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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 15:03

cyberpresse.ca

Publié le 19 octobre 2011 à 00h00 | Mis à jour le 19 octobre 2011 à 00h00

Patrick Lagacé
La Presse

 

L'atmosphère au campement des indignés de Montréal, lundi soir? À mi-chemin entre un congrès des cégépiens altermondialistes et une réunion des hippies de Woodstock 1969. Fleur bleue? Pas qu'un peu.

Des slogans un peu simplistes, de l'utopie à revendre, des demandes un peu incohérentes et le masque du héros du film V for Vendetta en prime, un peu partout...

Ils vont lire ça, les indignés du square Victoria, et ils vont se dire que je ris d'eux. Ils vont se dire qu'on sait bien, Lagacé travaille pour un grand journal, qui lui-même «doit» défendre le Grand Capital, tout ça...

Pas du tout, les amis. Je suis de votre bord.

Dans le grand ordre des choses, les indignés ont raison. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, dans l'économie, qui ne fonctionne pas pour la moyenne des ours, je veux dire...

On peut toujours dire qu'aux États-Unis, c'est pire qu'ici au chapitre des inégalités entre riches et pauvres et de la destruction - car il s'agit là-bas d'une destruction - de la classe moyenne. Mais le Canada n'est pas en reste. Nous sommes sur une pente savonneuse.

En 30 ans, la classe moyenne canadienne a vu ses revenus stagner. Il n'y a pas eu de gain réel du pouvoir d'achat. Notre classe moyenne subit, note Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques, une «érosion».

Les entreprises, ici et ailleurs, n'ont plus d'incitation à investir dans l'économie réelle, dit Tremblay-Pepin. Depuis 10 ans, Ottawa a consenti des baisses d'impôts aux entreprises dans l'espoir que, conformément au modèle keynésien, elles investissent dans l'équipement et l'embauche de travailleurs.

Or, ça ne s'est pas concrétisé: «Les entreprises investissent l'argent qu'elles empilent et jouent ces devises sur les marchés. Parce que l'économie financière est plus payante que l'économie réelle.»

Qu'il y ait des insatisfaits est parfaitement normal, dans le contexte actuel. Les indignés sont peut-être maladroits dans leur façon de nommer le mal et de proposer des solutions, mais une chose est sûre: en cette ère de jobless recovery, ce n'est pas vrai que les choses vont bien...

Aux États-Unis, pour ajouter au malaise, Corporate America peut compter sur des législateurs qui ne font rien pour l'emmerder. Un exemple, parmi mille, celui de General Electric.

GE est la plus grande société américaine. Chiffre d'affaires: 19 milliards, dont 5 aux États-Unis. Combien G.E. paie-t-elle d'impôts, là-dessus, au fisc américain?

Zéro.

Vous avez bien lu!

Comme par magie, les profits américains de GE ont le flair exceptionnel de se matérialiser non pas dans ses divisions américaines, mais dans des divisions situées dans des pays où le fisc est inexistant...

Il y a de quoi se sentir floué quand on vit dans un système où des sociétés milliardaires ne paient pas leur part, non? L'indignation de milliers d'Américains, c'est aussi celle qui est ancrée dans cette certitude: le politique travaille pour le financier, pas pour le peuple. We, the financiers...

«Quand une banque qui a été sauvée par l'argent des contribuables reprend votre maison, et qu'elle trouve que l'économie va bien, c'est parfaitement normal d'être fâché!», dit Simon Tremblay-Pepin.

Un dernier truc, en terminant. Le président des États-Unis, démocrate ou républicain, chapeaute un «Comité présidentiel sur les emplois et la compétitivité».

Qui dirige ce comité censé donner des conseils non partisans à la Maison-Blanche sur les meilleures façons de créer des jobs aux États-Unis?

Jeffrey Immelt.

Qui est Jeffrey Immelt?

Le PDG de General Electric, une firme qui trouve le moyen de ne jamais payer d'impôts aux États-Unis.

Combien de jobs a éliminé GE, aux États-Unis, en 2009?

Dix-neuf mille.

C'est le genre de truc qui devrait susciter l'indignation. Dans le rayon de l'incohérence, les indignés ne sont pas seuls.

