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23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 16:37

 

 

Médiapart

 

 

 

Le rapport du groupe de travail sur le financement de la transition énergétique, qui doit présenter ses travaux jeudi matin lors de la nouvelle réunion du conseil national de la transition énergétique (CNTE), défend le recours aux gaz de schiste et demande « un infléchissement de la position française » afin « d’éviter de faire prendre de nouvelles années de retard à notre pays »

Alors que la loi française interdit le recours à la fracturation hydraulique, le rapport préconise de recourir à des méthodes d’exploitation de cet hydrocarbure non conventionnel « respectueuses de l’environnement ». Sans pour autant définir lesquelles.

Objectif affiché : assurer « une partie de son indépendance énergétique » et améliorer sa balance commerciale. Les revenus tirés de ces forages pourraient servir à financer une politique énergétique « compétitive et écologique ». Les ONG ont vivement protesté contre ce passage, rédigé à la demande du Medef. Leur désaccord est détaillé dans les paragraphes suivant cet éloge des gaz de schiste.

 

 

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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 20:21

 

 

Marianne+ - Jeudi 9 Mai 2013 à 05:00

 

Arnaud Bouillin

 

 
Dans un court et stimulant essai paru le 2 mai, l’économiste Thomas Porcher démonte les arguments des lobbies favorables au gaz de schiste, une ressource dont François Hollande a clairement refusé l’exploitation. Pour Marianne, il revient sur les trois points clefs de sa démonstration.

 

Manifestation contre l'exploitation du gaz de schiste à Barjac - AVENTURIER PATRICK/SIPA
Manifestation contre l'exploitation du gaz de schiste à Barjac - AVENTURIER PATRICK/SIPA
On prétend que les Etats-Unis ont créé 600 000 emplois grâce au gaz de schiste. Info ou intox ?
 
C’est vrai. Mais au prix d’un forage incroyablement intensif. Entre 2005 et 2012, le nombre de puits est passé de 14 000 à plus de 500 000 dans le pays, soit un peu plus d’un emploi direct ou indirect par unité.

Pour atteindre le chiffre avancé par certains experts autoproclamés de 100 000 créations d’emplois en France d’ici à 2020, il faudrait creuser chez nous 90 000 puits ! La production de gaz, comme toutes les industries extractives, nécessite peu de main d’œuvre. Tellement peu, d’ailleurs, qu’on parle de « rente gazière ».
 
Ce nouveau mode d’exploitation pourrait-il faire baisser le tarif du gaz ?
Rien n’est moins sûr. Même si le gaz de schiste se révélait moins cher que le gaz importé en France, le prix facturé au consommateur s’alignerait toujours sur le niveau le plus élevé.

Parce que le tarif décidé par les pouvoirs publics prendrait forcément en compte les coûts de production (acheminement, stockage…) des gaz les plus chers. Sinon, il y aurait un risque de pénurie.
 
Mais à qui profiterait cette manne alors ?
Aux industriels surtout. L’Etat a beau être en France propriétaire du sous-sol, contrairement aux Etats-Unis, le code minier actuel ne lui garantit pas de grosses redevances.

« Le mirage du gaz de schiste » de Thomas Porcher,
Max Milo éditions, 4,90 euros.
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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 17:01

 

 

 

Médiapart - | Par Jade Lindgaard

 

 

 

Lire aussi

La loi interdisant la recherche et l’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique risque-t-elle d’être censurée par le Conseil constitutionnel ? C’est une hypothèse plausible depuis la transmission au conseil d’État de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par la société américaine Schuepbach à l’encontre de la loi Jacob votée en juillet 2011.

Le producteur de gaz considère qu’elle n’est conforme ni à la charte de l’environnement, ni à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Schuepbach détenait deux permis de recherche d’hydrocarbures non conventionnels dans le sud de la France (les permis de Villeneuve-de-Berg et de Nant) qui ont été abrogés en octobre 2011, dans la foulée de la loi Jacob.

La QPC a été déposée auprès du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui, le 19 mars, l’a jugée suffisamment « sérieuse » pour être étudiée par le Conseil d’État. Celui-ci a jusqu’au 19 juin pour se prononcer. S’il ne le fait pas, le Conseil constitutionnel sera automatiquement saisi.

Par crainte des conséquences d’une éventuelle annulation de la loi, une association de Seine-et-Marne, l’association de défense de l’environnement et du patrimoine à Doue (Adepad plus), veut entamer une action juridique contre la QPC. « Même si la loi actuelle est imparfaite, elle a la vertu d’interdire la fracturation hydraulique », analyse Jean-François Dirringer, son vice-président. « Si la QPC la démolit, les pétroliers auront les mains libres pour faire de la fracturation hydraulique sur les permis. » Le sous-sol de la Seine-et-Marne fait l’objet de la convoitise des pétroliers qui pensent y trouver des réserves d’hydrocarbures de schiste.

 

Carte des demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures en Ile-de-France. 
Carte des demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures en Ile-de-France.

 

Depuis quelques semaines, l’Adepad recherche le soutien de collectivités locales, d’associations et d’élus, invités à s’associer à son combat juridique contre la QPC, et à intervenir en défense devant le conseil d’État afin de faire échouer sa transmission au Conseil constitutionnel. En devenant partie prenante à l’action intentée par Schuepbach, les opposants au gaz de schiste obtiendraient l’accès aux pièces de la procédure, dont le contenu n’est pas public. Mais dans leur recherche, ils connaissent des déconvenues.

Le conseil régional d’Île-de-France refuse de s’associer à leur action pour des raisons juridiques, estimant que cette intervention ne serait pas recevable par le conseil d’État. Mais l’avocat de l’Adepad, Christian Huglo, spécialiste réputé du droit de l’environnement, est en désaccord avec cette analyse : la région aurait intérêt à intervenir pour défendre ses droits. « Nous sommes toujours opposés au gaz de schiste, à leur exploration et leur exploitation, il n’y a pas de changement dans la politique de la région », explique un porte-parole du conseil régional.

