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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 12:41



- "Du mépris de classe et de caste en politique", par Philippe Corcuff et Lilian Mathieu, Le Monde.fr, 29 février 2012, http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/29/du-mepris-de-classe-et-de-caste-en-politique_1649497_3232.html
 
La candidature de Philippe Poutou comme révélateur
 Un ouvrier parmi les patrons, les énarques, les avocats et les politiciens professionnels :
l'expérience du mépris social et le sens de la dignité populaire !
 
« Je suis l'inconnu de la prochaine élection présidentielle, le candidat invisible.
Je m'appelle Philippe Poutou. Je suis ouvrier mécanicien dans une usine automobile.
Je suis différent de tous ces politiciens professionnels tellement éloignés de notre vie…
Pourquoi ceux d'en bas n'auraient-ils pas aussi le droit de prendre la parole ? »
Philippe Poutou, Un ouvrier, c’est là pour fermer sa gueule !
(éditions Textuel, 2012, 48 pages, 5 €uros)
 
[Philippe Corcuff et Lilian Mathieu sont directeurs de la collection "Petite Encyclopédie Critique" des éditions Textuel, qui publie le 7 mars 2012 : Un ouvrier, c'est là pour fermer sa gueule! de Philippe Poutou, http://www.editionstextuel.com/index.php?cat=020377&id=555 ]

- "De l'arrogance médiatique : Pulvar face à l'ouvrier Poutou chez Ruquier", par Philippe Corcuff, Mediapart, 28 février 2012, http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-corcuff/280212/de-l-arrogance-mediatique-pulvar-face-louvrier-poutou-chez-ruquier
 
- "Les "petits candidats" ou le pluralisme contre l'extrême-droite", par Philippe Corcuff, Newsring, 22 février 2012, http://www.newsring.fr/politique/373-joly-villepin-lepage-les-petits-candidats-doivent-ils-renoncer/5826-les-petits-candidats-ou-le-pluralisme-contre-lextreme-droite
 
[contribution au débat "Joly, Villepon, Lepage...les "petits candidats" doivent-ils renoncer?"]

- "Carla Bruni-Sarkozy, "pauvre petite fille riche" perdue en politique?", par Philippe Corcuff, Rue 89, 20 février 2012,
http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/02/20/carla-bruni-sarkozy-pauvre-petite-fille-riche-perdue-en-politique
 
*******************
Philippe CORCUFF
* Maître de conférences de science politique à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon philippe.corcuff@sciencespo-lyon.fr
 * Codirecteur de la collection "Petite Encyclopédie Critique" des éditions Textuel http://www.editionstextuel.com/index.php?cat=020377
* Membre du Nouveau Parti Anticapitaliste
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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 14:42

LEMONDE | 29.02.12 | 17h38   •  Mis à jour le 29.02.12 | 17h56

 
 

Dans un climat politique où il est tant question d'opposition entre les "élites" et le "peuple", voici une étude qui devrait faire couler beaucoup d'encre. Et pour cause : des chercheurs américains et canadiens documentent, dans l'édition du lundi 27 février de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l'existence d'une relation inverse entre élévation dans la hiérarchie sociale et éthique du comportement individuel. C'est-à-dire, exprimé de manière un peu plus directe, que plus vous êtes riche, plus vous êtes susceptible de vous comporter de manière moralement lamentable.

L'équipe américano-canadienne menée par Paul Piff (université de Californie à Berkeley) a quelques arguments. Les chercheurs ont mené pas moins de sept protocoles expérimentaux différents, qui concluent tous dans le même sens.

 

"CUPIDITÉ"

Le premier est simple : il s'est simplement agi de se poster à un carrefour et d'observer les véhicules pris en flagrant délit de refus de priorité. La deuxième expérience, très semblable, a quant à elle consisté à relever les situations dans lesquelles un piéton engagé sur un passage ad hoc se fait couper la route par une voiture. Dans les deux cas, les chercheurs ont classé les véhicules en cinq catégories, des épaves roulantes (groupe 1) aux berlines de luxe (groupe 5). Résultat : près de 30 % des véhicules du groupe 5 forcent le passage aux voitures prioritaires, un taux quatre fois supérieur aux groupes 1 et 2, et trois fois supérieur aux groupes 3 et 4. Corrélation quasi identique pour le respect dû aux piétons...

Mais, direz-vous, ce n'est pas parce qu'on a une belle voiture qu'on est nécessairement riche. Ce qui n'est pas faux. Aussi, les chercheurs ont complété ces deux expériences par d'autres, menées en laboratoire. A chaque fois, une centaine d'individus ont été invités à prendre connaissance de divers scénarios ou situations : atteinte d'un objectif au prix d'une entorse à la morale, captation d'un bien de manière indue au détriment d'un tiers, mensonge au cours d'une négociation, caution d'une faute dans le cadre professionnel. Puis les participants ont rempli un questionnaire répondant à la question de savoir dans quelle mesure ils seraient prêts à reproduire ces comportements. A chaque fois, une corrélation entre le statut social des participants et leur capacité à enfreindre l'éthique est mise en évidence.

Une dernière expérience a consisté à placer près de 200 personnes devant un jeu informatique de lancer de dés : une somme d'argent leur était promise si le score atteint après cinq lancers était élevé. Mais, bien sûr, le jeu était pipé et le score ne pouvait excéder 12 points. Ceux qui ont rapporté des scores supérieurs aux expérimentateurs ont donc triché. Même en tenant compte de nombreux paramètres comme l'ethnie, le sexe, l'âge, la religiosité, l'orientation politique, il n'y a rien à faire, "la classe sociale prédit positivement le fait de tricher". A quoi tient ce lien entre hauteur sociale et bassesse morale ? En partie, répondent les chercheurs, "à une perception plus favorable de la cupidité".

