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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 14:03

 

Médiapart - Blog

 03 avril 2013 Par Jean-Marc ADOLPHE

 

 

Ignominie. « Déshonneur extrême causé par un outrage public, une peine, une action infamante », « caractère de ce qui déshonore.» (Petit Robert). Non, je  ne parle pas ici des turpitudes bancaires de Jérôme Cahuzac, et du sens qu’il y ait à ce qu’un ministre socialiste du Budget, promu cost-killer de la dépense publique, se soit cru autorisé à échapper lui-même au fisc et à planquer une partie de son magot en Suisse. Qu’un tel personnage ait pu se dire « socialiste » et accéder, en tant que tel, aux plus hautes responsabilités, en dit long sur ce qu’est devenu, ici-même, le « socialisme ». Je parle d’une ignominie plus grande encore, qui ne fera hélas pas la Une des journaux, bien qu’elle en dise encore plus long sur l’état du « socialisme » qui nous gouverne.

Ce mercredi 3 avril, à l’aube, les « forces de l’ordre » ont expulsé les familles qui avaient érigé un bidonville à Ris-Orangis, en bordure de la Nationale 7. Et la pelleteuse a broyé les abris où ces familles s’étaient donné refuge. Ce n’est certes ni le premier, ni le dernier « campement Rom » à être ainsi rasé. Mais celui-ci a valeur de symbole. Car c’est là que, depuis plusieurs mois, le PEROU (Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines) s’est investi afin de montrer, par l’exemple, qu’il y avait d’autres issues possibles au « traitement » de la question Rom que le « traitement des déchets », voire la « dératisation », dont ce gouvernement mène la politique. Concrètement, des bénévoles, des militants associatifs, des étudiants, se sont engagés auprès des Roms vivant là pour améliorer l’ordinaire : assainir le terrain, construire des toilettes sèches, faire cadre de vie, mettre un peu de joie constructive au cœur même de la misère sans fin. Là, une « ambassade » a été construite, puis une « place » où, à l’initiative de Mouvement, est venu danser Israel Galván, le 15 février dernier. De tout ce qui a été entrepris là, construit, éprouvé, fêté, vécu, le blog du PEROU rend compte en abondance. En tant que rédacteur en chef de Mouvement, je suis fier que ce soit l’un de nos compagnons d’aventure éditoriale, Sébastien Thiéry, qui tient chronique dans nos pages, qui ait été à l’initiative du PEROU et des actions menées à Ris-Orangis. Et je suis pareillement fier que le Journal clandestin, glissé dans les pages du dernier numéro de Mouvement (en kiosque jusqu’au 26 avril) soit entièrement dédié au PEROU. Une fois dépliée, l’image centrale de ce Journal clandestin est une photographie de la construction de l’ambassade du PEROU, où a été inscrit le verbe « ETRE ».

Le droit d’être, c’est précisément ce que refusent aux Roms, avec une obstination qui confine à la haine raciale, le maire socialiste de Ris-Orangis, Bernard Raffalli (par ailleurs vice-président en charge de la culture du Conseil général de l’Essonne) et le ministre socialiste de l’Intérieur  Manuel Valls. Pendant de très longues semaines, en violation de ses obligations légales, le maire de Ris-Orangis a refusé la scolarisation des enfants Roms, avant d’y être obligé par décret préfectoral, sous la pression du Défenseur des Droits, d’Amnesty International et de l’Union Européenne.

Il y avait pourtant là, à Ris-Orangis, le laboratoire en actes d’une intelligence collective, un modèle qui aurait pu servir d’exemple sur d’autres territoires. Mais tout à son obsession « sécuritaire » (et à sa logique de haine), le maire de Ris-Orangis n’a rien voulu entendre. Et Manuel Valls, au mépris des obligations légales (qui incluent notamment des solutions de relogement), a récemment décrété le démantèlement sans délais de tous les « campements Roms ». Alors même que, dans le cas de Ris-Orangis, le Préfet de l’Essonne et le Conseil Général venaient d’ouvrir la voie d’un « chantier d’insertion », la pelleteuse est venue, ce mercredi 3 avril 2013. Ce n’est pas seulement au Mali que le gouvernement socialiste français est entré en guerre : il l’est ici-même contre les Roms. Indistinctement et avec brutalité. Le 17 février 2013, le correspondant à Paris du quotidien El Pais, qui avait accompagné Israel Galvan à Ris-Orangis, publiait sur toute une page un reportage intitulé « Un apartheid gitan aux portes de Paris. » On ne saurait mieux dire : à l’encontre des Roms, ce gouvernement socialiste a institué un régime d’apartheid, dont Manuel Valls est l’artisan zélé. De quoi le mot « socialisme » est-il encore le nom ?

A l’heure où s’écrivent ces lignes, les Roms expulsés de leur bidonville se sont réfugiés dans l’église de Ris-Orangis. Aucune solution de relogement ne leur a été faite. Face à une telle ignominie, poursuivre le devoir de solidarité et d’humanité. Et manifester, encore et encore. Ce samedi 6 avril, de 14 h 30 à 17 h 30, Amnesty International organise un rassemblement Place de la Bastille à Paris pour dire « Stop aux expulsions forcées ».  Autour d’une installation symbolique - un abri précaire menacé par une pelleteuse, plusieurs personnalités prendront la parole, dont Sébastien Thiéry, pour le PEROU. Des artistes seront aux côtés d’Amnesty International France en soutien à cette mobilisation, dont la comédienne Fanny Ardant, l’acteur Yvan Le Bolloc'h, la  violoniste Sarah Nemtanu et la fanfare balkanique Haidouti Orkestar. En attendant, ne pas hésiter à consulter le dernier rapport en ligne d’Amnesty International sur les Roms en France. Edifiant !

 

http://mouvement.net/opinions/editos/ignominie

 

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 13:59

 

 

Depuis l’éclatement de la crise chypriote, le refrain est sur toutes les lèvres à Bruxelles : Chypre est un cas particulier. Qu’on se rassure, le « sauvetage » carabiné de l’île, imposé fin mars par l’Union et le Fonds monétaire international, et qui a mis à contribution certains épargnants, ne se reproduira pas.

À Nicosie toutefois, les langues se délient, et certains n’hésitent pas à pointer du doigt quelques-uns de leurs voisins européens : « Il y a environ 20 milliards d’euros de dépôts russes à Chypre… 300 milliards ailleurs en Europe. Les placements de Roman Abramovitch sont plus importants que l’ensemble des dépôts russes à Chypre. On reproche à Chypre des choses que l’on ne reproche pas à Malte ou au Luxembourg », râle l’ex-président de l’île Georges Vassiliou, dans un entretien au Monde.

Après Chypre, Malte, la Slovénie ou encore le Luxembourg sont-ils les prochains maillons faibles qui feront trembler l'euro ? Évidemment, les États stigmatisés rejettent haut et fort la comparaison. Mais le parallèle entre la petite île méditerranéenne et le Grand-Duché du Luxembourg est loin d’être absurde.

