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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 14:19

Médiapart - | Par Marine Turchi

 

Nicolas Sarkozy sait rebondir, le plus souvent à sa droite. L'hiver 2009-2010, il avait fait diversion avec un débat sur l'identité nationale stigmatisant les musulmans (suivi plus tard d'un débat sur l'islam, si cela n'était pas suffisamment clair). L'été 2010, en pleine tempête avec l'affaire Woerth-Bettencourt, il opérait un virage sécuritaire avec un nouveau bouc émissaire: les Roms. En 2011, le chef de l'Etat s'attaque aux allocataires sociaux, accusés d'être en partie des «assistés» ou des «profiteurs».

 

Le carton envoyé à des chefs d'entreprise bordelais.  
Le carton envoyé à des chefs d'entreprise bordelais.

Le futur président-candidat a d'ailleurs décidé de faire de la lutte contre la fraude sociale son thème de campagne. Et il le met en scène cette semaine. Ce mardi, il s'est rendu à Bordeaux avec quatre ministres (Alain Juppé, Xavier Bertrand, Roselyne Bachelot, Claude Greff) pour dévoiler une série de mesures sur le sujet (le détail ici). Le carton d'invitation de l'Elysée envoyé aux chefs d'entreprise bordelais (que les Jeunes Socialistes de Gironde se sont procuré), annonçait la couleur: «discours sur la lutte contre les fraudes sociales». Son auditoire n'a pas été déçu, Sarkozy s'est montré très «va-t-en-guerre»: «Voler la Sécurité Sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français»; «La fraude, c'est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945».

L'annonce est millimétrée: la veille, l'UMP a lancé une nouvelle campagne d'affichage axée sur ce thème. Un tract tiré à trois millions d'exemplaires intitulé «Rejoignez le parti des droits et des devoirs». Cinq affiches tricolores tirées à 40.000 exemplaires chacune, barrées de slogan comme «Oui à la solidarité, non à la fraude»; «Oui au travail, non à l'assistanat». Mardi, une interview du ministre du travail a été programmée dans le journal (gratuit) Direct matin de Vincent Bolloré. Xavier Bertrand y explique que le gouvernement n'hésitera pas à «adapter l'arsenal législatif» pour lutter contre cette fraude. Il aligne des chiffres: les «458 millions d'euros» de fraude aux prestations sociales et les «10 à 15%» d'arrêts de travail de longue durée «considérés comme abusifs». 

 

«Zone interdite» du 13 novembre, sur M6.  
«Zone interdite» du 13 novembre, sur M6.

M6 a donné un coup de pouce bienvenu en diffusant dimanche un spécial «Zone interdite»,«La France qui fraude».

 

La bande-annonce (à voir ici) est sur mesure:«Travail au noir, arnaques à la TVA, escroqueries à la sécurité sociale, la fraude explose en France. Zone interdite a suivi les forces de l'ordre, les inspecteurs, les contrôleurs qui luttent contre cette délinquance grandissante.» L'émission n'est pas passée inaperçue, elle a été suivie par 4,2 millions de téléspectateurs.

Le thème est pratique pour Nicolas Sarkozy. Il lui permet de tirer à boulets rouges sur un PS qualifié de «laxiste», de concurrencer le FN qui en a fait son cheval de bataille, et de partir à la reconquête des classes moyennes en faisant mine de présenter sur un plateau des solutions au déficit de l'Etat.

 

A paraître le 17 novembre.
A paraître le 17 novembre.

L'UMP l'a bien compris. Jeudi, Laurent Wauquiez, porte-parole autoproclamé des classes moyennes, assurera la promotion de son livre La Lutte des classes moyennes (éditions Odile Jacob), où le combat contre «l'assistanat» tient une place centrale. Le jeudi suivant, ce sera au tour de Rachida Dati d'organiser un débat dans son VIIe arrondissement: «Après les classes populaires, les classes moyennes vont-elles devoir quitter Paris?».

Au départ, il y a une idée murmurée par Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy: priver plus d'un million de bénéficiaires du RSA et leur famille de revenu minimum. En mars, au lendemain de la cuisante défaite de l'UMP aux cantonales, cet ancien journaliste de Minute théorisait dans Paris-Match son «plan de bataille» pour reconquérir d'ici 2012 l'électorat populaire: immigration, identité nationale, et lutte contre l'assistanat dans le cadre d'une «grande loi de réhabilitation du travail».

Quelques semaines plus tard, Laurent Wauquiez lui emboîte le pas en qualifiant «les dérives de l'assistanat» de «cancer de la société» (lire notre portrait) et en proposant une batterie de mesures: faire travailler les bénéficiaires du RSA, plafonner le cumul de tous les minima sociaux à 75 % du Smic, établir une durée minimale de travail pour que les étrangers puissent bénéficier du système social français.

 

«Les fraudeurs, on va mettre le paquet là-dessus»

 

Numéro du 4 juin 2011.  
Numéro du 4 juin 2011.

En juin, Le Figaro Magazine fait sa une avec une «enquête sur la France des assistés». Quinze jours plus tard, la Droite populaire organise un colloque à l'intitulé choc: «Les fraudes sociales, hold-up sur la solidarité nationale: comment endiguer ce pillage, grande injustice pour les plus modestes et une des raisons de “l'appel d'air” pour les déshérités des pays pauvres?».

C'est d'ailleurs l'un des députés du collectif (Dominique Tian) qui offre à l'UMP ce chiffre, recyclé dans tous les médias: 20 milliards d'euros, le montant supposé de la fraude sociale à l'Etat. «Soit 44 fois plus que la fraude actuellement détectée», explique l'élu des Bouches-du-Rhône dans son rapport sur l'ampleur des fraudes sociales en France.