Stéphane Foucart

 


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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 20:18

 

Polémique 28/02/2012 à 12h11
Marie Kostrz | Journaliste Rue89
Les organisateurs crient à la « censure », le président de l'université à la « manipulation d'opinion » : depuis une semaine, l'université Paris-VIII s'étripe autour de l'organisation d'un colloque intitulé « Israël, Etat d'apartheid ? »

La rencontre, qui devait se dérouler les 27 et 28 février au sein de l'établissement, a finalement lieu à la Bourse du travail de Saint-Denis. Et pour cause : Pascal Binczak, président de l'université, a fermé l'établissement jusqu'au 29 février. Sur le site de Paris-VIII, les étudiants peuvent prendre connaissance de la raison qui l'a amené à prendre une telle décision :

« Le collectif Palestine a annoncé sa décision de maintenir à Paris-VIII le “colloque” des 27 et 28 février et appelle à un rassemblement massif au sein de l'université ce lundi 27 février, en violation de la décision prise le 17 février par le président de l'université et en violation de la décision de justice rendue par le tribunal administratif de Montreuil, le 24 février. »

Un colloque annulé à la dernière minute

La semaine précédente, Pascal Binczak était revenu sur sa décision d'autoriser la tenue de la rencontre universitaire. Pour la première fois, elle avait été programmée dans le cadre du Printemps Palestine, un cycle de conférences et d'expositions culturelles organisé depuis quatre ans au sein de l'établissement.

Céline Lebrun est membre du Collectif Palestine de Paris-VIII, association organisatrice. Vivement opposée à la décision du président, elle explique que le but était de « se placer sur le terrain universitaire afin d'aborder posément les questions sensibles du conflit israélo-palestinien ». Sans nier pour autant la dimension militante de l'événement.

L'interdiction du colloque a déclenché le courroux de son association :

« Pourquoi nous interdire cette rencontre alors que dès le début du mois, une autorisation et une subvention nous ont été accordées ? »

Une nouvelle victime de la pression du Crif ?

Une pétition contre l'interdiction du colloque a circulé au sein du monde universitaire, plus de 500 signatures ont été récoltées. Jean-Guy Greilsamer, vice-président de l'Union juive française pour la paix (UJFP), organisation participante de la rencontre, dénonce :

« Si le président se rétracte, c'est qu'il a cédé aux pressions du Crif et du Bureau national de vigilance contre antisémitisme (BNVCA) qui a menacé de porter plainte si le colloque n'était pas annulé. Encore une fois, il y a eu confusion entre antisionisme et antisémitisme, ce qui est regrettable. »

L'accusation fait bondir Pascal Binczak. Il assure avoir pris la décision d'interdire la rencontre puis de fermer la faculté car les conditions d'un vrai colloque universitaire n'étaient pas remplies. Joint par Rue89, il rappelle :

« L'intitulé original du colloque devait être “Apartheid, un concept pertinent pour l'analyse de la question palestinienne ? ”. Je me suis rendu compte une semaine avant le colloque qu'il avait été sensiblement modifié. Stéphane Hessel et Elias Sanbar, qui avaient été annoncés, ne sont pas présents non plus. Il n'est pas mené par une équipe de chercheurs, il n'y a que deux doctorants. »

L'absence d'un débat contradictoire ?

Pour lui, il ne fait aucun doute que la pluralité des points de vue, condition première d'un colloque universitaire, n'est pas respectée. Sur le programme [PDF], il est vrai que la plupart des invités annoncés défendent la campagne BDS de boycott des produits israéliens ou des échanges universitaires avec l'Etat hébreu.

Il n'est pas le seul à être sceptique quant à la nature de l'événement. Valérie Pouzol délivre à Paris-VIII un cours sur l'histoire du conflit israélo-palestinien. Elle regrette aussi la tonalité militante de la rencontre :

« Aborder la question du boycott et celle de l'apartheid pour Israël est important car c'est un mot employé aujourd'hui par certains chercheurs dans les études post-coloniales, mais il faut dans ce cas un débat contradictoire. Or, ce n'est pas vraiment le cas pour cette rencontre. »

Dans un courrier envoyé au Collectif Palestine le 17 février et où il explique sa décision, le président précise cependant :

« Je propose toutefois que nous puissions envisager ensemble la mise à disposition ultérieure de locaux au sein de l'université en vue de la tenue d`une journée d'études permettant un débat public et contradictoire, dans une perspective de pluralisme des opinions. »

Une « surréaction » de la direction...

Pour beaucoup d'universitaires, l'incident donne la désagréable sensation qu'il est impossible d'aborder certains aspects du conflit israélo-palestinien en toute liberté. Faux, d'après Valérie Pouzol. Des précautions doivent cependant être prises :

« On est en pleine “Israël Apartheid Week”, une semaine militante qui appelle clairement au boycott des produits israéliens. Il faut faire attention, lorsqu'on organise un colloque sur cette question, à ne pas s'inscrire dans une temporalité qui soit celle du militantisme car de la passion s'introduit forcément. »

Pierre Gervais, maître de conférence en histoire à Paris-VIII, est lui très opposé à la fermeture de l'établissement. Il est « intimement persuadé que l'interdiction du colloque est un coup donné à la liberté d'expression de la communauté universitaire » :

« Même si c'est une rencontre engagée, elle n'est pas non plus antisémite, il y a eu surréaction de la part de la direction. »

... en fin de mandat

Il regrette qu'un plus grand dialogue n'ait pas été engagé avec les étudiants. Selon lui, d'autres éléments sont aussi importants à prendre en compte :

« La direction est en fin de mandat, l'élection du nouveau président aura lieu en mai. Ce n'est pas une période très propice à l'ouverture car la direction actuelle n'a plus grand-chose à perdre. »

Résultat, depuis ce week-end, professeurs, doctorants et direction se livrent un duel pimenté par tribunes interposées sur Le Monde.fr. Avec deux autres collègues, Michèle Riot-Sarcey, professeure d'histoire contemporaine à Paris-VIII, a rédigé la dernière publiée : « Pourquoi nous refusons de signer la pétition [en soutien aux organisateurs] ».

Contactée par Rue89, l'historienne se décrit comme « engagée, antisionniste mais extrêmement vigilante contre l'antisémitisme ». Elle n'aurait pas interdit le colloque mais elle appelle tout de même à la prudence :

« Je connais les dérives, c'est ce qui a modifié mon attitude, par vigilance : en France, la dérive antisémite et les glissements entre antisionisme et antisémitisme sont réels. »

Dans le passé, des événements antisémites

Nombreux sont les professeurs qui évoquent le passé de Paris-VIII. En 1997, le révisionniste notoire Roger Garaudy avait été invité dans la faculté et en 2004, une exposition antisémite et qui faisait un parallèle entre Israël et les nazis avait dû être retirée d'un hall de l'université.

Sans faire de Paris-VIII, fac plutôt à gauche et ouverte, un établissement antisémite ni d'amalgame avec le Collectif Palestine, ils pensent que c'est une raison qui peut expliquer la fermeté du président.