Même si elles ne figurent plus sur la liste grise de l’OCDE, les deux places sont considérées comme des paradis fiscaux de premier plan (on lira ici un historique fouillé de la manière dont le Luxembourg a construit et protégé son paradis fiscal au fil des ans). Indice qui ne trompe pas, leur secteur financier est hypertrophié.

Les actifs bancaires à Chypre représentaient, avant la crise, un peu plus de sept fois le PIB de l’île, contre près de 22 fois pour le Luxembourg (le ratio tourne autour de quatre pour la France). Avant de se raviser par souci de diplomatie, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, s’est inquiété fin mars, sans désigner explicitement le Luxembourg, de ces États européens construits sur « le modèle économique de Chypre ».

Jean-Claude Juncker sur la ZDF. 
Jean-Claude Juncker sur la ZDF.
Sentant le vent tourner, l’exécutif du Grand-Duché a depuis fin mars déployé la communication de crise, pour convaincre que les deux pays n’ont rien à voir. Principal argument avancé : quand Chypre souffre d’une trop forte dépendance à l’argent russe, le Luxembourg, lui, a diversifié ses investissements. « Nous ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier, nous n’attirons pas les capitaux russes au Luxembourg avec de forts taux d’intérêt », résume Jean-Claude Juncker, premier ministre, dans un entretien à la chaîne de télévision allemande ZDF.

Si l’on en croit le communiqué officiel que le Duché a publié pour l’occasion, le pays compte 141 banques originaires de 26 États différents (dont l’Allemagne et la France voisines). Avec un ratio de solvabilité global – une mesure de ses bénéfices rapportés à ses engagements – plus que respectable, proche de 18 %. Rien à voir avec la poignée d’établissements surendettés et croulants de Chypre. Circulez, il n’y a rien à voir.

Le graphique établi ci-dessous par le think tank Bruegel confirme l’analyse optimiste : il y a bien un décrochage des banques chypriotes en Europe, qui, à partir de 2011, voient leur profitabilité s'effondrer. Elles souffrent de leur exposition à la dette grecque, mais aussi de la multiplication d’impayés de la part de ménages chypriotes. Au même moment, les établissements maltais et luxembourgeois, plus diversifiés, sont, eux, toujours profitables.

 

« Dynamiter les paradis fiscaux »

À la différence de Chypre, le micro-État luxembourgeois (un demi-million d’habitants) est faiblement endetté (un fardeau de 20 % environ, contre 80 % pour Nicosie). Son déficit s’établit très en deçà des 3 % fixés par Bruxelles, ce qui en fait l’un des tout meilleurs élèves de l’Europe aux yeux des critères de Maastricht. Le Duché est même parvenu à conserver, malgré la crise des dettes souveraines en Europe, le « triple A » des agences de notation – le sésame suprême. Bref, ses fondamentaux seraient aussi bien meilleurs que ceux de l'économie chypriote.

Après tout, explique Luc Frieden, le ministre des finances luxembourgeoisau Wall Street Journal, pour tenter de convaincre les derniers sceptiques, il n’y a rien de mal à avoir un secteur bancaire plus développé que la moyenne européenne : « Nous voulons encore le renforcer, et certainement pas le diminuer », prévient-il, visiblement remonté.

De son côté, le commissaire européen Michel Barnier a lui aussi volé au secours de cet État, l’un des six membres fondateurs de l’Union, dans un entretien au quotidien économique belge L’Écho. À ses yeux, le secteur bancaire est bien mieux surveillé à Luxembourg qu’à Nicosie. « C’est le caractère hypertrophié du secteur financier, associé à une gouvernance et une supervision faible qui a causé les problèmes à Chypre. Ce n’est pas le cas des autres pays », a déclaré Barnier.

 

A Nicosie, dans l'attente de l'annonce du plan de «sauvetage» de l'île en mars 2013. © Reuters.A Nicosie, dans l'attente de l'annonce du plan de «sauvetage» de l'île en mars 2013. © Reuters.


Certains économistes se montrent tout de même plus prudents lorsqu’il s’agit d’examiner l’« exception chypriote ». Pour Nicolas Véron, du think tank Bruegel, la taille du secteur financier constitue un risque en soi, pour tout pays quel qu’il soit, tout simplement parce que le gouvernement aura du mal à venir en aide à son secteur bancaire en cas de coup dur. En ce sens, le Luxembourg n’est pas épargné. « La leçon à tirer de Chypre, c’est que les autorités nationales sont très fragiles lorsque leur système bancaire est très développé », analyse-t-il dans le Wall Street Journal.

Pour l’économiste Jacques Sapir, qui intervenait sur les ondes d’une radio luxembourgeoise, les services bancaires du Luxembourg sont certes plus diversifiés. Mais cela n’atténue pas pour autant le risque systémique, estime-t-il : puisque la part du secteur bancaire dans le PIB est trois fois plus élevée dans le Grand-Duché qu’à Chypre, une déflagration, même modeste, pourrait avoir des conséquences plus graves qu’à Chypre.

Au fond, les débats sur le parallèle entre les modèles chypriote et luxembourgeois rappellent, une fois de plus, à quel point l’harmonisation fiscale en Europe est un leurre. Dans une analyse publiée par le quotidien espagnol El País, Xavier Vidal-Folch se demande « pourquoi l’on fait couler Chypre, alors que les autres paradis fiscaux (…) ne sont pas inquiétés » (lire la version française ici, la version espagnole là).

En réaction à ce deux poids, deux mesures, l’éditorialiste plaide pour « dynamiter les limbes fiscaux » aux quatre coins de l’Europe, grâce à une politique d’harmonisation fiscale qui viendrait compléter les mesures de contrôle budgétaire que la crise a renforcées depuis trois ans. Du bon sens ? Dans les faits, l’opération est très delicate, puisque la fiscalité est une matière qui requiert, à Bruxelles, l’unanimité des États membres.

« Ceux qui profitent des limbes fiscaux et tous leurs amis ont un droit de veto. Et ils s’en servent, pour l’instant. Dynamitons aussi ce veto. Faites passer le mot », conclut Vidal-Folch.

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 13:40

 

Rue89 - Retour de bâton 03/04/2013 à 13h12

 Camille Polloni | Journaliste Rue89

 

 

Michel Gonelle met le doigt sur un point douloureux. L’ancien adversaire de Jérôme Cahuzac à Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, est aussi celui qui avait conservé l’enregistrement dans lequel l’ex-ministre parlait de son compte en Suisse.

