Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 18:23

 

 

Médiapart

 

 

 

Lire aussi

 

 

Le parquet de Paris a ouvert ce vendredi 19 avril une information judiciaire sur les accusations d'un soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, indique l'AFP en citant des sources judiciaires, une information confirmée à Mediapart. Cette information judiciaire a été ouverte contre X... pour « corruption active et passive », « trafic d'influence, faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits ».

Selon des informations obtenues par Mediapart, ce sont les juges d'instruction Serge Tournaire et René Grouman qui ont été chargés de ce nouveau dossier. Renaud Van Ruymbeke garde, pour sa part, le dossier Takieddine, mais il n'est pas associé à l'instruction du volet Sarkozy. Un choix qui incombe à la présidente du tribunal de grande instance de Paris, Chantal Arens.

 

 
© Reuters

Ce nouveau front judiciaire découle directement des dépositions faites le 19 décembre par Ziad Takieddine au juge Van Ruymbeke dans un premier dossier qui le concerne personnellement (son arrestation à l’aéroport du Bourget, le 5 mars 2011, alors qu’il ramenait 1,5 million d’euros en espèces de Libye). 

« Je peux vous fournir les éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007 au-delà de 50 millions d’euros », avait déclaré Takieddine au juge Van Ruymbeke. En soulignant que « la période importante s’écoule en décembre 2006 et janvier 2007 », l’intermédiaire a assuré que Bachir Saleh aurait reçu de Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, « les indications bancaires nécessaires aux virements ».

Ces dépositions dépassant le cadre de sa saisine, Renaud Van Ruymbeke avait transmis ce PV au parquet. Dans le cadre d'une enquête préliminaire, ce dernier avait alors fait effectuer des perquisitions chez Claude Guéant le 27 février puis, à nouveau, chez Ziad Takieddine, le 11 avril. 

Cette enquête préliminaire part dla publication par Mediapart, en avril 2012, d'un document officiel libyen faisant état d'un financement de M. Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros au moment de sa campagne présidentielle de 2007. Mais, depuis les déclarations de Ziad Takieddine le 19 décembre, cette enquête semblait s'être retournée contre l'auteur de la plainte, Nicolas Sarkozy.

Le parquet de Paris avait en effet élargi le champ de ses investigations aux soupçons de financement occulte et saisi un service de police spécialisé, la Division nationale des investigations financières et fiscales (Dniff). Les policiers de la Dniff avaient perquisitionné, le 16 janvier, la villa de Bachir Saleh, l’ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi à Prévessin-Moëns, dans le pays de Gex.

Le 11 avril, des perquisitions avaient été menées au domicile de Ziad Takieddine. Le 27 février, la police avait aussi mené des perquisitions chez l'ancien ministre de l'intérieur et ancien secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant. D'après les éléments publiés, notamment par Le Monde, des documents susceptibles d'intéresser l'enquête auraient été saisis lors de cette perquisition.

Fin avril 2012, Mediapart publiait un document officiel libyen (voir sa traduction sous l'onglet "Prolonger") prouvant que le régime de Mouammar Kadhafi a bien décidé de financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Ce document fait toujours l'objet d'une enquête préliminaire, qui reste sous le contrôle du parquet de Paris, et n'entre donc pas dans le cadre de l'information judiciaire.

Cette note issue des archives des services secrets a été rédigée voilà plus de six ans, et a échappé aux destructions de l’offensive militaire occidentale. D’anciens hauts responsables du pays, aujourd’hui dans la clandestinité, ont accepté de communiquer ce document à Mediapart dans le courant du mois d'avril 2012.

 

La note signée Moussa Koussa. Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 
La note signée Moussa Koussa. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

Dès 2006, le régime libyen avait choisi « d’appuyer la campagne électorale» de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, et ce pour un « montant de cinquante millions d’euros » : c’est ce qu’indique en toutes lettres cette note datée du 10 décembre 2006, signée par Moussa Koussa, l’ancien chef des services de renseignements extérieurs de la Libye.

Un accord « sur le montant et les modes de versement » aurait été validé quelques mois plus tôt par Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités locales, en présence de l’homme d’affaires Ziad Takieddine, qui a introduit dès 2005 en Libye les proches du ministre de l’intérieur, notamment Claude Guéant, et Nicolas Sarkozy lui-même. Bachir Saleh, alors à la tête du Libyan African Portfolio (LAP, soit l'un des fonds d'investissement financier du régime libyen), aurait de son côté été chargé de superviser les paiements.

 

Interrogé juste avant la publication de cette note, Ziad Takieddine nous avait fait la réponse suivante : « Ce document prouve qu'on est en présence d'une affaire d'État, que ces 50 millions d'euros aient été versés ou nonL'enquête sera difficile parce que beaucoup d'intervenants sont morts pendant la guerre en Libye, mais c'est déjà important de rendre public ce document. » Cette réponse de Ziad Takieddine – malgré son hostilité exprimée de multiples fois à notre égard – est celle d’un acteur clé de la lune de miel franco-libyenne, qui a secrètement conseillé Claude Guéant jusqu’à la veille de la guerre, comme en attestent de nombreuses notes publiées par Mediapart.