 
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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 14:57

 



newropeans-magazine.org
Written by Marianne Ranke-Cormier   
Thursday, 20 October 2011



Quoiqu'en disent les médias, les commentateurs et les politiciens, le mouvement du 15 octobre a réussi un exploit. Le 15 octobre ils étaient là et bien là, à Lisbonne, à Barcelone, à Madrid, à Paris, à Strasbourg, en Irlande, à Londres, à Bruxelles, à Amsterdam, à Francfort, à Rome, à Madrid, même à Vienne... rien qu'en Europe, plus d'une centaine de villes occupées par des indignés!

Certes, on peut discuter du nombre de manifestants qui ont "occupé" les places: des centaines, des milliers; on peut discuter de l'utilité de cette manifestation: quelles réelles conséquences sur le système actuel qu'ils combattent, quels effets sur l'enraiement de la crise; on peut discuter de ses suites et des récupérations politiques qui viendraient sonner leur glas... Mais quoiqu'il en soit vous feriez mieux de vous réjouir du succès des citoyens indignés.

Opérations à la fois: simultanées, prouesses technologiques relayées via les réseaux du net, la video, les portables, multilingues (l'espagnol a en l'espace de quelques semaines détrôné l'anglais, les "Occupy" et leurs infiltrés feraient mieux d'apprendre les langues européennes s'ils veulent s'implanter durablement en Europe), transgénérationnelles (lancé par des jeunes, suivi par des vieux), trans-sociales (le mouvement du 15 octobre relève tous les indigents, les laissés pour compte de nos villes, les indigents réveillés par la politique), transcontinentales (qui a exporté notre colère vers les US?)... quel politicien national, quel dirigeant européen, quelle assemblée d'élus, n'aurait pas rêvé d'un évènement aussi grandiose?

On peut discuter du caractère révolutionnaire alors que les indignés plaident la paix (rappel des valeurs communes européennes) et "combattent" la violence. On aurait voulu croire qu'ils sont de ces utopistes, des enfants de Hendrix et du flower-power. Mais même pas. Des anarchistes. Encore moins. Ceux qui comme à Londres ou Rome saccagent les biens publics sont encore à la frange des 99%, comme en Angleterre où les fils de bobo désœuvrés ont joué aux "anar" (à l'image de leur prince qui se déguise en SS dans le soirées mondaines) ou encore en Italie où les black bloc montrent le véritable visage d'une société italienne berlusconienne, non pas décadente, mais dégénérée.

Imaginez que ce ne soit pas des indignés, que ce ne soit pas de "braves" citoyens comme vous et moi, mais comme en Italie ou en Angleterre des hordes de black bloc, des fils à Strache, à Marine, de Vrais Finlandais, les fils de Berlusconi, Rajoy... Imaginez que toutes les forces populistes, nationalistes, celles qui soi-disant combattent les politiques d'austérité et qui promettent bien d'avantage de protéger l'espagnol du pays, l'allemand de Berlin, le vrai finlandais, le napolitain bien de chez lui...
Imaginez que ce sont des forces impérialistes qui derrière le beau visage pacifiste tentent de renverser nos banques, nos économies, notre monnaie, notre monde. A quoi nous serviraient alors toutes les valeurs pour lesquelles nous nous battons encore: liberté, justice, et surtout démocratie!
Alors oui, on ferait mieux de se réjouir du succès peu "révolutionnaire" des indignés d'Europe. Pour le moment ce ne sont encore que des citoyens qui s'indignent contre les élites politiques, économiques et financières, des citoyens prêts à défendre leurs banques, l'Euro, l'Europe et toutes les valeurs qu'elle véhicule. Les politiques feraient mieux de tenir compte de leurs mouvements, de leurs revendications, s'ils veulent que la démocratie reste debout. Rien, si ce n'est la bonne volonté des manifestants, rien ne permet de savoir quand ces mouvements là, à bout de frustration, de provocations, de ripostes policières, d'indignité politicienne,  et d'étouffement, basculeront dans la violence. 

La réponse maintenant est entre les mains des politiciens.
En Grèce le gouvernement lâchera-t-il enfin du lest et admettra-t-il de taxer l'église, les députés de renoncer à leurs émoluments? En Italie, Berlusconi décidera-t-il enfin de quitter le navire, alors qu'il ne tient plus que par le seul soutien d'une curie impopulaire, en Europe, Barroso s'appliquera-t-il enfin à s'occuper de ses propres dossiers "européens" en laissant les états de la zone euro traiter de leurs affaires monétaires, économiques, financières et sociales, les députés du Parlement européen, prendront-ils enfin conscience que c'est à eux de sortir de la "Curie" pour rencontrer les citoyens sur la "Place", et non pas le contraire (le PE après tout ce n'est pas un tribunal qui convoque les gens pour audition, c'est aux députés de venir écouter les revendications de leurs électeurs)...

