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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 22:35

 

Le Monde.fr avec AFP | 27.11.2012 à 18h32 • Mis à jour le 27.11.2012 à 19h24

 

 

 

Un ressortissant kosovar en situation irrégulière, qui s'était rendu lundi à la préfecture des Vosges à Epinal pour suivre l'avancée de son dossier de demande d'asile, a été interpellé par les forces de police et placé en rétention, a-t-on appris mardi auprès de ses avocats.
 

 

"Il s'est rendu à la préfecture pour savoir où en était sa requête. On lui a dit de patienter et qu'on allait le renseigner. En fait, la préfecture a appelé la police et il a été interpellé", a dit à l'AFP Me Rémi Stephan.

Le ressortissant kosovar, âgé de 25 ans, réside en France depuis 2011. "Il a formulé une demande d'asile qui a été rejetée, et est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français", a expliqué Me Stephan. Ses avocats ont formé un recours en référé devant le tribunal administratif de Nancy contre la mesure de rétention pour détournement de pouvoir.
 

 ENTRÉ IRRÉGULIÈREMENT EN 2011

"La préfecture des Vosges a piégé un demandeur de renseignement. La République, dans une de ses maisons, s'est comportée de manière scandaleuse: je n'ose croire que Manuel Valls couvre une telle politique", a dénoncé un autre avocat du ressortissant, Me Gérard Welzer, qui a écrit au ministre de l'intérieur. "Il s'agit d'un dévoiement grave du service public qui rappelle des heures peu heureuses", a-t-il encore estimé.

La préfecture des Vosges a confirmé à l'AFP que la décision d'obligation de quitter le territoire français avait "été mise à exécution" lorsque le jeune Kosovar s'est présenté "de son propre chef" lundi dernier. "Il était entré irrégulièrement en France le 27 mars 2011. Il avait sollicité l'asile en mai 2011, qui lui a été refusé par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides en juin de la même année. Ce refus a été confirmé par la Cour nationale du droit d'asile le 6 avril 2012", a précisé la préfecture.

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:57

 

 

 

« Avec la flexibilité ou “ flexisécurité ”, le Medef propose un véritable marché de dupes entre employé et employeur », constatent Guillaume Balas, secrétaire général du courant Un Monde d’Avance, membre du bureau national du Parti socialiste, et Delphine Mayrargue, secrétaire nationale à la formation au PS, qui demandent au gouvernement de réaffirmer « un certain nombre de principes fondateurs de l’ordre public social ».


 

A l’instar de l’ensemble des pays européens, la France est aujourd’hui ravagée par l’insécurité sociale. Chômage élevé, forte précarité, multiplication des plans sociaux, développement de la pauvreté : tous les indicateurs sont au rouge.

Ce contexte sert aujourd’hui d’alibi au patronat pour avancer ses solutions ultralibérales et exiger le démantèlement des droits sociaux. Dans cette vision, le risque n’est plus collectif, mais repose uniquement sur les salariés qui deviennent les seuls responsables de leur situation. C’est désormais à eux, et non à des réalités macroéconomiques, que l’on devrait imputer le chômage de masse ou le problème de compétitivité des entreprises.

Dans un tel contexte, les négociations sur l’emploi ne pourront en aucun cas déboucher sur un compromis équitable. Traiter de réformes dites structurelles dans une conjoncture très dégradée revient à fermer les yeux sur l’essentiel (la crise) et à agir dans une période particulièrement défavorable au salariat qui subit fortement la pression du chômage.

Nous en appelons au gouvernement pour qu’il réaffirme un certain nombre de principes fondateurs de l’ordre public social. C’est maintenant, au cœur de la crise, que doit être assurée la mise en sécurité sociale professionnelle des salariés.

« Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure »

Dans cette période, il est toujours utile de rappeler que le droit du travail n’est pas un outil de gestion de l’entreprise. Les protections garanties par celui-ci sont la juste contrepartie de la subordination salariale. L’oubli de ce principe fondamental déboucherait sur un grand bond en arrière dans les rapports sociaux.

Avec la flexibilité ou «flexisécurité», le Medef propose un véritable marché de dupes entre employé et employeur, qui peut se résumer à : «Donne-moi ta montre (ta protection contre le licenciement), je te donnerai l’heure (les droits au chômage que tu as déjà, sans nouveau droit substantiel)».

Cette manœuvre tend en outre à consacrer une vision mercantile du travail où l’employé, ramené à une simple variable d’ajustement, n’a d’autre choix que de se prendre en main pour améliorer « son employabilité ».  Mais tout n’est pas négociable : on ne négocie pas de contrepartie à la précarité ! Il faut au contraire mettre tout en œuvre pour la réduire. 

Construire de nouvelles protections sociales

Sous la pression du chômage de masse, les formes de la mobilité professionnelle ont muté, avec une contraction des mobilités volontaires (démissions) et un développement des mobilités contraintes (licenciements, emplois précaires). De fait, le statut de l’emploi ne constitue plus un socle suffisamment stable.

Dans cette situation, il faut étendre les droits du travail (formation, ancienneté, congés...) au-delà de l’emploi et assurer la transférabilité d’un emploi à l’autre. La notion de parcours professionnel que nous souhaitons promouvoir relève d’une vision dynamique qui peut permettre un réel progrès social. Dans cette approche, la période de chômage ne constituerait plus une sortie du monde du travail mais une transition vers l’emploi. De même, dès lors que l’entreprise ne garantit plus « l’emploi à vie », il est de sa responsabilité d’assurer formation, maintien et développement des compétences de ses salariés. Il en va d’ailleurs également de sa propre compétitivité.

Enfin, gardons à l’esprit que trop individualiser les droits limite de fait les leviers d’intervention pour une politique publique de l’emploi. On ne peut donc ni s’engager à simplement équiper le salarié pour qu’il affronte seul le marché du travail, ni se contenter de telles mesures.

Comme le souligne l’OFCE, la lutte contre le chômage passe d'abord par une politique macro-économique ambitieuse (relance) et une politique industrielle volontariste.Certainement pas par un empilement de réformes structurelles qui ne résoudront rien.

Dans le contexte social actuel et en tenant compte des réalités économiques, nous devons bâtir un nouveau compromis social offrant de nouvelles protections. Il y a de la marge pour des négociations sociales, mais pas sur les bases viciées imposées par le Medef.

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 18:29

 

Le Monde.fr | 27.11.2012 à 18h00 • Mis à jour le 27.11.2012 à 18h20 Par Jean-Baptiste Chastand

 

 

Avec 4 870 800 personnes inscrites à Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A,B et C atteint un niveau jamais vu aussi loin que remontent les statistiques.

Le chômage a de nouveau très fortement augmenté en octobre. Selon les statistiques publiées mercredi 27 novembre par Pôle emploi et le ministère du travail, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant eu aucune activité au cours du mois (catégorie A) a bondi de 46 500 personnes, DOM compris. En septembre, il avait déjà bondi de près de 47 000 personnes. Pire, en comptant les chômeurs en activité réduite (catégorie B et C), la hausse atteint 73 600 personnes !

