jamais de « bons chiffres » en la matière. Après que la loi du 16 juin 2011 (dite loi Besson) ait modifié profondément le droit des étrangers en restreignant les garanties procédurales des migrants (voir l'analyse de la Cimade), l’heure est maintenant à la mise à exécution. C’est en tous cas ce à quoi s’emploie fortement depuis cet été le ministère de l’Intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales... et de l’immigration.

« L’objectif prioritaire du second semestre 2011 »

Il n'est certes pas nouveau que les unités de la Police aux frontières (PAF) et les chefs de police et de gendarmerie des départements frontaliers reçoivent des objectifs chiffrés d'expulsion. Ainsi, au début de l'année, le préfet des Alpes-Maritimes avait excédé les policiers en leur fixant un objectif de 1 420 reconduites à la frontière, réparties par types d'unités (voir Le Monde du 22 mars 2011). Mais il semble que l'on est passé cet été à un niveau supérieur en étendant cette politique à d'autres départements pourtant moins concernés.

En témoigne donc cette Note de service datée du 25 juillet dernier, envoyée par le chef de la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) de Loir et Cher à toutes ses unités. Elle est intitulée explicitement « Reconduites d’étrangers en situation irrégulière : objectif prioritaire du second semestre 2011 ». Ses références sont indiquées en tête de la Note : « Courrier de M. le Préfet en date du 27 juin 2011 ; Instructions verbales de M. le Préfet en date du 22 juillet 2011 ». Il s’agit donc d’une consigne émanant du ministère. Le texte enfonce le clou : « M. le Préfet de Loir et Cher a tenu à réorienter les priorités de la DDSP du Loir et Cher pour le second semestre de l’année 2011. Conformément aux exigences du Ministère de l’Intérieur, le nombre de reconduites d’étrangers en situation irrégulière devient l’objectif prioritaire de la DDSP pour le reste de l’année 2011 » (en caractères gras dans le texte).

A l’heure où le ministre de l’Intérieur Claude Guéant multiplie les déclarations sur la « guerre à la délinquance » (comme ces jours derniers en déplacement à Marseille pour y changer le préfet délégué à la sécurité) et où le débat se porte notamment sur la présence effective des policiers sur la voie publique, ce document est édifiant à plus d’un titre. Il révèle d’abord les contradictions dans lesquelles sont plongés policiers et gendarmes. Non contents de voir leurs effectifs et leurs budgets réduits en permanence, ils font aussi l’objet d’injonctions multiples et toutes « prioritaires ». Il révèle ensuite les contradictions de la politique de sécurité. Comment prétendre renforcer la présence dissuasive sur le terrain et renforcer les unités de police judiciaire luttant contre la délinquance organisée si, dans le même temps, l’on érige en priorité la reconduite aux frontières des clandestins ? Cette dernière est en effet consommatrice d’effectifs, de temps et de véhicules, sans parler des moyens financiers à commencer par les billets d’avions. Les associations (RESF, la Cimade, le Gisti, la LDH...) dénoncent depuis des années ces opérations qu’elles estiment choquantes pour les Droits de l’Homme et les valeurs républicaine d’asile. Dans un communiqué du 27 août 2011, RESF dénonce « une machine à expulser de plus en plus inhumaine », constatant la multiplication de l’enfermement d'enfants dans les centres de rétention (désormais 45 jours possibles), de l’expulsion de pères et donc de démantèlement de familles, de retrait de mesures de protection des enfants pour pouvoir les expulser, ou encore d’arrestation sur les lieux d'hébergement d'urgence.

"On marche sur la tête"

Expulsion de Roms par avion à Lille, octobre 2009

Par ailleurs, sur son site Internet, ce réseau militant recense d’innombrables cas qui sont aussi autant d’exemples de ces contradictions de la politique de sécurité et de l’emploi des moyens policiers humains et financiers. Certains récits sont proprement ubuesques, lorsque ce sont des dizaines de journées de travail de policiers qui sont dépensées localement pour des expulsions qui se trouvent contrariées, ajournées et déplacées par les militants mais aussi par les passagers des avions voire par les commandants de bord, et enfin par la justice qui est régulièrement saisie des nombreux cas d'expulsion présentant des illégalités. En termes de finances publiques, on parlerait d’une gabegie.

Pour ce policier, représentant local d’un syndicat dans un département voisin du Loir et Cher, et qui nous indique que des consignes équivalentes ont été reçues - mais seulement verbalement - dans son commissariat, « on nous annonce qu’il faut réduire les dépenses d’essence et d’entretien des véhicules parce qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses, qu’il faut se réorganiser pour être davantage présents sur la voie publique avec moins d’effectifs, qu'il faut que les procédures judiciaires soient traitées dans des délais toujours plus rapides et en même temps qu’il faut multiplier les expulsions de ces pauvres types, c’est du grand n’importe quoi, on marche sur la tête ». Un raccourci sans doute, mais qui en dit long tout de même sur cette politique du chiffre qui restera un peu comme la marque de fabrique des ministres de l’Intérieur qui l’ont promue avec une belle continuité depuis 2002.

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