Également sollicité, le conseil général de Seine-et-Marne a lui aussi écarté l’idée de contester la QPC devant le conseil d’État. Son service juridique considère qu’il n’est pas fondé à intervenir. « Si d’aventure le Conseil constitutionnel venait à annuler tout ou partie de la loi dite Jacob », le président du département, également sénateur (socialiste), Vincent Eblé, « interviendra pour que l’interdiction de la méthode de la fracturation hydraulique soit confirmée », explique un porte-parole.

 

Précaution ou... prévention ?

L'exécutif est déjà engagé avec la région francilienne dans un contentieux contre l’arrêté préfectoral autorisant la société pétrolière Toreador à procéder à un forage exclusif sur le territoire de Doue et de Jouarre, en Seine-et-Marne. « La  décision de l’exécutif, majoritairement PS, de ces deux collectivités locales, de ne pas se battre contre cette QPC pourrait, par voie de conséquence, permettre l’organisation de la fracturation hydraulique pour l’ensemble des permis déposés sur le territoire français avant l’élection présidentielle », affirme Jean-François Dirringer, vice-président de l’association, et militant du Front de gauche.

En septembre 2012, quelques jours après la conférence environnementale (voir ici à ce sujet), Delphine Batho a demandé la plus grande vigilance aux préfets dans l’octroi de permis de recherche de gaz et de pétrole : « Je vous demande de veiller attentivement lors de l’instruction de ces déclarations à ce que ces travaux d’exploration portent exclusivement sur la recherche d’hydrocarbures conventionnels, dont l’exploitation ne nécessite pas de fracturation. » 

Mais dans le litige créé par Schuepbach, l’État semble mal se défendre. Son mémoire n’a pas convaincu le tribunal de Cergy-Pontoise de retenir la QPC, ce qui aurait mis fin à son parcours juridique. Schuepbach reproche à la loi sur les gaz de schiste de mal appliquer le principe de précaution. En interdisant la fracturation hydraulique en soi et sans détailler les risques qu’elle représente, elle excéderait ce que la constitution l’autorise à faire. Elle créerait par ailleurs une rupture d’égalité devant les charges publiques car la technique de la fracturation utilisée pour la géothermie n’est pas, quant à elle, prohibée. Enfin, elle ne respecterait pas la déclaration des droits de l’homme en omettant d’indemniser les détenteurs des permis abrogés.

Face à cela, le ministère de l’écologie répond que la loi est principalement fondée sur un autre outil juridique, le principe de prévention, qui s’applique aux risques effectivement identifiés. Mais cette interprétation fait débat au sein des juristes, comme en atteste cet article de la revue mensuelle de LexisNexis (à lire en cliquant ici). Il n’est donc pas certain que l’État parvienne à convaincre la justice de cette analyse. Quant à l’absence d’indemnisation, elle soulève également des problèmes. Car pour le Conseil constitutionnel l’indemnisation des conséquences de l’instauration d’une servitude est un principe fondamental.

Si bien que l’interdiction de la fracturation hydraulique, et donc des gaz et pétroles de schiste, si fortement confirmée en paroles par François Hollande et Delphine Batho, pourrait se révéler fragile. Cette vulnérabilité juridique inquiète les écologistes alors que le Medef, par la voix de sa présidente Laurence Parisot, les entreprises impliquées dans le débat national sur l’énergie ou encore Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente d’Areva, livrent une véritable bataille de communication en faveur des hydrocarbures non conventionnels. Une éventuelle censure de la loi signifierait pour eux une victoire symbolique retentissante, alors que se prépare un projet de loi sur la transition énergétique.

 

 

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 18:44

 

 

LE MONDE | 27.03.2013 à 11h45 • Mis à jour le 29.03.2013 à 18h14

 

  Anglet (Pyrénées-Atlantiques), envoyé spécial.
Puits de gaz de schiste à Washington, en Pennsylvanie, en juillet 2011.

Gilles Pijaudier-Cabot appelle cela "une éprouvette". Ce n'est pas une mince flûte de verre, mais un lourd tube de grès, d'une trentaine de centimètres de hauteur sur presque autant de large. "L'éprouvette est remplie d'eau, puis soumise à plusieurs dizaines de bars, afin que l'on se rapproche des pressions énormes rencontrées à plusieurs centaines de mètres sous terre", explique le physicien, directeur du Laboratoire des fluides complexes (CNRS, Total et université de Pau et des pays de l'Adour).

L'"éprouvette" est placée au centre d'une imposante machine et comprimée par un vérin, sous une contrainte mécanique infernale. "Puis l'eau est soumise à plusieurs dizaines de milliers de volts, poursuit le chercheur. Lorsqu'on obtient le claquage électrique à travers l'eau, celle-ci est vaporisée instantanément, ce qui émet une onde de choc."

L'objectif est ensuite d'examiner les modifications de structure de la roche engendrées par cette onde. Il est ainsi possible d'estimer la quantité d'hydrocarbures potentiellement relâchée par l'opération, comme si celle-ci s'était déroulée à quelques kilomètres sous terre, dans l'un de ces gisements non conventionnels : gaz ou huiles de schiste ou encore gaz de réservoirs compacts.

 

 "EN 2006, NOUS AVONS RÉPONDU À UN APPEL D'OFFRES DE TOTAL"

Sur le campus angloy de l'université de Pau, à deux pas de Bayonne, le Laboratoire des fluides complexes (LFC) est, en France, la seule unité de recherche publique-privée à travailler sur une alternative à la fracturation hydraulique : l'arc électrique. "En 2006, nous avons répondu à un appel d'offres de Total, en profitant de la présence sur le campus du seul laboratoire universitaire français capable de reproduire en labo un phénomène comparable à la foudre", raconte Gilles Pijaudier-Cabot.

En théorie, la fracturation par arc électrique a des atouts. "La fracturation hydraulique ouvre de grandes failles dans la roche et nous ne savons presque rien de la manière dont ces failles se propagent dans le milieu hétérogène des argiles souterraines", explique le chercheur.