Une telle explosion n'avait pas été vue depuis mars 2009. Avec 4 870 800 personnes inscrites à Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, B et C atteint un niveau jamais vu, aussi loin que remontent les statistiques. Pour ceux en catégorie A, le niveau n'avait pas été aussi haut depuis quatorze ans, en mai 1998. Depuis l'accession de François Hollande à l'Elysée, les très mauvais chiffres ne cessent de s'enchaîner : près de 230 000 personnes supplémentaires se sont ainsi inscrites à Pôle emploi depuis mai.

Dans le détail, ce sont les plus de 50 ans qui souffrent le plus de la hausse en octobre, avec près de 2 % de hausse en un mois pour cette catégorie. La hausse du chômage de longue durée est également toujours très forte, avec près de 11,5 % de demandeurs d'emplois inscrits concernés en plus sur un an.

 

 "HAUSSE PRÉVISIBLE"

Signe que la crise est clairement en train de se durcir : les entrées pour licenciement économique progressent fortement (+ 12,7 % en un mois), tout en restant extrêmement marginales dans le motif des inscriptions à Pôle emploi. Les fins de CDD, qui progressent de 6 % en un mois, représentent 26,3 % des entrées. Les fins de mission d'intérim grimpent de 7,2 %. Côté sortie des listes, tous les indicateurs sont au rouge. Les reprises d'emploi plongent de 6,1 % en un mois, les entrées en stage de 10 % et les cessations d'inscription pour défaut d'actualisation de 7,7 %. Seul élement positif, le nombre d'offres collectées par Pôle emploi progresse de 4,6 % en un mois.

"Cette poursuite de la dégradation, continue depuis dix-huit mois et inscrite dans une tendance lourde depuis 2008, était prévisible. Elle risque de se poursuivre encore : il faut du temps, dans le contexte que nous connaissons, pour freiner puis inverser cette trajectoire. Les mesures du gouvernement mises en place depuis quelques mois, ou en cours de négociation (emplois d'avenir, contrat de génération, CICE, négociation pour une meilleure sécurisation de l'emploi...) n'ont pu encore produire de premiers effets", a voulu rassurer dans un communiqué le ministère du travail et de l'emploi.

Jean-Baptiste Chastand

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 18:39

 

1 100, comme le dit le syndicat Unsa ? 1 500, comme semble le penser plutôt FO ? Peut-être jusqu’à 2 000 comme le pronostiquent certains ? Un étrange jeu de devinettes s’est instauré chez SFR, en attendant le comité central d’entreprise prévu mercredi 28 novembre. Chacun y va de son pronostic mais tous sont d’accord au moins sur un point, il faut s’attendre au pire : le plan de départs volontaires, qui va être présenté par la direction du groupe de télécommunications mercredi, s’annonce massif.

L’abattement a saisi l’entreprise. Depuis des mois, les 10 000 salariés du groupe assistent impuissants au naufrage de leur maison. Ils ne reconnaissent plus leur groupe. La nouvelle direction paraît se cantonner à une position d'attente pour faire monter les enchères et trouver un repreneur qui acceptera de racheter le plus cher possible la société. Pour le reste, tout leur univers semble s’être écroulé. SFR tel qu’ils l’ont connu a vécu.

« Pour moi, SFR, c’est fini », dit un cadre prêt à raccrocher dès que les mesures de départ seront connues. Les syndicats s’attendent à ce que de nombreuses personnes saisissent l’occasion du plan de départs volontaires. Car tous ne se font aucune illusion. Ce plan qui devrait d’abord viser les activités commerciales et de marketing n’est sans doute que le premier d’une très longue série. D’autres suivront qui risquent de défaire peu à peu l’ensemble du groupe.

Impuissants, les syndicats ont la satisfaction amère d’avoir eu raison dans leurs plus sombres prédictions. Dès 2009, lors de l’annonce d’une quatrième licence de téléphonie mobile en France, ceux-ci avaient dénoncé le danger d’une explosion du secteur. « Plusieurs rapports récents démontrent que la présence de quatre opérateurs mobiles ou plus, demandée par la Commission européenne dans les grands pays d'Europe, n'est pas viable économiquement », avaient écrit l’Unsa et la CGE de France Télécom. « Cela ne peut entraîner que des suppressions d’emploi, des délocalisations, des pertes d’investissement », avait prédit dans des communiqués communs l’ensemble des syndicats du secteur. Salariés, sous-traitants, fabricants d’équipements, affiliés, tous allaient payer au prix fort cette décision mortifère, qui n’apporterait aucun bénéfice, avaient-ils averti.

Depuis le lancement en janvier de Free mobile, qui a obtenu la quatrième licence, la réaction en chaîne redoutée par les syndicats est en train de faire écrouler le secteur. Bouygues Télécom a annoncé la suppression de plus de 500 emplois et s’attend à perdre de l’argent pendant plusieurs années. Orange s’apprête à faire disparaître plus de 2 000 emplois – « sans licenciement », s’est engagé le groupe – dans la téléphonie mobile et à revoir toute l’économie de sa branche.

Si les déboires d’Alcatel-Lucent en France ne sont pas tous liés au problème de la déstabilisation de l’activité mobile en France, elle y participe. Les fabricants d’équipements et de logiciels ont vu leurs débouchés s’évanouir en quelques mois, tandis que les chaînes de magasins spécialisées dans la vente de portables et d’équipements de télécommunications se préparent à fermer nombre de points de vente dans toute la France. La publicité, si présente depuis le lancement du mobile dans les années 1990 et devenue grande pourvoyeuse de recettes pour la presse, a quant à elle quasiment disparu.

D'un trait de plume du régulateur

Et maintenant, c’est au tour de SFR. Contre toute attente, le deuxième groupe de téléphonie mobile en France est peut-être celui qui est le plus atteint. Il ne s’attendait pas à une concurrence agressive et destructrice. En quelques semaines après le lancement de Free mobile et ses offres à 2 et 20 euros, le groupe a explosé. Son PDG, Franck Esser, qui dirigeait SFR depuis douze ans, a démissionné. Une partie de l’équipe de direction a volé en éclats. Jean-Bernard Lévy, président de directoire de Vivendi, la maison mère de SFR, a été poussé vers la sortie.

Il a fallu attendre près de cinq mois pour que Vivendi désigne Stéphane Roussel, jusqu’alors directeur des ressources humaines de SFR pour prendre la succession de Franck Esser à la tête du groupe. En son sein, ce choix a vite été lu comme la décision d’un groupe qui s’apprête à engager des plans sociaux et à se vendre plutôt que le choix d’une entreprise décidée à se battre et à répliquer. L’impression n’a guère été démentie par la suite. « Sa mission est juste de rendre la mariée plus belle avant de la vendre. Pour le reste, il a l’air totalement serein sur son avenir qui semble assuré », relève un salarié.

En pleine tourmente, les salariés ont vu la direction générale partir en vacances en août. Elle semble continuer à mener grand train. Ces dernières semaines, ce fut un départ en jet privé à Marrakech à l’invitation de Jean-René Foutou pour participer à un séminaire de réflexion dans son riad marocain. Jean-François Dubos, pilier de Vivendi depuis trente ans devenu président du groupe après l’éviction de Jean-Bernard Lévy, sèche, pour sa part, souvent les réunions : les télécoms n’ont guère l’air de le passionner.