Mediapart avait déjà démontré la mauvaise lecture de ces chiffres ici et . En réalité, la fraude aux prestations sociales (RSA, allocations familiales, arrêt maladie...) reste un phénomène mineur, qui représente moins de 1% des 400 milliards de prestations sociales versées chaque année par la Sécurité sociale. Un rapport de la Cour des comptes de 2010 l'évalue en effet à environ 3 milliards d'euros par an.

D'autres rapports d'organismes vont dans le même sens. La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), par exemple, estime avoir été escroquée de 90,1 millions d'euros en 2010, ce qui ne constitue que 0,15% des 60 milliards d'euros de «prestations directes versées aux allocataires pour les prestations légales et l'action sociale familiale».

Peu importe, ce chiffre est répété en boucle par les ténors du parti (lire notre article) et il leur permet toutes les folies. Comme de demander le fichage des allocataires sociaux. Une vieille idée ressortie par Thierry Mariani en août dernier et acceptée illico par le ministre du travail. Ce week-end, Xavier Bertrand a d'ailleurs confirmé la mise en place d’ici la fin de l’année de ce fichier central qui doit permettre une «bonne utilisation de l’argent public, de l’argent de la solidarité».

En septembre, l'idée de Wauquiez, qui avait tant créé la polémique en avril, a été reprise sans grincements de dents par le rapport du centriste Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP. A tel point que le ministre de l'enseignement supérieur a cru bon de poursuivre dans la même veine avec d'autres propositions, comme celle de réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent.

Le 25 octobre, lors de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), le gouvernement a écouté l'aile droite de la majorité en annonçant de nouvelles mesures pour sanctionner plus durement les fraudeurs. «Les fraudeurs, c'est un sujet qui monte. C'est normal en cas de crise, et on va mettre le paquet là-dessus», a glissé à TF1 un responsable du parti majoritaire sous le couvert de l'anonymat. Le PS dénonce une «lutte contre les pauvres». Les centristes, eux, savent à quoi s'en tenir: «la campagne se fera à droite», comme le réclame la Droite populaire.

 

En 2007, Nicolas Sarkozy évoquait déjà «l'assistanat» dans son clip de campagne (vidéo ci-contre).  

 

 

«Je ne peux pas accepter une société où un assisté a, à la fin du mois, davantage que celui qui travaille», disait-il, proposant «qu'on ne puisse pas refuser plus de deux offres d'emplois». Mais son idée phrare restait la valorisation du travail, via son credo du «travailler plus pour gagner plus» et sa formule du «candidat du pouvoir d'achat».

A l'approche de 2012, il a changé les meubles de place: son éloge du travail est devancé par une dénonciation de «l'assistanat». Ce refrain, il le martèle désormais à chaque intervention: lors de son allocution télévisée du 27 octobre, dans ses déplacements à travers la France (lire notre décryptage et notre reportage). Le sujet a un grand mérite pour l'aile droite de l'UMP, il permet de désigner (sans le dire) les étrangers comme responsables des déficits des comptes sociaux et de justifier au passage la politique d'immigration du gouvernement.

Soucieuse de ne pas se faire voler ce thème des «profiteurs d'en bas» et du «fraudeur» «étranger», Marine Le Pen a surenchéri. Dans un communiqué, lundi, la présidente du FN estime que «l'explosion de la fraude sociale est liée à une explosion de l'immigration» et «déplore l'inaction totale du gouvernement Sarkozy face à la fraude sociale». «Parce qu'il aura été le quinquennat de l'immigration de masse, légale et illégale, le quinquennat de Nicolas Sarkozy aura aussi été celui de la fraude sociale», assène-t-elle.

Mardi, à Bordeaux, la CGT Aquitaine et les députés PS de Gironde n'assisteront pas au discours de Nicolas Sarkozy. Dans un courrier envoyé le 10 novembre à l'Elysée, le secrétaire régional de la CGT dénonce l'«empressement» du président «à stigmatiser les bénéficiaires des prestations sociales» et l'invite à «(s')intéresser à ceux qui grèvent le plus les comptes sociaux, c'est-à-dire, comme le montrent les études auprès de l'Urssaf, les employeurs». Les parlementaires socialistes expliquent quant à eux dans un communiqué que «l'hémorragie la plus lourde pour le budget de l'Etat est l'évasion fiscale», estimée, rappellent-ils... «à 20 milliards d'euros».

 

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 14:16

LEMONDE.FR | 14.11.11 | 20h43   •  Mis à jour le 15.11.11 | 09h21

 
 

 

La majorité dénonce régulièrement les fraudes aux prestations sociales

La majorité dénonce régulièrement les fraudes aux prestations socialesAFP/STEPHANE DE SAKUTIN

Sanction financière contre les salariés arrêtés abusivement, création d'un jour de carence pour les fonctionnaires, instauration d'un quatrième pour les salariés du privé... Depuis une semaine, la majorité est partie à l'offensive tous azimuts sur les arrêts maladie. Pour l'instant, le ministère de la santé se refuse à détailler aucune de ces mesures, mais confirme travailler sur un moyen de compenser le recul sur la baisse des indemnités journalières.

Face à la fronde de la plupart des députés, y compris de la majorité, qui s'inquiétaient que cette baisse touche avant tout les personnes en longue maladie, le gouvernement semble avoir choisi de jouer sur un autre terrain : celui de la lutte contre la fraude. Ainsi l'éventuelle sanction financière contre les salariés qui auraient été arrêtés abusivement fera l'objet d'un décret d'ici à la fin de l'année. "Les contrôles vont être beaucoup plus importants et si vous êtes pris, vous rembourserez ", a confirmé Xavier Bertrand sur RTL, lundi 14 novembre. Mais selon quelles modalités ? En totalité ou partiellement ? Comment les simples abus seront-ils différenciés des vraies fraudes ? Le ministère se refuse pour l'instant d'y répondre.