Au contraire, l'onde de choc créée par un claquage électrique provoque des microfissures dans la roche-réservoir, mais ne la "casse" pas. La quantité d'eau mobilisée serait réduite et il n'y aurait plus de remontée de fluide de fracturation chargé des adjuvants chimiques utilisés et des métaux lourds ou des éléments radioactifs issus des entrailles de la terre. En revanche, l'impact de l'exploitation des gaz de schiste sur les paysages ne serait pas atténué.

 

"IL NOUS MANQUE UN SITE OÙ MENER DES EXPÉRIMENTATIONS" 

Aucun test n'a jamais été mené, en France, en grandeur réelle. Serait-il concluant ? Les chercheurs l'ignorent. "Aujourd'hui, aucune méthode alternative à la fracturation hydraulique n'est pleinement opérationnelle, dit M. Pijaudier-Cabot. Que ce soit en remplaçant l'eau par un autre fluide, comme du propane par exemple, ou en changeant radicalement de méthode comme avec l'arc électrique ou la fracturation par explosifs."

"Il nous manque un site comme celui de Bure mener des expérimentations scientifiques", déplore Christian La Borderie, directeur du Laboratoire des sciences de l'ingénieur appliquées à la mécanique (Siame), associé au LFC dans ces travaux. "La grande différence avec la situation américaine, précise-t-il, est que le sous-sol français appartient à l'Etat : c'est donc à la recherche publique, non seulement d'évaluer les ressources disponibles, mais aussi d'assurer les meilleures conditions de sécurité dans leur exploitation éventuelle."


"COMPRENDRE l'IMPACT DE L'EXPLOITATION DE CES RESSOURCES"

Les expériences menées par les deux laboratoires n'ont pas pour seul objectif de paver la voie – toujours très incertaine – à l'exploitation des gaz non conventionnels par la technique de l'arc électrique. Le projet ad hoc a d'ailleurs formellement pris fin en 2011, sanctionné par plusieurs prises de brevets. D'autres travaux sont en cours, explique M. Pijaudier-Cabot, afin "de mieux comprendre les impacts de l'exploitation de ces ressources, quelle que soit la technique".

Ici, une machine ronronne et fait tourner une expérience dont l'objectif est d'évaluer les effets de la température sur la diffusion des gaz dans un réservoir. Là, une caméra observe les infinitésimales variations de volume d'un petit fragment de charbon qui absorbe un gaz – c'est-à-dire le piège et le fixe. Ailleurs, ce sont les variations de la porosité d'une roche qui sont mesurées en fonction des contraintes auxquelles elle est soumise.

"Ce sont des données qui sont cruciales lorsqu'on travaille sur l'étanchéité des enceintes de confinement des réacteurs nucléaires, explique M. La Borderie. De même que, par exemple, dans les travaux visant à identifier les formations géologiques dans lesquelles on espère stocker des déchets radioactifs ou du dioxyde de carbone..."

 Lire aussi (zone abonnés) : Quand le gaz de schiste fait trembler la terre

Stéphane Foucart

 

Aux Etats-Unis, un panel pour étudier le "fracking"

L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a désigné, lundi 25 mars, les 31 experts appelés à relire et à commenter son étude sur la fracturation hydraulique (fracking) utilisée pour exploiter les huiles et gaz de schiste. Ce panel est composé de spécialistes de la toxicologie, des forages ou de l'hydrologie, issus du monde universitaire comme de l'industrie.

"Nous avons travaillé pour nous assurer que le processus d'étude soit ouvert et transparent", a indiqué un responsable de l'agence, Bob Perciasepe. Le rapport de l'EPA sur l'impact de la fracturation hydraulique sur les ressources d'eau potable, attendu en 2014, pourrait conduire l'administration à durcir les règles encadrant l'exploitation du gaz de schiste.

Aux Etats-Unis, un panel pour étudier le "fracking"

 

L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a désigné, lundi 25 mars, les 31 experts appelés à relire et à commenter son étude sur la fracturation hydraulique (fracking) utilisée pour exploiter les huiles et gaz de schiste. Ce panel est composé de spécialistes de la toxicologie, des forages ou de l'hydrologie, issus du monde universitaire comme de l'industrie. "Nous avons travaillé pour nous assurer que le processus d'étude soit ouvert et transparent", a indiqué un responsable de l'agence, Bob Perciasepe. Le rapport de l'EPA sur l'impact de la fracturation hydraulique sur les ressources d'eau potable, attendu en 2014, pourrait conduire l'administration à durcir les règles encadrant l'exploitation du gaz de schiste.

 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 17:39

 

 

Rue89 -Nuance 28/03/2013 à 12h27

 

 

Les pétroliers sont-ils les nouveaux « masseurs » de la roche ? Le 30 juin 2011, le parlement français interdit l’utilisation de la technique de fracturation hydraulique pour explorer et exploiter les gisements de gaz et de pétrole en France. Pour autant, les défenseurs de l’environnement ne désarment pas, car les industriels n’ont pas abandonné l’idée de fracturer la roche. Plus discrètement, avec d’autres mots.

Des dizaines de permis de recherche ont été délivrés avant la loi de juillet 2011 et bien d’autres sont encore dans les tuyaux de l’administration. Même s’il est toujours possible d’explorer les sols à la recherche des huiles et gaz de schistes, il n’est pas possible de les exploiter via la fracturation...

Les pétroliers poursuivent leur cartographie du sous-sol français. Dans un soucis de transparence, tout ou presque est consultable sur le site du ministère de l’Ecologie (ici, le Bassin parisien).

 

« Massage » : « une idée », dit le PDG de Total

 

Les professionnels préparent la communication de demain. Car tout l’enjeu est là, il s’agit de reprendre la main sur la bataille des mots, et les industriels parlent désormais non plus de fracturer la roche mais de la « stimuler ».