Ce mardi matin, France Info l’interroge sur la « spirale du mensonge » de Jérôme Cahuzac :

« Il s’y est enfermé volontairement, en remettant son sort à des gourous qui sont indignes dans une démocratie. Ce sont des communicants qui maintenant entourent la plupart des hommes politiques d’importance, en leur disant : “faites-ci”, “faites-ça”, “prenez cette phrase”, “répétez-là sans arrêt”, ces éléments de langage qu’on leur donne tout mâchés ! Le drame est là et cette affaire va faire de grands ravages dans la vie démocratique française. »

A qui pense Michel Gonelle ? Il ne cite pas de nom mais son propos est transparent. « Les gourous », c’est le surnom des communicants les plus en vue sur le marché parisien, auxquels un livre entier est consacré : Anne Méaux, Michel Calzaroni et Stéphane Fouks.

« Cerner la détermination du journaliste »

Ce dernier dirige Havas Worldwide, nouveau nom de l’agence Euro-RSCG fondée par Jacques Séguéla, Bernard Roux, Alain Cayzac et Jean-Michel Goudard dans les années 70.

Stéphane Fouks a pris en main la communication de crise de Jérôme Cahuzac. Il assume une aide « amicale », sans contrat. Quand le ministre du Budget était encore député, il s’était occupé des implants capillaires du communicant.


Stéphane Fouks, à Paris, le 21 octobre 2002 (LELLUCH/WPA/SIPA)

Mediapart révèle en décembre que le « gourou » a téléphoné au journaliste Fabrice Arfi avant la publication du premier article sur l’affaire Cahuzac, alors que la rédaction cherchait à joindre le ministre.

« Le communicant fait le job : tenter de savoir plus précisément ce que nous nous apprêtons à publier, cerner la détermination du journaliste et gagner du temps. Quels types de documents, quels types de témoignages à l’appui de l’enquête ?

Une rencontre à plusieurs est évoquée, peut-être même avec le ministre. Pour parler, contextualiser, expliquer… bref pour soupeser et parvenir à arracher ce qui serait alors une première victoire : une lecture de l’enquête… avant sa publication.

Fabrice Arfi renvoie aux questions adressées au ministre. Le plus simple ne serait-il pas qu’il y réponde ? Et il redit sa disponibilité à rencontrer M. Cahuzac. »

Alors que l’enquête avance, l’ombre de Stéphane Fouks plane à plusieurs reprises sur les articles de presse. Il appellerait des rédactions, en privilégierait certaines par rapport à d’autres, tenterait d’allumer des contre-feux. Bref, jouerait son rôle de communicant de crise.

« C’est off »

En février, Le Nouvel Observateur (détenu par le même actionnaire que Rue89), puis Le JDD évoquent un document qui « blanchirait » Jérôme Cahuzac : le résultat d’une procédure d’assistance administrative, transmis par les autorités suisses à Bercy. Ce document présente pourtant deux défauts :

  • personne ne semble l’avoir vu. Laurent Valdiguié, le journaliste du JDD, répond même à Rue89 : « Avoir vu ou non le document n’est pas la question, ce qui est important c’est la vérité » ;
  • le document excluerait que Jérôme Cahuzac ait eu un compte à l’UBS entre 2006 à 2010. Et pour cause (mais on ne le savait pas encore) : il l’avait déjà transféré chez la société suisse Reyl & Cie.

A l’époque, cherchant comme tout le monde un accès plus direct au document suisse, je contacte entre autres Stéphane Fouks. « C’est off », précise-t-il dès le début de l’entretien, sans qu’on sache vraiment pourquoi, puisque son intervention est de notoriété publique et que de toute façon il ne dit rien.

Disons que vu les circonstances, il y a prescription sur le off. Affirmant qu’il n’a pas été à l’origine des articles de L’Obs et du JDD, Stéphane Fouks se contente de défendre son client et d’expliquer que l’affaire est désormais pliée, puisque « Jérôme n’a rien à se reprocher ». Encore une fois, le communicant fait son boulot, qui ne change rien à l’article que nous publions ensuite.

De DSK à Cahuzac

Avant de s’occuper de Cahuzac, Stéphane Fouks a géré la communication de plusieurs personnalités du Parti socialiste, pas toujours avec succès :

  • Lionel Jospin pendant la campagne de 2002 ;
  • Arnaud Montebourg dans le dossier PSA ;
  • Dominique Strauss-Kahn (avec ses collègues Anne Hommel, Ramzi Khiroun et Gilles Finchelstein).

Selon Le Canard enchaîné, cette proximité avec DSK a agacé François Hollande qui a demandé à ses ministres de ne plus faire appel aux services d’Havas. Le cabinet est également passé à côté du marché de la com’ gouvernementale, confié de nouveau à Publicis. Manuel Valls, proche de Stéphane Fouks, aurait lui aussi compris l’incitation à prendre ses distances.

L’agence a démenti cette disgrâce, et affirme avoir conservé son influence :

« Douze personnes de l’agence travaillent aujourd’hui à l’Eysée ou dans les ministères. Rien qu’à la présidence de la République, ils sont cinq ! »

Quoi qu’il en soit, un article du Monde laisse entendre que le rôle d’Havas dans la communication de Jérôme Cahuzac pourrait provoquer l’éloignement de son patron :

« Aujourd’hui, Stéphane Fouks est aux abonnés absents. “Pour les communicants de crise, le dilemme est toujours le même : passer pour un con ou pour un salaud”, excuse un communicant concurrent. A l’Elysée, on refuse pour l’instant de montrer l’équipe de communicants du doigt, même si on “s’interroge”. »

L’avocat du storytelling

Outre les communicants de métier, les avocats Gilles August et Jean Veil ont contribué à la défense de Jérôme Cahuzac. Le Monde décryptait en janvier la stratégie du premier :

« Depuis six semaines que dure l’affaire, le discret avocat du ministre du Budget, Gilles August, à la tête de l’un des plus gros cabinets d’affaires à Paris, pèse ses mots et ne s’exprime que sur Europe 1.

Le 10 janvier 2013, ce chiraquien proche de Dominique Strauss-Kahn et de Jérôme Cahuzac (il a hébergé fin 2012, le ministre dans un de ses appartements, avenue Pierre-Ier-de-Serbie) dénonce “une campagne orchestrée avec méthode, qui ne repose que sur du vent”. »

Gilles August a finalement jeté l’éponge devant l’aveu de son client. Pas de chance pour cet avocat, qui avait déjà parié sur le mauvais cheval avec Dominique Strauss-Kahn. Interrogé en mars 2011 sur une éventuelle candidature de DSK à la présidentielle, l’avocat répondait :

« Il en parle, il a conscience de son destin. Ma conviction, c’est qu’à partir du moment où la France aura besoin de lui, il répondra présent. »

Cette prédiction est anéantie un mois plus tard par l’affaire du Sofitel. Mais au fait, qui défend DSK depuis ses premiers ennuis judiciaires avec la Mnef ? Jean Veil.

L’avocat qui a pris la suite de Gilles August pour défendre Cahuzac.