La marche des indignés ne s'arrêtera pas aux marches de l'hiver, parce que la crise ne s'arrêtera pas avec les grands froids. Si nous ne voulons pas que l'Europe prenne le risque de s'enliser dans une guerre civile, les politiciens, doivent montrer qu'ils sont plus intelligents et qu'ils n'ont pas peur de l'avenir, ils doivent faire confiance aux citoyens qui eux veulent être des bâtisseurs, mais ni sur les ruines de guerres, ni sur celles de la société européenne. Il faut de la solidarité, de la compassion, de l'humanité, de la justice, il faut redéfinir les priorités et des plans pour assurer la stabilité et retravailler la confiance. Si nous n'en sommes pas capables à 17 nous ne pourrons l'être à 27.

Alors, rangez vos chars et vos lances, et laissez-les délibérer. L'Europe n'est pas une prison. Après avoir été le flambeau de la paix elle se réveille être celui de la liberté. N'est-ce pas pour cela que tous les murs sont tombés? Rassemblons les forces, elles ne sont pas encore destructrices, elles sont encore constructives. Ne laissons pas les jeunes se laisser déposséder une fois de plus par les revendications de has-been, qui n'ont toujours rien compris au développement du monde, aux conséquences de la globalisation, même celle de la paix et derrière lesquels se cachent des forces impérialistes qui n'ont qu'un seul et unique objectif: notre destruction, par le feu, le sang, la violence...
Ne nous leurrez pas, l'avenir sera difficile. Ne vous leurrez pas, à un moment ou un autre que ce soit dans les urnes ou d'une toute autre manière il y aura des comptes à rendre et à régler, mais n'attendez pas le soulèvement des frustrés... 

Marianne Ranke-Cormier
France/Autriche

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 14:52

Bsramag - Par Sophie Chapelle (20 octobre 2011)


Depuis le 18 octobre, une vingtaine de facteurs ont installé des tentes devant la direction départementale de La Poste, dans le centre-ville de Grenoble. En grève depuis un mois, ces facteurs d’Échirolles, Claix et Pont-de-Claix (Isère) dénoncent un projet de réorganisation de la distribution du courrier qui conduirait à la suppression d’emplois et de tournées. Si la direction a accepté d’ouvrir des négociations, « le compte n’y est pas », estime la fédération SUD-PTT : « Sur les quatre tournées supprimées, La Poste n’en rend qu’une [et] sur les 5 emplois supprimés, la Poste n’en rend que 1,90. » Du côté de la direction, on justifie cette réorganisation par une baisse des volumes de courrier de 4 à 5 % par an.

Pour contester « une logique ultralibérale, où les réductions des coûts et les suppressions d’emplois sont l’alpha et l’omega de toute politique », les facteurs ont décidé d’établir un campement. L’enjeu ? « Nous faire entendre car La Poste, c’est nous ! » clament les facteurs. Ils invitent également « les 99 % de la population victimes de la crise du capitalisme à venir les rejoindre ». Un appel qui entre en résonance avec celui lancé par des indignés du service public.

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 10:35
Tribune de Genève

Portrait | Samedi sur la place des Nations, un riche exilé français a fustigé les dérives du capitalisme. Rencontre.

© Steeve Iuncker-Gomez | Xavier Kemlin dit représenter la «majorité silencieuse» des salariés et petits actionnaires.

Sophie Roselli | 20.10.2011 | 00:00

La porte s’ouvre sur le trophée de chasse d’un coudou, sur deux statues de panthères noires au pied d’un escalier et sur Xavier Kemlin. «Bienvenue à la BNP!» lance-t-il en souriant. Une façon de relativiser: c’est la banque qui possède sa villa du XVIIIe siècle cachée au milieu de la campagne genevoise. Il est riche, oui, mais il se réclame du mouvement des «indignés». Il s’en est expliqué samedi devant quelque 300 personnes réunies sur l’esplanade de la place des Nations, recevant même des applaudissements. Qui est ce personnage atypique et que cherche-t-il?