La menace de troubles à l'ordre public est en effet bien réelle pour lui :

« N'oublions pas que nous sommes en Seine-Saint-Denis, dans une fac où il existe un corps militant qui a des liens très forts avec le monde arabe, mais aussi en présence d'étudiants très sourcilleux sur la question israélienne. »

Par peur d'un face-à-face et d'une déferlante de manifestants, il a préféré fermer l'établissement. Pour le moment, « tout s'est déroulé dans le calme », réplique le collectif.

 

 

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 17:24

LEMONDE | 28.02.12 | 17h09   •  Mis à jour le 28.02.12 | 18h24

 
 

 

Concernant la nomination du Professeur Juvin aux urgences de l'hôpital européen Georges Pompidou (HEGP), la polémique est montée d'un cran, lundi 27 février : des médecins dénoncent un choix politique.

Concernant la nomination du Professeur Juvin aux urgences de l'hôpital européen Georges Pompidou (HEGP), la polémique est montée d'un cran, lundi 27 février : des médecins dénoncent un choix politique.AFP


Peut-on être à la fois chef des urgences d'un mastodonte, l'Hôpital européen Georges- Pompidou (HEGP) à Paris, secrétaire national de l'UMP, député européen et maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) ? Pour l'intéressé, le Pr Philippe Juvin, oui. Pour certains de ses confrères, absolument pas. La polémique est montée d'un cran, lundi 27 février, à la suite de la nomination du Pr Juvin, vendredi, à la tête des urgences de l'HEGP, alors que le départ de son prédécesseur était prévu en novembre.

Dans une lettre ouverte adressée à Mireille Faugère, la directrice générale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), à laquelle appartient l'HEGP, André Grimaldi et Bernard Granger, responsables du Mouvement de défense de l'hôpital public, Pierre Faraggi et Bruno Devergie, de la Confédération des praticiens hospitaliers et Christophe Prudhomme, médecin urgentiste (CGT), demandent que "cesse cette situation". Une démarche accompagnée d'une demande au ministre de la santé Xavier Bertrand que soit diligentée une enquête de l'inspection générale des affaires sociales sur cette nomination.

Le ton du courrier est particulièrement violent. Les détracteurs de l'ex-chef des urgences de l'hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine) y dénoncent des "anomalies" dans la procédure, et s'agacent des multiples casquettes du Pr Juvin. "Nous sommes devant un cas d'emploi en grande partie fictif", écrivent-ils, estimant qu'"il (lui) est matériellement impossible d'exercer à temps plein son emploi hospitalo-universitaire pour lequel il est pourtant rémunéré à taux plein".

 

"INGÉRENCE INACCEPTABLE"

L'approche de l'élection présidentielle n'est pas étrangère à la polémique. Dénonçant une "ingérence inacceptable", la Confédération des praticiens hospitaliers réclame que le changement de chef des urgences de l'HEGP n'intervienne qu'en novembre, au terme du mandat du prédécesseur du Pr Juvin. La CGT, la semaine dernière, avait déjà pointé "le scandale de la nomination d'un ami du président", voyant dans cette décision un "nouvel exemple de la "République des copains""."Si le fonctionnement actuel de l'université et du secteur hospitalier permet ce genre de situations, il démontre que des changements deviennent nécessaires et urgents", estimait-elle.

Philippe Juvin dit "tomber de l'armoire", et renvoie les attaques politiques à ses accusateurs : "On me fait payer le fait d'être de droite. Si j'étais de gauche, on n'y aurait pas vu de problème." Concernant le cumul d'activités, il répond : "C'est le cas de nombreux médecins qui ont des responsabilités syndicales, politiques ou associatives, y compris parmi ceux qui m'attaquent."

"J'ai fait mes preuves à l'hôpital Beaujon où j'ai amélioré les délais de prise en charge aux urgences (alors que j'exerçais déjà des responsabilités politiques), et j'ai été sélectionné parmi trois candidats dans le cadre d'une procédure très stricte qui a duré deux ans", plaide-t-il, ajoutant que le comité médical local a décidé de son arrivée dès à présent sur des bases "strictement professionnelles et au vu des besoins du service". Sa mission sera de raccourcir les délais d'attente des urgences. Il promet des résultats mesurables d'ici un an.

La direction de l'AP-HP dément toute anomalie de procédure, affirmant que le processus a été "conforme au règlement intérieur". Elle explique sa nomination dès à présent par un changement de périmètre du service, qui a accéléré son arrivée. Le ministère, pour sa part, estime qu'il s'agit d'un sujet "interne à l'hôpital" et rappelle le principe d'autonomie des établissements de santé.

 

Laetitia Clavreul

 


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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 17:01

 

 

"On n'est pas couché" 25-02-2012Ce samedi 25 février, sur le plateau télévisé de « On n’est pas couché », Audrey Pulvar et Natacha Polony n’ont pas réussi à contenir les éclats acides de leur rancœur face à l’ouvrier Philippe Poutou, candidat du NPA à la Présidentielle…


 

« Petit scarabée » ouvrier contre Goliaths médiatiques

Ce fut un spectacle étonnant d’arroseuses arrosées, n’acceptant pas d’avoir été critiquées par Philippe Poutou à propos de son premier passage dans l’émission le 29 octobre dernier, dans un livre à paraître le 7 mars, Un ouvrier, c’est là pour fermer sa gueule ! (éditions Textuel, collection « Petite Encyclopédie Critique »). Voilà bien un inacceptable crime de lèse-majestés médiatiques ! Comme si elles avaient le monopole de la critique et de l’ironie.

Leurs bonnes consciences ont ainsi volé en éclats sous les coups de butoir de leurs propres pulsions vexatives. Leurs gestuelles respectives ont fonctionné comme un rappel à l’ordre hiérarchique que leurs mots pourtant récusaient. Trahies par leurs corps, leurs mimiques et les intonations de leurs voix, elles ont offert à des millions de téléspectateurs une preuve vivante du mépris social qui est justement pointé par Philippe Poutou dans son livre.