 

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 13:36

 

Rue89 - Arrêt sur images 03/04/2013 à 10h19

Arretsurimages.net"
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 

 

Je me souviens de Fabrice Arfi évoquant calmement, sur les plateaux, chez nous et ailleurs, le menteur Cahuzac. C’était un jeune flic poursuivant sa partie contre un élégant voyou, qui finirait bien par tomber un jour. Le flic était sûr de tenir sa proie. Et peu importait que le voyou parle bien, et porte l’habit de ministre. Il n’était déjà plus qu’un poisson, se débattant au bout d’une ligne.

Dans ce poisson, tous les confrères d’Arfi faisaient encore semblant de voir un ministre. Ils le recevaient pour parler budget, comme si de rien n’était. Ils lui posaient rituellement une question de poisson au début de l’interview, puis semblaient oublier le poisson, et jouaient à l’interview classique, saluant l’artiste de l’austérité, son savoir-faire, sa virtuosité dans la cause sacrée de la réduction du déficit.

Qu’est-ce d’autre, un journaliste indépendant, que quelqu’un qui n’est pas obligé de considérer un justiciable comme autre chose qu’un justiciable ? Ce n’est pas moi qui parle de journaliste indépendant, c’est Pujadas et Ayrault, mardi soir, encore sonnés de l’aveu, évoquant tous les deux, comme une réalité désormais admise, institutionnelle, « les médias indépendants », en saluant leur travail.

C’est donc officiel, ratifié par le Premier ministre et le speaker d’Etat : il y a « les médias indépendants », et les autres. Reste à trouver un nom pour les autres.

Pas de suivi des pouvoirs au jour le jour

Pourquoi les médias indépendants sont-ils plus indépendants que les autres ? Pas parce que leurs journalistes seraient intrinsèquement meilleurs. Et pas (seulement) non plus parce qu’ils sont financièrement indépendants, sans financements publicitaires ni étatiques, sans autres propriétaires que leurs équipes de rédaction.

C’est aussi (me semble-t-il) parce qu’ils se sont rendus intellectuellement indépendants du suivi des pouvoirs au jour le jour. A la différence de tous ses confrères, Mediapart ne suit pas assidûment, au jour le jour, l’actualité politique traditionnelle au sens de la course de chevaux (y aura-t-il un remaniement ? Montebourg a-t-il vraiment engueulé Ayrault ? Où en est le feuilleton Copé-Fillon ? Et tiens, où en sont les sondages ? Etc).

Se délivrer des servitudes de ces distrayants feuilletons (partager des déjeuners, solliciter des confidences, respecter le « off ») est aussi une condition de l’indépendance.

PS : heureux de retrouver les matinautes, après une semaine d’enquête sur le terrain dont je rapporte (en toute indépendance) ce scoop exclusif : la grippe 2013 est vraiment implacable.

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 13:32

 

 

Rue89 -Noël Mamère - Député de Gironde

 

Publié le 03/04/2013 à 14h14

François Hollande et Jérôme Cahuzac, à l’Elysée, le 21 novembre 2012 (CHESNOT/SIPA)

 

 

L’argent, le pouvoir, la justice, la presse. Les ingrédients d’une série américaine ? Non, le quotidien de la France. En trois semaines, on a vu le pire des scénarios – comme dans un film accéléré – de ce qu’a produit la Ve République.

Deux semaines après que le Parti socialiste a mis sa fédération des Bouches-du-Rhône sous tutelle, suite à la mise en examen de deux de ses élus, dont le premier secrétaire de ladite fédération, président du conseil général et sénateur, Jean-Noël Guérini, placé en garde à vue pour trafic d’influence.

Le même jour, Jérôme Cahuzac, l’ex-ministre du Budget, pilier du système Hollande, mis en examen pour fraude fiscale et blanchiment d’argent, avoue un mensonge d’Etat. Les « yeux dans les yeux » devant le président de la République, le Premier ministre, la représentation nationale, il a menti sans vergogne, s’enfonçant selon ses propres dires dans « une spirale du mensonge ».

Une République en décomposition

Ce rebondissement en forme de tragédie politique, survient après le coup de tonnerre de la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse » sur une personne âgée ne possédant plus tous ses moyens, mais à la tête d’une fortune colossale : madame Bettencourt…

Tout cela, malheureusement, en dit long sur les mœurs de la classe politique d’une République en décomposition. La réaction à cette cascade de scandales est symptomatique de cet état d’esprit.

Le syndrome du « je te tiens, tu me tiens… » a fonctionné, dans un premier temps, avec une intensité jamais égalée. L’UMP et le PS ont tenté de stigmatiser Mediapart, puis la droite s’est voulue discrète sur le cas Cahuzac, invitant la gauche, sous le couvert de sourdes menaces, à faire de même sur le cas Sarkozy.

Nous avons ensuite assisté à un festival indécent, notamment de la part des grognards du sarkozysme, tels les Hortefeux, Guéant, Balkany, Morano, Estrosi, Guaino, à des attaques personnelles contre le juge d’instruction et des remises en cause répétées de la justice qui n’a pourtant que fait son travail.

La faute de François Hollande

Maintenant, dans l’affaire Cahuzac, les hiérarques du PS se défaussent sur le « méchant », le « menteur », le Dalton de série B qui, la veille, était encore glorifié pour sa capacité à combattre le déficit public sans voir ce qui reliait sa politique à ses intérêts propres. Ils ne savaient rien. Ils ont été trompés.

Mais qui peut croire à ce boniment ? Jérôme Cahuzac n’était pas n’importe qui. Il était connu comme propriétaire d’une clinique, actionnaire d’un cabinet de conseil dépendant des laboratoires pharmaceutiques, menait un grand train de vie…

C’est pourtant lui qui a été choisi par François Hollande pour mener une politique d’austérité imposée aux Français au nom de la justice sociale.

Que le Président ait su ou non la vérité, confier à cet homme-là une fonction aussi exposée, est une faute politique, comme l’avait été son élection à la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, sous Sarkozy, qui en savait tout autant sur le personnage.

Des sacrifices, mais pour les gens de peu

Mais pourquoi cette faute a-t-elle était commise ? Cahuzac était connu pour sa « compétence » budgétaire, une compétence qu’il mettait au service d’une pensée et d’une politique uniques, celles qui s’appliquent durement aux pauvres en Grèce, à Chypre, en Espagne, au Portugal, en Italie et, maintenant, en France.

Comme je l’ai répété ici à plusieurs reprises : à l’époque de la mondialisation, la sociale-démocratie se réduit au social-libéralisme. Ceux qui incarnent et appliquent avec le plus de vigueur cette politique ultralibérale sont convaincus de ses bienfaits, car ils en sont les porteurs et parfois les bénéficiaires. Ils veulent du « sang et des larmes », mais pour les autres, les gens de peu. Ils réclament des sacrifices, mais ne suppriment pas les niches fiscales qui profitent à leurs pairs.

