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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 16:51

 

 

Source : www.mediapart.fr


Ukraine: la révolution s'étend dans plusieurs régions du pays

|  Par Laurent Geslin

 

 


Le régime du président Ianoukovitch paraît incapable d'endiguer la contestation. Alors que la situation reste explosive à Kiev, l'opposition a pris le contrôle de plusieurs assemblées locales dans l'ouest du pays mais également dans le nord et l'est, des régions traditionnellement favorables au régime. De notre envoyé spécial à Kiev.

 De notre envoyé spécial à Kiev

Une semaine décisive a commencé en Ukraine, alors que la mobilisation des opposants au régime Ianoukovitch s'étend dans tout le pays et que le pouvoir a abattu des cartes majeures sans pour autant endiguer la contestation. Mardi, le parlement doit se réunir en session exceptionnelle à Kiev. Le même jour, se tient à Bruxelles un sommet Union européenne-Russie tandis que doivent se poursuivre des discussions entre les trois principaux leaders de l'opposition et le pouvoir.

 

L'opposition occupe les bâtiments des autorités régionales dans dix régions (oblast): carte faite par le mouvement EuroMaïdan. 
L'opposition occupe les bâtiments des autorités régionales dans dix régions (oblast): carte faite par le mouvement EuroMaïdan.

La situation est d'autant plus explosive que les représentants de l'opposition ne contrôlent guère un mouvement disparate porté par une multitude d'organisations. Cela s'est encore vérifié dans la nuit de dimanche à lundi quand quelques centaines de militants radicaux ont pris d'assaut le ministère de la justice, malgré les appels au calme de Vitali Klitschko, leader du parti Udar. Le bâtiment a été rapidement occupé, immédiatement entouré de barricades. Un manifestant sur place a expliqué que les quatre étages du ministère étaient sous le contrôle des contestataires. En réaction, la ministre de la justice a menacé de demander l'instauration de l'état d'urgence dans le pays et la fin des négociations politiques.

Dimanche, des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées dans le centre de Kiev. Des couples avec des enfants se prenaient en photo devant les barricades tandis que des grands-mères balayaient les débris des affrontements de la veille. La nuit précédente, des colonnes de manifestants armés de barres de fer et protégés par des casques et des boucliers avaient pris d’assaut la Maison de l’Ukraine, un centre de conférence situé sur la place de l’Europe, où s’étaient retranchés quelques dizaines de Berkuts, ces policiers des forces spéciales. Durant des heures, les canons à eau et les grenades assourdissantes ont répondu aux pierres et aux tirs de feux d’artifices, avant que les membres des forces spéciales n’évacuent les lieux.

 

Les manifestants ont pris le contrôle des bâtiments du ministère de la justice dans la nuit de dimanche à lundi. 
Les manifestants ont pris le contrôle des bâtiments du ministère de la justice dans la nuit de dimanche à lundi. © (dr)

Quelques centaines de mètres plus loin, les barricades de bois et de sacs de neige glacée montées par les manifestants à proximité de l’ancien stade du Dynamo de Kiev se détachaient dans la nuit, éclairées par la lueur des pneus qui brûlent et les projecteurs des forces de l’ordre.

Dimanche matin, la Maison de l’Ukraine était gardée par une vingtaine de membre de Spilna Sprava, une des organisations citoyennes qui structure la contestation. Il fait 20 degrés en dessous de zéro mais la révolution qui secoue le pays depuis deux mois ne semble pas près de s’arrêter. Regroupés autour de braseros allumés dans des poubelles, quelques adolescents se réchauffaient les mains en se racontant leurs exploits de la nuit.

Samedi soir, les trois têtes de file de l’opposition ukrainienne, le boxeur Vitali Klitschko, leader du parti Udar, Arseni Iatseniouk de Batkivchtchina (le parti de l'ex-première ministre Ioulia Timochenko toujours emprisonnée) et l'ultranationaliste Oleg Tyahnybok ont refusé les propositions du président ukrainien, qui offrait les postes de premier ministre et de vice-premier ministre à l’opposition et proposait de créer une commission pour revoir la constitution. « Il s'agit d'un cadeau empoisonné afin de diviser notre mouvement », soulignait Vitali Klitschko (lire ici).