Ce dernier qui, la première fois, avait adopté une attitude zen, à la manière du personnage joué par David Carradine dans la série télévisée des années 1970 Kung Fu, nous a rappelé opportunément, lors de cette seconde émission, que « petit scarabée » était aussi un praticien des arts martiaux. Et, sans agressivité, il a retourné habilement les coups et rendu visible l’aigreur de ses contradictrices. Par exemple dans cet échange :

« - Audrey Pulvar [alors que le public applaudit Philippe Poutou] : C’est facile, ça coûte pas cher, je vous assure, de de faire de faire une salle…

- Philippe Poutou : Non mais ça coûte pas cher…vous êtes payée combien pour dire des trucs comme ça ? Parce que le mépris continue là aujourd’hui ! »

Un « casse-toi pauv’ con » en loucedé 

Je suis souvent un aficionado de l’intelligence sensible d’Audrey Pulvar sur France Inter, en particulier dans ses chroniques littéraires. Cependant, dans cette situation, elle a pris la morgue aux dents et s’est révélée la plus terrifiante des deux. Vraisemblablement parce que cela a fait remonter en elle trop de turbulences sociales et politiques qu’elle n’a pu canaliser autrement que par une irruption d’arrogance.

D’abord, en émettant implicitement des doutes sur l’auteur du livre « signé » Philippe Poutou, par un sous-entendu grossier :

« C’est quand même vous qui signez ce livre, donc vous êtes engagé par les propos qui sont tenus dedans, que je trouve sincèrement malhonnêtes. »

Ah  bon, ça sait lire et écrire un ouvrier ? Et en plus d’être probablement un « signeur » davantage qu’un auteur, il est (doublement) « malhonnête » !

Caricaturant les propos de Philippe Poutou et jouant les donneuses de leçons, Audrey Pulvar n’a pas hésité, non plus, à recourir au « bon mot qui tue », susceptible d’écraser symboliquement celui d’en bas :

« Vous dites que vous êtes un candidat invisible, mais j’ai plutôt l’impression que vous êtes un candidat transparent et pas invisible »

Une sorte de « casse-toi pauv’ con » en loucedé !

Et puis tout au long de l’entretien : les mimiques hautaines et les airs pincés… « Le monde social est dans le corps », rappelle Pierre Bourdieu dans ses Médiations pascaliennes (éditions du Seuil, 1997, p.180).

 « J’ai beaucoup d’amis paysans »

La mode est pourtant à l’« ouvrier » et au « populaire », à la télé comme dans l’arène électorale présidentielle, chacun exhibant sur le plateau ses origines modestes. Natacha Polony, en manquant visiblement, a été jusqu’à avancer sans rire : « J’ai beaucoup d’amis paysans » !

Les deux journalistes, souvent condescendantes à l’égard de l’ouvrier Philippe Poutou, ont tenu à manifester à plusieurs reprises leur « compréhension » de la condition ouvrière en général. Les dames patronnesses, tout en n’hésitant pas à sermonner le garnement turbulent, gardent un fond « social ». Ouf ! « On est tout à fait d’accord » a ainsi lancé Audrey Pulvar. « Nous ne sommes pas en train de vous dire qu’il ne faut rien faire », a renchéri Natacha Polony. Bref, on a raison de s’indigner contre le capitalisme, mais on ne peut pas vraiment remettre en cause sa logique. La mode de l’indignation peut ainsi cohabiter avec le fatalisme. Le beurre et l’argent du beurre : l’esprit « critique » et le conservatisme ensemble !

 


Une prolétaire qui se fait petite pour devenir bourgeoise ?

Coincée entre proximité revendiquée avec une histoire populaire (dont il n’y a pas de raison de douter de l’authenticité) et ascension sociale, Audrey Pulvar aurait pu faire autre chose de sa vexation initiale, en assumant les tensions et les torsions de son expérience biographique. « Au risque de l’émotion, de la blessure, de la souffrance », écrit encore Bourdieu (ibid., p.168). Cela caractérise d’ailleurs l’originalité de ses chroniques littéraires sur France Inter, dans un sens acéré des complications et des ambivalences de nos existences. C’est ce qu’a un peu fait Laurent Ruquier lors de l’émission, en reconnaissant avec sincérité les ambiguïtés du fils d’ouvrier devenu riche et célèbre. Par contre, dans ce cas, elle a été le jouet du conformisme.

« Le petit-bourgeois est un prolétaire qui se fait petit pour devenir bourgeois », note Bourdieu dans La distinction (éditions de Minuit, 1979, p.390).

La sociologie identifie des tendances générales par rapport auxquelles les itinéraires singuliers bâtissent plus ou moins des écarts. Samedi, les stéréotypes sociaux ont pris nettement le dessus, en réduisant les écarts. Une culpabilité petite-bourgeoise, alimentée par la nostalgie du populaire, s’est alors massivement exprimée sous la forme du ressentiment vis-à-vis du prolétaire.

« On s’en fout de Trotsky ! »

L’esquisse de lecture critique d’une émission télévisée que je viens de proposer se veut à la fois polémique et nuancée. Polémique, afin de souligner certains traits sociologiques qui n’apparaissent pas spontanément comme les plus visibles. Nuancée, car, à l’écart d’une diabolisation manichéenne des « médias » et des « journalistes » en général, qui plaît tant dans les gauches critiques, elle pointe aussi des tensions travaillant les personnes et des marges de jeu laissées ouvertes dans les dispositifs dominants (voir dans un sens convergent le texte de Laurent Mauduit sur Mediapart : « Le procès bâclé des nouveaux chiens de garde », 30 janvier 2012).

Au bout du compte, ce « On n’est pas couché » m’a donc réjoui du côté de Philippe Poutou et déprimé du côté d’Audrey Pulvar. Que le candidat du NPA poursuive dans la veine d’une parole libre et espiègle (« On s’en fout de Trotsky pour l’instant. On n’est pas un parti trotskyste », a-t-il, par exemple, lancé à un moment) ! Mais espérons qu’Audrey Pulvar ne se transformera pas de manière durable en Robocop des plateaux télévisés. Ça serait bien si nous pouvions prochainement retrouver son intelligence sensible.

Philippe continue !

Audrey reviens !

 


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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 15:21
Lundi 27 Février 2012 à 09:14

 

Philippe Cohen
Journaliste à Marianne, rédacteur en chef de Marianne2.fr et co-responsable du service politique... En savoir plus sur cet auteur

 

Le Président s'est exprimé durant une heure sur RTL ce matin. Il a indiqué que l'Etat proposait d'investir 150 millions d'euros sur le site via le fonds FSI. Il est revenu sur la réforme des charges sociales pour les bas salaires avant d'aborder l'immigration et l'éducation.

