Alors qu'à Québec le maire Labeaume demande toujours aux indignés de quitter leur camp, à Montréal, des manifestants doivent rencontrer des dirigeants municipaux pour leur présenter des plans afin de mettre en place des abris pour l'hiver.
À l'issue de cette rencontre, prévue mardi matin, on devrait savoir si les règlements municipaux permettent la construction de tels abris pour l'hiver au square Victoria. Déjà, les manifestants ont commencé à se préparer à la saison froide en mettant des planches et de la laine isolante sous leurs tentes.
Par ailleurs, la Ville de Montréal continue d'appliquer sa politique de tolérance avec l'appui de l'opposition. La municipalité n'exigera pas des protestataires qu'ils quittent le square Victoria, si tant est qu'ils se conforment aux règles de sécurité en matière d'incendie.
« Les militants ont toujours respecté les demandes pour améliorer la sécurité du camp, et aucun incident majeur n'y a été rapporté », a expliqué Gonzalo Nunez, un porte-parole de la Ville. Le campement, qui affiche complet, est inspecté quotidiennement, a-t-il signalé.
La pression s'accentue à Québec
Lundi soir, au conseil municipal de la Ville de Québec, le maire Régis Labeaume a répété qu'il espérait voir les indignés partir d'eux-mêmes de la place de l'Université-du-Québec.
La municipalité ne souhaite pas utiliser la force ni envoyer les policiers pour déloger les manifestants. Le maire a néanmoins indiqué qu'il était de la responsabilité de la Ville de faire respecter les règlements et de s'assurer qu'il n'y a pas de risque d'incendie.
« Vous pouvez manifester tous les jours à la place St-Roch jusqu'à 23 heures, il n'y a pas de problème. Ce qu'on dit, c'est que ce n'est pas un terrain de camping », a déclaré le maire devant le conseil.
En outre, le maire Labeaume estime qu'il y a un problème avec le message véhiculé par les manifestants.
De leur côté, les indignés résistent aux pressions de la Ville, qui leur a demandé jeudi dernier de démanteler leur camp. Reprochant à la ville de les harceler, une trentaine d'entre eux ont fait valoir leur message en soirée devant le conseil municipal.
Loin d'envisager d'abandonner leur campement, ils ont plutôt demandé au maire Régis Labeaume d'améliorer leurs conditions de vie, réclamant même une place permanente pour faire valoir leurs droits.
En entrevue à Radio-Canada, la manifestante Marie-Christine Aubin a estimé que le maire ne comprenait pas ce que faisaient les manifestants. « Il n'a pas compris que nous incarnons une solution, qu'on essaie de faire un forum permanent. Il traite ça de camping, c'est complètement réducteur, c'est une preuve d'ignorance de notre cause, et c'est une preuve de l'ignorance de la cause à travers le monde », a déclaré la manifestante.
Ailleurs au pays, les autorités ont entamé lundi des procédures judiciaires pour faire démanteler le campement des indignés à Vancouver. Dans les Maritimes, les dizaines de manifestants qui campaient devant l'hôtel de ville d'Halifax ont accepté de déménager temporairement dans le parc Victoria afin de laisser la place aux festivités du jour du Souvenir.