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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 15:59

 

Source : http://www.okeanews.fr

 

Pourquoi la Grèce évoque-t-elle un référendum ?

Le ministre hellénique des Finances a indiqué être prêt à revenir devant les électeurs si les réformes du gouvernement ne pouvaient être lancées. La preuve que le jeu entre Athènes et les Européens reste très politique.

 

9 mars 2015

dernière mise à jour le 9/03/2015

 

Le ministre hellénique des Finances Yanis Varoufakis a agité la possibilité d'un référendum ou d'lélections anticipées. (Crédits : Reuters)

Le ministre hellénique des Finances Yanis Varoufakis a agité la possibilité d'un référendum ou d'élections anticipées. (Crédits : Reuters)

 

Alors que les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent ce lundi 9 mars pour examiner les premiers détails des réformes proposées par Athènes, il semble désormais évident que l'accord arraché le 20 février dernier pour la poursuite du financement issue du mémorandum de 2012 n'était bien qu'une paix armée. Plus que jamais, le bras de fer entre la Grèce et ses « partenaires européens » semble se poursuivre.

La situation de trésorerie tendue de la Grèce

La raison en est simple. Cet accord n'a en réalité rien réglé. Ni à court terme, ni à long terme. A court terme, d'abord, la situation de la trésorerie de l'Etat grec est particulièrement préoccupante.Athènes a remboursé vendredi 6 mars une première échéance du FMI de 310 millions d'euros, mais il lui reste encore 1,5 milliard d'euros à débourser d'ici à la fin du mois pour payer l'institution de Washington. La prochaine échéance est celle de vendredi 13 mars, puis viendront celles du 16 et du 20 mars. Cette facture n'est pas anecdotique : elle représente un tiers des dépenses normales mensuelles du pays. Bref, les besoins sont énormes, alors même que les revenus s'affaiblissent.

Or, la situation de trésorerie de la Grèce est très tendue. Les recettes ont été en janvier inférieures d'un milliard d'euros à ce qui était prévu. Ceci s'explique certes par les incertitudes politiques et liées aux négociations européennes, mais pas seulement. La conjoncture a commencé à se dégrader dès l'automne et il convient de ne pas oublier que le pays est en proie à une déflation sévère (les prix ont reculé sur un an de 2,8 % en janvier) qui pèsent sur les finances publiques. De fait, il semble délicat pour Athènes de pouvoir faire face à l'ensemble de ses engagements en mars et encore moins en avril.

Car, rappelons-le, l'accord du 20 février ne prévoyait de verser les fonds encore disponibles du Fonds européens de Stabilité Financière (FESF) que contre la mise en place de réformes. Ce sont donc aux « institutions », Eurogroupe et FMI, d'estimer l'avancée de ces réformes et de libérer l'argent. Athènes espérait que la BCE allait autoriser le relèvement du montant des bons à court terme que l'Etat (T-Bills) pouvait émettre afin d'attendre la libération du financement. Les banques grecques auraient ensuite acheté ces bons grâce au maintien de leur accès à la liquidité d'urgence de la BCE (le programme ELA).

Le nœud coulant

Mais, accepter de relever le plafond des T-Bills eût signifié, pour les Européens, donner à la Grèce du temps. Du temps que le gouvernement d'Alexis Tsipras aurait pu mettre à profit pour lancer son programme de lutte d'urgence contre la pauvreté ou d'autres mesures phare du programme de Syriza. Tandis que, tant que le gouvernement doit courir après le moindre centime d'euros pour boucler ses fins de mois, il ne peut rien engager de sérieux pour le pays. Donner du temps à la Grèce, ce serait lui donner de la liberté. Et c'est précisément cela que les Européens cherchent à éviter. Aussi la BCE s'est-elle empressée de refuser tout relèvement du plafond des T-Bills. Aussi le pouvoir reste-t-il dans les mains de l'Eurogroupe qui, pour libérer l'argent du FESF au compte-goutte, peut dicter ses conditions à un gouvernement hellénique aux abois. On a vu ainsi lundi matin, Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe estimer que les propositions de réformes grecques sont "loin d'être complètes." C'est ce fameux « nœud coulant » dont parle Alexis Tsipras dans son interview au Spiegel.

Motivations politiques

Mais l'intérêt de ce nœud coulant est, en réalité, politique. Athènes ne cesse en effet de proposer des réformes et les Européens ne cessent de faire les bégueules face à ces propositions, demandant davantage ou demandant à voir. C'est qu'en réalité l'essentiel n'est pas là : il réside dans le refus de définir une nouvelle voie pour la Grèce. Depuis le 25 janvier, la politique européenne ne vise en effet qu'à discréditer l'option Syriza, pour prouver aux Européens l'inutilité de tels votes pour faire un exemple. Il s'agit de prouver par les faits qu'aucune alternative n'est possible.

Or, l'asphyxie par la trésorerie est une méthode sûre. D'abord, elle paralyse le gouvernement et l'empêche d'agir. Ceci sape progressivement sa popularité, puisqu'il est incapable de réaliser ses promesses, ni même de les engager et que la situation économique se dégrade. Ceci sape ensuite l'unité de la coalition en renforçant l'aile gauche de Syriza qui est évidemment légitime pour dénoncer cette paralysie et le pouvoir donné aux Européens. Enfin, en ne délivrant les fonds qu'à ses conditions, l'Eurogroupe peut espérer imposer la poursuite de « son » programme de réformes afin de pouvoir proclamer sur pièce la « conversion au bon sens » de Syriza. Bref, derrière l'apparente querelle de trésorerie se cache de véritables buts politiques.

Clarifier le mandat de Syriza

On ne s'étonnera guère alors de voir la Grèce répondre par des moyens politiques. C'est le sens principal des propos de Yanis Varoufakis dimanche 8 mars dans son interview à la Corriere della Sera : si l'Europe serre trop le nœud, alors le gouvernement devra le faire trancher par un choix démocratique, référendum ou élections anticipées. Autrement dit, ce sera au peuple grec de décider s'il entérine ou non la volonté européenne de « faire comme auparavant », stratégie qui domine le jeu des pays de la zone euro depuis les élections du 25 janvier. L'enjeu n'est donc pas, en soi, la sortie de la zone euro de la Grèce, mais bien la capacité du nouveau gouvernement grec à modifier la logique de la politique économique de la Grèce dans la zone euro face à des Européens qui refusent ce changement. D'où le correctif de Yanis Varoufakis qui a précisé que le référendum ne porterait pas sur l'euro, mais sur les réformes.