 

 

Sarkozy, sans complexes, prétend sauver Florange. Comme Gandrange ?
Nicolas Sarkozy avait promis une surprise par jour. La promesse est tenue à moitié. Ce matin sur RTL, le candidat-président a annoncé une intervention de l'Etat, via le fonds souverain FSI, sur le site de Florange d'Arcelor-Mittal , une participation au capital pour financer un nouveau plan d'investissements. C'était le scoop du jour. Il a rétorqué, concernent Gandrange qui a fermé en 2009 malgré ses promesses, qu'il s'agissait pour Florange d'un problème de conjoncture et non d'un problème structurel.

Questionné par Jean-Michel Aphatie pour savoir si l'Europe était un sujet à référendum, Nicolas Sarkozy a été catégorique : « S'agissant d'un traité avec 200 articles, je ne vois pas la question claire qu'il y aurait », a-t-il déclaré. Nicolas Sarkozy a cependant promis d'« en appeler au peuple » en cas de « blocage manifeste » sur un sujet ou une réforme. Ainsi a-t-il confirmé la nature perverse de sa politique référendaire : priorité semble donnée aux sujets sur lesquels on discerne un bouc-émissaire, le chômeur ou l'immigré. Quand c'est l'Europe de Merkozy qui pourrait devenir la cible référendaire, on préfère éviter le sujet. Sarkozy a ainsi oublié que François Mitterrand, dont il se réclame sur l'Europe, n'a pas hésité, lui, à soumettre au peuple français un texte, le traité de Maastricht, comportant des centaines de pages.
 
Pour le reste, Nicolas Sarkozy est aussi revenu, avec force pédagogie, sur ce qui sera sans doute l'un des engagements majeurs de sa campagne : celui de remplacer la Prime pour l'emploi par un dispositif permettant une augmentation en moyenne de 1000 euros par an pour tous les salariés payés jusqu'à 1,3 fois le Smic. Cette réforme sera financée, selon le président, par celui alloué à la PPE (2,5 milliards) auquel s'ajouteront 1,5 milliards de taxe supplémentaire sur les dividendes. En réalité, comme l'a expliqué l'auteur du projet lui-même, Sébastien Proto, comme ne l'ont pas rappelé les interlocuteurs de Sarkozy sur RTL, l'augmentation sera au maximum de 840 euros pour les smicards et de 142 euros pour les mieux payés de la catégorie. Selon François Hollande, le gain sera encore plus petit, de 3 euros par mois. Le débat gagnerait à être clarifié : ce matin sur RTL, chacun a pris pour argent comptant ce qu'a dit le candidat Sarkozy.

Le candidat est ensuite revenu sur les sujets à venir, l'éducation, thème de cette quatrième semaine de campagne, et l'immigration. Nicolas Sarkzoy a pourfendu ceux qui considèrent que l'immigration est seulement une chance pour la France et pas, également, comme il l'a souligné, un problème. Quant à la question de l'école, après avoir brocardé les 60 000 postes de profs proposés par François Hollande, il a tenté d'opposer le conservatisme des syndicats enseignants à la nécessité de changer le système. On y reviendra, en annonçant des propositions pour cette semaine.

Au final, Sarkozy est apparu comme un candidat sans complexes. Il a ainsi brocardé les financiers de gauche, comme Pierre Berger et Mathieu Pigasse, se permettant même d'évoquer le fait que la compagne de François Hollande travaille dans le groupe Bolloré sans qu'on suppose au candidat une quelconque dépendance vis-à-vis de son patron.
Sur bien des sujets, Sarkozy fait mine d'oublier qu'il exerce le pouvoir depuis cinq ans et présente l'avenir comme une page blanche. Dans certains cas, comme celui de Florange, il instrumentalise au contraire sa capacité à changer les choses en tant que chef de l'exécutif. Reste à savoir si ce dispositif, qui ne fait pas dans la subtilité, va fonctionner auprès des électeurs. François Hollande et les autres candidats de l'opposition républicaine feraient bien de ne pas attendre la voix des sondeurs pour répondre ; François Hollande, Jean-Luc Mélenchon ou François Bayrou devraient, eux avoir encore moins de complexes...
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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 15:11

 

Rupture 27/02/2012 à 12h22
Marie Kostrz | Journaliste Rue89
Déçus par l'accord EELV-PS, séduits par un Mélenchon plus clair sur le nucléaire, des écologistes expliquent pourquoi ils se tournent vers le Front de Gauche.

 


Un cœur brisé (CarbonNYC/Flickr/CC)

 

Quand Clémentine Autain, porte-parole du Front de Gauche, s'adresse aux militants d'Europe Ecologie - Les Verts, cela donne : « Bienvenue au Front de Gauche ! »

Depuis l'accord passé avec le PS en novembre, les déçus d'EELV ont les yeux tournés vers Jean-Luc Mélenchon. Et selon Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l'écologie du Parti de Gauche, il seraient nombreux.

Beaucoup, ajoute-t-elle, confient vouloir voter Mélenchon sans pour autant quitter EELV. Le Front de Gauche a multiplié les gestes de bienvenue à leur égard dès la fin 2011.

Dans un texte intitulé « Camarades, et si l'herbe était plus verte ailleurs ? », Stéphane Lavignotte, ancien responsable des Verts, et Clémentine Autain, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, encouragent les militants d'EELV à les rejoindre :

« Nous nous adressons fraternellement et en toute sororité à nos amis – depuis parfois plus de vingt ans – qui militent à EELV pour une vraie alternative au système actuel et que nous voyons malheureux. [...]

Si vous quittez EELV, ne disparaissez pas dans la nature : l'écologie politique a toujours besoin de votre engagement. Nous pensons possible et utile de militer ensemble. »

Ceux qui ont répondu à l'appel expliquent leur choix.

1 EELV, « satellite du PS »

 

Non seulement Thomas Giry votera pour Jean-Luc Mélenchon, mais il participe désormais à la campagne du Front de Gauche. Le départ de ce membre du conseil fédéral d'EELV n'est pas passé inaperçu.

