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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 21:02

 

Libération

  25 juin 2013 à 18:41
L'Amazonie équatorienne, sans Edward Snowden.
L'Amazonie équatorienne, sans Edward Snowden. (Photo Guillermo Granja. Reuters)

Décryptage Comme le fondateur de Wikileaks il y a plus d’un an, le «whistleblower» Edward Snowden a requis l'asile politique auprès de ce petit pays andin.

Par CORDÉLIA BONAL

Comme Julian Assange il y a plus d’un an, le whistleblower Edward Snowden, réfugié à Hongkong après ses révélations sur les écoutes de la NSA et dont on vient de retrouver la trace à Moscou, a demandé l’asile politique à l’Equateur. Il formule sa requête dans une lettre adressée au président Rafael Correa, lue lundi par le ministre des Affaires étrangères équatorien et publiée par le journal local El Telegrafo. L'Equateur a dit examiner la requête. Rafael Correa, socialiste réélu en 2009, a lui-même tweeté, lundi, que les autorités équatoriennes «analysaient très sérieusement le cas Snowden».


 

Pourquoi ce petit pays andin de 15 millions d’habitants est-il soudainement devenu terre promise pour les lanceurs d’alerte pourchassés par les Etats-Unis ? Pas pour la richesse de sa flore amazonienne ni pour ses volcans majestueux, on s’en doute. «Snowden a procédé par élimination», résume Jean-Jacques Kourliandsky, spécialiste de l’Amérique latine et de l'Espagne à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). «Il a d'abord choisi les grandes puissances concurrentes des Etats-Unis, la Chine et la Russie. Voyant leurs portes se refermer, il s'est tourné vers l'Equateur, pour lequel il y avait le précédent Julian Assange. Lui-même, lorsqu'il était acculé à Londres, s'était tourné dans l'urgence vers l'ambassade qui risquait le moins de le remettre aux Etats-Unis. Il est d'autant moins étonnant que Snowden ait fait ce même choix que WikiLeaks lui offre son assistance.»

L'Equateur avait offert résidence à Julien Assange dès 2010, se déclarant «très préoccupé» par les informations de WikiLeaks. Assange, toujours à l’ambassade d’Equateur à Londres, a conseillé à son camarade Snowden «d’aller en Amérique latine, (qui) a montré au cours des dix dernières années son soutien aux droits de l’homme». Le fondateur de WikiLeaks met en avant «la longue tradition d’asile» de la région. L’Equateur a saisi la balle au bond : «Il y va de la liberté d’expression et de la sécurité des citoyens dans le monde», a réagi lundi Ricardo Patino, le chef de la diplomatie équatorienne.

Quito, pourtant, figure en 119e position sur 179 au classement de Reporters sans frontières. L’année dernière, un journaliste du titre d’opposition El Universo, Emilio Palacio, condamné à trois ans de prison pour avoir ouvertement critiqué le président socialiste Rafael Correa, s'est trouvé obligé de demander l’asile... aux Etats-Unis. Et, il y a quelques jours, le pays a adopté une loi qui réduit la part des fréquences radios et télévisées attribuées aux médias privés, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter les ONG.

 

Rafael Correa au Parlement à Quito le 24 mai. (Photo Reuters)

 

C’est peut-être précisément pour redorer son image à peu de frais que Correa pourrait jouer les sauveurs. Du même coup, il se poserait en pourfendeur de l’impéralisme américain, flambeau tenu jusqu’à sa mort par le Vénézuelien Hugo Chávez, dont Correa était l’allié. Les deux pays sont membres de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques.

«On voit mal comment Correa pourrait refuser d'accorder l'asile à Snowden, poursuit Jean-Jacques Kourliandsky. Ce serait contraire à ses principes, c'est-à-dire la défense des droits universels face aux grandes puissances. Correa est difficile à cataloguer. C'est un homme de gauche, mais aussi un nationaliste, issu d'un courant catholique-progressiste. Il est dans l'affirmation de sa souveraineté. Son moteur, c'est : "On est un petit pays, on a subi la colonisation, on refuse de se laisser marcher sur les pieds." Dès qu'il le peut, l’Equateur s’affirme et dit non. Aux Etats-Unis, mais aussi au Brésil ou à la Chine.»

L'un de ses faits d'armes à l'égard des Etats-Unis est d'avoir mis fin en 2009 à l’accord leur permettant de disposer d’une base militaire en Equateur dans le cadre de la lutte antidrogue. Lorsque les Américains ont tenté d’obtenir la prolongation de la base, Correa leur a rétorqué que c'était d'accord à condition qu'ils autorisent l’Equateur à ouvrir une base militaire en Floride. Nouveau coup de froid en avril 2011 quand l’Equateur a expulsé l’ambassadrice américaine Heather Hodges, à la suite d’un câble diplomatique dénonçant une justice équatorienne corrompue. Le document avait été révélé, comble de l’histoire, par WikiLeaks.

Le pays, enfin, a l’avantage pour les lanceurs d'alerte en détresse d’avoir une conception assez souple de l’extradition. Un traité existe bien avec les Etats-Unis (qui remonte à 1872) mais les personnes poursuivies pour un crime de «nature politique» peuvent en être exemptés. Autrement dit, Snowden serait tranquille. Encore faut-il qu'il arrive jusque-là.

 

 

 

 

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