Pourtant, cela reste encore la principale source de revenus et de profits du groupe. Mais l’intérêt n’y est plus. En quelques mois, Vivendi – comme Bouygues et Orange – a vu tout son modèle s’effondrer. « Le marché de la téléphonie mobile en France est arrivé à son point de maturité. Avec près de 60 millions d’abonnés, il est illusoire d’essayer de gagner de nouvelles parts de marché en tablant sur la croissance. Il était évident qu’une concurrence plus agressive par les prix allait se mettre en place, chacun essayant de prendre des clients à l’autre. Mais en décidant d’amener un quatrième concurrent, l’Arcep (l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a dynamité le processus. On s’est tous retrouvés du jour au lendemain plongés dans un combat à mort », explique un cadre de SFR.

« Le changement réglementaire de l’Arcep provoque une destruction sans précédent », souligne un connaisseur du dossier. « Jusqu’alors, le régulateur avait décidé de régir la concurrence dans le secteur par les investissements dans les infrastructures et les réseaux. Il a laissé prospérer l’opacité et les ententes sans s’en soucier. Aujourd’hui, il a changé radicalement de doctrine et prône au contraire la mutualisation des réseaux, en poussant notamment Orange à louer ses réseaux à Free. Du coup, les marchés financiers en ont déduit que les réseaux, qui ont pourtant une valeur bien réelle, ne valaient plus rien, tandis qu’ils valorisent le portefeuille client, même s’il n’y a aucun revenu. »

Pour les adeptes de Schumpeter et de la « destruction créatrice », la disparition d’emplois et d’usines, de savoir-faire et de technique, n’est sans doute rien. Elle s’inscrit dans le cycle « fécond » du renouveau. Mais feront-ils le même constat pour la seule chose qui mérite attention à leurs yeux : l’argent ? En quelques mois, par le seul trait de plume du régulateur, France Télécom, la maison mère d’Orange, a vu se volatiliser quelque 7 milliards d’euros de capitalisation boursière, Bouygues plus de 2,5, Vivendi près de 4 avant que le groupe n'annonce son plan de scission qui lui a permis de se rétablir partiellement.

Iliad, la maison mère de Free, fort de ses 4 millions de nouveaux abonnés, dont la moitié au moins à perte, selon les estimations, a enregistré un bond de 40 % de sa capitalisation boursière à 8 milliards d’euros, depuis le début de l’année.

Une faute de 8 milliards

Les malheurs de SFR, cependant, ne sont pas seulement liés à la décision du régulateur. La direction de l’entreprise y est aussi pour beaucoup. « Tant que le système fonctionnait, qu’ils pouvaient gagner beaucoup d’argent sans rien faire, ils n’ont touché à rien. Il était évident que nous avions des offres beaucoup trop chères, beaucoup trop opaques. Rien que la crise aurait dû nous pousser à changer. Ils ont préféré croire que l’environnement était immuable », reconnaît ce cadre de SFR.

La preuve de cet aveuglement, pour beaucoup, est dans les choix faits par la direction de SFR et de Vivendi de racheter à l’automne 2011 les 40 % que détenait encore le groupe britannique de télécommunications Vodafone dans la société, pour le prix mirifique de 8 milliards d’euros. À l’époque, le conseil d’administration de Vivendi avait approuvé ce rachat, sans y trouver rien à redire. « C’est la démonstration parfaite qu’ils n’avaient rien compris, rien anticipé sur ce qui allait se passer. L’arrivée de Free était pourtant annoncée depuis longtemps », souligne un analyste. « Les salariés de SFR risquent de payer chèrement la faute commise par la direction. Pour la masquer, Vivendi est prêt à en commettre une plus grosse encore », déplore ce cadre sur le départ.

Alarmé par la chute du cours de l’action de Vivendi – le seul critère qui le préoccupe –, Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance du groupe, a repris le collier depuis le début de l’année. Dans une lettre stupéfiante adressée au printemps à ses actionnaires, il avait étalé publiquement ses réflexions sur une possible scission et la vente par appartement de ses activités, dont celle des activités de télécommunications, en vue de faire remonter l’action.

Depuis, dans l’espoir de doper le cours et donner une nouvelle impulsion au groupe, il a accepté que Vincent Bolloré devienne le premier actionnaire du groupe, après l’apport de la participation de sa chaîne Direct 8 à Canal +. Mais la direction, qui n’a jamais eu d’autre projet et ambition pour le groupe que celui d’une grosse Sicav depuis l’éviction de Jean-Marie Messier en 2002, sait qu’il lui faut donner plus de signes.

« Jean-René Fourtou se fait un devoir de redresser le groupe avant son départ. Il veut apporter la preuve que sa présidence, contrairement à tout ce qui a pu être dit, n’était pas usurpée et inutile. Mais il n’a pas beaucoup de temps. Il lui faut apporter des preuves d’ici à l’assemblée générale de juin prochain », explique gentiment un proche du dossier. Stéphane Roussel, le PDG de SFR, a tenu à peu près le même discours aux syndicats du groupe lors d’une récente réunion : « Vivendi doit être capable de venir avec une stratégie claire pour la prochaine assemblée des actionnaires de juin 2013 », leur a-t-il expliqué. En bref, Vivendi doit être capable à ce moment-là de raconter une belle histoire boursière.

L’histoire a déjà commencé à s’écrire. Vivendi ne fait plus mystère de sa volonté de sortir du secteur des télécommunications, maintenant que la rente est en voie d’épuisement. Une stratégie totalement approuvée par son nouvel actionnaire, Vincent Bolloré, qui n’a jamais apprécié ces activités trop dévoreuses de capitaux selon lui : entré par effraction dans le capital de Bouygues, il avait milité pour une sortie précipitée des télécoms.

Vente à l'encan

« Il vaudrait mieux pour SFR que Vivendi vende rapidement GVT et Maroc Télécom, pour que nous ayons du temps côté SFR », a  reconnu devant les syndicats Stéphane Roussel. Mais le scénario idéal n’a pas l’air de se dérouler comme prévu. Sans attendre, Vivendi a annoncé officiellement la vente de sa filiale brésilienne de télécoms GVT. « La pépite du groupe », dit un familier. L’ennui est que la pépite ne semble pas attirer pour l’instant les repreneurs. Le groupe a aussi l’intention de céder les 49 % qu’il détient dans Maroc Télécom aux côtés du gouvernement marocain. Mais là encore, la cession de ce qui fut une autre « pépite » du groupe dans le passé ne va pas aussi vite que le souhaiterait Vivendi. Tout donc repose sur SFR.

Depuis plusieurs semaines, des rumeurs persistantes de vente circulent à l’intérieur du groupe. Une fois, il est question de discussions avec Numericable, une autre de pourparlers avec Free, une autre encore de manœuvres d’approche avec Bouygues, ou encore avec Vodafone. Selon nos informations, toutes sont avérées. Sans état d’âme, la direction de SFR est en discussion avec tout candidat qui pourrait être intéressé par le rachat. « Il ne s’agit pas de rapprochement pour créer un groupe plus solide, ou engager une consolidation du secteur. Nous avons beau être les deuxièmes après Orange, nous sommes à vendre à l’encan au plus offrant », constate désabusé un salarié.

