Source : mediapart.fr
L'« Observatoire citoyen des restes à charge en santé » publie un rapport qui dénonce la forte augmentation des frais de santé dentaire, ainsi que les dérives de certains professionnels du secteur.
Dans une étude publiée lundi 25 novembre, l'« Observatoire citoyen des restes à charge en santé » dénonce la hausse des prix et les « dérives inacceptables » dans la gestion du système français des soins dentaires.
L'observatoire a mené une enquête sur les données de l'assurance maladie et étudié 177 000 devis de patients sur un an. Ses conclusions sont alarmantes : les frais de soins dentaires sont en constante augmentation, notamment à cause de dépassements d'honoraires et de facturations hors convention de la part des médecins. En France, 35 millions d'euros de dépassements ont été repérés (2 % du total des actes) dans le secteur des soins dentaires sur un an.
Plus particulièrement, l'étude pointe la région parisienne dans laquelle se réalisent 57 % des cas de dépassements à la charge de l'assurance maladie et des patients, pour un montant moyen de 9,50 euros par acte. Le rapport pointe les surfacturations sur des interventions classiques de dentistes et d'orthodontistes parisiens. L’Observatoire met également en évidence des engagements conventionnels non tenus par les médecins, des pratiques non conformes ou, pire, des soupçons de fraudes lorsque les médecins pratiquent des opérations hors conventions.
Dénonçant « un manque d'encadrement » de l'assurance maladie, l'Observatoire réclame « le respect des règles » et la bonne observation, par les médecins du secteur dentaire, des engagements conventionnels. Comme le rappelle Marc Morel, directeur du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) : « Tout cela interpelle aussi sur le problème de l'information du patient, qui ne sait jamais combien il va payer, et qui, alors que les techniques sont de plus en plus sophistiquées, accepte ce qu'on lui propose sans tellement avoir le choix. »
L'Observatoire citoyen des restes à charge en santé a été créé par le CISS, qui représente les patients, l'association 60 millions de consommateurs et la société Santéclair.
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