Reste que, au final, ceci risque bien de revenir au même. L'objet d'un tel scrutin sera de préciser le mandat de Syriza. Celui que le parti a reçu le 25 janvier est en effet ambigu : demeurer dans la zone euro tout en changeant de logique économique. A partir du moment où la zone euro indique qu'il n'est pas possible de modifier cette logique, ce mandat tombe de lui-même et il est naturel que le gouvernement grec recherche les moyens de disposer d'un nouveau mandat. Quel sera ce mandat ? Il semble évident que si la question est posée, Syriza ne pourra pas faire l'économie d'une clarification sur la question du Grexit. Dès lors que l'on ne peut appliquer un programme dans le cadre de la zone euro, le choix démocratique devra permettre de trancher entre l'obéissance et la rupture...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source : http://www.okeanews.fr

 

 

 

 

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8 mars 2015 7 08 /03 /mars /2015 21:55

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

Varoufakis évoque un référendum si le plan grec est rejeté

08 mars 2015 | Par La rédaction de Mediapart

 

 

Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a haussé le ton dimanche 8 mars à la veille d'une réunion de l'Eurogroupe lundi à Bruxelles.

 

Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a évoqué dimanche, à la veille d'une réunion de l'Eurogroupe lundi à Bruxelles, la possibilité de nouvelles élections, voire d'un référendum sur un accord sur la dette.

Si les ministres de la zone euro n'acceptent pas les sept grandes réformes proposées par la Grèce pour obtenir une prochaine tranche de l'aide dont elle a besoin, « il pourrait y avoir des problèmes », a averti le ministre des finances dans un entretien publié dimanche par le Corriere della Sera.

La Grèce avait déjà brandi la menace d'un référendum sur le plan de sauvetage en novembre 2011, provoquant un mouvement de panique sur les marchés financiers et la colère de ses partenaires européens. Cette séquence politique avait coûté son poste au premier ministre Georges Papandréou.

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 21:38

 

Source : http://cadtm.org

 

CADTM

 

Grèce : Une commission d’audit de la dette sera mise en place par la présidente du parlement grec à la mi-mars 2015

5 mars par Pierre Gottiniaux

 

Dans une conférence de presse donnée hier, mercredi 4 mars, Zoe Konstantopoulou, la présidente du Parlement grec, a annoncé la constitution d’une commission d’audit de la dette publique grecque. Elle confirme ainsi l’annonce faite le 24 février dernier lors de sa rencontre avec le président du Parlement chypriote, Giannakis Omirou.

Lors de cette conférence, transmise à la fois sur la chaîne du Parlement et sur la radio des journalistes licenciés de l’ERT « en signe de solidarité avec leur lutte exemplaire » |1|, la présidente du Parlement a précisé que cette commission serait notamment formée par des personnalités internationales reconnues et expérimentées dans les questions d’audit de la dette. La composition de cette commission sera dévoilée la semaine du 16 mars. Rappelons que la présidente du parlement grec avait rencontré Eric Toussaint, porte-parole du CADTM international, le 16 février 2015 à Athènes afin de préparer la mise en place de cette commission d’audit.

Un audit de la dette n’est pas en contradiction avec la politique du gouvernementCette annonce arrivant peu de temps après la conclusion de l’accord entre la Grèce et l’eurogroupe pour garantir les prêts des « institutions » à la Grèce pendant 4 mois supplémentaires, une question était évidemment sur toutes les lèvres : cette commission a-t-elle l’appui du gouvernement ? Ce à quoi Zoé Konstantopoulou a répondu qu’il s’agissait d’une initiative du Parlement, mais qui n’est pas en contradiction avec la politique du gouvernement. Le travail de la commission sera d’examiner la formation de la dette publique grecque, notamment dans les cas où il pourrait y avoir eu fraude ou corruption manifeste, on pense bien sûr au cas Siemens, ou aux contrats d’armements conclus avec des entreprises françaises et allemandes...

La commission d’audit de la dette aura notamment la délicate mission de déterminer l’éventuel caractère odieux, illégal ou illégitime des dettes publiques contractées par le gouvernement grec. On ne sait pas encore l’étendue des dettes concernées, mais rien que sur les 7 dernières années, on devine facilement l’étendue de la tâche et les acteurs impliqués, ce qui laisse à penser que la commission sera sous le feu des projecteurs européens... La présidente du Parlement est pour sa part convaincue que la plus grande partie de la dette publique grecque est odieuse, illégale ou illégitime, mais elle précise bien que ce sera au comité de le prouver. L’objectif affirmé est bien ici de lever le voile sur l’endettement de la Grèce, afin que le peuple sache la vérité, même si les conclusions de l’audit pourront aussi être utilisées dans les négociations sur la dette réclamées par le gouvernement. La présidente du parlement grec avait fait clairement état de ses intentions dès son discours d’investiture |2|.

Par ailleurs, Zoé Konstantopoulou a également confirmé la reconstitution de la commission de revendication des réparations de guerre allemandes. Ces annonces font suite aux déclarations du Premier Ministre Alexis Tsipras au conseil des ministres en fin de semaine dernière, qui prévoit que dans les jours a venir, le gouvernement soumettrait au Parlement 4 projets de loi : des mesures de soutien aux victimes de la crise humanitaire (électricité gratuite pour 300.000 ménages, transport gratuit pour les chômeurs et précaires, etc.) ; interdiction des expulsions de logement ; règlement des dettes des particuliers envers l’État (remboursement en 100 tranches, etc.) ; rétablissement de l’ERT, la radio-télévision publique, avec réembauche de tous ses travailleurs licenciés.

Notes

|1| http://cadtm.org/Le-CADTM-Internati...

|2| voir http://cadtm.org/Discours-prononce-...

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 15:41

 

Source : http://cadtm.org

 

CADTM

 

Le chantage de la BCE à l’encontre de la Grèce

3 mars par Antonio Sanabria

 

 

 

 

Pour saisir la situation dans laquelle se trouve actuellement la Grèce et les facteurs qui ont concouru au dénouement des négociations entre le gouvernement grec et l’Eurogroupe la semaine dernière, il est important de mesurer la pression exercée par la Banque centrale européenne. Dans l’article ci-dessous, Antonio Sanabria, économiste au CADTM, décrypte le chantage exercé par l’institution bancaire sur la Grèce.

Le 4 février dernier |1|, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’à partir du 11 février 2015, elle cesserait d’accepter les titres de la dette grecque comme garanties ou « collatéraux » pour accorder des prêts aux banques, dans le cas où le programme d’ajustement ne se poursuivrait pas. L’organisme monétaire brandit l’argument technique suivant : jusqu’à présent, il pouvait faire une exception en acceptant comme garantie des titres de la dette publique grecque, qualifiés « d’obligations à haut risque » (junk bonds), sous réserve que la Grèce observe le programme d’ajustement de l’UE et du FMI, en vue de garantir la solvabilité de ses actifs. Selon la BCE, sans cet accord, ce régime d’exception toucherait à sa fin, de peur de mettre en péril l’ensemble de l’Union européenne.
Sous couvert de cette façade technocratique et derrière l’image d’une entité monétaire résolue à faire appliquer rigoureusement son mandat, la motivation réelle de la BCE est manifestement politique. Celle-ci outrepasse ses prérogatives et exerce un chantage patent en plein cœur du processus de négociations entamé par la Grèce, avec notamment ladite BCE.