Sarkozy réunissait les membres du CAC 40 au Fouquet’s et Woerth organisait la collecte de fonds pour ses campagnes. Strauss-Kahn vivait dans le luxe, déconnecté du réel. Cahuzac, ce père-la-rigueur pour les classes populaires, connaissait de l’intérieur les paradis fiscaux, de la Suisse à Singapour.

Maintenir les privilèges

Toute une oligarchie politico-financière s’est constituée, avec :

  • ses avocats d’affaires qui font les lois,
  • ses lobbyistes qui envahissent les couloirs de nos parlements,
  • ses publicitaires pour qui « on a raté sa vie quand on a pas une Rolex à 50 ans »,
  • ses commentateurs attitrés qui s’attaquent d’abord à leurs confrères et absolvent les tenants d’une politique qu’ils partagent,
  • ses fonctionnaires formés aux frais de l’Etat dans les grandes écoles, qui pantouflent dans les banques et les multinationales,
  • ses banquiers, ses traders et ses patrons de multinationales qui crient comme des oies qu’on égorge dès qu’on leur demande de payer des impôts.

Hervé Kempf l’a dit mieux que je pourrais l’exprimer : si nous voulons répondre aux défis du XXIe siècle, il faut revenir en démocratie. Cela suppose de reconnaître l’oligarchie pour ce qu’elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques.

Depuis que la démocratie a remplacé la monarchie de droit divin, il y a toujours eu des « affaires ». Mais jusqu’au début des années 80, jusqu’à la mondialisation financière, le politique avait un pouvoir de régulation. Sa capacité à modeler l’avenir national compensait sa faiblesse. Les responsables politiques représentaient les citoyens ; ils étaient l’expression des différentes classes sociales.

Une hyperclasse, hors-sol

Ce qui est en train de disparaître sous les coups de la crise, c’est leur utilité. Ils se servent sans servir, constituent une oligarchie au-dessus des citoyens, une hyperclasse, hors-sol, qui vit dans l’entre-soi, déconnectée des préoccupations de 99% de la population.

Ces gens-là ont la bonne conscience pour eux et le mépris pour les autres. Ils s’enrichissent à partir de la détention de connaissances et d’informations qu’ils détiennent grâce à la connivence entre le public et le privé, la politique et les médias. Le délit d’initiés est leur pain quotidien. Leur seule morale c’est celle du capital, leur seule vertu celle de l’argent fou, leur seule politique celle du marché.

Toutes ces affaires alimentent la montée du populisme et le vote Front national. La seule qui profite des turpitudes à répétition de nos dirigeants, c’est Marine Le Pen, la fille d’un milliardaire raciste et xénophobe qui, rappelons-le, doit sa fortune à un vieillard qui régnait jadis sur des cimenteries.

Oui, il y a vraiment quelque chose de pourri dans le royaume de France quand, successivement, deux ministres du Budget qui devraient être irréprochables sont mis en examen, quand deux anciens présidents de la République sont logés à la même enseigne.

Un référendum !

Après l’épisode Cahuzac, François Hollande pourrait faire un geste qui ne lui coûterait rien : mettre en place les bases d’une refondation de la Ve République – non comme il s’apprête à le faire de manière cosmétique pour ne pas troubler les notables d’un Congrès où il n’a pas de majorité pour changer la Constitution – pour que le peuple s’exprime.

Je sais bien que lors des référendums, les électeurs répondent souvent à d’autres questions que celles qui leur sont posées, mais nous sommes face à une telle crise morale et politique que cette fois-ci, l’affaire serait jouable.

Qui prendrait à droite la décision de dire non à des mesures telles que :

  • le non cumul des mandats,
  • la refonte du statut pénal du chef de l’Etat,
  • la lutte contre les conflits d’intérêts,
  • la transformation du Conseil constitutionnel en une véritable Cour constitutionnelle indépendante,
  • l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives
  • et, pourquoi pas, l’instauration du droit de vote pour les étrangers non communautaires ?

Soit la gauche continue à agiter ces questions comme un chiffon rouge et ne va pas au combat et elle perd à la fois son capital électoral et son honneur, soit elle se décide enfin à tenir ses promesses de campagne et se donne les moyens de gagner politiquement contre le populisme.

Buisson, idéologue de toute l’oligarchie

François Hollande en s’exprimant jeudi dernier sur France 2 n’a rien dit. Ou plutôt si, il a confirmé qu’il menait une politique économique qui nous mène droit dans le mur. La seule annonce, c’est une nouvelle loi de stigmatisation des musulmans. Comme si Patrick Buisson était devenu l’idéologue de toute l’oligarchie de droite et de gauche.

L’affaire Cahuzac, véritable séisme politique, permet paradoxalement de reprendre l’initiative, de montrer la différence entre l’oligarchie et la démocratie. Si la gauche ne veut pas s’enfoncer dans la crise politique, morale, sociale, elle doit donner des signes clairs sur la direction à suivre.

Face à la crise morale et politique due à la guerre d’Algérie, de Gaulle avait créé la Ve République sur les décombres de la IVe. François Hollande trouvera-t-il en lui même la détermination d’aller vers une VIe République ! Le courage, c’est maintenant !

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 18:21

 

Rue89 - La méthode Hollande 02/04/2013 à 11h45

 Elsa Fayner | Journaliste Rue89

 

 


François Hollande, le 28 mars, sur le plateau de France 2 (Fred Dufour/AP/SIPA)

 

Le rapport a fuité. Le gouvernement avait confié au président du Haut Conseil de la famille, Bertrand Fragonard, un rapport sur les prestations familiales, qui devait être examiné jeudi 4 avril. Mais Les Echos et l’AFP se sont procuré une copie, comme on dit.

Ce qui permet d’ores et déjà pour le gouvernement de tâter le terrain, d’enregistrer les premières réactions. Après avoir posé la mine, il va pouvoir déminer. Ça vous rappelle quelque chose ? Et, finalement, vous ne comprenez pas si ce qui est annoncé va réellement se passer ? Normal, c’est la méthode Hollande.

Allocs fiscalisées : finalement, ce sera non

Envoyé en poisson-pilote, le socialiste Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, déclare le 17 février que la fiscalisation des prestations familiales fait partie des pistes envisageables pour augmenter les recettes de l’Etat. Interrogé inopinément sur cette déclaration, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, confirme alors :

« On peut considérer que c’est une prestation qui rentre dans les revenus et qui peut d’une certaine façon être fiscalisée. »

Il hésite. Oui ? Non ? Finalement, ce sera non. Le 18 mars, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, déclare qu’elle n’est « pas favorable », et François Hollande lui donne raison, lors de son intervention télévisée du 28 mars : les allocations familiales ne seront pas fiscalisées, mais modulées en fonction des revenus.

Ce qui change tout. Dans le premier cas, les ménages modestes se trouvaient soumis à l’impôt comme les plus aisés, alors que dans le second seuls les plus riches sont touchés.