«Rassurez-vous, je ne suis pas un illuminé!» sourit-il en écarquillant ses yeux bleus. Son arrière-grand-père, Geoffroy Guichard, a fondé le groupe Casino. Son grand-père, François Kemlin, a dirigé un réseau de résistance. Lui a construit sa carrière dans la grande distribution en commençant dans les rayonnages, pour finir directeur des achats chez Casino. A 40 ans, il «prend sa retraite», quitte son domaine à Saint-Etienne avec sa femme et ses quatre enfants pour s’exiler en Suisse. Aujourd’hui âgé de 54 ans, l’homme au visage poupon reste actif comme administrateur et petit actionnaire dans «trois ou quatre» entreprises, dont le groupe Carrefour.

Grève de la faim

Le numéro 2 mondial de la distribution est l’une des cibles de ce chasseur. Il défend les salariés et petits actionnaires. Un combat intéressé, puisqu’il s’estime lui-même lésé, empêtré dans un combat judiciaire, réclamant depuis six ans la nomination d’un expert indépendant. Fin septembre, il fonce au siège à Paris et entreprend «la première grève de la faim de riche». Au bout de dix jours, il rejoint sa famille, qui digère mal cette fronde.

Pas un spéculateur

Son indignation vise aussi le système bancaire. «Je ne veux pas la révolution, mais je dis qu’il y a des dérives inacceptables.» Il prône un «système capitaliste plus responsable en corrigeant les excès», notamment par la création d’une autorité indépendante européenne de contrôle des banques, la taxe Tobin sur les transactions financières.

Comment peut-on s’indigner quand on possède une fortune estimée à 2,5 millions d’euros? «Je ne suis pas un spéculateur, répond-il aussitôt. Il y a deux ans, les conneries des banques ont failli me faire passer de l’autre côté. Il y a des jours où j’ai peur.»

Il ne pousse pas la démarche jusqu’à planter sa tente devant le mur des Réformateurs. A chacun sa manière de se mobiliser. «J’ai beau être né avec une petite cuillère en argent dans la bouche, cela ne m’empêche pas de me bouger. Je n’ai pas envie de laisser à mes enfants ce monde qui risque de tourner à la guerre civile.»

On l’interroge sur ses contradictions, lui qui profite du système en ayant choisi de s’installer en Suisse… «Je ne paie pas moins d’impôts ici», se défend-il en fustigeant pêle-mêle le système français et sa «République bananière».

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 10:28

Lettre des Etats-Unis | LEMONDE | 19.10.11 | 15h09   •  Mis à jour le 20.10.11 | 12h01

Si seulement c'était vrai ! A lire la presse américaine, on a l'impression que la révolution est proche et que la planète va bientôt succomber à une déferlante "peace and love" digne des années 1970. Le mouvement Occupy Wall Street "s'étend", nous dit-on. "Il prend de l'ampleur." Le 17 octobre, "OWS" a "fêté son anniversaire". Un mois déjà, et 300 000 dollars en donations, placés, non pas chez Morgan Chase bien que les protestataires s'y rendent fréquemment, mais à la banque Amalgamated, possédée à 100 % par les syndicats.

La presse est à la fête. Occupy Wall Street est dans toutes les pages. La section News, bien sûr, mais aussi Style (pour la créativité des pancartes), Art ("quel logo" pour le mouvement ?), Opinion ("La gauche déclare son indépendance", analyse le sociologue Todd Gitlin). Jamais les manifestations contre la guerre en Irak, même celle de 100 000 personnes en 2003, n'ont bénéficié d'un traitement comme celui-là.

Tous les chroniqueurs ont fait le déplacement de Zuccotti Park pour se rendre compte par eux-mêmes de la nature du mouvement. Ils s'extasient sur le fait que les manifestants, interdits de porte-voix par la police, ont inventé une méthode "générée par le peuple" pour amplifier le son. Les premiers rangs répètent en choeur (LES PREMIERS RANGS REPETENT EN CHŒUR) la phrase de l'orateur (LA PHRASE DE L'ORATEUR), ce qui permet aux rangs du fond (CE QUI PERMET AUX RANGS DU FOND) de suivre les explications (DE SUIVRE LES EXPLICATIONS). C'est lent, fastidieux. Les discours sont hachés, robotisés, mais en même temps collectivisés. Les militants appellent cela : le "micro humain".