 


Un caillou heureux (Mountain Roamer/Flickr/CC)

 

Début janvier, Christophe de Margerie, PDG de Total, indiquait au journal Le Monde qu’il ne fallait peut-être pas totalement laisser tomber la fracturation hydraulique mais repenser surtout sa dénomination :

« Il est quand même paradoxal d’entendre un membre du gouvernement annoncer que la France va faire des tests de fracturation hydraulique en Algérie [Laurent Fabius, ndlr] [...] pour rapatrier la technique en France si elle est finalement jugée acceptable pour l’environnement.

Je suis fasciné par la manière dont le terme de “fracturation” a cristallisé les clivages. Aux Etats-Unis, on parle de “massaging” de la roche. C’est peut-être une idée ? »

« Du foutage de gueule »

 

Rue89 a contacté Séverin Pistre, hydrogéologue et professeur à l’université Montpellier-II. Il est formel sur ces nouvelles dénominations :

« La stimulation hydraulique, c’est un terme générique qui englobe la fracturation. Niveau concept et niveau recherche sur les huiles ou gaz de schiste, c’est la même chose.

Pour être direct, le “massage de la roche”, c’est quand même un peu du foutage de gueule. »

Selon le scientifique, cette technique visant à augmenter la perméabilité de la roche pour extraire les ressources qu’elle renferme a toujours les mêmes conséquences :

« On évacue le terme, mais pas les problèmes en surface et en profondeur.

On mobilise toujours le méthane, lui-même polluant, qui va fuir dans les nappes d’eau ou en surface. »

Son verdict est sans appel :

« Si vous me demandez s’il existe une technique opérationnelle pour extraire le gaz sans fracturer, la réponse est non. »

De nouvelles techniques sont en train d’être élaborées par les industriels. L’une des plus prometteuses est la fracturation au propane. La France mène également des recherches sur la fracturation hydraulique.

 

Etre prêt pour le jour où...

 

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Quels intérêts les industriels ont-ils à chasser les huiles et gaz de schiste s’ils n’ont pas le droit, techniquement, d’aller les récupérer ? L’explication la plus plausible se cache dans le rapport publié en février 2012 de la Commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux. Il conclut :

« Enfin, dans deux ou trois ans, l’expérience acquise, aussi bien dans notre pays qu’en Europe et en Amérique du Nord, permettra de prendre des décisions rationnelles sur l’opportunité d’une exploitation de gaz et huiles de roche-mère en France. »

Le même document explique qu’il serait « dommageable » d’interdire l’exploitation des ressources en schiste sans avoir évalué « la richesse potentielle » que la France pourrait en tirer.

En somme, la Commission, créée dans la foulée de l’interdiction, entend laisser le temps à la technique d’évoluer. Pas question de s’asseoir d’emblée sur l’exploitation de ces ressources, avec ou sans fracturation.

L’industrie cherche à repérer tous les emplacements des huiles et gaz de schiste, afin de se tenir prête le jour où l’actuelle législation changera.

La mise en exploitation sera d’autant plus simple que de nombreux permis de recherches autorisent les forages de puits horizontaux, comme pour la technique de fracturation hydraulique.

 

Une com’ ultratransparente et qui rassure

 

L’opinion réagit favorablement
Selon un sondage Ifop, 74% des français connaissant la thématique des gaz de schistes approuvent l’idée que leur exploitation « augmenterait l’indépendance énergétique du pays ». La progression par rapport au dernier sondage, réalisé il y a neuf mois sur le sujet, est de 13 points. Par ailleurs, le même sondage retient que 58% des français connaissant le sujet sont favorables à ces forages expérimentaux pour évaluer les stocks dans le sol de l’hexagone (+10%).

Pas question de refaire les mêmes erreurs que dans le passé. La cicatrice, laissée par les collectifs anti-gaz de schiste est encore à vif et l’opinion est prête à redémarrer au quart de tour.

La communication s’affine donc, pour ne pas brusquer. Ainsi, Hess Oil France, détenteur de nombreux permis d’exploration dans le Bassin parisien, joue la transparence et communique à propos de ses activités sur son site Internet. L’entreprise organise même des journées portes ouvertes sur ses sites d’explorations et filme l’événement, « une première en France pour un chantier de prospection pétrolière de ce type ». Les habitants du village du coin, conviés pour être informés, sont visiblement heureux. Ambiance proche de « L’Amour est dans le pré » à Huiron (Marne).

 

Hess Oil France

Portes ouvertes

 

Au téléphone, le service de communication d’Hess Oil France préfère attendre les résultats des phases de recherches avant de se prononcer sur une mise en exploitation des gisements :

« Aujourd’hui on ne sait rien, mais on peut trouver du pétrole. A partir de là, on verra si, oui ou non, on peut produire en fonction de la réglementation.

Nul doute que les compagnies pétrolières essaient de faire avancer les choses au niveau de la législation. Si rien n’indique, malgré les soupçons des défenseurs de l’environnement, que les pétroliers soient déjà en train de “stimuler”, tout laisse à penser qu’ils préparent déjà l’après.

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 18:35

 

 

Rue89 - Sur le terrain 11/03/2013 à 19h15
Julien Mucchielli | Etudiant journaliste

 

 

Le sous-sol regorge de gaz de schiste, les majors nord-américaines accourent... Et la Pologne se voit déjà autosuffisante. Mais le manque de transparence inquiète.

 


L’entrée de Lewino, Pologne (Julien Mucchielli)

 

Au bord de la route qui sillonne champs et forêts, un panneau vert annonce en deux langues le hameau de Lewino. Ici, c’est la Cachoubie, une terre qui se targue de posséder sa propre langue et sa culture. Un pays au cœur de la région administrative de Poméranie, où d’innombrables lacs s’étirent et délimitent terres agricoles et forêts de bouleaux.

Les chemins sont déserts, et les cheminées fument – à moins que ce ne soit la brume matinale qui s’accroche aux toits des masures. Au cœur du hameau, encerclé par les champs labourés, une immense dalle de béton arbore en son centre une drôle de vanne rutilante, faisant l’effet d’un phare dans le brouillard. C’est la tête d’un puits qui devrait servir à l’exploration du sous-sol, à la recherche du gaz de schiste dont regorgent les alentours.