Autre mesure sortie dans la presse et pour l'instant confirmée nulle part : l'instauration d'un jour de carence pour les fonctionnaires. Ceux-ci ne sont jusqu'ici pas touchés par les trois jours non indemnisés imposés aux salariés du privé. Comme ce délai pourrait prochainement passer à quatre, Vincent Blouet, secrétaire national de la CGT-Fonction publique, y voit un "moyen de faire passer la pilule". "Il s'agit d'une offensive populiste. La plupart des salariés du privé voient leur carence prise en charge par leur employeur et s'il y a beaucoup d'arrêts maladie dans certaines parties de la fonction publique, comme à l'hôpital, c'est en raison de la pénibilité du travail, avec des postes de nuit par exemple", appuie-t-il. Bernadette Groison, de la FSU, ne comprend pas de son côté "pourquoi on aligne les droits du public sur ceux du privé, et non l'inverse". Les modalités de mise en œuvre seraient par ailleurs particulièrement complexes.

 BAISSE DE PRESTATION POUR LES MALADES

Point d'orgue de cette offensive : le déplacement de Nicolas Sarkozy mardi dans une Caisse d'allocation familiale, à Bordeaux, où il doit parler spécifiquement du sujet et devrait préciser les mesures sur les arrêts maladie. Cette offensive a le mérite de ravir l'aile droite de la majorité. "Nous avons actuellement une très bonne oreille du côté du gouvernement., se réjouit Dominique Tian, député UMP membre de la Droite populaire. Nous lui soumettons régulièrement des idées sur la fraude sociale, elle sont souvent suivies d'effets." L'examen du budget de la sécurité sociale pour 2012 a donné l'occasion de voir ce jeu au grand jour. La plupart des amendements anti-fraude déposés par la Droite populaire à grand renfort de conférences de presse ont reçu en discussion le soutien du gouvernement, après avoir été modifiés à la marge.

Reste que même si elles touchent aussi les fraudeurs, ces mesures, si elles se concrétisent, se traduiront avant tout par une baisse de prestation pour les malades. "Ces mesures ont un petit côté injuste et elles concernent plus la lutte contre les abus que contre la fraude, mais elles sont très efficaces pour diminuer les déficits", admet d'ailleurs Dominique Tian. "Il s'agit d'un rideau de fumée pour camoufler les déficits, la lutte contre la fraude ne suffira jamais pour boucher le trou de la Sécu", dénonce Jean Mallot, député socialiste qui a participé à un rapport parlementaire sur le sujet, au côté de Dominique Tian.

Jean-Baptiste Chastand

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 14:14

LEMONDE | 15.11.11 | 11h00   •  Mis à jour le 15.11.11 | 13h18

 
 

 

Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis;

Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis;D.R.

Patrick Artus, directeur de la recherche et des études économiques de Natixis, estime que, pour tenir ses engagements, le second plan de rigueur, annoncé par le premier ministre, François Fillon, le 7 novembre, devrait multiplier par deux son objectif de 7 milliards d'euros d'économies. Auteur avec Marie-Paule Virard de La France sans ses usines (Fayard, 175p., 16 euros), il estime que la notation "de fait" de la France est AA et non plus AAA.

Où en sont vos prévisions de croissance pour la France ?

Nous prévoyons 0,5 % en 2012, en ayant fait l'hypothèse que le redressement budgétaire aurait un impact faible sur le produit intérieur brut (PIB) et qu'il n'y aurait pas de risques additionnels comme les restrictions de crédits aux entreprises. Autrement dit, si notre prévision devait bouger encore, ce serait à la baisse.

Les indicateurs conjoncturels des dernières semaines laissent entrevoir une nette dégradation de la situation. Le risque de récession n'est pas nul. Le pire serait que les entreprises, du fait de leur situation financière et d'une éventuelle restriction des crédits bancaires, contractent considérablement leurs prévisions d'investissement.

Le second plan Fillon est-il à la mesure des enjeux ?

Le gouvernement français, comme ses homologues européens, a fait des calculs purement arithmétiques, sans vision d'ensemble macroéconomique. Il pense que les politiques restrictives conduites en Europe n'auront pas d'effet sur le PIB, et retient un multiplicateur budgétaire égal à zéro. Cette hypothèse n'est pas la nôtre.

Avant le plan Fillon II, nous tablions, comme la Commission européenne, sur un déficit public de 5 % du PIB en 2012. Le ramener à 4,5 %, comme prévu, représente un effort de 10 milliards d'euros. Pour trouver cette somme, il faut, compte tenu des effets amplificateurs des politiques restrictives, un effort de 14 milliards. Le second plan Fillon n'en apporte que 7 et il est fondé sur une prévision de croissance trop optimiste. Il faudra sûrement un nouveau tour de vis pour tenir nos engagements de 2012.

La France doit-elle apprendre à vivre avec une croissance durablement faible ?

Entre 2012 et 2020, la croissance potentielle française devrait tourner autour de 1,2 % à 1,3 %. La France a fait mieux entre 2002 et 2007 en raison du boom immobilier. La situation d'aujourd'hui est toute autre : l'Etat, les ménages et les entreprises vont devoir se désendetter. Il est donc raisonnable de prévoir une croissance durablement inférieure à la croissance potentielle.

Peut-on, dans un tel environnement, réduire le déficit public ?

Toute la question est de ne pas tuer la demande à court terme tout en préservant l'offre à long terme. Ainsi faut-il trouver des mesures ayant peu d'impact sur la demande et éviter ce qui ne marche pas : l'augmentation de la TVA, qui tue la consommation, et la hausse des charges sociales, qui détruit de l'emploi.