 

MM. Kadhafi et Sarkozy 
MM. Kadhafi et Sarkozy© Reuters

L’une d’entre elles, rédigée le 6 septembre 2005 par Ziad Takieddine et adressée à Claude Guéant, affirmait ainsi que certains pourparlers franco-libyens devaient « revêtir un caractère secret ». « L’autre avantage : plus d'aise pour évoquer l'autre sujet important, de la manière la plus directe...», précisait le document, mystérieusement.

En outre, cette note venait confirmer les accusations portées par les principaux dirigeants libyens eux-mêmes peu avant le déclenchement de la guerre sous l'impulsion de la France, en mars 2011. Mouammar Kadhafi, son fils Saïf al-Islam et un ancien chef des services secrets, Abdallah Senoussi, avaient en effet tous trois affirmé publiquement détenir des preuves d'un financement occulte du président français.

Selon des connaisseurs du régime libyen à qui nous l'avons soumis, ce document, dont le signataire et le destinataire appartenaient au premier cercle de Kadhafi, est conforme, jusque dans son style, aux habitudes bureaucratiques du régime. Outre celle du calendrier grégorien, la deuxième date qui y figure conforte son authenticité : elle n'est pas celle du calendrier musulman habituel, mais de celui imposé par le dictateur, qui part de l'année du décès du prophète Mahomet, l'an 632.

Le document décisif que nous avons publié, sous la signature de Moussa Koussa, a été adressé, le 10 décembre 2006, à un ancien homme clé du régime libyen, Bachir Saleh, surnommé le “caissier de Kadhafi”. Les deux paragraphes écrits par Moussa Koussa sont sans équivoque sur le sujet explosif abordé« En référence aux instructions émises par le bureau de liaison du comité populaire général concernant l’approbation d’appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, Monsieur Nicolas Sarkozy, pour un montant d’une valeur de cinquante millions d’euros », peut-on d'abord y lire. Puis M. Koussa affirme transmettre et confirmer « l’accord de principe sur le sujet cité ci-dessus ». Le montant pharaonique promis par les Libyens est à rapprocher des 20 millions d’euros officiellement dépensés par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2007.

L’ancien chef des services secrets extérieurs de Mouammar Kadhafi ajoute dans sa note que l’accord évoqué est formulé « après avoir pris connaissance du procès-verbal de la réunion tenue le 6.10.2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens (Abdallah Senoussi - ndlr) et le président du Fonds libyen des investissements africains (Bachir Saleh - ndlr), et du côté français Monsieur Brice Hortefeux et Monsieur Ziad Takieddine ». Ce serait « au cours » de cette entrevue qu« un accord a été conclu pour déterminer le montant et le mode de paiement ». Le document ne précise cependant pas le lieu de cette réunion, qui s’est tenue un an jour pour jour après une visite de Nicolas Sarkozy en Libye.

Ce n’est pas la première fois que le nom de Brice Hortefeux est associé à l’arrière-plan financier des relations franco-libyennes. Mais le haut responsable de l’UMP, intime de Nicolas Sarkozy, a toujours démenti. « Je n'ai jamais rencontré Moussa Koussa et Bachir Saleh, a déclaré M. Hortefeux à Mediapart, le 27 avril 2012J'ai déjà rencontré Abdallah Senoussi, qui connaissait beaucoup de monde, mais nous n'avons jamais eu de discussion sur un financement électoral. Je suis allé en Libye une seule fois dans ma vie, en 2005. J'oppose donc un démenti catégorique et vérifiable. »


M. Baghdadi 
M. Baghdadi© Reuters

Comme Mediapart l’avait rapporté (ici), les confessions de l’ancien médecin de M. Takieddine, couchées sur papier le 20 décembre 2006 par le directeur d’une société de renseignements privés suisse, Jean-Charles Brisard, évoquaient déjà le nom de M. Hortefeux dans un schéma de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye en 2007. En des termes plus télégraphiques : « MODALITES FIN CAMPAGNE NS », « FIN LIB 50 ME », « MONTAGE INCLUT SOC BH PAN + BANQUE SUISSE (ND) » et « FIN CAMPAGNE TOTALEMENT REGLE ». Le mémo Brisard avançait aussi le chiffre de 50 millions d’euros affectés à la campagne de M. Sarkozy.

Plusieurs officiels du régime Kadhafi ont, depuis, confirmé le soupçon. À commencer par l’ancien premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi. « Oui, en tant que premier ministre, j’ai moi-même supervisé le dossier du financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli, des fonds ont été transférés en Suisse et Nicolas Sarkozy était reconnaissant pour cette aide libyenne et n’a cessé de le répéter à certains intermédiaires », avait-il déclaré le 25 octobre 2011, devant la cour d’appel de Tunis, selon plusieurs avocats tunisiens présents.

« C'est grotesque », avait réagi Nicolas Sarkozy sur le plateau de TF1, le 12 mars dernier. « S'il (Kadhafi - ndlr) l'avait financée (la campagne - ndlr), je n'aurais pas été très reconnaissant », avait ironisé le président-candidat, en référence à l’intervention militaire française en Libye.

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22