 


La tête du puits de Lewino (Julien Mucchielli)

 

Déception après les fortes estimations US

Le 21 mars 2012, un rapport de l’institut géologique polonais établit les réserves de ce gaz dit non-conventionnel à 1 920 milliards de mètres cubes. En tenant compte des moyens techniques aujourd’hui disponibles, 346 milliards à 768 milliards de mètres cubes seraient directement exploitables. C’est dix fois moins que les 5 300 milliards pronostiqués par une étude de l’agence américaine de l’énergie un an plus tôt.

Qu’importe, cela représente environ 50 ans d’autosuffisance gazière pour la Pologne. Et une aubaine pour les compagnies énergétiques du monde entier.

Essentiellement nord-américaines – sur dix-neuf, deux sont polonaises – ces sociétés affluent, et essaiment leurs puits qui serviront à l’exploration. Le gouvernement polonais leur a cédé des permis à bas prix, décidé à favoriser l’expansion rapide de cette industrie.

La Pologne achète 70% de son gaz à la Russie, à un prix relativement élevé. Les 30% restants proviennent d’Allemagne, qui tient ce gaz de la Russie. La production massive de gaz de schiste assurerait donc, enfin, la sécurité énergétique au pays, tout en l’affranchissant de la tutelle du géant russe.

Des avantages à qui rejoint « cette aventure »

L’emballement pour le gaz de schiste est immédiat. Tout le monde espère enfin se défaire du voisin russe tant redouté, et les médias autant que l’opinion publique approuvent ce progrès, ce « miracle du gaz de schiste ». Le gouvernement compte sur la création de 500 000 emplois directs et indirects, et d’importants bénéfices financiers, notamment fiscaux. Dans son dernier budget, l’Etat prévoit d’investir dans cette industrie 12 milliards et demi d’euros d’ici 2020.

Des lois sur mesure (1/2)

La loi votée en 2012, qui assouplit le droit minier polonais pour faciliter le travail des compagnies énergétiques, prévoit une exonération de toute taxe et redevance jusqu’en 2016 au moins. Il s’agit, explique Maria Klawiter, « d’attirer les investisseurs en leur donnant ces avantages fiscaux, puis de profiter de leurs recherches technologiques ».

 

Selon les experts, ce délai pourrait être largement prorogé, puisque l’exploitation commerciale du gaz de schiste pourrait ne pas débuter avant 2020.

Début 2012, une nouvelle loi entre en vigueur, refondant le droit minier polonais. Cette loi favorise l’exploration du gaz de schiste par les compagnies énergétiques. Le premier ministre Donald Tusk l’expliquait en mai 2012 :

« Il est nécessaire de mettre en place un régime fiscal spécial pour cette manne économique, avec un système juridique qui puisse être profitable aussi bien pour notre propre pays, mais également avantageux pour ceux qui viendront coopérer avec nous dans cette aventure. »

Il s’agit par là de faciliter le travail d’exploration, pour que l’industrie entre dans sa phase d’exploitation le plus tôt possible, devenant économiquement rentable. Le gouvernement espère que ce stade débutera en 2014. « Pas avant sept ou dix ans », tempère Andrzej Sikora, directeur de l’institut des études énergétiques, un think tank qui conseille le gouvernement et les compagnies.

Faire baisser les prix du gaz russe

L’expert souligne les difficultés rencontrées par les sociétés de forage, qui ne parviennent pas toujours facilement à déceler les réserves mirobolantes. Un seul forage d’exploration coûte entre 13 millions et 14 millions d’euros, estime PGNiG, l’une des compagnies polonaises qui forent déjà des puits. Selon sa présidente Grazyna Piotrowska-Oliwa, on ne connaîtra pas l’état des réserves avant deux à trois ans. Et une montée en production conséquente prendra au moins dix ans.

Néanmoins, les premiers millions de mètres cubes de gaz de schiste « made in Poland » offriront des arguments supplémentaires dans les négociations avec Gazprom pour faire baisser les prix du gaz russe. Un motif de réjouissance immédiat à Varsovie.

De la vodka pour que tout se passe bien

Les habitants voient ainsi pousser sur leurs terres des dizaines de puits, qui déjà émergent aux quatre coins du pays. Et surtout en Poméranie. Cette région du nord-ouest, très rurale, est la plus riche en gaz de schiste. C’est aussi une région pauvre, pour qui cette industrie est l’opportunité de créer de l’emploi et de la richesse. Et d’assurer l’indépendance énergétique, encore.

« Il est important pour nous d’assurer une indépendance au niveau local, notamment pour éviter les coupures énergétiques dans les périodes de grand froid », plaide Maria Klawiter, jeune femme blonde avenante, chargée de mission pour le gaz de schiste en région de Poméranie.

Pour le compte du gouvernement, elle parcourt les localités du territoire, rencontrant les élus locaux et les habitants. La plupart sont acquis à la cause, ou n’y trouvent rien à redire sur le principe. Il est vrai que les compagnies soignent leur communication. Comme à Lewino, début 2012, où le canadien Talisman Energy a organisé un cocktail, avec victuailles et vodka à profusion, laissant les invités ravis.

Qui exploitera enfin le puits du village ?

Malgré cet emballement, certains habitants de la bourgade s’estiment mal informés. Justyna Kos, une agricultrice quadragénaire, a créé une association qui tente de glaner des informations. Quotidiennement, elle fait des revues de presse, interpelle la compagnie et les pouvoirs publics, pour savoir ce qu’il adviendra du puits de son village.

« Il y a un mois, une annonce dans la presse locale prédisait le retour de Talisman Energy [après le cocktail, ndlr]. Puis, un autre article a affirmé que la compagnie allait fermer son bureau à Varsovie, et quitter la Pologne. La concession serait reprise par des Chinois. »

Il ne s’agit même pas de protester. Tout le monde, sur le principe, est favorable. Mais autant tirer profit de cette aubaine équitablement. Le maire de la commune de Linia, dont dépend Lewino, n’est que déférence face aux aspirations de l’industriel qui bénéficie de facilités administratives.

