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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 18:16

 

 

 Marianne - Lundi 31 Décembre 2012 à 12:00

 

 Martine Gozlan - Marianne

 

Le procès d’Habib Kazdaghli, doyen de la faculté de la Manouba, reprend le 3 janvier 2013 à Tunis. Cet universitaire respecté risque cinq ans de prison sur l’accusation mensongère d’une étudiante salafiste. L’affaire symbolise la trahison de la révolution tunisienne au cours de l’année noire qui s’achève.

Hichem Borni/AP/SIPA
Hichem Borni/AP/SIPA

Habib Kazdaghli comparaitra devant ses juges deux ans après la révolution qui devait transformer la Tunisie en démocratie. Mais le procès du doyen de la faculté des lettres de la Manouba prouve que les idéaux du 14 janvier 2011 ont été radicalement trahis. Nos lecteurs connaissent la figure de cet universitaire intègre, victime de l’imposture salafiste, et faussement accusé de violences par une étudiante en niqab qui avait saccagé son bureau. La porteuse du voile intégral avait déposé cette plainte infondée sur le conseil du groupe armé qui la manipulait: la destruction du bureau du doyen risquait en effet de la mener elle-même en prison. La saga de la Manouba, désormais célèbre, et à laquelle Marianne a consacré de nombreuses chroniques( lire « Un homme d’honneur ») résume la lutte de la société civile tunisienne contre les atteintes aux droits humains perpétrés par les commandos salafistes avec la bénédiction du gouvernement islamiste.


C’est pourquoi la mobilisation internationale en solidarité avec Habib Kazdaghli est si importante. De nombreuses  délégations seront présentes le 3 janvier à Tunis. Citons notamment le  Syndicat national de l’enseignement supérieur, l’Université libre de Bruxelles, la Fédération internationale des droits de l’homme, la faculté de Toulouse-Mirail,  l’Association des Tunisiens en France et  la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives. Des diplomates français, suisses, autrichiens et un envoyé de l’Union européenne étaient présents aux précédentes audiences. Non pas, ont-ils pris soin de préciser, « à titre d’ingérence dans les affaires tunisiennes mais comme soutien au processus démocratique encore balbutiant ».  
 

L’année 2012 aura été une année noire pour les espérances tunisiennes. L’opinion internationale a surtout été marquée par l’attaque contre l’ambassade américaine en septembre, quelques jours après l’opération déclenchée en Libye contre le consulat américain de Benghazi et qui avait tué l’ambassadeur de Washington. En réalité, pas une semaine ne s’est déroulée sans son cortège de violences : incendie des œuvres des artistes qui exposaient au palais el Abdellia, à la Marsa,  inculpation de ces mêmes artistes, considérés comme des coupables alors qu’ils étaient victimes, agressions d’enseignants au sabre, emprisonnement de Sami Fehri, directeur de la chaine de télévision « Ettounsia », qui avait diffusé une émission politique satirique…


La liste est  longue : les très mal-nommés «  Comités de protection de la Révolution » y figurent dans un rôle sinistre. Ces groupes constitués de militants d’Ennahda, extrêmement violents, ont régulièrement agressé des syndicalistes et des manifestations d’opposants. La mort d’un responsable du nouveau mouvement «  Nida Tounes » à Tataouine, lors d’une opération menée par Ennahda, n’a entrainé aucune sanction officielle assez significative pour clore le cycle infernal. Au contraire, la situation a dégénéré depuis deux mois. Les violences ont culminé en décembre à Djerba. Caid Beji Essebsi, fondateur de « Nida Tounes »,  ex-premier ministre de transition au lendemain de la révolution, était visé en personne avec ses sympathisants. Réunis dans un grand hôtel de l’ile, ils ont été cernés et attaqués plusieurs heures  par un commando sans que la police ne bronche.


Le leader et les militants du mouvement estiment aujourd’hui qu’il pourrait s’agir d’une tentative de liquidation de l’homme politique, âgé de 85 ans, opposant très sérieux à Ennahda et ultra-populaire. Selon les derniers sondages, « Nida Tounes » incarne la seule alternative crédible à l’islamisme lors des prochaines élections prévues à l’automne 2013.  Devant de telles perspectives, Ennahda, qui, en coulisses, n’envisage pas une seconde de laisser démocratiquement le pouvoir à d’autres, ne peut qu’enchainer provocations et déstabilisations. Alors pourquoi pas, avancent plusieurs observateurs, l’assassinat politique ?


C’est dans ce contexte que va se tenir la quatrième audience du procès de Habib Kazdaghli. L’acquittement du doyen de la Manouba témoignerait d’un début de prise de conscience dans les cercles du pouvoir qui dicte ses ordres aux juges. Sa condamnation, en revanche, confirmerait qu’un processus totalitaire est en marche en Tunisie.     

 

 

 

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