Mais la cession se heurte à de nombreux obstacles. D’abord, réglementaires. Il serait curieux que l’ouverture à la concurrence « libre et non faussée » voulue par l’Arcep aboutisse à la disparition d'un des quatre opérateurs de licence. Ensuite, financiers. Les repreneurs potentiels n’ont pas la taille pour absorber une société si grosse. Numéricable est minuscule et endetté jusqu’au cou. Bouygues en pleine difficulté lui-même n’a guère envie de se surcharger encore dans le secteur. « Xavier Niel, le PDG de Free, n’est pas fermé au projet, mais à condition que ce soit lui qui commande », rapporte un connaisseur du dossier. Quant à Vodafone, il pourrait peut-être regarder le dossier, si le prix est bradé.

Dans les discussions préliminaires, les faiblesses de SFR ont tout de suite été pointées. Outre sa complète désorganisation face à la concurrence, les uns et les autres ne cessent de revenir sur les 8 milliards d’euros dépensés en 2011 et qui pèsent lourd dans le bilan de l’entreprise.

« Ils seront obligés de faire une dépréciation d’actifs », dit un analyste. Tout l’enjeu pour la direction de Vivendi est qu’elle se voie le moins possible, voire pas du tout. D’où la volonté de céder vite d’autres filiales, d’où la nécessité de faire des plans sociaux peut-être plus importants que nécessaires pour mieux habiller les comptes, d’où le désir de trouver vite et presque à n’importe quel prix un repreneur pour lui céder le tout. La logique du démantèlement est à l’œuvre et les salariés vont en ressentir le goût amer. 


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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 18:35

 

Marianne - Lundi 26 Novembre 2012 à 12:00
Frédéric Ploquin - Marianne

 

Trois frères avaient trouvé la martingale : évacuer le cash des dealers en permettant à des détendeurs français de comptes en Suisse de soustraire au fisc des sommes rondelettes.

 

M.LIBERT/20 MINUTES/SIPA
M.LIBERT/20 MINUTES/SIPA
A ceux qui doutaient encore, la saga des frères Elmaleh en offre une démonstration imparable : l'argent du crime se fond à merveille dans les circuits de la finance mondiale. A un bout de la chaîne, on trouve des caïds de banlieue devenus les rois du shit en gros ; à l'autre bout, une fratrie introduite dans les meilleurs établissements financiers de Genève. Dans les cités de Mantes-la-Jolie, de jeunes garçons passés maîtres dans l'art d'écouler les stocks de résine en provenance des montagnes marocaines ; côté suisse, une famille partie des faubourgs de Casablanca, la capitale économique du Maroc, pour se frotter aux gestionnaires de fortune de la place helvétique. Cette florissante entreprise a pour épicentre le royaume chérifien, Arabes et juifs main dans la main pour la même cause.

Au départ, il y a un dossier «classique» comme l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) en traite des dizaines chaque année. Cible : un certain Sofiane Nedjam, 35 ans, franco-algérien. Tombé des dizaines de fois entre les mains de la brigade anticriminalité (BAC). A fond dans le «bizness» de cannabis, qu'il importe par tonnes. Doté d'un revolver 9 mm toujours approvisionné. Installé dans un quartier résidentiel des Yvelines et père de famille.

Photos, filatures, surveillances, les enquêteurs tournent, au printemps 2012, autour d'une cité de Mantes-la-Jolie, dans la grande banlieue ouest de Paris. Le jeune homme fréquente assidûment une supérette de la ville. Il y entre plus de 30 fois par jour et en ressort en général les mains vides. Fait-il une étude de prix ? Il utilise en fait le téléphone du magasin, dont le patron est un peu son secrétaire. Où l'on découvre qu'il ne s'occupe pas tant du shit que de l'argent récolté. Signe que ces caïds savent organiser la division du travail et compartimenter leurs activités, ce qui limite les dégâts en cas d'intrusion policière. Le suspect est en contact avec de nombreuses personnes, dont trois semblent jouer le rôle de collecteurs. Ils manipulent l'argent par sacs entiers, à tel point que le service antidrogue décide de faire entrer dans la partie les collègues de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), dirigé par Jean-Marc Souvira. L'opération «Virus» est lancée.

 

Système fondé sur la confiance

Les surveillances se poursuivent jusqu'à l'identification de celui vers lequel semblent converger les collecteurs, tous d'origine maghrébine : un certain Mardoché Elmaleh, 48 ans. La tête de pont d'une énorme «lessiveuse» qui passe par Genève, où sont installés depuis de nombreuses années trois de ses frères, Judah, Meyer et Nessim, spécialistes réputés de l'ingénierie financière. Mardoché Elmaleh n'a jamais eu affaire à la justice, il vit plutôt chichement dans un pavillon qu'il n'a pas fini de payer, et son avocat, Ariel Goldmann, assure qu'il est «embarqué dans une affaire qui le dépasse de très loin», probablement parce qu'il ne pouvait rien refuser à ses frères. Notamment à Meyer, qui le rappelle à l'ordre au téléphone, le 4 avril 2012, comme le constatent les policiers : «Premièrement, les petits billets, tu sais très bien qu'on les prend pas ! Alors pourquoi tu les as pris ? Je t'explique une chose : les billets de 20, plus personne ne les veut ! Je te l'ai dit, ne les prends plus !» Ou lui enjoint quelques jours plus tard de l'appeler depuis une cabine téléphonique, consigne qu'il comprend de travers puisqu'il se rend dans une cabine pour... l'appeler depuis son portable.


Sofiane Nedjam, le collecteur de la supérette, ne va pas directement au contact de Mardoché. Il transmet les sacs pleins de billets issus de la vente de drogue - entre 100 000 et 500 000 e - à un intermédiaire, qui se rapproche du frère Elmaleh. En deux mois et demi, les policiers comptabilisent 46 remises d'argent, pour un montant de 2,6 millions d'euros. Les rencontres ont lieu dans les beaux quartiers de la capitale. A chaque fois, Nedjam rend compte à un homme localisé au Maroc, un certain Simon Perez, alias «Barca», 47 ans, ami d'enfance de la famille Elmaleh et apparemment en cheville avec les exportateurs de résine. Tout est cloisonné, afin que trafiquants et financiers ne soient jamais vus ensemble.

En Suisse, les frères Elmaleh font partie du décor genevois. Alors que Simon, le père, courait après les sous pour nourrir ses sept enfants dans un quartier populaire de Casablanca et que Simy, la mère, a toujours travaillé pour permettre aux petits d'avancer dans la vie, leurs fils ont réussi au-delà de toute espérance. Judah, l'aîné, est devenu directeur général adjoint de l'antenne genevoise d'HSBC, l'une des plus grosses banques mondiales, née du côté de Hongkong, au sein de laquelle il est chargé des relations avec les riches familles originaires d'Afrique du Nord, en particulier du Maroc ; il ne sera pas ennuyé dans cette enquête, mais il a frôlé la catastrophe en 2006, à cause de l'un de ses clients en France, Henri Benhamou, passé du textile au transfert de fonds douteux entre France et Maroc. Nessim, 36 ans, travaille depuis 2001 dans le même établissement. Quant à Meyer, 46 ans, il a épousé à la fin des années 80 l'héritière du fondateur d'une importante société de gestion de fonds de Genève, GPF SA, créée en 1977 ; il dirige également deux sociétés anglaises, Yewdale Ltd et Globalised Ltd. Piliers de la communauté juive locale, les trois hommes inspirent respect et admiration.