Cette annonce laisse supposer que les banques grecques perdraient une source de financement de la BCE, même si cela ne signifie pas que cette dernière leur couperait entièrement les vivres. En effet, les banques pourraient toujours opter pour le mécanisme de déblocage de liquidités d’urgence (ELA, selon ses sigles en anglais) de la part de la banque centrale grecque, qui assumerait le risque. Toutefois, cette deuxième option pourrait également être mise à mal par un vote en ce sens d’au moins deux tiers du Conseil des gouverneurs de la BCE |2|. Même si cette éventualité serait difficile à concrétiser (d’autant plus si Varoufakis et Tsipras recueillent suffisamment de soutien lors de leur tournée européenne), elle reste de toute façon possible dans le cas où la Grèce ne suivrait pas le mémorandum. Quand bien même l’ELA demeurerait fonctionnelle, il serait difficile d’augmenter la fourniture de liquidités d’urgence aux banques grecques |3|. Selon certaines estimations, comme celle de la Deutsche Bank ces banques auraient besoin de prêts en liquidités d’urgence (ELA) à hauteur de 50 milliards d’euros à partir de la semaine prochaine.

Les banques grecques ne dépendent pas tellement de la dette publique comme source de financement ; dès lors, il n’y aurait pas directement de sérieuses répercussions. Ainsi, en décembre 2014, sur un total de 56 milliards d’euros prêtés par la BCE, un peu moins de 8 milliards l’auraient été grâce à l’utilisation des obligations comme garantie |4|.
En réalité, les entités bancaires grecques dépendent bien de l’assistance financière de la BCE mais via un autre mécanisme, bien connu en Irlande ou en Espagne : les obligations des banques garanties par l’État (connues en Grèce sous le nom de titres Pillar II et Pillar III). Cependant, en 2013, la BCE a annoncé |5|qu’elle n’accepterait plus ces titres à partir du 28 février 2015, justement à la date des nouvelles négociations pour le nouveau prêt accordé à la Grèce par l’UE et le FMI. Quelle coïncidence.

Il s’agit donc de mesures déjà annoncées il y a longtemps et connues du gouvernement actuel de Tsipras. Il convient dès lors de se poser la question suivante : pourquoi renchérir avec cette annonce si ce n’est pour renforcer la pression sur un gouvernement élu démocratiquement ?

Mettons en exergue deux éléments qui démontrent que la BCE exerce un chantage et outrepasse les limites de ses prérogatives.

D’une part, elle exerce une pression directe sur le gouvernement grec. Comme nous l’avons souligné, les banques ne dépendent pas tellement de la dette publique, mais l’État grec dépend lui de l’émission de titres (essentiellement des bons du Trésor à 13 ou à 16 mois) que lui achètent les banques grecques. Mais si ces dernières ne peuvent plus les utiliser comme garanties, elles n’ont plus aucun intérêt à en faire l’acquisition et l’État perd son seul acquéreur. Il faut préciser à ce sujet qu’entre janvier et septembre 2014, 42 % des émissions de la dette |6| grecque ont été effectuées par la vente de ces bons du Trésor. La pression est forte, le pays doit, en effet, honorer plusieurs paiements dans les mois qui viennent, comme les 2,5 milliards d’euros au FMI au cours du premier trimestre 2015 et une nouvelle fois cette somme au trimestre suivant. De même, entre juillet et août 2015, les bons à hauteur de 6,7 milliards d’euros acquis par la propre BCE arrivent à échéance.

D’autre part, le deuxième élément de chantage concerne l’effet de cette mesure dans le contexte actuel de tension. Il semble que, depuis décembre 2014, les retraits de dépôts se soient intensifiés dans les banques grecques, ce qui semble toujours d’actualité en janvier de cette année. Ce n’est pas simplement le fait des « riches » ni par ailleurs de la soi-disant panique d’un gouvernement « communiste » de Syriza. Il s’agit plutôt de la crainte que, d’une manière ou d’une autre, l’issue de cette crise se solde par la sortie de la Grèce de la zone euro, ce qui entraînerait par la force des choses une perte d’au moins une partie des épargnes, dévaluées en nouveaux drachmes. C’est ce qui c’était passé lors de l’épisode du « corralito » en Argentine en 2001 lors de la fin de la parité entre le peso et le dollar.

Ce deuxième élément de pression est important dans la mesure où il témoigne d’une attitude contre nature de ce que devrait normalement être le rôle d’une banque centrale. S’il y a bien une raison d’être pour une banque centrale, c’est de s’ériger en tant que prêteur de dernier recours. C’est une fonction qui a déjà été démontrée au moins depuis la publication de Lombard Street par Walter Bagehot dans les années 1873. En d’autres termes c’est son rôle en tant que « banque des banques » de fournir les liquidités nécessaires aux entités financières en cas d’urgence, en vue d’éviter des paniques bancaires dues à la crainte des épargnants de ne pas récupérer l’argent déposé sur leur compte. Mais actuellement, en lieu et place d’envoyer des signaux d’apaisement, la BCE attise de façon irresponsable les craintes du peuple grec. De quel de ses statuts se prévaut-elle pour agir de la sorte ? Nous avons bien peur que ce soit le même que celui qui a permis à Trichet en 2010 d’exiger des réformes structurelles aux gouvernements espagnol et italien, par exemple.

Et Francfort d’invoquer sa volonté d’éviter « l’aléa moral » d’un gouvernement grec qui profiterait de la BCE pour faire ce qu’il veut au détriment du reste de la zone euro. Mais cela n’est pas vrai et, de toute manière, cela ne relève pas de son ressort. Et surtout, cette même logique ne s’est pas appliquée lorsqu’il s’est agi de financer les banques européennes au bord de la faillite technique.

En fin de compte, l’annonce de la BCE ne représente pas de changement radical dans la position de négociation de la Grèce face à l’Eurogroupe. Sa position était déjà délicate auparavant et c’est d’autant plus vrai aujourd’hui. Pour la Grèce, une rupture radicale suppose un coût politique – la sortie de l’euro – et comporte un risque élevé d’entraver la gouvernabilité à court terme de l’exécutif de Tsipras. Mais si le gouvernement se plie sans broncher au chantage, il risque de s’aliéner un électorat qui n’a pas voté en faveur de Syriza pour que ce dernier continue dans le sillage de ses prédécesseurs ; tout cela sans compter la grande probabilité d’un éclatement interne du parti.

La BCE, pour sa part, envoie un sérieux coup de semonce, mais elle se fourvoie si elle pense que la sortie de la Grèce pourrait être une explosion contrôlée. Au contraire, une rupture de l’union monétaire, autoproclamée irrévocable, ne ferait qu’ouvrir les paris sur la prochaine sortie, ce qui engendrerait de fortes tensions financières, en particulier au Portugal et en Espagne. Précisément les deux pays dont les gouvernements actuels s’opposent le plus, de manière tout à fait absurde, aux propositions du nouveau gouvernement grec. Au milieu de tout cela, la possibilité d’autres voies de financement par la Chine ou la Russie (avec le conflit ukrainien en toile de fond) commence à s’entrevoir discrètement.