Certes le sujet est sensible et plus d’un gouvernement s’y est cassé les dents. Il s’agit cependant d’un choix propre à positionner – politiquement – le gouvernement, et pas d’une simple question de méthode.

Qui sont les « familles aisées » ?

Reste maintenant à savoir qui sera concerné. Ce qui n’est pas plus clair. Le rapport Fragonard, dont Les Echos de ce 2 avril révèlent la teneur, propose que les familles les plus aisées ne perçoivent que des allocations dégressives à partir d’un certain plafond de ressources, et même qu’elles soient réduites à 25% de leur montant normal pour les plus aisées.

Selon le scenario le moins rigoureux proposé, les « familles aisées » seraient celles qui perçoivent 7 296 euros par mois, et 10 215 euros pour le seuil des 25% d’allocations (avec deux enfants).

Mais, dans une interview donnée aux Echos le 19 mars, Gérard Bapt, le rapporteur du budget de la Sécurité sociale de l’Assemblée nationale, évoque, lui, des seuils de revenus différents : les « familles aisées » seraient celles qui perçoivent 4 416 euros par mois, et 5 083 euros pour le seuil des 25% d’allocations.

Les clubs de foot taxés à 75% : pas tranché

Cette semaine encore, à propos de l’impôt sur les très hauts revenus, on a cru tout comprendre et son contraire. François Hollande a annoncé jeudi que cette taxe sur les salaires de plus d’un million d’euros serait payée par les entreprises. Les clubs de foot seraient-ils concernés ?

Non pas du tout a affirmé lundi le président de la Fédération française de football Noël Le Graët :

« Cela ne concerne pas les PME [petites et moyennes entreprises, ndlr]. Le Premier ministre, à qui j’ai posé la question, a été clair : seules les grandes entreprises seront taxées. Or les clubs professionnels sont considérés comme des PME, donc ils ne seront pas touchés par la taxe à 75%. »

Ce mardi matin, Matignon tente d’éteindre le feu et Ayrault dément avoir eu le moindre contact avec Le Graët : « Toutes les entreprises qui versent des salaires supérieurs à un million d’euros », dont les clubs de foot, seront concernées par la future taxe sur les très hauts revenus.

Alors, oui ? Non ? Interrogé ce mardi matin sur LCI, Alain Vidalies, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, confirme que rien n’est confirmé :

« C’est bien simple, le cas des clubs de foot professionnels ne serait pas tranché : la vérité, c’est que personne ne peut répondre à cette question à ce stade-là. »

Selon lui, le débat pourrait être évoqué lors de l’examen de la loi de Finances 2014 devant le Parlement. On ne parle que d’une bonne centaine de personnes (entre 100 et 150 joueurs concernés).

Pour les allocations familiales, la loi de financement de la Sécurité sociale tiendra compte des économies décidées sur la branche famille... à l’automne prochain.

 

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 18:02

 

 

Rue89 -L’édito 02/04/2013 à 19h06

 Pascal Riché | Cofondateur Rue89

 

 


François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Jérôme Cahuzac, à l’Elysée, le 30 janvier 2013 (Michel Euler/AP/SIPA)

 

Jérôme Cahuzac demande pardon, mais il est impardonnable. Par son attitude, il a incarné bien des travers du monde politique : l’appât du gain, l’arrogance, le cynisme et le mensonge.

Il a accepté un poste de ministre du Budget alors qu’il savait, en son for intérieur, qu’il avait substitué des sommes d’argent au fisc. Qu’il avait volé les autres contribuables.

Il a dressé un réquisitoire contre un journal en ligne, Mediapart, alors qu’il savait, en son for intérieur, que ce média avait bien fait son travail. Du bon boulot de journaliste, informé, insolent et courageux.

Il a menti aux représentants du peuple, devant ses anciens collègues de l’Assemblée nationale, alors qu’il savait, en son for intérieur, que son émotion était feinte.

La nécessité d’un sursaut démocratique

Cette histoire est triste pour la morale publique, pour la démocratie, sans même parler de l’image de la France dans le monde. Elle ne peut que conforter les extrêmes, gonfler les populismes et aggraver la désaffection des citoyens pour le débat public. Et alimenter les soupçons sur une protection de Cahuzac au plus haut niveau.

Et pourtant, il faut espérer qu’elle ne sera pas rapidement oubliée. Qu’elle ne sera pas enterrée, sur l’air résigné du « tous pourris », mais qu’elle déclenchera un sursaut.

La France a besoin d’une moralisation radicale de ses mœurs politiques. Dans d’autres pays, chaque nomination à un poste de très haut niveau fait l’objet d’une enquête approfondie, pour s’assurer qu’il n’y aura pas de mauvaises surprises.

En France, la question est, hélas, considérée comme secondaire. On ne cherche même pas à évaluer les éventuels conflits d’intérêt que pourrait rencontrer la personne nommée, comme le montre la nomination d’Eric Woerth au ministère du Budget en 2007, alors qu’il était ancien trésorier de l’UMP et époux d’une employée de la première contribuable de France. Cela doit changer.

Une loi sur la protection des sources

Autre leçon à tirer de l’affaire : le rôle de la presse est capital. Elle doit pouvoir jouer son rôle sans être sans cesse comparée à une meute de « chiens », pour reprendre le mot stupide que François Mitterrand avait lancé après la mort de Pierre Bérégovoy.

Le site Mediapart ne s’est pas « substitué aux autorités judiciaires », comme l’en avait accusé un peu vite le chroniqueur Jean-Michel Apathie : il a fait son travail, avec le sérieux qu’on lui connait. Aider la presse est possible : en votant, par exemple, une nouvelle loi sur la protection des sources. Pourquoi ne pas s’inspirer de la loi belge, beaucoup moins timide que la nôtre ?

Enfin, l’affaire Cahuzac doit encourager les juges à continuer à s’attaquer aux délits liés aux activités politiques : corruption, fraude, violation du droit électoral...

Ces affaires peuvent servir la démocratie

Plusieurs d’entre eux ont lancé, avec courage, des enquêtes importantes, qu’ils doivent mener jusqu’au bout sans se laisser impressionner par les critiques. Bettencourt, Tapie, Woerth-Compiègne, Sarkozy-sondages, Sarkozy-Karachi, Guérini, DSK-Carlton... toutes ces affaires offrent un spectacle pénible pour la démocratie, mais elles la servent.

Ce qui mine la politique, ce n’est pas le travail d’un juge, c’est le sentiment d’impunité. Ce qui fait monter l’extrême droite, ce n’est pas la révélation des scandales, ce sont les scandales eux-mêmes.

Il est temps de cesser de se résigner : tous les hommes politiques ne sont pas pourris, la plupart assument leur rôle avec honnêteté. Certains pays sont perclus de scandales, d’autres ont parvenu à en limiter le nombre ; il ne tient qu’à la France de rejoindre le second groupe.