Pour le reste, il faut taxer davantage les revenus du capital et les plus-values du capital, hors fonds propres des PME. Le plan Fillon, et c'est bien, prévoit des mesures en ce sens. Il faut aussi limiter les niches fiscales et mettre fin à tout ce qui produit des effets d'aubaine, donc de la rente, en particulier dans les services et la distribution : veiller à cela contribue à faire baisser les prix et donne du pouvoir d'achat aux salariés.Cela suppose une politique intelligente de la concurrence.

Peut-on sauver notre AAA ?

Ne nous trompons pas sur les demandes des marchés ou sur ce qu'ils sont. Ils ne sont pas manipulés par de vilains investisseurs anglo-saxons qui vendent de la dette italienne. Nous ne vivons pas une crise de spéculation, mais une crise de défiance de nos grands investisseurs institutionnels qui doutent de la crédibilité budgétaire de la France, autrement dit de sa capacité à corriger à moyen terme son déficit budgétaire.

Depuis octobre, les taux allemands et français divergent. La France a quitté le cœur de l'Europe pour rejoindre le groupe des pays du Sud. Aujourd'hui, le rating de fait des grands investisseurs institutionnels est AA pour la France. Pour autant, nul ne nous demande de ramener en un an notre déficit public à 3 % du PIB. Ce qu'il nous faut, c'est un plan de moyen terme précis et crédible, qui ne tue pas la croissance.

Propos recueillis par Claire Guélaud

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 13:43

LEMONDE.FR avec AFP | 15.11.11 | 13h44   •  Mis à jour le 15.11.11 | 14h44

 

Le Parlement européen a adopté, mardi 15 novembre, un texte de loi lui permettant de lutter contre la spéculation sur les dettes d'une partie de ses États membres.

Le Parlement européen a adopté, mardi 15 novembre, un texte de loi lui permettant de lutter contre la spéculation sur les dettes d'une partie de ses États membres. AFP/DOMINIQUE FAGET


L'Union européenne, grâce à un vote au Parlement européen, s'est dotée mardi 15 novembre d'une loi qui limitera la spéculation sur la dette des Etats européens.

Les "CDS à nu" sur les titres de dette souveraine - des assurances acquises par les investisseurs ayant acheté de la dette, pour se protéger contre le risque de défaut - seront interdits dès le 1er décembre 2011. Ces instruments financiers ont été accusés d'amplifier la crise en servant à parier sur le défaut de paiement des Etats.

Le Parlement européen avait déjà voté l'interdiction des "CDS à nu" en juillet, mais certains Etats comme l'Italie étaient réticents, craignant que leur interdiction n'affecte la liquidité du marché de leur dette souveraine.

Un compromis a été trouvé permettant aux Etats qui le souhaitent de ne pas appliquer le règlement pendant une période donnée, en fonction de critères spécifiques. Ils devront en informer l'autorité de régulation financière européenne (ESMA) qui devra se prononcer sur le bien-fondé des arguments avancés.

>> Voir notre infographie : La flambée des CDS traduit l'inquiétude des marchés

Les ventes à découvert - une technique qui  consiste à vendre un titre dont on prévoit la baisse - seront encadrées à partir de 2012 mais pas interdites.

Dorénavant, un acteur de marché qui vendra à découvert une grande quantité de titres d'une entreprise ou d'un Etat devra en informer les autorités de supervision, et, dans certains cas, le marché.

En outre, le vendeur devra avoir localisé le titre ou à défaut, effectuer un emprunt équivalent. Enfin l'ESMA pourra restreindre temporairement les ventes à nu de manière exceptionnelle en cas de chute brutale des cours.

>> Lire notre éclairage : La vente à découvert, une pratique risquée

"C'est la première fois que l'Europe va interdire un produit financier qui sert à spéculer sur la dette des Etats", s'est félicité l'élu Europe Ecologie-Les Verts Pascal Canfin, rapporteur du texte qui a été adopté à une très large majorité au Parlement européen et l'un des fondateurs de l'ONG Finance Watch.

Un accord de principe avait été conclu entre le Parlement et les représentants des gouvernements européens le 18 octobre au terme de longues tractations. Le texte été adopté au Parlement par 507 voix contre 25 et 109 abstentions.

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 13:41

LEMONDE.FR avec AFP | 14.11.11 | 17h56

 
 

 

La Cour suprême des Etats-Unis a annoncé, lundi 14 novembre, qu'elle se saisissait de la réforme phare de la santé de Barack Obama

La Cour suprême des Etats-Unis a annoncé, lundi 14 novembre, qu'elle se saisissait de la réforme phare de la santé de Barack ObamaREUTERS/JASON REED


La Cour suprême des Etats-Unis va se saisir de la réforme phare de la santé de Barack Obama. Elle doit ainsi trancher parmi des décisions de justice contradictoires sur le sort de cette loi cruciale pour la réélection du président américain.

Les neuf sages ont annoncé, lundi 14 novembre, qu'ils examineraient la requête de l'administration Obama, qui a demandé à la haute juridiction de déclarer sa loi conforme à la Constitution. Mais ils ont indiqué qu'ils se pencheraient aussi sur deux des cinq autres recours qui attaquent la loi, dont celui de 26 Etats américains réunis.

L'administration Obama conteste ainsi la décision d'une cour d'appel de Géorgie qui avait jugé inconstitutionnelle la mesure phare du texte rendant obligatoire pour tous les citoyens de se doter d'une assurance maladie d'ici à 2014 sous peine de sanctions.