Bizarrement, la presse ne s'attarde jamais sur le nombre de manifestants. "Quelques centaines.""Plusieurs milliers"... Les chiffres restent des plus flous. Les plateformes de réseaux sociaux signalent les check-ins, les inscriptions aux événements du jour : 6 personnes à Jersey City, 51 à Saint-Louis, 403 à Boston, 3 660 à New York... Le 15 octobre, Nate Silver, du New York Times, a épluché les journaux locaux et les données disponibles. Il en a déduit que les participants à la manifestation internationale n'étaient pas plus de 70 000 dans 150 villes. C'est peu compte tenu de la publicité autour du mouvement. Dès sa deuxième manifestation anti-impôts, en avril 2009, le Tea Party avait rassemblé 500 000 personnes. Cela n'a pas empêché la presse de claironner : "Occupy Wall Street fait école dans le monde entier" (dans leur insularité, les médias américains croient que le mouvement est parti de Wall Street).

Mais peu importe le nombre. C'est la perception qui compte. La presse ne fait que refléter le sentiment d'une montée générale des revendications. L'"automne américain" après le printemps arabe, comme l'a souhaité Van Jones, un ancien collaborateur de Barack Obama, retourné au militantisme. Les "indignés" sont dans l'air du temps. Ils ne sont pas nombreux dans les sacs de couchage de Freedom Plaza, à Washington, mais ils ont trouvé un écho disproportionné dans le paysage politique. Selon un sondage de Time Magazine, 54 % des Américains ont une opinion positive du mouvement (alors qu'ils ne sont plus que 27 % à approuver le Tea Party, rendu responsable de l'intransigeance à Washington).

Les banquiers, on s'en doute, sont un peu moins emballés. John Paulson, le manager de hedge fund et 17e fortune du pays, a remis à leur place ceux qui avaient eu l'impudence de venir occuper les abords de son hôtel particulier de la 86e Rue. "Les 1 % les plus riches ont payé 40 % des impôts", a-t-il signifié. Un autre banquier a confié son exaspération au New York Times : "Qui paie les impôts, croyez-vous ? La finance, c'est l'une des dernières choses que l'on produit dans ce pays. Si vous voulez délocaliser encore plus de jobs, continuez à attaquer les services financiers !" Certains républicains accusent Occupy Wall Street d'attiser la "lutte de classes". Ils ont déjà des cauchemars, comme le promoteur immobilier Joe Kaempfer. "Les enfants des riches seront assassinés dans leur lit par les affamés", a-t-il prophétisé pour le Washington Post.

Jusqu'à présent, Barack Obama s'est gardé de surfer ostensiblement sur le mouvement. Il s'est contenté de dire qu'il "comprend la frustration" des protestataires et que Martin Luther King lui-même aurait voulu "confronter les excès de Wall Street". Mais, a-t-il ajouté, "sans démoniser les gens qui y travaillent". Pour Wall Street, c'est probablement déjà trop. Le secteur financier qui l'avait soutenu en 2008 a maintenant les yeux tournés vers le républicain Mitt Romney. "Les démocrates ne peuvent pas avoir le beurre et l'argent du beurre", a résumé Politico.com.

Objectivement, le mouvement devrait aider Barack Obama, lui qui essaie d'arracher aux républicains ne serait-ce qu'une augmentation minime des impôts pour les super-riches. Alors que le Tea Party a maintenu le débat pendant deux ans sur le terrain du déficit, Occupy Wall Street l'a amené sur celui des inégalités. Les statistiques qui ne rencontraient qu'un écho limité sont maintenant citées partout et plus personne n'ignore que les 400 Américains les plus riches possèdent plus que les 150 millions d'Américains d'en bas. Pour faire passer le message, il aura fallu un mouvement dépourvu de mégaphone et de porte-voix.


lesnes@lemonde.fr

 

Corine Lesnes

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 12:25

Tribune de Genève - ATS | 19.10.2011 | 07:22

 

Paradeplatz | Une rencontre était prévue mercredi entre les milieux bancaires et les «indignés» de Zurich. Ces derniers ont annulé le rendez-vous, leur mouvement n'ayant pas de porte-parole.

KEYSTONE
© KEYSTONE | Les manifestants veulent se présenter en assemblée, et non à l'aide de représentants.



Les manifestants qui occupent la Paradeplatz à Zurich ne participeront pas à la rencontre qui était prévue mercredi avec les milieux bancaires. Les «indignés» expliquent cette décision par le côté consensuel et démocratique du mouvement, qui ne permet pas de désigner une délégation.