Comment l'argent du shit des banlieues françaises s'est-il glissé dans la lessiveuse helvétique ? Les enquêteurs aimeraient poser la question à Simon Perez, mais ce ne sera pas possible pour l'instant : soupçonné d'avoir fait le lien entre les deux mondes, il aurait provisoirement pris ses quartiers en Israël. «Contrairement à ce qui se passait autrefois, les billets ne franchissent plus les frontières», résume un responsable de l'enquête. Si une partie des espèces issues du trafic repart par voitures ou par camions vers le Maroc, pour payer fournisseurs, intermédiaires et policiers corrompus, l'essentiel reste en France.


Les destinataires des billets ? De riches contribuables, titulaires d'un compte en Suisse et qui ne savent pas comment rapatrier leurs fonds sans alerter le fisc. Florence Lamblin était de ceux-là. L'élue parisienne d'Europe Ecologie-Les Verts disposait, explique son avocat, Jean-Marc Fédida, d'une somme dormante sur un compte genevois, héritage (encombrant) de son arrière-grand-père et impossible à récupérer sans la déclarer. Jusqu'au jour où son compagnon lui a proposé une combine «sûre»... Mise dans la boucle, Florence Lamblin a reçu par mail l'instruction de virer l'intégralité du contenu de son compte suisse sur un autre compte, hébergé par HSBC Genève - où officie Nessim Elmaleh - et contrôlé par GPF SA - où excelle Meyer. Quelques jours plus tard, elle récupérait le cash des mains de Mardoché.

Le système est fondé sur la confiance. Réseaux familiaux et engagement oral remplacent les écritures, même si certains ne peuvent s'empêcher de prendre, à l'ancienne, quelques notes sur de petits cahiers à spirale. Et il ne serait pas venu à l'idée de Mardoché, le «coursier de luxe» de la famille, de prélever le moindre euro dans les sacs, pas plus à la petite sœur Freha, 42 ans, de toucher à l'argent qui passait par le coffre-fort qu'elle louait dans une agence parisienne du CIC - la police en perquisitionnant le 10 octobre dernier y a découvert 700 000 euros. Entre le 23 mars 2012 et le 24 août 2012, Mardoché livre les sous comme des pizzas, à domicile : 355 000 euros en une fois à Florence Lamblin ; 334 000 euros en quatre fois à Robert Sellam, avocat spécialisé dans les procédures collectives ; 330 000 euros en une fois à André Abergel, un chef d'entreprise de 66 ans ; 230 000 euros en sept fois à Thierry Schimmel-Bauer, gérant d'une société de textile en redressement ; 200 000 euros en deux fois à Marc-Antoine Larran, originaire de Rabat, au Maroc, et vieil ami des Elmaleh ; 150 000 euros en deux fois à Nicolas Judelewicz, une relation de la famille ; 140 000 euros en six fois à Anthony Pacini, marchand de biens ; 100 000 euros en une fois à Maurice Botton, homme d'affaires parisien ; la même somme à Thierry Librati, marchant d'art ; et 81 000 euros à Albert Hanouna, originaire lui aussi du Maroc et loueur de voitures de luxe sur la Côte d'Azur...


En attendant d'en découvrir d'autres, car l'enquête est toujours en cours. D'une main, le clan Elmaleh évacue le cash des dealers, de l'autre, il permet à des fraudeurs français de soustraire au fisc des sommes rondelettes. Considéré par les enquêteurs comme le «maître d'œuvre» de cette astucieuse machinerie, Meyer Elmaleh, qui gère un réseau d'entités juridiques basées en France, au Royaume-Uni, en Espagne, aux Emirats arabes unis, en Israël et aux Etats-Unis, se charge alors de rétrocéder l'argent aux gros bonnets de la drogue. Au passage, il prélève une commission oscillant entre 3 et 15 %. «A la convergence des intérêts financiers de cette clientèle interlope, expliquent les enquêteurs, il monnaye son expertise financière et son relationnel bancaire.» Les malfaiteurs sont ravis, car la panoplie proposée par la société fiduciaire GPF SA est large : création de trusts dans les centres off-shore, en particulier au Panama, mise à disposition de comptes bancaires à Londres, faux prêts, fausses factures... Elle sait tout faire. Impossible, en fin de circuit, de tracer l'origine des fonds qui atterrissent sur les comptes bancaires des organisateurs du trafic. Au grand dam de l'Office des changes marocain.

«Il va finir par faire une bêtise»

Les frères installés en Suisse savaient-ils qu'ils blanchissaient l'argent de la drogue ? Ils affirment que non, mais les juges demanderont certainement à Meyer pourquoi il se méfiait tant de l'un de ses autres frères, Albert, dont il disait récemment : «Il va finir par faire une bêtise et ça va lui coûter très cher, et ça va coûter à tout le monde très cher parce que c'est le genre de gars qui parle beaucoup.»

 

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 18:02

 

 

Rue89 - Le Yéti
voyageur à domicile
Publié le 26/11/2012 à 11h02

 

 

Plus nous nous enfonçons dans la crise de la « Grande perdition », plus les dirigeants affichent leur totale impuissance (sinon leur manque flagrant de volonté) à prendre les mesures qui s’imposent, et plus il apparaît que l’issue de cette lamentable aventure ne se fera pas sans violents et pénibles épisodes.

Qui aujourd’hui sérieusement aperçoit les lueurs au bout de ce sombre tunnel ? Des années durant nous avons vécu dans une sphère irréelle, avec des ambitions démesurées d’infinis pitoyablement limités. Trente années de dérives pathétiques, d’addiction navrante à des « richesses » de pacotilles, de fuites en avant aussi hypnotiques qu’aberrantes.

Pour en arriver où ? Nous voyons bien aujourd’hui que ceux qui prétendent mener le monde à la baguette sont dépassés par les évènements qu’ils ont déclenchés. Nous voyons bien que ceux-là sont incapables de dévier des chemins imbéciles qui les mènent au précipice.

L’improbable hypothèse politique

Le souhait le plus ardent qu’on puisse avoir est bien sûr celui d’une solution politique. Mais ce qui est déjà difficilement possible en Amérique latine, ce qui est à peine accepté dans un petit pays comme l’Islande, devient offense insupportable quand elle émane de puissances comme les nôtres.

Qu’un pays comme la France ou la Grèce en viennent à rompre politiquement avec le vieux monde en perdition, et c’est tout l’échafaudage de ce dernier qui achève de se disloquer, tant les choses sont désormais mondialement imbriquées. Qui croit un instant que le camp d’en face accepterait un tel camouflet sans réagir ?

Les référendums sont bafoués ou purement et simplement annihilés. La troïka a remplacé la démocratie. Et la question qui se pose n’est plus de savoir quand ils s’assoiront à la table des négociations, mais quand ils remplaceront les balles de caoutchouc de leurs cerbères par des vraies. Croyez-vous vraiment que ceux d’en face sont disposés à reculer ?

Violences d’Etats et insurrections populaires

On sait la propension des empires finissant à se réfugier dans les guerres. On sait combien alors l’irrationnel et l’absurde tient lieu de viatique. Dites-moi donc l’intérêt qu’avaient les forces occidentales à s’embourber en Afghanistan et en Irak, sinon à y griller pour rien des milliards de dollars et à se ridiculiser pour en repartir la queue basse ?