 RECOURS DE 26 ETATS

La loi, promulguée en 2010, est attaquée par 26 Etats qui contestent la constitutionnalité du principal point et demandent de retoquer la loi dans sa globalité. Les neuf sages se sont aussi saisis du recours d'une organisation privée d'entrepreneurs, National federation of independent business.

Deux cours d'appel, dans l'Ohio et dans la capitale fédérale, Washington, ont déjà confirmé la constitutionnalité de la loi, tandis qu'une troisième, en Virginie a annulé le jugement d'inconstitutionnalité pris en première instance.

La plus haute juridiction américaine devrait examiner le dossier lors d'une audience en mars et prendre une décision avant la fin de la session en cours qui s'achève en juin, soit en plein cœur de la campagne électorale pour la présidentielle de novembre. La décision de la Cour suprême sur la réforme de la couverture maladie, chère au président Obama, pourrait être déterminante pour l'issue du scrutin.

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 13:30

LEMONDE.FR Avec AFP | 15.11.11 | 08h12   •  Mis à jour le 15.11.11 | 13h19

 
 

La direction du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën devrait annoncer la suppression de la moitié de ses effectifs en recherche et développement.

La direction du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën devrait annoncer la suppression de la moitié de ses effectifs en recherche et développement.AFP/SEBASTIEN BOZON


C'est à l'occasion d'un comité central d'entreprise extraordinaire, organisé mardi 15 novembre, que les salariés de PSA Peugeot Citroën ont découvert en détail le plan d'économie de l'entreprise, "le contexte économique et la stratégie du groupe". D'ores et déjà, 6 000 suppressions de postes sont annoncées, dont 5 000 en France.

En tout, PSA supprime 1 900 emplois parmi ses effectifs permanents : 1 000 postes dans les chaînes de production, 500 en recherche et développement et 400 dans les autres divisions. Les autres suppressions interviendront parmi les prestataires extérieurs et les intérimaires.

C'est la recherche et le développement qui paie le plus lourd tribut, avec 2 100 postes en moins : 500 postes en interne, 1 600 emplois perdus chez les prestataires extérieurs.

"PSA A LES MOYENS DE GARDER CES EMPLOIS EN FRANCE"

Selon la CGT, le site de Sochaux serait particulièrement touché et perdrait à lui seul un millier de salariés, internes ou externes. "C'est écœurant et révoltant. (...) PSA a les moyens de garder ces emplois en France", a commenté Jean-Pierre Mercier, délégué CGT.

La direction de PSA semble vouloir faciliter les départs à la retraite, la mobilité interne et réduire son appel à la main-d'œuvre intérimaire pour éviter les licenciements secs. Sauf dans le magasin de pièces de rechange de Melun-Sénart, qui ferme ses portes avec comme conséquence la mise au chômage de 67 personnes.

Pour Ricardo Madeira, délégué central CFDT, "ce plan est déplorable quand on voit la rémunération de nos dirigeants et les dividendes de 200 millions d'euros qui ont été versés".

LES SITES D'AULNAY ET DE SEVELNORD MENACÉS

En supprimant 6 000 emplois, PSA espère économiser 800 millions d'euros, dont 400 millions sur les frais fixes dans un marché européen dégradé, où le constructeur réalise 60 % de ses ventes.

 

Des employés de PSA se sont rassemblés devant le siège du constructeur, à Paris, pour protester contre les milliers de licenciements annoncés, le 15 novembre 2011.

Des employés de PSA se sont rassemblés devant le siège du constructeur, à Paris, pour protester contre les milliers de licenciements annoncés, le 15 novembre 2011. AFP/MARTIN BUREAU


Les syndicats de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) appellent à un rassemblement devant le siège du groupe, à Paris. Outre les suppressions de postes, les syndicats s'inquiètent pour l'avenir des sites d'Aulnay et de Sevelnord (Nord) depuis la publication, en juin, d'une note de travail évoquant l'hypothèse de leur fermeture.

Au niveau mondial, le groupe, qui se développe beaucoup dans les pays émergents, notamment en Chine et au Brésil, emploie près de 200 000 personnes toutes activités confondues, dont 80 000 en France.

 

Appel à témoignages

Vous travaillez chez PSA, comment réagissez-vous aux suppressions de postes ?

PSA Peugeot-Citroën compte supprimer 6 000 postes, dont plus de 4 000 en France en 2012, notamment dans les filières de production et de recherche et développement. Vous travaillez pour le groupe Peugeot-Citroën, comme salarié ou en tant que prestataire extérieur, dans quelle mesure serez-vous concerné par ce plan d'économies, comment y réagissez-vous ? Une sélection de vos témoignages sera publiée sur LeMonde.fr.

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 12:42
| Par Lénaïg Bredoux

Dimanche matin, dans un hôtel parisien. Le co-président des Grünen allemands, Cem Özdemir, plaisante sur les derniers amendements en discussion au congrès du Parti vert européen, réuni depuis vendredi. «On a demandé à rajouter une phrase sur notre soutien à l'obstination d'Angela Merkel à lutter contre la crise...», dit-il, avant d'éclater de rire. Une manière d'ironiser sur les préjugés –et les différences culturelles– entre les Verts français et allemands, qui se sont longtemps divisés sur leur analyse de la crise.

Cette fois, ils sont parvenus à un accord avec leurs homologues européens en votant dimanche à la quasi-unanimité une «Déclaration de Paris», qui décline douze propositions contre la crise et pour relancer le projet européen. Les écologistes veulent renforcer le Fonds européen de solidarité financière, pour en faire à terme un Trésor européen, annuler au moins 60% de la dette grecque, recapitaliser les banques, «rééquilibrer l'approche unique d'austérité», réguler la finance, et une nouvelle convention européenne, assortie d'un référendum pour davantage de fédéralisme.