Ancien cadre d'Europe Ecologie - Les Verts, il a rendu publique sa décision en janvier. Deux mois après la conclusion de l'accord avec le PS, « parce qu'après dix-huit ans dans un parti, on ne part pas comme ça ». Pourtant, c'est bien l'alliance avec les socialistes qui a motivé son départ :

« Je me suis posé beaucoup de questions quand j'ai réalisé que l'accord signifiait qu'en cas d'une possible alternance, EELV renonçait à s'opposer à une vraie politique d'austérité. »

Il est loin d'être le seul pour qui l'accord a été une véritable ligne de faille. L'héritage d'extrême gauche qu'ont en commun une partie des militants écolos a motivé leur ralliement à Jean-Luc Mélenchon.

Quand le côté extrême gauche des écolos les rattrape

Mireille Teulé est « née chez les communistes ». Petite-fille d'une première adjointe au maire PCF qui l'a beaucoup influencée, cette ancienne professeure d'histoire-géographie a rejoint Europe Ecologie - Les Verts il y a deux ans. Elle aussi a décidé de confier sa voix au candidat du Front de Gauche :

« Je ne peux plus que voter pour lui ! EELV s'est placé comme satellite du PS, or c'est pour moi le symbole du néolibéralisme. »

Etablie dans l'Aquitaine, elle a milité pour la première fois en 2005 contre le Traité établissant une constitution pour l'Europe (TCE). La retraitée a exprimé son opposition au TCE au sein des comités anti-libéraux « auxquels des militants PS proches de Jean-Luc Mélenchon faisaient aussi partie ».

Le bilan local des élus PS d'Aquitaine a également pesé dans la balance :

« Ils soutiennent le projet de TGV-Aquitaine qui a endetté la région pour les cinquante ans à venir alors qu'il ne va absolument pas contribuer à désenclaver les petites communes isolées. »

2 Mélenchon, plus clair sur le nucléaire

 

Une chose est sûre : la campagne de Jean-Luc Mélenchon se drape de vert et cela plaît aux militants écolos. Sandrine Figuié, élue EELV à Martigues (Bouches-du-Rhône), a annoncé qu'elle mettait entre parenthèses son appartenance politique le temps de la campagne... afin de se consacrer au Front de Gauche.

Elle a été déçue par l'amollissement du combat écologique de son parti, conséquence directe de la signature de l'accord avec le PS :

« Les socialistes ne sont pas opposés au nucléaire. Quand je vois aujourd'hui que les Verts sont les alliés du PS, je me dis qu'on a beaucoup plus de choses à faire avec le Front de Gauche. On ne voit pas les militants PS mobilisés sur cette question. »

Au contraire, elle remarque que ceux du Front de Gauche sont « des gens de terrain, ancrés dans le monde associatif, au coude à coude dans les manifs ». Bref : des personnes « avec qui une alliance naturelle se noue ».

Consulter les citoyens sur le nucléaire : « Tout à fait d'accord »

C'est également la raison qui, après 38 ans de vote écolo, a mené Anne-Marie Imbert à se pencher sur le programme du Front de Gauche :

« J'habite non loin de la centrale nucléaire de Tricastin dans la vallée du Rhône et ici, beaucoup des militants de Sortir du nucléaire sont au Parti de Gauche en même temps. »

Selon elle, Jean-Luc Mélenchon est cette année « le seul candidat qui convient ». Europe Ecologie - Les Verts est à ses yeux très en retrait par rapport à ce qu'il aurait dû conclure avec le PS sur le nucléaire, c'est-à-dire l'arrêt total de l'activité des centrales. Elle ajoute :

« Même si toutes les formations du Front de Gauche ne sont pas d'accord sur ce point, ils proposent d'organiser un référendum, ce avec quoi je suis tout à fait d'accord. »

3 Lassés des luttes internes à EELV

 

Cette « ouverture d'esprit » reconnue au Front de Gauche a également plu aux militants d'EELV, souvent désabusés par les luttes internes qui ravagent leur parti.

Le lynchage dont Eva Joly est la victime au sein de son propre parti a démobilisé Sandrine Figuié :

« Ça me choque en tant que femme, ça me choque en tant que personne. »

Quasi unanimement, les militants et élus interviewés dénoncent l'arrivisme de la direction du parti : « Cécile Duflot ou Jean-Vincent Placé ont les dents longues », « tout le monde chez les écolos veut être élus, alors ça crée des problèmes »... Ils finissent par aller voir ailleurs.

Cette exaspération n'a pas échappé à Jean-Luc Mélenchon. Dès novembre, alors qu'Eva Joly est malmenée par son parti divisé sur l'accord avec le PS, il faisait d'une pierre deux coups en redoublant de sympathie envers Eva Joly la « courageuse » :

« Elle prend des engagements très forts sur le nucléaire et l'EPR et elle se fait faucher et démentir, je comprends que ça l'atteigne. »

4 Un vote « utile »

 

Aucun écolo sur le départ ne considère cependant Jean-Luc Mélenchon comme l'homme providentiel. Il s'agit avant toute chose de voter utile. Simon Imbert-Viers, conseiller fédéral EELV et responsable de la commission immigration, a lui aussi décidé de ne pas renouveler son adhésion à Europe Ecologie - Les Verts. Il votera Mélenchon dès le premier tour.

En désaccord total avec la politique d'immigration prônée par le PS, il estime au contraire que le Front de Gauche « ne commet pas d'erreur sur ces questions ». Il précise :

« Ce n'est pas un vote d'adhésion totale au Front de Gauche. Je ne suis pas en train de dire “c'est super, c'est magnifique”. Je me prononce en tant que citoyen, pour faire passer un message. »

Le but est souvent d'accroître le poids du Front de Gauche afin, dans le cas où François Hollande serait au second tour, de faire pression sur les décisions prises dans le futur par le PS. « Assurer une alternance et pas une simple alternative », résume un militant.

 

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 14:51

 

LEMONDE.FR avec Reuters | 27.02.12 | 09h14

 
 

 

 Onze personnes ont été tuées dans l'accident, à la suite duquel 4,9 millions de barils de pétrole se sont répandus au large des côtes de la Louisiane, provoquant de loin la plus grande marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

Onze personnes ont été tuées dans l'accident, à la suite duquel 4,9 millions de barils de pétrole se sont répandus au large des côtes de la Louisiane, provoquant de loin la plus grande marée noire de l'histoire des Etats-Unis. AP/Gerald Herbert


Le procès de la marée noire du golfe du Mexique, qui devait démarrer lundi, a été reporté de une semaine pour permettre au groupe pétrolier BP de tenter d'arracher un accord à l'amiable avec les dizaines de milliers de personnes et de sociétés affectées par la catastrophe.