Monika, l’une des rares à se méfier

 


Le puits de Stzeszewo (Julien Mucchielli)

 

Ailleurs en Cachoubie, au village de Strzeszewo, un puits turbine. Ici, la fracturation a déjà eu lieu, et les travailleurs du gaz s’affairent sur le site. A quelques centaines de mètres seulement, des habitations. C’est là qu’habite Monika Galasiewicz, une jeune femme agent immobilier dans la ville voisine de Lebien.

Elle est l’une des rares à se méfier de la nouvelle industrie. Monika tente d’alerter ses concitoyens sur les dangers environnementaux liés à la fracturation hydraulique. Souvent en vain.

« Pour certains habitants, nous sommes des hurluberlus. “Pourquoi s’opposer à un progrès technique qui nous rapporterait de l’argent ?” Voilà ce qu’ils disent. »

Pourtant selon elle, les dégâts se font déjà sentir. « Ils ont enfoui des résidus de forage dans le champ qui jouxte le puits, tout le monde l’a vu », s’étrangle-t-elle. Ses voisins, eux, profitent des avantages directs liés à la présence des ouvriers.

Menace sur les réserves d’eau (et les agriculteurs)

L’hôtel du coin ne désemplit pas depuis des mois, et plusieurs personnes ont été engagées dans la sécurité du site. « Ils voient les bénéfices à court terme et n’ont rien à faire des conséquences sur la nature », déplore-t-elle, dépitée.

Des lois sur mesure (2/2)

Une autre loi, que le gouvernement espère voir entrer en vigueur en 2013, interdirait aux citoyens de faire appel des décisions administratives qu’ils jugent illégales : par exemple, une décision qui donnerait l’autorisation à une compagnie gazière d’investir un terrain privé, dont le sous-sol est propriété de l’Etat. Cette disposition législative a pour but d’empêcher les perturbateurs d’entraver le développement des compagnies.

 

Elle est cependant contraire au droit européen qui, à travers une directive de 1985, garantit la possibilité pour un citoyen de présenter un recours devant une juridiction compétente. Si cette loi devait être adoptée, toute décision administrative serait ainsi définitive et incontestable. Plusieurs personnes, dont l’écologiste Marek Kryda, ont déjà l’intention de contester cette disposition, si nécessaire en faisant appel à la Cour européenne de l’Union européenne.

Peu nombreux, les écologistes essaient de s’organiser. Çà et là, émergent de petites associations, comme celle de Monika. Une figure s’impose. Marek Kryda, 54 ans et la moustache fine, est le porte-voix indiscutable de la question verte. Il s’insurge contre la folie du gaz de schiste.

Selon lui, cette industrie est obsolète avant même d’exister. Surtout, il décrie les conséquences graves qu’elle pourrait avoir sur les réserves d’eau de la région. La Pologne en général, et la Poméranie en particulier en manquent cruellement.

Or, pour réaliser une fracturation, 15 000 m3 d’eau sont nécessaires. « Pour l’approvisionnement, ils n’auront d’autre choix que de pomper les nappes phréatiques, au détriment des agriculteurs », dénonce Kryda. Une réelle menace pour les habitants qui vivent essentiellement du travail de la terre et de l’élevage. « En été, le niveau des nappes est très bas. Un pompage intense pourrait conduire à de véritables pénuries », prévient-il.

A Lewino, Justyna Kos confirme que Talisman Energy a rénové les pompes d’irrigation, démontrant la volonté de l’entreprise de s’y raccorder pour alimenter son puits.

Une énergie propre, comparée au charbon

L’eau, la grande affaire. Car à la pénurie pourrait s’ajouter la pollution. La fracturation hydraulique, procédé par lequel on injecte à 800 bars de pression un mélange d’eau (à 93%), de sable et de produits chimiques, a déjà fait des ravages environnementaux en Amérique du Nord. En fracturant la roche, ce mélange se disperse dans le sous-sol, mal contenu par la protection métallique qui isole le puits. Une partie du liquide regagne la surface, et stagne dans un bassin de rétention. Le reste, 30% à 90% selon les études, circule sous terre, et peut contaminer les nappes phréatiques.

Mais les habitants ne semblent guère se soucier des conséquences. Ils écoutent le gouvernement et les compagnies qui leur expliquent que les techniques ont évolué. Plus sûre, plus propre, la fracturation sèche permettrait d’éviter les avaries. Une technique qui, hélas, est loin d’être opérationnelle, mais qui rend le gouvernement optimiste.

Maria Klawiter, elle, martèle que « la fracturation hydraulique n’a aujourd’hui rien à voir avec ce qui s’est pratiqué aux Etats-Unis il y a vingt ans. Elle respecte les standards environnementaux de l’Union européenne, et ne présente presque plus de risques ». Surtout, elle insiste sur la « propreté » de cette énergie, comparée à la combustion du charbon.

« 93% de notre énergie provient du charbon, l’énergie la plus polluante pour l’atmosphère, celle qui produit le plus de gaz à effet de serre. Passer au gaz de schiste nous permettra de réduire notre bilan carbone. »

« C’en sera fini du tourisme » sur la Baltique

Marek Kryda ne partage pas cet optimisme. D’abord, il fustige tout l’argent investi dans les énergies fossiles, au détriment des énergies renouvelables. Puis, il conteste l’ampleur du nombre de nouveaux emplois. « La plupart des emplois qualifiés seront importés par les compagnies, car nous n’avons pas les ressources nécessaires », prévient-il. Enfin, il alerte sur les conséquences néfastes induites par l’industrie minière, au détriment du tourisme.

« Au bord de la mer Baltique, 80% des gens vivent directement ou indirectement du tourisme. Si des dizaines de puits travaillent le long de la côte, ça en sera fini de ce secteur. »

Plusieurs puits ont déjà poussé sur cette côte bordée d’immenses plages de sable surmontées de dunes. Dans ce coin très prisé en été, où nombre de Polonais viennent s’adonner aux sports nautiques, certains habitants s’inquiètent des forages. Et de l’activité sismique qui en découle : les murs de certaines maisons arborent de nettes fissures sur plusieurs mètres. Résultat direct, selon leurs propriétaires, de la fracturation.