Aujourd’hui les tensions montent un peu partout dans le monde. Le commerce des armes n’a jamais été aussi florissant. Menaces sur l’Iran. Multiplication des périls au Moyen-Orient. Conflit sino-japonais pour quelques misérables îlots. Et quid des réactions nationalistes quand explosera l’Union européenne ?

Aux violences d’Etat se substituent ou se greffent parfois des insurrections populaires. Mais là encore, les chemins peuvent diamétralement bifurquer selon que les forces en présence cèdent aux pulsions régressives ou à des élans qui les poussent à chercher et mettre en place de nouvelles expériences.

Voilà pourquoi, en Grèce, en Catalogne, dans les pays les plus frappés par la crise, dans le monde arabe, de nouvelles forces radicales se positionnent face aux partis institutionnels déclinants ou aux vieilles dictatures à bout de souffle, sur fond de montée des exaspérations.

Après la nuit, le soleil ?

Nous voilà donc au pied du mur, dans un monde sclérosé de plus en plus crispé sur des vieilles lunes dépassées. Pourquoi se voiler la face, le prix à payer pour franchir ou abattre tous ces murs, à mesure que grandiront l’impatience et la révolte, risque fort désormais d’être le sang.

Allez, faites pas la gueule. Je sens que votre moral en prend un coup. En même temps, comment voulez-vous sortir de tous ces cahoteux chemin sans en mesurer précisément les ornières ? Oui, bien sûr, on peut toujours continuer à faire semblant que.

Tiens, une jolie histoire pour finir et mettre un peu de baume à vos cœurs endoloris. Je déjeunais tantôt chez mon ami Papy. Nous en vînmes à parler d’un vieux film à succès, Orfeu Negro.

Papy me raconta combien il était à chaque fois ému aux larmes par la dernière scène quand, après une nuit de cauchemar, après la mort d’Orphée, le prince du jour, et de son Eurydice, ce sont les enfants qui reprennent la guitare-flambeau et font se lever le soleil (« making the sun rise »).

 

 

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 17:41

 

LE MONDE ECONOMIE | 26.11.2012 à 10h44 • Mis à jour le 26.11.2012 à 15h28 Par Thorolfur Matthiasson, Université de Reykjavik

 

 

De nombreuses manifestations antigouvernementales ont été organisées en Islande depuis le mois de janvier 2009.

L'Islande a été frappée, en octobre 2008, par une tempête financière de grande ampleur. Le secteur bancaire, dont le bilan était dix fois supérieur à celui du produit intérieur brut du pays, s'est effondré.

Du jour au lendemain, la couronne islandaise a perdu de 50 % à 60 % de sa valeur. Quelques mois plus tard, le taux d'inflation se situait entre 20 % et 30 %. Le marché des actions et celui de l'immobilier se sont écroulés, avec une chute des prix réels d'environ 25 % dans le même temps.

De nombreux ménages et la plupart des entreprises détenaient de la dette en devises. L'emprunt hypothécaire en monnaie locale étant alors (et toujours) indexé sur les prix à la consommation, lorsque la valeur des actifs (actions, logements) en monnaie locale et en devises s'est effondrée, la valeur des prêts en monnaie locale est montée en flèche.

Cela a causé des ravages sur les bilans de la plupart des entreprises et de nombreux ménages. Beaucoup ont vu leur capital se volatiliser. Début 2009, il était évident qu'entre 80 % et 90 % des entreprises islandaises, dont certains fleurons de notre économie, auraient dû se déclarer en faillite. De 25 % à 30 % des ménages étaient dans la même situation.

En temps normal, la faillite d'une entreprise n'est pas une tragédie nationale. Au contraire, les faillites permettent d'éliminer les sociétés non performantes et de transférer les actifs productifs des entreprises peu rentables à celles qui le sont. C'est donc plutôt la preuve d'une économie saine et fonctionnelle. Mais un enchaînement de faillites est un désastre. Il est impossible qu'entre 80 % et 90 % de l'activité privée puissent brusquement mettre la clé sous la porte.

 

TRAUMATISANT

De même, dans des circonstances normales, un ménage qui détient des actifs immobiliers excédant ses capacités de remboursement de crédit doit accepter de réduire la voilure et de trouver une solution moins coûteuse à ses besoins en matière de logement. Le processus peut s'avérer traumatisant pour la famille concernée, mais il ne cause aucun tort à l'économie nationale.

Mais que se passe-t-il lorsque plus de 20 % des ménages endettés se retrouvent soudain dans l'incapacité de rembourser ? Est-ce productif pour le créancier d'expulser en masse les gens de leur logement ? Comment les banques rentabiliseraient-elles les propriétés qu'elles auront ainsi acquises ? En les vendant à des gens qui viennent de se faire expulser de chez eux par une autre banque ?

Le plus probable est que la maison restera inoccupée, pendant que les taxes immobilières et les factures seront portées à la charge du propriétaire de la dette, c'est-à-dire la banque !

Après son effondrement, le système bancaire islandais a été réorganisé avec la création de trois banques de réseaux, d'une banque immobilière publique et de quelques petits établissements d'épargne et de prêt.

Vu ce nombre limité d'acteurs, il était évident que le secteur financier connaîtrait à nouveau le même sort si toutes les entreprises en difficulté étaient contraintes à la faillite et si toutes les familles endettées étaient expulsées de leur logement.

 

AMBITIEUX PROGRAMME D'ALLÉGEMENT DE LA DETTE

Mais le secteur financier, le gouvernement et la fédération des entreprises sont tombés d'accord sur un ambitieux programme d'allégement de la dette, dont les principaux éléments étaient les suivants :

1) les dettes des ménages excédant 110 % de la valeur de marché de leur logement ont été automatiquement effacées. Les familles incapables de rembourser un emprunt jusqu'à 110 % de cette valeur ont pu demander des mesures d'allégement calculées en fonction de leurs futures possibilités de revenu ;

2) les ménages à faibles revenus et détenant peu d'actifs qui avaient souscrit des emprunts à taux élevé ont bénéficié d'une aide publique temporaire ;

3) les PME ont eu la possibilité de demander un allégement de leur dette à condition qu'elles puissent prouver de façon crédible que leurs activités futures généreraient un apport de liquidités, qu'elles étaient prêtes à vendre leurs actifs non productifs et réorganiser leurs opérations de façon à utiliser au mieux leurs actifs existants. Si elles répondaient à ces conditions, elles étaient en droit d'attendre que leur dette soit ajustée à la valeur actualisée de leurs recettes futures.

Dans tous ces cas, la valeur des prêts a été ramenée au montant que les établissements financiers pouvaient, dans le meilleur des cas, espérer retirer en s'appropriant les actifs et en réalisant leur valeur monétaire. Aussi les programmes d'allégement de la dette n'ont-ils pas créé de capital supplémentaire, ni dans les bilans des entreprises ni chez les ménages.

 

CONTESTATIONS JURIDIQUES

La Cour suprême a aussi déclaré illégales certaines formes de prêts indexés sur des devises étrangères. Le gouvernement est intervenu et a étendu la décision de la Cour à tous les prêts en devises consentis aux ménages. Mais, sur ce point, des contestations juridiques n'ont toujours pas été réglées.