Le procès se déroulera devant un tribunal fédéral de la Nouvelle-Orléans le 5 mars, et non le 27 février comme initialement prévu. Le report a été annoncé moins de vingt-quatre heures avant le début programmé des audiences. Ce report doit permettre la poursuite des discussions entre BP et un comité de plaignants représentant notamment les propriétaires, pêcheurs, hôteliers et restaurateurs qui s'estiment directement et pécuniairement lésés par l'explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon le 20 avril 2010 et la marée noire qui en a découlé.

 

 NÉGOCIATIONS

Onze personnes ont été tuées dans l'accident, à la suite duquel 4,9 millions de barils de pétrole se sont répandus au large des côtes de la Louisiane, provoquant de loin la plus grande marée noire de l'histoire des Etats-Unis. Dans un communiqué, BP a confirmé être en négociation avec les victimes de la marée noire, sans toutefois préciser le montant des compensations envisagées et en soulignant qu'il n'était nullement acquis que les discussions mènent à un accord.

L'agence Bloomberg, citant trois sources proches du dossier, rapportait lundi que BP et les plaignants étaient en phase avancée de discussions sur un accord de 14 milliards de dollars. Un accord à l'amiable permettrait d'éviter un procès complexe, susceptible de durer près d'un an. Un tel compromis marquerait aussi une étape clé dans la conclusion d'un accord global avec les partenaires de forage de BP et avec les autorités locales et fédérales.

 

 

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 20:06

LEMONDE.FR | 25.02.12 | 09h19   •  Mis à jour le 25.02.12 | 10h08

 
 

 

Nicolas Sarkozy à Arras, le 12 mai, lors d'un déplacement sur le thème de l'agriculture.

Nicolas Sarkozy à Arras, le 12 mai, lors d'un déplacement sur le thème de l'agriculture. REUTERS/POOL

Depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy, qui a inauguré samedi 25 février le Salon de l'agriculture à Paris, a lancé une opération de charme en direction des agriculteurs et des chasseurs, deux catégories qui font partie de l'électorat traditionnel de l'UMP, aux dépens des écologistes.

La "rupture" publique entre M. Sarkozy et ces derniers, qui avaient été à l'honneur lors du Grenelle de l'environnement au début du quinquennat, date de 2010, quand le chef de l'Etat avait lancé en clôturant le salon de l'agriculture : les questions de l'environnement, "ça commence à bien faire".

Depuis cette déclaration, sur fond de reconquête d'un électorat agricole qui l'avait déserté aux scrutins intermédiaires, le président-candidat revient régulièrement sur ce thème, non sans dénoncer les positions "sectaires" des écologistes.

"TROP DE SUSPICIONS" CONCERNANT LES AGRICULTEURS

Le candidat UMP a par exemple jugé qu'il y avait "trop de suspicions" concernant les agriculteurs en matière d'environnement et souhaite une "simplification" des contraintes qui leur sont imposées, dans un entretien à paraître vendredi 24 février dans Agra-Presse et l'hebdomadaire La France agricole.

>> Lire : Environnement : Sarkozy dénonce les "suspicions" visant les agriculteurs

Dans cet entretien, le candidat Sarkozy a également tenu à rassurer les agriculteurs qui ont été troublés par le choix de la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet pour occuper les fonctions de porte-parole de sa campagne.

Le ministère de l'écologie se retrouve du même coup rattaché directement à Matignon. Que NKM ne soit pas remplacée à son ministère montre le "désintérêt croissant de l'UMP pour l'écologie", a estimé jeudi, Michèle Rivasi, porte-parole d'Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle.

LES CHASSEURS CHOYÉS

A l'approche de l'élection présidentielle, les chasseurs sont justement choyés par le président candidat, au grand dam des écologistes, qui dénoncent "un braconnage électoraliste". La France reste, avec 1,3 millions de chasseurs, le premier pays de chasse d'Europe.

>> Lire : Avant la présidentielle, Nicolas Sarkozy courtise les chasseurs

Le Parlement a définitivement adopté jeudi, après un vote "conforme" en seconde lecture à l'Assemblée, une proposition de loi UMP sur la chasse, qui reconnaît le rôle des chasseurs comme instrument efficace de gestion de la biodiversité.

Le 4 février, deux moratoires en vigueur jusqu'en 2013 sur la chasse de deux oiseaux, l'eider à duvet et le courlis cendré, ont été levés, après l'avis favorable du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage.

RÈGLES ENVIRONNEMENTALES TROP "TATILLONNES"

Les mouvements de défense de l'environnement ont aussi regretté les déclarations de Nicolas Sarkozy, qui avait critiqué des règles environnementales trop "tatillonnes" et certaines limitations imposées par la justice à la chasse, lors de ses vœux au monde rural, le 17 janvier.

>> Lire : Sarkozy : "Les chasseurs ne sont pas les ennemis de l'environnement"

Ce jour-là, M. Sarkozy avait aussi déploré que "n'importe quelle association qui veut empêcher un maire, un élu, une initiative peut le faire".

Conséquence ou non de l'attention portée par M. Sarkozy aux chasseurs, le président du mouvement Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), Frédéric Nihous, a annoncé, mercredi qu'il renonçait à se présenter à la présidentielle pour soutenir le candidat de l'UMP.  

>> Lire : Frédéric Nihous renonce à la présidentielle pour soutenir Nicolas Sarkozy

>> Lire aussi en zone abonnés : Nicolas Sarkozy tourne le dos à l'environnement

Alexandre Lemarié, avec AFP et Reuters

 


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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 19:58

 

LEMONDE | 25.02.12 | 10h17   •  Mis à jour le 25.02.12 | 13h21

 
 

 

L'ancien premier ministre socialiste Michel Rocard, en janvier 2010 à Paris.

L'ancien premier ministre socialiste Michel Rocard, en janvier 2010 à Paris.AFP/MARTIN BUREAU


En pleine campagne présidentielle, Michel Rocard, 82 ans, ancien premier ministre socialiste, publie Mes points sur les "i" (Odile Jacob, 19 euros).

 

Pourquoi ce livre ?  

C'est un coup de colère. Je l'ai écrit en octobre, pratiquement d'une seule traite en le dictant, parce que moi, qui voyage beaucoup, j'étais effaré par l'inanité des conversations, la vacuité du débat.