Il serait certes possible de transmettre un message, mais il est impossible que des personnes individuelles et des groupes représentent le mouvement, a indiqué ce dernier dans un communiqué diffusé mercredi aux aurores. Seule l’assemblée plénière peut forger l’opinion du mouvement.

C’est pourquoi les manifestants invitent les représentants des milieux bancaires à participer à leur prochaine assemblée plénière, qui se tiendra jeudi soir au Lindenhof. C’est là que les «indignés» ont pris leurs quartiers après avoir été priés de quitter la Paradeplatz, où se trouvent les sièges des grandes banques.

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 00:28

Mercredi 19 octobre 2011

Logo Courrier International

 

Un hôtel abandonné de Madrid et un immeuble vide de Barcelone ont été investis par les "okupas", des groupes nés du mouvement des Indignés espagnols . Sur le site du quotidien El País, une vidéo rapporte des images du numéro 10 de la rue Carretas de la capitale, où une quarantaine de personnes réclament que l'hôtel serve à reloger des familles que la crise a privées de leur toit. Le 17 octobre, des policiers se sont présentés près de la Puerta del Sol, et, compte tenu de la présence d'une femme âgée et d'un bébé, ont décidé de ne pas déloger les manifestants madrilènes.

A Barcelone, où trois familles ont pris leurs quartiers dans un immeuble vide, le propriétaire des lieux entend faire appel aux forces de l'ordre. Pendant ce temps, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, incitait à écouter les revendications des indignés du monde entier : "Les gens expriment leur frustration. C'est un message pour les dirigeants de ce monde", a-t-il déclaré. 

 

 

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 00:18

Les protestataires mettent un soin minutieux à ne pas causer d'incivilités

 

Le Devoir.com - Libre de penser

 

Brian Myles   18 octobre 2011  Actualités en société
Des policiers de Montréal et des indignés discutent des meilleures façons d’assurer une occupation pacifique du square Victoria. <br />
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
Des policiers de Montréal et des indignés discutent des meilleures façons d’assurer une occupation pacifique du square Victoria.

Les indignés de Montréal réclamaient hier des panneaux solaires, une génératrice, une connexion Internet sans fil avec l'intention ferme de camper au square Victoria au moins jusqu'aux premières neiges.

Plus d'une centaine de tentes sont maintenant montées au coeur du quartier des affaires, où l'activité économique a repris son cours.

Une poignée d'indignés donnaient des «câlins gratuits» aux voyageurs du métro qui émergeaient de la station Square-Victoria, café à la main et allure pressée. «La machine ne vous respecte pas. Vous n'avez pas besoin d'un cellulaire. Vous avez besoin d'un câlin», scandaient-ils. D'autres pratiquaient le yoga, pieds nus sur les pavés.

La plupart des passants semblaient amusés ou touchés par cette occupation du square Victoria, rebaptisé «place du Peuple». Certains promettaient même d'amener un peu de nourriture pour la cuisine collective après les heures de bureau.

Les indignés mettent un soin minutieux à ne pas entraver la circulation et à ne pas causer des gestes d'incivilité qui pourraient leur valoir des ennuis avec la police. Ils vont même jusqu'à cesser le bruit à 23h, à balayer le square avec plus d'ardeur que dix cols bleus et à discuter avec les policiers dans une atmosphère que l'on pourrait presque qualifier de franche camaraderie.

Paix et sécurité

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) déploie des patrouilleurs spécialisés en médiation urbaine, qui assurent un contact régulier avec les participants. «On voit qu'ils veulent que ça reste pacifique et que tout se fasse dans les règles», confirme Alec Tremblay, un policier de l'équipe de médiation urbaine rattachée au centre opérationnel sud.

À l'Hôtel de Ville, le maire Gérald Tremblay a indiqué hier que «la paix et la sécurité» devaient primer au square Victoria. «Les directives, c'est d'avoir une tolérance pour autant que la paix publique soit maintenue et que la sécurité des lieux soit adéquate, a dit le maire. En ce moment, c'est une manifestation qui, semble-t-il, est légitime et planétaire. On ne peut pas s'isoler de ce qui se passe partout à travers le monde.»

Éric Robertson, un des instigateurs de la page Facebook et du site Internet d'Occupons Montréal, est subjugué par l'ampleur du mouvement. Avec son amie Ève Baillargeon, il faisait partie des premières personnes arrivées au square, samedi dernier. En quelques heures, ils ont vu le camp monter sous leurs yeux.