Il ne faut pas non plus oublier que les propositions d’une nouvelle restructuration proviennent du constat de l’échec des programmes d’ajustement structurel imposés par la Troika |7|, avec une dette impossible à rembourser |8| et une restructuration qui a été reportée de 2010 - quand la crise grecque a éclatée - à 2012, dans le but que les banques, notamment françaises et allemandes, réduisent le risque d’exposition au crédit et que la dette soit socialisée. Le gouvernement allemand affirme ne pas être prêt à faire payer les contribuables pour les excès grecs, mais ce n’est là que mensonge. Berlin ne veut pas reconnaître que la négociation est la facture ouverte du sauvetage de ses propres banques privées. Quels seront les prochains dénouements ?

Traduit par Marion Antonini

Notes

|1| Cf. le communiqué de presse de la BCE : http://www.ecb.europa.eu/press/pr/d...

|2| Le financement par le biais de l’ELA coûte de surcroît plus cher : 1,55 % contre 0,05 % pour le financement de la BCE. Concernant la législation de la BCE sur le mécanisme ELA, consulter le lien suivant : https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/o...

|3| Silvia Merler, « ECB Collateral Damages on Greece », publié par Bruegel le 5 février 2015,
http://www.bruegel.org/nc/blog/deta...

|4| Les données se trouvent dans l’article de Yiannis Mouzkis, « 2014 is not 2012 », publié dans Macropolis le 5 décembre 2014, http://www.macropolis.gr/?i=portal.... Voir à ce sujet l’article plus récent de Karl Whelan, « What’s Going On with Greece and the ECB ? It’s complicated… », publié dans Bull Market, le 1er février 2015, https://medium.com/bull-market/what...

|5| Cf. le communiqué de presse de la BCE du 22 mars : http://www.ecb.europa.eu/press/pr/d...

|6| Source : données officielles de la PDMA (Public Debt Management Agency) de la Grèce : http://www.pdma.gr/index.php/en/pub...

|7| Il existe de surcroît des éléments solides démontrant que ces plans d’ajustement sont en outre illégaux. Voir à ce sujet l’article de Renaud Vivien : « Pourquoi les programmes d’austérité imposés par la Troika sont illégaux ? », publié le 5 janvier, http://cadtm.org/Por-que-los-progra...

|8| Voir à ce sujet l’article de Costas Lapavitsas et Daniel Munevar, « Greece needs a deep debt write off », publié le 6 juin 2014, http://cadtm.org/Greece-needs-a-dee...

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

 

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28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 19:02

Source : http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-la-tres-grande-sagesse-de-la-grece

l'émission du jeudi 26 février 2015

La très grande sagesse de la Grèce

Ce compromis passé entre la Grèce et ses partenaires de la zone euro, il faudrait l’applaudir et s’en réjouir mais non, ce n’est bizarrement pas ce qu’on lit ou entend. Il y a ceux qui s’étonnent qu’un gouvernement considéré comme radical ou d’extrême gauche s’engage à ne pas augmenter l’endettement de son pays. Il y a ceux qui estiment, et en manchette, que la Grèce se serait « pliée aux exigences de Bruxelles » et il y a ceux enfin, Mme Le Pen en tête mais également à l’autre extrême des échiquiers politiques, qui en sont à déjà dénoncer ou craindre une « trahison » du gouvernement grec.

         Bon… Chacun est libre de penser ce qu’il veut mais l’ignorance que dénotent ces réactions est proprement stupéfiante. Car enfin est-ce sur un projet de sortie de l’Union européenne ou même de l’euro que Syriza, le parti d’Alexis Tsipras, a remporté les élections ?

Non. Ce parti et ses dirigeants ont toujours dit, au contraire, qu’ils voulaient que la Grèce reste dans la zone euro « dont nous ne sommes pas locataires, disaient-ils, mais copropriétaires ». Ce qu’ils voulaient, en revanche, c’est que les conditions mises à l’aide reçue par la Grèce ne soient plus dictées par des fonctionnaires mais débattues au niveau politique entre partenaires européens, qu’elles soient moins brutales afin de permettre à la Grèce d’alléger le poids de sa dette en relançant sa croissance économique par l’augmentation du pouvoir d’achat et que ce soit donc la Grèce elle-même et non pas le reste de la zone euro qui décide où et comment elle devait réduire ses dépenses.

         Il était dès lors évident qu’on arriverait à un compromis qui ne serait par définition pas ce que ce gouvernement aurait ambitionné dans l’absolu. Comme dans toute négociation, le gouvernement Tsipras avait mis haut la barre puisqu’il allait avoir, bien sûr, à la descendre. Il est absurde et même choquant de le critiquer d’avoir su faire des concessions - au demeurant pas si grandes - et la seule question à se poser, le seul doute qu’on puisse nourrir, est de savoir si la réforme de l’Etat et la lutte contre la fraude fiscale auxquelles Syriza entend s’atteler au plus vite lui permettront vraiment de tenir ces promesses de relance par le pouvoir d’achat qu’il a réitérées dans ce compromis.

C’est tout, sauf évident. Ce gouvernement peut échouer. Il le sait et le dit mais comment peut-on ne pas se féliciter qu’un parti venu de l’extrême gauche sache conclure un compromis et veuille faire évoluer, en Grèce et dans toute l’Europe, par la négociation et non pas par la rupture, des politiques communes que le FMI, la nouvelle Commission, toute la gauche européenne, une grande partie de la droite aussi et les Etats-Unis également jugent aujourd’hui socialement intenables et surtout contreproductives ?

La Grèce ne plie pas. Elle s’inscrit dans une évolution en cours en Europe, une bien trop lente évolution qu’elle accélère tout en n’oubliant pas qu’à trop vouloir brusquer les choses, elle ne ferait que tout briser et, d’abord, elle-même. Libre à chacun de penser que ce gouvernement se déjuge, trahit ou se rend mais le fait est que ces nouveaux venus en politique ont infiniment plus de sagesse et de vision que ceux qui les critiquent ou les moquent avec tant de légèreté.

 

 

 

Source : http://www.franceinter.fr

 

 

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 18:43

 

 

Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2015/03/HALIMI/52699

 

 

Contre l’austérité à perpétuité

Soutenir la Grèce

 

Appuyée par la plupart des capitales européennes, l’Allemagne n’accepte pas l’arrivée au pouvoir à Athènes d’un gouvernement de gauche déterminé à appliquer son programme. Elle prétend tirer argument de sa domination économique et financière pour contraindre la Grèce à tenir le cap d’une politique d’austérité qui l’a ruinée.

par Serge Halimi, mars 2015

 

Les Grecs n’ont pas besoin qu’on leur explique la signification du terme « démocratie ». Pourtant, les leçons pleuvent sur leurs têtes depuis qu’ils ont porté au pouvoir une force de gauche déterminée à tourner le dos aux politiques d’austérité qui depuis six ans les tourmentent. Les admonestations leur sont dispensées d’autant plus copieusement que les maîtres d’école savent de quoi ils parlent. Eux qui ont imposé des traités rejetés par le suffrage populaire et renié leurs engagements de campagne sitôt leur élection acquise. Désormais, une épreuve de force les oppose à ceux qui veulent tenir ce qu’ils ont promis, et à quoi ils croient. Elle sera d’autant plus rude que ces derniers pourraient diffuser à des tiers, jusqu’alors résignés à leur impuissance, des idées menaçantes pour l’ordre social. Au-delà du sort de la Grèce, cet affrontement engage le destin de la démocratie européenne (1).