 

Depuis, cela s'est-il arrangé ?

Non, pas vraiment, on parle de nos petites affaires sans vouloir regarder le reste du monde. Or c'est de l'extérieur que viennent les menaces les plus graves. Le capitalisme est entré dans une crise profonde, aucun retour à la normal n'est envisageable, rien ne sera plus comme avant. Mais qui le dit dans cette campagne ? La droite ment lorsqu'elle assène qu'en travaillant plus, on retrouvera la croissance. C'est faux. C'est là-dessus que la gauche doit engager la confrontation. Nous sommes partis pour des années de croissance faible et peut-être même de récession. Il faut le dire clairement et essayer de penser un monde qui sera radicalement nouveau.

 

Pourquoi un tel pessimisme ?

D'abord, la crise financière n'est pas réglée. Certes, il y a un léger mieux du côté de la zone euro, mais le niveau de l'endettement américain est pharaonique. En Chine, on s'attend à une baisse des prix de l'immobilier de 50 % au moins. Or cette bulle-là est quatre fois plus grosse que celle des subprimes. Si elle expose, vous imaginez les dégâts. Première urgence, donc, recréer un peu de stabilité.

 

En déclarant la guerre à la finance, comme le dit François Hollande ?

Je ne vois pas comment on peut faire autrement. C'est sur les activités spéculatives que la finance gagne de l'argent. Donc elle résiste. Mais en 1933, Franklin Roosevelt avait toute la finance contre lui lorsqu'il a imposé la séparation absolue des banques de dépôt et d'investissement, et pendant soixante ans le monde a vécu à l'abri des crises financières.

 

François Hollande n'est pas Franklin Roosevelt…

Mais il peut trouver des alliés en Europe. Sans doute pas du côté de l'Allemagne, mais regardez comment la perfide Albion, qui est la maison mère de la pensée monétariste, commence à vouloir se protéger contre les excès qu'elle a contribué à créer. C'est un signe.

 

Pourquoi jugez-vous impossible de retrouver une croissance soutenue à moyen terme ?

Parce que nous ne vivons pas une seule crise mais plusieurs. A supposer que l'on parvienne à réguler la finance, il faudra de longues années pour désendetter les Etats. Et il y a le "pic pétrolier" qui sonne le glas de notre modèle de prospérité. L'ère du pétrole bon marché est révolue. La consommation s'accroît alors que le volume disponible diminue. La hausse des prix est aussi inévitable que potentiellement forte. Elle va fortement peser sur le pouvoir d'achat. La récession menace, la croissance rapide est terminée.

 

Votre livre ne va pas faire plaisir à la gauche : vous jugez irresponsable la sortie du nucléaire.

Je dénonce la stratégie diabolique des Verts qui ont convaincu la Suède, l'Allemagne, la Belgique et l'Italie de sortir progressivement du nucléaire en deux ou trois décennies. Ils vont créer au centre de l'Europe une véritable famine énergétique au moment où les quantités de pétrole et de gaz vont baisser. C'est suicidaire ! On ne peut imposer une telle brutalité, cela va conduire à la guerre civile, regardez ce qui se passe en Grèce. On n'ose plus faire d'élections.

 

Mais le nucléaire tue…

Il tue beaucoup moins que le charbon, cancers compris.

 

François Hollande, qui signe la préface de votre livre, prend bien soin de se démarquer de vous.

Moi, je trouve qu'il ne se démarque pas complètement, au contraire, il ouvre le dialogue.

 

Vous voulez rallumer la guerre PS-Verts ?

Non, je crois à la raison.

 

Tous dans cette campagne veulent réhabiliter la valeur travail et vous intitulez l'un de vos chapitres "la fin du travail".

Est-ce une provocation ? Il faut reconnaître que la réduction du temps de travail est devenue un dangereux tabou. Exactement comme le nucléaire. Sans doute parce qu'on a voulu forcer le passage par la loi. Ça a été la faute de Martine Aubry. Cela a entraîné un blocage psychologique dans les PME qui sont en moyenne à 38 heures, contre 35 chez les grandes.

Et pourtant ! La tendance a été la même dans la plupart des pays industrialisés. Entre 1960 et 1990, le temps de travail a beaucoup diminué au Japon, aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en France, parce que l'automatisation réduit fortement les besoins en personnel. Puis il y a eu une sorte de plafonnement lié à la montée en puissance dramatique de la précarité : à côté des chômeurs, on a vu se développer les travailleurs précaires et les pauvres. Le résultat, c'est qu'à peu près un tiers de la population active est en situation de grave précarité dans les pays industrialisés.

Peut-on s'y résoudre ? Non, car cela devient explosif budgétairement, socialement et politiquement. Cela conduit à la désaffection civique, au ralliement à des forces politiques populistes, à un affaiblissement électoral des partis en situation de gouverner et donc à une redoutable instabilité.

 

Si je vous comprends bien, il faut partager le gâteau ; avouez que ce n'est pas très dynamique !

Relisez Chateaubriand, Léon Blum, Hannah Arendt, Georges Friedmann, tous ont prédit la fin du travail. Et, à l'époque, on était dans le plein-emploi, donc la question de la réduction du temps de travail n'était pas liée au chômage. Elle dépend exclusivement de la productivité, qui est en croissance constante. Nous avons oublié d'être radicaux dans nos manières de penser. Cela nous freine dans la recherche de nouvelles régulations.

 

Comment décririez-vous le monde de demain ?

Une société moins marchande, moins soumise à la compétition, moins cupide et organisée autour du temps libre. J'ai coutume de dire que dans les cinq plus beaux moments d'une vie, il y a un (ou des) coup(s) de foudre amoureux, la naissance d'un enfant, une belle performance artistique ou professionnelle, un exploit sportif, un voyage magnifique, enfin n'importe quoi mais jamais une satisfaction liée à l'argent. Donc c'est un monde de pratiques culturelles et sportives intenses, de temps familial abondant, de soins aux enfants et de retour à des relations amicales festives.

 

C'est le monde selon Rocard ?

Non, c'est une nécessité.

Propos recueillis par Françoise Fressoz

 

*Note perso...vous imaginez bien que je n'adhère pas à tout ce qu'il dit, surtout sur le nucléaire (nous savons qu'il y a d'autres options que le charbon ) mais je trouvais malgré tout opportun de vous faire partager cet article...


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