Pour ces jeunes nés dans la culture numérique, ce retour à l'analogique est en soi une expérience aussi enivrante que la dénonciation des excès de la haute finance à la base du mouvement des indignés. Ève découvre la commune, telle que ses parents communistes l'ont connue dans leur folle jeunesse. «On se refait une société. On voit que c'est possible de se rassembler, et de ne pas juste rester chez nous à chialer avec deux ou trois amis», dit-elle.

Éric Robertson, qui est au coeur des stratégies de communication, se questionne sur la suite des choses. «C'est très imprévisible. On est au début de quelque chose. Mais, en même temps, est-ce qu'on ne risque pas de devenir un squat sans signification?», s'interroge-t-il.

Pas de répit à New York

À New York, où les indignés fêtaient hier leur premier mois d'occupation de Wall Street, des questions similaires émergent. Même si Occupy Wall Street n'a toujours pas formulé de revendications, l'attrait du mouvement ne se dément pas. Le président Barack Obama y a fait allusion, dimanche, lors de l'inauguration du Mémorial Martin Luther King. Le pasteur «aurait voulu que nous relevions le défi des excès de Wall Street, sans diaboliser ceux qui y travaillent», a-t-il dit.

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 15:17

 

RTBF -  lundi 17 octobre 2011 à 17h55

Des centaines d'indignés encore mobilisés, soutien de leaders européens

 

Des manifestants devant la cathédrale Saint Paul à Londres le 17 octobre 2011

Des manifestants devant la cathédrale Saint Paul à Londres le 17 octobre 2011

Des centaines d'"indignés" campaient toujours lundi à Londres, New York et Francfort, villes symboles de la finance mondiale, dans le calme mais déterminés à poursuivre leur mouvement qui a reçu le soutien remarqué de leaders européens, dont Angela Merkel.

Après un week-end qui a vu défiler des dizaines de milliers de personnes dans les plus grandes villes du monde contre les excès du capitalisme, quelques dizaines d'"indignés" occupaient toujours un hôtel abandonné de Madrid, berceau du mouvement des indignés en mai.

A New York, où le mouvement "Occupy Wall Street" (OWS) a fêté son premier mois d'existence, des centaines de personnes occupaient toujours le square Zuccotti, au coeur du quartier financier.

La protestation était en revanche retombée en Italie, où des violences ont fait 135 blessés samedi à Rome, même si un "black bloc" (partisan de l'action violente), qui dit s'être entraîné en Grèce, a averti le quotidien La Repubblica que la "guerre n'est pas finie".

"Capitalism is crisis" ("le capitalisme, c'est la crise"), proclamait une banderole tendue sur le parvis de la cathédrale Saint-Paul à Londres, près du coeur historique du quartier d'affaires de la City, où étaient installées lundi une centaine de tentes.

"Nous resterons aussi longtemps qu'il le faudra", assurait Danielle Allen, une enseignante au chômage âgée de 25 ans, qui discutait avec trois amies devant leurs tentes, après une deuxième nuit passée sur place.

Comme ces jeunes femmes, pour qui ce genre d'action est une première, de nombreux occupants du camp sont sans emploi, étudiants, artistes. Les slogans fustigeaient pêle-mêle la "corruption" du système financier, la politique d'austérité du gouvernement britannique, demandaient un droit au logement pour tous ou la libération de la Palestine, et revendiquaient leur proximité avec le printemps arabe.

Face à eux, la réaction des passants, dont beaucoup prenaient des photos, était en général bienveillante. "Ils ont raison", jugeait ainsi Neil Hunt, travailleur du secteur de la santé, qui constate "l'aggravation du fossé entre les plus riches et le reste du pays".

Mais dans ce quartier financier, la critique anticapitaliste a aussi provoqué la colère. "C'est n'importe quoi! Tout le monde se plaint des banquiers" mais "nous payons tous les impôts", s'est emporté un trader, David Gregory.

Comme à Londres, il régnait une ambiance de village alternatif à Francfort, où entre 150 et 200 "indignés" campaient toujours lundi aux abords de la Banque centrale européenne (BCE).

Les manifestants ont été confortés par le soutien de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a dit éprouver de la "compréhension" pour ceux qui manifestent dans la rue contre la crise.