Sitôt connue la victoire de Syriza, chacun semblait s’être donné le mot sur le Vieux Continent. Sur un mode arrogant, Berlin mais aussi Madrid, La Haye, Lisbonne et Helsinki expliquèrent que l’alternance à Athènes ne changeait rien, puisque la politique rejetée par les Grecs devrait être poursuivie sans aucune modification. Sur un ton plus doucereux, on susurrait la même chose à Rome, Bruxelles et Paris : « Il faut, estima par exemple le ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius, concilier le respect du vote par l’électeur et le respect des engagements de la Grèce en matière de réformes. » Mais tous les gouvernements de l’Union européenne semblent ne se soucier que du second terme de l’équation. Et s’offusquer quand M. Alexis Tsipras insiste pour rappeler le premier.

Le mérite de Syriza est immense. Pas seulement parce que son choix l’amène à réhabiliter des termes devenus aussi insolites dans la vie démocratique que « souveraineté », « dignité », « fierté », « espoir ». Mais aussi parce que les instruments destinés à garrotter la volonté d’une Grèce indocile sont exhibés aux yeux de tous. Faute d’un accord avec ses partenaires européens et avec le Fonds monétaire international (FMI), le pays risque de se retrouver à court d’argent. Ses options les plus évidentes ne seraient alors guère enviables : quitter la zone euro, emprunter à des taux prohibitifs auprès des marchés financiers.

M. Tsipras l’a compris : on attend de lui qu’il capitule. Car tant qu’il se cabre, tant qu’il mobilise l’enthousiasme de sa population, il défie un ordre économique et sa camisole de force, il chamboule les usages politiques les mieux installés. Après tout, M. François Hollande n’a pas eu besoin de plus de vingt-quatre heures pour se rendre à Berlin et piétiner ses promesses de campagne — la renégociation du pacte de stabilité européen, le combat contre son « véritable adversaire », la finance — et endosser sans broncher la politique de son prédécesseur.

Moins de dix jours après la victoire de Syriza, les banquiers centraux de la zone euro envoyaient leur première salve punitive en privant subitement les banques grecques de leur principal canal de financement. C’était un moyen pour eux d’obliger Athènes à négocier dans l’urgence un accord avec ses créanciers, essentiellement les Etats européens et le FMI, et à reprendre le programme d’austérité là où le précédent gouvernement l’avait laissé. M. Hollande jugea aussitôt « légitime » le coup de force de la Banque centrale européenne (BCE). Tout comme le premier ministre italien, M. Matteo Renzi. Si l’on ne sait jamais très précisément où se trouve le président français, du moins comprend-on désormais où il ne se situe pas : avec le peuple grec.

Pendant que le garrot européen se resserre, que les marchés financiers accentuent leur pression sur le gouvernement d’Athènes, les termes du jeu deviennent terriblement clairs. La Grèce est soumise à un diktat. En échange des financements dont elle a besoin, on exige qu’elle entérine sur-le-champ une avalanche d’exigences dogmatiques et inefficaces, toutes contraires au programme de son gouvernement : réduire une fois de plus les retraites et les salaires, augmenter encore le taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), engager la privatisation de quatorze aéroports, affaiblir davantage le pouvoir de négociation des syndicats, affecter des excédents budgétaires croissants au remboursement de ses créanciers alors même que la détresse sociale de son peuple est immense. « Les ministres [de l’Eurogroupe], a précisé M. Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques, étaient tous d’accord sur le fait qu’il n’existe pas d’alternative à la demande d’une extension du programme actuel. » Avant de répéter le célèbre slogan de Margaret Thatcher, M. Moscovici, se souvenant peut-être qu’il était membre d’un parti socialiste, avait néanmoins tenu à préciser : « Ce que nous voulons, c’est aider le peuple grec » (2). L’aider, mais en lui interdisant de dévier de la politique d’austérité qui l’a ruiné.

La Grèce, fait savoir son ministre des finances Yanis Varoufakis, est « déterminée à ne pas être traitée comme une colonie de la dette dont le destin est de souffrir (3) ». L’enjeu en cause dépasse ainsi celui du droit d’un peuple à choisir son destin, y compris quand un arbitre des élégances démocratiques aussi délicat que le ministre des finances allemand, M. Wolfgang Schäuble, estime qu’il « a élu un gouvernement qui agit de manière un peu irresponsable (4) » Car la question posée porte aussi sur la possibilité pour un Etat de s’extraire de stratégies destructrices, au lieu de devoir les durcir chaque fois qu’elles échouent.

Vingt-sept assassins de l’espérance

Depuis que les institutions européennes ont jeté leur dévolu sur la Grèce et soumis l’économie la plus déprimée de l’Union à la politique d’austérité la plus draconienne, de quel bilan peuvent-elles se prévaloir ? Celui qu’on pouvait attendre et qui fut d’ailleurs annoncé : une dette qui ne cesse d’enfler, un pouvoir d’achat qui s’effondre, une croissance atone, un taux de chômage qui s’envole, un état sanitaire dégradé. Mais peu importe, le Gramophone européen ne cesse de répéter : « La Grèce doit respecter ses engagements ! » (lire « Dette publique, un siècle de bras de fer »). Sclérosée dans ses certitudes, la sainte alliance refuse même d’entendre le président des Etats-Unis quand il explique, encouragé dans son analyse par une armada d’économistes et d’historiens : « On ne peut pas continuer à pressurer des pays en dépression. A un moment donné, il faut une stratégie de croissance pour pouvoir rembourser ses dettes (5). »

L’effondrement économique que la Grèce a subi depuis six ans est comparable à celui que quatre ans de destructions militaires et une occupation étrangère avaient infligé à la France pendant la première guerre mondiale (6). On comprend alors que le gouvernement de M. Tsipras bénéficie dans son pays, y compris à droite, d’un énorme appui populaire quand il refuse de prolonger une politique aussi destructrice. Et de se résigner à survivre « comme un drogué qui attend sa prochaine dose (7) ». Hélas, Syriza compte moins d’appuis ailleurs. Un peu à la manière du roman d’Agatha Christie Le Crime de l’Orient-Express, enquêter sur les assassins potentiels de l’espérance grecque obligerait à interroger la totalité des gouvernements européens. Et d’abord l’Allemagne : les règles disciplinaires qui ont échoué sont les siennes ; elle entend écraser les peuples qui renâclent à les subir indéfiniment, surtout quand ils sont méditerranéens (8). Avec l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, le mobile du crime est encore plus sordide. Les populations de ces Etats auraient en effet intérêt à ce que la main de fer de l’austérité cesse enfin de les broyer. Mais leurs gouvernements ont peur, en particulier quand chez eux une force de gauche les menace, qu’un Etat ne démontre enfin qu’on peut refuser d’emprunter « un chemin balisé, un chemin connu, un chemin connu des marchés, comme des institutions et de l’ensemble des autorités européennes », celui dont M. Michel Sapin, ministre des finances français, continue de prétendre qu’on doit « l’explorer jusqu’au bout » (9). Or une éventuelle échappée belle d’Athènes démontrerait que tous ces gouvernements se sont fourvoyés en faisant souffrir leur peuple.