«Les Allemands ont fait adopter un amendement qui précise qu'il faut faire attention à la soutenabilité des finances publiques, précise Stéphane Sitbon, codirecteur de campagne d'Eva Joly et membre de la direction du Parti vert européen. Mais c'est la première fois qu'on parvient, au niveau européen, à se mettre d'accord sur autant de mesures précises avec une orientation à gauche. C'est vraiment une politique commune contre les plans d'austérité.»  

 

Eva Joly, lors du congrès du parti vert européen.  
Eva Joly, lors du congrès du parti vert européen.© L. B.

Au départ, pourtant, le Parti vert européen reflétait largement les dissensions entre pays «riches» et pays «pauvres» de l'Union européenne; entre ceux qui ont des finances publiques à l'équilibre et ceux qui étouffent sous des déficits et un endettement abyssaux. «Entre nous, on sentait les différences culturelles entre l'aire germanique et scandinave empreinte de rigueur budgétaire et une aire méditerranéenne où la question de la justice sociale est prédominante», résume l'eurodéputé belge Philippe Lamberts, vice-président du Parti vert européen. Lui y est tout particulièrement habitué: «Au sein des écologistes belges, on est entre les deux, avec le discours sur le nord riche qui contribue au sud pauvre et clientéliste!» A l'échelle européenne, cela donnait, chez les écologistes, une vive opposition entre Français, Espagnols, Italiens d'un côté et Allemands, Hollandais, Finlandais de l'autre.

«Au départ, les Verts allemands nous ressortaient les clichés de Merkel sur la Grèce. Ils nous disaient: "Mais on peut même pas avoir une facture quand on prend le taxi à Athènes!"», se souvient un eurodéputé français. En septembre, lors d'un séminaire franco-allemand, les écologistes se sont encore «engueulés», raconte Alain Lipietz. «Les Grünen voulaient obtenir de nous qu'on dise qu'il fallait revenir à un déficit de 3% en 2013 (l'objectif fixé par Nicolas Sarkozy à Bruxelles)... On s'est un peu fâché. On leur a expliqué que c'était irréaliste et que la stratégie pour y parvenir allait conduire à une récession... Finalement, ils ont lâché beaucoup de choses», détaille l'ancien porte-parole des Verts français.

Au terme de longues semaines de discussion, et grâce au travail commun du groupe vert au parlement européen, les Allemands ont accepté une condamnation claire des plans d'austérité en Europe et les Français ont intégré la nécessité d'un contrôle budgétaire en échange de la solidarité européenne. «Les Grünen se sont gauchis et Europe Ecologie-Les Verts ne peuvent plus dire "y'a qu'à, faut qu'on"», résume l'eurodéputé français Pascal Canfin. Le tout sur fond de quasi-unanimisme sur l'attachement à la construction européenne, qui fait, plus que dans d'autres familles politiques, partie du code génétique des écologistes.

«Pas deux fois la tartine sans beurre»

Les Verts ont ainsi trouvé un compromis sur le rôle que doit endosser la Banque centrale européenne. Le sujet cristallisait les désaccords: en Allemagne, remettre en cause l'indépendance de la BCE en lui permettant de prêter directement aux Etats-membres est un véritable tabou. En cause: la crainte d'une inflation non maîtrisée en faisant tourner à plein la planche à billets. Au bout du compte, les écologistes proposent que ce soit le Fonds de soutien (FESF) qui puisse emprunter, tout en étant garanti par la BCE. «Quand on rentre en Allemagne, on doit pouvoir expliquer qu'on a des propositions efficaces, mais sans jeter l'argent par les fenêtres», explique Cem Özdemir, le co-président des Grünen. Son camarade français, Alain Lipietz, compatit: «Dire qu'on va monétiser les dettes des pays du Sud sonne hyperinflation pour certains. L'Allemagne et l'Autriche sont les seuls à l'avoir vécue... Nous, on ne sait pas ce que c'est!»

Sans compter que plusieurs partis écologistes européens sont déjà en campagne électorale. C'est bien sûr le cas d'EELV et de sa candidate Eva Joly. Les Verts allemands, eux, se préparent pour 2013. «Les Allemands nous expliquent qu'ils ont assez payé, y compris électoralement, pour s'être mis dans les clous européens... Ils ne veulent pas deux fois la tartine sans beurre!», témoigne Lipietz. Les Grünen avaient été sanctionnés dans les urnes après leur coalition avec le SPD de Gerhard Schröder jusqu'en 2005, qui avait mis en place d'importantes réformes (connues sous le nom de Hartz IV) de démantèlement du système de protection sociale. Aller de nouveau (cette fois en sens inverse) contre une opinion publique massivement opposée aux plans d'aide aux pays du sud de l'Europe est un choix particulièrement risqué.

 

Eva Joly lors de son discours samedi.
Eva Joly lors de son discours samedi. © L. B.

Eva Joly, à l'inverse, axe son discours économique sur la dénonciation des plans d'austérité et de la mainmise de la finance, y compris face à un François Hollande qui prône la «crédibilité» au sens de la rigueur budgétaire, depuis qu'il a repris à son compte l'engagement de Sarkozy de revenir à un déficit de 3% dès 2013. Samedi, devant plusieurs centaines de délégués européens, réunis à Paris, l'ancienne magistrate a de nouveau appelé à la révision du plan d'austérité imposé à la Grèce, «avec des objectifs et un échéancier plus réalistes, et une meilleure répartition des efforts, en particulier de la part du plus grand propriétaire terrien de ce pays, l'Eglise orthodoxe», et a défendu un «grand emprunt européen» pour engager la transition écologique.