Un espion dans une réunion d’information

Plusieurs s’organisent, exigent des explications et des réparations auprès des compagnies énergétiques. Certains ont pris la fibre écologique. Régulièrement, ils se réunissent, discutent et débattent. Ils ne comprennent pas que les industriels et le gouvernement restent si discrets sur la nature de cette activité. Beaucoup, comme les agriculteurs, assistent à ces réunions sans être engagés, simplement pour s’informer et comprendre.

Début octobre 2012, l’une de ces réunions s’est tenue dans un hôtel de la ville de Leba. Dans l’assemblée, une taupe, mandatée par une compagnie énergétique, enregistre les discussions. L’homme en tire un rapport, qu’il transmet à sa hiérarchie et aux autorités polonaises. La conclusion de ce document relate les grandes décisions prises lors de la réunion : créer un centre de coordination des actions, interpeler les députés, informer le médiateur chargé des affaires citoyennes, demander des rapports sur l’impact environnemental.

Tout cela, consigné à l’adresse du ministère des Affaires étrangères, démontre le souci du gouvernement de ne pas se faire déborder par des activistes qu’ils jugent « écofanatiques ». C’est le quotidien Gazeta Prawna qui a révélé l’espionnage.

« On est pour, sur le principe »

L’issue du combat ne laisse aucun doute, et les écologistes ne se font guère d’illusions. La Pologne, qui se développe à un rythme effréné, a besoin d’énergie. Ne pas recourir à cet eldorado gazier serait perçu comme un renoncement à une expansion économique qui fait la fierté du pays. Alors les puits se multiplient le long des routes de campagne, entre deux champs.

Mais à Lewino, personne ne connaît encore l’avenir du puits foré cette année : fracturera ? Fracturera pas ? Justyna Kos, l’agricultrice, prévient :

« On est pour, sur le principe. A condition qu’il n’y ait aucun préjudice pour l’environnement. Qu’on ne doive pas quitter nos terres polluées. Dans le cas contraire, on s’y opposera. »

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 18:23

 

Le Monde.fr avec AFP | 26.02.2013 à 12h34

 

 

Puits de gaz de schiste à Washington, en Pennsylvanie, en juillet 2011.

Le gouvernement allemand a prévu d'autoriser l'extraction de gaz de schiste par fracturation hydraulique ("fracking") mais sous conditions, selon un document des ministères de l'économie et de l'environnement que s'est procurée l'AFP mardi.

Lire : gaz de schiste : un engouement mondial, mais beaucoup de doutes

Le texte prévoit d'interdire le fracking dans les zones d'eaux protégées et de sources minérales, une concession à l'opinion publique allemande qui se méfie de cette technique controversée en raison des risques qu'elle fait peser sur l'environnement, notamment sur les nappes phréatiques. Des études d'impact sur l'environnement devront en outre être effectuées avant chaque projet d'extraction.
 

ABANDON DU NUCLÉAIRE D'ICI 2022

"Les réserves nationales d'hydrocarbures vont nettement contribuer à la sécurité d'approvisionnement et à la stabilité des prix (énergétiques) en Allemagne", alors que le pays fait face à l'énorme défi de l'abandon du nucléaire d'ici 2022, affirment les deux ministères.

Jusqu'à 2 300 milliards de mètres cube de gaz naturel pourraient être extraits du sous-sol allemand, selon des estimations des ressources qualifiées de "très importantes" par les ministères, alors que l'Allemagne consomme 86 milliards de mètres cube de gaz naturel par an.

En France, la fracturation hydraulique est interdite depuis 2011 mais des techniques d'extraction alternatives sont à l'étude. Les Etats-Unis en revanche y ont massivement recours, ce qui a fait chuter les cours du gaz naturel dans le pays.

 

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 14:20

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 31.01.2013 à 12h57 • Mis à jour le 31.01.2013 à 14h33

 

 
Affiche hostile aux recherches sur les gaz de schiste, à Beaumont, en Ardèche.

L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a donné jeudi le coup d'envoi à un rapport qui vise à évaluer les alternatives à la fracturation hydraulique, rouvrant ainsi le dossier ultrasensible de l'exploitation du gaz de schiste.

Cet organisme qui regroupe des élus des deux chambres (Assemblée nationale et Sénat) et de tous bords, a approuvé à l'unanimité une étude de faisabilité rédigée par le député Christian Bataille (PS) et le sénateur Jean-Claude Lenoir (UMP), donnant ainsi le feu vert au lancement d'un tel rapport, qui devrait être publié cet automne, a-t-on appris auprès de l'Office. Un rapport d'étape sera présenté au printemps prochain et que le rapport final sera présenté à l'automne 2013.

Cette étude préalable souligne que la fracturation hydraulique, technique d'extraction du gaz de schiste interdite en France depuis juillet 2011, est "une technique ancienne qui évolue aujourd'hui rapidement sous l'effet de considérations environnementales de plus en plus partagées".

En outre, selon ce document, une alternative, la fracturation au propane, est déjà opérationnelle et "mériterait un plus ample examen", tandis que "d'autres technologies sont envisagées en recherche et susceptibles d'aboutir à des applications d'ici une dizaine d'années".

 

 "SOUS ADDICTION FOSSILE"

L'Opecst, organisme paritaire composé de 18 députés et 18 sénateurs, est chargé "d'informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin d'éclairer ses décisions". La mise à l'étude d'un tel rapport en décembre dernier avait été fortement critiquée par le député écologiste Denis Baupin.

"Les écologistes ne sont pas opposés à la recherche. Mais donnons la priorité aux recherches qui favoriseront la transition énergétique, et non celles qui risquent de nous maintenir sous addiction fossile", a indiqué M. Baupin, jeudi, dans un communiqué regrettant le lancement de ce rapport. 