Chacun sait en effet qu’à moins de parvenir à « tirer du sang à une pierre », la dette grecque ne sera jamais remboursée. Comment ne pas comprendre également que la stratégie économique de Syriza consistant à financer des dépenses sociales urgentes grâce à une lutte contre la fraude fiscale pourrait enfin s’appuyer sur une jeune force politique, populaire, déterminée, issue des mouvements sociaux, dégagée des compromissions du passé. A défaut d’être « balisée », la voie est donc tracée. Et l’avenir fait penser à ce qu’écrivait la philosophe Simone Weil à propos des grèves ouvrières de juin 1936 en France : « Nul ne sait comment les choses tourneront. (…) Mais aucune crainte n’efface la joie de voir ceux qui toujours, par définition, courbent la tête la redresser. (…) Ils ont enfin fait sentir à leurs maîtres qu’ils existent. (…) Quoi qu’il puisse arriver par la suite, on aura toujours eu ça. Enfin, pour la première fois, et pour toujours, il flottera autour de ces lourdes machines d’autres souvenirs que le silence, la contrainte, la soumission (10). » Le combat des Grecs est universel. Il ne suffit plus que nos vœux l’accompagnent. La solidarité qu’il mérite doit s’exprimer en actes. Le temps est compté.

Serge Halimi

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(1) Lire « La gauche grecque peut-elle changer l’Europe ? », Le Monde diplomatique, février 2015.

(2) Respectivement cité par Les Echos, Paris, 17 février 2015, et interrogé par Europe 1, 12 février 2015.

(3) The New York Times, 17 février 2015.

(4) Entretien avec la radio publique allemande Deutschlandfunk, 16 février 2015.

(5) M. Barack Obama, interrogé par Cable News Network (CNN) le 1er février 2015.

(6) Sur une base 100 en 1913, le produit national brut français est tombé à 75,3 en 1919 (Jean-Paul Barrière, La France au XXe siècle, Hachette, Paris, 2000). De son côté, l’économiste américain Paul Krugman relève dans le New York Times du 17 février 2015 que la Grèce a perdu 26 % de son produit intérieur brut entre 2007 et 2013, contre 29 % dans le cas de l’Allemagne entre 1913 et 1919.

(7) Entretien avec M. Varoufakis, Le Monde, 3 février 2015.

(8) Depuis 1997, l’Allemagne a pourtant été mise en procédure de déficit excessif huit fois par les autorités européennes, la France, onze fois.

(9) « Réunion de l’Eurogroupe sur la Grèce (Bruxelles, 16 février 2015) », Représentation permanente auprès de l’Union européenne, www.rpfrance.eu

(10) Simone Weil, « La vie et la grève des ouvrières métallos », Œuvres complètes. Ecrits historiques et politiques, vol. II, Gallimard, Paris, 1991.

 

 

 

Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2015/03/HALIMI/52699

 

 

 

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 17:07

 

Source : www.marianne.net

 

Et si la Grèce sortait vraiment de l'euro ?

Jeudi 26 Février 2015 à 6:00

Jacques Sapir

 

 

L'hypothèse d'un "GREXIT" devient de plus en plus vraisemblable. Sur son blog, l'économiste Jacques Sapir analyse en détail les conséquences économiques d'une sortie de la Grèce de la zone euro.

 

Petros Giannakouris/AP/SIPA

 

La possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone Euro, qu’elle soit voulue ou qu’elle soit subie, devient de plus en plus vraisemblable d’ici le début du mois de juillet prochain. Le fait que le gouvernement grec et l’Eurogroupe aient pu trouver un accord pour les quatre mois nous séparant de cette date ne change rien à l’affaire. Il faudra poser la question soit de l’annulation d’une partie de la dette, soit de sa transformation (en réalité un moratoire sur près de trente ans). Or, l’on sait que ces deux hypothèses sont également rejetées par l’Allemagne. Il convient donc de regarder un certain nombre de paramètres de la Grèce pour se faire une idée réelle de ce qu’un « GREXIT » signifierait.

 

La question fiscale

Le premier point concerne la question fiscale. On affirme que la Grèce a vécu « au dessus de ses moyens » et qu’elle doit « payer » pour ses errements passés. En réalité, quand on regarde les recettes publiques on constate d’une part que la situation de la Grèce n’était pas en 1995 différente de celles du Portugal et de l’Espagne, et qu’elle a fait un effort important de 1995 à 2000 arrivant au niveau des Pays-Bas.

Lire la suite sur le blog de Jacques Sapir (ou ci-dessous)

 

 

Source : www.marianne.net

 

******************************

 

Source : http://www.marianne.net/russe-europe/hypothese-grexit-100231599.html

 

L’hypothèse d’un “GREXIT”

Jacques Sapir

 

La possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone Euro, qu’elle soit voulue ou qu’elle soit subie, devient de plus en plus vraisemblable d’ici le début du mois de juillet prochain. Le fait que le gouvernement grec et l’Eurogroupe aient pu trouver un accord pour les quatre mois nous séparant de cette date ne change rien à l’affaire. Il faudra poser la question soit de l’annulation d’une partie de la dette, soit de sa transformation (en réalité un moratoire sur près de trente ans). Or, l’on sait que ces deux hypothèses sont également rejetées par l’Allemagne. Il convient donc de regarder un certain nombre de paramètres de la Grèce pour se faire une idée réelle de ce qu’un « GREXIT » signifierait.

La question fiscale

Le premier point concerne la question fiscale. On affirme que la Grèce a vécu « au dessus de ses moyens » et qu’elle doit « payer » pour ses errements passés. En réalité, quand on regarde les recettes publiques on constate d’une part que la situation de la Grèce n’était pas en 1995 différente de celles du Portugal et de l’Espagne, et qu’elle a fait un effort important de 1995 à 2000 arrivant au niveau des Pays-Bas.

 

Graphique 1

A - FiscaGr1

Source : FMI

 

Cet effort s’est relâché de 2000 à 2004, mais il a repris par la suite et aujourd’hui la Grèce se trouve avec un même niveau de recettes que l’Allemagne, et un niveau légèrement supérieur au Portugal et aux Pays-Bas, et même très nettement supérieur à celui de l’Espagne. Bien sur, elle reste en-deçà de pays comme l’Italie et la Finlande. Mais rien n’autorise à dire que l’effort fiscal des grecs ne fut pas important, même si on peut penser qu’il est mal réparti et que proportionnellement la partie la plus pauvre de la population paye le plus.