 

 

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 17:21

 

LE MONDE | 02.04.2013 à 12h15 • Mis à jour le 02.04.2013 à 12h40 Par Eric Albert


 
Downing Street va mettre en oeuvre durant le mois d'avril une série de réformes visant à remettre à plat le fonctionnement des prestations sociales. A la clé, plus de 3 milliards d'euros d'économies par an.

Londres, correspondance

 

Le grand plan d'austérité concocté à son arrivée à Downing Street par le gouvernement du conservateur David Cameron entre cette semaine dans une phase cruciale. Comme prévu, de nombreuses aides sociales vont être réduites, ce qui aura pour conséquence de remodeler en profondeur l'Etat-providence britannique. Des mesures qui ne sont pas du goût de l'opposition travailliste, des associations caritatives ou des leaders religieux.

Dans une rare déclaration conjointe, diffusée le dimanche de Pâques, l'Eglise d'Ecosse, l'Eglise protestante unie, l'Union baptiste de Grande-Bretagne et l'Eglise méthodiste ont accusé Downing Street "de systématiquement déformer la représentation des plus pauvres au sein de la société". De faire des catégories les plus modestes une cible facile en ces temps de crise.

Durant tout le mois d'avril, une série de réformes va remettre à plat le fonctionnement des prestations sociales. A la clé, plus de 3 milliards d'euros d'économies par an, selon les calculs de l'association Child Poverty Action Group.

 

"TAXE SUR LA CHAMBRE À COUCHER"

Pour cela, le gouvernement n'indexera plus les allocations sur l'inflation (actuellement 2,8 %) et ne les augmentera que de 1 % par an pendant trois années. L'accès aux allocations handicapées va aussi être fortement durci. Mais l'essentiel des réformes concerne trois importants changements.

Le premier est surnommé la "taxe sur la chambre à coucher" par ses opposants : les Britanniques logeant en HLM, et qui disposent d'une chambre vide, vont subir une baisse de 14 % de leurs aides au logement. L'objectif est de pousser ces habitants à déménager dans de plus petits appartements, afin de reloger les familles entassées dans des logements sociaux exigus.

La réforme a suscité une vive controverse, car les enfants d'un même foyer sont censés partager la même chambre : s'ils ont chacun la leur, cela compte comme une pièce vide. De plus, beaucoup de personnes âgées, qui ont vécu l'essentiel de leur vie dans un même appartement mais dont les enfants ont quitté le cocon familial, ne comprennent pas cette obligation de partir de chez eux.

La deuxième réforme au coeur de la polémique est la création d'un plafond maximum d'allocations sociales que les foyers ne pourront franchir : aucune famille ne pourra toucher plus de 2 500 euros par mois d'aides sociales, l'équivalent de ce que gagne un foyer moyen en Grande-Bretagne.

Le montant peut paraître important, mais il est dépassé dans près de 100 000 cas au Royaume-Uni. En majorité, il s'agit de parents célibataires, sans emploi, avec plusieurs enfants à charge, qui vivent à Londres, là où les loyers sont chers. En moyenne, ils perdront 450 euros par mois.

 

UNE SEULE AIDE AUX CHÔMEURS

Ces deux modifications ne seront cependant qu'un amuse-gueule avant la principale réforme, sur laquelle le gouvernement travaille depuis trois ans : six différentes aides pour les chômeurs vont être fusionnées en une seule. Un projet-pilote va débuter fin avril, avant d'être étendu à tout le pays en octobre. Avec comme principe qu'il ne soit jamais désavantageux financièrement de reprendre un emploi.

Ces changements viennent rappeler que, contrairement à une idée reçue, il existe un système d'aides sociales relativement développé au Royaume-Uni, beaucoup plus proche du modèle européen que du système américain. Le pays dépense en effet près du quart de son PIB en aides sociales publiques, à peu près la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Mais ce phénomène fait débat. Les "scroungers" (parasites) qui vivent au crochet de la société sont fréquemment vilipendés par la presse tabloïd et l'aile droite des conservateurs. "Quand des milliers de personnes gagnent plus en vivant d'allocations sociales que des familles qui travaillent dur, il y a quelque chose qui ne va pas", estime Chris Grayling, le secrétaire d'Etat à l'emploi.

C'est cette rhétorique que les Eglises ont condamnée dans leur déclaration conjointe. Elles rappellent que la majorité des pauvres au Royaume-Uni ont un travail, et que les cas de profiteurs abusant du système restent relativement rares. "La logique de la baisse des allocations sociales donne l'impression que les pauvres mériteraient leur pauvreté, que ce sont des gens inférieurs", regrette Paul Morrison, de l'Eglise méthodiste.

Eric Albert

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 18:57

 

 

Médiapart - Édition : Forum social mondial 2013

Selim Kharrat

Al Bawsala (la boussole, en arabe) est une organisation tunisienne née après la Révolution tunisienne qui vise à contrôler et à informer les citoyens sur les actes du Parlement. Un outil de transparence inédit pour accompagner le processus démocratique. Rencontre avec son directeur Selim Kharrat.

Propos recueillis par Malek Metoui et Sofien Murat

 

Pouvez-vous présenter votre organisation ?

Selim Kharrat : El Bawsala est une organisation fondée depuis un an par un groupe de jeunes qui cherchaient à mettre en place une démarche constructive après l’élection. Pour la première fois de l’histoire tunisienne, une assemblée représentative fut élue démocratiquement. On s’est donc intéressé à cette question : comment suivre ce que font les nouveaux députés ? L’objectif est de ne pas perpétuer les mauvaises habitudes du temps de la dictature et pousser les élus à rendre des comptes. Notre travail consiste à diffuser de manière gratuite toutes les informations qui entrent au sein de l’Assemblée. Depuis un an nous avons réussi à publier plus de 300 procès-verbaux et nous suivons également l’assiduité des élus.

Cela consiste-t-il à ‘’fliquer’’ les députés ?

S.K. : Un élu nous a dit en effet : « Nous avons l’impression d’être fliqués ! ». Mais nous ne sommes pas des policiers, on ne punit pas les élus. On informe simplement l’opinion publique sur ce qui se passe au niveau de l’Assemblée. On publie également le détail des votes. Nous avons réussi à en publier plus de soixante, en préservant l’anonymat des députés. On souligne aussi la différence qui peut exister entre le discours et l’acte, quand il s’agit de voter ou de prendre des décisions.

Quels sont les obstacles rencontrés ?

S.K. : Nous sommes conscients qu’on s’attaque à une vraie montagne car pour changer les mentalités, ça prend du temps. Il faut une prise de conscience, et notre stratégie, notre moyen pour changer cette mentalité, c’est le plaidoyer. Le fait d’être en discussion permanente avec les élus, en leur expliquant l’intérêt d’être transparent, les pousse à nous aider, à diffuser des documents. Nous avons été auditionnés par la commission qui s’occupe du règlement intérieur de l’Assemblée. On leur a présenté nos chiffres : sur les derniers mois, les plénières commençaient avec 73 minutes de retard en moyenne et moins de 50% des élus étaient présents. Si cela continue, ils ne pourront donc pas respecter le délai pour la nouvelle Constitution, prévue fin 2013.