Même son de cloche à l'ONG Greenpeace : "Quelle que soit la technique utilisée, il est aberrant de se lancer aujourd'hui dans l'exploitation d'une nouvelle ressource fossile", déplore dans un communiqué Anne Valette, chargée de campagne Climat pour Greenpeace France. "La réduction des émissions de gaz à effet de serre est bien le défi principal que le monde doit relever. Se lancer dans l'exploitation des gaz de schistes aujourd'hui revient à faire un bras d'honneur à tous les processus de lutte contre le dérèglement climatique dans laquelle la France est engagée."

Le gouvernement Ayrault a fermé la porte pour le moment à l'exploitation du gaz de schiste en réaffirmant l'interdiction de la fracturation hydraulique, seule technologie existante permettant de l'extraire du sous-sol, au nom des risques environnementaux.

Pour autant, le président François Hollande a récemment relevé que la recherche de techniques alternatives à la fracturation hydraulique continuait et qu'il "prendr[ait] ses responsabilités" si une nouvelle technique respectueuse de l'environnement apparaissait.

 

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 21:39

 

 

Une campagne nationale contre l'extraction de gaz de schiste en Irlande commence à s'organiser alors que le gouvernement irlandais autorise toujours l'utilisation de cette technique sur son territoire.


ireland-shale.png
 

Les deux points rouges sur cette carte indiquent le centre de vastes zones de prospection et d'extraction (source : Sinistre gaz-de-schiste)

Tout a commencé en février 2011 lorsque l'Etat irlandais a permis à deux compagnies pétrolières, l'une irlandaise, l'autre australienne, d'effectuer des recherches de gaz naturel en Irlande. Les premières études de terrain laissaient en effet présager de très bons résultats. Dans la foulée, la permission de prospecter a aussi été donnée à une troisième compagnie, britannique cette fois.

Les prévisions ont été confirmées. Il existe bien une large réserve de gaz naturel en Irlande. Elle se situe à l'ouest de l'Irlande, la partie la plus  sauvage et la plus authentique du pays. La zone s'étend de Sligo au comté de Clare en passant par le bassin du Lough Allen.

Pour les autorités irlandaises, il s'agit maintenant de chiffrer les réserves exactes de gaz naturel et, surtout, de connaître le pourcentage de ce qui pourra être extrait du sous-sol. Ce processus pourrait prendre deux ans et demi - selon certains experts.

Dans la région du Lough Allen la présence de gaz naturel est connue depuis plusieurs décennies. Le premier puits de forage y est apparu il y une cinquantaine d'années. Mais les techniques utilisées n'ont jamais permis la commercialisation de cette ressource naturelle sur une vaste échelle.

La technique d'extraction de gaz de schiste (qui consiste à infiltrer un cocktail chimique dans les puits forés afin de fracturer la roche et libérer le gaz) change toute la donne.

Et c'est bien ce qui fait peur aux populations locales et à certains élus. Outre les dommages sur les sites eux-mêmes, les dangers et les risques pour la santé publique sont mis en avant par les anti-fracking (extraction de gaz de schiste).

La campagne irlandaise anti-fracking s'appuie en effet sur les désastreux exemples américains (voir video) et l'interdiction en France de cette technique depuis juin 2011.

 

Gasland 2010© Josh Fox


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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 16:43

 

 

LE MONDE | 24.01.2013 à 12h38 • Mis à jour le 24.01.2013 à 12h57 Par Stéphane Foucart

 

Une grande tension s'est installée entre la presse scientifique française et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), suspecté de censurer ses chercheurs.

Sylvestre Huet, président de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI)  , et journaliste à Libération, a adressé, mi-janvier, une protestation écrite à la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, déplorant un "comportement inacceptable du BRGM dans ses relations avec les journalistes".

L'affaire a éclaté après que plusieurs membres de l'AJSPI se sont plaints de difficultés à interroger des scientifiques de l'"établissement public spécialiste des applications des sciences de la Terre" sur des sujets comme le gaz de schiste ou le stockage géologique du dioxyde de carbone (CO2).

 

QUESTIONS ÉCRITES

En particulier lorsque le projet européen de séquestration de CO2 Ulcos était censé permettre de maintenir en fonctionnement les hauts-fourneaux de Florange (Moselle), plusieurs journalistes demandant des informations techniques se sont vu interdire l'accès aux chercheurs du BRGM.

Chose inhabituelle pour un organisme de recherche, le service de presse de ce dernier est assuré par Hill + Knowlton, une agence de relations publiques. D'après des échanges de correspondance rendus publics par l'AJSPI, Hill + Knowlton demande aux journalistes d'envoyer des questions écrites, y compris sur des sujets purement techniques comme le stockage du CO2...

En 2011, l'AJSPI voulait organiser une rencontre avec des scientifiques du BRGM sur le thème du gaz de schiste : impossible. Une confirmation d'information sur les ressources aurifères en France ? Impossible. Une réaction de géologues après la condamnation de leurs confrères italiens dans le procès de L'Aquila ? Impossible. Un chercheur de l'institution est joint directement ? Il demande aussitôt au journaliste de passer par Hill + Knowlton, faute de quoi il ne peut s'exprimer, même sans être cité... "La plupart du temps, les relations avec les journalistes se passent bien", répond-on cependant à l'agence.

 

NON-COMMUNICATION

Pierre Vassal, directeur de la communication du BRGM, assure que "les chercheurs du BRGM sont libres de s'exprimer, dans le respect des partenariats qui existent avec d'autres structures".

Sur nombre de sujets, l'organisme travaille en effet avec des entreprises. Des courriels internes datés du 14 janvier cités par le président de l'AJSPI sur son blog, et que Le Monde a pu consulter, montrent pourtant que la présidence du BRGM assume pleinement sa politique de communication – ou de non-communication. "N'importe quel journaliste ne peut pas joindre n'importe quel chercheur comme cela", précise dans un message interne le président de l'organisme, qui ajoute : "Organisme public ne veut pas dire que l'on est obligé de communiquer au public."

Pourtant, selon l'entourage de la ministre Geneviève Fioraso, "le BRGM est soumis aux mêmes règles de communication que les autres organismes publics de recherche".

Stéphane Foucart

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