Par contre, les dépenses publiques sont toujours restées très importantes, voire excessive. C’est en partie le problème des JO de 2004, mais pas seulement.

 

Graphique 2

A - FiscaGR2

Source : FMI

 

En fait, les dépenses publiques explosent de 2007 à 2009 sous l’influence de trois facteurs : d’une part des mesures anti-crises en 2008, mais aussi (et surtout) des libéralités du gouvernement (conservateur) pour gagner les élections de 2009 (ce qui fut politiquement un échec) et d’autre part la montée des taux d’intérêts qui commencent à créer un « effet Ponzi » de la dette. Alors que la croissance économique se ralentit et que la croissance nominale (croissance du PIB réelle x taux d’inflation) diminue, la hausse des taux, sur un volume élevé de dettes publiques, rend insupportable le poids des intérêts. En fait, ce mécanisme Ponzi (appelé ainsi car il évoque les pyramides financières où les intérêts des premiers déposants sont payés par de nouveaux souscripteurs) explique largement la montée régulière de la dette publique à partir de 2009, et une très large part de l’excès des dépenses publiques.

On sait que la Grèce a atteint un excédent budgétaire primaire (soit hors les remboursements de la dette). Cela veut dire que si la Grèce faisait défaut sur sa dette, estimant que les intérêts payés depuis 2009 ont éteint une grande partie de cette dernière, elle pourrait financer sur ses propres bases ses dépenses publiques. En d’autres termes, si la Grèce fait défaut, et si elle sort de l’Euro, elle n’a plus besoin d’emprunter pour boucler son budget. C’est un premier point qu’il faut avoir à l’esprit quand on parle d’un possible GREXIT. La Banque Centrale de Grèce n’aurait pas à monétiser des sommes importantes, ce qui exclut le risque d’hyperinflation qui est souvent avancé par les adversaires de la solution du Grexit.

Epargne et investissement.

Mais, dira-t-on, la Grèce a besoin d’emprunter pour investir. Elle ne peut se couper des marchés financiers, ce qui arriverait en cas de sortie de la zone Euro. En fait, la chute des investissements a été telle que, depuis 2013, l’épargne interne est supérieure à l’investissement.

 

Graphique 3

A - InvEpGR

Source : FMI

 

Si l’on part de l’idée que les recettes fiscales seront égales aux dépenses (et qu’il ne faudra pas emprunter pour couvrir un déficit budgétaire) ce point, bien montré dans le graphique 3 est important. En fait, jusqu’en 1994, l’écart entre les investissements et l’épargne est peu important. Cet écart devient par contre considérable à partir de 1999, très certainement à cause des investissements décidés dans le cadre de la préparation des JO de 2004, mais il continue à croître par la suite. En 2009, le flux d’épargne annule n’est que de 15 milliards alors que les investissements atteignent 37,5 milliards. Aujourd’hui, on est revenu à une situation ou la Grèce exporte son épargne. Ceci est lié à la contraction brutale de l’investissement mais cela signifie AUSSI que la Grèce peut parfaitement vivre « en circuit fermé » d’un point de vue financier. C’est un facteur important quand on cherche à évaluer la possibilité d’un GREXIT.

La question de la balance courante.

On rappelle ici que la balance courante confronte les importations et les exportations de biens et de services. On voit que la situation de la Grèce se caractérise par un léger déficit, le pays exportant environ 20-25% de son PIB. Par contre, par la suite, le déficit de la balance courante se creuse de manière astronomique, en particulier de 2004 à 2007, soit sous le gouvernement conservateur. Cette situation s’explique aussi par l’étouffement des exportations grecques du fait du renchérissement de l’Euro. La Grèce exporte à plus de 60% en dehors de la zone Euro. La hausse de l’Euro que l’on constate alors étrangle les industries et services exportant. La Grèce est, en 2013-2014, revenue à l’équilibre mais au prix d’une contraction dramatique des importations.

 

Graphique 4

A - BalComGR

Source : FMI

 

On voit ici qu’une dévaluation de 20% à 30%, rendue possible par une sortie de l’Euro aurait des effets extrêmement positifs sur l’économie[1]. L’effet d’accroissement sur le volume du PIB serait important. La Grèce pourrait donc accroître ses importations (en biens d’équipements notamment) sans compromettre l’équilibre de la balance courante.

 

Ceci confirme donc une analyse intuitive. La Grèce est AUJOURD’HUI bien plus prête à une sortie de l’Euro qu’elle ne l’était en 2009 ou 2010. Une telle sortie, accompagnée d’un défaut sur la dette et d’une dévaluation de 20% à 30% aurait pour effet de dynamiser rapidement et profondément l’économie grecque. Ceci conduirait très certainement à des gains de productivité du travail importants, qui permettrait, dès 2016, des hausses de salaire importante sans compromettre la compétitivité retrouvée de l’économie grecque.

————————————————————————————–

[1] Artus P., « Dévaluer en cas de besoin avait beaucoup d’avantages », NATIXIS, Flash-Economie, note n°365/2012, 29 mai 2012,

 

Source : http://www.marianne.net/russe-europe/hypothese-grexit-100231599.html

 

 

 

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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 17:24

 

Source : www.okeanews.fr

 

La présidente du Parlement annonce la constitution d'une commission d'audit de la dette

 

Zoe Konstantopoulou a expliqué qu’il s’agissait d’un « outil qui permettra de rétablir une injustice majeure commise à l’encontre du peuple grec ».

25 février 2015

 

Zoe Konstantopoulou

Zoe Konstantopoulou

 

La présidente du parlement grec, Zoé Konstantopoulou, a annoncé la création d'une commission d'audit de la dette et a également annoncé le lancement des enquêtes sur les mémorandums, pour répondre à la question de savoir comment le pays en est arrivé là.

Elle a également confirmé la reconstitution de la commission de revendication des réparations de guerre allemandes...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source : www.okeanews.fr

 

 

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 17:52

 

Source www.okeanews.fr

 

Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière

La réponse de Dimitris Alexakis aux sévères critiques à l’encontre du gouvernement grec.

25 février 2015 - 1631 mots

Par Dimitris Alexakis

 

 

Dimitris Alexakis (source : page Facebook)

Dimitris Alexakis (source : page Facebook)

 

Avant de parler de «trahison», de «capitulation» et de «reniement», je crois qu’il faudrait d’abord revenir à l’événement majeur de ces dernières semaines qu'est l’événement même des élections. Pour la première fois, un parti de «gauche radicale» a remporté des élections en Europe. Ces élections sont l’événement qui a bouleversé le paysage et créé une situation nouvelle à l’échelle de l’Europe entière. Les critiques sévères formulées ces derniers jours par Stathis Kouvelakis, Kostas Lapavitsas, Tariq Ali et Manolis Glèzos à l’encontre du gouvernement grec («capitulation» face aux diktats de la BCE et du ministre des Finances allemand, «reniement» du programme de Thessalonique, voire «trahison» des dirigeants) font à mon sens l’impasse sur une question: Alexis Tsipras aurait-il été élu si son parti avait adopté avant les élections la stratégie de rupture avec l’Europe que plusieurs, au sein de Syriza, préconisaient? Le peuple grec aurait-il soutenu aussi fortement, avant et surtout après les élections, un programme ayant pour horizon immédiat la sortie de l’euro et/ou de l’UE?