Avez-vous reçu des menaces ?

S.K. : Plutôt des réactions hostiles. Le doyen de l’Assemblée nous a attaqués verbalement en séance plénière en prétextant que l’on n’avait rien à faire ici, que l’on n’avait pas le droit d’être ici. Des accusations qu’Al Bawsala réfute catégoriquement. Tout ce que l’on souhaite c’est qu’ils terminent leur travail, le plus rapidement possible, car on est en phase de transition et les enjeux sont très importants. Sans nouvelle Constitution, on ne pourra avoir de nouvelles institutions, un nouveau gouvernement et de nouvelles majorités.

Qui vous finance ?

S.K. : Nous sommes financés par des ONG et des fondations internationales. Le projet d’observatoire est financé par le réseau international Parliament Watch, basé sur le transfert de savoirs et de compétences, par notre partenaire allemand MCT (Media in Corporation and Transition) et le fonds GLS Bank, des institutions américaines Open Society Institute et la National Endowment for Democracy.

N’avez-vous pas peur de tous ces financements étrangers ?

S.K. : Il y a en Tunisie, une absence de cadre législatif pour le financement des organisations nationales. Ça n’est pas dans notre tradition, durant 60 ans de dictature, le parti unique n’a fait que contrôler les sociétés civiles, les associations ou les ONG. Pas question pour nous de l’accepter aujourd’hui. Cela ne garantirait pas notre indépendance. Nous refusons les fonds privés en rapport avec les autorités sous la dictature, car nous n’avons aucune garantie sur leurs fonds propres. Pas de possibilités non plus, comme en France, de faire appel aux dons publics, nous n’avons pas de Paypal ou de système de  collectes d’argents.

Quel est l’apport pour le citoyen tunisien ?

S.K. : Pour pouvoir prendre une décision et voter, le citoyen doit être informé. C’est la base de la démocratie. Nous sommes dans une phase historique, nous allons établir une Constitution qui va façonner le pays. Si le citoyen ne s’intéresse pas maintenant à l‘Assemblée, quand le fera-t-il ?

Quel regard portez-vous sur cette transition démocratique ?

S.K. : Comme toute transition, nous avons connu des hauts et des bas. Nous sortons de 60 ans d’omerta et de tabous où il n’y avait absolument pas de dialogues. Les Tunisiens se découvrent, certains apprennent qu’il y a des conservateurs, tandis que d’autres apprennent que les filles veulent sortir et faire la fête et que la moitié du pays est mis à l’écart du développement économique. L’injustice sociale entre les régions est une question urgente à traiter. On a vécu une première année euphorique avec la chute de Ben Ali, les médias se sont libérés. Ensuite, nous avons connu une phase de décroissance, les gens étaient déçus, car les partis politiques ont promis plein de choses, et ont surtout montré une  incapacité  à résoudre les problèmes.

Existe-t-il d’autres organisations comme la vôtre en dehors de la Tunisie ?

S.K. : Nous faisons partie d’un mouvement mondial qui s’appelle, Opening Parliament. Il regroupe 200 organisations qui exercent une veille législative. Ensemble, on a rédigé une déclaration où l’on définit les grandes lignes d’un Parlement ouvert et les recommandations sur la transparence législative. En France, il existe « Regard Citoyens » mais ils font surtout de l’analyse de données, mais d’autres comme « Questionner vos élus.fr » mettent en place un système de questions réponses entre élus et citoyens français. Nous avons été également sollicités par une association marocaine pour la création d’une organisation semblable à la notre au Maroc.

Pour en savoir plus : www.albawsala.com


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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 18:07

 

Médiapart -

 

 

Jeudi 28 mars, 150 salariés de PSA ont investi le hall du Medef, à Paris. À leur sortie des locaux du syndicat patronal, les ouvriers sont bloqués par les CRS puis les gardes-mobiles devant leurs bus. Pendant plusieurs heures, ils vont attendre la décision policière…


Extrait de tournage d'un documentaire sur le plan social chez PSA produit par Point du Jour et à paraître à la fin de l'année 2013.

 

 

Depuis plus de dix semaines, une grève à haute tension, à l’initiative de la CGT, rejointe par Sud et la CFDT, paralyse la production de l’usine automobile d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, condamnée à la fermeture en 2014. Au fil des mois, la mobilisation ne faiblit pas. Pas un jour sans une nouvelle action coup de poing, dans l’espoir d’attirer les médias et d’obtenir gain de cause auprès de la direction : « un CDI pour tous », et l’annulation des procédures de licenciement engagées contre une dizaine de grévistes.

Après avoir occupé, mercredi 27 mars, les locaux de la direction générale du travail à Paris et obtenu la tenue d'une réunion avec la direction de PSA vendredi 29 mars, 150 salariés ont investi jeudi après-midi le hall du Medef, dans le septième arrondissement à Paris. Objectif : faire pression à la veille du rendez-vous prévu entre la direction du constructeur automobile et le gouvernement. Hasard du calendrier : c’est le jour où Laurence Parisot voit ses rêves de reconduction à la tête du patronat français se briser et où François Hollande, confronté à une impopularité record, doit « parler » aux Français.

Mais l’occupation aura été de courte durée, plus courte que quelques semaines plus tôt, début mars, lorsque les salariés avaient occupé le siège de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), le patronat de la métallurgie. Très vite, ce qui était prévisible, les forces de l’ordre ont débarqué, indiquant le chemin de la sortie aux ouvriers. Ils se sont exécutés « sans heurts », insiste le meneur de la CGT, Jean-Pierre Mercier, mais une fois sur le trottoir, ils n’ont pas pu regagner leur bus, condition pourtant négociée dans les locaux du Medef. Après avoir attendu le départ des caméras de France 3, les CRS les ont tout simplement embarqués les uns après les autres dans des fourgons cellulaires, amplifiant la colère et le sentiment d’injustice des salariés.

« C'était un rassemblement pacifique, mais le ministre de l'intérieur a envoyé des cars de CRS pour nous neutraliser. Ils nous ont jetés violemment dans les paniers à salade. Hollande peut dire ce qu’il veut ce soir (ce jeudi 28 mars sur France 2). Nous savons désormais comment il considère les ouvriers : comme de vulgaires délinquants », confiait à Mediapart, en début de soirée, Jean-Pierre Mercier qui ignorait encore « dans quel commissariat ils allaient être transférés et s'il s'agissait d’un contrôle d’identité ou d’une garde à vue ». Soit une grande première pour ce syndicaliste, membre de Lutte Ouvrière, accusé par le gouvernement de radicaliser la CGT d'Aulnay : « C'est la première fois que je me fais embarquer dans un fourgon de police. »

 


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