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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 12:08

 

LE MONDE | 02.06.2012 à 11h23 • Mis à jour le 02.06.2012 à 11h23

Par Chrystelle Barbier (Lima, correspondance)

 
Le 28 mai, deux personnes sont mortes à Espinar, dans la région andine de Cuzco, durant de violents affrontements entre la police et des milliers de manifestants qui protestaient contre le géant minier suisse Xstrata, qu'ils accusent de polluer les eaux de deux rivières.

 Agua, si ! Oro, No ! ("L'eau, oui ! L'or, non !"). Le slogan a de nouveau résonné dans la région de Cajamarca, au nord du Pérou, où, jeudi 31 mai, plusieurs milliers de personnes se sont réunies dans les villes de Bambamarca, Celendin et Cajamarca, pour réaffirmer leur opposition au projet de mine d'or et de cuivre Conga, qui met, selon eux, en danger les ressources hydriques de la région.

Le comité de lutte, soutenu par de nombreuses organisations  civiques du reste du pays, a appelé à une grève illimitée. "Le mouvement ne s'arrêtera pas jusqu'à ce que le projet soit annulé", avertit Marco Arana, un membre du parti écologiste Terre et liberté, qui s'est imposé au fil des mois comme l'un des porte-parole des "anti-Conga".

Cette mobilisation marque la reprise d'un conflit qui a débuté en novembre 2011. Inquiets pour l'eau de leur commune, les agriculteurs ont été les premiers à attirer l'attention contre cet immense projet d'exploitation à ciel ouvert, à plus de 4 000 mètres d'altitude. Porté par la compagnie Yanacocha, détenue en majorité par l'américain Newmont, le projet minier, qui représente un investissement de 4,8 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), prévoit en effet d'assécher quatre lagunes.

Les manifestations en faveur de la sauvegarde des lagunes ont pris rapidement de l'ampleur, finissant par obliger Yanacocha à suspendre le projet en décembre. Une demi-victoire pour les protestataires qui réclament son abandon définitif.

 

 MONTÉE DE LA VIOLENCE

En avril 2012, une expertise internationale commandée par le gouvernement a conclu que le projet réunissait "toutes les conditions techniques exigées pour son approbation". Le rapport précise toutefois que de nombreuses améliorations devraient être apportées pour réduire les impacts environnementaux.

Pour le gouvernement, le projet Conga peut donc être mené à bien si ces modifications sont faites. Mais Yanacocha ne s'est toujours pas prononcée sur ces nouvelles obligations. "Cette expertise a été faite pour permettre au gouvernement de justifier le projet minier", juge Marco Arana qui, comme le reste des manifestants, persiste à exiger l'annulation du projet.

Sans attendre davantage, les opposants à Conga ont donc repris la lutte. Tous craignent cependant une montée de la violence, comme cela a été le cas, en début de semaine, au sud du pays. Le 28 mai, deux personnes sont mortes à Espinar, dans la région andine de Cusco, durant de violents affrontements entre la police et des milliers de manifestants qui protestaient, eux, contre le géant minier suisse Xstrata, qu'ils accusent de polluer les eaux de deux rivières. Une accusation que réfute l'entreprise.

A Espinar, la situation est cependant très différente de celle de Cajamarca. "A la question environnementale s'ajoute celle de la redistribution des richesses par l'entreprise. C'est un conflit typique de l'industrie minière", note l'anthropologue Javier Torres. "Les gens ne sont pas contre la mine, mais ils se sentent maltraités par l'entreprise, avec qui la relation est trop verticale", souligne-t-il.

Dans ce contexte, le rôle de l'Etat, généralement perçu comme un allié des compagnies minières, est au cœur du problème. "Il devrait retrouver son rôle de régulateur et de garant des droits", exhorte M. Torres. Au lieu de quoi le gouvernement a adopté une attitude très controversée à Espinar, en militarisant la zone et en multipliant les arrestations, souvent jugées arbitraires, contre les dirigeants du mouvement protestataire.

Des critiques dont s'est défendu le président Ollanta Humala, jeudi, en affirmant que le rôle du gouvernement était de "protéger les intérêts nationaux" et de faire régner le "principe d'autorité". Il est peu probable que ces déclarations calment la colère des manifestants.

Chrystelle Barbier (Lima, correspondance)

 

 

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