Le programme d'allégement de la dette était vaste, mais pas exhaustif. Le gouvernement a eu du mal à l'étendre à tous les ménages qui auraient pu en bénéficier. Mais, avec le secteur financier et les entreprises, il a créé une situation qui procure au secteur financier un aussi bon résultat que possible en termes de récupération de ses créances, tout en évitant la douleur d'avoir à précipiter la plupart des entreprises islandaises et de nombreuses familles dans la faillite, le chômage, les ennuis judiciaires, etc. En retour, l'économie est revenue sur le chemin de la croissance et le chômage est resté faible.

Les citoyens islandais sont certes furieux à l'égard de leur gouvernement qu'ils accusent de ne jamais rien faire d'utile. Ils le sont également contre leurs banques, dont ils estiment qu'elles ont été les premières responsables des difficultés qu'ils ont eues à affronter. Mais ils ont un emploi, ils paient leurs impôts et leur taxe immobilière, ils remboursent leur dette allégée, ils prévoient d'acheter une nouvelle voiture d'ici deux ans et peut-être de partir en vacances l'année prochaine.

Leurs familles ne sont pas dispersées, ils mènent leur vie et ils ont de l'espoir.

Pourquoi ceux qui sont au pouvoir en Espagne, en Grèce et au Portugal ne se penchent-ils pas sur l'exemple islandais afin d'en appliquer les aspects utiles dans leur propre pays ? Quels bienfaits peut-on espérer de la misère à laquelle on condamne les populations innocentes ?

(Traduit de l'anglais par Gilles Berton)

Thorolfur Matthiasson, Université de Reykjavik

Thorolfur Matthiasson

 

Thorolfur Matthiasson est professeur à la faculté de sciences économiques de l'université de Reykjavik.

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 19:25

 

Lire aussi

Le Sénat a supprimé vendredi soir l'article du projet de loi de finances (PLF) 2013 sur la taxation des plus-values de cessions d'entreprises qui avait suscité la fronde des entrepreneurs dits “pigeons”.

L'article 6 du texte prévoyant l'intégration obligatoire dans le revenu imposable de ces plus-values qui sont actuellement soumises à un prélèvement forfaitaire libératoire avait été modifié par le gouvernement à la suite de cette fronde, en en exemptant les créateurs d'entreprises. Une fois de plus, c'est une alliance de circonstance UMP, UDI-UC (centriste), CRC (communiste), qui a mis en minorité le gouvernement et la majorité gouvernementale PS, écologistes, PRG, par 190 voix contre 154.

« C'est un engagement du président de la République, un article qui doit rapporter 250 millions d'euros, il est difficile pour le gouvernement d'accepter ce qui dénature à ce point le texte », a déploré le ministre du budget, Jérôme Cahuzac.

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 18:14

 

 

Vendredi 23 novembre à midi, les salariés de l'usine Fontanille rentrent du tribunal de commerce. Celui-ci vient de valider leur offre de reprise de l'entreprise pour laquelle certains travaillaient depuis plus de 20 ans. Ils entrent dans des locaux qui leurs appartiennent désormais et dont ils sentent -avec joie- que la charge leur revient désormais. Ils attendent fébrilement que Benoît Hamon, ministre délégué à l'économie solidaire, leur rende visite vers 15 heures. Mais surtout ils parlent sans s'arrêter de ce qui vient de se passer et de ce qui va arriver désormais.

« C'est géant ce qu'on a fait là », se félicitent-ils tous au détour des conversations. « On reprend possession de notre usine », jubile l'un d'eux. « C'est sur que ça change notre vision de la boîte », répond un brin pensif Michel Mallet un des teinturiers.

René Visconte, grand rouquin en charge de la comptabilité de l'entreprise est l'un des cadres qui a porté le projet lancé initialement par Paulo Terroso, délégué CFDT de l'usine. A chaque employé qui vient le voir (ils sont d'ailleurs désormais tout autant sociétaires que salariés), il explique les plans pour les jours qui viennent. Rédaction des contrats, dépôt des statuts, reprise des contacts avec les clients.

« On va arrêter de penser avec des 'si ' maintenant », sourit le comptable alors que jusqu'à présent ils vivaient pendus à une décision qui leur échappait. Voilà qu'ils pensent déjà à un repas de Noël qu'ils pourraient passer ensemble. Comme si la vie repartait, ils balaient les quelques débris qui reposaient à l'entrée du parking où ils tenaient le blocus de l'usine. Dans son bureau d'ancien directeur commercial, Rolland Arnaud, range quelques papiers, bien maigre reliquats d'une lutte de trois semaines après 23 ans passés dans l'entreprise. Lundi il reviendra ici en tant que PDG de la SCOP, lui qui à 50 ans n'avait encore jamais endossé l'habit de patron.

 

Rolland Arnaud, 50 ans. Ancien directeur commercial travaillait depuis 20 ans à Fontanille. Il est désormais le PDG de Fontanille SCOP pour un mandat de 4 ans.

 

Les SCOP existent depuis longtemps, mais elles restent encore peu connue par de nombreux organismes d'aide à l'industrie ou aux entreprises. Est-ce que cela vous a posé des problèmes dans le projet de reprise ?

Oui ça a posé certains problèmes. On l'a vu à travers les banques, à travers tout le montage du projet. Quand on le présentait au début, on nous recevait, mais c'était par pure politesse. Nous voyions bien que les gens n'y croyaient pas trop. Et puis le projet a évolué et a grandi. Et quand enfin on a eu une banque qui nous suivait, c'est comme si d'un coup on avait une boîte postale chez nous. Comme si on commençait à exister. Ça a été un tournant pour le projet, et à partir de là, une autre banque a été d'accord pour nous suivre. Le projet était acté.

Ensuite, pendant nos congés cet été, nous avons fait la tournée des clients, ceux qui représentaient au total 80 % du chiffre d'affaire, pour voir si c'était viable. Nous leur avons demandé une lettre d'intention par rapport au projet, un engagement sur le chiffre d'affaire. J'étais accompagné de notre comptable, René Viscomte, et nous avons pris 15 jours sur nos vacances pour faire ça. Nous avons obtenu des lettres d'intentions et donc commencé à rédiger un budget prévisionnel. Et puis surtout nous avons vu l'attachement des clients à notre usine. Même si notre projet était pas évident, personne ne nous a dit « nous on y va pas, c'est une SCOP, alors on ne suit pas ». Il y a eu une vraie reconnaissance à un haut niveau dans ces groupes. On a été pris au sérieux.

Le fait d'être une SCOP n'était pas un handicap ?

Non, pas vis-à-vis d'eux. Eux, ils connaissait l'usine, ses produits, leur qualité et nos délais de livraison. Et surtout, ce qu'ils voulaient c'était une continuité dans les livraisons. Qu'il n'y ait pas une longue rupture. Ils savaient que nous étions en difficultés mais ne voulaient pas que l'usine s'arrête pendant des mois.

Désormais, vous possédez votre outil de travail. C'est un gros changement.

C'est une histoire fantastique. On saute de salariés à chef d'entreprise. On est propriétaires de nos machines. C'est un petit peu un conte de fée pour chaque salarié. Il y a trois semaines, on a tous été mis au chômage et puis aujourd'hui nous sommes acteurs de notre entreprise.

Aujourd'hui je suis confiant, mais je suis anxieux aussi. Moi je change de fonction : je deviens responsable d'une entreprise de 45 personnes. Il va falloir s'affirmer et puis être crédible vis-à-vis des clients. Ils sont la clé de voûte du projet car de notre côté, je sais que les salariés sont motivés.