Mais, veulent croire les écologistes, il n'est plus de désaccord majeur entre eux, juste une question de hiérarchie. Exemple avec la BCE: si tous sont donc tombés d'accord, «dans le débat allemand, ce n'est pas la première revendication que les Grünen mettront en avant», explique le Français Pascal Canfin. «Il y a un apprentissage, une approche verte européenne qui n'est pas la somme des sensibilités nationales, abonde Monica Frassoni, la co-présidente italienne du groupe vert au parlement européen. La question de la nécessité d'avoir des finances publiques plus saines est devenue une valeur pour nous. Après, on la module selon des hiérarchies différentes en fonction d'où l'on vient.»

Il n'empêche, si les écologistes ont fait «leur saut fédéral à eux», selon leur expression, la réalité militante des partis nationaux diverge encore. «C'est plus facile avec les Grünen au parlement européen... Avec le groupe vert au parlement allemand, il y a encore des différences», admet Michael Scharfschwerdt, un des collaborateurs d'Özdemir. Mais, plaide le Belge Philippe Lamberts, «je défie n'importe quelle autre famille politique européenne de se mettre d'accord comme nous le faisons aujourd'hui, avec un discours à la fois convergent et précis». 

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 12:38

LEMONDE.FR avec AFP | 14.11.11 | 08h34   •  Mis à jour le 14.11.11 | 09h35

 
 

 

La loi prévoit un délai de carence de trois jours en cas d'arrêt maladie, mais uniquement pour le secteur privé.

La loi prévoit un délai de carence de trois jours en cas d'arrêt maladie, mais uniquement pour le secteur privé.AFP/FRED DUFOUR

Alors que l'Etat cherche toujours des pistes pour réduire ses dépenses, le gouvernement serait en train de préparer l'instauration d'une journée de carence pour les fonctionnaires en cas d'arrêt maladie afin de réaliser des économies supplémentaires, a rapporté dimanche 13 novembre le quotidien La Tribune sur son site.

Le délai de carence dans le cadre des arrêts maladie ne s'applique aujourd'hui qu'au secteur privé, où il est de trois jours. Il correspond à la période au terme de laquelle le salarié peut prétendre à indemnisation journalière de sa caisse d'assurance maladie.

Dans un article publié lundi, Les Echos confirment que le gouvernement envisage d'instaurer un quatrième jour de carence non pris en charge par la Sécurité sociale, afin de réduire les dépenses de 220 millions d'euros. Un décret en ce sens serait en préparation, d'après le quotidien économique. Le gouvernement doit présenter ce lundi à l'Assemblée un amendement au projet de loi de finances qui modifiera le mode de calcul des indemnités, précise encore Les Echos.

Annonçant lundi un deuxième plan de rigueur – de 7 milliards d'euros l'an prochain – en moins de trois mois après une révision en baisse de la croissance pour 2012, le premier ministre François Fillon a déclaré que les dépenses de l'Etat seraient réduites de 500 millions d'euros supplémentaires en 2012.

PROJET D'AMENDE POUR LES SALARIÉS EN CAS D'ARRÊT MALADIE ABUSIF

Le gouvernement prévoit également de restreindre ses dépenses de communication et de représentation, de raboter davantage les crédits de chaque ministère (à quelques exceptions) et d'"intensifier son programme immobilier", croit savoir La Tribune. En matière immobilière, il s'agit d'accélérer les cessions "mais aussi de rationaliser les dépenses", indique-t-on de même source.

Par ailleurs, le gouvernement envisage de renforcer la lutte contre la fraude sociale dans le secteur privé, en infligeant des amendes aux salariés ayant bénéficié d'un arrêt maladie injustifié, a annoncé jeudi le ministère du travail.

>> Lire : Le gouvernement envisage une amende contre les arrêts maladie abusifs

"Les contrôles vont être beaucoup plus importants et, en plus, si vous êtes pris, vous rembourserez (...) Le médecin qui a signé devra aussi répondre", a déclaré lundi sur RTL le ministre de la santé, Xavier Bertrand.

L'officialisation de cette mesure devrait intervenir dès mardi, à l'occasion d'un déplacement de Nicolas Sarkozy à Bordeaux sur le thème de la lutte contre la fraude sociale.

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 13:06
Audit citoyen de la dette publique – Eric Toussaint - contre G20 – Nice – 2 novembre 2011 par Thierry-Le-Roy-84

S'engager dans la démarche de l'audit citoyen pour que la dette publique fasse enfin l'objet d'un vrai débat démocratique, au plan local, national et européen. Le Collectif pour un audit citoyen est composé d'organisations syndicales et associatives, et soutenu par plusieurs formations politiques.
Mobilisons nous dans nos villes, nos quartiers, nos villages, nos lieux de travail, en lançant un vaste audit citoyen de la dette publique. Créons au plan national et local des collectifs pour un audit citoyen, avec nos syndicats et associations, avec des experts indépendants, avec nos collègues, nos voisins et concitoyens. Nous allons prendre en main nos affaires, pour que revive la démocratie.

 

 

 

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 20:12

Chronique | LEMONDE | 12.11.11 | 14h24   •  Mis à jour le 12.11.11 | 17h02

 

Lindignation a gagné Harvard. Enfin, presque. Pour être plus précis, elle a fait irruption dans le cours d'introduction à l'économie du professeur Greg Mankiw, qui accueille chaque mercredi 700 étudiants dans son amphi.

Le 2 novembre, 70 d'entre eux - soit "5 à 10 %", a-t-il calculé curieusement pour un économiste - se sont levés au début du cours et ont quitté la salle, pour marquer leur solidarité avec le mouvement Occupy Wall Street, qui plonge depuis plusieurs semaines les Etats-Unis dans un abîme d'introspection sur ce qu'il est advenu du rêve américain.