De même, les présidents de l'Union européenne et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ont fait part de leur sympathie pour ce mouvement, jugeant nécessaire une plus grande contribution du secteur financier pour compenser les efforts des contribuables.

Le mouvement a par ailleurs fait réagir à Pékin et Moscou. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine, dont le pays n'a pas été touché par le mouvement, a relevé que les gouvernements occidentaux n'étaient "pas en mesure" de faire face à leurs obligations sociales.

Un porte-parole de la diplomatie chinoise a quant à lui jugé que les "indignés" anti-Wall Street "soulèvent des questions qui méritent" réflexion.


AFP
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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 15:05

 

Chat : les Indignés veulent « réinventer la démocratie »

Rédaction en ligne

Lesoir.be - mardi 18 octobre 2011, 13:34

« La nouveauté du mouvement est de ne pas se contenter de critiquer le niveau économique mais bien de critiquer notre système politique. » Amaury, un indigné, a répondu à vos questions
Chat : les Indignés veulent « réinventer la démocratie »

Je voulais demander si en Belgique les Indignés créent et veulent imposer de réelles démocraties. En France c’est la seule et unique revendication: obtenir une réelle démocratie, mais les médias font passer les Indignés pour de simples protestataires anti-crise et anti-austérité. (Edd)

« Le mouvement des Indignés est très diversifié, il n’y a pas que des anti-capitalistes effectivement. Mais aujourd’hui ce qui pose problème, c’est le système néolibéral et la dictature des marchés. Et contre cela, il y a consensus dans le mouvement. Aussi, la nouveauté de ce mouvement, comparé à d’autres mouvements sociaux, c’est de ne pas se contenter de critiquer le niveau économique mais bien de critiquer notre système politique. La démocratie est en crise actuellement, le système de représentation ne contente plus beaucoup de citoyens et l’indépendance de la sphère politique par rapport à la sphère financière est de plus en plus remise en cause. D’où la revendication première des Indignés. Réinventer notre démocratie. Cela passe en premier par la mise en place d’assemblées populaires au niveau local.»

Avez-vous l’intention de faire une sorte de charte de vos revendications et idées de changements et solutions, avec laquelle tout votre mouvement pourrait être d’accord? (Agathe)

« Oui, nous travaillons actuellement au niveau international à la rédaction d’une liste de revendications globales mais il ne faut pas oublier l’humilité du mouvement et sa première revendication : le droit de se réunir sur la place publique pour discuter de la cité et faire notre politique. »

Dans ce genre de situation, même si les problèmes cités existent, il faut pouvoir proposer des solutions. Pour l’instant je crains qu’il manque une uniformité dans d’éventuelles revendications. Pour moi, c’est une situation difficile, complexe, et sans vouloir être pessimiste, j’ai peu d’espoir que cela change réellement quelque chose. (Paul)

« Sur la question des solutions, il ne faut pas attendre des Indignés une solution-clé qui ne ferait que répéter ce que beaucoup d’organisations proposent : annulation des dettes odieuses, régulation économique, démocratisation financière, régulation du lobbying, taxation des transactions, etc. Par contre, il faut savoir que la plupart des Indignés s’investissent dans des alternatives concrètes parallèlement à leur indignation. Je pense aux circuits-courts de l’alimentation, aux coopératives à finalité sociale, à la mobilité douce, à la simplicité volontaire. Tous ces mouvements d’alternatives concrètes sont liés directement au mouvement des Indignés. »

Si vous refusez de collaborer avec des mouvements politiques, comment allez vous faire en sorte que vos idées soient portées à l’attention des politiciens qui, dans la société actuelle, sont quand même les seuls à pouvoir administrer, juridiquement et légalement, un pays? (Laetitia)

« Pour le moment, il n’y a plus de confiance envers les partis politique et le mouvement veut éviter la récupération. Nous voulons aussi nous organiser davantage et évoluer avant de se confronter aux partis politique. Cependant des contacts ont eu lieux pendant la semaine avec des eurodéputés mais notre première revendication, c’est de revoir notre système démocratique. Je l’ai dit, sur le plan socio-économique nous n’avons pas de nouvelles propositions qui n’auraient pas déjà été émise par d’autres organisations voir même par certains partis. Ce qu pose problème aujourd’hui, c’est pourquoi les solutions Justes ne sont pas appliquées, la réponse est dans les dysfonctionnement de notre démocratie nationale et européenne. »

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