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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 17:23

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Les zones humides disparaissent silencieusement

Marie Astier (Reporterre)

mardi 4 février 2014

 

 

 

 

Le 2 février était la Journée mondiale des zones humides. Un événement passé sous silence, alors que, de l’aéroport de Notre Dame des Landes à l’autoroute A 831 en marais poitevin, la machine à détruire continue son avancée. Pourtant, des solutions existent pour assurer la pérennité agricole de ces écosystèmes essentiels à la santé de la biosphère.

 


 

Nous les imaginons comme des lieux hostiles, dans lesquels moustiques et crapaux pullulent dans une eau saumâtre et stagnante... Ce sont les marais, les landes, les tourbières, les mares, les abords de fleuves, ou encore les marais salants.

Pourtant, les scientifiques ont montré que les zones humides sont parmi les lieux les plus riches en biodiversité de la planète. Elles servent de lieu de reproduction pour de nombreux poissons et pour la totalité des batraciens et elles abritent de nombreuses espèces d’oiseaux. Elles filtrent l’eau, l’absorbent en cas de grosses pluies, la relâchent en cas de sécheresse.

Difficile d’avoir des chiffres précis, mais en France métropolitaine les zones humides représentent 3 à 4% du territoire. Une bonne partie est utilisée par l’agriculture et surtout par les éleveurs qui y cultivent du fourrage et y font paître le bétail.

Déjà au XVIIe siècle, un ingénieur de Louis XIII avait observé que l’herbe est plus verte dans les prairies humides, rappelle Frédéric Signoret, éleveur de vaches en Vendée : "Claude Masse avait remarqué que dans nos zones humides, on avait une densité de population agricole importante et que c’était là que les animaux étaient les plus gros. Parce que c’est dans les zones humides que la production primaire est la plus forte dans nos écosystèmes."


Des paysages "standardisés"

Ce n’est pas pour autant qu’on a su les préserver. En 1994, un rapport établissait que 67 % - soit les deux tiers - des zones humides ont disparu en un siècle. Plus récemment, une étude menée sur les années 2000-2010 indique que 40 % des prairies humides se dégradent : leur surface diminue, leurs fonctions régulatrices sont moins bien assurées. En somme, les zones humides régressent et parmi elles, les prairies humides, donc celles ayant un usage agricole, font partie des plus touchées.

"On remplace les gens par des tracteurs de plus en plus gros et on aménage les parcelles pour laisser passer les machines. On draine les zones humides, on transforme le paysage pour qu’il s’adapte à des procédés standardisés et que l’on puisse utiliser les mêmes techniques que partout ailleurs en France", dénonce Frédéric Signoret. "Alors qu’en fait, si on veut produire pour de nombreuses personnes en préservant l’environnement, on a tout ce qu’il faut... Mais on a perdu le savoir faire."


- Dans le marais de Grand Lieu -

 

L’éleveur critique aussi les aides de la politique agricole commune, qui encouragent la culture des céréales plutôt que l’élevage. Le sort de ces prairies humides est lié à celui des éleveurs, qui les entretiennent mais sont de moins en moins nombreux.

"C’est une tendance sociologique de fond, les agriculteurs abandonnent l’élevage au profit des cultures en raison des conditions de travail : une vache, il faut s’en occuper tous les jours alors qu’un champ de maïs on ne s’en occupe que trois mois par an. Donc quand c’est un peu humide mais pas trop, les agriculteurs vont mettre du maïs à la place de la prairie" explique Xavier Poux, consultant-chercheur à l’AScA, un bureau d’études en agriculture et environnement.

"En plus depuis 2008 le prix des céréales est très porteur. Cela va profiter aux céréaliers, mais cela représente des charges supplémentaires pour les éleveurs : ils sont obligés d’acheter les céréales plus cher pour nourrir leurs bêtes. La production de céréales dans le contexte actuel est donc plus simple et plus rémunératrice", poursuit-il.

M. Poux cite les revenus des agriculteurs par activité en 2013 : côté élevage, le revenu sur l’année est en moyenne de 25.100 euros pour une exploitation laitière, moins de 20.000 euros pour la viande bovine, à peine 17.600 euros pour les élevages de chèvres et de moutons. Côté céréales, le revenu se situe à 31.500 euros pour 2013, et il dépassait les 55.000 euros par an depuis 2010.

 

Une disparition silencieuse

D’ailleurs, les régions les plus touchées par la disparition des prairies humides sont celles dites "intermédiaires", précise l’ingénieur agronome, "là où vous avez un équilibre entre les cultures et l’élevage herbagé." Il cite la Normandie, ainsi que toutes les régions périphériques des grands bassins céréaliers : l’est de la Lorraine, la région Centre, la Dordogne, le Gers... "Du point de vue environnemental, perdre les quelques prairies humides qui restent dans ces régions, c’est dramatique."

Une disparition silencieuse, car souvent c’est un fossé ou une mare que l’on comble, un bout de champ que l’on draîne. De petites opérations qui ne se remarquent pas mais qui peu à peu font disparaître la fine trame de zones humides qui parcourt le territoire, le "chevelu", comme l’appelle Xavier Poux : "Elle est capitale, mais comme les parcelles sont trop petites, elle échappe aux statistiques, aux programmes de protection et au zonage."

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 



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