Pourquoi Greg Mankiw ? Parce qu'il a, à leurs yeux, une fâcheuse tendance à privilégier les enseignements d'Adam Smith sur la théorie keynésienne, et parce que la "nature partisane de ce cours symbolise et contribue aux inégalités économiques croissantes aux Etats-Unis". Le fait que Greg Mankiw ait présidé, dans une vie antérieure, le conseil économique du président George W. Bush n'est peut-être pas non plus étranger au choix des protestataires. "L'ironie de l'histoire, relève le professeur Mankiw sur son blog, c'est que le sujet du cours ce jour-là était précisément la distribution des revenus, et notamment le fossé croissant entre le 1 % au sommet et les 99 % en dessous. Dommage qu'ils l'aient raté."

Une année d'études à Harvard revient à peu près à 50 000 dollars (36 600 euros). Quelques-uns des jeunes contestataires du professeur Mankiw ont, sans doute, contracté des emprunts pour payer leurs études, dont la dette les étranglera s'ils ne trouvent pas du travail tout de suite. D'autres ont des parents qui se saignent aux quatre veines pour eux, plus que ne l'ont fait leurs propres parents. Et c'est cette disparité qui nourrit le ressentiment actuel aux Etats-Unis.

Exemple : Susan Benda, juriste et mère d'un adolescent de 14 ans, compare les 50 000 dollars annuels que lui coûtera son fils (et qu'elle n'a pas) s'il réussit à entrer dans une de ces universités d'élite, aux 6 000 dollars que la même université coûtait à ses parents en 1978.

Contrairement à elle il y a trente ans, un vrai parcours du combattant attend son fils à la sortie pour trouver un premier emploi, et s'il déniche un stage, ce sera grâce aux relations professionnelles de sa mère. "Ce qui veut dire que les jeunes qui ne sortent pas des 20 meilleures universités et dont les parents n'ont pas les bonnes connexions n'ont aucune chance, dit-elle. A mesure que les riches deviennent plus riches, les classes professionnelles, elles aussi, protègent leurs enfants, et les portes se ferment pour les autres. Nous sommes de moins en moins une terre d'opportunités, ouverte au mérite. C'est déprimant."

Si l'inégalité déprime les parents, elle révolte les enfants. C'est elle qui a fait le succès d'Occupy Wall Street, qui envoie les "indignés" dans la rue en Europe, qui cause la multiplication des "incidents de masse" en Chine, ou qui permet au rebelle populiste noir Julius Malema d'être entendu lorsqu'il menace les Blancs d'Afrique du Sud d'une "guerre économique". Symptôme le plus tangible des maux attribués à la mondialisation, le creusement des inégalités sert de moteur à la contestation dans les économies avancées comme dans les pays émergents. Pour l'économiste américain Nouriel Roubini, nous sommes confrontés à l'"instabilité de l'inégalité". Plusieurs études anciennes ont montré la corrélation entre hausse des inégalités et instabilité sociale accrue, surtout lorsque la classe moyenne est affaiblie. C'est exactement ce qui est en train de se passer.

Le mal est à l'oeuvre depuis à peu près deux décennies, mais il explose aujourd'hui parce que le niveau élevé de chômage, en particulier chez les moins de 25 ans (17,1 % aux Etats-Unis, 21 % dans l'Union européenne, 46 % en Espagne) l'a rendu intolérable, avec son corollaire, l'injustice. L'Amérique prospère des années 1990, du plein-emploi et de l'équilibre budgétaire, était pleine d'admiration pour ces tycoons du high-tech et de la finance qui devenaient milliardaires du jour au lendemain en stock-options et en bonus. Mais à l'époque, les petits porteurs aussi s'enrichissaient en Bourse.

C'est fini. L'admiration a fait place à la colère. En réalité, le revenu moyen des ménages, en tenant compte de l'inflation, n'a pas progressé par rapport à 1989 aux Etats-Unis. Ce qui a progressé, en revanche, ce sont les revenus les plus élevés, un mécanisme très bien décrit en France dans le livre de Thierry Pech, Le Temps des riches (Seuil, 180 p., 15 euros).

Partout, l'écart s'est creusé entre les tranches de revenus basses et moyennes, qui ont stagné, et les tranches les plus hautes, qui ont parfois atteint des sommets vertigineux, justifiés ni par le talent ni par le travail, dans une économie financiarisée. Selon des chiffres d'Eurostat, le ratio S80/S20, qui compare les revenus des 20 % inférieurs et ceux des 20 % supérieurs en Europe, a atteint en 2009 en Espagne, où est né le mouvement des "indignados", son plus fort différentiel depuis que cette statistique existe. Dans des pays comme la Chine ou l'Inde, des millions de gens sortent de la pauvreté, mais l'opulence des nouveaux riches redouble leurs attentes - et leur frustration.

Le modèle occidental avait trouvé une solution aux inégalités et à l'injustice, avec deux variantes : le laisser-faire américain et, en Europe, la redistribution par l'impôt et l'Etat-providence. Le modèle a bien fonctionné pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, il est en panne, à l'exception peut-être de quelques pays nordiques. Pierre Rosanvallon, auteur d'un ouvrage fondamental sur la question, La Société des égaux (Seuil, 428 p., 22,50 euros), dénonce une "crise de l'idée d'égalité" et le "recul de la solidarité", avec en arrière-plan la "sourde délégitimation de l'impôt et du principe redistributif". L'échec n'est pas seulement social, il est aussi économique : la concentration de la richesse au sommet et l'affaiblissement des classes moyennes salariées peuvent avoir un effet négatif sur la demande, créant un problème macroéconomique structurel potentiel. Les pays émergents apportent-ils une réponse ? Pas pour l'instant. C'est donc le modèle occidental qu'il faut réinventer.

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