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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 17:26

 

Source : www.reporterre.net

 

Ecologie

Transparent, Internet ? Les statistiques sur la pollution industrielle sont devenues très opaques

Marie-Paule Nougaret (Reporterre)

mardi 25 février 2014

 

 

 

 

Naguère, le ministère de l’Environnement publiait des annuaires de la pollution industrielle, qui permettaient d’évaluer d’un coup d’oeil le hit-parade des pollueurs et leur identité. Aujourd’hui, tout est sur internet - mais c’est beaucoup moins clair et les plus gros pollueurs sont noyés dans le flou. Enquête.

 


 

Le ministère de l’Ecologie, qui s’appelait jadis ministère de l’Environnement, publie sur internet les statistiques officielles de pollutions industrielles. Il s’agit des pollutions dépassant les limites fixées par des autorisations de rejet dans l’air ou dans l’eau, parfois les deux.

La publication de ces données est prévue par un accord international, le Protocole de Kiev, conclu en 2003, et qui prévoit que chaque Etat signataire doit tenir un Registre des Rejets et Transferts de Polluants (sigle anglais PRTR) consultable électroniquement. C’est consultable, mais peu clair, comme on va le voir, et beaucoup moins que les brochures du ministère d’autrefois.

Léger retour en arrière : en 1976, l’Assemblée Nationale vote, à l’unanimité, la loi de protection de la nature. A l’unanimité, oui, on a peine à le croire, mais l’esprit de liberté de 1968 soufflait encore dans le cœur des députés. Le Concombre masqué, personnage de Mandryka, pouvait utiliser le nom d’un groupe industriel comme juron, tout le monde trouvait ça délicieux, nul ne songeait à lui chercher procès.

 


- Les aventures potagères du concombre masqué 1974 -

 

En 1978, nouvelle avancée : la loi sur l’accès des citoyens aux documents administratifs. Le ministère de l’Environnement, né en 1974, fournira désormais les statistiques de pollution à qui les demandera. Année après année, la présentation s’améliore, devient une Cartographie de la Pollution Industrielle, brochure sur papier recyclé. On y situe sur une carte les gros pollueurs d’un seul coup d’œil ; et leur nom figure en regard. Voici par exemple les rejets dans l’air de dioxyde de soufre, alias SO2, pour 1990 :

 

 

On voit que les plus grosses saletés sortaient des cheminées de Gardanne, près de Marseille, qui crachaient joyeusement 52 924 t de SO2 par an, issues de la combustion d’un charbon local, le lignite, très soufré. La même centrale de Gardanne que l’on veut aujourd’hui reconvertir en centrale à bois, quitte à tondre les Cévennes, la Provence et un morceau du Canada.

Le dioxyde de soufre, en présence d’eau dans l’air, donne des pluies acides. Ces retombées attaquent le nez des bébés, les bronches des enfants, les poumons des parents. Sans parler de la peau, des cheveux, du squelette, du fer, des pierres, des feuillages et des écorces, déminéralisés.

Les cartes des autres pages montraient les déversements autorisés dans l’eau d’aluminium, arsenic, azote, cadmium, chlorures, chrome, cuivre, cyanure, demande en oxygène, étain, fer, fluor, hydrocarbures, manganèse, mercure, matières en suspension, nickel, phosphates, plomb, sulfates, titane et zinc ; ainsi que les émissions dans l’air de cadmium, composés organiques volatils, chlore, fluor, mercure, oxydes d’azote, monochlorure de vinyle, phénols, poussières, thallium et zinc.

C’était du beau travail. Ca ne pouvait pas durer. En 1993, les cartes publiées ne montraient plus le hit parade des pollueurs, mais la pollution par département. On sait ce qui nous tombe dessus, mais il n’y a pas de fautif à incriminer. Leurs noms se trouvaient trois pages plus haut, il fallait chercher.

 

 

On y découvrait que Gardanne avait reculé de la 1ère à la 3ème place, pour la pollution soufrée, derrière la centrale EDF Cordemais en Normandie et la raffinerie Total de Gonfreville, près du Havre.

 


- La vie quotidienne du concombre masqué, 1981 -

 

En 2001, pour le tournant écologiste du millénaire, on atteint un nouveau sommet : brochure de luxe, format in octavo, couverture glacée, couleurs. Gardanne s’appelle désormais SETCM. Divers pollueurs se sont trouvé un nouveau nom. Après sa digestion par Aventis, Rhône Poulenc n’évoque plus grand chose chez les nouvelles générations.

 

*Suitr de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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