 

 

Christian Garnier, 49 ans, travaille depuis 26 chez Fontanille. C'est un des "bricoleurs" de la boîte, capable de modifier les machines pour les améliorer. Il a lui-même inventé les machine à enduction de silicone qui ont permis à Fontanille d'être leader sur la fabrication de bas auto-collants, dans le domaine médical comme dans la lingerie mode.

Tout le monde a accepté certains reculs en terme salariaux, abandon du treizième mois, renégociation de votre accord interne sur les 35 heures et perte de l'ancienneté. A terme ces avantages vont-ils revenir ?

C'est sûr que les salariés ont fait des sacrifices. Mais l'idée c'est aussi de travailler et de gagner sa vie différemment. Moi je dirais que les 46 qui se sont engagés ont mis de côté leur intérêt strictement personnel. Ils ont pensé à leurs familles et à leur emploi, mais d'abord à leurs copains, à leur boîte. On était au pied du mur, et certains sans diplôme auraient pu se retrouver dans de très grandes difficultés une fois sans emploi. On aurait pu se retrouver désocialisés. Et chacun à pensé aux autres.

Par exemple, quand on a eu besoin d'un apport financier, chacun a mis ce qu'il pouvait, et ça c'était une grande réussite. A la barre du tribunal, on a remis un chèque de 100 000 euros, et c'était notre propre argent. On a vu que les salariés étaient prêts à de sacrés efforts. Quand on voit des gens qui gagnent 1200 ou 1300 euros par mois, et qui apportent un chèque de 1000 euros pour aider à monter la SCOP, c'est énorme. Je leur porte beaucoup de respect.

Et puis surtout, si ça marche, tout le monde y gagne. Si on fait du bénéfice, un tiers part dans les salaires, un tiers pour les sociétaires, et un tiers reste dans le capital de l'entreprise. Donc en réalité, le treizième mois, on va vite le retrouver. Et si on gagne beaucoup d'argent, ça sera même un quatorzième mois. S'il y a du gâteau, on le partagera.

 

Marie-Rose Perrussel, 56 ans, agent de parachèvement polyvalent, est là depuis 36 ans. Elle travaillait déjà chez Elastel (ensuite racheté par Fontanille) en 1980 alors que l'entreprise avait connu son plus grave conflit social. Huit mois de grève, plusieurs rendez-vous à Matignon et une grève de la faim.

 

Quel regard portez-vous sur les sur les trois semaines d'efforts pour la reprise et surtout sur les sept mois de travail pour imaginer le projet ?

Je n'arrive pas encore à réaliser tout ça. De voir tous les gens heureux comme ça, c'est fabuleux.

Au bout d'un moment quand on porte le projet et que les gens commence à y croire, on ne peut plus reculer. C'était des moments difficiles pour tout le monde pendant trois semaines, même pour les familles, d'être incertain pour l'avenir. Pour nos conjoints et même nos enfants de nous voir tourner en rond. Certains m'ont dit qu'ils ne dormaient pas la nuit. Je pensais que les quatre cadres du projet, on était les seuls à vivre comme ça. Mais non, tout le monde le vivait difficilement.

De mon côté, je suis un homme heureux, c'est certain. Je pense avoir vraiment fait quelque chose de bien. Il y aura des moments difficiles c'est sûr. Mais nous sommes bien accompagnés.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 18:31

 

 

Marianne - Vendredi 23 Novembre 2012 à 12:00

 

Philippe Simonnot

 

La perspective qui s'annonce pour la France est celle de la récession, dès l'année prochaine. Du coup, aucune des prévisions du gouvernement Ayrault ne tient, et cela change tout, affirme Philippe Simonnot, économiste, auteur de «la Monnaie, histoire d'une imposture», en collaboration avec Charles Le Lien (Perrin, 2012).

 

CHAMUSSY/SIPA
CHAMUSSY/SIPA
La France sera en récession en 2013. La Banque de France suppose même que cette récession a commencé au deuxième semestre 2012. Il n'est pas besoin d'être sorcier pour anticiper une telle mauvaise nouvelle, même si le gouvernement actuel continue à s'entêter à prévoir une croissance de 0,8 %. A regret, François Hollande a reconnu à la toute fin d'un entretien avec des journalistes du Monde : «Il peut aussi y avoir un scénario noir, celui de la récession»*.

 

CHAUVEAU/SIPA
CHAUVEAU/SIPA
Cet aveu mezza voce en dit long sur le doute qui s'est emparé du sommet de l'Etat. Autrement dit, le chômage va atteindre des niveaux jamais vus dans notre pays, qui est pourtant un champion du sous-emploi de masse. En outre, le gouvernement sera incapable de tenir ses engagements de réduction du déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2013, ce qui le mettra en porte-à-faux par rapport à la Commission de Bruxelles, pour ne rien dire des réactions de Berlin à cette nouvelle défaillance française. En conséquence de quoi, la dette publique va continuer de croître, au risque d'inquiéter les marchés financiers et de renchérir son coût.
Le calcul qui permet de prévoir la récession française de l'an prochain est assez simple, presque une règle de trois !

L'ajustement budgétaire annoncé par François Hollande avec beaucoup de solennité est de 30 milliards d'euros : 10 milliards de moindres dépenses et 20 milliards de recettes fiscales supplémentaires. Cet ajustement équivaut à 1,5 % du PIB. L'incidence négative sur le PIB sera au minimum une décroissance de 1,5 %. Si vous retirez ce pourcentage du 0,8 % de croissance prévu par le gouvernement, vous arrivez à une récession de 0,7 %. CQFD.

Bien sûr, à de tels pronostics, les «hollandais» répondent qu'il faudrait tenir compte aussi des effets positifs à attendre de l'embauche de quelque 6 000 enseignants, du démarrage des «emplois-jeunes», de la création de la Banque publique d'investissement, et du «pacte de croissance» arraché par notre président à Angela Merkel en juin dernier. Mais toutes ces mesures, dont l'efficacité économique n'est pas démontrée, ne sont évidemment pas à la mesure du désastre qui s'annonce.

La récession de 2013 sera une catastrophe non seulement pour le gouvernement Ayrault, s'il est encore en place à la fin de l'an prochain, mais aussi pour l'ensemble du quinquennat d'Hollande. Pour deux raisons.

1) Les dépenses de l'Etat vont croître plus que prévu à cause de la forte augmentation du chômage, inéluctable du fait de la récession, et des allocations qui lui sont attachées.

2) Les recettes de l'Etat vont diminuer à cause de cette même récession. En d'autres termes, sera manqué l'objectif de réduction du déficit budgétaire à 3 % du PIB au nom duquel a été lancé à grand fracas tout ce dispositif de réduction des dépenses publiques et d'augmentation des impôts - «sans précédent», dixit Hollande.
L'objectif du déficit à 3 % du PIB, il faut le rappeler, n'était que la première marche d'un escalier «vertueux» qui devait conduire à l'équilibre les comptes de l'Etat français en 2017. Cette première marche étant ratée, les suivantes seront d'autant plus hautes, et il sera d'autant plus pénible de les monter.

A ce moment-là, le programme d'Hollande devient évidemment insoutenable, et il se passe quelque chose sur le plan politique...

* Le Monde du 17 octobre 2012.

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