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une hypothèse d’école ; je crois au contraire qu’il faut prendre au sérieux le fait que les électeurs se sont prononcés en faveur d’un programme social fondé sur une renégociation (certes hypothétique) des accords liant la Grèce au service de la dette.

La ligne défendue par «l’aile gauche» de Syriza avant les élections reposait sur la conviction qu’il est impossible de lutter contre les politiques d’austérité et de faire advenir une autre politique dans le cadre de l’euro ; en l’absence de «partenaires» dignes de ce nom et de dialogue possible, Syriza devait adopter une stratégie de rupture et placer au centre du débat la question de la sortie de l’euro. La critique qu’ils formulent aujourd’hui est que la ligne majoritaire, celle qui l’a finalement emporté au sein du parti, reposait sur une ambiguïté — une ambiguïté qui, à l’épreuve du réel, a volé en éclats.

Reste que les électeurs se sont prononcés en faveur d’une option différente de celle que prônait «l’aile gauche» de Syriza. La proposition majoritaire avait sans doute nombre d’ambiguïtés et d’angles morts (la proposition d’une sortie de l’euro ne comporte-t-elle pas, elle aussi, d’énormes zones d’ombre?), c’est pourtant bien sur cette proposition que nous nous sommes prononcés en votant.

L’isolement de la Grèce, les concessions faites et les pressions subies par le gouvernement grec dans les jours et les heures ayant précédé la signature de l’accord (menaces d’asphyxie économique combinées au bank run en cours) donnent apparemment raison aux tenants de la rupture : cette négociation le couteau sous la gorge n’en est pas une et nos «partenaires», emmenés par la droite allemande, nous ont déclaré la guerre. Le gel décidé par la BCE et les propos de Wolfgang Schäuble, avant et après l’accord, sont parfaitement clairs sur ce point.

Mais, qu’on le veuille ou non, Syriza a bien été élu pour mettre en œuvre le programme de Thessalonique ET conduire une renégociation d’ensemble des accords liant la Grèce au service de la dette. Cette proposition était peut-être bancale, il n’empêche: l’alternative que Syriza a proposée aux électeurs grecs était sous-tendue par l’idée qu’un espace de négociation était (peut-être) possible, qu’une brèche pouvait (peut-être) être ouverte, que la politique européenne pouvait (peut-être) être infléchie. En ce sens, ce vote était aussi un message adressé aux dirigeants de l’UE mais surtout aux opinions publiques européennes. En ce sens, c’était un vote européen.

Quelles que soient ses ambiguïtés de départ, cette proposition devait être honorée par le gouvernement élu — à moins de considérer l’événement même du vote comme un événement mineur. Pour le dire autrement : il fallait essayer, il fallait en passer par là et aller au bout de ce processus.

Les critiques formulées aujourd’hui par l’«aile gauche» de Syriza reposent à mon sens sur une légitimation «après coup» de la stratégie de rupture d’avec l’UE : «après coup» parce qu’elles font l’impasse sur la véritable séquence des événements. C’est un peu mettre la charrue avant les bœufs.

Dans cette séquence, le fait que la déclaration de guerre ait été formulée dans un premier temps par la Banque centrale européenne puis, dans un second temps, par le ministre allemand des Finances est tout sauf anodin et pèsera certainement sur la stratégie du gouvernement, sur la lecture que le peuple grec et les peuples européens font et feront de ces événements, sur le soutien populaire que le peuple grec peut espérer à l’avenir.

J’ai le sentiment qu’en suivant jusqu’au bout la stratégie annoncée avant les élections — jusqu’à l’accord de Bruxelles, qui marque sans doute la fin de ce processus —, le gouvernement grec a pris à témoin le peuple grec, les citoyens grecs qui l’ont élu, ceux qui, en très grand nombre, ont soutenu sa stratégie de renégociation, et tous les peuples d’Europe.

Moins que de «capitulation», il faudrait peut-être parler de «clarification» : la pièce qui se jouait jusqu’alors en coulisses, avec les gouvernements grecs précédents, se joue à présent au grand jour, sous les yeux des peuples (je ne pense pas que la publication de l’ensemble des documents de la «négociation» par le ministre des Finances grec soit un pur artifice de communication).

Si la violence des institutions européennes apparaît aujourd’hui à nu, si l’Europe s’est trouvée acculée à répondre par la violence, le déni de la démocratie, le chantage, aux exigences du gouvernement grec, il faudrait prendre garde de ne pas oublier qu’elle l’a fait en réponse et par réaction aux élections grecques et à la stratégie suivie par le gouvernement après les élections — une stratégie reposant d’une certaine façon sur un «comme si» : «Faisons comme si l’Europe était démocratique ; faisons comme si une véritable négociation pouvait avoir lieu ; faisons comme si les revendications d’un gouvernement élu pouvaient être entendues ; faisons comme si l’Europe pouvait prendre en compte la crise humanitaire qui ravage la société grecque ; faisons comme si l’Europe pouvait entendre la voix de la raison. » On peut comprendre sous cet angle le fait que le ministre des Finances grec n’ait pas utilisé l’argument ou l’arme de la sortie de l’euro — comme le fait qu’il ne se soit pas seulement référé à Marx et à Keynes, mais aussi, non sans humour, à Emmanuel Kant… C’est un peu le paradoxe du comédien : s’il s’agissait de faire «comme si», il fallait le faire sérieusement, jusqu’au bout.

Toute la stratégie du gouvernement grec repose peut-être sur ce «comme si». Il s’agit peut-être d’un simulacre ou, comme le dit Manolis Glèzos, d’une «illusion», mais je crois qu’il n’était pas possible de faire l’économie de ce pas. Il n’était pas possible, à ce stade, de ne pas accorder (un minimum de) créance au semblant de démocratie dont les institutions européennes se paraient jusqu’à présent, pas possible de faire «comme si on n’y croyait pas» — parce qu’une très grande partie des électeurs de Syriza y croyaient (encore), voulaient (encore) y croire — moi y compris.

Et maintenant?

Maintenant, quelque chose a eu lieu...

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source www.okeanews.fr

 

 

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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 18:16

 

Source :www.okeanews.fr

 

Évasion fiscale : le ministère anti-corruption aurait déjà saisi 404 millions d'euros

Les premières actions du gouvernement grec contre l’évasion fiscale et la corruption

23 février 2015

 

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Le journal To Ethnos a rapporté hier que le ministre anti-corruption Panagiotis Nikoloudis a franchi "une première étape décisive contre l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent" et saisi 404 millions d'euros des comptes bancaires de 17 personnes qui ne pouvaient pas justifier leurs actifs de plusieurs millions avec leurs déclarations d'impôt.

 

*Suite de l'article sur okeanews

 

 

Source :www.okeanews.fr

 

 

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