Version alternative du célèbre navigateur Firefox, le navigateur PirateBrowser a recours à un outil nommé FoxyProxy qui permet à l’internaute de masquer sa localisation géographique et ainsi échapper aux interdictions de son pays. Par ailleurs, le nouveau navigateur se connecte automatiquement au réseau mondial à l’architecture « en pelures d’oignons » dénommé Tor (The Onion Router). De cette manière, il brouille les pistes permettant de remonter à l’ordinateur de l’internaute et il permet à ses utilisateurs d'accéder à The Pirate Bay quels que soient les blocages mis en place sur son territoire.
Coup de Trafalgar pour la censure ? Le nouveau navigateur s’appuie en réalité sur des techniques déjà existantes mais il en facilite grandement l’accès, les filtres et blocages devenant contournables pour des internautes, mêmes débutants. N’importe quel site peut ainsi être consulté dans n’importe quel pays. « Vous connaissez des gens qui ne peuvent pas accéder à The Pirate Bay ou à d’autres sites de torrents parce qu’ils sont bloqués ? Interpelle un des administrateurs de The Pirate Bay sous le pseudo de Winston. PirateBrowser permet d’y accéder tout de même en contournant les blocages. »
PirateBrowser face aux attaques législatives et technologiques
Alors que les réseaux sociaux étaient largement utilisés par les vietnamiens pour contourner la censure, ils ne devront plus comporter aucune référence à des articles d’informations générales. L’application stricte de ce décret pourrait toutefois causer quelques tracas aux autorités. « Les experts soulignent que les géants de l'Internet, Facebook et autres réseaux sociaux, refuseront de donner les adresses IP des utilisateurs » fait valoir Shawn Crispin, du Comité de protection des journalistes. Le « décret 72 » permet en revanche au gouvernement d’inculper plus facilement les blogueurs et citoyens actifs en ligne. N'assurant pas l'anonymat des internautes, le nouveau navigateur PirateSearch n’apporte alors aucune protection à ces derniers.
De son côté, la Corée du Nord, adversaire par excellence de The Pirate Bay, renforce ses positions en s’aventurant dans le domaine des technologies. Avec Arirang, son premier téléphone multifonction, elle met la censure à l’heure des Smartphones. Non seulement le smartphone nord-coréen permet aux autorités de surveiller plus étroitement encore les conversations des citoyens mais il est également entièrement fermé au web. Seul l’intranet national, complétement hermétique et approuvé par les autorités, y est accessible.
Or si PirateBay permet d’accéder à Twitter, Youtube ou Wikipédia dans les pays qui les censurent, encore faut-il que l’accès à Internet soit possible. La menace que représente pour la Corée du Nord le nouveau navigateur anticensure est alors toute relative. Seule une infime partie de le population, moins d’un millier de personnes, peut accéder à Internet. Pyongyang garde le cap avec son Smartphone garanti sans accès à internet et les pirates suédois ont encore une longue route avant de toucher les nord-coréens.
Les démocraties occidentales pointées du doigt
L’équipe suédoise a d’ailleurs voulu lever l’ambiguïté concernant le lien entre le nouveau navigateur et le téléchargement illégal. En précisant que le navigateur PirateBrowser « a pour seul but de contourner la censure », elle rappelle qu’il n’a pas été conçu comme un outil au service du piratage de contenus. Pourrait-t-il être à son tour piraté?