De fait, Viktor Ianoukovitch joue ses dernières cartes politiques et semble avoir perdu la main depuis les violences de la semaine dernière qui ont coûté la vie à au moins cinq personnes. « Le gouvernement ne peut plus se permettre d’intervenir en force, sinon cela va finir dans un bain de sang », constate Alexandra Goujon, spécialiste de l’Ukraine et maître de conférences de sciences politiques à l’université de Bourgogne. Les militants les plus radicaux et les groupuscules d’extrême droite qui tiennent la rue Groushevski ne semblent de toute façon pas prêts à abandonner tant que le président n’aura pas démissionné. « Les politiciens peuvent raconter ce qu’ils veulent. Aucun retour en arrière n’est possible, la seule issue pour que s’arrêtent les violences, c’est que tous les mafieux qui nous gouvernement quittent le pouvoir », explique un jeune homme, un bâton à la main.

Le poids de l'oligarque Akhmetov

Le régime Ianoukovitch a en effet accumulé les erreurs ces deux derniers mois : d'abord en choisissant la force, mais sans pour autant déloger les manifestants de la place de l’Indépendance, comme ce fut le cas lors de l’assaut du 11 décembre ; ensuite en faisant voter des lois liberticides le 16 janvier dernier, qui condamnent à des peines de prison ferme toute personne bloquant un bâtiment officiel ; enfin en réagissant à contretemps et trop tard face aux demandes de négociation politique faites depuis des semaines.

Plus inquiétant encore pour le pouvoir est le fait que les révoltes s'étendent désormais dans tout le pays. Depuis quelques jours, la majorité des conseils régionaux de l’ouest du pays, tournées vers l'Europe et généralement hostiles au pouvoir, ont été investis par des manifestants qui demandent la démission des gouverneurs nommés par le régime. Les conseils locaux d'Ivano-Frankivsk et de Ternopil ont ainsi annoncé dimanche qu'elles avaient voté pour l'interdiction du Parti des régions de Viktor Ianoukovitch.

 

Un manifestant blessé à Dniepropetrovsk. 
Un manifestant blessé à Dniepropetrovsk. © (dr)

La contestation est aussi en train de gagner les régions russophones de l’est, pourtant traditionnellement acquises au régime. Selon les médias ukrainiens, plus de 3 000 personnes tentaient dimanche après-midi de pénétrer dans le conseil régional de la ville industrielle de Dniepropetrovsk, située à 450 kilomètres au sud-est de la capitale ukrainienne, défendu par la police et 300 Titushki, ces agents provocateurs recrutés par le gouvernement. Cinq mille personnes s’étaient aussi rassemblées à Zaporijia, avant d’être repoussées par les forces de l’ordre.

Même dans le fief présidentiel de Donetsk, personne ne semble prêt à sacrifier sa vie pour protéger le « clan » Ianoukovitch et défendre les fortunes accumulées par la famille du président, particulièrement par son fils, depuis trois ans. Un groupe d’ultras du club du Shakhtar Donetsk, dont le propriétaire n’est autre que Rinat Akhmetov, l’homme le plus riche d’Ukraine et le partenaire d’affaires de Viktor Ianoukovitch, a même déclaré son soutien à la révolution. De son côté, le milliardaire est loin d’apporter un soutien clair et direct au chef de l’État. « Il est impossible de faire des affaires quand les gens meurent dans la rue. Il y a un vrai risque de partition du pays. […] Nous voudrions exprimer nos condoléances aux familles de ceux qui sont tombés. Il n’y a qu’une seule solution pour régler cette crise politique, la paix », a-t-il souligné dans un communiqué.

L’issue de cette révolution devrait dépendre de la capacité des opposants à maintenir durablement la pression dans toutes les régions d’Ukraine. Les différents appels à la grève générale lancés par les dirigeants de l’opposition n’ont pour l’instant pas été un succès mais la situation pourrait évoluer dans la semaine. Dans certaines municipalités, la police a déjà prévenu qu’elle ne réprimerait pas les manifestations. L’armée, quant à elle, a exclu toute intervention.

 

Etat des lieux des manifestations dans le pays, selon le mouvement EuroMaïdan. 

 

Source : www.mediapart.fr

 

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